Hello tout le monde !
Alors, étant en vacance, je me suis décidée de publier un chapitre par jour le temps que Samy soit apte à pouvoir lancer sa propre fic. Pas beaucoup beaucoup de chapitres, mais assez pour vous faire passer le temps. Surtout que la fin de mois approche, donc, pour le coup, vous le verrez passer plus vite ce mois-ci.
Alors, nous y voici, la rencontre Ann-Luffy et la découverte de l'akuma no mi.
N'hésitez pas à me laisser vos retours.
Bises
A et dorénavant, l'italique sera consacré à la parole des morts, puisqu'ils seront récurrent dans l'histoire. Bisouuuus
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Anabela avait été laissée seule le temps de se doucher et changer, puisque Makino, la gentille jeune femme qui lui avait donné des vêtements, était redescendu dans son auberge. Cependant, la demoiselle regretta d'avoir pris autant de temps en arrivant dans la salle. Une troupe de bandits avaient envahi les lieux et l'un d'eux avait encore un tesson de bouteille en main. Vu sa proximité avec Shanks et le fait que celui-ci soit trempé d'alcool, le gars avait dû l'abattre sur le chapeau de paille du roux qui s'en faisait plus pour le plancher trempé que pour une possible blessure.
- Tu sais qui j'suis, enfoiré ? N'essaie pas de te foutre de moi en osant croire qu'une seule bouteille suffire pour assouvir ma soif... Regarde ça.
Et il brandit un avis de recherche avec sa sale trogne dessus.
- Ma tête vaut huit millions de berrys, considère-moi comme un invité de marque. Des insolents dans ton genre, j'en ai déjà tué cinquante-six, annonça fièrement le bandit.
- Non, Anabela, garde le silence, demanda l'apparition de Javier.
Pourtant, la tentation était forte.
- Surveille tes paroles la prochaine fois, continua le brigand. Même s'il est clair que bandits et pirates ne seront pas amenés à se retrouver de sitôt.
Shanks était déjà à terre à ramasser des morceaux de verres.
- Tout est de ma faute, Makino, tu as une serpillère ? Avec des enfants dans le coin, il vaut mieux qu'il n'y ait pas de morceaux de verres qui traînes.
- Laissez tomber, je vais m'en charger, lui dit avec panique la pauvre femme.
Voyant le manque d'attention qu'on lui portait, le chef bandit tira son épée... pour réaliser qu'il ne l'avait plus.
Cling
Tout le monde regarda au dehors avec la porte gardait grande ouverte par Anabela qui s'adossait à un des battant. Le sabre était dehors, sur la poussière du chemin.
- Je crois que vous avez perdu quelque chose, señor, pointa innocemment la brunette.
Elle conserva son air le plus angélique et innocent au possible.
- C'est toi qui as pris mon épée, petite sotte.
- Imposible, señor. Cela voudrait dire que vous ne méritez pas votre prime puisqu'une fillette de onze ans aurait réussi à vous voler votre arme. Après tout, ces cinquante-six morts, pour les avoir faits, il faut être assez bon pour ne pas se faire retirer son sabre par une enfant. Encore plus quand on est un jefe, señor.
Et elle offrit un grand sourire au bandit qui commençait à voir rouge.
- Elle a dû tomber pendant que vous marchiez.
L'homme était à deux doigts de continuer dans son accusation quand il remarqua que ses hommes l'observaient avec intensité. Et c'est là qu'il réalisa le piège. Oui, la petite lui avait volé son arme, mais s'il persistait, c'est son autorité et sa crédibilité qui en pâtirait et il risquerait d'avoir des soucis avec sa bande.
- On s'en va.
Les bandits firent demi-tour pour quitter le bar avec un regard noir pour les pirates. Le chef s'arrêta au niveau de la fillette qui les regarda sans détourner les yeux.
- Les monstres comme toi, ça rapporte gros sur le marché. Fais attention à toi.
- Gracias señor, je veillerais à le transmettre à mon oncle Pedro, qu'il fasse attention à moi, sourit innocemment Ann. Vous ne le connaissez peut-être pas, mais il est assez célèbre chez moi, en South Blue. Il était le bras droit de Javier la Araña, l'homme qui a volé le corps du Roi des Pirates.
Le bandit plissa les yeux et s'en alla.
Makino se précipita de derrière son bar une fois les bandits partis.
- Ça va capitaine ? se renseigna-t-elle. Il ne vous a pas loupé, vous n'êtes pas blessé ?
- J'ai la tête dure, ça va, merci.
