Bonjour à tous ! Premier week-end de février, alors, forcément, on se retrouve pour une publication du Witcher (qui aura son doublé samedi prochain). L'enquête se poursuit, où sont donc Ciri et Luffy ? Où en est la malédiction de Mandos ? La réponse est ici. Merci aussi à Shadow of Smahain pour cette nouvelle couverture pour la fic. On est d'accord que Kali décapote tout, n'est-ce pas ? Et surtout, que la Samy, elle a un talent de dingue ! Sur ce, bonne lecutre !

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Alors qu'ils cherchaient la sorcière avec qui Ciri et son mystérieux compagnon de voyage se seraient brouillés, nos aventuriers tombèrent sur une vieille amie de Geralt, Keira Metz. Avec son aide et l'appui de Mandos, ils parvinrent à sauver in extremis l'âme de Shiva des griffes des Moires. Suite à cela, la magicienne de la Loge leur parla d'un mage elfique masqué disposant d'un repaire où Ciri aurait séjourné. Laissant Mandos et Shiva se reposer, les deux sorceleurs se rendirent dans le repaire en question avec Keira. Il s'avéra que ni Ciri, ni son compagnon de voyage n'étaient parvenus jusqu'au mage elfe… mais la Chasse Sauvage, si. L'armée spectrale semblait avoir un temps d'avance sur nos amis. Alors qu'ils commençaient à perdre espoir, Keira leur fournit une nouvelle piste : les infâmes Moires du marais de Torséchine. Certainement suite à une de ses visions ou aux conseils de son dieu, Shiva recommanda au groupe de commencer par l'interrogatoire du Baron Sanglant à Perchefreux avant de s'adresser aux Moires. C'est sur cela que nos voyageurs prirent la route pour le domaine du seigneur auto-proclamé de Velen.

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Ils posèrent le camp entre les arbres et Thatch se désigna pour le premier tour de garde. La tente avait été montée et Shiva, encore un peu faible, l'occupait avec Anaïs. Avant que tout le monde n'aille dormir, Marco brandit des documents à l'attention de Mandos.

- Ce sont les recherches du défunt mage Alexander que j'ai récupéré sur l'île de Fyke. Certainement ce que visait Keira en voulant demander à Geralt d'exorciser la Pesta, yoi. Je n'approuve pas la méthode d'expérimentation de cet homme, mais ce serait con de laisser ça entre les mains de n'importe qui ou même dans l'oublie, yoi.

- Vrai. Je connais plus d'un dh'oine qui utiliserait cela à mauvais escient. Certains recréerait la peste pour en faire une arme. D'autres diraient que c'est l'œuvre du diable et le brûlerait. Sans oublier que Keira a perdu espoir. Si elle recherche ces notes, elle se trompe si elle pense qu'elle sera accueillie à bras ouvert avec pour soigner les malades. Et comme l'a dit Shiva, ça lui apporterait simplement la mort, répondit Mandos en faisant du rangement dans son sac pour revenir au Phénix qui avait le bras toujours tendu. Gardez-les. J'ai déjà eu un aperçu sur les recherches de mon côté. Et elles pourraient être utiles pour faire avancer l'épidémiologie. Alexander a fait le mauvais choix pour expérimenter, mais ses conclusions permettent de ne plus réitérer les erreurs de ce choix pour la suite.

Ce qu'il venait de dire était important. Soit dans son propre monde, il avait eu des contacts avec ce mage pour en savoir assez sur les recherches contre la Catriona, soit il avait déjà accès aux notes. Marco haussa des épaules et les rangea dans ses affaires.

- Si on fait un détour par Oxenfurt, je donnerais ça à Shani, yoi.

Il leva un sourcil en voyant Ace lui prendre son sac des mains et farfouiller dedans.

- Qu'est-ce que tu fabriques ?

Le D. brandit son chapeau malmené qu'il venait de trouver et rendit le sac à son époux. En deux petits tours de main, le stetson noir retrouva sa gloire d'antan pour finir sur le crâne de Iro.

- Tu me le rendras demain matin, d'accord ?

La panthère lui jeta un regard endormi et se roula de nouveau en boule pour dormir.

- Je prends le dernier quart. Bonne nuit tout le monde.

Et il s'allongea tranquillement, la tête sur le ventre de la panthère qui lui léchouilla en réponse un bout d'oreille. Le Phénix regarda son époux s'endormir avec amusement et s'allongea à son tour.

- Je prends l'avant-dernier, yoi. Bonne nuit.

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Installé sur une branche, son chapeau sur le crâne, Ace regardait le soleil se lever avec sa guitare sur les genoux. Il jouait un air assez doux et tranquille pour ne troubler le sommeil de personne. Et de toute façon, il était trop haut dans les branchages. Ça lui rappelait son enfance dans la jungle. Le nombre de fois qu'il s'était caché avec Luffy dans les cimes pour faire peur à Dadan et sa bande. Il avait essayé ça une fois pour éviter Garp quand il avait six ans… la chute avait été douloureuse. L'accueil du vieillard encore plus. Il entendit Mandos s'agiter sur sa branche dans un arbre pas loin.

- Bonjour, Mandos.

- Quickshot. Bien dormi ?

- J'ai connu mieux.

Entrer en contact avec les membres de la Loge le ramenait toujours à Eilhart. Il grimaça quand il fit une fausse note. Il soupira et se laissa aller contre le tronc, laissant son chapeau glisser suffisamment pour lui masquer le visage. Allez, il allait sur ses soixante-dix ans, il pouvait se permettre de faire la chose intelligente. D'abord, la plus simple, ensuite, il verrait pour le plus difficile.

- Merci. Merci d'avoir risqué ta vie pour sauver Shiva. Même si c'était stupide. Mais je vais t'épargner la leçon de morale, Marco est plus doué que moi et il a déjà tout dit je pense. Et tu n'as pas signé pour un autre discours dès le saut du lit.

L'elfe eut un sourire avant de rire :

-Ce ne sera pas le premier qui m'assomme presque pour faire rentrer dans mon crâne que je ne devrais pas sacrifier ma vie. Et ne me remercie pas. Il n'y a pas besoin. Je te fais un thé ou tu es de ces barbares buveurs de café ?

Il avait dit avec humour la dernière phrase en présentant une tasse.

Ace sauta de sa branche et prit la tasse de café pour la poser à côté de Iro le temps de ranger sa guitare.

- Mon soi-disant grand-père est un grand buveur de thé. Je préfère éviter tout ce qui peut me rappeler à lui.

Il referma la caisse et reprit sa tasse pour la savourer. Il regarda un instant le liquide sombre avant d'esquisser un sourire amer.

- Avant de subir mes mutations, j'étais narcoleptique. Ce vieux fou avait eu l'idée de m'en guérir en me faisant ingérer des litres de thé, de café et autres boissons énergisantes. Je me demande si ça n'a pas aidé à forger la résistance qui a induit en erreur les Chats quand j'ai subi les Herbes.

L'expression de Mandos voulait tout dire et rejoignait en grande partie ce que le D. pensait du vieux marine.

- … Ton grand-père est débile ou il le fait exprès. S'il voulait soigner ta narcolepsie, qu'il t'emmène chez le médecin. Pas tenter de te tuer en utilisant des produits censés aider. Il connaît la phrase : "tout est poison, c'est juste une question de dosage ?". Crêpe ?

- Il est débile. Profondément débile. Tu connais le principe de mithridatisation ? Il en a vaguement entendu parler, il était incapable de prononcer le nom, mais il l'a appliqué sur mon petit-frère et moi à chaque visite. Mais pas à petite dose. Quand j'ai raconté tout ce que ce vieux fou m'a fait subir à Cassandra, qui est la nana qui a appris la médecine à Marco, elle m'a sérieusement demandé comment j'avais fait pour survivre toutes ces années. Et plus j'y pense, plus je me dis que mon géniteur n'avait pas la moindre idée de ce qu'il faisait en demandant à Garp de prendre soin de moi pour lui. M'enfin…

Le D. but une gorgée de son café en regardant le feu de camp tout juste rallumé par Mandos afin de faire des crêpes.

