Bonjour à tous, on se retrouve ici pour gérer quelques affaires magiques. Rien de bien palpitant, sauf si la vie de quelques mages et magiciennes sont dans la balance. J'espère que la lecture sera à votre goût et n'oubliez pas d'aller chez Sam pour les aventures de Mandos.

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Thatch arrangea le kimono qu'il avait pris à Marco et resserra son catogan pendant qu'il attendait que Triss ajuste sa robe à bustier qui laissait tout voir, même l'ignoble cicatrice qui marquait sa poitrine. Elle s'arrêta sur son souvenir de Sodden et soupira. Un geste de la main et une illusion fit disparaître la marque disgracieuse. Satisfaite, elle se tourna vers le vampire qui était adossé au mur et hocha la tête.

- Merci d'avoir fait l'effort vestimentaire, remercia-t-elle.

- De rien. J'aime bien les kimonos. J'ai le masque.

Et il lui tendit le masque de renard.

- Je sais que je ne suis pas le partenaire que tu espérais pour cette soirée, mais essaie juste de profiter de l'instant et de t'amuser. Je suis un très bon danseur et je ne râle pas quand il s'agit de bien s'habiller.

- Merci de ta sollicitude, Thatch, sourit tristement Triss.

- Nous y allons, gente dame ? se renseigna le vampire avec une révérence.

Il resta incliner, une main dans le dos l'autre tendu vers la magicienne qui l'accepta. Il se redressa et mit sur son visage un masque d'oiseau mauve aux reflets argentés, alors que l'ancienne conseillère en faisait de même avec son masque de renard.

- Le châtain t'allait mieux, commenta Thatch alors que la magicienne ouvrait un Portail.

- Tu peux t'assurer que la voie est libre, je te prie ?

Le vampire passa le portail et disparut immédiatement. Pas longtemps parce que son bras revint de ce côté du Portail pour faire signe à Triss que tout allait bien. La magicienne le franchit et ils se retrouvèrent dans les sous-bois à proximité du domaine. Ensemble, ils marchèrent jusqu'à celui-ci, grimpant les escaliers de pierres et de fer forgé, jusqu'à la muraille et la grande porte qui délimitaient l'immense domaine Vegelbud. A l'entrée, on avait un soldat au couleur de la Temeria (ce qui était tout de même très rare en cette période). Il prit l'invitation de Triss que la magicienne avait modifié pour faire apparaître le nom du pirate dessus. Le garde vérifia qu'elle était authentique, n'y vit que du feu sur la modification, avant de leur dire que leur hôte portait un masque de perroquet. Ils passèrent donc la porte sur l'immense et magnifique jardin de la famille Vegelbud. Çà et là, on avait dressé des petits chapiteaux pour protéger de possibles intempéries la nourriture. Alors qu'ils remontaient une allée de gravier marquée par de hauts et larges arbres, Triss s'extasiait de la beauté des environs.

Un homme saoul interpella Triss en la prenant pour une certaine Viviane. Avec le pas vacillant et un ridicule masque mauve, il se mit en travers de leur route.

- Et alors ? C'est comme ça que tu traites tes amis ? Tu les ignores ? demanda l'homme.

- Vous faites erreur, monsieur, je ne vous connais pas, lui dit froidement la rouquine dont la bonne humeur venait de disparaître dans un nuage de fumée.

- Te fous pas de moi, Viviane… ta crinière flamboyante t'a trahie. Tu peux jouer les grandes dames, maintenant, mais avant que le baron Edouard "je ne sais plus quoi" te sorte du caniveau, t'étais qu'une vulgaire…

- Cela suffit, elle vous a dit que vous faisiez erreur, intervint Thatch.

- Ah ah ! C'est qui lui ? Un nouveau nobliau que tu vas sucer jusqu'à la moelle avant de te barrer avec son fric ? Ou c'est un client friqué qui peut se permettre tes nouveaux tarifs ?

Thatch lui sourit, se mit devant Triss et le regarda dans les yeux.

- Oui commandant, cela ne se reproduira plus commandant, dit d'une voix vaseuse le soudard.

Il tourna les talons et laissa le duo en paix. En soupirant, Triss passa une main dans ses cheveux, chassant la couleur rousse pour laquelle elle était connue, afin de retrouver sa vraie teinte plus noisette. Ils reprirent leur marche pour trouver un point de vue plus général sur la fête et ainsi, repérer plus facilement la baronne. C'est en continuant de grimper des marches jusqu'au manoir qu'ils tombèrent sur un invité accoudé à une rambarde qui surplombait une fontaine. Triss s'arrêta, le reconnaissant apparemment. Un mage, Thatch le sentait. Et il eut la confirmation durant la conversation plutôt froide que leur offrit l'homme qui refusait l'aide de l'ancienne conseillère de Foltest pour fuir Novigrad.

Ils passèrent donc une nouvelle palissade pour finir dans une autre zone des jardins. Et le manoir était à peine visible désormais, ce qui voulait tout dire de la taille du domaine Vegelbud. Ils explorèrent un peu les alentours, cherchant toujours le masque de perroquet de celle qui les avait invités. Ils tombèrent au passage sur le Général Vorrhis avec un énorme masque de lion en or, mais le nilfgaardien cherchait quelqu'un, donc, il ne s'attarda pas. Thatch trouva néanmoins très intéressant la façon dont il avait de se masser la main. Les os s'étaient peut-être mal ressoudés après ce que leur avait fait subir Ace.

C'est un peu en retrait, sur un coin de l'escalier qui menait enfin à la résidence, qu'ils trouvèrent madame de Vegelbud, discutant avec quelques-uns de ses invités, un beau masque de perroquet sur le visage. Elle reconnut immédiatement le masque de renard de Triss et alla à sa rencontre.

- Madame…? interrogea avec une voix incertaine la noble.

- Oui, c'est bien moi, l'acheteuse de truite.

Les yeux de leur hôte se levèrent vers la chevelure bien moins flamboyante que Triss possédait depuis quelques années déjà.

- J'ai décidé de changer quand un de vos invités m'a confondu avec ce genre de femme, se justifia la magicienne en comprenant la question silencieuse.

Et elle montra de la main des danseuses dénudées qui amusaient les invités.

- Vous m'en voyez navrée. Vous m'excuserez de la précaution, mais il serait mieux de poursuivre la conversation en privé.

Et elle emmena le duo à proximité d'un puits, à l'écart de la fête, rendant la musique et les rires assourdis. Là, elle se retourna vers eux, parlant à voix basse:

- Merci d'avoir accepté de m'aider. Mon valet m'a prévenu que vous viendriez avec un… un ami.

Thatch la salua de la tête sans rien dire.

- J'aurais préféré une plus grande discrétion, mais si vous lui faîtes confiance…

- Nous nous connaissons depuis Sodden. Son frère et lui m'ont sauvé la vie là-bas, je peux donc témoigner pour lui.

- Sans compter qu'une femme que je considère comme une sœur est une sorcière doublée d'une elfe, et que les chasseurs seraient ravis de mettre la main sur elle. J'ai aucune raison de vendre votre fiston, rassura le vampire. Sinon, des signes des empêcheurs de tourner en rond ?