Et il poussa un profond soupir en tremblant légèrement, comme pour faire redescendre la pression. Ce fut le signal pour lancer l'hilarité général, sauf le petit Luffy qui les engueula royalement.
- C'EST PAS LE MOMENT DE RIGOLER ! TU ETAIS RIDICULE ! POURQUOI TU LUI AS PAS TENU TÊTE, HEIN !? ILS AVAIENT BEAU ÊTRE PLUS NOMBREUX ET COSTAUDS, CE N'EST PAS UNE RAISON POUR SE FAIRE HUMILIER !
Shanks le regarda d'un air perplexe avant de sourire alors qu'il retirait des morceaux de verres de son chapeau. Il alla attraper Ann sous les bras et l'assit sur le bar à côté d'un denden mushi qui n'était pas là auparavant.
- Je comprends ce que tu peux ressentir, Luffy. Mais ce n'est pas la peine de s'énerver pour un peu d'alcool renversé. Et toi, demoiselle, qui t'as appris ce tour ?
- Tío Javier, répondit Ann.
- Je ne suis pas surpris, venant de ce que j'ai entendu comme rumeur sur lui.
Il lui prit délicatement le visage dans une main et l'inclina pour mieux voir la blessure alors que Makino allait chercher la trousse de premier soin.
- Faudra que tu nous expliques ce qu'il s'est passé... et tu vas où comme ça, Luffy ?
Le petit gars était en train de s'en aller en grommelant. Shanks se pencha pour lui attraper le poignet, mais ça n'arrêta pas l'enfant.
- Me touche pas ! La lâcheté, c'est contagieux, qu'il dit Jiji.
Et il continua à partir. Sauf que son poignet resta derrière lui, dans la main de Shanks et son bras s'étira encore et encore au-delà du physiquement possible.
Panique à bord, que ce soit chez les pirates et le gosse.
- IL N'EST PLUS LÀ ! L'AKUMA NO MI A DISPARU ! cria un pirate en remarquant un coffret vide à proximité du bar.
Le gars au catogan prit le gosse par les épaules avec des yeux ronds d'inquiétude.
- Tu as mangé le fruit qu'il y avait dans le coffret ?
- Oui... pour le dessert, pendant que tout le monde s'intéressait à la fille, là... de toute façon, il était pas très bon.
Shanks se saisit à son tour de Luffy pour lui expliquer ce qu'il venait de se passer. Le gamin avait mangé un fruit du démon, un trésor des mers. Et celui qu'il avait mangé était le gomu gomu, ce qui faisait de l'enfant un homme caoutchouc et le privé à jamais de sa capacité de nager.
Seule Anabela resta calme alors que la tenancière commençait à lui soigner sa joue.
- Je me sens moins phénomène de foire pour le coup, nota la demoiselle. Et tu sais, Luffy, c'est ça...? Si tío Shank s'était défendu, cela aurait causé beaucoup de blessures et de destructions pour pas grand-chose. Il n'y a pas mort d'hommes. Et puis, on était à côté, il n'est pas assez idiot pour prendre le risque de mettre volontairement des enfants en danger.
- Tu t'es fait percer à jour par une fillette de onze ans, ton grand cœur et toi, okashira ! se moqua un pirate.
- Je plaide coupable, Yassop ! sourit largement Shanks. Sinon, Ann-chan, j'ai contacté le numéro que tu m'as passé et j'ai eu ta cousine en ligne... qui m'a dit que ta mère était sur les traces de Monkey D. Garp... Qu'est-ce que ce vieux fou lui a fait ?
- Kidnapping, peut-être ? ironisa la brunette en retenant une grimace sous le désinfectant.
- C'est quoi le souci avec mon jiji ? demanda Luffy en penchant la tête sur un côté.
Anabela tourna la tête pour le regarder.
- Genkotsu est ton grand-père ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu as toute ma sympathie.
- Stop, coupa Shanks. Garp t'a enlevé ?
- Hmhm. 'Melia s'est énervée après moi pendant qu'on faisait la récolte des olives et a exigé que je rentre à la maison. Sur le chemin, Garp a débarqué, et m'a dit qu'il allait m'entraîner pour que je devienne une marine forte y todo... tonterias.
- Typique de jii-chan, commenta Luffy d'un air blasé.
- Et hier, en fin d'après-midi, il m'a abandonné dans la jungle sur le pas de la porte d'une chef bandit qui n'avait pas l'air très contente. Vu qu'elle ne voulait pas de moi et que moi, je ne voulais pas rester, bah j'ai traversé la jungle de nuit.
