Comme vous avez pu le constater dans le chapitre 1, certaines choses ont changé et pour le mieux. Je n'avais franchement pas envie d'écrire sur les Dursleys et puis, soyons honnête, qui a envie de voir la "tante Pétunia" and ses deux lardons qui lui servent de mari et fils ?

Je rappelle que les autres chapitres sont disponibles sur pat reon que vous pouvez trouver ici pat reon com/user?u=74510416

Bref, voilà le deuxième chapitre.

Alors sans plus attendre, profitez-en.

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Londres ~~ Ministère de la Magie ~~ Atrium ~~ Nuit du 31 Octobre 1981

Enfouis sous les pavés millénaires de Londres, à l'abri des yeux curieux d'un monde trop occupé pour percevoir les murmures d'un passé oublié, s'épanouissaient les couloirs et salles enchantées du Ministère de la Magie. Cette citadelle souterraine, un secret bien gardé par ceux qui maîtrisent l'art de l'invisible, se déployait dans les entrailles de la capitale, loin, bien loin en dessous des trépidations des métros, dans un espace où le temps et la réalité semblaient plier à la volonté des enchantements.

C'est dans l'immensité de l'Atrium, cœur battant de cette structure féérique, que Sirius Black, Albus Dumbledore, Rubeus Hagrid, un jeune Harry Potter encore inconscient de la lourdeur de son destin, et un chat des Potter visiblement désorienté par cette transition abrupte, firent leur apparition. Entouré de boiseries sombres et de marbres étincelants qui reflétaient la lumière d'un ciel enchanté au plafond, le hall d'accueil accueillait les sorcières et sorciers du Royaume-Uni, leurs robes de différentes couleurs bruissant à chaque mouvement, dans une symphonie de chuchotements et de pas pressés, tandis que des milliers de lettres sous forme d'avions de papiers volaient dans un ballet au-dessus de leurs têtes.

Autour d'eux, le va-et-vient des employés du Ministère, reconnaissables à leurs robes de différentes couleurs selon leurs départements, créait une rumeur constante, mélange de conversations et de pas pressés. Les sorciers et sorcières se dirigeaient vers les nombreuses cheminées alignées sur le mur du fond, leur moyen de transport favori grâce au réseau de poudre de cheminette, ou vers les ascenseurs aux portes dorées qui menaient aux différents niveaux du Ministère.

Dumbledore, avec sa stature imposante et sa barbe majestueuse, attirait les regards. Son aura de puissance et de sagesse, même dans un lieu aussi habitué à la magie que le Ministère, imposait le respect. À ses côtés, Sirius, malgré son air hagard et les traces de la nuit tragique encore visibles sur lui, portait fièrement le poids de sa loyauté envers les Potter. Hagrid, avec sa taille et sa force impressionnantes, semblait presque trop grand pour les lieux, mais son expression bienveillante rassurait ceux qui croisaient son chemin.

L'arrivée impromptue de ce groupe notable ne manqua pas de susciter curiosité et murmures parmi les occupants de l'Atrium, dont le nombre s'était amoindri avec la tombée de la nuit. Ceux qui demeuraient, accrochés à leurs obligations ou perdus dans leurs pensées solitaires, levèrent le regard de leurs parchemins et potions, intrigués par cette assemblée hétéroclite. Parmi eux, des sorciers dévoués, travaillant jusqu'à des heures avancées, cherchant peut-être dans le silence de la nuit l'inspiration ou la concentration que le jour leur refusait. D'autres, peut-être, faisaient le choix de la solitude, n'ayant ni foyer ni proches vers qui se tourner après le crépuscule. Et puis, il y avait ceux pour qui chaque heure supplémentaire signifiait un peu plus d'or dans leur bourse, essentiel à la subsistance de leurs familles.

