31 janvier
Akaashi était tendu. Il n'eut pas l'impression que Bokuto le sentait et se félicita intérieurement d'être capable de rester aussi stoïque. La main de Bokuto remonta une nouvelle fois, avant de descendre. Ils étaient tous les deux avachis dans le canapé, Akaashi la tête contre l'épaule de Bokuto tandis que le bras de Bokuto glissait sur sa cuisse en de lents mouvements. Le film qu'ils avaient choisi au hasard était plus ennuyeux qu'autre chose et Akaashi mourrait d'envie de tout éteindre et de sauter sur son petit-ami.
Perdu dans ses pensées, Akaashi ignora complètement le film. Il se prenait trop la tête à ce sujet là. Certes, il était vierge, mais ça ne les avait pas empêché de commencer à se découvrir, parfois plus qu'innocemment. Il ne restait plus qu'à pousser l'étape un peu plus loin. Ce qu'il avait très envie de faire autant que ça l'effrayait.
Il jeta un coup d'oeil à l'horloge, il restait moins d'une demie heure au film, et il n'avait pas envie de voir la fin.
Il embrassa Bokuto sur la joue et se leva.
— Je vais me doucher.
— T'en as pas déjà pris une tout à l'heure ?
Akaashi ne répondit pas et s'enferma dans la salle de bain. Une vingtaine de minutes plus tard, il était propre. Il prit une longue inspiration.
La télé était éteinte et plus aucun bruit ne provenait du salon. Bokuto devait déjà être dans le lit. Ce n'était pas la première fois qu'ils dormaient ensemble. Non, du tout. C'était presque habituel même, depuis qu'ils étaient en couple, Bokuto passait le plus clair de son temps chez lui, et à la caserne, il lui piquait même son lit. Ou l'y rejoignait, au grand désespoir d'Iwaizumi. Qui ne dormait presque plus dans leur chambre du coup.
Sauf qu'aujourd'hui, ils ne feraient pas que dormir. Il était prêt et décidé. Il jeta un coup d'oeil dans le miroir de sa salle de bain. Tout était bon, il n'avait qu'à rejoindre Bokuto dans sa chambre. Seulement habillé d'un t-shirt large et d'un caleçon, il rentra dans la pièce et s'approcha du lit. La lampe de chevet était allumée et diffusait une lumière jaune, douce.
Bokuto était déjà allongé, torse nu, le regard rivé sur son téléphone. Akaashi se glissa sous la couette, Bokuto écarta un bras, Akaashi se faufila près de lui et posa sa tête entre son épaule et son pectoraux.
Bokuto posa son portable et éteignit la lumière. Dans un noir presque complet, il ramena sa main sur celle d'Akaashi, lui embrassa le front et lui souhaita une bonne nuit.
Décidé, Akaashi ne répondit pas et caressa ses abdos du bout des doigts. La respiration de Bokuto eut un raté. Akaashi s'en amusa. Il continua, de lents mouvements, légers, parfois un peu plus accentués, parfois frôlés.
— Keiji ? souffla-t-il.
— Oui ?
— Ça chatouille et…
— Et ? sourit Akaashi.
Bokuto remua, mal à l'aise.
— J'suis un homme, se plaignit-il : « Ça donne envie… »
Akaashi se mordit la lèvre, puis lâcha :
— Je sais pas comment m'y prendre, mais c'était le but recherché.
Se tournant vers lui, le bras de Bokuto se posa sur son flanc. Il bégaya quelque chose d'incompréhensible avant de se reprendre :
— Tu… T'es sûr ? Tu veux le faire ? fit-il dans un souffle.
— Tu veux vraiment me l'entendre dire ? C'est gênant, murmura Akaashi.
Le silence lui répondit, il prit ça pour une affirmation. Mal à l'aise, Akaashi ajouta encore plus bas :
— Oui, j'aimerai qu'on fasse l'amour.
Bokuto bougea soudainement, s'assit, alluma la lumière, puis revint se coller à lui.
Eblouit, Akaashi plissa les yeux.