- D'où ta blessure et pourquoi ta mère en a après Garp, comprit le Roux. Qu'est-ce qui t'a fait ça, petite princesse ?
- Un tigre.
Cela fit rire le capitaine pirate et gonfler les joues d'agacement à Ann.
- Pourtant, avec tes adorables petites oreilles, il aurait pu au moins avoir la décence d'essayer de t'adopter. Oui, bon d'accord, il te manque la queue, mais tout de même, tu ressembles à un petit chaton, et les tigres sont de gros chats !
Les oreilles d'Ann tiquèrent alors que le pirate lui caressait le sommet du crâne. Jusqu'à ce qu'elle lui morde violemment la main, prouvant qu'elle avait aussi les crocs, faisant battre en retraite le rouquin.
- Il n'a pas cherché à m'adopter parce que je lui ai fait peur, se justifia Ann en croisant les bras d'un air digne. J'ai pas une queue...
Le dos du tee-shirt que lui avait filé Makino s'agita et quelque chose de velue et noir en sortit pour enlacer des deux côtés les hanches de la petite.
- J'en ai deux. Je suis une nekomata, à ne pas confondre avec une bakeneko.
La mâchoire de Shanks se décrocha.
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Même si ça se voyait que Shanks désirait reprendre la mer, il resta à terre pour garder un œil sur la fille de son défunt capitaine. Luffy avait beau faire la tête au roux, il ne s'occupa plus de l'adulte, trop obnubilé par Anabela qui était plus proche de son âge et qui en plus, venait de South Blue, ce qui n'était pas la porte à côté. Les deux D. étaient rapidement devenus amis, Ann prenant quasi le même manteau de grande-sœur qu'Amelia endossait pour elle. Mais surtout, elle suivait les leçons de sa mère et de son défunt oncle. Elle observait, elle écoutait. Et elle arrivait à des conclusions qui ne lui plaisaient pas énormément. De discrètes questions à Luffy lui confirmèrent ses déductions sans que ça ne fasse ni chaud ni froid au petit... pour lui, être abandonné par son grand-père, sans personne pour s'occuper de lui, c'était normal. Certes, tous les membres du village mettaient la main à la pâte dans ce but, mais il n'y avait personne d'attitré pour le prendre en charge.
Elle garda cela dans un coin de sa tête, alors qu'elle racontait des histoires de son océan d'origine. Depuis que le gamin avait compris qu'elle avait de la famille et des amis chez les pirates, il la bombardait de questions. Parler de Javier faisait toujours mal, mais elle préférait se concentrer sur les bons moments passaient avec lui. Et les partager avec ce garçon, qui l'écoutait avec des étoiles dans les yeux, aidait à se les remettre en mémoire. Sans compter qu'il y avait l'apparition de son oncle, juste à côté, rajoutant des détails et riant aux souvenirs. Puis, il y avait l'apparition de Roger qui observait avec un étrange intérêt Luffy.
A l'aube du deuxième jour, un voilier à moteur se présenta dans le port. Rouge en sortit, ses longs cheveux blonds brillant d'un éclat rosé dans le soleil. Elle avait abandonné ses longues robes blanches pour une tunique à col large de coton qui laissait ses épaules à nue, d'un jaune doux, rentrée dans une large jupe aussi rouge que la fleur d'hibiscus dans ses cheveux.
Avec joie et soulagement, Anabela courut dans les bras de sa mère qui se mit à genoux pour la serrer contre elle, tout aussi soulagée de revoir sa fille. Avant que les questions ne commencent, Ann fit quelque chose d'intelligent. Elle était face à une situation qu'elle jugeait mauvaise. Elle voulait aider mais savait qu'elle ne le pouvait pas. Alors, elle se tourna vers un adulte de confiance pour le faire : sa mère.
- ¡Venga mamá !
Rouge se laissa tirer par la main et suivi sa fille vers le bar. Shanks était dehors avec son second en commande Benn Beckman et Luffy qui faisaient toujours la tête au rouquin.
- Shanks-san... ma nièce m'a appelé. Merci d'avoir surveillé Ann quand elle est réapparue, salua la belle blonde.
- Quand j'ai eu la petite Amelia en ligne, j'ai senti la panique et la peur. Alors, je me suis dit qu'il valait mieux la garder à l'œil avant que Garp ne revienne mettre son grain de sel. Ah, et voici...
- Benn Beckman, je sais. Encantada, salua la femme en serrant la main à Benn.
- De même.
- Mamá, es Luffy, interpella Ann en montrant le garçon à sa mère.
- Bonjour madame, salua le petit en s'agitant d'un pied sur l'autre, clairement mal à l'aise.