- Non, pas depuis qu'ils ont attaqué mon valet au marché. Tout est calme.

Louche.

- Cela dit, j'ai soudoyé un garde du temple… et d'après lui, le nom d'Albert revient de plus en plus dans les conversations.

- Comment ont-ils appris l'intérêt de votre fils pour l'alchimie ? se renseigna Triss.

- Hélas, j'ai bien peur que ce pauvre Albert ait vendu lui-même la mèche, en se vantant ouvertement d'une de ses expériences. Il est parfois inconscient. C'est tout le portrait de son père. C'était un homme d'une grande gentillesse, mais d'une incroyable stupidité. Le saviez-vous ? Mon défunt mari est mort dévoré par un arrachas.

- Il est allé en trouver un où ? se renseigna Thatch. Du côté de Flotsam ? Iorveth, le commandant Scoia'tael, en avait un pour se débarrasser des corps.

- Cela aurait été peut-être mieux comme histoire, mais c'est pire. Il a voulu en faire un élevage.

S'il n'avait pas son masque, Thatch se serait frappé le front contre la margelle du puits.

- En comparaison, Albert a choisi un passe-temps moins dangereux. Du moins, jusqu'à récemment.

- La question n'a rien à voir, mais vous avez fait comment pour vous débarrasser de cette tentative d'élevage ?

- Eh bien, par un sorceleur avec une éducation se laissant clairement à désirer du nom de Lambert. Je me serais bien passé de ses moqueries et autre spiritualité.

Triss posa une main compatissante sur le bras de la femme.

- Lambert est un cas particulier, je sais comment il est, je compatis sincèrement à ce qu'il vous a fait subir.

Thatch se mordit une phalange sous le bec de son loup pour ne pas rire. Et dire que c'était ce gars sur qui la kuudere avait jeté son dévolu. Quelle comédie !

- Où est votre fils ? demanda la magicienne.

- Avec les invités, certainement. C'est un garçon très populaire et… j'ai préféré ne pas éveiller les soupçons.

- On va devoir attendre que tout le monde soit assez imbibé pour le faire sortir, si tout le monde sait qu'il est là, sinon, son absence sera constatée rapidement, nota le pirate.

- Ne vous en faîtes pas, ce ne devrait pas être long.

- Et pour le reconnaître, on fait comment ?

- Il porte un masque de panthère. Il vous attend, il est averti, et… et je crois qu'il est même impatient. Il ne mesure pas la gravité de sa situation. Comme je vous l'ai dit, il n'est pas particulièrement malin.

- Ne vous en faîte pas. L'intelligence n'est pas un critère de réussite prépondérant chez les mages et sorciers. On a un petit guérisseur sous notre aile qui est du genre à se jeter dans la gueule du danger pour sauver la veuve et l'orphelin.

- Thatch ! protesta Triss.

- Ben quoi ?

- On va aller à sa recherche.

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Ils firent méticuleusement le tour de la propriété, tombant au passage sur Dijkstra qui avait un masque de cochon. Le seul truc de sympa avec ce salaud, c'est qu'on pouvait lui jeter la moindre insulte qu'il roulait par-dessus et jouer avec.

- Il est parfait, n'est-ce pas ?! ricana Dijkstra quand Thatch lui dit que c'était le masque qui l'avait trahi. Je pourrais le retirer que personne ne verrait la différence ! Ahahahaha !

- Reuven, salua Triss.

- Voyez-vous ça, ma partenaire commerciale favorite. Je pensais que si tu te montrais, ce serait au bras du Loup Blanc.

- Il doit être en train de s'arracher les cheveux à cause de ma frangine favorite, répondit le vampire.

- La frangine ou le petit elfe de compagnie qui lui a remis les poumons à neufs ? Présente-le moi, j'aimerais régler mon souci personnel ! Alors ? Vous faites une pause dans vos complots et tentatives pour sauver le monde ?

- On profite de la fête.

- C'est ça, ouais… Je vais vous laisser, parce que j'ai l'impression que vous êtes pressés.

- Ça se voit tant que ça ?

- Plus que moi qui ne supporte pas tomber sur les tiens ou le Loup Blanc durant une fête. Mes os se mettent à me faire souffrir, comme s'il y avait un orage qui se prépare.

- On se casse, rassura le vampire. Je pourrais avoir la tentation de planter mes crocs dans ta gorge pour t'arracher la langue.

Ils reprirent leur route, chacun de leur côté.

C'est sur un côté, un peu en retrait de la fête, qu'ils trouvèrent le jeune homme. Et il n'avait vraiment pas conscience de la situation parce qu'en dépit de son masque de panthère, il continuait de se vanter de ses expériences auprès d'un groupe de dames.

Le faire cesser son cirque auprès des femmes ne fut pas chose facile.

Jusqu'à ce qu'un grognement au sol leur fasse baisser les yeux. Une grosse peluche blanche et moutonneuse s'était jointe à la fête. Ce que faisait King ici, c'était une bonne question. Mais il fascina bien plus les dames que le manège du jeune Vegelbud qui tentait de les séduire en faisant le pitre et en prétendant être une panthère. Profitant de la distraction, Thatch attrapa le jeune comte par le bras et l'entraîna avec lui. Avant qu'il ne puisse crier pour appeler du secours, Triss lui dit froidement:

- Nous sommes ici à la demande de votre mère, comte.

Pour le coup, il se laissa faire docilement pour se faire embarquer derrière des buissons.

- Faudra remercier King et quiconque l'a envoyé, soupira Thatch. Bon, monsieur la panthère, votre chère maman vous a dit ce qu'il faut faire ?

- Eh bien… maman dit qu'il vaut mieux attendre que tout le monde soit saoul. Et puis, le feu d'artifice devrait nous fournir une belle distraction. Dès que les premières fusées auront explosé, je m'éclipserai en douceur. Je vous rejoindrai au labyrinthe végétal, annonça le comte.

- On vous attendra là-bas, assura Thatch.

- Parfait. Mais avant toute chose, vous devez absolument goûter le Fiorano rosé. C'est une merveille!

- Grrrrr !

Le comte se retournait pour voir King se tenant derrière lui, les babines retroussées d'un air menaçant.

- N'ayez pas peur, si vous vous montrez obéissant, il ne vous fera pas de mal. King est très gentil. Assurez-vous juste de rester sobre… sinon, vous verrez ce qu'il se passe quand il s'énerve. Compris ?

- Oui m'sieur.

- Bon garçon. Va jouer maintenant, mais je t'ai à l'œil.

Triss retint un rire et regarda le comte s'en aller avant de s'accroupir au niveau de King pour lui caresser la fourrure.

- Quelle autorité, monsieur le commandant pirate.

- Epargne-moi le sarcasme, Triss. Allez, allons au labyrinthe.

Et ils marchèrent un moment avant d'entrer dans les couloirs de hautes haies qui formaient le labyrinthe. Ils surprirent un couple qui avait choisi de s'isoler un peu et qui leur dirent d'aller voir ailleurs, avant d'arriver au centre. Ils s'assirent au bord de la fontaine qui y était installé et patientèrent.

- Comment se porte Ace suite à son opération ?