- Oui. Je sais ce que c'est. J'ai le venin le plus mortel dans le sang. Si ton ami vampire me mord, il risquerait plus de mourir que moi perdre du sang. Et parfois … euh … Roger. Ne commencez pas à m'emmerder dès le matin.

Ace se raidit sensiblement en apprenant que son vieux le hantait toujours et regarda Mandos fusiller le vide du regard, avant de pointer un arbre renversé du doigt. L'elfe devait suivre l'esprit du regard, avant de revenir vers le D.

- Donc … je disais que parfois, les personnes pensent prendre de bonnes décisions mais n'ont pas le recul pour voir la stupidité de la chose. Le punit, là-bas, a dû penser que c'était la meilleure personne mais aurait dû réfléchir un peu plus avant de prendre sa décision.

Puni ? Roger venait bien d'être envoyé au coin comme un vulgaire gosse ?

Ace dû mordre sa tasse pour ne pas rire et réveiller tout le monde.

Bon sang ! Gol D. Roger, l'homme qui avait accompli l'impossible, le Roi des Pirates ! Au coin, comme un vilain garçon ! Non, Ace, ne rigole pas, c'est indigne de toi.

Il inspira goulument de l'air pour calmer son hilarité.

- Il boude si tu veux savoir. Comme un enfant. Et ta mère semble être d'accord avec moi puisqu'elle a les bras croisés à côté pour le faire taire. Il passe la nuit à me parler alors que j'aimerais dormir. Sans Rouge, j'aurais eu des heures de sommeil en moins et j'aurais été aussi grognon que Iorveth voir pire.

La mention de la présence de Rouge tua l'hilarité du D. Il soupira et regarda les crêpes se faire en grattant machinalement le kairoseki qui lui abîmait la peau.

- Qu'il aille hanter Garp. Ou mieux, Sengoku. Ça fera du bien à tout le monde. Par simple curiosité, tu sais ce qu'il était de son vivant et pourquoi je trouve l'idée que quelqu'un l'envoie au coin extrêmement hilarante ?

- Car il était un roi des pirates ? Et … ? Je m'en fous. Il aurait pu être la reine d'Angleterre, je m'en foutrais aussi. Je pourrais lui donner l'autorisation pour faire le Poltergeist à ces deux personnes. J'ai déjà donné l'autorisation une fois à mon père de le faire. L'un de mes profs m'a envoyé un message. L'homme ne souriait jamais. Ce jour-là, il n'arrivait même pas à arrêter de rire. Et … il vient de partir en se frottant les mains … je pense que ce Garp et ce Sengoku vont avoir des soucis.

Cadre culturel, cadre de référence, ne cherche pas à te prendre la tête avec un elfe qui n'a pas le savoir pour comprendre l'importance du titre de Roger.

- Si j'avais su, j'aurais donné une autre liste de noms en plus. Comme Marshall, Akainu… Bluejam aussi. Oh, et les Tenryuubito. Si ce con pense pas aux Tenryuubito, il doit abandonner sa couronne, rien à faire.

Voyant l'assiette de crêpes devant lui, le D. remercia Mandos et s'assit par terre pour en profiter. Il mangea la première en silence, avant de soupirer et d'embrayer sur la seconde chose qu'il voulait faire.

- Je… je voudrais demander pardon pour l'autre soir. Je savais déjà que Roger me hantait, mais savoir que Rouge était là… j'ai mal réagit. Je suis désolé si je t'ai blessé ou inquiété ce soir-là.

- Si je n'étais pas bloqué par Gaunter de Meuré, j'aurais même pu te faire la rencontrer. Et puis, tu ne m'as pas blessé. Mais inquiéter ? Oui. J'ai cru t'avoir fait mal. Et c'était la dernière chose que je voulais faire.

Ce jeune était un amour. Vraiment. Comment pouvait-on faire mal à un gosse qui a tant de bonté en lui ?

- Roger et moi lui avons causé bien assez de soucis comme ça, s'il y a bien quelqu'un qui mérite le repos éternel, c'est Portgas D. Rouge, murmura le D. en continuant de fixer le feu. Je… je pense pas avoir la force de la regarder en face un jour. Qu'on se rencontre est une très mauvaise idée en soi. Putain, si Marco était réveillé, il me trouverait stupide…

Il soupira en se massant le nez.

- … Tu savais que je suis la cause de la mort de mes parents … enfin, plutôt, ma naissance en est la cause ? demanda Mandos. On avait … un mage sombre qui tuait les personnes qui étaient contre lui ou qui n'avaient pas de magie. Mais, une devineresse a dit une prophétie : "Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois..."

En disant cela, il avait pris la tête de quelqu'un qui avait fumé le joint de trop. Ace n'avait pas une grande opinion des prophéties. Shiva n'en faisait pas souvent, si ce n'est presque jamais. Quand elle voyait le futur, ce n'était que parcellaire et surtout les diverses possibilités qui s'offraient à eux afin de choisir la meilleure. Mandos tendit une photo à Ace qui l'observa. Un homme et une belle femme. La femme était l'elfe du couple. Et malgré la couleur rousse, elle avait clairement un air de famille avec Iorveth. L'homme avait une coupe courte en nid de corbeau avec des lunettes. Dans leurs bras à tous les deux, un bébé, d'à peine plus d'un an. Le D. rendit l'objet précieux à l'elfe qui reprit son histoire :

- Il est venu la nuit d'Halloween. Ma mère a perdu la vie devant mon berceau. Le seul souvenir de sa voix que j'avais était ses suppliques pour m'épargner. Puis, son cri. Alors, imagine, moi qui aie cru être la cause de sa mort, la rencontrer. Lui parler. Entendre alors ce qu'elle voulait me dire toutes ces années sans passer par un intermédiaire ou un rebouteux. Je peux te jurer que cela m'a… fait du bien. Mais je peux comprendre le sentiment … la peur. Ou le regret. On n'a pas le même vécu ni la même histoire. Mais je peux comprendre un peu.

Oui, le D. pouvait comprendre aussi. Ce serait une solution. Mais, la simple pensée, la simple idée, lui donnait envie de pleurer. Iro avait dû sentir sa détresse émotionnelle puisqu'elle se réveilla pour venir se frotter à lui avec une fourrure couleur tempête. Machinalement, le pirate la caressa.

- Dans sa vie, Roger a fait des conneries. Il s'est fait beaucoup d'ennemis. Et il a vu, appris et découvert bien des choses qui l'ont mise en haut de la liste des gens à tuer. Quand il s'est rendu aux autorités, alors qu'il était au sommet de sa gloire, la désinformation a fait son petit bonhomme de chemin. En plus de le rendre encore plus haï de tous, on a laissé entendre qu'il avait été capturé au combat. On a voulu le briser. Démoraliser tous les pirates et ceux ayant l'ambition de l'imiter.

Un sourire amer apparut sur le visage du commandant.

- La façon dont il est mort est l'une des rares choses que je salue et admire un peu chez lui. Sourire et rire devant le bourreau, jeter les hommes vers les mers et la liberté à chasser un rêve, une légende, un fantasme. Et comme toujours, ça n'a pas été du goût de tout le monde. Des rumeurs se sont répandues. On parlait de maîtresses, d'épouses, d'amantes. D'enfants. Je sais pas si Rouge était la seule femme de sa vie, ou si je suis son unique descendance. Ce que je sais, c'est que sur de simples rumeurs et calomnies, des centaines de femme et d'enfants sont morts. Pour nous avoir, elle et moi. Et afin de me protéger de cette traque, elle a repoussé ma venue au monde. Je suis né avec onze mois de retard. D'après Garp, elle est morte en me tenant dans ses bras et en me donnant un prénom. C'est l'une des raisons qui fait que je choisi de porter son nom de famille. Il y a ça, et aussi que quand on passe son temps à entendre sa nounou parler de nous comme une engeance du démon quand elle a un verre de trop dans le nez, ou se battre dans les bars quand les adultes disent de faire payer en mille à un enfant tout ce que Roger a fait…

Son assiette sur le côté, Ace joignit ses mains pour rester calme. La dernière fois qu'il s'était ainsi ouvert, c'était à Shirohige. Il n'en avait jamais parlé à Marco, par peur qu'il le quitte. Une erreur, certainement.

