Bonjour à toutes et à tous ^^.

Reviews :

- lesaccrosdelamerceri : Merci ^^ Et profite de la suite.

Cette fanfic est un partenariat avec Ziamela qui écrit "La Geste du Loup Blanc et du Chat Noir".

Nous nous retrouvons avec nos deux mondes entremêlés dans une aventure palpitante.

Les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling, de Andrzej Sapkowski et de Oda.

~ langue~ : Elfique

~~langue~~ : fourchelangue

Profitez des deux fanfics en les lisant conjointement. Et n'oubliez pas de laisser un commentaire ainsi qu'un petit "j'aime".


Chapitre 12 : On écoute le médecin.

Il grimaça en se réveillant. Il avait passé la nuit à mal dormir. Il sortit de la chambre, habillé et rejoignit l'extérieur. Marco devait être le dernier pour le tour de garde. Il avait eu celui du milieu de nuit. Jamais le meilleur lorsqu'on y pensait.

Il arriva dehors et sentit quelque chose qui n'allait pas. Il eut la vague sensation que quelque chose manquait. Il se servit une tasse de café en espérant que cela le réveille. La séance de magie du jour d'avant avait été éprouvante. Il avait bien fait de parler à Shiva de son souci avec sa magie bloquée et l'étrange phénomène de ce morceau de magie bloqué avant que celui-ci ne devienne dangereux.

Il passa à côté des chevaux et frotta la tête de Khan. Il cligna des yeux en regardant les autres. Son esprit était encore un peu embrumé pour comprendre. Il arriva à coté de Marco.

- 'MorningI'm sure i miss something … Help ? Too sleepy to think.

Il continua de siroter sa tasse. Il avait vraiment l'impression que quelque chose s'était passé et qu'il aurait la migraine pour le reste de la journée.

- Got a message from Fire Fist. Catch me if you can.

Il cligna des yeux en fixant Marco avant de sentir une longue envie de tuer quelqu'un douloureusement, doucement et le faire revenir d'entre les morts pour recommencer plusieurs fois. Il vit même ses ombres qui avaient pris toutes la place, effrayant les chevaux. Il n'avait toujours pas récupéré assez de contrôle sur cela. Il prit une respiration et regarda Marco.

- Ton mari est un idiot.

La tasse termina de finir en poussière au sol alors que Marco mordait sa pipe pour ne pas rire. Il n'avait pas besoin de prouver un point. Pourquoi l'avoir fait ? Décidé de montrer au monde entier qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour des idiots suicidaires ? Il manquait la monture du concerné. Il pinça son nez avec lassitude. Étrangement, cette réaction fit assez mal. Il avait juste dit cela pour dire qu'Ace était devenu assez proche de ce qu'il pourrait appeler un ami. Et ça ? Déjà qu'il s'était fait violence pour ne pas se tendre après le coup de dague et contre la joue. Et maintenant, cela ?

Il abaissa sa capuche, baissant alors assez pour cacher presque tout son visage. Il rentra dans la tente et attrapa son arc et ses armes. Il pisterait le vatt'ghern jusqu'aux frontières proches s'il était parti dans la direction en question. Après, il laisserait tomber. Il n'avait plus la force mentale pour subir cela. Il souffrait déjà assez en silence de garder un contrôle constant sur sa magie. Et il ne pouvait pas espérer de l'aide de Roger ni Rouge. Les deux avaient disparu. Et c'était sûrement pour aider leur fils.

- Je vais suivre leur piste …

Marco sauta de son poste et monta sur sa monture. Il le regarda un peu surpris en fait.

- Tu sais comment Ace a rejoint notre équipage, Yoi ? C'est parce qu'il s'est montré têtu et idiot. Pendant cent jours, non-stop.

Il cligna des yeux. Il regarda Marco avec une lueur étrange.

- … Pour être têtu, il l'est, au point de m'inquiéter. Il est … décidé à me tuer de stress, c'est ça ? Ou me tuer tout court…

- Si c'était le but, il l'aurait fait ouvertement. Non, tu as fait la même erreur que l'on a fait la première fois avec lui et qu'on a refait régulièrement, Yoi. Tu lui as posé un défi. Et c'est dans sa nature de foncer droit dedans pour te prouver qu'il peut le remporter et donc, que non seulement, il n'est pas quelqu'un qu'il faut sous-estimer, mais aussi qu'il est libre de choisir sa vie. Toi, tu lui as dit que tu étais capable de le suivre s'il cherchait à disparaître pour te préserver, nous, on lui a clairement dit qu'il n'arriverait pas à tuer Oyaji et qu'il devrait être content qu'on le veuille dans notre équipage, Yoi. Dans les deux cas, il se démène pour prouver qu'on ne peut pas décider de ce genre de chose pour lui. Et ce genre de comportement me fait dire que malgré le temps qu'on a passé séparer, il conserve encore une bonne partie de son caractère de merde, Yoi.

- … il n'avait rien à prouver. Et s'il se dit libre de choisir sa vie. Qu'il ne décide pas pour moi en voulant me faire promettre de ne pas lui sauver la vie si c'est nécessaire.

Il commença à partir, suivant la trace. Ils avaient plusieurs heures d'avances.

- … je vais le suivre jusqu'à la frontière d'Oxenfurd. Si on ne le rattrape pas avant, je laisse tomber. Mais … de vous à moi. Sachez que ça fait mal.

Il regarda le sol. La trace était difficile à suivre. Il avait bien joué son coup. Le sol sec, un vent qui s'était levé, et pas d'accès à sa magie pour aider. Il allait foutre une rune de suivis sur Ace à un moment. Et puis non. Ace voulait être un idiot ? Soit, qu'il soit un idiot.

- Je serais le dernier à te dire le contraire. Et je t'encourage à lui parler. Mais j'ai une confidence à te faire. Dans ces actes, il y a un autre message, Yoi. C'est celui de ne pas faire l'erreur de t'attacher. Parce que cet idiot croit qu'il attire le malheur sur ceux qu'il côtoie. Et comme il t'apprécie, il veut t'éloigner pour te préserver. Ace est un tsundere, Yoi. Et s'il apprend que j'ai dit ça de lui, je vais me retrouver avec une demande de divorce sur le coin de la figure.

- Bien. Bonne nouvelle pour lui, la mort est une amie. Je risque pas de mourir tout de suite. Il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes. Et … je lui parlerais parce que c'est un peu tard … je me suis déjà attaché à cet idiot. Sa mère m'a raconté pas mal de chose avec Roger … Tu savais qu'il avait décidé avec ses deux frères cadets de mettre une famille d'ours dans la chambre de sa tutrice qui se plaignait d'avoir froid l'hiver ? Ou encore un nid de guêpes dans la salle du trône d'un palais ? Royaume de Gao, je crois, si tu situes où c'est. Et repartir pendant la débandade avec des objets de valeurs. J'aurais aimé avoir des frères ou sœur lorsque j'étais petit.

Marco eut un sourire avant de commencer.

- Royaume de Goa, oui. Il occupe une partie de l'île de Dawn, où il a grandi, Yoi. Ça c'est pas améliorer en grandissant. Il a déjà remplacé l'aide respiratoire de Oyaji par de l'hélium au moins une bonne dizaine de fois. Je ne sais toujours pas comment il a réussi à corrompre les infirmières pour qu'elles le laissent faire, Yoi. On avait l'air très fin quand Big Mum est venue nous chercher des poux dans la tête et que notre capitaine, qui fait quand même six mètres de haut, a voulu parler. Il y a aussi la fois où il a disparu sans raison pendant une semaine, pour réapparaître un beau matin comme si rien ne s'était passé, jusqu'à ce qu'on apprenne que nos réserves d'alcools avaient fait des petits dans la nuit et que cet abrutit de Shanks voulait nous attaquer, parce qu'il s'avérait qu'Ace lui avait volé nos tonneaux d'alcools en trop, Yoi.

Il ne put retenir un fou rire. Et ace se demandait pourquoi il s'attachait à lui ?

- Ça me rappelle le marais que j'ai fait pousser avec les jumeaux dans l'un des couloirs de mon école. Ou encore l'incident de potion … je me suis trompé en cours de route et j'ai maculé avec mon camarade la salle de potion d'un nuage rose très vif. Ça aurait été drôle si la potion ne faisait pas fondre la table et le chaudron.

Il se concentra sur la piste par la suite. Ace avait profité que le sol soit sec. Moins de traces même dans un marais. Le vent aussi avait effacé certaines. Il était passé par des chemins difficiles pour les pisteurs. Il était doué. Il ne pouvait pas dire le contraire. Surtout en passant assez proche de nids de monstres pour que ceux-ci brouillent les traces sans se mettre en danger en même temps. Mais écouter Marco avec qui il échangea les meilleures anecdotes qu'ils avaient en mémoire. Il fit une note qu'il ne devrait jamais présenter les jumeaux et Sirius à Ace, Thatch et le fameux Haruta. Il craignait que leur bateau n'existe plus. Voir le monde en fait, maintenant qu'il réfléchit.

Ils continuèrent pendant plusieurs heures jusqu'à arriver non loin des routes de Oxenfurt, avant qu'il ne s'arrête. Une seconde trace avait traversé celle d'Ace. C'était une trace de plusieurs soldats au vu des pas. Il descendit de Khan et s'approcha d'un buisson. Une légère fibre s'y trouvait. Elle était de couleur rouge. C'était donc, des Redaniens. Il renifla l'air un instant. Il y avait une odeur de sang. Il nota quelque chose non loin et regarda. Plusieurs traces étaient visibles sur l'un des arbres. Quelqu'un y était monté pour s'y cacher. Pas de marque, donc, quelqu'un habitué à le faire. Il y avait eu des Scoia'tael peu avant ici, peut-être quelques minutes en fait. Il grimaça. Ils étaient presque à la frontière et Ace avait bien encore deux heures d'avances sur eux.

- Marco … vous sentez comme moi l'odeur ? Et je viens de relever une trace d'une troupe de Redaniens. Peut-être dix si je compte bien par rapport aux traces … et des traces de Scoia'tael blessés. Ace a déjà passé la frontière depuis au moins deux heures. Je m'arrête là. Mais …

Il resta silencieux, hésitant à aller aider. D'un côté, il était Scoia'tael, mais, de l'autre, il n'était pas de ce monde. Il détestait ce genre de choix. En fait, il irait quand même. Il se souvenait que trop bien des hommes de Radovid et de leurs actions. Sans oublier que souvent, des chasseurs de sorciers étaient présents avec l'idée en tête de détruire tous ce qui n'est pas humain. Les elfes et les nains en faisait partis.

