Bonjour bonjour ! On se retrouve aujourd'hui pour un nouvel épisode de nos aventures à Vergen. Et cette fois, Kali va mener la danse pour faire un petit dans le dos de quelques uns. J'espère que le chapitre sera à votre goût et bien entendu, n'hésitez pas à aller chez Samy pour lire la suite avec Mirror Madness 2.

Yuwine : J'ai des plans pour Déa. Et pour Perchefreux. Des plans qui offriront de belles choses à la plus belle des enfants. / Le baron est un salaud, mais il a eu des personnes en face pour lui apprendre ses erreurs. A lui d'en prendre note. / Savoir mener seul un équipage n'empêche pas de mettre de temps à autre les pieds dans le plat.

Sur ce, bonne lecture et à bientôt!

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Marco leva un sourcil quand Thatch accueilli en grognant Mandos quand il arriva au camp à midi. Ce n'était pas dans les habitudes du vampire. Sauf quand il boudait.

- Bonjour Mandos, le papier avec les runes est sur la table de la cuisine. Ace est parti chassé, tu veux que je lui dise de passer à son retour pour le début du traitement, yoi ? salua Marco.

- Merci. Yeah. Et je m'excuse encore Thatch pour cette nuit. Vraiment …

Le vampire eut un reniflement qui voulait tout dire et retourna aux fourneaux, son couteau tranchant un poil plus vite qu'auparavant les aliments.

- Marco ? J'ai vu une chose assez particulière avec l'esprit de Déa. Des ailes. De très belles petites ailes, informa Mandos en se servant un café à son tour.

- Je suis médecin, pas exorciste, les morts, je ne les connais que sur une table d'autopsie ou après un combat, yoi. Si tu me dis ça, c'est que ce ne doit pas être quelque chose de normal, c'est ça.

Il fit glisser le papier jusqu'à Mandos avant d'aller se chercher une tasse de café encore fumante qui traînait à côté de Thatch. Il en profita pour mettre une taloche à son frère qui rentra la tête dans les épaules mais ne dit rien. Bien, il comprenait pourquoi.

- J'ai mis une de mes plumes dans la tombe. Geralt m'y ayant encouragé, je n'y ai pas réfléchi à deux fois, yoi. C'est un problème ?

- Non. Je pense même que cela a aidé. Le phénix est un oiseau d'espoir. Celui qui rit de la mort et qui est béni par cette dernière. À mon avis, ma lady a aimé ton présent. Je pense juste qu'il y aura plus qu'une âme avec une paire d'ailes enflammées.

Bon, eh bien, si son présent avait fait plaisir, alors, tout allait bien.

- Ace m'a dit que vous aviez récupéré des choses intéressantes de la chambre de Ciri et Luffy, je peux y jeter un œil, dans l'espoir de trouver un indice afin de les rattraper rapidement, yoi ? Sauf si tu prends ça comme une atteinte à la vie privée de ta fiancée, dans ce cas là, je m'abstiens.

La question choqua tellement Mandos que sa tasse et la cafetière explosèrent, et plusieurs objets autour d'eux, dont la table et les chaises, changèrent de couleur et différant objets présent sur la table changèrent de formes en plus de la couleur. C'était triste de voir un jeune de ce talent avec ses dons enfermés ainsi.

Thatch s'étouffa littéralement avec sa salive et se tourna vers son frère.

- Mais comment diable tu fais pour tout savoir ! C'est injuste, bordel !

- Et te dévoiler ma méthode pour m'assurer que tu ne me prendras pas en victime pour tes blagues ? Et puis quoi encore, yoi. D'ailleurs, tu fais un très beau lapin, Thatch. Oyaji aurait craqué.

Et avec son flegme coutumier, il but une gorgée de son café.

Mandos regarda Marco avec une claire panique.

- Qui … ou quoi ? Et est-ce que Quickshot est au courant ?

- Ace ? Pourquoi veux- tu que je lui dise quelque chose qui relève de ta vie privée ? Contrairement à Thatch qui aime faire chanter les autres, moi, généralement, les informations, c'est pour ma sécurité, celle de mes proches et mon immunité contre les blagues de certaines personnes qu'il n'est pas nécessaire de nommer, yoi.

Et il adressa un regard d'avertissement à son frère qui boudait.

- Donc, il n'y avait pas de message caché, de menace ou quoique ce soit, dans ma question, c'est juste une situation semblable à celle de Blanchefleur où j'ai refusé de te répondre parce que c'était la vie privée de la personne que j'aime, yoi. Je vais littéralement fouiller dans les affaires d'une… comment peut-on dire ça ?

- Version ? Copie ? proposa Thatch en revenant au repas.

- Une version de ta fiancée. Merci frangin.

Le vampire eut un vague salut par-dessus son épaule en réponse.

- Donc, me laisseras-tu y jeter un œil, yoi ?

- Je vais tout sortir… c'est vrai qu'une partie de moi pense que c'est à elle. Mais, je me persuade que non. Je sais que ce n'est pas à Ciri. Celle qui est dans mon monde. Qu'elle est en sécurité. Et c'est ça qui est le plus dur. Elle savait où j'allais et combien de temps ça me prendrait. Elle sait à quel point je peux me mettre dans les ennuis.

Un pauvre rire s'échappa de la gorge de l'elfe qui essuya une larme au coin de son œil. Merde, Marco mettait rarement les pieds dans le plat, mais là, en voulant faire avancer leur traque, il avait blessé Mandos, en lui rappelant qu'il était séparé de celle qu'il aimait et que rien ne permettait de certifier qu'il pourrait un jour la retrouver.

- Elle serait bien capable de remuer pas mal de monde juste pour me botter le cul. Et elle sait que je ferais de même si c'était nécessaire. Elle est têtue, bornée, une vrai diablesse. Et putain… elle me manque. Ils me manquent tous.

Il masqua ses larmes sous ses paumes de mains, avant de renifler et vider son sac de ce qu'il avait réussi à ramener de chez le Baron Sanglant sur la table, avant de s'en aller :

- Je… je vais aller me coucher un temps. Dites à Quickshot de venir me voir avant le repas. Je commencerais la thérapie.

Et il disparu dans sa chambre. Thatch posa une main à côté de son frère qui venait de se prendre la tête dans les mains.

- Tu veux que… proposa le vampire.

- Vas-y.

Clac!

Marco encaissa sans rien dire la claque au moment où Ace entrait, puant à la charogne à mille lieux, et dégoulinant d'un liquide gluant couleur sang.

- En quel honneur ? se renseigna le D.

- J'ai mis les pieds dans le plat, répondit Marco. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, yoi ?

Et il commença à faire l'inventaire de tout ce que Mandos avait déversé sur la table.

- En chassant l'ours, je suis tombé sur une fosse sauvage. Avec des charognards. Et j'ai plus de quarante ans d'habitudes, d'entraînement et de réflexes qui ont décidé de se foutre de moi, parce que quand j'ai voulu utiliser Quen pour me protéger de l'explosion, le signe n'a évidemment pas marché et donc, je me suis tout pris !

Le pirate secoua ses mains avec dégoût et soupira

- Vu l'état, va falloir trouver une laverie, hors de question que je le remette comme ça.

- Tu as une autre armure ? se renseigna Thatch.