- L'adage dit "la haine s'apprend à un enfant." J'en suis la parfaite preuve. Il m'a fallu dix ans pour entendre quelqu'un me dire pour la première fois qu'il était heureux que je sois venu au monde. Et vingt ans pour admettre que j'étais heureux de vivre. Au moment même où j'ai bien cru que je devais mourir. Voilà. Voilà pourquoi j'ai dû mal à pardonner Roger. Et pourquoi je juge que ma sainte mère devrait songer au repos éternel au lieu de me suivre partout.

Il inspira profondément pour reprendre sa contenance et lutter contre son début de larmes. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi proche de quelqu'un.

- Les mères sont têtues, souffla Mandos suite à l'histoire. Et Rouge a prouvé au monde entier qu'elle était la plus têtue. Si tu veux lui dire de rester dans le repos éternel, je te souhaite bon courage. Tu es aussi têtue qu'elle. Ce serait un beau match, Quickshot. Et puis, te voir en vie est son repos. C'est-ce que me disait ma mère. Et lorsqu'elle fût sûre que je reste en vie et que je savoure cette dernière, elle est allée voir le monde des morts. Pour venir me voir à intervalle régulier. Surtout pour discuter avec son frère Iorveth qui me surveille comme une mère poule.

Le D. n'avait pas l'intention de s'engager dans un combat perdu d'avance, parce qu'il était certain de pleurer avant d'arriver à ouvrir la bouche. Mandos s'étira et regarda les autres encore endormi. Il se tourna vers Portgas avec un sourire complice.

- Et si on faisait un peu de mischief ?

- J'ignore ce mot. Mon anglais est sommaire. Sabo avait essayé de me l'apprendre mais…

Le D. s'interrompit, pensif.

- Est-ce que tu pourrais me confirmer un soupçon qui me taraude depuis bientôt trois ans ? Je cherche à savoir si quelqu'un, dont j'étais proche quand j'étais gosse, est bel et bien mort. Tu penses pouvoir répondre à ma question ?

Le Grand Maître lui avait mis le doute.

- Alors, dans l'ordre. Cela veut dire, sottise ou blague. Faire du chaos. Et pour ta seconde question. Attends. Je demande à la Lady. La seule chose bien de mon incident avec les Moires et Shiva, c'est que je peux à nouveau parler avec ma divinité. Même si elle ne peut pas m'aider. Le démon a bien joué ses cartes.

Et l'elfe se tût, comme s'il écoutait quelqu'un que le D. ne percevait pas, avant de répondre :

· Oh … alors … pour ta réponse. Ton ami n'est pas mort … mais … la Mort a dit qu'il était devenu une page blanche. Cela veut dire qu'il a perdu sa vie, sa mémoire. Mais ... il l'a retrouvé. Et depuis, il est triste à vouloir mourir...

Ace essuya ses larmes sous son chapeau.

- Quelque chose de bien est ressorti de ça. Est-ce qu'elle aurait un indice pour moi ? Un lieu, un nom…

Il termina ses crêpes, puis son café. Mandos garda le silence un instant, avant de répondre :

- Alors … elle m'a juste indiqué que vos routes se recroiseront plus vite que tu ne le penses. Et plus tôt que tu ne le crois. Il te cherche et a parlé au maître de la baleine blanche.

Le D. rangea ses affaires.

Donc, Sabo pensait qu'il était toujours vivant. La baleine blanche... Clairement, il était question du Moby Dick. C'était très instructif, mais pourtant, très vague. Il prit sa médication et vida la fiole d'une traite avant de la regarder d'un air pensif. Puis, un petit sourire revint sur ses lèvres.

- Tu veux toujours apprendre à tirer ?

- Ça se pourrait. Mais, j'ai un truc à te demander avant que l'on commence. Shiva m'a parlé de ton problème… suite à la blessure. Voudrais-tu que j'y jette un coup d'œil pour voir si je peux y faire quelque chose ?

Ace soupira. Shiva…

- J'espère vivre assez longtemps pour assister à une occasion où elle songera à prendre soin d'elle au lieu de s'inquiéter pour les autres. Si elle te juge capable de m'aider, pourquoi pas. On verra ce soir, d'accord ? Comme ça, tu auras tout le voyage pour interroger Marco sur mon dossier médical.

Le pirate alla caler sa fiole vide dans le creux d'un arbre juste derrière Thatch, avant de se positionner derrière la tête d'un Geralt tout aussi assoupi que le vampire. Là, il récupéra le fusil à proximité et fit signe à Mandos de le rejoindre. Il lui montra la posture à adopter, puis lui confia l'arme.

- L'arme a un recul qui peut surprendre quand on est pas habitué, averti le D.

Mandos répéta les gestes, ajusta sa position pour prendre en compte le recul du fusil, avant de se tourner vers le D.

- Des indications sur les paramètres à prendre en compte pour tirer à part le recul ? Et rappelle-moi de te donner des feux d'artifices sorciers qui sont dans mon sac.

Des feux d'artifices ? Avec le mera mera, ça serait splendide ! Le D. reprit le fusil et sortit une balle de sa sacoche à élixir.

- Le fusil n'est pas chargé. Pour cette manipulation, il faut le caler solidement, sur la cuisse avec la courbure de la crosse par exemple. Le canon vers le haut pour éviter les balles perdues. Pour les débutants, il est recommandé de faire ça dans un environnement sécurisé. Heureusement pour toi, et pour notre blague, tu es entouré de pirates qui savent donc charger et décharger un fusil de ce genre en un quart de seconde pendant une escarmouche.

Il lui fit la démonstration du geste avec sa vitesse habituelle, avant de refaire la manipulation au ralenti pour dégager le magasin de l'arme.

- Toujours vérifier qu'il n'y ait rien qui traîne dans le magasin, ou chargeur si tu préfères, et dans la chambre.

Puisque l'arme était maintenue immobile avec sa main droite, il lui montra les deux zones en question, avant de faire la vérification, puis reprit la position initiale pour lui enseigner comment charger le fusil. Pour la démonstration, une cartouche serait suffisante. Sans mettre la munition dans le chargeur, Ace rendit le fusil à Mandos, s'assurant qu'il respecte bien la position qu'il lui avait montré, avant de lui laisser mettre la cartouche.

- Tu fais basculer ensuite, pour que la balle entre dans la chambre. On dit chambrer la cartouche. Garde la main ferme sur ton canon en toute circonstance. Et attention à ne pas toucher à la détente.

Mandos suivit les conseils et parvint à charger le fusil, faisant attention à rester loin de la gâchette. Son sourire disait que tout ceci l'amusait énormément.

- Si ma famille savait ce que tu es en train de me faire faire, ils hurleraient. Bon. Étape suivante, Quickshot ?

- T'en fais pas. Ma nounou a failli pendre un de ses hommes par ses entrailles quand il a voulu m'apprendre à tirer au fusil quand j'avais… treize ans, je crois. Dernière étape… vu que la cartouche est chambrée, tu as la culas contre la balle. Pour décharger, tu tires dessus. Attention, la balle va être éjectée, ça serait bête qu'elle te finisse dans la figure. La culas restera bloquée en arrière suite à ça, c'est normal. Même si tu es certain qu'il n'y a plus de balles, sort le magasin pour le vérifier, puis vérifie aussi la chambre, avant de ramasser la balle. Tu pourras ensuite réarmer le fusil et essayer de tirer. Vise la fiole dans l'arbre.

Mandos prit son temps. Il ajusta sa position et visa correctement. Il prit le temps de respirer avant de tirer. Le gamin avait du potentiel. Pas besoin de voir la fiole se briser pour le comprendre. Mandos était content lui aussi du résultat au vu de son sourire.