- Je suis un oiseau, un rapace. Mon odorat est encore moins performant que celui d'un homme lambda, Yoi. Ce que je sais par contre, c'est qu'on aurait dû passer un campement de Scoia'tael et qu'ils ont clairement levé le camp, alors qu'ils étaient là pour une bonne raison. Allons voir. Ne t'inquiète pas pour Ace, tout ira bien et il reviendra quand il aura fini son petit numéro.

Il se contenta de hocher la tête avant de prendre son arc dans son dos et encocher au moins une flèche. Il fit signe à Hugin qui monta dans les airs en silence.

- Pas de soucis. Les traces vont par là. … Iorveth m'a formé en tant que traqueur.

Il regarda avec attention les traces et garda l'oreille attentive au moindre son néanmoins.

- Je te suis.

Marco décrocha sa cape pour éviter d'être pris dans les branches sûrement. Il remonta la piste assez rapidement. Il trouva même un morceau de tissus sanglant qu'il tendit au Phénix.

- Ils ne sont pas loin. Et on devrait avoir la sentinelle non loin. Sauf s'ils ont été trouvé par les Redaniens. Et …

Il se tut en entendant les sons de combats et frappa les rennes de Khan pour presser alors la monture. Il entendit Marco le suivre à un pas. Ils avaient entendu la même chose. En passant le Bosquet, il leva son arc en voyant le soldat au-dessus d'un elfe se tenant le flanc. La flèche ne perdit pas une seconde pour transpercer la nuque de l'homme. Il sauta de sa monture, profitant alors de la surprise pour tirer une seconde flèche dans l'œil d'un second.

Il entendit vaguement Marco derrière et une victime mourir. Il tourna la tête et évita de rire en voyant que l'arme utiliser était la pipe du phénix. Il tourna les yeux vers sa nouvelle cible. Le soldat s'était tourné vers lui et Marco, comme ses camarades lorsque leurs chevaux entrèrent dans la clairière entre les bosquets. Il lâcha son arc pour attraper sa dague et courir vers l'homme. Il roula sous l'épée, utilisant le Haki pour prédire bien mieux son mouvement et son attaque. La lame trancha la carotide alors qu'il levait la main. L'ombre enveloppa alors l'un des Scoia'tael qui avait été mis au sol pour le protéger et le tirer dans les ombres. Il se dressa avec un sourire assez inquiétant depuis le dessous de sa capuche.

- Marco … Vous connaissez combien de façon de faire une vivisection sur Redanien ? Je pense que j'ai besoin d'un avis sur la question.

- ~ A Terre ! ~

Il obéit comme la plupart des elfes présents. Il regarda la ligne de soldats terminer mort par l'attaque. Il releva la tête, tombant dans un rythme presque normal en alternant entre les coups d'armes et les attaques magiques. Cependant, il vit quelque chose qu'il ne pensait pas voir. Il venait bien de voir Cyn se battre … dos à dos avec Vernossiel et Toruviel ? Il ne dit rien de plus, terminant de concentrer la magie jusqu'à sentir la brûlure de sa limite. Mais ce serait assez lorsque plusieurs des blessés disparurent dans les ombres avant que les soldats ne puissent les frapper. L'un des Rédaniens le fixa, terrifié alors qu'il se tournait vers lui, ses lames dans chaque main alors que les ombres dansaient sur ses épaules.

Hugin fut au-dessus. Son Krebin pourrait aider mais pas avec autant de personnes alliées. S'il était dans son monde, il aurait été obéi sans question s'il ordonnait quelque chose. Ici, c'était plus que peu probable. C'était plutôt dans l'ordre de l'impossible. Il regarda Marco en ayant une idée. Il se mit juste dans le dos du pirate en parant une des attaques.

- ~Ils ne m'écouteront pas ! Ordonne-leur de se boucher les oreilles ! Et Charge toi que Cyn n'entende rien pour les prochaines secondes. ~

- ~Attaque auditive imminente ! Bouchez-vous les oreilles !~

Il leva la main en souriant alors que sa baguette sortit de sa manche. Hugin se posa sur son poing et il offrit un sourire vicieux.

- Sonorus !

Le cri du Krebin était déjà presque mortel dans certain cas et à une certaine dose lorsque l'oiseau le décidait. Un familier pouvait être encore plus dangereux. Alors, qu'il ajoute un peu plus avec sa magie, c'était une façon de terminer quelque chose de trop long. Ceux blessés et tirés dans les ombres ne craindraient rien. Et ceux qui s'étaient couverts les oreilles aussi. Il avait bien vu qu'ils avaient obéis à Marco.

Le soldat plongea vers lui mais ce fut trop tard. Hugin ouvrit son bec et les impulsions de magie du cri d'une créature du pays des morts traversa la zone. Les Redaniens tombèrent au sol, se tenant la tête alors que le sang coulait de leurs oreilles et leur nez. Certains, les plus proches, avaient du sang commençant à s'injecter dans leurs yeux. Ils étaient au sol et les Scoia'tael encore debout. Bien que certains se frottaient l'oreille. Il regarda Marco en frottant alors le plumage de Hugin.

- ~ Voilà une chose de faite. Tu entends toujours ou trop de sons ? ~

Ce dernier le fixa assez étrangement. Il soupira en pointant alors ses oreilles puis un signe de savoir s'il allait bien. Mais Marco avait tourné la tête. Vernossiel avait interpelé le blond et commença à articuler. Il se concentra alors de faire émerger des ombres les blessés qu'il avait caché et protéger dedans. Il sentit à nouveau la brûlure mais c'était bien moindre que les autres fois en se contentant que de sa magie des ombres.

- De l'air ! Enfin !

Il tourna la tête très étrangement vers Cyn qui venait de sortir des ailes de Marco et secoua la tête.

- Navré. Bon, on posera les questions après, les blessés d'abord, Yoi.

- Ça va pour moi comme décision. Si tu as besoin de matériel, demande.

- J'ai ce qu'il faut, merci. On a besoin de trois paires de bras valides pour réunir les corps, afin qu'on puisse les brûler et mettre de côté tout ce qu'on peut récupérer. Vernossiel, tu peux faire des soins pour les moins touchés ou tu n'as plus de matériel, Yoi ?

- Il nous en reste encore, mais on est sur la fin. Iorveth est parti aujourd'hui avec les derniers réfugiés de Novigrad, il doit revenir avec du réapprovisionnement.

- Toruviel, Cyn, préparait le chariot, qu'on évacue rapidement.

Il posa hors de son sac plusieurs paquets du matériel de bases pour soigner. Ça aiderait si nécessaire. Et puis, il avait dû réapprovisionnement de matériel dans son sac. Et surtout, il ne tenta vraiment de ne pas réagir au nom de Iorveth. Au moins, il évitait un souci.

Il se pencha vers l'un des elfes les plus mal en point. Il attrapa rapidement dans sa sacoche de quoi éponger le sang et nettoyer les plaies ainsi que plusieurs bandages. Ils auraient vraiment besoin de les déplacer dans un meilleure espace.

- Caed'mil. Je suis Mandos. Je suis médecin. Tu vas aller bien.

L'elfe hocha la tête doucement alors qu'il commença à retirer le sang. C'était un parmi beaucoup de blessés. Sa baguette passa contre la plaie et celle-ci se nettoya des débris possibles avant de commencer à se refermer sommairement. Il ne pourrait pas faire dans la profondeur, sa magie le lui refuserait dans l'état actuel. D'autres attendaient et il était sûr que certains avaient des blessures aussi graves.

Il passa de blessés en blessés, donnant en passant à ceux valides de quoi aider leurs camarades. Il n'avait peut-être pas des flammes qui permettaient de soigner comme Marco, mais il avait fait plus d'une fois cela lorsqu'il arpentait les champs de batailles pour sauver des blessés. Dommage qu'il est laissé la tente médicale à Wyzima, ça aurait été pratique pour le coup. Il n'avait que sa tente personnelle et celle-ci était avec Shiva au campement.

Il se concentra sur les plaies et donna les potions de renouvellement du sang pour ceux qui en avaient trop perdu. Il resta concentrer, gardant son esprit sur les démarches les unes après les autres. Il sortit de sa sacoche le matériel de soin mais aussi pour transporter les blessés jusqu'au chariot.

Un des Scoia'tael eut un clignement d'œil assez comique en le fixant, lui et son sac. Hugin, en revanche, se décida que Cyn était un bon perchoir. Malheureusement, la femme ne connaissait pas le Krebin. Ça allait être compliqué de l'expliquer à Hugin pour le coup. Ou, il savait mais préférait ne pas en faire cas. Sans oublier que la plupart des personnes fixaient à présent l'animal avec appréhension. Certains des Rédaniens étaient morts voire tous en fait. Il continua son travail lorsqu'il entendit l'un des elfes du groupe accuser Cyn d'être une des responsables de l'attaque. Il termina de bander la plaie et tourna la tête avec un soupir.

- Si ça avait été mon fait, je serais pas venue seule, mais avec le reste des Stries Bleus et je n'aurais pas pris la peine de me battre avec vous, lui répliqua froidement l'humaine.

- Tu aurais très bien pu nous vendre et choisir de te battre avec nous pour préserver le secret quand tu as vu que la bataille n'était pas en ta faveur, dh'oine !

- Assez ! Je tiens à rappeler que je suis celle qui l'a conduite jusqu'ici, et que si nous sommes venues, c'est justement parce qu'on a entendu le signal de détresse de Vernossiel !

- Tu trahis les tiens, Toruviel !

- Non ! J'essaie d'aller de l'avant de tirer vers le haut notre situation en mettant derrière moi le racisme. En me comportant comme une idiote, j'ai fini avec le nez cassé par Gwynbleidd !

Il grimaça au débat houleux qui commençait à monter. Il fit signe à Hugin de revenir à son épaule si nécessaire. Le Krebin se posa sur son épaule et resta relativement sage, pour l'instant.

- Je veux juste rappeler que si je chassais des elfes, j'aurais vendu le projet d'un sorceleur du nom d'Ace avec la complicité de la magicienne Triss Merigold, qui consistait à faire évacuer discrètement des elfes femmes que Loredo avait fait enlever. Des femmes qui ont été confié à l'escouade de Iorveth. Je savais tout ceci, mais je n'ai rien dit, alors qu'en livrant l'information à Vernon Roche, on aurait pu tendre une embuscade. J'ai aussi aidé à l'évacuation préventive de pas mal de femmes et enfants non-humains pour éviter un trop gros nombre de victimes durant le pogrom inévitable. Je chasse les bandits, ceux qui menacent les innocents et les petites gens. Pas des personnes qui cherchent à éviter des morts inutiles en évacuant leurs compatriotes.

