Hé c'est Noël ! Alors deux chapitres pour le prix d'un, whouhoouuuuu ! o/
Bonne lecture !
18 février
Oikawa regarda l'ambulance et le VIDP sortir.
Ils venaient de terminer le souper et étaient tous dans la salle de repos quand Iwaizumi, Tsukishima et Yamaguchi avaient pris un départ dans l'ambulance. Rejoints quelques secondes après par Sawamura, Sugawara et Nishinoya, en VIDP quand à eux. Bokuto, la tête posée sur les cuisses d'Akaashi avait ouvert les yeux un court instant, puis les avait refermés.
Sugawara s'était à peine levé que Tanaka changeait de chaine, récoltant de ce dernier un regard noir. Oikawa les avait accompagnés pour regarder les différents ordres de départ.
Il attendit que les portes du hangar se referment et retourna dans la salle commune.
Il nota que Kuroo était étalé dans un des canapés et regardait son portable en soupirant. Oikawa haussa les épaules, inspira un grand coup et se dit que c'était le moment où jamais. Il traversa la pièce et s'arrêta à quelques pas du canapé, le regard planté sur Kuroo. Il passa un instant avant qu'il ne lâche son portable des yeux et exagère un soupir.
— Qu'est-c'que tu m'veux ? marmonna-t-il à l'intention de son supérieur.
— On peut parler ?
Devant l'air sérieux, Kuroo se redressa et le toisa.
— Pro' ?
Oikawa secoua la tête à la négative. Kuroo haussa un sourcil.
— Ok. Dans ton bureau. J'te rejoins.
Il acquiesça silencieusement, tourna les talons et grimpa jusqu'à son bureau.
Kuroo le suivit après quelques minutes, rentra sans frapper et verrouilla la porte derrière lui.
— Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive ? lança-t-il sans préambule.
Pris au dépourvu, Oikawa hésita un instant, il avait pensé amener ça dans une discussion et non exposer de but en blanc ce qui le taraudait.
— C'est à propos d'Iwaizumi, commença-t-il, l'idée d'en parler à Kuroo lui avait parut bonne sur le coup, maintenant, il en doutait un peu.
Kuroo s'approcha de son bureau, s'assit comme un pacha dans l'un des sièges et soupira :
— Ça risque d'être long hein... se justifia-t-il, un brin moqueur.
Oikawa lui jeta un regard blasé :
— Encore plus si tu te moques toutes les quinze secondes, railla Oikawa avant de reprendre, plus doux : « Crois-moi que si j'avais eu une autre option, je l'aurais saisie, alors t'as intérêt à te tenir. » il inspira longuement : « Il était comment avec ses ex ? »
— Par ses ex, tu veux plutôt dire « son ex » ? Il en a pas eu trente six, lui, il se pencha légèrement : « Pas la meilleure expérience d'ailleurs, pourquoi ça t'intéresse ? »
Oikawa s'enfonça plus profondément dans son fauteuil et croisa les bras sur sa poitrine. La discussion promettait d'être… Irritante.
— Parce que je me pose des questions, sur ce que je vois, entends et vis, il pinça ses lèvres : « Même si j'en doute, au vue de ce qu'il est aujourd'hui mais, est-ce qu'il était du genre, démonstratif ? »
Kuroo le jugea quelques secondes. Il cru cerner le problème mais préféra attendre qu'Oikawa lui explique précisément les choses.
— Nah. Il l'a jamais été. En public du moins, avec nous à côté, pas trop non plus. Tu m'diras, même nous quand on l'est, ça l'horripile. Meilleure façon de l'emmerder d'ailleurs. Mais y'a aut' chose, non ?
Oikawa haussa les épaules. Kuroo était bien trop perspicace.
— J'ai le sentiment qu'il ne m'assume pas, Oikawa fit la moue, se rappelant les différentes choses qu'il avait entendu il poursuivit : « Si, il assume coucher avec moi, ça, y a pas de soucis. Par contre quand on est tous les deux, il est totalement... Différent ? »
Kuroo rapprocha sa chaise, s'assit au bord. Les deux coudes sur le bureau d'Oikawa, il posa son visage dans ses mains et eut une moue curieuse.
— Différent ? T'as l'impression qu'il te prend pour un plan cul devant nous ?
— Lorsqu'on est seuls, il est tendre et affectueux, loin de la baise et de la chasse gardée dont il vous parle, oui.
Kuroo laissa échapper un « ah ». Il sourit quand il comprit le fond du problème.