- Tu devrais te reconvertir en prof, Quickshot. Tu expliques bien

A côté, Geralt et Thatch s'étaient réveillés en sursaut, alors que Marco se contentait d'esquisser un sourire. Le salaud, il ne dormait plus depuis longtemps. Le D. reprit le fusil quand Mandos le lui rendit alors que les deux dormeurs grommelaient du réveil en fanfare.

- C'est quoi ce raffut, Portgas ? grogna Geralt en émergeant. Tu veux me rendre sourd ?

- Tu préfères une bassine d'eau froide pleine de savon ? se renseigna le D. avec amusement. Allez, le soleil est levé, il est temps de se mettre en marche. Shiva et Anaïs le sont depuis un moment.

Le fusil en travers de ses épaules, il ramassa la douille avant de marcher jusqu'à Marco.

- Allez, bel oiseau. C'est pas le moment pour rester au lit.

Il lui offrit une main pour l'aider à se lever, souriant quand le blond lui vola un baiser.

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Ils étaient à quelques distances de la colline paumée au milieu d'un lac, qu'était Perchefreux, quand un grand dadais leur coupa la route, manquant de finir sous les sabots des chevaux. C'était un humain habillé d'une armure un poil trop grande et une épée qui avait quelque chose plus pour la frime qu'utilitaire.

- Halte-là ! En garde ! Je vous défie !

Le groupe échangea un regard. C'était quoi ce clown ?

- Ces bottes m'ont l'air un peu grandes. Attention à la chute, avertit Geralt.

Ils allaient le contourner mais leur nouvel ami s'y opposa.

- Halte vous dis-je ! Je suis Ronvid du Petit-Marais, tenu par serment…

Et il se frappa fièrement la poitrine.

- De m'habiller trois tailles au-dessus ? tenta de finir Ace.

- ...d'honorer demoiselle Myrtille, fleur parmi les fleurs, en triomphant de cent chevaliers dans un duel à mort. Hâtez-vous de sortir votre épée, il m'en reste encore quatre-vingt-dix-neuf.

Tout le monde se tourna vers Thatch. Ça sentait une connerie du vampire.

- Nanda ? s'enquit le cuisinier.

- Une mademoiselle Myrtille, ça te parle ? se renseigna Marco.

- HEY ! J'ai pas couché avec tout Velen !

- Non, juste la moitié, nuança Geralt.

- En attendant, je suis innocent.

- Bon, puisque le chaud lapin du groupe n'a pas l'air de connaître votre dame, nous ferez-vous le plaisir de nous dire pourquoi vous venez importuner des voyageurs qui n'ont rien demandé à personne, yoi ? se renseigna avec patience Marco. Nous n'avons rien de chevaleresque.

- Tuez-moi avant que je le morde, supplia presque Shiva.

Ils avaient coupé le sifflet au bonhomme qui chercha ses mots avant de menacer Marco du doigt.

- Jurez ! Jurez que damoiselle Myrtille est la plus belle de toutes ! finit-il par exiger.

- Je vois deux problèmes. Un, votre dame, je ne l'ai jamais vu, et je ne jure pas à la légère. De deux, je suis un homme marié, et je doute qu'on puisse trouver quoique ce soit qui puisse rivaliser avec ce brasier.

Et le blond montra Ace du pouce qui se contenta de rire en secouant la tête.

- A la place de votre dame, j'aurais honte d'avoir un prétendant qui crois répondre à l'esprit chevaleresque en importunant des gens au hasard, dit Anaïs sans la moindre délicatesse.

- Je dirais bien tact, mais on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, rajouta Mandos. Si j'étais vous, dh'oine, j'irais mettre ma tête dans la rivière pour me rafraîchir l'esprit. Vous en avez besoin.

L'homme vira au rouge.

- J'ai pour coutume d'épargner les femmes et les enfants, mais je crois que j'ai pour devoir de laver votre insolence dans le sang ! En garde !

Marco allait descendre quand Anaïs sauta de cheval.

- Très bien. Oncle Marco, puis-je t'emprunter ton kiseru ?

- Anaïs, tu te souviens des leçons ? s'enquit sérieusement Ace alors que son époux donnait la longue pipe en bois à la gamine.

- Hmhm.

Même si la fillette était déterminée, le D. décrocha son arbalète de sa ceinture. Si son Enfant Surprise se retrouvait en vrai danger, quelqu'un allait finir avec un carreau dans l'œil. Pourtant, tout se passa extrêmement bien. Elle évita les mouvements inutiles, restant concentrée sur son adversaire qu'elle ne quittait pas des yeux. C'était tout juste si elle clignait des paupières. Elle avait bien compris son avantage avec sa légèreté et sa petite taille, là où le vagabond était clairement inexpérimenté. Elle resta hors de portée de ses coups, esquivant agilement au dernier moment, le laissant s'épuiser à force de mouliner dans le vide. Puis, elle fila entre les jambes de son adversaire et prit appui sur un rocher pour sauter assez haut. Le kiseru frappa le crâne à revers, avant de retomber et attaquer les genoux par derrière, le faisant tomber à quatre pattes devant les chevaux qui reculèrent un peu par réflexe.

Comme si elle avait une épée, elle posa l'embout de la pipe sur la nuque de l'homme à terre.

- Je suis Anaïs La Valette, héritière de la Temeria. Et je te recommande d'y réfléchir à deux fois avant de recommencer cette erreur. Tu vas donc retourner voir damoiselle Myrtille et lui demander pardon pour avoir porté le déshonneur sur son nom. Et vite. La prochaine fois, je pourrais bien avoir une épée dans les mains.

Le gaillard ne se le fit pas dire deux fois. Ace descendit et enlaça la petite une fois qu'elle eut rendu son arme de fortune à Marco.

- Omedetto, Hime-chan. Tu as fait beaucoup de progrès, félicita le D.

- Je veux être digne d'être l'Enfant Surprise du Chat Noir !

Ace resserra son étreinte sur la fillette avant de la remettre sur le cheval où elle reçut les félicitations des autres pirates. Même Geralt prit la peine de complimenter le travail de la petite pendant que Mandos applaudissait chaleureusement la petite princesse.

- Roche sera content de savoir ça. Après tout, tu seras loin d'être une reine postiche, commenta Geralt alors qu'ils se mettaient en route.

Anaïs eut un grand sourire sur la selle.

Ils n'allèrent pas bien loin. Ils étaient à présent devant le pont menant vers le perchoir où se tenait la "baronnie".

- Je pense pas que ce soit nécessaire d'y aller tous ensemble, yoi, commenta Marco.

- Je vais monter le camp avec Shiva, dit d'office Thatch. Tu viens avec nous Anaïs ?

La petite princesse passa sur la monture de l'elfe noire.

- Je veux rencontrer le Baron. Il y a quelque chose que je dois absolument vérifier de mes propres yeux, dit d'office Ace.

Inutile de poser la question à Geralt. Il s'agissait de Ciri.

- Mandos ? Tu vas avec Thatch ou tu nous suis ? On trouvera peut-être un cheval à vendre ? se renseigna le Loup Blanc.

- … Je vous suis. Je ne pense pas que Marco ou Quickshot vont supporter longtemps que je sois derrière eux sur la croupe du cheval.

Marco claqua la langue et descendit de cheval en voyant le trio s'apprêtait à monter vers Perchefreux.

- Je vais pas laisser les pires attire-problèmes seuls dans ce repaire de casse-pompe. Iro, fais attention que Shiva ne veuille pas tuer Thatch, dit le Phénix.

- Tu me blesses, Marco, grommela Ace.

- Je t'ai épousé. Je sais très bien pour quoi j'ai signé. C'est inscrit en gros dans ton nom. Tu sais, le D yoi.

Ace roula des yeux et suivit Geralt qui avait déjà commencé à avancer. Ils montèrent le pont, finissant dans le semblant de village. Et tout le monde ferma sa porte en les voyant débarquer. Rassurant.