Rouge eut un sourire et s'accroupit au niveau du garçonnet.
- Hola, cariño. Tu es un ami d'Anabela ?
- Hmhm !
Et il lui sourit.
- Tu pourrais apprendre à ta fille de ne pas mordre tout ce qui bouge, s'il te plaît ? réclama Shanks en montrant la marque de crocs sur sa main.
Rouge leva la tête pour voir la trace, puis regarda sa fille qui n'avait pas l'air d'avoir le moindre remord.
- Excuses-toi, Anabela.
- Perdón, marmonna la fillette.
- Evite de mordre tout et n'importe quoi, si tu ne sais pas où ça a trainé. Tu as passé l'âge de mettre des objets de provenance douteuse dans ta bouche.
- HEY ! protesta Shanks.
Rouge revint déjà à Luffy.
- Donc, tu t'appelles Luffy ?
- Monkey D. Luffy, et je serais un pirate un jour ! sourit largement le garnement.
- Monkey... tu es de la famille de Garp ? tiqua l'adulte.
- Mh ! C'est mon grand-père.
- Oh... et il est là ? J'aimerais lui parler.
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A l'autre bout de l'océan, Garp retint un frisson, comme si quelqu'un venait de marcher sur sa tombe.
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- Non. Je l'ai pas vu depuis plus d'un an ! répondit le petit garnement.
Rouge fronça les sourcils et regarda sa fille qui était étrangement sérieuse. Son enfant attendait quelque chose d'elle et c'était en lien avec Luffy.
- Tes parents, peut-être ? J'aimerais leur laisser un message pour ton grand-père.
- J'en ai pas, répondit avec détachement le gamin.
- Qui s'occupe de toi, alors ?
- ...Un peu tout le monde ?
Rouge manqua de tomber sur les fesses à l'annonce.
- Il a de la chance, quand même, il n'y a même pas d'école ici, glissa un peu trop innocemment Ann avec un air entendu.
Sa mère avait bien reçu le message, vu la furie qui couvait dans ses yeux cendrés. Cependant, elle garda un sourire plaisant pour le petit garçon.
- Puisque je suis ici, je vais faire des achats de l'autre côté de l'île. J'y ai vu une grosse ville, je devrais pouvoir trouver des choses intéressantes, voir négocier un ou deux contrats pour la revente de nos olives, dit tranquillement Rouge en se relevant. Ce fut un plaisir, messieurs. Je vous souhaite un bon vent et une mer calme si on ne se revoit pas d'ici là. Quant à toi, caballero, on se reverra bientôt.
Et avec un beau sourire, elle adressa un clin d'œil à Luffy avant de pousser gentiment sa fille vers le port. Ann fit un au revoir de la main à tout le monde et suivi le mouvement de sa mère. Quand elles furent loin, Luffy retourna dans le bar, laissant les deux pirates dehors.
- Je me demandais quel genre de femme avait pu attirer ton ancien senshô, okashira, pour qu'elle lui donne une fille...
- Rouge-san est effrayante.
- Oh oui. Calme, mais effrayante.
Et les deux pirates eurent un rire. Garp n'avait qu'à bien se tenir.
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- Tu te changes, cariño, comme ça, on va rendre les vêtements que l'on t'a prêté quand je les aurai nettoyés ? demanda Rouge une fois seule avec sa fille dans le voilier.
- Mamá... tu ne m'en veux pas pour les olives ? demanda doucement la petite. Et pour la peur que j'ai faîte à tout le monde ?
Rouge soupira et s'assit au bord de la couchette unique du voilier pour prendre sa fille par les bras. Elle lui sourit doucement et lui caressa une joue.
- Amelia s'est assez énervée contre toi pour que tu comprennes la leçon avec les olives. Quant à l'inquiétude, tu n'as pas à t'en vouloir. C'est à Garp d'avoir honte de ce qu'il a fait, pas à toi.
- Te quiero mucho mamá.
- Yo tambíen.
Rouge embrassa sa fille sur le front et lui sourit.
- Et tu es particulièrement adorable avec tes petites oreilles de chat.
La petite vira au pourpre sous l'embarras alors que sa mère se relevait en riant pour fouiller dans un sac de voyage et sortir des vêtements pour sa fille.
- ¿Mamá ?
Rouge se tourna vers sa fille pour la voir jouer avec ses deux queues de chat, s'obstinant à les regarder.
- Un zoan mythique, demoiselle ? Eh bien, dans ton malheur, tu as eu de la chance, à ce que je vois.