Mais parmi ces silhouettes nocturnes, un groupe se distinguait nettement : les aurors. Ces gardiens de l'ordre magique, toujours en alerte, semblaient former un cercle invisible de vigilance autour de l'Atrium. Leur présence était un rappel constant de la tension qui pesait sur le monde magique, une tension qui s'était accrue depuis la montée en puissance de forces obscures. Leurs regards scrutateurs, habitués à percer les ombres à la recherche de menaces, se posèrent sur Dumbledore et ses compagnons avec une intensité mêlée de respect et d'interrogation, conscient de l'importance de ces visiteurs et des événements extraordinaires qui devaient les amener ici à une heure si tardive.

Parmi les silhouettes qui se déplaçaient encore dans l'immense Atrium du Ministère, une figure se détacha avec une netteté presque surnaturelle, s'avançant vers le petit groupe réuni autour de Dumbledore. C'était un homme dont l'allure ne pouvait laisser personne indifférent, marqué par les épreuves de la vie autant que par les combats qu'il avait menés. Jadis, ses cheveux avaient dû briller d'un éclat doré, mais les stigmates du temps et des batailles avaient semé dans sa chevelure des touches argentées, témoins de sa longue expérience.

Son visage, un paysage de souvenirs gravés dans la chair, portait les cicatrices de duels dont chaque entaille racontait une histoire de courage, voire de témérité. L'homme avait perdu une partie de son nez au combat, lui donnant une allure féroce, et sa jambe, remplacée par un membre de bois sculpté en forme de griffe, résonnait sur le marbre avec une régularité presque hypnotique.

Mais ce qui captivait le plus, c'était son regard. Un œil, sombre et scrutateur, contrastait de manière frappante avec l'autre, un œil magique d'un bleu électrique qui semblait posséder sa propre vie, pivotant dans tous les sens avec une curiosité insatiable. Cet œil unique lui avait valu le surnom de "Fol Œil", une appellation qui, loin de le déranger, semblait presque le porter avec fierté.

Alastor "Fol Œil" Maugrey, car c'était de lui qu'il s'agissait, était une légende vivante au sein de la communauté magique. Connue pour son intrépidité au point de frôler l'inconscience, sa sagacité qui confinait à la paranoïa, il était le cauchemar des forces obscures, un adversaire redoutable que seuls les plus puissants sorciers noirs avaient pu marquer de leurs sombres sortilèges. Son approche ne passa pas inaperçue, et un silence respectueux se fit parmi les sorciers alentour, tous conscient de la légende vivante qui se mouvait parmi eux. Maugrey, bien que marqué par les épreuves, portait ses blessures comme des médailles d'honneur, chaque cicatrice racontant une histoire de courage et de détermination.

Lorsqu'il atteignit le groupe, son unique œil sombre se fixa sur Dumbledore, tandis que son œil magique continuait sa surveillance incessante. Sa voix, rauque et teintée d'une autorité incontestée, brisa le silence.

Albus, quelle surprise de te voir ici à cette heure. Et avec de tels compagnons, dit-il en inclinant légèrement la tête vers Sirius, Hagrid, et le jeune Harry, encore inconscient du poids de l'histoire qui se tissait autour de lui.

— Alastor, mon cher ami, notre présence ici ne relève hélas pas d'une visite de courtoisie, confia Dumbledore avec une gravité inhabituelle dans la voix, tout en berçant doucement le jeune Harry, dont les paupières commençaient à fléchir sous le poids du sommeil.

— Qu'est-il advenu de James et Lily ? N'étaient-ils pas censés se tenir à l'écart, en sécurité avec leur enfant ? demanda Maugrey, les sourcils froncés par l'inquiétude et la suspicion, son œil magique balayant les alentours comme pour y déceler une menace cachée.

— C'est précisément la raison de notre venue ici, Alastor. Pourrais-tu convier Millicent Bagnold ? L'heure est grave, et je crains que mes forces ne commencent à me faire défaut. Un court moment de répit ne serait pas de refus, avoua le sage en agitant sa baguette pour faire apparaître quatre fauteuils d'un confort inégalé : un pour lui, richement capitonné, un autre, plus ferme pour Sirius, habitué à la rudesse d'un confort spartiate, un troisième, de taille imposante pour accueillir la stature de Hagrid, et le dernier, orné du sigle du Ministère, destiné à la Ministre elle-même.