- Bienvenue chez le Baron et ses hommes, murmura Mandos en fixant certains soldats au loin.

Ils continuèrent jusqu'à une porte en bois où ils retrouvèrent un visage bien connu. L'homme à qui Geralt avait payé un coup à la taverne. Marco passa un bras un semblant protecteur et possessif autour d'Ace quand on recommença à le déshabiller du regard. Face aux deux yeux de rapace, on avait très peu envie de continuer sur l'idée de traiter le D. comme un morceau de viande. Bien heureusement, la conversation fut vite abrégée et ils purent reprendre leur route dans le fortin, jusqu'au domaine du baron. Ils passèrent une herse et regardèrent autour.

Bon. Où était le Baron Sanglant ?

Geralt leur pointa des armures noires, tout juste visibles entre les fleurs d'un jardin reculé.

- Les Escadrons Noirs, devina Ace.

- Ils ne rencontreraient pas n'importe qui s'ils sont là en capacité officielle, yoi.

Ils orientèrent donc leurs pas vers le jardin étrangement accueillant dans un coin aussi peu amical.

- Mandos, reste entre nous, qu'on puisse se surveiller les uns les autres, demanda doucement Gerlat. Si tu restes derrière, ça pourrait être mal interprété.

L'elfe allongea le pas pour les rejoindre en réponse.

Enfin, l'infâme Baron Sanglant se dévoila à eux. Un bon gros gaillard, tout de rouge vêtu. Aussi épais que grand. Et clairement adepte de la bouteille à en croire ses dents et son visage. Il discutait des bals de Wyzima avec des envoyés Nilfgaardien qui dégageaient un tel agacement qu'on devait le sentir de l'autre côté du Pontar.

- Ça suffit, dit froidement le chef du trio nilfgaardien en se levant. Peu importe comment vous vous y prenez, mais il faut une livraison par semaine.

- Vous ne restez pas pour le thé ? demanda le baron en caressant son semblant de barbe poivre et sel.

- Non, mais je vous laisse en bonne compagnie.

Et les trois Nilfgaardiens s'en allèrent, faisant que le baron se retourna vers les quatre voyageurs.

- ~~Le paternel a plus de chance de retrouver sa santé que lui de vivre longtemps avec son alcoolémie. Pas question que je me crève le cul à essayer de la soigner. L'oiseau ne l'aime pas, yoi~~ marmonna Marco en Langage Ancien.

- ~~J'ai l'impression de prendre une cuite rien qu'à le sentir. Comptez pas sur moi non plus. Son foie est mort à mon avis,~~ répondit tout aussi bas Mandos.

- ~~Enterrer-le une fois qu'il aura répondu à nos questions,~~ réclama le D.

Déjà, Philippe Strenger, alias le Baron Sanglant, venait vers eux avec les bras grands ouverts dans un geste accueillant.

- Ah ! Des héros parmi nous, des défenseurs des opprimés et des non-humains ! Salutations.

- Je ne pensais pas que notre réputation arriverait jusqu'ici, nota Geralt.

- Je sais déjà qui vous êtes. Geralt de Riv le Loup Blanc et Portgas D. Anabela le Chat Noir. Deux sorceleurs qui n'aiment pas rester les bras croisés et qui peuvent m'aider. Qui sont ces messieurs ?

- Mon mari et un ami. Surtout là pour acheter un cheval pour l'un et éviter que cet endroit parte en feu pour l'autre, répondit Ace d'une voix froide.

- On peut discuter affaire après le contrat que j'ai à vous soumettre. Suivez-moi.

Et il leur fit un signe explicite de la main pour les inviter à le suivre. Les deux mutants regardèrent Mandos. Il voulait les suivre ou prendre l'option fuite ? L'elfe arrangea sa capuche qui masquer ce qu'il était et leur fit un petit signe de tête pour dire qu'il suivait. Marco était content d'avoir le bisentô. Il partageait le malaise de Mandos sur l'endroit. Les mutants aussi n'étaient pas sereins. Ils suivirent le pocheron dans sa baraque et entrèrent dans un riche salon faisant office de bureau aussi. En montrant la pièce, il les invita à faire comme chez eux avant de partir à la recherche d'une bouteille d'alcool. Par réflexe, Ace se posta près de la cheminée allumée avec une main sur sa chaîne de kairoseki et Marco, contre une des fenêtres sans carreaux, imité par Mandos.

Inconscient de la tension de ses invités, le baron leur offrit un verre de vodka. Recevant des réponses négatives de tout côté, le baron trinqua seul.

Ça traînait en longueur. Le baron les faisait mijoter. Et dieu qu'Ace n'aimait pas ça.

- Pour en revenir à nos moutons, je suis Philippe Strenger, surnommé le Baron Sanglant par les fesses molles du coin, se présenta le sac à vin en s'asseyant à son bureau.

- Geralt de Riv, Le Boucher de Blaviken et Portgas D. Anabela, l'Incendiaire de Rivia, pour les mêmes fesses molles, présenta froidement Geralt.

- Je sais qui vous êtes, c'est d'ailleurs la seule raison qui fait que je vous reçois. Ces sentinelles, elles ont un nom ?

Marco le regarda, comme s'il jugeait de l'intérêt de lui donner son nom, avant de répondre en passant une main dans la multitude de tresse sur sa nuque :

- Marco, dit le Phénix. Les fesses molles ne m'ont donné aucun surnom, parce que je n'ai pas le temps de leur appliquer ma punition favorite puisque que ma femme les réduits déjà en charpie, yoi. Quand on la regarde de travers, j'ai tendance à leur apprendre le respect en cousant directement leur bouche à leur rectum. Avec une castration en prime. Cela ne vous pose pas de problème si je fume, non ?

Et sans attendre de réponse, le blond bourra sa pipe d'herbes décontractante et apaisante pour aider sa patience à tenir le coup. Il esquissa un sourire en voyant le Krebin venir rejoindre Mandos qui choisit cet instant pour se présenter :

- Mandos Cerbin. On me surnomme parfois le Spectre au Corbeau. Et vous ne voulez pas savoir pourquoi sauf si vous voulez connaître la raison personnellement.

Et il offrit un sourire sauvage à peine visible de dessous sa capuche en plus de ses yeux émeraudes rendus plus lumineux que jamais par la magie. Cela eut l'effet escompté puisque le Baron détourna des yeux. Le lourdaud se racla la gorge pour retrouver contenance, avant de poursuivre la conversation… et tourner autour du pot :

- Que pensez-vous de Velen ?

Ace ferma les yeux dans l'espoir de garder son Haki sous contrôle. Geralt, doté d'encore un peu de patience, se fit un plaisir de répondre :

- On passe. Marais, bourbiers, tourbières, ici comme ailleurs…

- Exactement, approuva Philippe.

Il fit une petite pause dans son discours avant de reprendre :

- Si quelqu'un venait à s'égarer par ici, il serait ardu de le retrouver.

- Et donc ?

- Le deuil a beaucoup frappé, dans la région… Qui une épouse, qui une fille…

Ace craqua.

Alors qu'il abattait ses mains avec violence sur le bureau, le faisant presque céder sous l'agression, son Haki déferla sur le Témérien. Sauvage, brûlant, dévorant, amplifié par toute sa peur, son espoir et sa colère.

- Dis-nous où sont Ciri et Luffy espèce de gros porc répugnant avant que je ne t'arrache les entrailles ! Où est mon petit-frère !?

Geralt haussa des sourcils alors que Marco arrêtait de fumer sous la surprise.

Luffy… Monkey D. Luffy ? Ici ? A Velen ? Comment… quoique non, si c'était lui le compagnon de voyage de Cirilla, l'énigme était à moitié résolue. Et cela expliquait aussi pourquoi Ace avait refusé de montrer le portrait du mystérieux compagnon du Lionceau de Cintra. Il avait cherché une preuve, une certitude, quelque chose qui lui disait que ce n'était pas une blague.

