Bonjour à tous ! Je vous remercie d'être encore au rendez-vous aujourd'hui. Et on entre direct dans le vif et la saleté. Le titre le dit de lui-même pour ceux qui sont familiers avec mes autres histoires et je sais que c'est un personnage que vous appréciez pour beaucoup. Alors, enjoy. Et n'oubliez pas que pour l'autre partie de l'histoire, faut aller du côté de Shadow of sera heureuse de votre visite.
La bise !
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La hache d'Ace ne loupa pas sa cible, brisant une jambe de l'homme à moitié nu qui cherchait à fuir. Avec un feulement de rage, le zoan donna un coup de pied noircit de Haki dans la jambe blessée. Par question qu'il laisse ce salaud s'en tirer comme ça. Il resterait en vie, le temps que sa victime s'en remette et décide de sa punition. Il brisa la seconde jambe, faisant hurler le violeur, avant de s'agenouiller sur la femme au sol. Une prostituée comme il y en avait des tas sur l'île. La peau sur les os, la respiration sifflante, fiévreuse, elle gisait là, dans une mare carmin. Elle perdait beaucoup de sang par de multiples blessures, dont une inquiétante à la tête.
- Allez, tiens bon, tu vaux mieux que lui, alors, le laisse pas avoir raison de toi, souffla le jeune en retirant son veston.
Il le déchira, envoyant ses excuses mentales à Katheline, pour appliquer un morceau sur la blessure à la tête et l'autre qui trouait le ventre. Les paupières se soulevèrent un tout petit peu, laissant entrevoir des yeux mauves comme des améthystes, fendus par des pupilles d'un blanc laiteux. Leur dilatation laissait supposer Ace que la demoiselle était une junkie.
- C'est ça ! Reste avec moi ! Regarde-moi !
Elle ouvrit la bouche, comme pour parler, mais la marque de strangulation explicita sa difficulté à prononcer un mot.
- QUELQU'UN ! J'AI BESOIN D'AIDE ! hurla Ace.
Iro était déjà partit à la recherche de secours, et il espérait qu'elle aurait plus de succès que lui pour trouver quelqu'un. Tout le monde l'ignorait. Il n'était pas loin d'une rue animée, mais non, rien à faire. Et quand la pauvre fille, à peine plus jeune que lui, referma une main tremblante sur le poignet au niveau de son ventre, il sut qu'il ne pouvait pas la laisser là. Il avait l'impression que s'il la quittait des yeux, elle y passerait.
- AU SECOUR !
Et voilà que la pluie s'y mettait.
Il fallait qu'Iro trouve quelqu'un. Vraiment.
Le ciel sembla l'entendre quand quelqu'un sauta du toit avec légèreté en dépit des paquets dans ses bras.
- Bordel de … fais de la place si tu veux qu'elle survive.
Ace se poussa immédiatement. Il nota avec intérêt la femme faire une bulle d'air autour d'eux, repoussant la pluie de cette nuit froide et sordide d'East Blue alors qu'il y avait un carnaval sur place. Iro revint à cet instant, bredouille, mais réalisant que quelqu'un prenait en charge la blessée, elle se posta sur l'agresseur, l'empêchant de s'éloigner. Le D. ramassa sa hache et la rangea, ne pouvant rien faire de plus qu'attendre sauf si cette femme lui demandait son aide. Avec du recul, il parvint à voir une chose qu'il n'avait pas constaté auparavant : la fille au sol avait des écailles. De discrètes arabesques écailleuses courraient sur sa peau couleur chocolat. Il nota que son le fantôme de Roger s'était accroupit auprès de la tête de la pauvre fille, mais avant qu'il ne puisse s'interroger, celle qui était venue à son secours l'interpella :
- Toi, tu te places derrière sa tête et tu la maintiens délicatement en t'allongeant et posant les mains de chaque côté de son cou. Tu ne le bouges pas. Et tu fais en sorte qu'il ne bouge pas. Je me suis fait comprendre ?
Sans répondre, il s'allongea pour garder la tête de la blessée de façon à ce qu'elle reste dans l'axe du cou et du tronc. Derrière lui, il entendait Iro grognait en gardant le salopard sous sa garde.