— La lumière, c'est vraiment obligé ?
— Oui. Parce que je veux te voir. Je veux tout voir, absolument tout, Keiji.
Akaashi le fixa, surpris. Bokuto était sérieux, son regard brillait d'envie. Akaashi eut très chaud et se sentit bouillant. Il allait fondre de l'intérieur avant même de faire quoi que ce soit.
Bokuto attrapa ses lèvres, les lécha et mordilla, tout en se positionnant au dessus. Il colla leur bassin, abandonna sa bouche et s'attaqua à son cou.
Akaashi avait le coeur battant. Il pensait faire de l'effet à Bokuto, mais il n'imaginait pas que c'était à ce point là.
Ses mains glissèrent sous son t-shirt, il frissonna. Bokuto s'assit sur ses cuisses, le tira vers lui et le déshabilla. Akaashi se laissa faire, les joues rouges, et se rallongea.
Bokuto l'observa, le détaillant des cheveux à la taille, le regard gourmand.
— J'ai l'impression que tu veux me dévorer… murmura-t-il.
Bokuto se mordit la lèvre. Il ressembla à un enfant pris en faute.
— J'ai très envie de le faire, souffla-t-il en glissant ses mains sur son torse : « J'ai peur de pas réussir à me contenir… »
Surpris, Akaashi resta bête. Il sourit tendrement, attrapa son visage et s'approcha. Après un doux baiser, il répondit :
— Si tu ne veux que mon bien et me faire du bien, je ne vois pas pourquoi tu devrais te contenir.
Les yeux de Bokuto reflétèrent une légère surprise, puis une joie incontestable, avant de devenir soudainement foncés. Sans comprendre ce qu'il lui arrivait, Akaashi se retrouva à nouveau sur le dos, complètement nu. Son membre fut englouti en une seule fois, il jeta sa tête en arrière en un gémissement muet. Il ne s'attendait pas à ça venant de Bokuto, mais c'était plus que plaisant. L'une de ses mains se perdit dans ses cheveux bicolores tandis que les mouvements de va-et-vient ralentissaient. La cadence changea plusieurs fois, lente, rapide, paresseuse. Sa langue s'enroulait, glissait. Il aspirait, mordillait, délaissait, revenait. C'était bon, très bon. Akaashi soupira, gémit, murmura son prénom plusieurs fois. Il avait l'impression d'être une catin, mais l'attention était si délicieuse !
Bokuto le relâcha, Akaashi prit une goulée d'air, puis glapit. Il venait de lui mordre l'intérieur de la cuisse. Bokuto aspira sa peau, et lui jeta un regard carnassier.
Le coeur d'Akaashi rata un battement, il allait se faire dévorer, c'était certain, et, étonnamment, ça l'excita un peu plus. Bokuto traita sa seconde jambe de la même manière. Agrippant fermement sa cuisse, il laissa des sillons de morsures et de baisers, avant de remonter sur son ventre, jusqu'à ses pectoraux. Il maltraita l'un de ses tétons à l'aide de sa main tandis que sa bouche égratignait sa clavicule.
— Lub' ? grogna-t-il.
— Table de chevet, souffla Akaashi en pointant du doigt le meuble à sa gauche.
Bokuto s'étira.
Akaashi contempla son torse, le mouvement de ses muscles et passa ses mains dessus. Il en était convaincu, le corps puissant de Bokuto était le plus beau qu'il ait vu. Et les quelques taches de vitiligo le sublimaient. Un plaisir pour les yeux, et pour ses mains.
Bokuto revint vers lui, gouta une nouvelle fois sa bouche puis le retourna de force. Akaashi glapit. À genoux derrière lui, Bokuto l'embrassait du regard. Ses mains flattèrent son dos, suivirent ses grains de beauté, puis coulèrent sur ses reins puis ses fesses. Agrippant ses hanches, Bokuto le força à se mettre à quatre pattes et colla son torse à son dos. Il mordilla sa nuque, le nez dans ses cheveux, il respira son odeur à pleins poumons.