Et ce bon baron allait finir par découvrir qu'on ne touchait pas à Mugiwara impunément sans que ça ne remonte aux oreilles de Hiken.

- Calmes-toi, chaton, il va s'évanouir si tu continues et on ne les retrouvera pas, intervint Marco en s'interposant.

Doucement, sans geste brusque, il ramena son époux vers la cheminée et lui fit faire des exercices de respiration pour le calmer, alors que Mandos se rapprochait pour sauver le baron au besoin. Le Haki s'estompa presque à regret, laissant un gros lard haletant derrière. Philippe lutta un instant avant de reprendre son souffle. Il eut un rire nerveux en se massant la gorge, avant de se laisser aller en arrière comme pour mieux respirer.

- Le petit-frère et la grande-sœur sont aussi féroces l'un que l'autre… hehehe…

- /Je vais le tuer !/ rugit Ace.

Marco le ceintura pour qu'il ne mette pas sa menace à exécution.

Geralt s'avança et posa ses mains sur le bureau à son tour, plongeant ses yeux de chats ambrés dans le regard à peine sobre de leur hôte.

- Parlez avant que Marco ne lâche. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où sont-ils ?

- Et je vous conseillerais de le faire rapidement. Car votre surnom de Baron sanglant sera pour une autre raison, sinon, renchérit Mandos en levant un sourcil et gardant le visage fermé.

Hughin croassa comme s'il s'attendait à pouvoir se repaître sur un corps frais.

Philippe déglutit un instant, repoussa un frisson en jetant un œil au Chat Noir prêt à le réduire en charpie, avant de revenir vers Geralt :

- Ils se sont pointés il y a quelque temps. Épuisés et aussi puants que des chiens mouillés. Mais ni l'un, ni l'autre n'était blessé. Ce qui est loin d'être quelque chose de banal quand on connait toutes les cochonneries qui grouillent dans ces marais. Et ils en sortaient. C'est la gamine qui causait, le môme, lui, ne parlait pas la langue. Jamais entendu ce dialecte dans l'nord. Leurs vêtements étaient tout aussi bizarres. Plus ceux de la petite Ciri que ceux de ce Luffy. La petite a raconté qu'ils avaient été attaqués avant le village par des monstres des bois. En voulant leur échapper, ils ont fait une chute dans le lit asséché d'une rivière...

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Quelques temps avant

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Luffy et Ciri se relevèrent dans les flaques d'eau croupie et s'ébrouèrent.

- Merci le tissu hydrophobique, marmonna la demoiselle.

- Merci Rayleigh ! sourit largement Luffy.

Un sourire apparut sur le visage pâle de Ciri.

- Oui, merci Rayleigh. J'espère qu'il n'a pas eu d'ennuis avec la Chasse.

Le jeune pirate regarda autour de lui et se dépêcha d'aller ramasser son chapeau de paille pendant que sa camarade examiner du regard la chute qu'ils avaient faite.

- C'était moins une. Ne nous attardons pas.

- Tu connais l'endroit ? se renseigna le D. en remettant son vieux chapeau sur sa tête.

- Je connais le moindre recoin de Cintra et les plus petites cachettes de Kaer Morhen, mais ça s'arrête là. Je n'ai aucune idée d'où nous sommes. On va devoir marcher jusqu'à trouver un village.

- D'accord. En avant pour l'aventure !

Ciri eut un petit soupir mais ne put s'empêcher de sourire. Difficile de ne pas le faire quand on fréquentait Luffy. Avançant côte à côte, pataugeant dans les restants de ruisseaux, ils avancèrent, crapahutant dans les rochers. Jusqu'à trouver une gamine perchée dans un arbre, coincée dans les branches à cause des loups qui attendaient en bas qu'elle descende. Sans se consulter, les deux jeunes adultes passèrent à l'attaque, balayant les loups avec facilité. En moins d'une minute, les bêtes étaient une affaire classée. Ciri secoua son épée pour en chasser le sang avant de la remettre dans le fourreau carmin qu'elle avait dans son dos. Pendant ce temps, Luffy s'avança vers l'arbre en levant les bras dans un geste universel disant "saute je te rattrape". La petite hésita un instant avant de le faire. Sans difficulté, le pirate la réceptionna et lui sourit en la posant au sol. Elle devait avoir huit, neuf ans. Elle était sale, vêtue de vieux vêtements rapiécés. Et très maigre. Une gamine d'un village pauvre des environs.

- [Salut, toi, tu t'es perdue ?] salua Ciri en se mettant à genoux pour être au niveau de la petite.

- [Un peu, je crois… et vous deux ?] demanda la petite brunette avec une voix douce.

- [Moi ? Je ne m'égare jamais.]

- [Si c'est vrai, qu'est-ce que vous faites tous les deux seuls, au fond des bois ? C'est pas prudent, même pour faire des bisous.]

- [Luffy est un ami. Et il est trop stupide pour savoir ce que ça implique de faire des bisous à une fille. Si on est ici, c'est parce qu'on cherche les petites filles perdues. Je me nomme Ciri, et toi ?]

- [Gretka. Vous avez une drôle de tête, il vous est arrivé quelque chose ?]

- [Trois fois rien.]

Luffy croisa les bras, attendant avec une étonnante patience de sa part que sa comparse en finisse et lui fasse une traduction.

- [Et si tu nous disais où tu vivais ?] demanda Ciri.

- [A Valtilleul.]

La princesse se tourna vers le pirate pour lui résumer ce qu'elle savait :

- Gretka est témérienne. Elle est du village de Valtilleul mais elle s'est perdue.

- Tu connais des gens dans le coin ? se renseigna Luffy.

- Il y a bien Triss Merigold à la cour de Foltest, mais cela fait tellement longtemps que je ne suis pas venue sur ce monde, j'ignore si c'est lui qui règne toujours, ou si elle est toujours en poste. Quand on trouvera des adultes, on aura plus facilement des réponses. Après, on peut toujours croiser les doigts et avoir de la chance en tombant sur un vatt'ghern qui arpente la Voie.

Luffy hocha la tête avec sérieux. Il savait ce que ça impliquait. Et c'était un espoir fou auquel ils se raccrochaient autant l'un que l'autre.

- [Viens, on va te ramener chez toi,] dit Ciri à la petite.

- [Ils voudront pas que je revienne,] répondit la petite.

La jeune femme fronça les sourcils.

- [J'ai cassé une cruche de lait ce matin, donc, on n'avait plus rien à manger, et mère s'est fâchée. J'ai bien cru qu'elle allait me battre mais père a dit que ça n'en valait pas la peine, que de toute façon, on avait trop de bouches à nourrir. Alors, père m'a conduit ici. Il m'a dit de suivre le chemin des douceurs et de manger à ma faim. Il disait qu'il m'attendrait.]

Le ton de la voix de la gamine montrait une acceptation et une amertume bien mal placé pour un enfant aussi jeune.

- [Alors, j'ai commencé à suivre le chemin, puis j'ai vu un papillon. J'ai voulu l'attraper mais je me suis perdue].

- [Ton père et toi, quand est-ce que vous êtes parties ?]

- [Ce matin, pourquoi ?]

- [Et le soleil… il te réchauffait le visage ou le dos ?]

- [C'était le dos !]

Ciri jeta un œil autour, notamment la mousse sur les arbres et le soleil, avant de hocher la tête.

- [Je sais par où on doit aller.]

Elle se releva et se tourna vers Luffy en levant un pouce.

- On va marcher à l'est. Et si tu veux mettre une baffe aux parents de la gamine, je t'y encourage. On n'abandonne pas sa fillette dans les bois pour la laisser mourir.

Le pirate inclina son chapeau sur son crâne, ne laissant visible que la ligne dure de ses lèvres pincées. Il attrapa la petite et la hissa sur ses épaules, pour la plus grande joie de l'enfant.

- [Luffy ne parle pas la langue commune.] expliqua Ciri.

- [Il est nilfgaardien ? Comme les Escadrons Noirs qui demandent à ce que père et mère travaillent pour eux ?]