- Il s'en remet vite. Très vite. J'ai pas les souvenirs pour le confirmer mais Marco n'est pas surpris, donc, c'est que ce doit être quelque chose qu'il avait d'avant les mutations.

- Bon à savoir. C'était grave ?

- Ah ça, faut voir avec les médecins.

- Vous êtes très protecteurs les uns des autres, c'est beau.

- C'est ça qui m'a aidé à savoir que Marco n'était pas un inconnu quand il m'a retrouvé, amnésique, à Poviss. Ce sentiment si fort qu'il en était presque physique. Un truc qui me disait que je pouvais lui faire confiance et qu'il me ferait absolument confiance, quoiqu'il arrive. Ce sentiment que si ça pouvait le sauver, je me devais de mourir pour lui, parce qu'il en ferait de même pour moi.

Le feu d'artifice éclata enfin au-dessus de leur tête alors que King s'était roulé sur le dos à leurs pieds pour avoir des gratouilles sur le bide. Thatch se baissa pour jouer avec le félin, jusqu'à ce que le jeune comte n'arrive, faisant que les deux combattants retirèrent leur masque.

- Triss Merigold ! Je suis heureux d'enfin vous rencontrer, même si c'est dans d'aussi fâcheuse circonstance, mais je suis certain que nous aurons d'autres occasions de discuter. J'aimerais vous montrer mes formules alchimiques…

- On n'a pas le temps pour ça, on vous suit très cher comte, coupa Thatch en se levant, le Haki en alerte.

- On a encore du temps ? se renseigna Triss en prenant le masque d'oiseau.

- Assez, oui.

- Bien, comte Vegelbud, mettez ce masque et donnez le vôtre à mon camarade ici présent.

Thatch arbora le masque de panthère pendant que le comte mettait celui d'oiseau.

- On part devant, tu nous laisses un peu d'avance avant de nous rejoindre ? demanda la magicienne au vampire.

- Aucun souci. Je vais attendre notre comité d'accueil.

- Des chevaux scellés nous attendent à l'écurie, informa le jeune comte.

- Eh bien on se retrouve là-bas.

Donc, le vampire se rassit.

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King se redressa en baillant et s'étira voluptueusement avant de regarder le vampire.

- Oui, je pense aussi qu'on leur a laissé assez d'avance. On peut rentrer, annonça le pirate.

Et le duo se mit en route. En chemin, ils rencontrèrent une femme qui se jeta sur lui en le prenant pour le jeune comte. Alors, là, Thatch se posa des questions sur la stupidité des gens, surtout quand il faisait deux mètres avec une carrure solide et des longs cheveux de cuivre sombre, là où le nobliau était petit et blond aux cheveux courts.

- Ah ! Vous voilà ! Vous deviez me montrer quelque chose !

- En d'autres circonstances, je vous aurais montré tout ce que vous voulez, ma chère madame, mais là, je suis pressé.

Malheureusement, vu qu'ils étaient à un croisement dans le labyrinthe, il s'avéra que le vampire était à présent encerclé par des membres des chasseurs de sorcières qui s'étaient fait passer pour des invités.

- Albert Vegelbud ? interrogea l'un d'eux.

- Reculez mademoiselle, demanda un autre.

Perplexe, la femme recula contre une haie, laissant les trois hommes devant le vampire. L'un d'eux s'avança.

- Nous n'avons pas d'égard pour la noblesse, monsieur le comte. Si vous résistez, vous le regretterez.

- J'en doute. Et vous savez pourquoi ?

Schlak

L'homme hoqueta et du sang coula de ses lèvres. Dans son dos, quatre longues griffes venaient de jaillir, gouttant lentement de sang sur le sol herbeux.

- Le souci, messieurs, c'est que vous m'avez pris pour une proie, alors que je suis un prédateur.

Il retira brutalement ses griffes des entrailles du moribond qui s'effondra sur le sol pour finir de se vider de son sang. Thatch porta sa main à sa bouche et lécha le liquide qui s'attardait dessus.

- Tuez-le !

Ou peut-être pas.

Le sang vola tout autour. Ce n'est pas parce qu'en général, il se sentait plus à l'aise avec une épée qu'il n'était pas dangereux pour autant à mains nues, même sans compter ses griffes. Il était un commandant pirate, son titre, il l'avait gagné à la sueur de son front et avec le sang de ses veines.

Quand il rejoignit Triss quelques minutes plus tard, cependant, il savait que Marco aurait sa tête. Il avait sali le kimono. Son frère lui ferait payer. Triss et Albert préparaient des chevaux sous le regard de la mère.

- On commençait à s'inquiéter, lui dit la comtesse.

- Un léger contretemps, pas vrai King ?

Le félin lui jeta un regard avant de retourner à sa toilette. Triss eu un petit geste du pouce près de sa bouche et comprenant le message, le vampire s'essuya discrètement les lèvres en se détournant.

- Des chasseurs de sorcières ? Ils vous ont suivi ? Demanda la mère.

- Nan. Par contre, mon frère va mettre ma tête sur une pique pour avoir taché le vêtement. Ah et il faudra faire un gros nettoyage de votre labyrinthe.

- Ne vous en faîtes pas pour ça. Partez vite, je me charge du reste de la diversion.

Et elle serra l'épaule de son fils avant de partir. Le vampire la regarda s'éloigner un instant avant de rejoindre la magicienne.

- Alors ?

- On peut partir. Ingrid m'a donné l'argent. C'est… une grosse somme. Une très grosse somme, même.

- Assez pour le navire ?

- Largement assez.

- Très bien.

Thatch enfourcha le troisième cheval.

- Demain soir ? Ou plutôt devrais-je dire ce soir, puisqu'il doit être minuit passé.

- C'est bon pour moi, je ferais passer le mot aux mages, dit la magicienne avant de se mettre sur la selle. Merci encore pour m'avoir accompagné.

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Ace descendit dans la taverne en chemise et salua Zoltan et Geralt qui préparaient le sauvetage de Jaskier.

- Mandos a laissé des pièges pour faciliter les choses, leur dit le D. en se prenant un siège à la même table. D'ailleurs, notre poussin est parti en balade ?

- Il a dit qu'il devait faire deux courses.

Anaïs descendit à son tour avec Kali, l'air ensommeillé.

- Une raison pour veiller ? se renseigna le Chat Noir.

- J'ai voulu me tester, voir où j'en étais dans mes connaissances de la langue, avoua la petite.

- Quand je suis allée la lever, elle lisait Wagahai wa neko de aru, répondit l'elfe noir. On peut m'expliquer pourquoi Thatch fait un boucan de tous les diables juste sous ma fenêtre ?

- Il a tâché le kimono. Quant à toi, miss, tu vises trop haut.

- C'est quel genre d'ouvrage ton truc imprononçable ? se renseigna Zoltan.

- Je suis un chat ?

- On le sait, mais ça n'a aucun rapport.

- Non, c'est la traduction du titre, Zoltan. Le livre se nomme Je suis un chat. C'est écrit par le défunt Soseki Natsume, un grand auteur. Ce livre, c'est… une critique de la société moderne justifiée par le regard du narrateur qui est un chat. Pour une future reine, je peux comprendre. Même si le cadre de référence est différent, certains points peuvent correspondre, mais la méthode d'écriture est un peu trop complexe pour toi, Anaïs. Sans compter que pour l'instant, tu ne connais que la moitié des kanji de base.