Akaashi fourra son nez dans un coussin. Les mains de Bokuto étaient partout, enflammant sa peau à tous les endroits qu'elles touchaient tandis que sa bouche laissait des sillons ardents. Il regrettait presque ce qu'il avait dit plus tôt. Il ne tiendrait jamais le rythme, il avait l'impression de perdre la tête et de n'être qu'une marionnette de sensations.
Il le sentit descendre peu à peu, pour finir par écarter ses globes de chair. Il releva la tête et tourna le regard. Bokuto mordit l'une de ses fesses, il poussa un petit cri et repoussa son visage dans l'oreiller, Bokuto lécha sa morsure, puis décala son nez. Akaashi releva la tête, affolé. Il n'eut pas le temps de formuler sa phrase qu'elle se perdit dans un gémissement.
Bokuto était aux anges. Akaashi sentait si bon ! Partout ! Il était si doux, si délicat. Ses gémissements, ses souffles ou encore ses petits cris étaient adorables et lui chauffaient le cœur. Si expressif contrairement à d'habitude, Bokuto ne s'en lasserait pas. Il n'avait pas prévu de lui faire un anulingus, mais quand il s'était rendu compte qu'il avait pris le temps de si bien se nettoyer juste pour lui, il n'avait pas pu s'en empêcher.
Akaashi l'appela plusieurs fois, haletant, gémissant. Bokuto n'avait pas du tout envie de s'arrêter, il grogna donc en guise de réponse.
— C'est bizarre, se plaignit Akaashi.
Bokuto se redressa légèrement, il en profita pour ouvrir le tube de lubrifiant et s'en étala sur la main.
— T'aimes pas ? grogna-t-il juste avant de reprendre ses caresses buccales, tout en flattant la verge de l'infirmier.
— C'est… C'est ! Bizarre, juste ! gémit-il.
Il ajouta un doigt en plus de sa langue. Le goût de la fraise emplit ses papilles, Akaashi allait être un délicieux bonbon désormais. N'entendant aucune plainte, il retira sa langue et ajouta un second doigt. Il le sentit se crisper, s'allongea sur lui et lui embrassa les reins, le dos.
— Ça va ? murmura-t-il.
Akaashi hocha la tête. Il ne savait plus trop où la mettre, entre son érection, ses fesses, son dos, Bokuto était partout.
— Keiji… Keiji…
Dans un effort, il tourna sa tête vers la droite, Bokuto le regardait, les yeux brillants et les lèvres rouges.
— J'tiens plus.
Incapable de répondre, il hocha une nouvelle fois la tête. Bokuto le tourna sur le dos et agrippa une de ses jambes. La portant sur son épaule, il lubrifia rapidement sa verge et s'inséra lentement.
Akaashi grimaça, c'était plus gros que les deux doigts précédents.
Les coudes de Bokuto lui encadrait le visage. Il l'embrassa plusieurs fois, le nez, la bouche, les joues, le front. Akaashi lui entoura la nuque de ses bras et inspira profondément. Bokuto se releva légèrement. Ils restèrent ainsi de longues minutes jusqu'à ce qu'Akaashi lui signale qu'il se sentait mieux. Flattant sa verge, il commença un léger mouvement.
Akaashi ferma les yeux et posa un bras dessus. C'était douloureux et en même temps si plaisant. Trop contradictoire. Le va et vient s'intensifia, Bokuto se décala légèrement, lui attrapa le bras et l'obligea à le garder à côté de sa tête. Les yeux mi-clos, il le fixa.
— Interdiction d'te cacher, gronda-t-il.
Sa voix grave le fit déglutir. Il s'enfonça profondément dans la foulée, Akaashi cria et attrapa les coussins. Tentant de trouver le point qu'il voulait, Bokuto se redressa et saisit sa hanche tandis qu'il tenait fermement sa jambe.
Il ne lui fallut que quelques instants. Akaashi se tendit, Bokuto sourit. Laissant libre court à son désir, il le martela avec fougue.