La blandinette plissa les yeux. Qu'avait encore fait son satané géniteur ? Une nouvelle invasion ? Unique explication pour qu'on ait des travaux forcés jusqu'en Temeria organiser par les Escadrons Noirs. Pendant qu'ils discutaient, ils marchèrent vers l'est afin de sortir de la forêt.

- [Non. Luffy vient de bien plus loin. Il cherche une sorceleuse. ]

- [Oooooh… et toi, tu es d'où ?]

- [D'un peu partout. Je suis née à Cintra, mais comme je suis l'Enfant Surprise du sorceleur Geralt de Riv, j'ai passé quelque temps à Kaer Morhen, en Kaedwen… le reste…]

La demoiselle fit un grand geste de la main sans dire plus.

- [On doit faire attention, sur le chemin… il y a le roi des loups et sa meute qui rodent dans les bois], chuchota Gretka.

- [Les loups n'ont pas de roi.]

- [Si ! Ils en ont un !]

- Qu'est-ce qu'il y a ? se renseigna Luffy.

- Elle dit que la forêt abrite le roi des loups et sa meute.

- Sabo m'avait expliqué que les loups avaient des alphas et des bêtas, mais il m'a jamais parlé de roi. Meh. S'il existe, j'vais lui botter les fesses.

- [Tu l'as déjà vu, ce roi ?] se renseigna Ciri.

- [Oui… enfin non. De derrière un tronc. Il était énorme, avec des gros yeux et des crocs immenses ! Une bête vraiment, vraiment terrible !]

- [Tu vois ce que j'ai dans le dos ?]

Ciri tapota le pommeau de Zireael. La fillette hocha la tête.

- [Les loups en ont peur. Même leur roi. Sans compter que tu es sur les épaules de quelqu'un qui mange une meute de loup entière pour le petit-déjeuner.]

- [C'est vrai ?!]

- [Quand il avait ton âge, il chassait des gros ours avec ses deux frères qui avaient juste dix ans. Et avec des barres de fer pour toute arme. Alors, tu crois qu'il a peur de ce roi des loups ?]

Ils tombèrent sur une nouvelle meute de loups quelques dizaines de mètres plus loin. Si Ciri fit la grosse majorité du travail en se téléportant d'un bout à l'autre du chemin forestier, Luffy n'en restait pas moins actif, envoyant un poing dans le museau de la moindre bête sauvage qui aurait voulu le boulotter avec Gretka, et ce, sans dévoiler son akuma no mi.

- [Quel courage… même mon père n'aurait pas osé !] admira la gamine depuis les épaules de Luffy.

Ciri esquissa un sourire en s'agenouillant devant une carcasse que les loups mangeaient avant qu'ils ne débarquent.

- [Le mien ose tout !] répondit Ciri en songeant à Geralt.

Elle continua de regarder le corps. Un vrai massacre. Le coupable devait avoir de belles griffes.

Luffy reposa la gamine, ne sentant plus de menace dans les environs et ils reprirent leur route. La petite gambadait littéralement entre les deux jeunes adultes, toute heureuse de ses nouveaux amis. Sauf que ce qui avait déchiqueté l'animal de tout à l'heure n'avait pas laissé que ça comme victime. La suivante était humaine cette fois.

- [Attends ici, n'approche pas plus,] demanda Ciri.

- [Mais….]

- [Pas de mais. On va voir quelque chose et on revient.]

Et Ciri s'approcha du cadavre qui reposait sur l'épave pourrissante d'une barque. Luffy était déjà à côté, regardant avec un visage vide le défunt. Cela faisait longtemps que, l'un comme l'autre, les scènes de carnages ne les dérangeaient plus. Et avec ce qu'elle avait appris à Kaer Morhen, elle savait que leur survie à tous les trois pouvait dépendre de ce qu'elle apprendrait dessus. Note à soi-même, repasser par le bastion et essayer de vendre à Vesemir l'idée de finaliser sa formation. Elle avait déjà repris l'épreuve du Choix en trouvant les mêmes champignons et mousses qu'à Kaer Morhen, sur Ruskaïna. Les mêmes qu'elle avait consommés à l'époque avant que Triss n'intervienne pour empêcher la poursuite de la formation et donc, les mutations des Herbes. Elle attrapa le médaillon de chat de sorceleur qu'elle avait accroché à sa ceinture et le serra un instant dans sa main. Elle devait se concentrer.

- Tu vois des trucs intéressants ? se renseigna Luffy. Il est mort récemment, non ?

Sans battre des paupières, Ciri bougea un bout d'intestin grêle encore sanguinolent et visqueux.

- Il n'a plus de foie.

- [Pourquoi tu farfouilles dans son ventre ?] demanda la petite qui s'était rapprochée.

- [Ça t'embêterait de vérifier si tes lacets sont bien noués ?] lui répliqua la jeune femme.

- Ciri.

La demoiselle regarda son compagnon qui venait de ramasser la jambe manquante de leur bonhomme.

- Arracher et ronger. J'ai souvent vu des loups faire ça à leurs proies quand j'étais petit, continua Luffy.

La blandinette hocha la tête avant de revenir à l'examen du corps.

- [Beurk, c'est dégoûtant !] commenta la petite.

- [Retourne-toi !] lui redemanda la princesse. L'os a toujours sa moelle, Luffy ?

- Nop, répondit le pirate en y jetant un œil.

Et il la laissa retomber par terre dans un bruit écœurant. Ciri l'ignora pour se rapprocher un peu plus du corps, ses rangers en plein dans une grosse flaque de sang.

- Cage thoracique défoncé. Les côtes ont dû lui crever les poumons. Quelque chose l'a attrapé et l'a violemment balancé contre l'arbre. Vu le sang dans sa bouche et l'état de la langue, il a dû se la mordre. Il est mort dans d'atroces souffrances.

Elle se releva, les mains sur les hanches.

- Le roi des loups existe bel et bien, et c'est un loup-garou.

- [Qu'est-ce qui lui est arrivé ?]

Ciri et Luffy sursautèrent en réalisant qu'ils avaient baissé leur garde juste assez pour que la fillette se faufile entre eux pour se rapprocher du corps qu'elle regardait avec dégoût et curiosité morbide.

- [Il… il est tombé] lui dit la jeune femme.

- [Mouais… c'est plutôt le roi des loups qui l'a eu.]

- [Aaah, qu'est-il arrivé à l'innocence des enfants ?]

Luffy pencha la tête sur le côté, attendant une traduction, mais le geste de la main de sa comparse lui fit dire de ne pas chercher. Bon, d'accord.

- [On fait quoi si le roi des loups nous trouve ?] demanda la petite.

- [Bonne question. Je n'ai pas d'argent, sauf une vieille dague que m'a donné Ace quand j'étais à Kaer Morhen, mais ça ne sera pas suffisant. Je pourrais faire de l'huile pour lame.]

- Ace ? répéta Luffy. Pourquoi tu parles de lui ?

- Son cadeau, tu te souviens ?

Le pirate frappa dans son poing.

- La dague.

- Elle est trop courte pour affronter un loup-garou, même si elle est en argent contrairement à Zireael. Je vais avoir besoin d'huile, par contre.

- Je peux lui botter le cul, aussi.

En disant ça, il brandit son poing.

- On s'est mis d'accord. Je te laisse les humains, tu me laisses les monstres. Et te mettre à bouder ne me fera pas changer d'avis, Vesemir serait outré s'il savait que je laissais un amateur faire le travail à ma place. Va plutôt me réunir les loups qu'on a tué et trouver un coin pour faire un feu.

Le jeune pirate cessa de tirer la gueule pour se mettre au boulot.

- [Quand tu dis de l'huile, c'est comme ce qu'on fait avec le colza ?] demanda Gretka.

Elle suivit Ciri qui s'était aventurée en bordure de sentier pour détacher un morceau d'écorce avec sa vieille dague d'argent.