- T'as saisi quelque chose ? demanda Zoltan au Loup Blanc.

Le silence de Geralt fut la seule réponse.

- On a trois alphabets. Un de base, un autre pour les mots qu'on a piqué aux autres langues, et enfin, un avec des idéogrammes… que l'on apprend tout au long de notre vie tellement il est sans fin. Et c'est ce dernier qui porte le nom de kanji. Plus clair, yoi ? traduisit Marco en revenant avec Hugin sur l'épaule et un paquet en main.

- Mon petit-frère a des ennuis ? demanda sombrement Kali.

- Thatch va rester ici, de toute façon. On va commencer à se mettre en place pour l'évacuation de ce soir, nous. Anaïs, tes affaires sont prêtes, yoi ?

La demoiselle regarda Ace avec des yeux tristes. En soupirant, il calla Déa dans un bras et lui prit la main.

- Ce n'est que temporaire, le temps que Marco fasse l'aller et retour, Hime-chan. On se reverra très vite. Tu as ma parole, assura le mutant à son Enfant Surprise.

- Je vais chercher mon sac.

Et elle remonta dans sa chambre.

- Je pars sécuriser le navire avec la demoiselle, yoi. Ace, tu te charges que personne ne vienne fouiner du côté du chemin de sortie. Kali. Trouve Mandos, yoi.

L'elfe hocha la tête et quitta la taverne.

- Donc, les mages s'en vont ce soir ? se fit confirmer Zoltan.

- Oui, et ça sera loin d'être une partie de plaisir pour les membres de la race ancienne qui resteront derrière, puisque les chasseurs n'auront plus rien à se mettre sous la dent.

- Je vais voir si Triss est prête, annonça Geralt en se levant.

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Kali passa un angle de rue et accéléra le pas en sentant Mandos. Bientôt, elle le vit et son langage corporel le disait méfiant et mécontent.

- Un problème a voulu me parler. Dijkstra est un peu trop bien informé à mon goût sur l'opération d'Ace que j'ai effectuée. Navré d'avoir inquiété mais il ne prenait pas non à une invitation pour discuter dans un bain … brrr …

Elle plissa des yeux et, sans un mot, marcha à grand pas vers les bains de Novigrad. Elle allait donner de quoi faire aux Chasseurs de Sorcières ! Cela ferait peut-être une assez bonne diversion pour les détourner de la fuite des mages de la ville. On ne touchait pas à son petit-frère. Déjà, si elle tenait ceux qui avait brisé l'enfance du wedd, elle en ferait un massacre, mais si Dijkstra s'y mettait, là, ça n'allait pas.

- Tu comptes faire quoi, Kali ?

- On ne touche pas, on ne menace pas, on ne s'en prend pas aux miens ! cracha l'elfe.

Et elle sauta du haut de la pente qui menait à la placette et atterrit avec assez de force pour faire se déchausser une partie du sol. Elle se releva, décrocha une tête réduite de sa ceinture et alla se planter devant la porte des bains. Tout contre le bois, elle posa la tête avant de s'entailler le doigt et de faire une croix sur la porte, scellant les deux battants par magie, avant de se pencher sur la tête réduite. Elle la décala juste assez pour faire un cercle sur le sol et quelques caractères de sanskrit. Elle cracha ensuite sur la tête qui s'enfonça dans le sol comme si elle en avait toujours fait partie, luisant tout de même du venin qu'elle venait d'éjecter. Elle leva une main et baissa un à un ses doigts. Les hurlements de l'intérieur des bains se firent entendre au dernier doigt baissé. Satisfaite, elle se releva et épousseta ses mains.

- Essaye de sortir et de nettoyer la réputation purulente de tes maudits bains, Dijkstra.

Satisfaite, elle retourna vers Mandos, les mains sur les hanches. Mandos avait un grand sourire réjouit. Il finit par pointer du pouce la rue derrière lui.

- On y va ? Je pense que l'on a encore des petites choses à faire pour occuper les chasseurs ce soir

- Allons jouer, petit-frère.

Sa langue darda un instant entre ses lèvres alors que des idées plus sanglantes les unes que les autres lui passaient par le crâne. Si elle s'écoutait, elle aurait tué l'ex-espion Redanien. Mais ils avaient encore besoin de lui.

- Allons jouer, grande-sœur.

La brune sourit affectueusement au jeune Aen et lui présenta la tête de Dethmold. Ils avaient du pain sur la planche.

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Geralt avait fait le tour du quartier où Triss logeait, s'assurant qu'il n'y ait aucun chasseur de sorcières. Et bien heureusement qu'il avait encore en mémoire la traque de la Salamandre et les opérations discrètes que cela avait demandé de sa part, parce que sinon, il se serait fait repérer. Heureusement aussi qu'en tant que tueur de monstre, il avait l'habitude d'attendre patiemment, sans bouger, peu importe que la position soit ou non confortable. D'une cachette, il les avait espionnés. Apparemment, ce groupe avait l'intention de prendre Triss en filature pour qu'elle les mène aux autres mages. Vers midi, Thatch, invisible, passa en coup de vent pour lui donner un nouveau laissez-passer. Bedlam avait averti le vampire de changements imposés par le Feu Éternel qui exigeait à présent un document en plus pour prouver qu'on n'était pas un mage. Comme si un bout de papier pouvait dire la vérité sur les occupations des gens derrière les portes closes.

En début d'après-midi le ciel commença à s'obscurcir, puis l'orage éclata. Et enfin, la pluie. Peu après, un soldat de la garde du temple vint chercher les chasseurs, leur parlant de mages qui faisaient des siennes à l'autre bout de Novigrad. Avec beaucoup de destructions et quelques chasseurs morts, déjà. Même si l'hésitation était claire, les hommes qui faisaient le pied de grue devant le refuge de Triss choisirent d'aller porter secours à leurs collègues, laissant la voie toute ouverte au Loup Blanc. Il sortit hors de sa cachette et se précipita chez Triss. Il l'entendait se disputer avec ses logeurs à l'étage de la bicoque. Il grimpa rapidement les escaliers pour arriver au moment où le couple que laissait Triss vivre sous leur toit exigeait un plus gros paiement de la part de la magicienne. Son collier. Avant que Geralt ne réagisse, surtout en voyant la vieille femme sur le point de l'arracher du cou de la magicienne, Triss le détacha d'elle-même et le lui donna. La satisfaction et la cupidité étaient claires sur le visage de la logeuse quand elle empocha le bijou.

- Filez ! Ouste !

Triss prit le bras de Geralt et l'embarqua avec elle.

- Tu veux que je le récupère ? proposa le mutant.

- Non. Leur comportement…. je sais, c'est indigne. Mais ils méritaient ce collier. Ils ont risqué gros en m'hébergeant.

- La ville grouille de chasseurs qui sont en train de courir après Kali et Mandos. C'est l'unique raison qui fait que les chasseurs qui faisaient le pied de grue devant ta porte soient partis. J'ai appris que c'était un boucher qui t'avait dénoncé. Après qu'ils lui aient coupé deux doigts.