- C'est pas ça que je veux te dire, chuchota la fillette.
- Ah bon ? Quoi donc ?
Doucement, Rouge s'assit à côté de sa fille qui se réfugia dans ses bras pour avoir du réconfort. Sans bien comprendre ce qui n'allait pas avec son enfant, la mère lui frotta doucement le dos en la berçant contre elle. Elle dû tendre l'oreille pour entendre ce que la petite demoiselle lui avoua avec une certaine gêne :
- Je vois des gens qui sont morts.
Les mains de Rouge se crispèrent sur sa fille.
- Je les entends aussi.
La femme ferma les yeux pour retenir ses larmes alors qu'un sourire tremblant naissait sur ses lèvres.
- Eh bien, tu as la preuve que je te disais la vérité à chaque fois que je t'assurais que ton père veillait sur toi.
La petite zoan hocha doucement la tête.
Rouge arrangea son enfant pour la serrer un peu plus fort contre elle, et le duo mère-fille resta longuement enlacer.
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Rouge n'aimait pas Goa. Raison pour laquelle, quand elle annonça qu'elle était une envoyée commerciale de Baterilla, elle négocia des contrats à prix d'or pour la revente des olives rouges. Elle tira le moindre berry des poches des riches nobles qui se déchiraient entre eux pour ces fruits infects à l'histoire si sanglante. Tout pour assurer la prospérité de leur île et ainsi, une belle vie à sa nièce et sa fille... et pour le petit garçon qu'elle avait l'intention d'adopter. Elle n'avait pas saisi comment Garp avait pu être aussi stupide pour enlever sa fille, mais le voir laisser à l'abandon son propre petit-fils était un pas de plus dans les profondeurs de l'incompréhension du fonctionnement de ce mastodonte. N'avait-il aucune affection pour sa propre chair ? Aucune notion de l'éducation ? Quoique sur ce sujet, Dragon était lui aussi coupable. Coincée à terre pour s'assurer que sa fille grandisse correctement, Rouge avait fait bien des recherches et fait bosser à distance ses réseaux pour avoir un maximum d'information, d'où comment elle avait découvert la parenté entre les deux.
Et la voilà, à la préfecture du royaume de Goa, remplissant avec un mauvais sourire des documents d'adoption. Elle n'aurait qu'à passer un coup de fil à Agustin (en espérant que son cœur ne l'ait pas lâché sous l'inquiétude) pour qu'il arrange le nécessaire de son côté. De toute façon, une belle liasse de billets avait suffi à graisser les rouages les plus problématiques de la démarche.
Elle allait montrer à Garp comment on élevait des enfants.
- On va chercher ton petit-frère demain matin, dit Rouge. En attendant, on va lui acheter des affaires pour le voyage. On passera la nuit au voilier et on prendra le large demain après-midi.
Anabela avait un sourire immense au programme, avant de se renfrogner.
- On va couper au travers des Calm Belt et de la Grand Line ?
- Non. On va prendre par Reverse Moutain et redescendre par un des canaux côté South Blue. Pour le coup, puisque tu as loupé ton rendez-vous avec Crocus-sensei, l'an dernier, on fera ta consultation durant le trajet. Et je lui demanderais s'il veut bien ausculter Luffy, comme ça, il aura déjà un carnet de santé en arrivant à Baterilla.
- Et si le vieux fou vient chercher Luffy ?
- Je lui mettrais les points sur les I avec la poêle à paëlla de la abuela. Tu sais, la grande qu'on utilise toujours pour fêter la fin des récoltes pour faire à manger pour toute l'île.
Ann eut un rire machiavélique à l'idée qui fit sourire avec tendresse sa mère.
- Tu essaieras de bien te tenir et de lui montrer l'exemple, tu es plus vieille que lui, après tout.
- On doit parler de l'exemple que me donne la zorra ?
- Anabela...
- Lo siento mamá.
Et la petite rentra la tête dans ses épaules sous le regard noir de sa mère. La femme soupira et nota les regards de certains sur sa fille. Elle n'aimait pas ça. La mère resserra sa poigne sur la petite main de son enfant.
- Avant toute chose, on va t'acheter une casquette. Tant que tu ne sauras pas te battre correctement, il vaut mieux que tu caches tes attributs félins. Et je demanderai à Pedro de passer plus souvent à la maison pour vous entraîner. Il a lui-même un akuma no mi, il saura vous aider.