C'est là que la femme médecin remarqua ce qui avait alerté Ace en premier lieu. La victime était certes une prostituée, mais il ne s'agissait pas d'une passe qui l'avait mise dans cet état. Elle avait été violée.
- T'as de la chance que j'ai une priorité médicale, cracha-t-elle. T'aurais terminé castrer au scalpel rouillé. Putain de salaud. Bon. À la tête et puis, on l'emmène dans un espace sec et propre, dit la femme en grondant.
Sans un mot, Ace la regarda examiner la brune à terre, puis lui mettre une minerve et des bandages.
- On va devoir la transporter… J'ai du matos chez Valka. Elle est plus proche qu'un hôpital.
Le D. n'allait pas lui dire le contraire.
La médecin devait avoir remarqué comme lui l'étrange dilatation des pupilles de la blessée puisqu'elle se pencha rapidement sur les bras. Et la suite mit en rage le zoan.
- … elles sont forcés… marques sur les bras et les jambes. Anciennes et récentes. C'est récurrent.
Le nekomata allait trouver celui qui avait foutu cette fille dans la drogue et lui arracher les yeux.
La femme posa les doigts contre le poignet de la moribonde et regarda une vieille montre qui intéressa étrangement Bruno.
- Pas bon, niveau cœur. Perte de sang importante et saletés dans celui-ci.
- Je suis donneur universel. Si ça peut aider, intervint Ace.
La médecin redressa la tête vers le plus jeune devant elle, clairement surprise.
- Pas de drogue ? Pas de maladie sanguine ? Anorexie ? Pas que je ne cracherais pas sur du sang actuellement mais j'évite la merde.
Son seul vice, c'était la luxure, le reste, Nassau lui avait fait passer l'idée d'un jour essayer la drogue et l'alcool. Et il y avait un moment qu'il n'avait pas vu ses frères pour pouvoir se plaindre de leurs blagues à l'herbe à chat.
- Ni l'un ni l'autre. Je t'aurais bien refilé mon dossier médical mais on est pressé par le temps. Et mon oncle médecin m'a appris l'importance des protections, rassura le jeune adulte.
- Bien. Je la porte. Tu prends mes sacs. … et tu fais ce que tu veux de celui-là.
Elle pointa du pouce l'homme surveillé par Iro. Elle glissa ses mains pour soulever la jeune demoiselle, mettant le côté blessé contre elle avec un livre comme point de compression dur, contre le pansement. Elle regarda les toits et décolla avec la blessée.
- Iro, tu ne laisses personne l'approcher tant que je ne suis pas de retour, d'accord ma grande ?
La panthère eut un feulement et changea la couleur de sa fourrure pour se fondre dans la pénombre. Ace cogna violemment la tête du prisonnier contre le pavement pour l'assommer avant de ramasser les affaires de celle qu'il commençait à soupçonner comme étant la fameuse Carmen. D'un saut, il se retrouva lui aussi sur le toit, mais la femme avait déjà pas mal d'avance. Il mettrait ses queues à couper que c'était une logia. Pour compenser l'avance de celle-ci, il prit sa forme animale. Ses pattes félines allaient bien plus vite que ses pieds humains sur les toits humides de Laos. En quelques instants, il était au cabaret où il avait l'intention de se rendre à la base s'il n'avait pas vu l'agression.
Il se laissa tomber dans une allée proche, reprit sa forme humaine et reprit sa course. On le laissa passer dans le cabaret avant que Valka elle-même ne lui montre une porte par laquelle il fit irruption.
- Je suis désolé si dans ma course, j'ai cassé quelque chose. Je paierais les dégâts, souffla Ace en posant le tout dans un coin de la pièce.
Carmen avait déjà commencé de vrais soins sur la pauvre prostituée qu'elle avait installé sur une table pour avoir une surface dure pour les soins.
- Je peux aider pour quelque chose ? demanda le jeune homme avec une voix incertaine.
Il enfonça sa casquette sur son crâne pour masquer sa nervosité.
Il se sentait potiche, là, comme ça, à ne rien faire. Il avait le sentiment qu'il devait faire quelque chose, ne serait-ce qu'un tout petit truc. Quoique ce soit qui permettrait de sauver une vie ce soir.
- Oui. Déjà, ton nom. Je vais pas t'appeler boule de nerf pendant que j'ai besoin d'une autre paire de main. T'as des bases de médecines ? se renseigna la femme en fouillant dans les sacs que le jeune homme avait ramené pour tirer du matériel médical.