- Une vieille armure masculine de l'école de la Manticore que Geralt m'a refilée à Eaux Troubles quand la Dame du Lac m'a permis de redevenir moi pour la première fois. Vu que le haut ressemble plus à une veste que les plastrons des autres écoles, ça devrait passer. Par contre, je suis pas certain que pour les hanches, ça va pas poser souci, pour le pantalon. M'enfin, je verrais après la douche.

- Tu iras voir Mandos en sortant, yoi. Et dis-lui que je prendrais le premier tour, ce soir, s'il veut discuter.

Le D. fronça les sourcils.

- Nous avons déjà eu cette conversation, Ace.

Le brun claqua la langue et ramassa son paquetage par terre pour se diriger vers la salle de bain.

- Et l'ours ? se renseigna Thatch.

- Les deux sont dehors, fais pas chier.

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Une fois propre et habillé, le D. alla se poser dans l'infirmerie en essorant méticuleusement ses dreads. Il refit son chignon, coinçant solidement les deux baguettes dans la volumineuse tignasse et s'assit sur une chaise en soupirant. Plus qu'à attendre Mandos.

Quelle plaie.

En soupirant, il se mit à se balancer sur deux pieds de la chaise en humant un shanty pour passer le temps. Enfin, Mandos arriva. Vu le froncement de sourcil, il appréciait peu l'eau sur le sol. Portgas, lui, il n'appréciait pas des masses de devoir subir un examen médical quand il s'en sortait très bien tout seul depuis quarante ans. Donc, ils étaient tous les deux de mauvaise humeur à cause de l'autre.

- Bon … On commence comme ça tu pourras fuir ce lieu pour aujourd'hui.

- Shiva a besoin de nous deux pour cet aprem et Marco me fait dire qu'il prend le premier tour de garde ce soir, donc, il sera disponible tard si tu veux papoter avec lui.

Mandos se contenta de hocher la tête en prenant les notes que lui avait laissé Marco. Il les parcourut en s'asseyant devant le D. qui continua de se balancer sur la chaise.

- Comment définis-tu ta respiration ? Et quand le sang commence à venir obstruer tes bronches ? Après seulement un effort ou parfois sans raison ?

- Ma respiration en général est légèrement douloureuse… et incomplète. Comme si je respirais en altitude. C'est pire quand le sang commence à remonter. Généralement, c'est quand je fais des efforts sans prendre d'élixir avant. Ils arrivent à pallier la déficience suffisamment pour qu'une simple fiole d'Hirondelle soit capable de m'aider à m'en remettre.

Chaque information fut scrupuleusement notée, avant que Mandos n'attrape sa baguette magique et ne l'approche de sa poitrine. Ace laissa retomber la chaise sur ses quatre pieds, se préparant à bondir sur l'elfe s'il essayait quoique ce soit contre lui. Il n'aimait pas qu'on fasse usage de magie sur lui. Ça le ramenait toujours à Eilhart.

- Essaye de prendre la plus longue respiration que tu peux. À ton maximum.

- Maximum, maximum, ou maximum "ça sert à rien et ça fait mal, mais on remplit quand même" ?

- … Maximum sans que tu ne tentes de sortir tes poumons de leur place. Jusqu'à ce que tu sentes la moindre douleur. Le sort que je vais utiliser va juste mesurer la capacité et un second sera un diagnostic de profondeur en fonction de la mesure obtenue. À partir de là, j'aurais assez d'informations pour te donner les étapes de traitements et les chemins possibles. Ça te va ?

Ace regarda la baguette, puis Mandos.

Merde, il allait devoir réapprendre cette compétence que Luffy, puis Marco, lui avaient enseigné. Celle de faire confiance. Il expira tout ce qu'il pu, avant d'emplir ses poumons d'air autant qu'il pouvait. Puis, une brûlure devenue normale en plus de quarante ans se manifesta et il laissa l'oxygène ressortir.

- Tu as des tissus cicatriciels sur la section inférieure des bronches secondaires. Ces tissus ne laissent pas passer l'air, ce qui cause la brûlure que tu dois ressentir.

Ce fut plus fort que lui. Ace laissa échapper un rire. Certainement pas joyeux, mais il ne pouvait que rire devant l'ironie de ce qu'il avait failli dire.

- Il existe plusieurs méthodes dans ton cas de problèmes, continua l'elfe sans poser de question. Soit on commence par oblitérer tes poumons et utiliser des potions pour te les remplacer. Je te déconseille fortement cette méthode. C'est douloureux et ça t'oblige à rester dans un lit pendant un long moment même si cela semble rapide. Seconde méthode, des séances de magie tous les jours où je te répare un peu plus tes organes comme on l'a fait lorsque tu as fait ta première crise. Cela est complété par une potion de régénération à prendre tous les jours à la même heure. Et ton temps de récupération ne dépend que de tes capacités physiques. Sinon, dernière méthode, uniquement dépendre de potions mais cela pendant à peu près un ou deux ans. Ton choix sur cette question. Tu peux aussi décider de ne rien faire.

Ne rien faire ? Il se connaissait, il pousserait toujours trop. Trop vite, trop loin, avec une préparation à l'arrache.

- C'est l'oblitération des poumons qui prend le moins de temps, c'est ça ?

Vu la tête de Mandos, il ne voulait pas de cette situation.

- … Je ne suis pas fan de cette solution. Moindre erreur, tu meurs. Surtout pour la partie oblitération et reconstruction. Et tu ne devras pas forcer aux moindres efforts sur tes poumons pendant un temps. Puis, reconstruire entièrement ton endurance respiratoire car tu auras des poumons neufs qui n'ont jamais été soumis à l'utilisation. Certes, ça semble rapide mais seulement pour le traitement. La suite devient plus longue. Et … il y a un point que je sais que tu refuseras sûrement dans ce traitement. C'est me faire confiance à moi et ma magie. Car pendant plusieurs minutes complètes, ta vie ne reposera uniquement que sur moi et celle-ci...

Le D. n'écouta pas la suite, puisque l'elfe essaya de l'en dissuader en lui montrant divers livres avec les méthodes et les blessures, lui disant là où ses propres poumons n'allaient pas et quoi faire. Le rire revint. Bon sang. Sans Teach, la Chasse, Eilhart et Schrödinger, il aurait appelé Marco à l'aide parce qu'il ne comprenait pas. Mais aujourd'hui, il disséquait des monstres régulièrement. Donc, il connaissait un minimum sur l'anatomie, merci bien (il n'arrivait pas à croire qu'il ait réussi à tenir jusqu'à la moitié de Goule et Algoule avant de s'endormir. C'était miraculeux en soit d'avoir résister aussi longtemps).

- On peut déjà commencer par soigner une première partie et retirer les dernières traces de sang encore présentes. Et cela dans l'attente que je libère un peu plus ma magie. C'est ton choix. J'ai aussi une potion pour t'aider pour la cicatrisation à mettre en cataplasme. Mais si tu as trop utilisé de potions durant la journée. Évite ... Des questions ?

- Si je suis les autres options, je peux retrouver l'endurance que j'avais avant de prendre ce coup ? se fit confirmer le D. Et je veux être certain que ça ne réduira pas l'efficacité de ma médication actuelle. Tu ne veux vraiment pas devoir gérer le résultat. Parce que, question confiance, c'est pas toi qui me pose problème, c'est plutôt que la dernière fois qu'on a fait usage d'une magie intensive sur moi, j'ai dû apprendre à encaisser le fait de vivre dans un corps qui n'était plus le mien.