- [Non, elle est bien plus spéciale. Tu veux m'aider à la faire ? Elle aidera à neutraliser le roi des loups. Avec Luffy qui ramène les corps de loups, je vais avoir du suif et des foies. Il me manque de la petite cigüe et de l'aconit.]

- [Tu en sais des choses ! C'est ton papa qui t'a appris ça ?]

La jeune femme eu un sourire nostalgique en se rappelant du ronchon doyen de Kaer Morhen. Petite, elle avait trouvé qu'apprendre à faire des huiles et élixirs étaient aussi barbant que lire Goules et Algoules, mais aujourd'hui, ça lui servait bien.

- [Non, ça c'est mon oncle Vesemir.]

Luffy revint avec un loup sur ses épaules.

- J'ai trouvé un coin pour le feu. Et un cochon mort.

- Un cochon ? Ici ?

- Mort. Le travail des bêtes sauvages.

- Il doit y avoir un village à proximité. Je prends des fleurs et j'arrive, Luffy.

Et c'est ce qu'elle fit. Puis, une fois devant le coin trouver par son comparse, elle prépara l'huile qu'on lui avait apprise pour les créatures maudites. Son ami s'allongea à proximité, le chapeau sur les yeux bougonnant sur la préparation et le temps perdu, mais Ciri l'ignora, préférant graisser sa lame. Il était temps de mettre au défi et les vieilles formules de Vesemir et l'entraînement de Rayleigh.

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De retour avec nos aventuriers chez le baron.

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- … Après cet affrontement avec le loup-garou, ce qui devait être un combat fantastique puisqu'elle n'a pas eu la moindre égratignure, l'un des paysans du coin les a conduit tous les trois ici. Et ils étaient affamés. Surtout le bonhomme. Ils ont mangé, pris un bain et je leur ai laissé une chambre pour se reposer. J'ai donc ordonné à mes hommes de veiller sur eux et de les laisser dormir. Pour me retrouver le lendemain matin avec un gros chat moutonneux en prime chez moi.

- Et ? demanda Geralt.

- La suite devra attendre. On a rien sans rien.

Marco saisit le poignet d'Ace avant qu'il ne puisse finir son geste. Doucement, il glissa son autre main sous les lourds dreads de son époux et lui massa la nuque, espérant le déconcentrer assez pour faire redescendre son envie de tuer leur hôte.

- Et pour la petite fille ? Vous l'avez gardé ou jeté dès que l'occasion s'est présentée comme l'ont fait ses parents ? se renseigna Mandos qui était allé s'adosser à la porte durant le récit du baron pour éviter qu'on les dérange.

En soit, la petite était une bonne piste pour retrouver leurs disparus. Et ce serait triste qu'il lui arrive quelque chose quand Luffy et Ciri l'avaient sauvé.

- La petite Gretka est saine et sauve, leur répondit le baron avec une certaine indifférence. Elle aide en cuisine. Le gros chat est avec elle en permanence, à croire qu'il veut la protéger de tout et n'importe quoi, vu que c'est tout juste s'il saute pas à la gorge de mes hommes quand elle aide au service du dîner. Ciri m'a appris ce qu'avaient fait les parents de la petite, aussi, ai-je préféré la garder ici. Elle s'y trouve bien. Un toit, un coin à elle… c'est tout ce qu'elle demande à la vie.

- Et pour Ciri et Luffy ? retenta Geralt.

- Cette discussion attendra.

Merde.

Il savait qu'ils avaient besoin de lui. Les informations de la petite ne devaient pas être complètes. Sinon, il ne les ferait pas languir autant.

- Je compatis à votre douleur, vous savez, fini par dire le baron. Mais de mon côté, c'est une femme et une fille qu'il me manque.

- D'où les avis de recherches, comprit Marco.

- Tout à fait.

Cela permit de calmer un minimum les envies de meurtres du D. Pas assez pour que Marco prenne le risque de le laisser seul, mais assez pour qu'il desserre sa prise.

- Voilà le marché. Retrouvez mes bien-aimées et je vous dirais tout ce que je sais sur ceux que vous cherchez. Sans rien omettre.

Geralt regarda Ace par-dessus l'épaule de Marco. Oui, ça faisait chier autant l'un que l'autre ce marchandage, mais ils n'avaient pas vraiment le choix.

- On les retrouvera. Mais à cet instant, vous avez tout intérêt à nous dire tout ce que vous savez, lui dit sérieusement Geralt.

- Vous avez ma parole.

- Vous les avez vu quand pour la dernière fois ? se renseigna Marco.

- Elles ont disparu après la nouvelle lune, comme englouties par les ombres.

Il y a donc un mois environ. Ce qui voulait dire, puisque ni la fille, ni la femme n'étaient présentes dans le récit du baron, que Ciri et Luffy avaient à peine moins d'un mois d'avance sur eux au grand maximum. Réjouissant.

- Qu'est-ce que ça veut dire, ça, disparu ? grogna Ace sans quitter son mari des yeux.

- Eh bien, je me suis réveillé un beau matin et elles n'étaient plus là.

Les deux époux se regardaient déjà dans le blanc des yeux. Cela leur permit de se confirmer qu'ils partageaient le même soupçon. Un mari/père alcoolique au point de puer plus la vinasse que Akagami, ça pouvait dire qu'il y avait un gros souci dans le mariage. Il n'était pas à exclure qu'elles soient parties volontairement. Sans compter que Marco avait vu les avis de recherche. La fille était adulte à présent.

Un sourire entendu apparut sur le coin de la bouche du blond. Ace le lui rendit.

Ils avaient dit qu'ils retrouveraient les deux femmes. Pas qu'ils les ramèneraient. Si ces dames ne voulaient plus revoir ce cher Philippe, ils ne les forceraient pas.

- Avant toute chose, on a besoin de plus de détails que les portraits de vos avis de recherche, pointa Geralt en jetant un œil à un Mandos nerveux.

Comment ne pas le comprendre, il y avait quelque chose de mauvais dans les environs, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Le baron leur donna la description des deux femmes. Tamara avait eu dix-neuf ans au printemps dernier. Fine et aussi grande que Geralt, avec les yeux verts de sa mère. La femme, Anna, avait déjà quarante hivers derrière elle. Elle avait des cheveux noirs comme le goudron. Une belle crinière épaisse qu'elle gardait en chignon, comme le faisait Ace avec ses dreads.

- Bon, eh bien, reste plus qu'à trouver des indices. On va fouiller les chambres, soupira le D.

- Dans quel but ? demanda le baron.

Mauvaise idée. Ce n'est pas parce qu'Ace avait l'air d'avoir retrouvé son calme qu'il n'était plus en colère. Il repoussa avec violence Marco, puis Geralt, avant de sauter sur le bureau du baron pour le saisir par le col de son long manteau rouge.

- ECOUTES-MOI BIEN, OUTRE À VIN, PARCE QUE JE VAIS PAS ME RÉPÉTER DEUX FOIS ! QUAND ON VEUT DE L'AIDE, ON LE DEMANDE GENTIMENT ! T'AS CHOISI LE CHANTAGE, NOUS FAIRE JOUER SELON TES RÈGLES, MAIS DOMMAGE POUR TOI, GERALT ET MOI, ON MANIAIT DÉJÀ LE GLAIVE QUE TU PORTAIS ENCORE TES COUCHES CULOTTES, ALORS, SI TU VEUX QU'ON LES RETROUVE, VA FALLOIR JOUER AVEC NOS RÈGLES !

- Portgas a raison. Si vous voulez qu'on les trouve, laissez-nous travailler, demanda Geralt.

- Ou plutôt, restez assis, on se charge du reste, yoi. On trouvera bien les chambres tout seul, lui dit Marco.

L'homme voulut se lever pour les arrêter, mais Geralt intervint avec Axii, le faisant se rasseoir et acquiescer.

Marco tira l'épaule du D. qui lâcha l'homme et recula. Hiken quitta la pièce en premier, suivi par le reste du groupe.

- Bon, je prends la fille, tu fais la mère ? grommela Ace à l'attention de Geralt en brandissant un trousseau de clef qu'il avait volé.