- Je suis plus hellcat que boule de nerf. Boule de poil à la limite si j'en crois mes frères... rit nerveusement Ace. Portgas me va très bien. J'ai vaguement été formé aux premiers secours. Surtout pour savoir quoi ne pas faire.
- Personne ne t'en veut de ton désir de vouloir aider les autres, ne t'en fait pas, fiston, rassura Roger.
Les oreilles du D. tiquèrent sous sa casquette mais il resta sans réaction. Depuis le temps, c'était une seconde nature de ne pas réagir aux commentaires des fantômes tout autour histoire de ne pas passer pour fou. Il avait assez subi avec les rumeurs à Baterilla. La femme lui montra un robinet dans un coin de la pièce.
- Lave toi les mains. Tu vas me passer plusieurs trucs lorsque je te les demanderais. Autre point. Lorsque l'on va avoir besoin du sang, tu t'assoiras dans un des sièges et je prendrais juste ce qu'il faut. Valka t'apportera à manger.
Sans un mot, Ace s'exécuta, et attendit les premiers ordres.
- Tu as remarqué, n'est-ce pas ? demanda Javier à son neveu qui fixait les écailles.
- Sensei... vous l'avez surement constaté, mais c'est une zoan. Un serpent. Attention au venin, dit doucement le nekomata.
- Les glandes à venins sont situées dans la gorge chez les reptiles. Pas dans le ventre.
Il avait plutôt songé à un coup de croc perdu. Il avait déjà mordu Crocus quand il lui avait soigné deux trois vilaines blessures, alors, un serpent pourrait en faire de même.
- Et regarde bien sa bouche, continua la femme comme si elle lisait dans ses pensées.
Il y avait un morceau de cuir, certainement une ceinture, entre les dents et les crocs à venin de la blessée, l'empêchant de mordre et de se faire mal.
- Alors je n'ai rien dit, souffla Ace.
Et il ne dirait plus rien, puisqu'il ne servait à rien.
Il se contenta de passer les outils qu'elle lui demandait quand il fallait, et ce, en silence. Ciseaux, pinces, bistouri. Il était l'assistant d'un soir. Pendant trente minutes, il l'aida, jusqu'à ce qu'elle lui dise de s'asseoir pour son sang. Alors, il enfonça sa casquette un peu plus sur son crâne et se laissa être relié à une poche de sang. Bien peu, en son humble avis. Et il se sentit mal de voir la patronne arriver avec deux poches de sang en plus.
Il se sentait pathétique de ne pas pouvoir faire plus.
Dès qu'il aurait fini avec ses cours, il ferait chier Crocus pour qu'il lui apprenne vraiment les premiers soins.
- Ne tire pas cette tête. On a chacun une part dans une situation pareille. T'aurais pu simplement dire "bon, voilà, quelqu'un s'en charge et je me barre". T'es resté et tu lui as proposé de l'aide alors que tu ne sais rien. Cite moi trois personnes hors ta famille qui ferait cela. Bref... pas comme si on j'étais entendu en fait.
Ace tourna les yeux vers l'homme en uniforme de Marine qui venait d'apparaître. Il connaissait ce visage, il l'avait vu dans le dossier Rhyddid.
- Aarch ? reconnu Bruno.
- La peluche ? s'étonna Roger.
Avant qu'Ace ne s'y intéresse plus, Carmen l'appela.
- Viens m'aider. On va changer son drap. Elle va pas dormir dans son sang et autre. Je vais te demander ensuite de sortir que je puisse lui faire une toilette. Et je tiens à l'intimité de mes patients.
Sans un mot, Ace se releva de la chaise et aida Carmen à changer le drap, avant de sortir. Derrière, on avait Valka qui attendait avec des vêtements civils, certainement pour la blessée.
- Je vois que tu as trouvé Carmen, nota-t-elle. Viens, un repas chaud t'attend.
- Je vous suis, assura le jeune homme.