Il soupira en revenant vers Marco tranquillement. Pour l'instant, personne ne faisait réellement attention à lui. Ce qui était plutôt mieux pour son état de santé mentale et physique. Et Marco lui fit un signe sur ne pas commenter par rapport à Ace. Pourquoi ne pas commenter ? Il n'avait rien à dire ? Sauf si c'était l'histoire de son véritable genre. Si c'était ça, Marco pouvait dormir tranquille. Il ne dirait rien.

- De base, si j'ai suivi Toruviel, c'est parce qu'elle et le Chat Noir m'ont sauvé la vie en tout début d'après-midi. Le commandant est très vexé et en colère, surtout de savoir que non seulement, une Scoia'tael m'a aidé, mais aussi parce que je voulais rencontrer le docteur Marco.

- Ah ?

Il croisa les bras avec un léger sourire sous la capuche. La vague surprise chez Marco fut assez bien caché. Ou, il le savait et faisait mine de.

- Les Nilfgaardiens se sont attaqués à un village qui avait offert son soutien aux Stries Bleus, expliqua Toruviel. Quand je suis arrivée, Cyn était partie en mission suicidaire pour les tuer, et Roche essayait de la sauver avec Deith Ichaer. J'ai apporté mon aide. Quand ça c'est fini, Cyn a demandé à ta femme si tu étais dans les environs parce qu'ils avaient des malades au camp.

- Vernon a dû aimer.

Étrangement, il sentait l'euphémisme. Ce qui était encore plus drôle. Cyn continua en se frottant le front avec une certaine fatigue. Il se souvenait de l'affaire. Il avait soigné plusieurs des soldats lorsqu'il était coincé avec Roche dans la grotte. Enfin, plutôt que Roche l'avait coincé à un lit jusqu'à ce que son épaule soit guéri. Mais, il avait aidé à soigner les nombreux blessés dont certains avaient contracter des fièvres qui auraient pu les tuer.

- Encore plus quand je lui ai rappelé que sans l'avertissement de Shiva, Henselt nous aurait tué avant la bataille de Vergen. Portgas nous a dit où aller, mais je connais mal la zone. Toruviel s'était proposée pour me guider…

- Et tu connais la suite Marco.

Il continua d'observer mais se pinça les lèvres. Il n'avait su que bien après ce qu'il s'était passé à Vergen. Il avait eu mal lorsque Cyn cracha ce qu'avait fait Henselt aux stries bleues et à elle. Il avait eu de la chance en se faisant emmener au cœur de la ville. Le mage l'avait fait chercher dans tous le campement pour l'avoir pour lui. Il ne put retenir un frisson, serrant ses bras contre lui. Il tenta de calmer l'inquiétude et surtout le tressaute de magie imperceptible pour les non sensibles. Il fut sorti de ses pensées en sentant une main contre son épaule et regarda Marco. Il hocha la tête en remerciant. Qu'il arriverait à gérer ce mauvais souvenir qui le hantait. Il ne parlait pas de Roche et Cyn de chez lui qui souffraient pour l'une de ce qui lui était arrivé, pour l'autre, de n'avoir pas été présent pour sauver ses hommes de Henselt.

- Même si je suis curieux de savoir comment vous avez réussi à former une relation presque amicale, toute les trois, je pense qu'il y a des patients qui m'attendent. Je vais aller à Oxenfurt racheter ce qu'il faut pour vous aider, puis j'irais voir le grincheux de service, Yoi.

- Offre-lui des carottes. Ça rend aimable. Ricana-t-il. Et si besoin d'aide.

- Non, les carottes, je les garde pour le vampire aux longues oreilles.

Il sourit assez amuser pour le coup après cet instant de déprime. Se rappeler de la transformation d'un cuisinier en lapin était tellement hilarant que ça soignait la dépression. Surtout qu'il en avait besoin avec Ace d'un côté qui voyait un défi où il ne fallait pas puis, le rappel de ce qu'il s'était passé lors de l'affaire des assassinats des rois.

- On se donne rendez-vous quelque part, Cyn ? Comme ça, Mandos et moi pourrons nous occuper de tes camarades, Yoi.

Marco le regarda pour lui demander son avis. Il haussa les épaules avec un sourire.

- Ça me va. J'ai des trucs à acheter au marché pour refaire des stocks. Et si cela ne pose pas un souci à la miss qu'un elfe débarque, moi, ça ne me gêne pas.

Cyn soupira avec lassitude. Comme si ce qui venait de lui être proposé était au-dessus de ses forces mais qu'elle devait accepter.

- Vernon va pas aimer, mais c'est pas comme si on avait le choix. Sur l'autre rive, au nord de la porte est de Oxenfurt, il y a une cabane d'herbaliste. On peut se retrouver là-bas.

- C'est bon pour moi. A plus tard, Yoi.

Il revint vers un des derniers blessés et l'aida à monter sur la monture alors que Marco se tourna vers l'elfe qui avait grogné après Cyn.

- Si tu veux remettre en doute un phénix, je t'en prie, c'est maintenant ou jamais.

L'elfe baissa la tête en grimaçant. Celui-ci ne s'attaquerait pas à Marco, il n'était pas suicidaire. Il s'étira, attrapant son sac et son arc posé contre un des troncs. Il eut un sourire vers Marco très amusé.

- Bon. Tu as terminé de gronder notre ami, ci-présent. Si je te disais que je sais où aller pour les Dh'oines du maître Grognon. Ça aurait fait réagir comment Cyn ?

Il offrit un sourire très amusé à Marco, ignorant l'autre elfe le fixant à présent avec une certaine colère. Il tourna l'œil vers lui l'invitant à s'approcher comme il l'avait fait avec le Baron. Si un Aen Seidhe pensait que c'était intelligent de se comporter comme un Dh'oine raciste, ce n'était pas son problème.

- On dit que feindre l'ignorance est parfois une bonne solution. Et je crois que ça s'applique ici, Yoi.

Il hocha la tête. Il aurait aimé faire une petite terreur à Vernon Roche, mais le sien. Pas celui qui ne le connaissait pas et qui serait plutôt d'avis de lui coller un carreau d'arbalète en travers du torse. Il siffla Khan et le cheval s'approcha tranquillement. Il monta dessus et regarda Marco qui était déjà monté sur sa monture Duke.

- Pars rejoindre Cyn quand tu auras fini de ton côté. Je serais plus rapide avec mes ailes, Yoi. Mesdames, faites attention à vous, je reviens vite. Ne restez pas ici, brouillez les traces, qui peut dire si d'autres ne viendront pas. Si je croise Iorveth, je l'avertirais de ce qu'il s'est passé.

- Merci Marco.

Le pirate ne laissa pas une seconde pour continuer une discussion et partit en direction de la ville. Il salua les autres elfes de la tête.

- Va fail. Que votre route soit sans embûche. J'ai laissé plusieurs paquets pour vos blessés avec le nécessaire et des rations.

Il prit aussi sa route. Il connaissait le lieu assez pour savoir qu'il y avait pas mal de coin avec des plantes et champignons utilisable pour des potions ou du soin. Il regarda Hugin un instant. Les autres étaient encore au campement. Et il avait besoin d'un second sac sans fond avec beaucoup de matériel médical et médicaments. Sans oublier qu'il y avait plusieurs petits villages non loin qui vendaient des objets simples. Il attrapa dans sa poche un morceau de parchemin ainsi qu'une plume et écrivit rapidement à Shiva. Il mordit son pouce et traça les runes, comme pour ses livres sur un côté. Elle saurait comment lire le papier et donner à Hugin ce dont il avait besoin. Il plia le parchemin et le tendit à son Krebin.

- Va voir Shiva. Et reviens dès que tu as reçu ce qu'elle te donne pour moi.

Il partit assez rapidement à coup d'aile. Il regarda néanmoins les traces au sol des soldats et eut un sourire assez amusé. Il devait avoir plusieurs potions blagues des jumeaux qui attiraient les animaux. Ça allait être amusant pour détourner des Scoia'tael les soldats.


Il attendait tranquillement à la cabane avec son sac remplis de médicaments et onguents à présent. Marco ne devrait pas tarder. Il continua de creuser le bois avec sa lame, donnant alors la forme d'un corbeau à sa sculpture de bois. Il entendit le battement d'aile et regarda Hugin atterrir avec le second sac aux couleurs verts. Il attrapa le morceau de lapin qu'il avait attrapé et le donna au Krebin qui ne perdit pas une seconde pour déchirer la chair. Il ouvrit le sac et remercia le ciel d'avoir inventé ces runes avec Sirius. Il nota un bout de parchemin avec la réponse de la Haiiro. Pourquoi cela ne l'étonnait même pas de lire, « je t'avais prévenu pour Ace. »

Il releva la tête et vit une monture. C'était Duke mais la personne dessus était Shani. Il soupira en se redressant tranquillement.

- Vous devez être Dame Shani ? Je suis Mandos Cerbin, guérisseur et chirurgien. Marco vous a bien prévenu de ma présence, non ?

Il attendit tranquillement la réponse en gardant ses mains bien en évidence pour montrer qu'il n'était pas un attaquant. Elle descendit de la monture en présentant sa main.

- Professeur Marco m'avait prévenu qu'un guérisseur Elfe attendrait.

- Coupable … je termine de manger quelque chose. Qui sait lorsque l'on pourra se reposer avec des blessés. Un morceau ?

Il présenta un bol, reprenant sa place sur la souche. La femme s'assit tranquillement en acceptant. Il servit le bouillon avec le morceau de viande cuite dedans. Ils n'avaient plus qu'à attendre Cyn et Marco. Il regarda le coin de la forêt par où viendrait très certainement Cyn mais resta surtout attentifs aux alentours. Roger lui avait indiqué d'éviter un endroit sans réellement lui dire pourquoi avant de re disparaître. Il posa sur le foyer une bouilloire et termina de faire chauffer de l'eau pour une infusion. Il posa la tasse devant Shani et continua à boire la sienne tranquillement. Il entendit vaguement un commentaire de Shani qui semblait éprouver un manque de la nourriture de Thatch. Certes, le cuisto connaissait son métier.