- Quelqu'un a dû vendre la mèche. Nous étions pourtant parés et prêts à partir ce soir. Et voilà qu'ils nous prennent de court. Ils ont bouclé toutes les issues, posté des gardes à chaque carrefour, et ce, en une journée. Puis, ils ont commencé à fouiller la ville, rue par rue, maison par maison.

- Je sais, ils sont passés au Thym et Romarin, mais ils ont loupé tout le monde, puisqu'il n'y avait que Zoltan et moi là-bas. Ils ont eu un vague intérêt pour Uma, mais sans plus. Il y a eu des victimes ?

- Quiconque semblant louche. Généralement, des petites gens munis d'une patte de lapin ou d'un fer à cheval. C'est un miracle qu'ils n'aient pas réussi à tomber sur les mages.

Elle regarda la tête réduite dans sa main, clairement faite par l'elfe noir locale.

- Ida a bien tort de remettre en doute et dénigrer les capacités de Kali. Sans ces têtes, les chasseurs auraient déjà fait irruption chez moi et chez bien d'autres mages. Quiconque ayant une de ses têtes réduites en est protégé.

- La magie clairement différente de Kali sert très bien. Qu'est-ce qu'il reste à faire ?

La magicienne s'arrêta dans l'entrée de la bicoque, en bas des marches et se tourna vers Geralt en se grattant ses cheveux noisette.

- Tout part à vau-l'eau, Geralt. Je ne sais même pas par quoi commencer. Il faut réunir les mages sur les quais au plus vite et les faire embarquer… Mais on en a deux qui manquent à l'appel. Berthold et Anisse. Ils n'ont toujours pas rallié le point de rendez-vous.

- Qui sont-ils ?

- Un jeune couple installé dans le quartier de Dornal. Lui est alchimiste, elle, elle a fait ses classes à Aretuza. Je crains que les gens qui les hébergent ne les aient dénoncés… en comparaison, je n'étais pas si mal lotie.

- Marco sécurise les quais et Ace prend le point de rendez-vous, mais j'ignore où il est.

- C'est le Martin-Pêcheur. Ses caves abritent un passage qui mène aux égouts, lesquels permettent de rallier les quais.

Le Loup Blanc hocha la tête.

- Les égouts de Novigrad n'auront pas de garde, mais ça ne sera pas sans danger. Deux sorceleurs ne seront pas de trop pour nettoyer le passage.

- Peut-on confier leur sécurité à tous à Ace, le temps qu'on puisse sauver le couple ? Ne me dis pas oui parce que vous êtes amis. As-tu foi en lui pour lui remettre la sécurité de tous les mages le temps qu'on aille chercher les retardataires ?

- J'ai foi en lui. Sans compter qu'on a toujours une diversion dans la ville. Ils n'auront pas la possibilité de faire une attaque massive contre un groupe de mages, pas quand on a Mandos et Kali qui font équipe pour les rendre chèvres.

- Alors, je lui fais confiance aussi. Allons-y, allons les chercher, mais soyons discrets.

Triss jaillit de la maison, Geralt sur ses talons.

- Je croyais que les têtes avaient permis aux mages de se cacher, pointa Geralt alors qu'ils parcouraient la rue à pas de loup.

- C'est le cas. Dans la condition où on ait bien voulu en prendre une. Chose que quelques-uns n'ont pas voulu faire. Nos deux tourtereaux font partie du nombre.

Ils s'arrêtèrent à un angle de rue et virent une patrouille filée en direction d'un raffut mêlant croassements de corbeaux, brament de cerf et des sifflements d'un serpent bien trop gros pour qu'on puisse les percevoir aussi clairement. A cela, on avait des hurlements de peur et de douleur qui résonnaient en réponse. Et les rues semblaient plus sombres, aussi, avec plus d'ombres et même de la brume qui rampait sur le pavement.

Ils arrivèrent bien vite à la planque du couple et une fois dedans, ils réalisèrent qu'ils étaient là au bon moment, puisque le logeur parlait clairement "d'un mage et sa catin" à des gens qui, d'après le Haki, avaient de l'expérience en combat. Ils accélèrent le pas dans les escaliers pour tomber sur deux chasseurs de sorcières qui s'apprêtaient à attaquer le couple. Ils ne s'attendaient certainement pas à un sorceleur qui les attaque dans le dos.

Mais malgré ce qu'il venait de se passer, ils comprirent bien vite pourquoi ils étaient en retard au rendez-vous : l'homme avait la frousse en dépit des assurances de son épouse.

- Anisse, tu as vu ce qu'il se passe dehors ? On se croirait le jour du jugement dernier, pointa l'alchimiste à sa femme. Jamais nous n'arriverons au port, on va se faire massacrer !

Geralt n'avait pas envie de perdre du temps dans une discussion inutile.

- On part, maintenant.

Et Axii fit son travail. Désormais, suivre le sorceleur était une bonne idée pour l'alchimiste. Ou plutôt, sa seule idée jusqu'à ce qu'il subisse un choc ou que l'effet ne s'estompe. Les deux elfes faisaient un travail formidable, on n'allait pas les faire s'épuiser plus. Surtout qu'Ace lui avait dit que plus Kali faisait de la magie, plus elle risquait de devenir dangereuse et incontrôlable. Au point de devenir une créature à abattre.

Ils virent sur le chemin que certains mages continuer de fuir, grossissant le groupe qui courait déjà dans les rues. Pour d'autres, il était déjà trop tard, leur sang taché le pavement.

Mais dans les abords du Martin-Pêcheur, c'étaient des corps de chasseurs de sorcières et des gardes du temple qui parsemaient les rues. Tous ayant apparemment goûté à des lames. De sorceleur pour certains. L'explication leur vint quand ils notèrent qu'Ace était carrément perché sur le toit de l'établissement, le glaive au clair. Il siffla en les voyants et leur fit un grand geste pour les inviter à se dépêcher.

- Thatch vient de ramener un autre groupe, leur dit le Chat Noir en sautant du toit pour les rejoindre. Dépêchez-vous.

Dans l'auberge, le tenant leur ouvrit une porte et leur fit signe de se dépêcher. Dedans, Triss ouvrit un passage secret derrière une armoire pour rejoindre les caves. Mages, savants, alchimistes, guérisseurs… tous. Ils étaient là, nombreux, à attendre, empli de désespoir. Et pour compléter le décor, on avait la voix sinueuse de Dijkstra qui faisait le tour des mages et magiciennes effrayés pour les réconforter. Ce qui était en soi très préoccupant. Tout acte bienveillant de la part de Sigismund Dijkstra était suspect. Même sa peau rouge et irritée pouvait être une ruse. Pourquoi d'ailleurs avait-il une mine pareille ?

- T'as pris un bain d'acide pour avoir une gueule pareil, Sigi-chan ? interpella Thatch.

- Oh non, une âme généreuse a voulu m'aider à améliorer mon teint et ceux de mes clients en ajoutant un ingrédient secret dans l'eau des bains, répondit l'homme. Seulement, cette personne ne pensait pas que le venin de serpent n'est pas très bon pour la peau.

Ace eu un sourire qui disait tout de sa satisfaction. Sourire qui n'échappa pas à Reuven, même s'il ne fit aucun commentaire.