Il fit mine de la suivre, le temps qu'elle lui tourne le dos, puis quand elle ne lui accorda plus le moindre regard, il se changea sous sa forme animale et se faufila entre les ombres et les clients, avant de rejoindre l'extérieur. Il avait fait son maximum. Cela ne servirait à rien qu'il reste dans les environs à attendre le déluge. En dépit de la pluie qui lui trempa la fourrure, il retourna à l'allée où Iro était toujours postée sur le salaud qui avait fait ça. Là, le D. reprit forme humaine et attrapa l'homme inconscient par le col. Il allait l'enfermer quelque part, le temps que la nana reprenne connaissance et puisse décider de comment se venger, puis, il reprendrait sa route.
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Elle avait essayé. Mais elle n'avait pas réussi. Elle n'arrivait pas à conserver sa forme masculine sans se sentir malade. Un effet de ce qu'il s'était passé hier ? Possible. En tout cas, à défaut de pouvoir prendre vraiment sa forme d'homme, elle fit de son mieux pour y ressembler en reprenant les vieilles astuces que lui avait soufflé sa cousine quand cette capacité de son zoan ne s'était pas encore déverrouillé.
Il avait passé un coup de fil à Katheline pour s'excuser du triste destin du veston mais celle-ci l'avait rassuré, lui assurant qu'elle lui avait préparé d'autres costumes de couleurs différentes de toute façon. Il ne fallait simplement que venir les chercher quand elle le voulait/pouvait.
Son ensemble de journaliste à laver, Ann avait donc reprit son vieux sweat informe marron sous une grande chemise jaune sans manche et un pantalon cargo. Elle termina de lacer ses chaussures, attrapa sa sacoche, puis le paquet de tissu mauve qu'il avait récupéré la nuit dernière après avoir posés quelques questions à droite et à gauche pour savoir qui était la fille et qui était son maquereau. S'il survivait à ce que la D. lui avait fait, cela serait un miracle. Et il n'aurait plus l'occasion de continuer son trafic.
Nerveusement, sa casquette bien enfoncée sur son crâne, Iro sur les talons, Ann retourna au cabaret. Le portier la reconnue et la laissa entrer. Elle resserra ses bras autour du paquet dans le tissu entre ses bras alors qu'il marchait vers la chambre de la malade.
- Une seconde... Cette partie est interdite aux clients aujourd'hui.
Valka émergea d'un des couloirs avec plusieurs livres sous le bras. Alors, sans chercher à discuter, Ann s'accroupit, murmura quelque chose à Iro qui hocha la tête et saisit le tissu entre ses crocs pour filer jusqu'à la chambre, alors que la D. tournait les talons et sortait du cabaret sans discuter. Elle alla s'adosser à un mur au dehors, attendant le retour de sa panthère. Il ne fallut pas attendre plus longtemps pour qu'elle revienne avec la femme de l'autre soir.
Rhyddid Carmen.
- Eh bien, je vois que vous avez un service de poste efficace, non ? Très mignonne, voir trop. Race particulière de panthère ? fit la femme en guise de bonjour.
L'adolescente était à deux doigts de lui rappeler qu'entre gens civilisés, on commençait des conversations par un "bonjour", mais la médecin avait d'énormes cernes, alors, elle n'allait pas lui tenir rigueur.
- Bonjour, oui, elle est très intelligente et tout aussi adorable. Iro est une Panthera pardus orientalis. Panthère de l'Amour, ou de Chine. C'est la seule espèce qui ne peut pas avoir la possibilité de développer la mutation qui les rend noir, mais son akuma no mi en a décidé autrement.
Carmen présenta sa main.
- Bonjour.
Un vague sourire amusé apparut sur le visage d'Ann.
- Rhyddid Carmen, médecin et contente qu'il y ait quelqu'un pour aider hier. Tu lui as sauvé certainement la vie, se présenta la médecin.
La jeune journaliste poussa un profond soupir de soulagement. Elle avait réussi quelque chose de bien, au moins.
- C'était la moindre des choses. Contrairement à la majorité de la population, mes parents m'ont doté d'humanité en me concevant.
Elle attrapa la main tendue.
- Portgas D. Ace.
- Ravie. Bon, rentrons manger un truc et discuter. J'ai encore du tri à faire avant de pouvoir revenir à mon bateau. Et tu as des questions, non ? Pour la merde locale. Et parler ici va attirer des idiots qui m'emmerdent depuis mon arrivée.
- J'ai cru comprendre. Dure d'exercer sa profession quand son simple nom fait rameuter des mouettes.