- Et qui vous a formé dans l'art de la guérison ?

Il tourna la tête vers Shani. Elle cherchait à faire la conversation pour sûrement retirer le silence un peu pesant.

- J'ai eu plusieurs professeurs mais je ne pense pas que vous en connaissiez un seul. Je n'ai pas fait mes cours à Oxenfurt ni au temple avec la vieille Nenneke. Bénis soit cette vieille Dh'oine … elle nous enterrera tous en nous disant qu'elle nous avait prévenu. Faut dire aussi qu'avec ma tête, on ne me laisserait même pas passer le parvis avant de lancer une chasse.

Il ricana autant que Shani à ce commentaire. Ils attendirent encore plusieurs minutes avant que Marco n'arrive tranquillement mais il le sentit suspicieux. Comme si quelque chose l'avait dérangé. Peut être la même chose que Roger lui avait fait éviter. Mais, le phénix monta en silence sur le toit en faisant signe qu'il regardait si Cyn arrivait avant de prendre son Kiseru et le bourrer.

- Une tasse, Marco ? Hugin fait le guet pour l'instant.

- Si tu as de l'alcool fort, je suis preneur. J'ai cru comprendre qu'on avait enfin pendu Neroc, Yoi ?

- Vous saviez pour lui, professeur ? s'étonna Shani.

- Un soupçon, mais il restait trop dans le rang pendant la bataille de Brenna pour me donner une raison de séparer sa tête de son corps.

De l'alcool ? Il plongea la main dans son sac avant de sortir une bouteille de whiskey pur feu et une seconde, une bouteille de Vodka. Il écouta d'une oreille la conversation.

- Marco, tu as le choix sur la bouteille.

- Choisi Yoi, sinon, je vais m'enfiler les deux.

- Vodka maintenant, Whiskey plus tard, disons-nous.

Il lança la bouteille dans les airs et Hugin l'attrapa pour la livrer à Marco. Il rangea petit à petit les objets dans son sac après un léger sort de nettoyage. Il devrait réellement arrêter d'utiliser la magie comme si c'était normal. Celle-ci était instable malgré la libération d'une des chaînes.

Cyn arriva un peu plus tard. Il termina de ranger ses affaires dans le sac et siffla Hugin qui se posa sur son épaule alors que Shani expliquait qu'elle avait soigné à la bataille de Brenna et le soulèvement de Wizima. Cela rassura la témérienne grandement. Il y avait néanmoins un souci. Il demanda alors nonchalamment à Cyn en terminant de remettre son sac sur l'épaule.

- Sinon, ma présence aura-t-elle un dérangement quelconque ?

La témérienne le fixa en plissant le nez. Il allait sûrement aimer la réponse.

- Il a grogné … Même avec le docteur Marco. Tu n'es pas connu. Il ne te fait aucunement confiance. Cependant … il accepte à contre cœur.

- Chouette. J'adore me faire de nouveaux amis. Et je me doute qu'il me menacera de me tuer dès que je poserais le pied à votre campement si je deviens une menace pour ses hommes ?

- Il … oui.

- Je suis soigneur. Je ne tue que si on m'attaque. Par contre, je peux devenir vulgaire.

Il offrit un sourire tranquille qui semblait rendre nerveuse Cyn. Il ne se mettrait pas à rire. Non. Il ne le ferait pas. Il se tourna vers Marco en signant que pour lui, la réponse lui allait. Et puis, ce ne serait pas la première fois qu'il soignait des Dh'oines qui l'insultaient pour être un elfe.

- Vu que je suis connu pour être un soutien des Scoia'tael, quand Thatch en est ouvertement un, je ne suis pas surpris que Vernon Roche n'apprécie pas ma présence, Yoi. Je lui dirais en face ce que je pense, inutile de t'utiliser en pigeon voyageur, et toi, n'essaie pas de faire la moindre blague aviaire, petit poussin. Sinon, tu comprendras comment j'arrive à me faire respecter et obéir par un idiot comme Thatch.

Il cligna des yeux en regardant Marco enfourcher sa monture.

- … Marco … je dois être le dernier à faire une blague aviaire puisque je suis concerné par l'état de boule de plume.

Il monta à son tour sur Khan alors que Shani monta sur la croupe derrière Marco. Il se tourna vers Cyn avec un œil moins rieur.

- Bon. Allons y, Dh'oine. Je n'aime pas parler pour rien alors que des vies sont en jeux. Lorsque l'on a des blessés, on préfère que les soigneurs soient nombreux pour en garder un maximum en vie. Et je pense que vous devez comprendre cela.

Il tourna néanmoins son œil libre vers Hugin. Il comprenait assez bien Hedwige, Hugin et Fumseck lorsqu'il prenait son animagus corbeau. Et le surnom restait de poussin. Donc, celui qui l'avait vendu était Hugin sur Ciri. Il frotta la tête du Krebin en soupirant. Cyn les guida jusqu'à la cache de la Téméria. C'était bien comme la dernière fois. Mais, en regardant la sentinelle à l'entrée alors qu'il déchargeait ses sacs de Khan, il eut l'œil triste. C'était bien l'un de ceux qu'il avait rencontré à Flotsam. Un de ceux avec qui il avait bien aimé parler. Il resta assez discret et posa son arc à la selle ainsi que les flèches. Il n'allait pas donner une raison pour être attaqué. Il garda sa dague néanmoins au cas où. Ce n'était pas Vernon Roche. Celui qui avait pu voir par où il était passé et qui l'avait quasi adopté. Ce n'était pas l'oncle Dh'oine qui vous rappelle accessoirement que dormir n'est pas une option ou qu'être bien informé permet d'éviter des … erreurs.

Cyn soupira à nouveau en rentrant dans la grotte. Il se tourna vers Marco et Shani. Une odeur de blessure remontait un peu, comme la dernière fois. Les Témériens avaient peu pour se soigner avec la guerre. Ils faisaient au mieux. Et il savait au moins une chose sur Roche, il défendrait son pays et ses hommes comme une bête sauvage. Même en présentant la patte blanche, il te soupçonnerait. Il hésitait à remonter le bandeau devant son œil pour écarter le doute sur sa parenté avec Iorveth. Il glissa ses doigts sous la capuche après plusieurs secondes d'hésitation pour remonter par-dessus la plaie de runes et ouvrit son œil. Puis, termina de tirer le bandana dans sa capuche. Il s'attacherait les cheveux si nécessaire mais mettre un bandana lui vaudrait juste une invitation à se faire taper. Il suivit les autres dans la grotte pour se présenter à quelqu'un qui lui tordrait le cœur. Les visages familiers. Voilà la pire torture que lui faisait subir Gaunter.

Il fut sorti de ses pensées en entendant une sentinelle insultée Cyn de pactiser avec l'ennemi. Il fut encore plus surpris lorsque ce fut Shani qui enfonça son poing dans la face de ce dernier. Il aurait presque fait un commentaire sur la ressemblance de certains stries bleues avec des Scoia'tael.

- Maintenant écoute-moi bien espèce d'idiot ! Tu vas aller chercher Vernon Roche et lui dire que soit il ravale sa fierté et sauve des vies, soit il laisse trois médecins sur le pas de sa porte parce que ce sont des personnes qui ont eu le malheur de soigner des non-humains dans leur vie !

- On ne demande rien, pas de paiement, on est juste là parce que Cyn s'en fait pour vous et que peu importe nos différents et nos opinions contraires, on est prêt à mettre ça de côté pour vous sauver, Yoi.

- Alors, on est là. On est médecin. On a tous fait un serment de soigner les malades. Alors, presse-toi. Ce n'est pas comme si des vies étaient en jeu. À l'odeur, je sais que certains souffrent d'infections.

Il regarda la grotte, sentant l'odeur bien que subtile mais présente. Cyn avança, en commentant froidement à son camarade à son passage.

- Tu peux râler tout ce que tu veux, mais je vais chercher Vernon.

- Je vais venir, en guise de bonne foi. Je suis la plus politiquement correct des trois.

Shani avait raison. En fait, l'un de ceux qui posait le plus de souci, c'était lui. Il était un non humain. Et les stries bleues avaient été créé par Foltest pour chasser les non-humains. Comme quoi, la mort et la perte de repère change les personnes. Mais Vernon Roche, de son monde, restait quelqu'un de patriote. La Téméria serait toujours protégé par Roche jusqu'à la mort de ce dernier.

- En grandissant, j'ai appris à me méfier des blondes, Yoi. Cassandra était un démon sous la peau d'une femme. Mais quand je vois Shani… je me dis que les rousses aussi, je devrais m'en méfier.

- Ma mère était rousse et elle faisait trembler de terreur des mages noirs. Et j'ai une amie rousse que si tu mets en colère, tu souhaites ne pas t'être levé ce jour-là. Les blondes, ça va. Les rousses, cauchemars.

Il frotta la tête de Hugin tranquillement appuyé contre le rocher le plus proche. Connaissant Roche, il n'allait pas tarder à venir. Ou, ils seraient invités à rentrer et subir le Témérien de face.

- J'ai pas eu beaucoup d'accrochages avec des rousses. Après, je reste persuadé que les blondes sont les pires. On a tous vu Rouge-san a l'action, Yoi.

Il retint un ricanement. Il se souvenait parfaitement de l'épisode du Couvin avec un des spectres ayant terminé avec son poing en pleine tête. Ou encore les menaces qu'elle proféra au Baron. Il tourna la tête à nouveau vers la grotte. Les bruits de pas et les voix se rapprochaient.

- J'espère que ce n'est pas de nous que vous riez, sinon, ça va mal aller.

Il grinça en tournant la tête pour regarder Vernon Roche. Il allait prendre sur lui. Surtout qu'il savait que Roche planquait de façon notoire ses propres blessures. Mais, au vu du regard, il semblait en forme.

- Du tout, Mandos et moi étions en plein débat pour savoir qui des blondes ou des rousses il fallait se méfier le plus, Yoi. Un avis sur la question, Vernon Roche ?

Il frappa son visage au commentaire de Marco. Pourquoi mettre encore plus en colère Roche ? Vraiment ?

- Marco, abdique, ce sont les rousses. On a Triss Merigold dans le lot. Et Rouge est entre les deux. En tout honneur, Miss Shani.

Le témérien ne trouva même pas cela drôle. Surtout qu'à présent, il le fixait. Il voulait se planquer à présent. Surtout lorsque Roche se mit face à lui.

- Et de quoi je dois m'attendre d'un elfe ?