— J'espère bien que tu auras la décence de m'en réserver un cinquième, marmonna Maugrey d'un ton bourru, avant de se diriger vers l'ascenseur, sa démarche claudiquante résonnant sur le sol du Ministère. Il fit un geste en passant pour que les aurors déploient un cordon de sécurité autour du groupe, garantissant ainsi leur intimité et leur protection. Les aurors, d'une discipline irréprochable, s'exécutèrent sans tarder, formant un rempart humain impénétrable.

Albus, esquissant un sourire face à la répartie de Maugrey, fit apparaître un cinquième fauteuil à l'identique du sien, en prévision de son retour.

— Par Merlin, quelle est donc cette agitation ? s'interrogea une voix forte et autoritaire.

L'homme à l'origine de cette interrogation était Bartemius Croupton, le directeur du Département de la Justice Magique, dont les cheveux noirs, soigneusement peignés, commençaient à se parer d'argent, tandis que sa moustache impeccablement taillée en brosse lui conférait un air de respectabilité presque austère. Candidat à la prochaine élection ministérielle, son allure était celle d'un homme de conviction, prêt à défendre l'ordre et la justice.

À ses côtés se tenait Amélia Bones, sa fidèle adjointe, dont l'aspect sévère était accentué par un chignon strict et un monocle qui semblait concentrer en lui toute l'intensité de son regard scrutateur. Cette dernière tenait plusieurs dossiers dans ses bras, surement des dossiers qu'elle allait traiter chez elle.

— Bartemius, je vous assure que notre discussion ne sera pas vaine, commença Dumbledore avec un sourire rassurant, ses yeux pétillant d'une sagesse et d'une tranquillité qui semblaient apaiser même les esprits les plus agités. Je vous serais reconnaissant de patienter un instant jusqu'à l'arrivée de Milicent. Votre rôle dans les événements à venir sera, sans nul doute, crucial.

Tout en parlant, Dumbledore fit un geste élégant avec sa baguette, faisant apparaître deux fauteuils supplémentaires pour accueillir les nouveaux arrivants. Il ne s'arrêta pas là ; avec une aisance qui trahissait des années de pratique, il conjura également une petite table basse ornée d'une théière en lévitation et de tasses qui se remplissaient d'elles-mêmes d'un thé fumant.

— La situation requiert toute notre attention, Bartemius, et je crains que les rumeurs que vous avez entendues ne soient que la partie émergée de l'iceberg, poursuivit Dumbledore, alors qu'une tasse de thé se dirigeait doucement vers ses lèvres, diffusant un arôme réconfortant dans l'air.

Le miaulement interrogateur du chat des Potter coupa brièvement la conversation, attirant l'attention de l'assemblée. Avec ses traits de fléreur et son regard perçant, l'animal semblait presque comprendre la gravité de la situation.

— Ah, il semblerait que notre petit compagnon ait également soif de réponses... ou simplement de lait, ajouta Dumbledore avec une pointe d'humour. D'un nouveau mouvement de baguette, il matérialisa une coupelle de lait que le chat s'empressa de déguster, apportant une touche de légèreté à l'atmosphère chargée de l'Atrium.

Les sorciers, malgré le poids des circonstances, ne purent s'empêcher de sourire devant cette scène, rappelant à chacun que la vie continuait, peuplée de petits moments de joie, même dans les temps les plus sombres.

La quiétude de l'assemblée fut rompue lorsque Alastor "Fol Œil" Maugrey fit son entrée, sa démarche claudiquante et déterminée annonçant son retour. Mais il n'était pas seul ; une figure élégante le suivait, attirant instantanément les regards par son allure distinguée et son charme naturel. La jeune femme qui accompagnait Maugrey contrastait avec la rudesse de l'auror par sa grâce et sa beauté raffinée.

Ses yeux, d'un gris acier perçant, brillaient d'intelligence et de détermination, tandis que ses cheveux châtain foncé, coiffés avec soin, encadraient son visage d'une manière qui soulignait à la fois son autorité et sa féminité. La jeune Ministre de la Magie, malgré son jeune âge, portait déjà la responsabilité de son poste avec une assurance qui forçait le respect.