- Il est vrai que si on se base uniquement sur les potions, ça risque d'être en conflit avec ton traitement actuel. Mais … si je n'étais pas aussi bloqué, j'aurais fait directement la première option. Chaque option te permettra de retrouver ce que tu as perdu … bien que je me demande encore comment tu as fait. C'est bien la seule chose qui n'est pas marqué dans ton dossier.

Bah tiens, Marco, si scrupuleux, au point d'avoir fait une liste de tout ce qu'il n'avait pas le droit de faire avec Thatch et Haruta dans l'espoir de limiter les blagues, n'avait rien mis sur sa rencontre avec Akainu ? Ils en discuteraient plus tard.

- Par contre, si j'arrive à libérer un peu plus ma magie et mon contrôle, là, je n'aurais aucune peur de faire la première solution. Et ce sera assez rapide pour que tu ne souffres pas des conflits de traitements qui peuvent apparaître avec les autres options. Quant à ce qu'a fait Eilhart, je comprends. Et je dois dire que cette … femme devrait compter ses jours. Si elle te fait un nouveau coup en douce, sache qu'elle aura un adversaire magique qui pourrait lui apprendre que certaines choses, on ne joue pas avec.

Oh, s'il savait... S'il avait la moindre idée de toutes les perversions qu'Ace avait subi, prisonnier de la magie de cette salope, dans la peau d'une gamine de sept ans.

- Donc, oui, les potions et cataplasmes des autres solutions entre en conflit avec ce que je prends déjà, c'est ça ? Juste oui ou non.

- Non. Ce ne le sera pas au début. Mais, plus ton corps va se réparer. Plus il va devenir résistant. Et vu ce que tu prends. Ça va rentrer petit à petit en conflit pour faire une solution qui n'aura pas le même effet. Pour te donner un exemple.

Et il lui fit la démonstration avec deux potions au hasard. Pourquoi lui dire non quand la réponse était oui, bordel ? Il ne comprendrait jamais les médecins, pourtant, il en avait épousé un. Toujours compliquer les choses quand ce n'est pas nécessaire.

- Comme tu vois, certaines potions peuvent, en fonction de la quantité mise, rester distincte l'une de l'autre. Mais, si tu en mets une certaine quantité, ça change. Et c'est la dernière chose que je veux qu'il se passe. Donc... même si ça me fait mal de l'admettre, la solution la plus sûre, rapide et avec le moins de contre coup reste la première. Sinon, ce serait des petites séances tous les jours où ma magie viendra réparer comme lorsque tu as eu ta crise. Mais, si tu forces trop, comme je te l'ai dit, tu risques de détruire le boulot fait.

- Stop, stop, stop. Stop, Mandos. Je ne suis pas un expert médical, et même si j'ai déjà plus de soixante…

Ace hésita. Ca lui faisait soixante-sept, c'est ça ? Il avait vraiment perdu la notion du temps. Il avait besoin de retrouver le calendrier de son monde, avec son seizième siècle et ses douze mois.

- Soixante-sept ans, je reste encore très stupide, donc, fais simple. Est-ce que, oui ou non, les petites séances comme l'autre jour nécessitent une potion? Dis-moi oui, et on part sur la première option. Mais ne me dis pas oui, parce que tu cherches la facilité ou je ne sais quoi. Si mon traitement perd son efficacité, ça sera moche. Très moche. Du style hallucination. Si je perds pieds, avec mes capacités, je vais être un danger encore plus grand que ce que je suis déjà. Donc, la réponse, est…?

- Joyeux anniversaire ? Ah non, ce n'est pas ce que tu attends comme réponse. Pour ta question, sache que les petites séances ne demandent absolument aucune potion. Donc, non. Il n'y en a pas besoin. Mais ça peut être long.

- Shiva fait soixante-huit à la prochaine Samhain si je ne me trompe pas. Marco ses quatre-vingt neuf vingt-six jours avant parce que ces putains de nordiens ne peuvent pas avoir un foutu calendrier logique. Mais la question n'est pas là…

Le D. mâchonna ses lèvres avant de dire ce qu'il avait en tête :

- Je le répète, je ne suis pas un expert médical. Donc je n'essaye pas de dire des conneries, seulement, avec ce que je sais et essaye d'imaginer, je tente de voir des solutions. Donc, on sait que la méthode sans potion est lente, mais répare un peu des poumons. Est-il possible de faire une oblitération partielle des organes, ne laissant que les zones saines derrière, et les utiliser pour base pour tout faire repousser ? M'en fou de la douleur, j'ai fait le con, j'aurais pu éviter ça, mais j'ai fait ce choix et j'ai pris l'attaque. Donc, si je dois souffrir pour m'en relever, je le ferais. Je suis dure au mal, j'ai cru comprendre, on me l'a souvent reproché. Et je crois que ça explique aussi le second service que j'ai subi pour les Herbes. Dis-moi juste si c'est faisable ou pas.

- ... Pris l'attaque ? Faudra que tu expliques là. Mais … pour ton idée …

Merde, il n'avait pas dit de conneries pour une fois ? En plus, vu la façon dont Mandos s'était mit à faire les cents pas, c'est qu'il considérait vraiment l'idée. Marco et Chris ne le croiraient jamais. Et Cassandra ? Encore moins !

- Ton idée a du mérite d'être creusée. Le sort utilisé habituellement efface tout l'ensemble des poumons. Mais, je pourrais travailler sur une variante. Ce ne serait pas la première fois. Et si cela se confirme, on pourra partir sur cette solution. En utilisant, peut-être aussi … Marco est-il chirurgien ? Qu'est-ce que je raconte ? Vu la façon dont il t'a ouvert, il l'est… Ace, tu devrais proposer plus souvent des solutions sur le plan médical.

Ace se leva et prit Mandos par le bras pour l'embarquer hors de la pièce jusqu'à la salle à manger/cuisine où Marco était en train d'examiner des coquillages avec Shiva.

- Répète ce que tu viens de dire, parce que personne ne me croira sinon.

- ... que ton idée avait le mérite d'être étudiée sérieusement ? Ace, tu viens de proposer une procédure médicale de mon monde pour traiter un cancer. Oui, c'est une bonne idée avec tes poumons. Certaines portions sont saines. D'autres non. Alors, éliminer les parts malades et utiliser les sorts pour reconstituer partie par partie est une bonne idée.

- On traite comment les cancers, nous ? demanda Shiva à Marco clairement pensif.

- Nous, chez nous ou nous dans l'équipage ? Dans un cas comme dans l'autre, les îles possédant la technologie et le savoir pour lutter contre, on en a pas à tous les coins de la Grand Line, yoi. Je doute même que les Blues soient assez évolué pour ça. On a bien une ou deux îles de notre territoire qui ont une bonne avancée dans ce domaine, mais l'accès est cher. Même ce qu'était la facture d'une année de nourriture pour Ace et Marshall ne pourrait couvrir le montant.

Thatch et Shiva eurent une grimace devant la somme que ça représentait.

- Si je peux aider en quoique ce soit, fais-moi signe, Mandos, je serais ravi de te servir d'assistant, yoi. Vous commencez maintenant ?

- Pas le gros du travail. Pas quand on est dans les marais. J'ai détourné assez de fric du compte de Eilhart pour me permettre de payer une chambre à Novigrad dans une auberge propre le temps de l'intervention. Ce qu'on peut faire, tant qu'on est à Velen, c'est le petit à petit. Et si ça ne prend pas trop de temps, on peut le faire maintenant et ensuite, gérer la mission que veut nous confier Shiva ?