- Qu'il soit médecin et qu'il a vécu en Téméria pendant un long moment. Vous ne nous aimez peut-être pas, Commandant Roche. Mais ma priorité restera toujours de soigner.

Il croisa les bras, gardant son regard dans celui de Roche. Il vit le conflit. Il savait que Roche avait des principes qui parfois le bloquait. Mais là, il n'avait pas le choix. Il y avait un réel besoin de médecins. Et trois qui viennent pour aider ? Il allait peut-être oublier un instant qu'il chassait les Scoia'tael.

- Un pas de travers et je me charge personnellement de toi.

- D'acc. Bon ? On peut commencer ?

Il vit l'œil s'écarquiller. Roche n'était pas du type à s'attendre à ce que l'on accepte de se faire menacer comme cela. Il connaissait le soldat. Il savait où frapper. Mais ce fut Marco qui fut ensuite regarder avec une haine sombre par le commandant. Et le phénix ne s'en laissa même pas inquiéter.

- "En présence des maîtres de cette École et devant l'effigie d'Hippocrate, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans l'exercice de la médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail, Yoi. Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs pères, Yoi. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque". Ceci est le serment d'Hippocrate. Et de tous les médecins qui l'ont prononcé, je suis celui qui le respecte le plus, et pourtant, ça fait plus de soixante ans que je l'ai prononcé. J'ai sauvé bon nombre de vies à Brenna, Shani en est témoin. Combien de tes hommes en serraient revenus sans moi ? À côté, oui, j'ai sauvé nombre des commandants Scoia'tael qui auraient dû mourir dans le gouffre de l'Hydre, dont Iorveth. Parce que c'est mon devoir de médecin, Yoi. Tu peux m'en vouloir pour ça, mais laisse-moi te rappeler une chose… le plus grand danger aujourd'hui, ce ne sont pas les Scoia'tael. Ce n'est pas Isengrim. Ni Iorveth et encore moins Yaevinn. Aujourd'hui, c'est une guerre humaine qui fait le plus de mal. Ce que les Scoia'tael et mon clan veulent aujourd'hui, c'est voir le moindre mal gagner, pour mettre fin à tout cette misère. Et on sait, tous les deux, ce que ça veut dire. Tu peux donc arrêter de nous voir comme une menace et nous laisser faire notre boulot, ou rester là à crever avec tes hommes, Yoi.

Marco attendit patiemment. Et il savait que Roche aurait dû mal à enfoncer sa frustration dans sa poche ainsi que son côté têtue. Mais, il savait une chose, surtout depuis l'affaire de Vergen chez lui, que Roche protégerait la Téméria et ses hommes. Il entendit simplement les craquements des doigts qui se serrèrent en poing avant que la tête ne se baisse légèrement. Roche ne baisserait pas la tête complètement mais plierait un peu. Surtout si ses hommes sont dans la balance.

- On a échappé de peu avec ce qui reste de l'armée de Nathalis aux escadrons noirs. N'attendez pas des remerciements avec des excuses. Je fais cela pour la Téméria.

- Je ne demande ni l'un, ni l'autre et je sais aussi que c'est pour la Téméria que tu tolères qu'Anaïs reste avec nous, Yoi. Ce sens du devoir est quelque chose que j'admire particulièrement chez toi.

Il tourna, fumant encore un peu mais Marco avait frappé là où ça faisait mal. Et encore, il avait évité de frapper au visage de Roche la mort de Foltest ou le partage du Royaume entre le nord et le Sud. Ce Roche avait encore ses hommes. Il renifla néanmoins au passage le commandant avant de soupirer. Mais le dire dans une langue que comprenait Roche pouvait rendre le problème délicat.

- Marco … he's hiding a wound. But he won't let himself be approached until all his men are healed.

Il garda le visage neutre en fixant la sentinelle à présent qui les laissait passer. Roche tiqua en le fixant étrangement, cherchant à comprendre.

- Oui, je l'ai bien noté, moi aussi. Tu préfères t'en charger ou on doit demander à Shani de prendre cette mission, Yoi ?

- Pourquoi j'ai l'impression que mon propre professeur prévoit pour moi une mission dangereuse comme soigner le patient le plus récalcitrant de cette escouade ?

- Nan, c'est bon. Je vais m'en charger. J'ai l'habitude d'idiots de dh'oines qui fuient les infirmeries comme si une Pesta s'y trouvait. Je vais simplement devoir travailler sur son accord. C'est là, la partie la plus compliqué.

- Ah, parle pas de Pesta, j'ai eu ma dose pour la prochaine décennie avec cette affaire.

- Je laisse ça aux sorceleurs. Assez parler, maintenant qu'il est décidé que Mandos prendrait le commandant, on va pouvoir se répartir les tâches. Aller au travail. Donc, commandant, je vous demanderais d'arrêter de traîner des pieds et de nous montrer les malades avant que ces messieurs ne me rendent folles avec leurs bêtises.

Le commentaire de Shani le fit regarder très sombrement par Roche. Il y avait un message très clair d'un « approche et je te tue ». Il haussa simplement les épaules. Ça n'allait vraiment pas être simple avec le commandant. Encore moins que dans son ancien monde, maintenant tout bien réfléchi. Roche garda le silence mais ne les perdit pas une seule fois des yeux, Marco et lui. Il devrait demander à Marco ce qu'il avait fait à Roche en fait pour que celui-ci soit prêt à lui sauter à la gorge pour l'étrangler. Ils arrivèrent dans l'espace où les blessés avaient été installé. Il grimaça. C'était le même état que lorsqu'il était venu la première fois. Et il n'avait rien pu faire pour donner un peu plus de confort. Il pointa à Hugin le sommet d'un des drapeaux et le Krebin s'y installa pour ne pas le déranger. Et Roche ordonna de les surveiller par des soldats valides avant de s'installer lui-même en surveillance depuis le coin du feu.

Il ignora les regards et commença à retirer ses deux sacs de l'épaule.

- Marco, étant le plus ancien, on est à tes ordres. J'ai demandé à Shiva de m'envoyer un second sac avec des couvertures entre autres. Besoin de chose en particulier ? Vous aussi Shani. Si vous avez quelque chose à demander.

- Parce que votre sac a cela dedans ?

- En grande partie.

Il sortit plusieurs flacons et outils ainsi que des draps propres du premier sac. Mais, il sortit bien des couvertures ainsi que plusieurs gros flacons d'alcool pour désinfecter. Il ne perdit pas un instant pour retirer les brassards de ses bras pour relever les manches et les accrocher au-dessus de ses coudes.

- Je n'ai besoin de rien. Outre qu'encore une fois, je tuerais pour de la morphine. Si tu as des anti-douleurs, je suis preneur, j'ai pas envie de devoir recourir au fisstech pour l'anesthésie, grimaça Marco en retirant sa cape qu'il jeta sur un rocher. Par contre, s'il faut recourir à une amputation, laissez-moi faire. Pour le reste, je sais que vous êtes apte à gérer sans moi pour vous dire comment faire votre job, Yoi.

Il eut un sourire au commentaire avant de regarder l'intérieur de son sac et sortir une boite. Il grimaça. Il n'avait plus beaucoup d'antidouleur ou de quoi endormir. Il en avait juste assez pour soigner les hommes ici, et encore. Il faudra choisir qui en aura le plus besoin à un certain stade. Il posa la boite à coté de Marco en passant.

La grotte était assez propre dans l'ensemble par rapport au moindre champ de bataille ou marais. Mais, avec les infections des blessures mal traitées, le manque de moyen et le peu de nourriture, c'était un mélange mortel. Marco parla avec un des soldats avant de le laisser approcher.

L'homme le fixa nerveusement malgré la promesse fait au Phénix. Il faut dire que lorsque le médecin est un elfe et que vous les chassez, ce n'est jamais bon. Il se mit au niveau de l'homme assez doucement.

- Je suis Mandos. Tu peux m'appeler comme tu veux. Fais-moi voir ta blessure.

L'hésitation était là mais l'homme le fit quand même. Marco avait dû en sauver pas mal. Il fixa l'infection avec attention. La blessure avait été mal nettoyé au début et des débris étaient restés. Et avec le manque de bandages ou moyen pour nettoyer les plaies, ça n'avait pas aidé dans la situation. Et il savait ce qu'il allait devoir faire pour chaque patient. Les hommes ne feraient confiance à aucun de ses gestes. Tous seraient pris mal. Sauf s'il expliquait chacun d'entre eux.

- Ta blessure est infectée par les débris dedans. Je vais devoir la rouvrir un peu et la nettoyer. Ça risque de faire mal. Mais ensuite, je pourrais la sceller et la bander. Je vais commencer par nettoyer la blessure et autours. D'accord ?

Le soldat hocha la tête. Il attrapa le nécessaire qu'il avait prévu pour le coup. Il commença par retirer les bandages qui avaient été fait doucement. Avec un morceau de tissus propre et plier, il commença par le tremper dans de l'eau propre et clair qu'il avait sorti de son sac et nettoya la plaie. Il sentit la tension et la douleur mais l'homme ne bougea pas. Il aurait voulu utiliser les sorts pour aider mais ce serait difficile dans son état et là où il se trouvait. Il utilisa néanmoins un des anti-douleur qui lui restait afin de soulager celui-ci pour la suite.

Il garda son attention sur l'homme, continuant de lui expliquer les étapes tout en retirant des morceaux de bois et de pierres. L'homme avait dû être frappé par une lame avant d'atterrir un peu brusquement dans la boue. Il termina par recoudre la plaie puis, remit un bandage propre par-dessus.

- Je reviendrais nettoyer à nouveau la blessure. Ceci devra être fait jusqu'à ce qu'elle arrête de suinter. Et il faudra refaire le bandage le matin et le soir. Dors.

Il posa la couverture en prenant attention à ce qu'elle ne repose pas sur la blessure. L'homme le remercia, plongeant doucement dans les bras de Morphée. Il eut un sourire en nettoyant ses mains avant d'aller voir un autre soldat. Celui-ci l'insulta dès qu'il approcha. Il soupira, s'avançant malgré tout pour regarder la plaie. Même tarif, même punition : Infection, fracture néanmoins pour le coup de la jambe. Et fracture qui avait mal été remise. Sans oublier Roche qui continuait de le fixer comme la pire engeance sortit de la terre. Il grimaça en retirant sa capuche. Ça n'aidait pas à ce qu'il se cache sous celle-ci et il était difficile de voir lorsque l'on travaille dans une grotte à moitié éclairer. Heureusement qu'il avait retiré le bandana en rentrant.