Son manteau écossais, flamboyant de rouge et de motifs audacieux, enveloppait sa silhouette avec élégance, tandis que la chemise rose en dessous apportait une touche de douceur à son ensemble. Le fermoir orné de saphir, remplaçant traditionnellement la cravate, ajoutait une touche de sophistication et d'originalité à son apparence. Le collier de perles qui ornait son cou et les boucles d'oreilles assorties complétaient son ensemble, conférant à la Ministre une allure à la fois imposante et accessible.

Sa présence dans l'atrium du Ministère, aux côtés de personnalités telles que Dumbledore, Sirius, et Hagrid, ne manquait pas de soulever des questions et de piquer la curiosité de l'assistance. Son jeune âge, loin de diminuer son autorité, semblait au contraire ajouter à l'aura de nouveauté et d'espoir qu'elle représentait pour le monde magique en ces temps troublés.

— Bonsoir professeur Dumbledore, Auror Black, M. Hagrid, salua la jeune femme. J'ai cru comprendre que ma présence était nécessaire ?.

— Bonsoir, Milicent, commença Dumbledore avec un sourire chaleureux, ses yeux pétillant de malice sous le reflet des lumières de l'atrium. Et je vous en prie, rappelez-vous que les formalités de l'école sont derrière nous. Albus suffira amplement.

Milicent Bagnold, la jeune Ministre, offrit un sourire en coin, amusée par cette familiarité que son ancien mentor s'efforçait d'instaurer entre eux, malgré le respect qu'elle lui portait. Elle s'installa avec aisance dans le fauteuil qui lui était destiné, sa posture reflétant à la fois son statut et la légèreté de leur relation passée. Alastor, quant à lui, prit place avec moins de grâce, sa jambe de bois claquant contre le sol, mais avec une efficacité qui témoignait de sa longue habitude des situations d'urgence.

Lorsque la tasse de thé arriva entre ses mains, Milicent la saisit avec reconnaissance, son regard se posant brièvement sur l'enfant endormi dans les bras de Dumbledore, un frisson d'anticipation parcourant l'assemblée à la perspective des révélations à venir.

Le silence qui s'installa était presque palpable, chaque sorcier présent semblant retenir son souffle, conscient que les mots à suivre porteraient le poids d'événements d'une importance capitale. Dans cet instant suspendu, personne ne sembla remarquer la jeune femme blonde à l'écart, plume verte en main, prête à capturer chaque mot, chaque nuance, pour les graver dans l'histoire magique.

Albus Dumbledore prit une profonde inspiration, son regard balayant l'audience avec bienveillance avant de se poser sur Milicent, signalant le début d'une conversation qui allait à coup sûr marquer un tournant dans le monde magique.

— Suite à mon retour de la réunion avec la Confédération Internationale des Sorciers, une alerte de mes enchantements a attiré mon attention sur un péril imminent menaçant la famille Potter à Godric's Hollow, débuta-t-il, sa voix emplie d'une solennité qui captiva immédiatement son auditoire.

Le regard de Sirius, empreint de désespoir, témoignait de l'ampleur du drame.

— À mon arrivée, quelle ne fut pas ma consternation de trouver Sirius, bouleversé et les yeux emplis de larmes, berçant une petite âme innocente dans ses bras, et Hagrid, continua Dumbledore, son expression reflétant un mélange de tristesse et de détermination.

— Vous évoquez la demeure protégée par le Sortilège de Fidelitas, destinée à abriter James Potter et sa famille ? interrogea Bartemius Croupton, l'expression soudainement aiguisée.

Sa connaissance de la situation était complète, ayant lui-même accordé un congé à James pour assurer la sécurité de sa famille face à la menace grandissante de Voldemort.

— En effet, à mon arrivée, Sirius m'a rapidement confirmé mes plus sombres appréhensions : Voldemort avait lancé une attaque contre les Potter, acquiesça doucement Dumbledore, confirmant les craintes de Bartemius.