- Je te rassure, ça ne change pas grand chose. Pour être aussi moche, tu as dû en connaître des inquiétudes, commenta Geralt avec sa froideur habituelle.

- Non, moi, je suis né hideux.

- Tu fuis pour le Kovir, toi aussi ? se renseigna le D.

Si c'était le cas, hors de question qu'Anaïs parte là-bas. Si elle accompagnait Marco, c'était pour brouiller les pistes, la mettre à l'abri. Pas la mettre à portée des mains graisseuses de ce porc.

- Non, mais j'aide les autres à le faire. Vous connaissez mon bon cœur, répondit l'ancien maître espion.

Il eut droit à trois regards dubitatifs.

- Et tu choisis de t'émouvoir aujourd'hui alors qu'on brûle des mages depuis des mois ?

- A cette échelle, c'est très récent. Par ailleurs, je suis en quête d'amis à Kovir. En particulier dans l'entourage du roi Tancred.

- Ah la politique…. soupira Ace alors que Geralt préférait laisser l'espion en plan.

Le Loup Blanc préféra laisser les pirates tenir le crachoir au Redanien pendant qu'il marchait entre les mages et magiciennes. C'est là qu'il nota une silhouette de femme, une rebouteuse en apparence. En s'avançant un peu plus, il reconnut Keira qui s'était assise sur une caisse de la cave, perdue dans ses pensées. Apparemment, elle ferait partie des évacués.

L'attention de Geralt fut détournée par Triss qui avait décidé de faire un discours.

- Il a fallu attendre longtemps avant de fuir, disait-elle du haut de plusieurs caisses empilées pour être vue de tous. Il a fallu s'assurer que le Kovir nous accueillait, réunir l'argent pour louer un bateau. Dieu merci, un capitaine de confiance pour celui-ci s'est désigné de lui-même en la personne du docteur Marco. Mais les faits sont là. Nous avons trop attendu. L'heure n'est plus aux hésitations. Nous quittons Novigrad aujourd'hui.

- C'est de la folie, les chasseurs sont partout ! Intervint une magicienne.

- Le port est sécurisé par Marco pendant que les sorceleurs dégageront la voie pour nous. Thatch couvrira nos arrières, s'il le veut bien.

Le vampire hocha la tête. Quiconque chercherait à suivre les mages dans les égouts auraient une vilaine surprise.

- Ils nous prendront quand même, dit un mage. Vous verrez. Ils vont nous prendre et nous tuer.

- Peut-être. Auquel cas, nous mourrons dignement, l'arme à la main. Pas liés à un poteau à crier grâce, insista Triss.

Ace regarda Triss qui hocha la tête et lui laissa la place.

- Tout est organisé pour que tout le monde arrive à bon port. Suivez nos instructions et tout ira bien, dit d'office le D.

- Ah oui, si c'est la barge qui écorche les gens qui dit ça, on peut avoir confiance, remarqua le mage.

- Mais mon gros, si t'es pas content, t'as qu'à rester et crever comme un chien. Personnellement, je pense que d'une on est bien gentil de prendre de notre temps et le risque qui va avec en vous aidant à fuir, alors qu'on a nos propres priorités. Merde ! Je vais rester sur le quai à vous regarder partir avec mon propre époux à la barre ! Et second point, je sais pas pour vous, mais au lieu d'attendre la mort, il vaut mieux comme, l'a dit Triss, se battre et tomber au combat. Essayer ça, plutôt que rester assis à se faire ramasser comme des radis. Ne croyez pas que c'est parce que vous ne fuirez pas que les Chasseurs de Sorcières seront plus clément. Maintenant, Geralt et moi, on va entrer en premier dans les égouts. Quand la voie sera libre, on vous fera signe pour avancer. Pas un mot, durant le trajet. Que ce soit pour rejoindre le quai que sur le navire. Vos vies dépendent de nous à présent.

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Kali avait apprécié faire la diversion. Jouer avec ces racistes notoires, laisser leur corps brisé se vider de leur sang sur le pavé. Mais là où elle serpentait sous sa forme grandiose d'immense serpent à plume, elle laissait de la magie dans les pierres. Elle laissait son venin. Une promesse de mort pour tous ceux qui tenteraient d'attaquer la magie, les non-humains et les femmes. Mais aussi un moyen de conserver une oreille et un œil sur la citée. Cependant, elle le savait. Elle utilisait bien trop sa magie. Elle tremblait et luttait pour conserver sa forme de serpent. Profitant du premier bâtiment à l'abandon qu'elle trouva sur sa route, elle s'engouffra dedans sans même avertir Mandos. Elle se glissa dans la cave avant de se rouler en boule dans un coin. Là, elle perdit sa forme serpentine pour une apparence plus classique. Les larmes commencèrent à couler de ses joues sous la douleur alors qu'elle gisait là, immobile et incapable de bouger plus, dans un nid de ses propres cheveux neigeux. Ses yeux ne voyaient plus rien, mais elle sentait les crocs qui avaient remplacé ses dents et les immenses griffes à ses mains. Le pire, c'était son corps, son squelette. Il se réarangeait sous sa peau, cherchant à lui faire prendre une posture quadrupède.

Elle eut un gémissement de douleur, incapable de produire un son plus cohérent dans l'état actuelle de sa bouche. Bon sang, ses crocs étaient si immenses qu'ils dépassaient de ses lèvres.

Elle sentit de la magie venir vers elle, comme un animal d'énergie approchant prudemment un animal blessé.

" Shiva … je me charge du reste. Rentre, ne te mets pas en danger." lui dit la voix de Mandos.

Son bras trembla mais rien de plus.

C'était un peu trop tard pour ça. Elle était allée trop loin. Bien trop loin.

Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était laisser la magie se diffuser et respirer calmement. Elle en aurait pour deux jours, à ce stade. Si ce n'est plus. Plus elle allait loin derrière la limite, plus il était dur d'en revenir, si elle y arrivait.

Elle ne pouvait qu'attendre, paralysée, et sans défense.

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Quand Ace rentra avec Geralt et Thatch, ce fut pour voir Mandos parler tout seul pendant que Zoltan, pas plus dérangé que ça, finissait de remettre de l'ordre suite à la fouille des Chasseurs de sorcières.

- Ils ont fui ? devina le nain.

- Oui, dit simplement Geralt.

- Doudou a renvoyé Iro. Le transfert se fera demain matin.

En soupirant, Thatch alla s'asseoir.

- Une fois qu'on a le fin mot de Jaskier, on mettra les voiles pour Skellige, dit le vampire. On pourra te laisser Uma, Zoltan ? On t'en débarrassera s'il s'avère ne pas être utile pour retrouver les jeunes.

- C'est la curiosité locale, donc, il me ramène plus de monde. Il est assez calme, pas très demandant. Aucun souci, assura le nain. Tu cherches quelque chose, Ace ?

En effet, le mutant regardait autour, cherchant même avec son Haki.

- Mandos. Où est Kali ?

- … je ne sais pas … J'ai senti qu'elle commençait à être à sa limite. Je lui ai envoyé un message lui disant de rentrer. Mais, en arrivant, elle n'était pas là. J'ai envoyé Hugin la trouver. Je n'ai pas sa Vivre Card.