L'homme sur le sol s'arrêta de l'insulter en voyant l'énorme plaie qu'il avait sur le visage. Il le fixa un instant.

- Quoi ? J'ai un truc sur le visage ?

- Euh… oui … ?

- Pas grave. Juste une très mauvaise rencontre avec un idiot psychopathe. Ça, oui. Ça l'est.

Il pointa la zone purulente qu'il venait d'exposer en retirant le bord d'un des bandages. Au moins, ça faisait taire un idiot. Il se tourna vers Marco.

- J'ai une fracture ici du tibia/péroné déplacée qui a commencé à se ressouder. Va falloir casser les os à nouveau. Et …

Il termina de passer ses doigts sur l'œdème en sentant un morceau sous cutané.

- Un corps étranger sous cutané à opérer région sous abdominal. J'aurais besoin d'aide pour la fracture. Mais, pour le reste, ça va.

- Très bien, je continue, appelle-moi quand je devrais me charger de la fracture.

Il hocha la tête à la réponse de Marco alors qu'il terminait de préparer le nécessaire pour les deux opérations à côté de lui. Il se retourna vers l'homme qui le fixait à présent avec appréhension.

- Je vais devoir t'endormir. Si je ne retire pas le morceau, celui-ci t'empoisonnera plus que tu ne l'es. Et tu ne veux pas être conscient lorsque l'on devra casser tes os et les remettre correctement. Si on ne le fait pas, tu ne pourras pas marcher comme tu le souhaites, ni courir.

Le refus fut ce qu'il reçut les premières secondes mais il ne bougea pas en commençant à faire la liste des dégâts que pouvait faire un truc pareil laissé dans le corps. L'homme perdit le peu de couleur qu'il avait avant de lui faire la menace de le tuer s'il le tuait. Grand bien lui en fasse en fait s'il voulait le tuer en étant mort. En tant que médecin, et il le lui souligna qu'il avait fait un serment de soigner tout monde confondu, qu'il ferait son maximum pour lui sauver la vie. Et que d'entre eux deux, il était celui qui savait soigner et les dangers de telles blessures. Et qu'il ne risquait rien sauf si un de ses camarades se trouvent intelligent de lui tirer dans le dos lorsqu'il commencerait à l'opérer. Il leva les yeux vers l'homme qui hurla de rire derrière. Mais, puisque personne ne semblait le voir, il pencherait pour un fantôme d'un strie bleue.

- Soignez cet idiot. Il vous en sera reconnaissant plus tard. Je ne veux pas qu'il me rejoigne de suite.

Il baissa juste la tête pour accepter silencieusement la demande avant de sortir la seringue et regarder l'homme un instant. La peur pouvait être lu dans son regard. Il avait réellement peur de mourir à cause de lui. Il posa sa main contre l'épaule de l'homme alors que le contenu de la seringue s'écoula dans la veine. Il avait utilisé discrètement la magie pour permettre de garder une attention sur les constantes le temps de l'opération. L'homme s'endormit enfin et il pourrait commencer malgré la menace des autres. Son rôle, c'était d'être soigneur et c'est ce qu'il ferait. La soirée allait être longue. Surtout que ce n'était que le début.

À un moment, les anti-douleurs ou les anesthésiants vinrent à manquer. Il grimaça en terminant de couper le pied d'un pauvre hère qui avait été mordu par une goule. La plaie était infectée et empoisonnée. Il termina de nettoyer le moignon à présent recousu et banda la zone avec un linge propre après avoir nettoyé. Il fut surpris à la demande de Marco.

- Par le plus pur des hasards et des miracles, tu n'aurais pas… je sais pas… du pavot ? De la marijuana ? Ou même un ou deux joints, Yoi ?

- … Euh … Une seconde veux tu ?

Il attrapa son sac et commença à fouiller dedans. C'était très peu probable mais ça ne coutait rien de regarder. Il évitait de garder des drogues comme ça dans le sac. Enfin, il avait du pavot qu'il pouvait transformer en anesthésiant ou antidouleur. Mais, il n'en gardait jamais de grosses quantités. Il préférait les transformer assez rapidement pour éviter qu'un idiot ne les récupère. Il y avait assez du Fisstech dans les royaumes du nord. Il enfonça son bras dans le sac en pensant à ce dont il avait besoin. Il aurait vraiment dû refaire des stocks.

- … Non. Si tu avais eu de la chance, j'aurais eu du pavot. Mais non. Rien.

Il revint à son patient, remerciant Cyn de la tête pour lui avoir donner un coup de main pour le pied du pauvre gars. Au moins, il serait toujours en vie le lendemain. Mais, il y en avait encore tant d'autres et, comme il le craignait, ils n'allaient pas avoir assez d'antidouleur ou d'anesthésiant pour chacun. Raison pour laquelle il s'était dirigé vers ceux qui en auraient le plus besoin dès le début.

Il avait du respect pour le soldat qui refusa le Fisstech et hurla jusqu'à ce qu'on ait pu retirer le carreau d'arbalète. Et il n'en pensa rien pour les autres qui demandèrent la poudre pour ne pas souffrir. Ils n'avaient pas vraiment d'autres options pour continuer.


La nuit avait bien avancée. Certains s'en sortiraient sans trop de séquelles, d'autres avaient dû perdre une main ou une jambe. L'infection était trop grave pour sauver le membre. Les stries bleues avaient arrêté de se tendre à chaque fois qu'il approchait et commençaient même à le remercier. Bien que beaucoup l'avaient insulté la plupart de la nuit. Mais, il restait une personne qui lui donnait une migraine rien qu'à penser à lui. Roche avait été inapprochable. Il avait même son arbalète à porter de main. Marco, comme lui, étaient surveillés par ce soldat en colère.

Il termina sa tasse de café avant de s'avancer jusqu'à Roche. Le meilleur pour la fin, comme on dirait en fait. Shani dormait après avoir passé comme eux, la nuit à soigner les patients les uns après les autres. Il en avait opéré certains, d'autres, il avait utilisé la magie pour fermer les plaies après les avoir nettoyés et donnés plusieurs préparations pour lutter contre les fièvres. Donc, comme il l'avait dit, il restait le dernier. Il était épuisé, il serait content dès qu'il pourra aller se coucher. Son corps complet lui faisait mal puisqu'il avait utilisé la magie de précisions dans certains cas pour sauver plusieurs des hommes. Et sa pauvre psyché avait supporté une partie de la nuit des insultes et de l'agression verbale, sans oublier que certains étaient des morts pour lui, tué à Vergen depuis longtemps. Alors, voir en vie des morts n'aidait absolument pas. Et des morts qui s'inquiétaient pour leur camarade encore en vie en venant commenter tous ce qu'il se passait était tous sauf amusant.

On ne parle même pas de Portgas qui avait décidé de lui faire le coup de partir parce qu'il avait pris au défi un détail. Si ça ne tenait qu'à lui. Dès que Portgas rentrerait, il lui collerait un sort de trace à vie juste pour faire valoir un point. Ou faire comprendre à Ace que ce n'est pas non plus à lui de décider de ce qu'il faisait.

- Commandant Roche …

- Qu'est-ce que tu veux ? Une médaille ?

- Nan. À quoi me sert un morceau de métal qui n'aura aucune valeur pour moi ? Avoir sauvé des vies me suffit. J'ai même eu le droit à des remerciements par les patients alors qu'ils n'avaient pas à le faire.

Le regard de Vernon Roche le fixait, mélanger entre l'incompréhension et sa colère. Il soupira, s'asseyant en face et releva les manches tranquillement et s'étira. Il regarda dans le reflet du casque à côté de lui sa tête et soupira. Il avait des cernes assez grandes en fait, comme si ses yeux avaient commencé à se creuser. Il n'avait pas vraiment bonne mine. Mais, il restait un dernier à s'occuper. Il avait le choix, le droguer, réussir à le convaincre, l'assommer ou ne pas s'en occuper. Mais, une partie de lui resta sur un point. Roche, dans son monde, était devenu un membre de sa famille. Et il ne pourrait pas s'empêcher de vouloir aider celui en face de lui. Il nota néanmoins que l'œil du témérien avait regardé son bras avec les marques. Il avait définitivement bien fait d'attacher ses cheveux et ne pas utiliser le bandana. Sinon, il aurait eu à un moment le souci d'être comparé à Iorveth.

- Commandant Vernon Roche. Soit, je tourne autour du pot, soit on parle franchement.

Il vit le regard changer et l'air agacé revenir au galop. Et il n'était pas le seul à n'avoir pas beaucoup dormi. Roche était comme cela. Ses hommes étaient importants, presque autant que la Téméria.

- Bien sûr. L'elfe a une demande …

- Yeah, une simple. Vous allez faire l'autruche encore longtemps avec votre blessure ?

Il avait coupé avant que Roche ne commence à faire son dialogue de sourd et ses menaces. Cela fit presque rire les hommes conscients dont ceux qu'il avait soigné. Il s'appuya sur son coude en soutenant le regard noir.

- Va te faire foutre, elfe.

- Nan, vous êtes pas mon type. Et je suis fiancé et fidèle. Essayez avec d'autres elfes ou Scoia'tael si cela vous chante, vous auriez peut-être plus de chance.

Le rire apparut cette fois-ci chez les soldats éveillés et à portée d'oreille mais le regard de Roche aurait pu tous les tuer. Et lui-même avait une petite patience en fait. Il était à deux doigts de s'en ficher et montrer pourquoi il avait été surnommé par certain de ses patients (Roche et Iorveth principalement, Lambert pas loin derrière) le petit démon de l'infirmerie.

- J'ai supporté votre présence, à toi et à l'autre, pour mes hommes. Je le fais pour la Téméria.

- Alors, faites pour la Téméria une décision intelligente pour votre état de santé. Car, à moins que vous ayez un passe-droit avec la mort, je vois mal comment vous ferez lorsque vous serez mort d'infection d'une blessure mal soignée. Et pourquoi ? Parce que le médecin présent à des oreilles pointues. Ou qu'un second a aidé les Scoia'tael ouvertement.

- C'est pas un bouffe feuille qui va m'emmerder.