L'audience, auparavant attentive, fut saisie d'horreur. Des murmures de surprise et d'incrédulité se propagèrent parmi les sorciers, le choc de cette nouvelle résonnant dans l'atrium.

— Ce que je m'apprête à vous révéler pourrait ressembler à une tragédie à laquelle nous sommes malheureusement habitués, mais ce n'est pas entièrement le cas, Dumbledore reprit, un sourire mélancolique ourlant ses lèvres. Voldemort a bien assassiné James et Lily, mais, contre toute attente, son sortilège s'est retourné contre lui lorsqu'il a tenté de s'en prendre à leur jeune fils, Harry. Oui, vous avez bien entendu : Harry Potter a survécu au sortilège de la Mort, et ce soir-là, Voldemort a été vaincu, au prix du sacrifice de James et de Lily.

La révélation de Dumbledore plongea l'assemblée dans un silence abasourdi, interrompu seulement par les échos lointains de l'Atrium et les respirations saccadées des témoins de cette annonce historique. Les regards se tournèrent vers le petit Harry, blotti dans les bras du vieux sorcier, une aura d'innocence enveloppant le nouveau symbole de l'espoir pour le monde magique.

Bartemius Croupton, d'ordinaire si maître de lui, semblait lutter pour assimiler l'ampleur des informations dévoilées. La disparition de James Potter, l'un de ses aurors les plus compétents et vaillants, était un coup dur non seulement sur le plan personnel mais aussi pour le Département de la Justice Magique. La perte de Lily, connue pour sa bonté et son intelligence vive, ajoutait une note tragique à un récit déjà sombre.

— Mais comment est-ce possible ? s'enquit Milicent Bagnold, sa voix trahissant un mélange de scepticisme et d'émerveillement. Comment un enfant a-t-il pu survivre à un sortilège que nul n'a jamais pu contrer ?

Dumbledore, le regard empli d'une tristesse profonde mêlée d'une étincelle de fierté, se pencha légèrement vers l'avant, comme pour partager un secret de la plus haute importance.

— C'est là que réside le véritable miracle de cette nuit tragique, expliqua-t-il. L'amour inconditionnel de Lily pour Harry a créé une protection que même le plus puissant des sorciers ne pouvait percer. En se sacrifiant pour son fils, elle lui a offert le bouclier le plus puissant qui soit.

Un murmure parcourut l'assemblée, chacun méditant sur la puissance de l'amour maternel et la manière dont il avait façonné le cours de l'histoire cette nuit-là. Les visages étaient marqués par un mélange de deuil pour les vies perdues et d'émerveillement devant le miracle de la survie d'Harry.

— Alors, le "Survivant" est parmi nous, murmura Amélia Bones, son monocle captant la lueur des bougies environnantes. Son regard, habituellement si dur et impénétrable, était adouci par l'émoi que suscitait cette histoire extraordinaire.

Le chat des Potter, ayant fini son lait, se frotta nonchalamment contre les jambes de Dumbledore, comme pour rappeler à tous que, malgré les ténèbres, la vie continuait, insouciante et pleine de petits bonheurs simples.

Dans l'atrium du Ministère de la Magie, sous le regard bienveillant des statues des grands sorciers du passé, une nouvelle page de l'histoire magique venait de s'écrire, portée par la voix calme mais ferme d'Albus Dumbledore.

Soudain, l'assemblée générale fut enveloppée d'une atmosphère métamorphosée par des voix transfigurées. Des acclamations de joie et d'allégresse éclatèrent, sorciers et sorcières débordant de bonheur à l'idée que l'ère de terreur orchestrée par Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom touchait à sa fin. De son côté, Bartemius Croupton échangea un regard complice avec Amelia Bones, hochant légèrement la tête pour signifier leur engagement muet : traquer les Mangemorts et les livrer à la justice.

— Malgré le tribut sévère de ces temps sombres et le sacrifice des Potter, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine sérénité en pensant que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ne nous hantera plus, confia Milicent Bagnold, un sourire mélancolique aux lèvres, tout en observant le jeune survivant avec une curiosité bienveillante. Le nom de ce jeune héros sera célébré dans chaque recoin de notre monde, et sa renommée franchira même nos frontières. Après tout, sa menace s'étendait également au vieux continent.