Mouettes qui devaient actuellement courir après un yôkai. Elle faisait bien de garder ses attributs félins sous ses vêtements et garder cela aussi secret que possible. Pour l'instant, dans la Marine, il n'y avait que Smoker qui savait qu'elle était une nekomata (difficile de louper les deux queues de chat quand on couche avec quelqu'un). Garp n'avait vu que des oreilles, rien de plus. Les deux femmes entrèrent dans le cabaret sans attendre.
La jeune femme suivie la plus vieille jusqu'à la chambre, Iro sur les talons. La prostituée était toujours allongée et inconsciente. Dieu qu'elle était maigre et fragile, comme ça, sous les couvertures. Le livre que la D. avait récupéré chez le proxénète était juste à côté de l'oreiller, reposant sur les cheveux hirsutes et noir de la femme-serpent. Elle nota que l'argent était toujours sur le lit. Elle regarda Iro qui tourna la tête vers Carmen alors que Valka leur faisait venir de quoi manger et boire. Apparemment, la médecin avait refusé le remboursement et préféré le laisser pour la brunette inconsciente. Elles s'assirent à la table, conservant autant l'une que l'autre leur attention sur la blessée.
- Au fait, où est le con de hier soir ? J'ai un diagnostic invasif à faire, demanda Carmen.
- J'ai croisé dans mes déambulations un hôpital mit sous scellé, alors, je me suis dit qu'il n'y avait rien de mieux pour le traiter. J'ai veillé à ce qu'il ne puisse pas s'en aller. Elle a le droit à la vengeance, dit doucement Ann en veillant à forcer assez sur sa voix pour cacher qu'elle était une femme.
La médecin se prit un chewing-gum dans sa poche alors que dehors, le vent faisait claquer les volets, comme si une tempête couvait. Ce logia était puissant. Et dangereux.
- Vrai qu'habituellement, j'ai pas la chance d'avoir quelqu'un qui arrive à temps. Bref… pour l'hôpital, il a été fermé à cause de mon nom. Oui. Compliqué d'avoir une vie avec un boulet qui se traine derrière vous. Ils sont venus avec bille en tête que je tenais un réseau de drogue. Bref, je suis plutôt sur un démantèlement et la création avec plusieurs, maîtres de la ville, de lieu pour les junkies de cette saleté. Éclat Pourpre. J'ai tendance à l'appeler, le Sang de la Mort, pour ma part. Une vraie saleté. C'est pourquoi tu veux me poser des questions, non ?
- Pour cette raison, justement. Je sais me battre, mais je ne suis pas un combattant. Du moins, mon champ de bataille, c'est la presse. C'est par la presse que j'essaie d'aider. Alors, je me suis mis l'idée utopique que je pouvais mettre un terme, au moins dans East Blue, à ce trafic. Je vais pas cacher que je suis tombée sur des papiers à ton sujet en allant me... disons... balader, dans les locaux de la Marine, histoire de voir s'ils étaient plus du genre à aider les civils ou se faire sodomiser par la pègre. Vu l'absence d'enquête au sujet de la drogue, j'ai eu ma réponse.
- C'est donc toi, l'incendie. Très jolie feu de joie. J'aurais presque tiré ma bouteille si je n'étais pas dans une envie de faire mes achats au moment des faits. Si tu as trouvé mon dossier là-haut, ça veut dire que tu sais qui je suis. Vas-y, fais classe que je vois ce qu'ils ont inventé dans le dossier, cette fois ci.
Ann ouvrit sa sacoche et sortit le dossier en question.
- Je comptais te le remettre en main propre. Sauf si tu me donnes l'autorisation de rappeler au Gouvernement Mondial et à la Marine pourquoi il faut faire attention aux Portgas, cela ne me regarde pas. Tu es plus vieille que moi, donc, je n'ai aucune décision à prendre sur ta vie.
Elle fit glisser les documents vers la femme aux cheveux noirs et rouges.
- Si tu me laisses me pencher sur cette affaire, alors, je vais m'amuser à étaler tout plein de squelettes qu'on tente en vain de cacher au fin fond des placards.
Elle eut un sourire féroce sous sa casquette gavroche, dévoilant brièvement ses crocs de félins. Et Carmen lui rendit le même sourire sanglant.