- J'ai la sienne. J'y vais.

Et il remit sa capuche sur son crâne. Si Kali n'était pas là, c'est qu'elle n'était pas apte à se déplacer. Le tout était d'espérer qu'elle n'ait pas perdu l'esprit.

Il se mit en marche, sortant de sa sacoche la Vivre Card de sa nakama. On hurlait toujours en ville. Impossible de savoir si c'était encore sous l'effet de la diversion du duo, ou si c'était Kali qui faisait un charnier. Il passa par les toits, pour aller plus vite, continuant de suivre les mouvements du papier dans la paume de sa main. Elle était distordue, mais pas abîmée.

Il trouva une maison à l'abandon que lui pointait le bout de papier dans sa main. Il testa les tuiles du pied et sentit les poutres pourries craquer sous son poids. Il y donna un bon coup de pied, et un trou se forma dans un gros fracas. Souplement, il passa au travers et traversa même le plancher du palier pour finir sur le cul, sur le sol de pierre et de poussière du rez-de-chaussée.

- Kali ?!

Un faible gémissement lui parvint de la cave grande-ouverte. Sans réfléchir plus, Ace s'y engouffra. En voyant sa meilleure amie ainsi, il se sentit serrer les dents. Rien ne pouvait masquer les marques de douleurs sur le visage et le corps de l'elfe noir.

- /Hey, Kali… tu reconnais ma voix ? Une fois pour oui et deux pour non, d'acc ?/

Un faible gémissement lui répondit.

- /Je peux approcher ?/

Encore un.

- /Te déplacer ?/

Deux cette fois. Ace soupira et regarda autour de lui. Où était donc le krebin ?

- /Je reviens./

Ace sortit au pas de course de la cave et mit la tête dans la rue. Il poussa un puissant sifflement qui attira le corbeau qui se percha sur le poignet du mutant.

- Ça va être difficile, je m'en doute, mais tu peux faire comprendre à Mandos et Thatch que j'ai trouvé Kali, mais qu'on ne rentrera pas immédiatement ? Tu penses pouvoir transmettre le message ?

L'oiseau croassa et s'envola.

Le D. revint dans la cave et s'assit à côté de l'elfe quasi méconnaissable. Doucement, il lui prit une main en prenant garde à ne pas accrocher ses gants avec les griffes.

- /Je vais rester avec toi. D'accord ?/

La main eut un spasme mais c'est tout.

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Ace ne béni jamais assez le Haki quand Thatch vint lui ouvrir la porte. Le logia avait enroulé Kali dans sa cape pour masquer le plus gros des changements avant de la prendre dans ses bras. Traverser Novigrad comme ça avait été tout sauf une partie de plaisir. Conservant son amie dans la cape bien contre lui, le pirate se glissa dans l'ouverture.

- Je peux aider ? demanda Zoltan.

- Accélérer le temps, peut-être ? Rien, mais merci Zoltan, soupira avec lassitude le mutant. J'vais la coucher dans ma chambre, je vais la veiller cette nuit.

Et il escalada les marches. Lentement. Il sentait les larmes de son amie contre sa gorge alors que sous la cape, elle avait sa tête contre son cou. Elle souffrait assez. Lui infliger plus de douleur pour arriver plus vite en haut était inutile. Chaque pas était calculé pour ne pas la secouer. Il n'accorda aucun regard à Mandos quand il le croisa dans le couloir. Enfin, jusqu'à ce qu'il arrive devant la porte fermée de sa chambre. Et une poignée à bouton. Le genre que Iro ne pouvait pas ouvrir.

- Tu peux m'aider, s'il te plaît ?

Évitant de les toucher, Mandos se glissa entre eux et le mur pour arriver à la porte pour ouvrir la porte.

- Besoin de quelque chose … ?

Ace entra et s'avança vers le lit.

- Ouvre les couvertures, s'il te plaît.

Mandos s'exécuta et tout doucement, le pirate déposa sa camarade dans le lit, toujours dans la cape.

- Merci. Va te coucher, je te prie.

- Si tu as besoin … tu sais où me trouver.

Et l'elfe quitta la chambre. Le D. soupira et murmura un merci qui tomba dans le vent. Lentement, il défit la cape pour libérer sa nakama de sa cachette. Il remonta la couverture sur elle. Il s'absenta juste pour aller chercher Iro, avant de s'asseoir sur le lit à côté de l'elfe. Il lui reprit sa main griffue avec précaution et la lui serra. Toute la nuit. La Voie lui avait donné l'habitude des veillées. Ce ne serait qu'une nuit sans dormir en plus dans une liste déjà longue et qui continuerait de s'allonger dans le futur.

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Avec le lever du soleil, Thatch et Geralt étaient prêts. Zoltan était déjà sur les lieux de la future embuscade. Ace resterait ici pour veiller sur Kali, le temps qu'elle se remette. Pour avoir déjà vu les déformations que cela causé chez l'elfe, le vampire pouvait comprendre que le Chat Noir veuille la garder à l'œil.

- On va chercher le barde. Tu viens avec nous ou tu gardes le fort ? Demanda Thatch à Mandos.

- Gretka est avec Priscilla. Et Ace veille sur Kali. Je pense que je serais plus utile avec la récupération de Jaskier qu'à rester là. Et puis, la brigade fantôme veille au grain avec Rouge à la tête.

- Si y'a bien une Portgas que je veux pas me mettre à dos, c'est bien elle, frissonna le vampire. Ah et j'y pense, cherche pas Swift. Il accompagne Marco, Déa et Anaïs pour l'aller-retour au Kovir.

- En route, pressa Geralt.

Il sortit le premier et grimpa sur Ablette. Thatch suivit le mouvement avec Mandos. Duke, Ganesh et Shinigami les regardèrent avec une certaine curiosité, mais restèrent sagement à leur place alors que ces messieurs, avec leur dose matinale de testostérone, étaient prêts pour la bagarre. Chose qui risquait fortement d'arriver avant qu'ils ne quittent Novigrad. La magie lâchée la veille durant la diversion laissait planer une atmosphère lourde et froide d'un orage hivernale. Et sachant que Mandos était impliqué, on devait avoir quelques spectres dans les rues. Dans un sens, Geralt aurait bien voulu maudire le jeune elfe, mais de l'autre, le pauvre était scellé, il ne pouvait pas lui en vouloir si les choses dérapaient. Surtout que le mutant s'était fait bien plus de soucis pour la santé du jeune, plus qu'autre chose. Avec Marco parti, il n'y avait plus que Mandos qui avait des connaissances médicales. Kali était plus spécialisé dans la mort que dans les soins. Quant à lui-même et Ace… ils avaient les élixirs, donc, outre les connaissances basiques sur les venins, certaines infections… bref, le genre de chose pouvant être transmise par les monstres, ils n'étaient pas des plus utiles.

Hors de la ville, les chevaux prirent de la vitesse, cherchant le point où Zoltan avait prévu de faire l'embuscade. Un matin gris se levait sur la région. Rien de bien encourageant. Mais il fallait faire avec.

Ils trouvèrent Zoltan qui faisait le guet derrière un muret de brique ocre à moitié en ruine. La route, que le convoi devait emprunter pour transférer Jaskier, passait juste en contrebas.