— Quel destin attend donc notre jeune prodige ? s'interrogea Amelia Bones, pensive face au sort tragique des parents. Sirius ?

Le jeune homme, plongé une fois de plus dans les révélations nocturnes, fut arraché à ses pensées par l'appel de sa supérieure et, pour les initiés, sa fiancée. En effet, un contrat de fiançailles, scellé par leurs familles, liait Amelia Bones et Sirius Black, perpétuant une tradition ancestrale au sein des familles de sorciers. C'était également le cas pour l'union de Lucius Malfoy et Narcissa Black, la cousine de Sirius.

Cependant, contrairement à leurs pairs, Sirius et Amelia se trouvaient face à un dilemme complexe. Sirius, fervent proclamateur de son amour pour les femmes, découvrit des sentiments pour son ami Remus, des sentiments apparemment partagés. Quant à Amelia Bones, son cœur avait initialement penché pour Regulus Black, le frère cadet de Sirius, disparu dans des circonstances nébuleuses l'année précédente.

Malheureusement, le contrat de fiançailles était irrévocable, et la disparition de Regulus anéantissait toute possibilité de le voir prendre la place de Sirius.

— Je suis son parrain, et il est de mon devoir de veiller sur mon filleul, rétorqua Sirius, se levant pour accueillir l'enfant des bras de Dumbledore. Je l'élèverai dans l'esprit de ce que James et Lily auraient voulu.

— Et nous serons à tes côtés pour te soutenir, mon garçon, ajouta Dumbledore en confiant l'enfant à Sirius. N'oublions pas qu'il sera la proie de tous les partisans de Voldemort.

Les mots de Dumbledore rappelèrent à tous la dure réalité. Bien que le mage noir fût vaincu, ses fidèles sévissaient encore, répandant chaos et désolation. Allaient-ils se rendre, maintenant qu'il était défait ? Ou bien perdraient-ils la raison, devenant incontrôlables ? Cette perspective était terrifiante, surtout à la pensée de certains Mangemorts, dont la santé mentale était déjà précaire. Bellatrix Lestrange, née Black, en était l'exemple parfait, tout comme les frères Lestrange...

— Nous devons donc organiser une conférence de presse pour informer la communauté magique, annonça Milicent en se levant. Demain, j'inviterai les journalistes. Serez-vous des nôtres ?

— Il serait prudent de dissimuler Harry pour l'instant. De plus, cette nuit nous a épuisés, et nous avons grand besoin de repos, répondit Dumbledore, envisageant déjà de se diriger vers un autre niveau du château. Mais avant cela, il nous faut consulter un vieil ami pour quelques questions.

— De qui s'agit-il ? demanda Bartemius, soupçonneux.

— Elton Elderberry, répondit Dumbledore, un sourire énigmatique aux lèvres.

Ignorant la véritable intention derrière cette visite, Bartemius se leva, faisant signe à Maugrey et Amelia de le suivre. — Sur ce, bonne nuit. Le temps presse, et nous avons fort à faire.

Le groupe d'Aurors se rassembla autour de lui. Le directeur de la justice magique s'éloigna, sans se douter du passé obscur de l'archiviste, connu uniquement des Ministres de la Magie et des Présidents-Sorciers du Magenmagot. Milicent, de son côté, lança un dernier regard intrigué à Dumbledore avant de se retirer. Le groupe se dirigea vers la salle universelle du Ministère, lieu de repos pour les sorciers où Dumbledore savait qu'il trouverait son vieil ami.

Ce qu'ils ignoraient, c'était qu'un article allait paraître dans la Gazette du Sorcier le lendemain matin, avant même que la conférence de presse puisse être organisée. Oui, Rita Skeeter s'apprêtait à réaliser le premier grand scoop de sa carrière, et elle était bien déterminée à suivre de près l'incroyable histoire du Garçon-Qui-A-Survécu.

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