— Je sais pas c'qui te fait penser ça, mais il nous a jamais parlé de vos baises. Bon, j'avoue qu'on l'emmerde pas mal à ce sujet-là... Ça y joue peut-être. Si ça peut te rassurer, il parlait pas spécialement de son couple quand il était avec son ex non plus. Mais j'suis curieux de savoir ce qui te pousse à te considérer comme ça.
— Quand tu lui as dit qu'on baisait ensemble, il ne t'a pas contredit, et pour moi, baiser, c'est pas sentimental, répondit-il du tac au tac, il prit un instant et chercha ses mots, il en allait de leur intimité : « Il m'a ouvertement dit qu'il ne serait pas avec moi si le sexe ensemble n'était pas bon, qu'il se « tapait son chef » et j'ai appris par Akaashi qu'il vous avait confié se « taper son supérieur ». »
Kuroo resta interdit. Il leva les yeux vers la droite, chercha ses mots, se ravisa plusieurs fois puis finit par s'adosser à son siège.
— Bon, pour c'que j'ai dit, c'était sous l'coup de la colère, j'suis désolé. Il m'a pas contredit parce que c'est vrai, vous couchez ensemble et pour lui, baiser ou coucher, c'est pareil, y'a pas de différence. Il a jamais eu de plan cul, j'doute qu'il puisse te considérer comme ça… Pour c'qu'a dit Akaashi, c'est parce que j'ai lancé une phrase et Iwa' n'a rien répondu… Il a compris de travers. Bon, c'est un peu de ma faute, du coup...
Sous le regard contrarié d'Oikawa, il ajouta :
— J'ai dit que j'étais désolé, déjà. Et après… Sérieux, tu resterais avec quelqu'un si ça marchait pas au lit, toi ?
Oikawa haussa les épaules et balaya les excuses d'un geste de la main, il n'en voulait pas à Kuroo.
— Je concède totalement, mais je peux t'assurer qu'entendre ça, ça fait mal, souffla Oikawa.
— Et j'comprends. J'aimerais pas entendre ça non plus, surtout de la manière dont il a dû le sortir…
—À la Iwaizumi, lâcha Oikawa, les dents serrées : « Il y a quelques temps, j'ai voulu aborder le sujet de son ex, il s'est braqué, m'a envoyé balader et ne m'a pas calculé de la journée. Ajouté à ça le fait qu'il soit incapable de me dire qu'il m'aime, ça fait se poser des questions. »
Kuroo grimaça. Il réfléchit une nouvelle fois. Ce n'était pas à lui de parler d'Hiro et concernant le manque d'étalage de sentiments de la part d'Iwaizumi, ça ne l'étonnait guère.
— Combien de temps déjà que vous êtes ensemble ?
— Presque deux mois.
Mouais. Tout s'était enchainé en si peu de temps, Kuroo comprenait mieux pourquoi Oikawa semblait perdu, ou juste inquiet. Au moins, Iwaizumi n'avait pas à s'en faire pour son couple, Oikawa l'aimait réellement, et avait la bonne idée d'en parler, contrairement à l'autre connard d'ex.
— T'es une bonne personne, sourit-il à Oikawa.
Oikawa cligna plusieurs fois des paupières, déconcerté.
— Je suis censé comprendre quelque chose ?
— Nah. C'est pas à moi de te parler de son ex', continua Kuroo : « Et il le fera quand il s'en sentira capable. Concernant ses sentiments, tu d'vrais lui en parler directement, y comprit comment tu ressens votre couple. Il a tendance à pas voir ou remarquer les choses qui le concernent, c'en est déprimant. Parfois, j'me demande s'il est pas pire que Bokuto. »
Il fit une courte pause et reprit :
— Non, il est pas pire que Bro', mais eh, il vaut pas mieux. Si on lui met pas les choses dans le pif, il capte pas.
— Tu dois savoir mieux que quiconque que c'est presque impossible de parler avec lui, lâcha platement Oikawa : « Mais je vais essayer de suivre ton conseil. »
Oikawa regarda un moment Kuroo. Même si ça l'agaçait de l'admettre, parler avec lui avait été réconfortant et l'avait, partiellement du moins, soulagé. Il ne lui restait plus qu'à mettre la main sur son amant et parler de tout ça avec lui. Pour peu qu'il accepte de l'écouter.