- Tout le monde est à sa place ? Demanda Geralt.

- Ouais, confirma le nain avec sa bonne vieille hache dans le dos. Dès qu'on les aperçoit, on bloque la route, et si besoin, on tronçonne le détachement. Et…

- Et ? demanda Thatch en détachant le regard de la route pour regarder le nain.

- Mmmmh… c'est un plan extra, vous savez… et j'suis toujours content de rendre service… Surtout quand il s'agit de fracasser du dévot à la mord-moi-l'noeud.

- Bah il est très bien le plan, qu'est-ce qu'il va pas ? Mandos a même laissé quelques surprises pour l'escorte !

- Des surprises très… magiques pour les pauvres chasseurs de sorcières. J'espère que Jaskier ne se plaindra pas de la boue ! ricana Mandos en finissant de préparer ses flèches.

- C'est pas ça. C'est que je me disais que vu qu'on a un doppler, il aurait été plus simple de lui demander de relâcher Jaskier, non ? pointa Zoltan.

- Et voir Doudou finir sur le bûcher comme Chatelle ? lui dit très simplement Thatch.

- Bien trop risqué, confirma Geralt. Imagine un peu. Menge disparaît et il refait brusquement surface avec une balafre en plus pour demander la libération de Jaskier.

- Vu comme ça, vous avez pas tort, leur accorda le nain.

- Shizukani, réclama Thatch.

Si on ne l'avait pas saisi, le doigt qu'il leva confirmait qu'il réclamait le silence. Il leva le nez en humant l'air. Un parfum de femme familier vint leur chatouiller les narines. Priscilla ? Que faisait-elle ici ? La blonde apparut entre les buissons, nerveuse.

- Qu'est-ce que tu fabriques ici ? demanda le vampire. Et Gretka ?

- Elle s'initie au théâtre avec Irina, répondit la blonde musicienne. Un enfant m'a apporté un message de Doudou disant quand partait le convoi. Et comme je n'en peux plus de rester chez moi à m'inquiéter pour Jaskier avec des fantômes qui parades à quelques pas de mes fenêtres… je me suis dit que je devrais plutôt vous rejoindre.

- N'est crainte, tu le reverras ton petit oiseau, rassura Zoltan. Espère seulement que…

- C'est moi qui fait les blagues salaces ici, Zoltan, pas toi, coupa le vampire.

- Et le pire, c'est que vous en êtes fier, nota Mandos.

- C'est ma marque de fabrique, pourquoi je m'en cacherais ?

- Retournez en ville, exigea le mutant en ignorant le side-show.

- Allez, Geralt, laisse-la rester, demanda le nain. Regarde-la, l'œil humide et tout… Comme Rex quand il avait la colique.

- Non, refusa le mutant. Si elle veut de la compagnie, qu'elle aille voir Portgas. On est bien trop nombreux déjà. Sans compter qu'on sait tous se battre. Retournez à Novigrad.

Pas le temps de dire quoique ce soit qu'un des potes de Zoltan dans la bande à Surin leur annonça que le convoi était en route.

- Trop tard pour qu'elle rentre, il faut qu'elle reste ici, dit Thatch.

Et il se percha sur le muret, une main sur son katana et devint immédiatement invisible pour ne pas trahir leur présence, pendant que Zoltan et Geralt filaient pour se rapprocher de la route.

En bas, les carrioles avançaient lentement, avec une escorte à pied des gardes du temple. En avant garde, deux chasseurs de sorcières. Trois diligences, comme pour induire en erreur quiconque voulant les attaquer.

C'est là qu'un arbre s'effondra sur l'un des cavaliers de têtes, sonnant le début de l'assaut.

- A l'aiiiiiiide !

Un cavalier qui avait tout compris, saisit Jaskier en travers de la selle pour prendre la fuite.

C'était sans compter sur Mandos, vigilant et attentif depuis les hauteurs avec un arc à la main, sur la selle de Khan. Les archers montés étaient une des spécialités de l'ex-brigade Vrihedd. Certainement un truc que Iorveth avait appris à son neveu. Le chasseur s'effondra de sa selle, avant que le jeune elfe n'attrape la longe de l'animal en fuite et parvienne à le calmer avant qu'il n'embarque Jaskier on ne savait où. En bas, quelques gardes du temple et chasseurs de sorcières avaient disparu dans un marécage sorti de nulle part qui avait déjà eu raison d'une des diligences. Les têtes finissaient de rouler, Thatch et Geralt faisant le plus gros du travail avec le bel appui des nains. Il fallut peu de temps pour récupérer les montures et rejoindre l'elfe. Et le barde ballotté et ligoté. Mais un peu trop bavard.

- Geralt ! Pourquoi est-ce qu'il faut que tu gâches tout, alors que j'allais faire la plus belle évasion du siècle ! protesta le barde quand il reconnut le Loup Blanc. Ah ! Thatch ! Mon ami ! Il y a bien longtemps !

- C'est ça, c'est ça… soupira le vampire en le soulevant de la selle. Je comprends pas pourquoi tout le monde s'obstine à dire qu'on se ressemble, toi et moi.

- Je doute que tu veuilles savoir, répondit Zoltan.

- Baratineur ? Coureur de jupon ? proposa Mandos qui avait tranché les cordes du barde.

- Tu vas vraiment me blesser, Mandos. Tu ferais pas ça à ton pauvre et malheureux oncle Thatch, n'est-ce pas ?

Geralt se massa le nez. Il commençait à avoir la migraine. Il devrait proposer à Ace de le relever pour veiller sur Kali pendant qu'elle était alitée. Au moins, l'elfe noire n'était pas causante, donc, un bon point pour son mal de tête. Et il sentit le mal prendre encore plus racine quand Priscilla vint les rejoindre en dévalant la pente au pas de course, manquant plus d'une fois de tomber. Le barde se retrouva néanmoins sans voix devant la présence de la blonde qui lui prit les épaules avec inquiétude.

- Tout va bien ? Je me suis fait un sang d'encre !

- Jaskier, sale fripouille ! taquina Zoltan en donnant des coups de coude à son ami. Remercie la donzelle de nous avoir lancés à tes trousses. Elle a insisté, insisté...

Jaskier bomba le torse, mais cela ne fut que de courte durée.

- Le Chat Noir veut ta peau, dit froidement Geralt.

Là, le barde sembla presque se liquéfier.

- Pas que je trouve ces discussions passionnantes mais il est temps de rentrer. Je n'ai pas envie d'être présent si des dh'oines à tendance pyromane trouvent leurs camarades morts, rappela à l'ordre Mandos.

- Très bonne idée. Je connais quelqu'un qui aimerait bien savoir où est son petit-frère et comment ses retrouvailles avec son époux ont pu finir en balade ! dit froidement Thatch en balançant le barde sur son épaule comme une poupée de chiffon.

- Zoltan… tenta Jaskier.

- Je veux rien savoir ! annonça le nain.

- Geralt…

Le regard du Loup Blanc disait clairement qu'il ne voulait pas être mêlé à cette histoire. Lui, il voulait retrouver Ciri dans l'immédiat. Rien de plus, rien de moins.

Et c'est donc avec un barde dans les poches qu'ils revinrent à Novigrad.