Ace regarda Mandos, attendant de savoir ce que pensait le médecin elfique.

- On pourra commencer une séance de dix minutes avant le repas. Mais, je ne ferais rien de trop épuisant avec les trois garces du marais. J'ai déjà assez pointé ma présence avec l'idiotie de Keira. Et je préfèrerais que l'on soit au sec pour le gros de la démarche. Et … Marco, tu es prêt à charcuter ton époux ? Parce que l'on va faire une petite séance de chirurgie pour retirer les portions complètement mortes. Mais… sérieusement, qui je dois réduire à l'état de cafard pour une blessure pareille ? À moins que vous ayez déjà une file d'attente sur la question et que je puisse regarder avec le popcorn.

- C'est pas la chose favorite à faire, mais j'en suis capable, lui dit le Phénix. Quant à la question de la file d'attente…

Shiva se mit à compter sur ses doigts.

- Luffy passe en premier. Si Sabo a un minimum d'affection pour Ace, ça nous fait deux.

- Rajoute Garp, yoi.

- Garp ? On parle de Genkotsu Monkey D. Garp ? Monsieur, "oui, tu es mon petit-fils, mais je vais pas t'aider à sortir de prison et je file une droite à ton mec quand il veut te sauver de l'échafaud ?" se fit confirmer Ace.

- Ah bah, quand Akainu a frappé, Sengoku a dû intervenir pour l'empêcher de tuer ce salopard.

Ace haussa un sourcil. Eh bien…

- Ensuite, y'a Oyaji et tous les commandants, ce qui nous fait monter à quinze, reprit Shiva en se mettant à compter sur ses orteils.

Ou l'avantage d'avoir les pieds nus en permanence.

- Seize ! Oi ! Je suis aussi un commandant ! protesta Thatch.

- On a ensuite la totalité des Spades, donc, quinze de plus, et j'ai pas assez de doigts pour continuer. Mais je pense que Luffy passe en premier.

- Et moi, avoir envie de me venger, non, j'ai pas l'droit ? demanda le D.

- Remets-nous en mémoire pourquoi on est tous ici de base, yoi ? s'enquit plaisamment Marco.

Ace soupira.

- Ouais, je sais. J'ai fait preuve d'insubordination quand mon capitaine m'a dit de ne pas partir en chasse pour venger Thatch, ce qui a mené à une cuisante défaite, un emprisonnement au dernier niveau de la pire prison du monde, puis à une tentative de mise à mort en publique… et Luffy qui a décidé de faire le con et de me sauver, avec moi qui me jette entre lui et Akainu pour prendre un putain de poing de magma dans la poitrine pour l'empêcher de tuer mon petit-frère devant mes yeux. Là, content ?

- Très.

Ace revint vers Mandos.

- Bon, on s'y met ?

Le pauvre Mandos avait l'air clairement de s'être pris un mur en plein visage. Il cligna des yeux un instant.

- Un … poing de magma… Et moi qui me plaignais d'un détraqueur et son baisé donnant la mort… Je prends un verre et on commence. J'ai besoin... bref. On va faire une séance avant d'aller se perdre dans les marais.

Qu'est-ce qu'ils avaient dit pour le choquer ainsi ? Vesemir avait plutôt bien encaissé l'histoire, à sa connaissance. Cela laissa le D. encore plus perplexe de voir le jeune elfe s'avaler un verre de son whiskey enflammé cul sec. Est-ce qu'on pouvait faire confiance à un médecin qui décide de se payer une cuite avant une opération ?

- Et tu te demandes pourquoi je t'appelle Quickshot, grommela-t-il en tirant Ace par l'épaule dans l'infirmerie.

- Certainement pas ! J'ai pas posé la question sur pourquoi tu m'appelles comme ça, juste que tu me confirmes la signification du surnom !

- Koibito, attrape.

Ace leva une main pour recevoir un casque audio et un coquillage que lui lança Marco. Pendant que Mandos le traînait toujours, il lut l'inscription sur le conque et sourit.

- Aishiteru, anata !

La porte se referma.

- Bon, je fais quoi, docteur ? demanda le D. avec un sourire d'enfant sage.

Il s'assit sur sa chaise comme l'y invita Mandos.

- Tu respires. Calmement. Et si tu as besoin de tousser, fais-le. Si la douleur est insupportable, on arrêtera pour aujourd'hui.

Le D. hocha la tête et se mit le casque sur les oreilles. Ce petit truc, même si rare, lui avait manqué. Il avait appris pas mal de morceaux comme ça, juste à l'oreille, avec juste la guitare et le dial. Il se redressa légèrement, faisant craquer ses clavicules. Il ferma les yeux, se mettant en tailleur sur la chaise et appuya sur le sommet du coquillage pour lancer la musique. Il le manipula un instant, priant pour que sa mémoire lui soit fidèle, avant de tomber sur le morceau le plus apaisant de l'album entre ses doigts. Il se laissa aller contre son dossier, respira un instant, avant de hocher la tête et se préparer à entrer en méditation.

Pendant un instant, il ne sentit rien, outre une sorte d'énergie étrange serpentant doucement dans sa poitrine. Puis, la gêne commença. Le D. continua de respirer, gardant son attention sur la musique douce dans ses oreilles. Davy Jones bénisse les Poets of the Fall.

La douleur commença à se faire sentir, il toussa légèrement, mais conserva son calme. Il avait vu pire. Recevoir cette blessure par exemple avait été pire que ce qu'il sentait.

Puis, ça pris en intensité.

Dedans, dehors.

Il manqua de rire en dépit de la douleur. Il était franchement déranger ou en manque pour arriver à comparer la respiration au sexe.

Une nouvelle toux lui monta à la gorge alors que la douleur devenait vraiment dérangeante. Pas question de montrer qu'il avait mal. D'une, Garp aurait une raison de plus de l'enterrer s'il l'apprenait (en plus du fait qu'il avait piétiné décennies après décennies sa phrase favorite "les hommes ne pleurent pas" qu'il avait placardé dans l'esprit du gamin qu'il avait été pour en faire une vérité sur laquelle il s'était construit) et de deux, s'il arrêtait à cause de la douleur, alors que Mandos pouvait poursuivre, cela voudrait dire qu'il aurait loupé une occasion de réduire ce qui devrait être à découper une fois à Novigrad.

Le temps devint long. Agonisant. Parfois, une toux arrivée à échapper au D. mais il refusa de dire qu'il avait mal. Si c'était le prix pour respirer de nouveau correctement, ainsi soit-il.

Ce n'est pas pour autant qu'il ne bénit pas quand Mandos arrêta le sort. Et vu la façon dont il le regarda, il devait avoir un soupçon sur le fait que le mutant n'avait pas dit avoir mal, mais Ace resta le visage même de l'innocence. Prenant ça pour un signe que la séance était finie, il éteignit son dial et retira son casque. Il accepta la tasse de thym et miel que lui offrit l'elfe et bu une gorgée. La douleur redescendit immédiatement. Salaud. Et il ne pouvait même pas l'engueuler pour l'avoir droguée à son insu, parce que ce serait admettre qu'il avait eu mal.

Triple salaud.

- Teste une respiration profonde. Est ce que tu respires mieux ?