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Puisque Garp était persuadé qu'Anabela serait chez la bandite de montagne où il l'avait abandonné, Rouge lui avait laissé une grande enveloppe contenant une copie du dossier d'adoption de Luffy en demandant gentiment à la femme de remettre ceci en main propre à Garp à sa prochaine visite. Et ce, avec un grand sourire qui avait fait couler de la sueur froide à la maraudeuse pourtant plus grande et baraquée que la frêle Portgas.
Puis, en continuant leur marche, la mère et la fille avaient longé la côte jusqu'au village. Elles profiteraient du long trajet retour avec Luffy pour lui expliquer comment ça se passerait par la suite pour lui, une fois avec elles à Baterilla.
Sauf qu'en arrivant au village, elles virent qu'il y avait eu de l'animation.
Les pirates évacuaient des corps et on entendait pleurer dans le bar. Sans se consulter, la mère et la fille entrèrent dedans pour voir Makino en panique devant un Shanks très calme… et un bras en moins. Le roux avait sur les genoux Luffy qui s'accrochait à la chemise trempée de sang et d'eau de mer du capitaine.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? demanda Rouge. Laissez, j'ai l'habitude des blessures graves, mon frère venait toujours me voir pour soigner ses hommes les plus grièvement atteint si le médecin n'était pas disponible.
Elle prit la trousse de premier soin des mains de Makino et avec un sang-froid à toute épreuve, elle se chargea de désinfecter le moignon du pirate qui souriait calmement… quoique les tics qui agitait une de ses joues disaient qu'il retenait sa douleur pour ne pas inquiéter plus le Luffy trempait qui s'accrochait à lui.
- Tu voulais que j'aille voir Crocus-sensei, maman... on pourrait l'embarquer, il pourra l'aider, pointa Anabela.
Toutes les couleurs quittèrent le visage du roux qui eut des sueurs froides. La petite se dit qu'elle devait louper une bonne blague parce que le fantôme de son père était plié en deux de rire.
- Je vais prendre les soins de ta mère, c'est pas très grave comme blessure.
- Non, un bras en moins, ce n'est rien, grommela Rouge. Est-ce que son sacrifice en valait la peine ?
- Pour ce petit bonhomme ? Oh oui.
Rouge eut un sourire en voyant l'expression de Shanks quand il regarda Luffy contre lui.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda doucement Anabela en attrapant la jupe de Makino pour avoir son attention.
- Les bandits de l'autre jour sont revenus alors que capitaine était en mer avec ses hommes. Ils ont été médisant envers eux et Luffy a souhaité les défendre, expliqua la tenancière. Cela a dégénéré.
- AÏE ! protesta Shanks alors que Rouge serrait un peu trop fort le bandage en réaction à ce que venait de dire Makino.
- Navrée. Je ne supporte simplement pas qu'on s'en prenne à des enfants, siffla la blonde.
- Leur chef, voyant la situation tournée en sa défaveur, a cherché à prendre la fuite avec Luffy en otage, pour finir par le jeter à l'eau, continua Makino. C'est là que le kai-ô local s'est manifesté. Il n'a fait qu'une bouchée du bandit et serait revenu vers Luffy pour le dessert si Senshô-san n'avait pas sauté pour l'aider. C'est comme ça qu'il a perdu son bras.
- Ann, mon petit chat. Dis-lui que je suis fier de lui et que Rayleigh le sera tout autant quand il saura l'histoire, demanda Roger en se penchant vers l'oreille de sa fille.
Avec une certaine hésitation, Ann obéit et s'approcha doucement du pirate roux, avant de poser sa main sur le seul bras de l'ancien moussaillon de son défunt père.
- Papa… papa est fier de toi.
Shanks fixa avec stupéfaction la fillette, avant de regarder Rouge qui s'était étrangement immobilisé à la mention de son défunt compagnon. Puis, la femme reprit l'attache du bandage.
- Si elle le dit, c'est que c'est vrai, dit la mère en se redressant.
Elle se tourna vers Makino en montrant ses mains sanglantes pour dire qu'elle avait besoin de les laver. La tenancière la fit passer derrière le bar et lui ouvrit le robinet. Pendant qu'elle se débarrassait du sang, Rouge regarda Shanks avec le petit Luffy. Clairement, ils s'étaient attachés l'un à l'autre. Son idée d'adopté le garçon n'était peut-être pas une chose à faire. Elle devrait tirer les choses au clair.
- Anabela, tu tiens compagnie à Luffy, d'accord ? demanda Rouge. Et tu ne bouges pas de ce bar. J'ai passé plus de sept mois à te courir après, pas question que tu disparaisses à nouveau.
- Oui, maman.