Akaashi exhala bruyamment, se mordit la langue, puis les lèvres. Bokuto enfonça un doigt dans sa bouche pour l'empêcher de la fermer. Il sentit sa gorge s'assécher à force de respirer à grandes goulées entrecoupées. C'en était trop. Bokuto était partout, le mordait, l'attrapait, grognait. Trop de sensation, trop de plaisir, trop d'envie. Akaashi se crispa, geignit, et vint dans un petit cri. Perdu dans l'orgasme, ce fut quand Bokuto appuya sa tête sur son épaule qu'il redescendit sur terre. Il posa paresseusement une main dans son dos et une autre dans ses cheveux. Bokuto enleva sa jambe de son épaule délicatement, et enfoui de nouveau sa tête au creux de son cou.
Essoufflé tous les deux, ils restèrent ainsi un long moment dans le silence.
Les doigts enroulés dans les mèches bicolores, Akaashi avait repris ses esprits. Pour autant, il se sentait si lourd et si apaisé qu'il n'avait pas envie de bouger. Les draps allaient être sales s'ils ne se levaient pas, chose qu'il n'avait pas du tout envie de faire.
Bokuto frotta son nez dans son cou.
— Mouchoirs ? murmura-t-il.
— Table de chevet.
Il se souleva légèrement et l'embrassa sur la joue.
— Tu t'endors ?
Akaashi rouvrit les yeux qu'il n'avait pas souvenir avoir fermés. Bokuto l'observait, attentif, doux. Presque contradictoire avec celui qu'il était, quelques instants plus tôt, à essayer de le dévorer.
— Je crois. C'était bon, soupira Akaashi de bien-être : « Très bon. Trop de sérotonine maintenant. »
Bokuto eut un petit rire. Il attrapa les mouchoirs et les essuya. Akaashi grommela, mais trop épuisé, il finit par sommeiller avant même qu'il ne termine. Bokuto lui embrassa la clavicule, ramena les draps et la couette sur eux, puis s'installa. Quelques secondes après, Akaashi tenta de le tirer vers lui. Dans un sourire, Bokuto l'attrapa dans ses bras et posa le nez dans ses cheveux.
Akaashi s'endormit presque instantanément. Bienheureux, Bokuto ferma les yeux à son tour.
Ce fut l'odeur de crêpes qui réveilla Akaashi, le lendemain matin. Ou presque midi, constata-t-il après un coup d'œil à son réveil. La place à côté de lui était froide. Bokuto était un lève-tôt, l'une des grandes différences entre eux. Il se força à s'asseoir, puis se leva. C'était le dernier jour de janvier, et le froid persistait. Il enfila un t-shirt et un jogging rapidement, puis se rendit dans son salon.
Bokuto lui tournait le dos, habillé d'un jean et d'un t-shirt, Akaashi sut qu'il avait largement eu le temps de faire son running matinal, d'avoir pris sa douche et probablement d'avoir fait quelques courses. Il frissonna, s'approcha de Bokuto, faufila ses mains sous son t-shirt et enfouit son visage près de sa nuque.
— Bien dormi ?
Il grogna pour toute réponse, un léger rire secoua Bokuto.
— Crêpes ? demanda-t-il en décalant légèrement sa tête pour regarder la plaque de cuisson.
Bokuto posa la poêle et le prit dans ses bras.
— Terminées, on peut manger. C'est Kuroo qui m'a dit que c'était bientôt la journée des crêpes, ça m'a donné envie d'en manger.
Akaashi sourit à l'anecdote. Il respira longuement son odeur et exhala.
— Ça va pas ?
— Si. Bien au contraire, Akaashi leva son visage vers le sien et sourit : « Je me sens bien, très bien. Heureux, en fait. Et pile à l'endroit où je dois être. »
Bokuto resta bête quelques secondes. Ses joues se colorèrent d'un rose pâle, puis il l'enlaça un peu brusquement.
— Keiji, t'es trop mignon !
Il laissa un rire s'échapper et rendit son étreinte à Bokuto. Il en était certain, ce grand bonhomme était parfait pour lui.