Gardant la tasse entre ses mains, le mutant inspira profondément. Déjà, il n'y avait plus de sifflement. Puis, il remarqua une différence. Petite, mais nette. Il arrivait à prendre plus d'air dans ses poumons.

- Eskel et Lambert n'ont qu'à bien se tenir. Au prochain hiver à Kaer Morhen, je vais leur montrer que ce n'est pas qu'à cause de mon lien avec Roger qu'on disait de moi que j'étais un démon…

Et il se mit à caqueter.

Oh, non, ils ne savaient pas quoi aller les frapper. Geralt et lui avaient un accord, à propos de l'incident à Vergen et d'avoir plus ou moins… nuancer la gravité de ses hallucinations. Donc, le Loup Blanc était immunisé contre ses blagues. Dommage, mais c'était ainsi. Mais les deux autres…

- Merci en tout cas. Sinon, on va manger ?

- Allons y, après, on pourra aller aider Shiva. Je suis curieux de savoir ce qu'elle prépare.

Ils passèrent dans la pièce d'à côté. Anaïs était déjà à table avec Shiva et Marco, pendant que Thatch servait le repas. Quand Hugin changea d'épaule pour passer de Marco à Mandos, il donna un coup d'aile au passage au vampire qui se mit à grogner en réponse, pour le plus grand amusement du Phénix.

- Tu voulais pas faire une purée de carotte aujourd'hui, frangin, yoi ?

- Damare, kuso tori.

Marco continua de sourire plaisamment.

- Outre les dials, t'as trouvé autre chose d'intéressant ? se renseigna Ace en s'asseyant entre son homme et Anaïs.

Il étendit ses jambes, puis les ramena en soupirant.

- Iro, on va te donner un coup de pied par accident si tu restes là. Sors.

En prenant une couleur grisâtre avec des reflets rouges, la panthère sortit de sous la table avec un morceau de viande entre les crocs et s'allongea un peu plus loin pour manger.

- Geralt va revenir quand ? demanda Anaïs.

Shiva montra un sablier qu'elle avait installé sur un meuble à part.

- Quand le sablier sera vide, le sommeillard sortira de sa tombe. Et on pourra avancer. Mais avant ça, on doit aller rendre visite à quelqu'un.

- Est-ce que je peux compter sur toi pour empêcher les deux attires problèmes ci-présents de faire une connerie, yoi ? se renseigna Marco.

- Ace a déjà fait le pire… ou le quasi pire, puisque le pire reviendrait vraiment à se faire tuer. Je n'ai rien vu qui puisse me laisser dire qu'on va faire quoique ce soit d'assez dangereux pour ça, répondit la zoan.

- Ton manque de foi en moi est consternant, grommela le D.

- Je suis une Spade avant tout, donc, j'ai plus d'expérience que n'importe qui dans cette tente avec tes idées lumineuses. Je dois te rappeler que Chris a dû droguer ton café pour t'assommer assez longtemps afin qu'on puisse rejoindre Shabaody sans que tu veuilles qu'on s'aventure dans une des Calm Belt ou pire, le Triangle Florian ? Je suis venue jusqu'ici, ça prouve que je tiens à toi, non ?

Ace eut une moue mais ne dit rien.

- Pour revenir à ta question, j'ai trouvé un journal, que je n'ai pas encore eu le temps de lire, donc, tu sauras tout en rentrant, yoi, reprit Marco.

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Les derniers grains tombèrent dans le sablier au milieu de la nuit.

- Il est temps, annonça le Loup Blanc à l'adresse de Rouge qui devait être encore dans les environs.

Il inspira profondément et commença l'incantation avec les mains tendues vers la tombe :

- Par le sang je t'invoque, par ton nom, j'en appelle à toi. Entends mon appel et lèves-toi, Déa.

Une lueur jaillit de la tombe. Une lueur d'un bleu éthérée. L'âme qui en jaillit ressemblait à un petit bébé avec deux immenses ailes de flammes. Avec sa mauvaise habitude d'offrir ses plumes à tout le monde, Marco avait corrompu en partie l'esprit de la fillette. Ou plutôt, sa forme. Mais elle répondait à son appel et attendait. Donc, le rituel avait bel et bien fonctionné.

- Guide-moi vers celles qui te sont liées par le sang.

Le petit fantôme argenté vola, dépassant Geralt, jusqu'à arriver au milieu de la cour où il s'arrêta. Comprenant le message, le Loup Blanc se releva et se mit en marche, courant à toutes jambes pour rattraper la petite Déa qui le conduisit hors de Perchefreux.

- Je prends ma monture et je te suis.

Le fantôme comprit l'intention parce qu'il s'arrêta sur la route. Le mutant rejoignit sa monture et s'arrêta en voyant un autre esprit apparaître, assis avec naturel en amazon sur la croupe. La femme argentée rejeta ses longs cheveux derrière son épaule et lui sourit.

- Permettez que je grimpe avec vous ?

- Je vous en prie, dame Rouge. Ce sera bien plus agréable pour vous et moi.

Elle rit au commentaire, prouvant que son fils avait hérité de ça aussi. Le mutant grimpa en selle et lança Ablette sur les traces de Déa qui reprit son vol rapide. Il sentait presque la prise froide et solide de l'esprit derrière lui qui s'accrochait à son armure pour ne pas tomber.

Le bébé fantôme les fit passer à travers champ, quittant la route jusqu'à une maison à l'abandon où il s'arrêta, tendant les mains vers le jardin sauvage à l'arrière de la maisonnette de bois.

- Il y a un premier indice ici, je pense, décrypta Rouge en sautant de la monture pour prendre le petit esprit dans ses bras.

Déa roucoula joyeusement dans les bras de la femme. Oui, clairement, l'esprit de la fillette avait besoin d'une présence aussi douce et protectrice que la défunte Portgas. Le mutant s'avança et remarqua les marques de sabots dans l'herbe. Des chevaux. Sur un tonneau, un bracelet. Certainement tombé du poignet d'une des femmes.

Plus loin, il trouva un tas de vêtements. On s'était changés. Et là, entre les herbes, il trouva un fer à cheval.

Donc, les deux femmes avaient dû venir ici, se changer pour passer inaperçu, puis prendre la fuite à cheval. Au vu des traces, on avait trois montures. Elles avaient été attendues ou rejointes ici.

Il revint vers Ablette et la petite s'envola des bras de Rouge pour reprendre la route, s'éloignant encore plus de Perchefreux.

Rouge sauta sur la croupe de Ablette.

- La petite n'a pas fini.

- Evidemment. Elle ne fait que commencer.

Geralt suivit le mouvement et la piste continua, les faisant passer par une zone marécageuse.

Et des Putréfacteurs.

S'ils ne passèrent pas leur route pour éviter l'affrontement, c'est parce que la petite s'arrêta sur quelque chose au milieu du chemin. Donc, en essayant d'empêcher Ablette de paniquer, le mutant nettoya la zone de son mieux avant de descendre jusqu'au fantôme.

Il flottait à proximité d'un cadavre de cheval sur lequel les charognards s'étaient régalés.

- Wow. Ce qui l'a attaqué devait être plus dangereux qu'une guenaude, nota Rouge.

Geralt lui lança un regard perplexe.

- On veille sur Ace depuis bien assez longtemps pour avoir appris deux trois trucs du métier.

- La tête arrachée nécessite une force immense.

- Il lui manque un fer. Certainement l'une des montures dont on a vu les traces.