— Parle pas. Monologue. Ou juste mets lui les faits dans la tronche et tire-toi vite... C'est ce que j'ai fait. Et que j'fais encore, parfois.
Oikawa tiqua et répéta :
— Ce que tu as fait ?
— Lui mettre dans le nez ce qu'il ressentait pour toi. J'ai fait une vanne dans la foulée. Il a pas aimé. Il aime pas trop mon humour, ricana-t-il.
Il se leva et ajouta :
— Tant que tu fais moins d'une minute au quatre cents mètres, tu devrais être capable de le semer, au pire.
Oikawa pouffa à la blague et ajouta sérieusement :
— Je suis étonné que tu aies... Poussé Iwaizumi dans ce sens ? C'est, étrangement sympathique de ta part.
— Je ne veux que le bonheur de mes amis, et je pense qu'il peut être heureux avec toi. Même si c'est un idiot parfois et toi, une diva. Je sais que t'es quelqu'un de bien même si c'est difficile de te supporter, fit-il en tirant la langue.
Il s'approcha de la porte tranquillement.
— Eh, Kuroo, l'interpella-t-il.
Kuroo s'arrêta, se retourna et haussa un sourcil. Il attendit.
— Merci, lâcha Oikawa : « Et la prochaine fois, ne ferme pas la porte, ça peut être mal interprété. », plaisanta-t-il.
Kuroo lui sourit, taquin. Il se promit de fermer à clé à chaque fois qu'il viendrait, désormais.
Une fois seul, Oikawa se délassa dans son fauteuil et bascula sa tête en arrière. Il était tard, il n'était pas certain de voir Iwaizumi avant d'aller se coucher, et il n'avait pas envie de trop réfléchir à tout ça. Il sortit plusieurs de ses dossiers. Plongé dans ses papiers, il ne vit pas les heures défiler. Quand ses yeux commencèrent à le piquer, il bailla et nota que minuit était passé. Il rangea ses feuilles, se félicita pour son propre travail en voyant la pile de papiers faites et alla jusqu'à sa chambre.
Il y rentra et alluma la lumière, un grognement le fit sursauter. Iwaizumi se trouvait dans son lit, il se tourna et grommela de nouveau, Oikawa éteignit la lumière. Il souffla un « désolé », qui ne fut probablement même pas entendu. Il s'approcha à pas de loup du lit, la respiration régulière de son amant lui prouva qu'il avait raison : il s'était rendormi presque instantanément.
Oikawa se mordit la lèvre pour ne pas rire. C'était la troisième fois qu'Iwaizumi venait dormir avec lui, il ne s'était pas attendu à le voir. Il avait cru comprendre que voir Bokuto et Akaashi dormir ensemble l'agaçait et que dormir avec Kuroo était quelque chose de… difficile. Ce dernier dormant très peu, il tenait éveillé la chambrée. Il se déshabilla en silence et le rejoignit. Une fois en cuillère, il s'endormit rapidement.
Ce fut une sonnerie qui les réveillèrent. Ils grognèrent tous les deux, Iwaizumi attrapa son téléphone. En voyant le nom de l'appelant, il bondit du lit et sortit de la chambre. Oikawa frissonna. L'air froid le fit râler de plus belle mais il se tourna et se rendormit.
Ce fut son réveil qui le tira du sommeil. La place près de lui était froide, il bailla, s'étira et fronça les sourcils à ce constat.
Il se leva rapidement, attrapa ses vêtements et descendit aux douches. Il ne vit pas Iwaizumi dans la salle de repos, il tiqua, se lava rapidement et revint. Il était sept heures quarante. Etonné qu'il puisse être parti, il s'avança vers le hangar et l'observa discuter avec un douze heures. Il comprit que c'était la relève, attendit qu'ils aient terminé et s'avança.
— Iwa-chan… murmura-t-il en s'avançant : « Je te ramène ? J'aimerais qu'on discute de quelque chose. »
Iwaizumi ne le regarda même pas, prit son portable et composa un numéro. Il se tourna vers lui en portant son téléphone à son oreille et s'éloigna :
— Pas l'temps, j'dois y aller.
Oikawa se décomposa légèrement.
— C'est important pour moi, si...
Iwaizumi baissa son téléphone sur sa poitrine et se tourna :
— J'suis vraiment pressé, Oikawa, les états d'âmes c'est pour plus tard.
Il colla à nouveau son téléphone sur son oreille et sortit en trottinant. Oikawa, complètement perdu, regarda la porte se fermer dans un claquement sonore.