- Je peux vous confier quelques instants ma fille ? se renseigna Rouge à l'adresse de Makino. Je vais escorter Shanks-san jusqu'à son navire avant qu'il ne tourne de l'œil.
Alors que le roux allait protester, il reçut un regard entendu de la part de la mère de famille qui disait qu'elle voulait lui parler en privé, loin des oreilles des enfants. Alors, il eut un sourire taquin.
- Me faire mettre au lit par une femme aussi ravissante, c'est avec plaisir.
Pour le coup, Ann tourna brutalement la tête vers le pirate et se mit à grogner violemment. Si elle n'avait pas eu une casquette gavroche sur le crâne, on aurait pu voir que ses oreilles s'étaient allongées sur ses cheveux.
- Bien essayé, mais je ne suis pas un cœur à prendre, lui dit avec agacement Rouge.
Elle prit délicatement Luffy pour le poser par terre à côté d'Ann, puis saisi Shanks par le col et le tira avec elle au dehors. Ce ne fut qu'une heure plus tard qu'elle revint avec un sourire satisfait. Pour une raison qui échappa à Ann, cela fit rire le fantôme de Roger. Et personne ne se fit un plaisir de lui expliciter le pourquoi du comment.
Avec les évènements qui s'étaient déroulés dans la journée et la blessure récente de leur capitaine, les pirates restèrent à quais ce soir-là. Makino laissa les deux femmes Portgas dormir chez elle pour la nuit. Ce n'est que le lendemain que la nouvelle tomba.
Les pirates levaient définitivement l'ancre, après presque un an passé à utiliser ce petit village paisible comme base d'opération. Apparemment, Luffy avait auparavant lutté bec et ongle pour se faire prendre comme moussaillon dans l'équipage du roux, et celui-ci avait refusé. Mais à la nouvelle du départ imminent et sans retour de l'équipage, le gamin ne protesta pas.
- Je vais te manquer, hein ? taquina Shanks à l'adresse du gamin.
- Ouais mais bon, je ne te demanderais plus de m'emmener avec vous, lui dit en souriant le petit garnement. J'ai décidé de devenir un pirate par moi-même !
- Parce que tu crois encore que je t'aurais pris dans mon équipage ?! se moqua le capitaine en lui tirant la langue. T'es sûr au moins de pouvoir devenir un pirate un jour ? Un vrai de vrai ?
- Sûr et certain ! assura le gosse avec une volonté qui surprirent les deux Portgas qui assistaient aux adieux sur le quai. Je vais réunir un équipage aussi fort que le tien ! Et je mettrais la main sur le plus précieux des trésors pour ensuite devenir... le ROI DES PIRATES !
Tout le monde s'arrêta dans le chargement du navire pour regarder l'enfant qui venait de hurler son ambition à ses modèles. Personne ne se moqua de lui. Tous le regardèrent avec affection et attendrissement.
- Oh ! Tu as l'intention de nous surpasser... sourit le roux. Dans ce cas...
Il retira son chapeau de paille de sa tête et l'enfonça affectueusement sur la tête du petit garçon qui lutta contre ses larmes en restant droit les poings tremblants.
- Je te confie mon précieux chapeau. J'y tiens beaucoup.
Il se releva et tourna les talons pour s'éloigner, avant de se tourner à nouveau partiellement vers le gamin.
- Je compte sur toi pour me le rendre un jour, quand tu seras devenu un pirate digne de ce nom, Luffy.
- Il le sera, Shanks, je peux te l'assurer, gamin. Il a la flamme pour. Il est de la génération qui changera l'océan, sourit largement Roger sous sa moustache.
Ann regarda son père avec curiosité, puis celui qui allait devenir son petit-frère d'ici quelques minutes. Elle leva les yeux vers sa mère quand elle lui tapota doucement les épaules, lui faisant signe de rester là, avant de se diriger vers Shanks et de lui tendre un papier.
- J'ignore tes plans, mais plus tu iras là-bas rapidement, moins tu auras de soucis à te faire pour ton état de manchot, dit la blonde en lui mettant la bout de feuille dans la main. Dis-lui que tu viens de la part de Roja. Je prends en charge les frais.
- C'est gentil, mais…
Shanks se tût sous le regard noir que lui adressa Rouge.
- Je comprends de plus en plus comment mon capitaine a pu tomber pour vous, Rouge-san. Je le ferais.
- Bien.
- On se reverra demoiselle, fait attention à toi, et aux olives, à présent !
Shanks adressa un geste du bras à Ann qui lui tira la langue en étirant bien ses joues.