- Les côtes sont visibles, mais ce n'est pas le travail des charognards. Ce sont des griffes géantes qui ont fait ça. Cela a dû être rapide et les a pris par surprise. Il n'y a plus qu'à espérer qu'elles aient pu fuir.

Et comme pour le confirmer, Déa se remit en route. Geralt et Rouge remontèrent sur Ablette.

La prochaine étape, elle les mena à travers champ à nouveau, puis jusqu'à la rive, face à Novigrad de l'autre côté du fleuve. La petite s'arrêta devant une petite maison de pêcheur.

- Je crois qu'elle veut que tu entres, lui dit Rouge.

Sans un mot, Geralt descendit de sa monture et se dirigea vers la porte. Il y toqua un instant avant qu'on ne vienne lui ouvrir. L'homme qui lui ouvrit blanchi de peur en le voyant. On entendit une femme demandait à ses enfants d'aller dans une autre pièce, laissant les deux hommes face à face.

- Vous voulez quoi, messire ? Notre cabane est isolée, minable… On a rien, on ne sait rien…

- Je ne cherche que des informations sur deux femmes. L'épouse et la fille du Baron Sanglant.

- Nous n'avons vu personne, messire.

Geralt entendit parfaitement le rythme du cœur de l'homme s'accélérer.

- Vraiment ? poussa-t-il.

L'homme recula et le mutant entra dans le cabanon. Une femme se tenait dans l'embrasure d'une porte, effrayé, pendant qu'un petit garçon passait la tête de derrière elle avait curiosité.

- Même de passage ? La fille est de taille moyenne, dans les vingt ans. La mère, élancée, dans les quarante. Ça ne vous dit rien ?

- C'est celle qui est venue de nuit, hein, maman ? demanda l'enfant à sa mère.

- Tait-toi, lui siffla la femme avec peur.

- Je souhaite m'assurer de la santé de cette femme, et l'aider si elle est en danger, informa le blandin.

- Le petit n'a rien vu, monseigneur. Il a dû rêver, c'est qu'un gosse, menti la mère.

- Dans ce cas, qu'il me raconte son rêve. Alors, petit… qu'as-tu vu ? Qui est venu ici ?

- Papa l'a emmenée un soir, la dame qui fait les remèdes. Elle était toute effrayée. Elle a parlé d'un monstre horrible et elle a dit qu'il fallait qu'elle reparte, mais je sais pas où. Papa et maman l'ont rassurée, et lui ont donné des habits parce que les siens étaient tous déchirés.

- Votre fils en a trop dit, alors dites-moi où est allée la fille, et cessons ce jeu, demanda Geralt en revenant aux parents.

- Désolé, messire, mais vous ressemblez pas aux gars de son père…

- Parce que je n'en suis pas un, je lui ai juste dit que j'allais m'assurer de leur santé, c'est tout. Je ne vais pas les renvoyer là-bas, ou dire au Baron où elles sont. Je veux juste savoir si elles vont bien. Alors, où sont Tamara et sa mère ?

Le couple se regarda avant que le mari ne cède.

- Tamara est chez mon frère, à Oxenfurt, donc, oui, elle va bien. Quant à madame Anna, c'est autre chose… Pour elle, partout ailleurs qu'à Perchefreux chez le baron, c'était mieux.

- Je suis au courant qu'il la battait, raison pour laquelle je n'ai pas l'intention de la ramener de force. Où est-elle à présent ?

Le paysan lui raconta l'histoire. Apparemment, il avait promis de les aider à fuir, et avait attendu dans la nuit au fumoir avec des chevaux. Elles étaient arrivées avec du retard et ensemble, ils avaient pris le chemin vers la rivière. Le vent s'est levé à cet instant. Terrible, à arracher des têtes, avec des vols d'oiseaux jacasseurs en continue. Anna s'est mise alors à hurler avant de se recroqueviller sur elle-même et sa fille l'avait prise dans ses bras. C'était à cet instant que le pêcheur avait remarqué une étrange marque sur les mains de la femme.

Il prit la bougie sur sa table et fit couler de la cire sur le bois pour former un triangle avec l'étrange glyphe à trois branches dedans. Des marques qui avaient semblé inscrites au fer rouge sur les mains d'Anna. Comme pour marquer le bétail, sauf que le feu couvait encore dedans.

A côté, il faisait de plus en plus sombre, comme si on avait éteint les étoiles. Mêmes les grillons s'étaient tus, pour laisser place à un rugissement, précédant le monstre qui avait choisi son jour pour se montrer : haut comme une grange, cornue et aux yeux de braises. Et il n'avait attaqué qu'Anna. C'était son cheval qui avait été déchiqueté avant qu'elle même ne soit enlevée. Si le pêcheur et Tamara avaient réussi à fuir, c'est parce que les chevaux s'étaient emballés. La fille avait voulu secourir sa mère, mais l'épouse du pêcheur l'en avait dissuadé.

- Pourquoi les aider ? C'était risqué gros, pointa Geralt.

- J'ai une dette envers la demoiselle. Y a trois lunes, la fièvre a pris mon gamin. On a bien cru qu'il y passerait. Tamara l'a su, elle a amené à manger et des remèdes. On est si pauvre… Elle a sauvé mon garçon, aucun doute là-dessus. Moi, j'aurais jamais osé le faire, mais ma femme a dit "Y'a la guerre et le malheur qui s'en viennent, le temps des méchantes gens. Faut payer un bienfait par un bienfait. Ne rien faire, c'est faire le mal".

- Vous avez épousé une sage.

La femme en question eu un rire alors que le pêcheur hochait la tête.

- C'est bien du malheur qu'on ait pas pu sauver madame Anna.

- Merci en tout cas pour votre aide.

Geralt se retourna pour partir mais le garçon courut jusqu'à lui.

- La gentille dame, elle va s'en sortir, pas vrai ?

- Je ferai mon possible pour qu'elle s'en sorte.

Et il sortit pour voir Rouge avec Déa dans les bras.

- C'est tout ce qu'elle peut faire, lui dit la femme. Nous n'avons pas assez d'énergie pour aller plus loin. Fais ce qu'il faut, Geralt de Riv.

- Bien entendu. Reposez en paix, mesdames.

- Roger va veiller sur vous. On a promis à Mandos de servir d'éclaireur pour éviter une invasion de spectres, donc, jusqu'à ce que je sois de nouveau en forme, c'est le roi des pirates qui vous hantera. Roger… Roger est particulier. C'est un grand gamin. Mais son cœur est à la bonne place et il n'hésitera pas à revenir à la vie pour se battre.

- Quand je vois votre fils, je peux parfaitement l'imaginer.

Geralt s'inclina vers l'esprit comme il avait vu les pirates le faire parfois et la femme disparu avec le bébé.

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Le groupe avait chevauché toute l'après-midi, et une bonne partie de la nuit. Shiva avait pris la tête du trio, les menant au travers bois et marais. C'était pas ce qu'il y avait de plus agréable de passer autant de temps à cheval, mais le D. avait vu et fait pire. Notamment la fois où il avait eu envie de dresser une arrachas pour s'en faire une monture. Lui et ses idées stupides. Comment avait-il fait pour arriver à être assez vieux pour prendre la mer ? Ah oui, Dadan, Makino et Garp. Et surtout qu'il était incapable d'abandonner Luffy.