Il n'écouta même pas la suite. Il avait juste envie de dormir. Voir la blessure sûrement infectée, la soigner, puis dormir. Et c'est là que son esprit lâcha le peu de contrôle qui lui restait émotionnel. Il se mit à sourire et ouvrit la bouche pour commencer à parler. Après plusieurs minutes, la plupart des personnes se taisaient et le fixaient. Même Roche avait la bouche ouverte en le regardant. Il crut même être sûr de voir de la rougeur chez certains des hommes qui étaient pourtant habitué à pareil vocabulaire. Il ne regarda même pas Marco mais il était sûr que ce dernier riait. Il termina alors sa tirade de jurons, d'insultes et de descriptions douteuses sur ces mots.

- Maintenant que l'on a établi que je ne devrais pas écouter mon oncle qui est un Dh'oine lorsqu'il jure trop avec ses camarades, car oui, j'ai de la famille chez les humains et grand bien vous en fasse, je suis fier d'avoir de la famille qui est humaine. Vous allez putain vous assoir sur l'un des lits, montrer vos putains de blessures, oubliez pendant je ne sais que foutre de plusieurs minutes que je suis un elfe. Merci, je le sais, j'ai un miroir pour le voir, bordel de merde. Et vous laissez soigner pour repartir botter le cul à des escadrons noirs. Avant que vous ne recommenciez, vous êtes l'un des rares officiers Témériens que je respecte et en qui je suis sûr que la princesse de Téméria sera toujours en sécurité. Mais si vous voulez qu'elle le soit encore, faut être en vie, triple cervelle de goule atrophié. Parce qu'entre vous et moi, je suis celui qui a un diplôme de médecin-chirurgien. Alors, Assis, montrez votre blessure et fermez-la !

Roche ne bougea pas d'un cil les premières minutes avant de grogner, réfléchir et jurer avant de s'assoir. Néanmoins, pour ne pas changer le personnage, il prenait bien son arbalète pour lui tirer dessus à la moindre menace ou pas de travers. Il posa, de son côté, les lames qu'il avait sur lui à la surprise de Roche. Il termina de se désarmer et s'assit en face.

- Tu penses que te désarmer me donnera envie de te faire confiance ?

- Non. J'écarte de vos mains les armes potentielles pour tenter de me tuer. Et pour la confiance ? Vous ne faites confiance à personnes. Simple fait.

Roche grogna avant d'ouvrir juste sa tunique. Il eut envie d'assommer le commandant en regardant la blessure qui avait été recousu par lui-même et surtout, les bleues autours de la cage thoracique. En clair, il avait pris un coup de dague qui avait été arrêté en partie par la côte de maille. Mais, quelque chose avait frappé par la suite, causant des hématomes. Et vu la forme, sûrement une botte de métal.

Il attrapa les pinces et les ciseaux pour retirer les fils mal mis. Le grincement de dents était audible alors qu'il nettoyait la blessure. Il leva les doigts vers celle-ci. Il se fichait que cela soit douloureux pour lui à cet instant. Ses doigts passèrent sur la plaie et le sort de soin referma celle-ci.

- Bordel de …

- Langage. Et laissez-moi terminer. J'aimerais aller dormir …

Et il osait l'engueuler sur les jurons après ce qu'il venait de dire ? Il devait vraiment aller dormir. Il retira les doigts, laissant alors une fine cicatrice avant d'attraper le baume pour les contusions et le donner au commandant.

- À passer sur les côtes. Ça va les résorber et soulager la douleur. Je suis peut-être pas Marco mais j'aime penser que je suis bon dans mon métier.

Roche le fixa dans les yeux. Et si un regard pouvait tuer, il serait sûrement mort plusieurs fois. Seulement, il vit l'œil s'arrêter sur un détail au niveau de son œil droit. Si on lui faisait encore une remarque sur l'énorme chose qu'il avait sur le visage alors qu'il grinçait pour avoir utilisé la magie une bonne partie de la nuit, il serait encore plus vulgaire qu'avant.

- Et ça t'amuse, Elfe, d'avoir des mots marqués dans l'œil ?

- … Pardon ?

- Je suis pas un putain de mage, mais des lettres dans l'iris, c'est pas normal.

- … J'ai … des lettres … dans l'iris … là … dans mon iris … ?

Il resta un instant surpris. Roche le vit bien. Et surtout, le commandant eut l'idée de les dessiner sur le sol avec la pointe du carreau d'arbalète. Il regarda ces derniers en écarquillant les yeux. Ces lettres, il en connaissait la plupart. C'était un nœud de magie ancienne. Il avait un nœud d'une des chaînes dans l'œil. Et il savait quelle chaine se trouvait dans son œil maudit, reflétant alors la chaîne dans ses veines de magie. Pas celui de la parole, mais celui de l'esprit. Celui qui lui permettrait en fait d'avoir son second animagus et surtout, d'utiliser l'occlumencie et la légilimencie sans douleur. Roche venait de lui donner une aide. Il regarda le commandant avec un sourire qui fit reculer l'homme d'appréhension.

- Si j'étais pas sûr que vous ne me tueriez pas après, là, je vous aurais embrassé. Marco ?! Roche m'a aidé pour ma malédiction ! Je l'aide quand il veut maintenant !

Non, la fatigue ne le faisait pas se comporter comme un gamin. Et non, il ne s'effondra pas dès qu'il se releva pour s'endormir à moitié sur Roche. Il sentit juste en se relevant comme un froid le long de son corps, suivant le chemin de ses veines. Il ne vit qu'en dernier ses doigts se tendre, comme pris d'une tension alors que les bords de sa vision furent envahis par la noirceur. Il avait définitivement besoin de dormir.


Il se réveilla dans son lit. Enfin, dans le lit de sa tente avec l'impression d'avoir dormi à la suite d'une insomnie. Pourquoi il s'était endormi ? La faim était peut-être une explication lorsque son estomac grogna. Nan. Il s'était épuisé à soigner des idiots de soldats et une tête de mule en chef. Il grimaça en frottant ses yeux. Ses réserves magiques étaient assez basses. Ce qui était une première depuis un moment. Il grinça. Il avait peut-être réussi à vider sa magie mais son corps souffrait de la tension qu'exerçait celle-ci. Prendre un peu de repos devrait être une priorité. Et que personne ne lui demande plus rien sur où était Ciri. Ni même mentir ou donner des indices. Gaunter était aux aguets.

Il regarda Hugin gonfler les plumes en face de lui et sûrement commencer à le gronder. Il frotta la tête du Krebin qui monta sur son épaule alors qu'il se dirigeait vers la cuisine. Peut-être que les autres étaient là ? Il était quelle heure au fait ? Il sentit un truc grimper sur son dos et tourna les yeux pour voir l'écureuil s'installer dans sa capuche comme si c'était normal. Allait il adopter cette boule de poil ? Sûrement.

Il nota néanmoins un truc en plus qui l'observait. Puis, un second dans un autre coin. Il compta trois stries bleues.

- … Vous êtes des morts, n'est ce pas ?

- Yep.

- Et vu que nos camarades ont plutôt été … insultant. On a décidé de t'aider de notre mieux.

- Puis-je avoir vos noms ? Et qui m'a ramené ?

- Le docteur Marco vous a ramené. Il aurait bien tenté de tuer le commandant. Je suis Silas. Je suis mort face aux escadrons noirs il y a deux semaines.

- Thorn. Mort de mes blessures et de la boue à la bataille de Blanchefleur.

- York. Mort écrasé par un projectile. Et merci pour nos amis, encore une fois.

- C'est un peu mon métier. Mais … m'endormir, c'est pas courant. Je pense que les fantômes qui accompagnent notre groupe vous ont dit … le tout ?

- Dans les grandes lignes. La dame Rouge a été plus compréhensible que le capitaine Roger. Commenta Silas. Permettre d'éviter les fosses de morts violents. Et prévenir si l'autre débarque.

Il hocha la tête avant de se rappeler d'une chose. Silas était aussi un éclaireur en fait. Et un fantôme peut aller là où il veut. Seul ceux emprisonnés par leur regret, haine ou autre, devenait des spectres. Les trois ne l'étaient pas.

- Je pense que je vais vous confier quelque chose en plus. Un peut rester. Les autres, j'ai besoin que vous recherchiez des infos sur Gaunter ainsi que sur l'étrange comptine. Ça rentre dans vos cordes ?

- Pas de problèmes pour moi, maître de la mort.

Les trois disparurent sans laisser de trace. Il se retourna vers la porte et passa celle-ci. Il avait besoin d'un café et manger un truc. Puis, il demanderait à Shiva de l'aide pour la chaîne de son œil. Ou Marco si celui-ci se sentait d'accord d'utiliser une aiguille et de tracer autours de son œil des runes sans percer l'œil dans le process.

Il arriva dans la pièce et nota alors Shiva qui était au fourneau et surtout un phénix qui dormait sur le perchoir de Fumseck. Marco avait dû très peu dormir. Il arriva à la cafetière en marmonnant un bonjour et se servit une tasse avant d'y ajouter du sucre. Il s'assit à un coin de la table en ne voulant absolument rien faire pour les prochains jours.

Il fixa les papiers sur la table en buvant le café froid. Il haussa un sourcil en voyant Thatch souriant sur l'une des images. Il tourna celle-ci pour regarder alors un nombre de zéro assez important. Il regarda les kanjis avec agacement. Impossibilité de lire les explications en dessous. Il attrapa un second pour voir et se retrouva face à quelqu'un avec un chapeau de paille, souriant. Il fit un tour assez rapide, mettant alors des visages sur des noms. Big Mum lui donnait une envie de brûler le papier, étrangement. Ace n'était pourtant pas présent dans les papiers. Peut être que les hommes qui mettaient les primes l'avaient pris pour mort, avec une blessure pareille en fait. Il revint à la photo du garçon au chapeau de paille.

- C'est lui. Luffy. Le frère chéri d'Ace.

- Il a une bonne bouille. Je peux comprendre pourquoi il veut le défendre quoiqu'il arrive.

Shiva posa alors un bol devant lui de curry chaud. Il la remercia en prenant une cuillère et commença à manger. Il grimaça en terminant la tasse de café. Il tendit la main vers la petite boîte sur un des placards et sortit un tas de feuilles ainsi qu'une plume. Il dessina rapidement, de mémoires, les symboles que lui avaient donnés Roche. Il attrapa un miroir et cligna des yeux. Rien n'apparaissait dedans. Il y avait donc bien quelque chose par rapport au miroir. Si ça n'avait pas été le cas, il aurait vu les symboles depuis longtemps dans son iris. Il releva la tête vers Shiva.

- J'ai besoin d'un coup de main pour un truc. Tu auras cinq minutes à un moment ?