Bientôt, le navire leva l'ancre et ne fut plus qu'un point à l'horizon. Rouge alla prendre la main de sa fille, puis celle de Luffy qui pleurait en silence sur le port.
- Tu viens avec moi, caballero ? demanda la mère au gamin.
- Où...Où ça ? demanda le petit.
- Ta prochaine aventure, petit pirate.
Luffy hocha la tête et lui prit la main. Personne ne tiqua quand le trio s'enfonça dans les arbres qui longeaient la plage. Ce ne fut qu'à la nuit tombée qu'on réalisa que le garnement n'était toujours pas rentré.
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- Pour de vrai ?! continua de répéter le petit garçon alors qu'ils étaient à présent sur le port de Goa pour remonter jusqu'au voilier.
- Vrai de vrai, assura Rouge pour la énième fois.
- Alors, je dois vous appeler maman ?
- Si tu le sens. Sinon, tu peux m'appeler tantine, ça me va très bien. Rouge marche parfaitement, aussi. Je ne te force à rien, jeune homme. Je juge simplement que ton grand-père est irresponsable en t'abandonnant ainsi. Donc, je vais m'occuper de toi.
- Tu verras, y'a plus d'enfants à Baterilla qu'il n'y en a au village, rassura Ann. Et on a une école pour apprendre plein de choses. Et quand Amelia ne fait pas sa pimbêche, elle est sympa.
- Ne parle pas en mal de ta cousine, Anabela, rabroua Rouge.
Elle prit le petit sous les bras et le déposa sur le pont du voilier. Ann sauta agilement dessus, ignorant les remontrances de sa mère.
- Et y'a Pedro qui vient souvent. C'est un pirate qui a vu la Grand Line, donc, il pourra t'aider à devenir plus fort pour rivaliser avec tío Shanks !
- Cool !
- Allez les jeunes, on lève l'ancre.
Bientôt, le voilier prit le large. Luffy manqua plus d'une fois de tomber à l'eau en voulant se tenir aussi prêt du bord que possible pour profiter de l'air marin. Ce fut à la nuit tombée qu'ils rentrèrent dans la cabine pour manger. Et que l'odorat animal de la zoan sentit que quelque chose n'allait pas.
- Mamá... creo que alguien está aquí con nosotros*, souffla la petite yôkai.
Rouge fronça les sourcils et attrapa une machette de sous sa jupe. On n'était jamais trop prudent. Elle fit le tour de la cabine du regard pour repérer les possibles cachettes, gardant les enfants derrière elle. Il n'y avait pas beaucoup d'endroit où l'on pouvait se calfeutrer dans ce voilier.
- Dis à ta mère de ranger son arme. C'est un enfant et il est dans le placard au-dessus du lit, souffla Javier en apparaissant à côté d'Ann qui sursauta.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Luffy qui ne comprenait pas la langue des deux femmes.
Ann mit un doigt sur ses lèvres pour lui faire signe de se taire et sifflota doucement ce que venait de lui dire son oncle en usant du silbo. Alors, Rouge donna son arme à sa fille et se rapprocha sur la pointe des pieds des placards en question. Il fallait vraiment que ce soit un enfant qui se soit réfugié dedans, et encore, un petit enfant. Ou très souple. Il n'y avait que peu d'espace dedans.
D'un geste brusque, Rouge ouvrit les deux placards au-dessus du lit. Celui de droite était occupé par un petit garçon blond d'une dizaine d'année qui paniqua en se voyant découvert.
- Je ne savais pas que les enfants poussaient dans les tiroirs. Par ici, muchacho.
Le gamin fut retiré de sa cachette et se retrouva debout devant les trois autres, l'air contrit.
- Comment tu t'appelles ? demanda la femme.
- Sa-Sabo, madame.
- Tu es de Goa, n'est-ce pas ? Pourquoi tu te cachais dans mon placard ?
L'enfant garda la tête basse sans rien dire.
- On fait quoi ? demanda Ann.
- Demi-tour, je le ramène chez lui.
- NON ! s'exclama le petit blond.
Il se jeta à genoux et attrapa d'un geste suppliant un bout de la longue jupe de Rouge.
- Ne me ramenez pas chez moi ! S'il vous plaît ! Je ferais tout ce que vous voulez, mais je ne peux pas rentrer chez moi ! Ayez pitié, madame !
Et il fixa Rouge avec de grand yeux bleu clair larmoyant.
- Rouge zéro, petit Sabo un, décompta Javier avec amusement. Eh bien, Ann, tu ne rentres pas avec un frère mais deux, si c'est pas beau !
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AN : Maman, je crois qu'il y a quelqu'un ici avec nous.