A la tombée du jour, Shiva avait laissé sa place de guide à Iro. Et le félin avait accéléré la cadence, comme si elle savait où ils allaient, donc, les chevaux avaient fait de même. Dans les bois, entre les arbres, ils entendaient des loups.

- Ace, ne sort pas ton glaive, essayons de la mettre dans notre camp dès le départ, demanda Shiva pendant qu'ils chevauchaient à vive allure.

Le D. hocha la tête et prit son denden pour faire un rapport à Marco. Même s'il n'y avait rien à dire, c'était surtout pour lui dire "coucou on est encore vivant, mais on est pas prêt de rentrer".

Pourtant, il ne fallut pas longtemps pour que le D. sente quelque chose. C'était comme essayer de retenir du sable entre ses doigts. C'était là, mais pas là en même temps. Et ça ne le rassurait pas. La seule chose qui fit qu'il n'arrêta pas Shinigami dans sa course, c'est que d'une, Iro semblait confiante puisque son pelage conservait sa teinte noire neutre. La seconde chose, c'était que Shiva lui posa brièvement la main sur l'épaule pour le rassurer.

Mais plus ils s'enfonçaient dans les arbres, plus ce sentiment s'intensifiait. Et il y avait… de la méfiance. De la curiosité.

- Stop.

Suivant l'ordre de Shiva, ils firent ralentir les chevaux avant de s'arrêter. Devant eux, immobile, comme les jaugeant, un loup-garou. Iro montra les dents alors qu'elle disparaissait dans le feuillage avec son pelage prenant la teinte de l'environnement.

- Shiva… appela Ace.

- Tu as foi en moi ? demanda l'elfe en descendant de sa monture.

- Plus que toi en moi.

- Alors c'est assez.

Prenant sa forme hybride, elle laissa sortir ses ailes et fit glisser autour de son cou son foulard, dévoilant la couronne de plume dorée qui descendait bas sur son front. En ondulant, sans peur, elle alla à la rencontre de la créature maudite qui lui montra les crocs. Rien de bien impressionnant face à un avatar d'une divinité.

- Nous demandons une audience auprès de Celle-qui-sait. Nous avons un accord à lui proposer.

Le loup-garou les regarda tous les trois, avant de reculer et de montrer une entrée de grotte sous un vieil arbre. Un chêne. Sans attendre qui que ce soit, la zoan se glissa dans le passage. Ace hésita, puis mit pieds à terre. Il regarda les chevaux inquiets, puis le loup-garou.

- Ecoute-moi bien. Tu touches à ces chevaux, je te découpe en morceaux. Capiche ?

La créature avança d'un air menaçant vers le D. qui fit remonter à la surface son Haki. Résultat, le monstre s'éloigna précipitamment en gémissant, la queue entre les jambes.

- Bon chien.

Il emboita le pas des deux autres qui ne l'avaient pas attendu pour rentrer.

La première chose qu'il entendit, ce fut un son, bien trop semblable à un cœur immense qui bat. Un battement régulier, mais d'un organe démesuré. Puis, à peine quelques pas dans le tunnel obscure, une voix résonna :

- Les forces qui me protègent vous ont senti arriver, sans comprendre pourquoi ni d'où vous veniez...

Ils arrivèrent dans la grotte. A gauche, le passage était fermé par des racines. A droite, un plan d'eau.

- J'ai un logia et toi un zoan, alors que Iro est une paramecia. Tu veux vraiment faire travailler Mandos pour qu'on traverse ? se renseigna le D.

- Votre manque de foi me consterne, répondit l'elfe en adressant un regard moqueur à son commandant.

Pour une raison qui échappait totalement au D., Mandos se mit à rire avant de poser sa main sur son épaule.

- Allons, Quickshot. Est foi en Shiva. Après tout, fais-le ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai.

- Bloede aen, grommela le mutant.

Shiva les ignora pour se concentrer sur les racines.

- Mon dieu m'a conduit sur tes traces. Je suis ici pour conclure un marché, accorde-nous une audience, nous ne souhaitons aucune mort, sauf celles des trois sœurs des marais.

Un frémissement agita les racines et elles s'écartèrent, les laissant entrer dans une sorte de salle qui semblait être un mélange de bois et de roche. Une lueur rougeâtre éclairait les lieux. Une lueur qui venait des racines en face d'eux. Racines immenses qui semblaient retenir entre elles un cœur palpitant géant et difforme, comme couvert d'épines par endroit.

- Je ne sens ni colère, ni haine dans vos cœurs…

La voix venait de… de ce cœur.

- Nous n'avons aucune haine envers toi. Le Grand Serpent à plumes m'a dit qui tu étais et ce que tu avais subi. Tu étais l'esprit de Velen, la divinité de ces terres, un esprit puissant et seul qui essayait de faire vivre un territoire désolé. Celle qui avait donné vie à trois filles qui ont fini par essayer de la tuer dans leur quête de sang et de pouvoir.

Ace haussa un sourcil en regardant sa camarade, mais Shiva n'avait d'yeux que pour le cœur palpitant.

- Si tu n'as pas de commentaire plus constructif à faire, laisse les adultes responsables faire des négociations et retourne à ton coin, dit Mandos en s'adressant au vide.

- Envoie-le faire chier Silvers. Lui, il a l'habitude de ces conneries, vu qu'il a signé pour ça en devenant son bras droit. Au moins, on aura la paix un moment, recommanda Ace en devinant que son géniteur faisait le con. Navrée, ma sœur, je t'en prie, reprends.

- Merci mon commandant. Nous allions donc passer au sujet de notre présence ici.

- Aidez-moi… libérez-moi… je veux être libre, de nouveau.

- Nous le ferons. Mais ça ne sera pas sans risque, ni contrepartie. Mais nos conditions ne sont rien en comparaison au prix de la liberté.

L'elfe leva trois doigts.

- La première chose, elle devra se faire discrètement, quand les sœurs s'y attendront le moins. Elles ont des enfants sous leur coupe. Mets-les en sécurité sans qu'on ne sache qui est derrière tout ça, ni pourquoi. Seconde chose, tu dois aider Velen à retrouver son équilibre et à se débarrasser de la crasse qui empoisonne cette terre. Sans sacrifice de sang. A toi de demander un peu des récoltes, du lait, des fruits, de l'encens… ce que tu veux. Mais pas de sang, pas de mort. Il y en a bien trop déjà sous ces marais. Troisième chose, aide notre camarade Mandos a desserré ses chaînes. Dans ton état, je sais que c'est tout ce que tu peux faire. Accepte ces conditions et nous te libèrerons.

Mandos avait l'air interloqué par le fait que la pirate pense à lui.

- Shiva … merci. Même si je suis … peu sûr. Je … je vais te faire confiance sur celle-là.

La brune se racla la gorge, essayant de masquer le fait qu'elle était touchée qu'il lui fasse confiance. Elle ignora le rire attendri de son commandant pour essayer de se reconcentrer.

- Demande à ta lady ce qu'elle en pense, et si elle te dit non, alors, je retirerais la condition.

Mandos hocha la tête et eut un air absent, avant de revenir à l'elfe.

- Atteste par celui qui est en toi que rien ne sera fait contre moi. Le moindre doute. Oublie la proposition. J'aime assez ma liberté, je me suis assez battu pour l'avoir.

Les deux pirates ne pouvaient que comprendre le sentiment.