- Quand tu auras mangé. Je sais pas ce qu'il s'est passé hier soir, mais il y a longtemps que je n'ai pas vu Marco aussi furax. Tu veux pas que ce soit lui qui fasse à manger. Pas si tu veux vivre vieux.

Il ricana sans le vouloir en mangeant tranquillement. C'était un sacré bon curry en fait.

- Même pas ma faute en fait, je n'ai pas abusé de ma magie ni poussé mes limites … je n'ai pas senti que mon corps me lâchait. Je me suis endormi comme si j'avais eu une crise de narcolepsie.

Elle se mit à rire à la mention de narcolepsie. Il continua de manger en terminant de se réveiller.

- Il a lâché à cause de ce que je t'ai donné hier. La purulence magique contre laquelle mon corps luttait. La retirer a retiré la tension continuelle que mon corps subissait. Et puis … les stries bleues sont épuisants. Les miens ne me posent pas autant de soucis … au fait, on a trois stries bleues invités. Morts, avant que tu ne poses la question. Ils ont pas vraiment aimé ce que leurs camarades ont fait hier et ont décidé d'aider. Je pense que l'un d'eux est un ancien blessé soigné par Marco.

Il tourna le morceau de viande dans la sauce avec la cuillère. Il frotta les yeux, terminant de retirer l'humeur qu'il avait dedans. Shiva était juste en face de lui.

- Tu sais ce qu'est la pire torture que je dois subir … c'était cette haine chez Roche … Le mien ne l'a pas. Il a … il a perdu tous ses hommes à Vergen à part Cyn et … moi. Il m'a ramassé à Flotsam. Il a su tout de suite par quoi j'étais passé et voulait le nom de mon ancienne famille pour leur faire la peau. Même si j'étais un elfe. Ça a été assez drôle lorsqu'il a découvert qu'il portait le même prénom que le cachalot qui me servait d'oncle. Je l'ai aidé à enterrer chacun de ceux qui se trouvaient dans son équipe. Henselt et Dethmold. Les deux méritaient leur sort. Et je ne souhaite que très rarement la mort de quelqu'un. Il a même accepté de supporter Iorveth, pour tout te dire. Et cela, pour sauver la Téméria.

Il soupira, terminant son assiette. Shiva parla alors.

- Je ne vais pas te faire l'insulte de dire que je comprends, parce que clairement, oui, je sais ce que c'est la haine, mais pas ce qu'il se passe quand des gens avec qui on a partagé beaucoup… quand des visages familiers sont ceux qui nous détestent. Ceux qu'on aime. J'ai vu ce futur dont tu parles. J'ai beaucoup hésité avant de leur faire parvenir l'avertissement qui ferait changer les choses. Conclusion, Cyn a commencé à changer, mais Vernon est toujours profondément plonger dans sa haine. Si ce n'était pour m'assurer de la mort de Radovid et m'assurer que Nilfgaard, le moindre mal, l'emporte, je n'aurais rien fait pour lui.

Il évita de sourire au commentaire. Il avait bien senti cela. Le sien était bien différent. Il avait mal pour la perte de ses hommes. Il avait tenté de se raccrocher à sa quête de poursuivre le tueur de son roi, puis, il restait seulement Anaïs. Il commenta alors.

- Parce qu'il est trop fier pour admettre qu'il se trompe. À la différence de Cyn, il n'a pas encore fait le pas de regarder ses erreurs, ici. Et il ne veut pas voir car ça veut dire qu'il s'est acharné sur des gens qui ont autant bavé que lui voir même plus. Pour l'instant, sans sa haine, qu'est-ce qu'il est ? Que lui reste-t-il après la mort d'un homme en qui il avait du respect et qui l'a sorti de la rue ?

- Tu me diras, si j'avais pas passé toutes ces décennies à poursuivre Ace, je tolèrerais à peine le commandant Marco et je ne supporterais toujours pas le commandant Thatch…. Je pense que même si tu n'as pas eu la traduction ou la définition, tu commences à saisir pourquoi je suis ce qu'on appelle une kuudere.

Il hocha la tête en terminant l'assiette et la posa dans l'évier avant de la nettoyer. Il reprit place à la table en baillant. Il attrapa le bandana en le remettant sur sa tête pour remettre son nid à oiseau correctement. Il attrapa le nouvel ami qu'il s'était fait et le posa sur la table. Puis prit plusieurs noisettes et les déposa devant l'écureuil. Celui-ci commença à les grignoter en ignorant les autres personnes de la table.

Il tourna les yeux vers Déa qui venait de passer le mur en cherchant à attraper les plumes de Marco endormi. Il pinça ses lèvres en tentant de ne pas rire. Il préférait parfois ne pas voir les morts. Il y a des moments où cela devenait compliqué. Shiva termina autant son assiette que lui. Il tapota son œil maudit à cet instant.

- Hier, malgré le mauvais caractère de Roche, ce dernier m'a donné une aide dans mon problème. Et je pense que c'est dû au fait qu'il me fusillait le regard et que j'avais utilisé la magie deux secondes avant. Il a vu un truc dans mon iris. Il a marqué une partie d'un nœud de malédiction. Tu peux m'aider à compléter celle-ci sur la feuille afin que je travaille sur ce dernier pour le briser ?

- On est bon, on fait ça quand tu veux.

- Si c'est possible maintenant. Je dirais pas non.

- Ok.

Il attrapa plusieurs feuilles dans un tiroir de la cuisine et les donna à Shiva avant de s'installer tranquillement à la lumière puis, concentra sa magie juste un peu. Shiva ne perdit pas une seconde dès qu'elle vit les runes entourant son iris. Il regarda par la suite le dessin qu'elle avait refait et eu un sourire. Il avait vu juste. Il connaissait le dialecte utiliser. Emprisonner l'esprit, c'était une des choses que faisait les celtes lorsque l'on se liait trop avec les esprits gardiens pour partir à la guerre.

- Tu te sentirais capable de dessiner des runes autours de mon œil sans percer celui-ci avec une aiguille ?

- Seulement si tu acceptes de prendre pour moi l'engueulade de Marco.

- Vous savez que vous n'êtes pas discret, Yoi ?

Il eut un rire en relevant la tête vers le phénix au-dessus de leur tête.

- Je crois pas qu'on cherchait à l'être.

- Si tu perds un œil, tu te démerdes, je ne veux rien savoir, Yoi.

Il regarda Marco mettre à nouveau sa tête sous son aile. Il eut envie de rire. Vraiment, il avait eu envie de rire. Il regarda par la suite Shiva qui avait lu son contre-sort. Il avait déjà libéré quelqu'un lors de ses voyages avec Merlin. Comme quoi, ce vieux mage fou avait sûrement vu plus qu'il ne laissait croire. Celle-ci venait d'aller récupérer une aiguille et l'avait désinfecté. Sûrement le nombre de fois où elle avait vu Marco faire, c'était devenue une habitude.

- Tu attends l'apocalypse ?

- J'arrive.

Il s'installa de façon à le moins bouger. Il garda son œil ouvert et fixa le plafond. Shiva commença alors. La douleur était prenante et il sentit dès les premières runes la lutte de la chaîne. Son cœur battait assez violemment dans sa poitrine. Mais il ne bougea pas d'un muscle. Elle fit néanmoins attention, ni trop profond, ni pas assez. Elle était juste précise et direct. Pas une seule hésitation. Et c'était mieux dans ce genre de cas. Ceux qui hésitent font des erreurs qui peuvent coûter beaucoup. Ici, son œil.

Plusieurs minutes plus tard, il avait l'œil entouré de plusieurs runes. Il s'assit avant de se tourner vers Shiva. Il prit une inspiration avant de poser les doigts sur les runes et les activer. Ce fut comme si celle-ci relâcha un peu sa magie et que celle des ombres en profita pour se libérer un peu plus. Il sentit à cet instant le poids dans ses boucliers se lever et il sentit pour la première fois les chaînes à l'intérieur de son esprit. Ces chaines étaient principalement autours de ses souvenirs. Il se tourna par la suite vers la seconde chose enfermée dans son esprit. Cernunos piaffa en face de lui mais un autre attendait. Il regarda Branos, un immense corbeau noir comme la nuit, les yeux verts luisants dans les ténèbres. Ce n'était pas seulement Hugin qui lui avait donné le surnom de corbeau des champs de bataille.

Il rouvrit les yeux dans le monde réel et regarda Shiva alors que les runes s'évaporaient. Il ferma les yeux à nouveau puis, il se laissa changer. Le corbeau fit place à son corps. Il battit des ailes un instant avant de revenir à sa forme normale.

- Précise et sans hésitation. Merci Shiva.

- Les corbeaux sont bien trop peu colorés, mais ce sont des oiseaux féroces, ce qui te va parfaitement.

- Tu es mal placé pour parler de couleur, Haiiro, Yoi.

Il releva la tête vers Marco qui tentait toujours de pioncer. Il allait être tenter de lui coller un sort de silence pour l'aider.

- Marco, merci aussi. Et désolé pour hier soir … j'avais pas senti à quel point j'étais épuisé. J'ai dû encore inquiéter pour rien. Tu as … le merci de Silas, York et Thorn pour les stries bleues au fait.

La tête réapparut et Marco prit l'air pensif.

- J'ai déjà eu Silas en patient par le passé. C'était un gamin à l'époque et j'étais passé par hasard par son village. Bon sang, je me sens brusquement vieux, Yoi.

- On va te laisser dormir.

- Non, c'est bon, je vais partir en cueillette pour les herbes, tant que les autres ne sont pas de retour, Yoi. Vraiment besoin d'anti-douleur.

Il n'allait pas dire à Marco qu'il avait pensé par accident quelque chose semblable à papy. Non. Il ne le ferait absolument pas. La seule personne qu'il traiterait de vieux croulant, ce serait Dumbledore … ou peut être le vieux qui avait élevé Ace. Marco sortit tranquillement pour faire ce qu'il avait dit.

- Checkmate !

Il regarda Shiva à cet instant qui posa son assiette dans l'évier. Elle devait avoir vu quelque chose qui lui donnait un sourire. Comme si un plan venait de se dérouler sans accros. Elle se tourna à cet instant vers lui, pensive.

- Tu vas voler après lui ou on commence une leçon de kanji ?

- Va pour le kanji. Je vais éviter toute activité physique pour la journée. Je retournerais dormir un coup tout à l'heure.


Et on se demande comment Mandos tient mentalement. Je pense qu'il est dans le déni de sa situation. Et puis, Ace... Ace ^^