- Au nom de Quetzalcóatl, je m'engage aussi de m'assurer de faire mon possible pour purifier Velen et te rendre ta place légitime. Promets-tu d'aider Mandos, sans rien faire d'autre ?

- Libre...retrouver ma place… que demander de plus ? Je m'y engage…

L'ombre de Shiva se déforma, devenant plus grande, grosse et imposante, avant de prendre son indépendance. Elle se pencha vers le cœur palpitant, comme pour le juger, avant d'aller rejoindre Mandos et de, doucement, le pousser d'un pas vers l'avant, avant de retourner à sa place et à sa forme derrière l'elfe noire.

Mandos vacilla et tomba sur un genou, haletant, son corps tremblant, presque comme s'il était pris de convulsion. Inquiet, Ace se précipita vers lui. Il sentait que quelque chose avait changé. Comme si on avait réduit l'épaisseur du mur qui le séparait de la puissance qu'il avait perçu en Mandos. Autour d'eux, les ombres prenaient vie, se répandant dans les moindres recoins de la grotte. Le jeune elfe cessa de trembler et poussa un soupir de soulagement. Les ombres revinrent vers lui, et disparurent, comme si rien ne s'était passé. Doucement, le D. aida le guérisseur à s'asseoir et le regarda lever une main où une dague apparut en sortant droit des ombres qui s'y étaient condensées. Cela tira même un sourire au jeune sorcier qui remercia l'esprit de l'arbre avant de se tourner vers Shiva :

- Si tu as une demande. Tu as ma dette et ma confiance pour ce cadeau.

La brune fit un vague geste de la main. Ace masque son sourire dans sa main. Même si Shiva restait aussi impassible que possible, elle avait été touchée par Mandos. Qu'elle fasse cette demande en était la preuve. Cet elfe avait-il une idée de l'alliée qu'il s'était fait inconsciemment ?

- Tu m'as déjà sauvé la vie et tu aides ma tête de mule de commandant à se remettre sur pied. Je ne fais que te repayer pour ce que tu fais pour nous. Merci pour ton aide, Celle-qui-sait. Nous allons répondre à ta demande à présent. De quoi as-tu besoin ?

- Briser mes chaînes… le sang est mon issue de secour...Un rituel doit être fait… Avec les plumes noirs d'un corbeau… le blanc de mes os… et un cheval rapide…

- Shiva, si tu m'as embarqué ici pour sacrifier Shinigami, je te déteste, marmonna le D.

- La femelle doit être libre et sauvage... capturer dans les champs… aussi sombre qu'un puit sans fond… noire comme les profondeurs de la nuit… Cette bête-ci, et pas une autre.

Le pirate soupira de soulagement. Aryan l'aurait détesté s'il avait appris le sort de la monture qu'il lui avait offert.

- Réunissez cela ici… termina l'entité.

- Ace…

- Oui Shiva, je vais chercher la monture.

Et il tourna les talons pour aller à la chasse au cheval.

- Je vais chercher les ossements. Ça sera plus simple pour moi de les sentir. Ils appartiennent à mon domaine, informa Mandos. Sinon, tu peux essayer de parlementer avec Hugin pour les plumes.

- Je suis moitié oiseau, moitié serpent. On devrait arriver à un… accord, dit sombrement l'elfe avant de revenir vers le cœur. Où sont vos ossements ?

- Mes os… Ils gisent dans une butte solitaire… proche… à l'ouest…

- C'est vers les trois sœurs. Tu es certain, Mandos ? Ace sera plus difficile à repérer et attirera moins l'intérêt des dames que toi ou moi. Je peux aussi te couvrir.

Elle fit de son mieux pour garder sa légère inquiétude hors de sa voix. Mandos eut une grimace, mais il ne changea pas d'avis.

- Je vais m'en charger. Il fait nuit, les ombres sont grandes. Et puis, qui peut voir la mort lorsqu'elle porte son manteau ? Reste. Si besoin, je ferais une idiotie pour me téléporter ici. Tu pourras me ramoner les oreilles alors.

- Attrape.

Elle lui lança la tête réduite de Dethmold.

- Cela peut toujours être utile.

Mandos resta un instant interdit avant de rire sombrement :

- … J'adore la tête. Je te la piquerais plus souvent celle-là, juste pour le plaisir de la voir sans le corps. Je semblais à son goût … et les Stries Bleus à l'unanimité ont demandé à Geralt de m'emmener dans Vergen à la charge de Iorveth. Enfin, ils ignoraient que je serais confié à Iorveth. Bon. À tout à l'heure.

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Quand Ace revint dans la caverne avec une jument noire, Mandos transportait les ossements dans un tissu qu'il posa aux pieds du cœur palpitant. Le krebin étrangement poisseux vola jusqu'à l'épaule du sorcier, comme pour s'y réfugier.

- … Je pense que pour les prochaines négociations, je laisserais Marco le faire, Shiva. Un Krebin n'est pas comestible, même bien cuisiné. Et … je pensais que tu lui parlerais … pas tenterais de le manger.

Shiva continua de secouer les plumes de corbeau qu'elle avait en main pour les débarrasser de leur bave. Elle se contenta de hausser des épaules.

- Je lui ai demandé gentiment, il n'a pas voulu, alors, j'ai usé de la menace et il ne m'a pas prise au sérieux. C'est sa faute. Nous avons tout. Nous pouvons commencer.

- Laissez-moi voler sur des ailes de corbeau… que mes os reposent sur les plumes… demanda le cœur. Juste sous mon cœur… mon coeur doit être percé… Et rapprochez la jument...

Shiva posa les plumes sur le sol, dans une cavité qui venait de se former avec des racines, juste sous l'organe difforme.

- Nous t'offrons des plumes de corbeaux.

- Il fut un temps où j'étais libre... je serais libre à nouveau...

La brune s'écarta pour laisser Mandos qui retira le tissu des ossements avant de les déposer sur les plumes, puis se pousser à son tour.

- Nous t'offrons tes restes, poursuivi Shiva.

- J'avais un corps autre fois… j'en aurai un à nouveau.

L'elfe noire tira une dague de sa ceinture et l'utilisa pour entailler profondément l'organe, laissant le sang couler à flot dans la vasque de fortune.

- Arigatou. Hontoni arigatou, chuchota le D. en caressant le flanc de la femelle qui s'avança seule vers la cavité.

La bête donna un petit coup presque affectueux de la tête au D. avant d'incliner sa tête vers le sang qui s'accumulait dans le creux des racines et le boire. Puis, ce fut la ruade, l'animal se cabra plusieurs fois en agitant dangereusement ses sabots avant au risque de donner un mauvais coup à quelqu'un. Puis, la jument retrouva son calme et revint vers eux. Deux yeux rouges luisant les fixaient sur le visage chevalin.

- Je vis… dit l'esprit à travers le cheval.

- Soit au Mont Chauve à la Samhain. Le sabbat sera grandiose et je te promets qu'à partir de ce soir-là, tu retrouveras ta place légitime dans les marais de Velen, demanda Shiva à l'esprit qui vivait à présent dans l'animal.

- J'y serais…

Et sans les attendre, la jument partie à vive allure hors de la grotte, les laissant derrière.

- Parfois, pactiser avec le diable, ça rapporte, commenta Shiva, les mains sur les hanches.

- Ouais. Seulement quand lui-même est en mauvaise posture au point d'avoir perdu toute crédibilité, bailla Ace. Bon, on rentre ?