- Les Rhyddid étaient pas mal non plus si on les emmerdait, par le passé. Donc… la presse ? Tu as besoin de combien de trucs sales sur le réseau de drogue ? Pour mon père… Je vais garder ta proposition en tête.
- Je sais que cette drogue est apparue pour la première fois à Loguetown, il y a quatre mois, ce qui est logique puisqu'on est à l'entrée de la Grand Line. Malheureusement ou heureusement, Smoker est un officier très efficace qui veille au bien être des civils sous sa garde. Donc, il a éteint le trafic avant qu'il ne puisse se développer sur son territoire. Mais il a pris ailleurs. Je cherche encore la seconde île de touchée. En trouvant cette île, je pense pouvoir trouver le vrai point d'entrée de la substance en East Blue. Loguetown n'était qu'un passage obligé, peut-être un test, mais ce n'est pas la base. Seulement, je suis de South Blue, je ne connais pas assez cet océan pour avoir une vraie idée d'où chercher. Je sais quoi, mais le où m'échappe encore, dit honnêtement la jeune femme.
- Cette merde est issue d'une transformation d'une poudre d'une algue, entre autres choses. Et cette algue ne se trouve que dans le Nouveau Monde, informa Carmen.
- J'ai cru comprendre, oui.
- Ça vient du territoire de Yubaba la sucrière : Big Mum. Le trafic passe par des voies plutôt non surveillées par la marine ou le gouvernement. Très certainement via les colis diplomatiques. Et pour ton souci d'origine... Je vais te montrer un truc si tu acceptes de me suivre.
Beckman lui avait laissé entendre ça aussi. Après un dernier regard vers la malade, Anabela se leva.
- Iro, tu veilles sur elle ?
Délicatement, la panthère alla se rouler en boule contre les jambes de la blessée et se mit à ronronner doucement en fermant les yeux. A côté, Carmen avait rangé quelques-unes de ses affaires pour se préparer à rapidement lever le camp au besoin, avant de prendre un tricorne avec lequel elle se couvrit le crâne.
- Il faudra néanmoins la changer de place. Valka m'a indiqué que les mouettes sont en recherches de détritus à se mettre sous la dent. On va sur mon navire, ce que j'ai se trouve à bord, dit la femme médecin.
- Je ne me fais pas de soucis. Après tout, je connais un marine bien sous tous rapport qui peut m'avertir si les mouettes locales ont la dalle, et un pirate de légende apte à jouer les gardes malades, rassura Ann avec un air amusé.
- Message reçu, sourit d'un air blasé Bruno avant de disparaître.
Etrangement, sans grommeler, Roger s'installa à côté du lit pour veiller sur la blessée.
Les mains dans ses poches arrière, la jeune journaliste suivi Rhyddid hors du cabaret. Celle-ci, après lui avoir jeté un regard de coin, précisa au videur de lui envoyer un message au moindre souci, puis mena la D. jusqu'à son navire, dans une crique discrète qui devait être utile pour la contrebande. Un trimaran mouillait au milieu de la baie.
- Home sweet home. Voici le Calypso. Mes informations sont à bord.
Ann entendit juste le soupir nostalgique d'Aarch mais ne s'y attarda pas, suivant la bicolore à bord de son voilier après être descendu entre les rochers de la crique pour rejoindre le navire qui n'était pas assez proche pour qu'on puisse le rejoindre sans l'usage d'une barque que Carmen dégota entre des escarpements. Dans la barque, la médecin chargea aussi ses bagages qu'elle monta à bord avant de laisser la journaliste la suivre dans l'intérieur du navire, avec pour consigne de ne toucher à rien.
La zoan allait finir par croire que cette femme la pensait sans éducation pour avoir besoin de lui dire ça. Elle reconnut du coin de l'œil une table de préparation. Cette femme devait faire elle-même ses médicaments. Alors, la D. enfonça un peu plus ses mains dans ses poches. La femme ouvrit une petite porte menant sur ce qui semblait être un petit dortoir. De quoi accueillir au moins cinq personnes. Le trimaran avait dû conçu à l'origine pour un plus grand groupe avant que Carmen ne s'y installe.
Mais ce qui intéressa le plus Ann, ce fut les papiers sur le petit bureau dans un coin. Des morceaux d'articles de journaux, des rapports de la Marine (probablement volés). Tout cela était sur le cas de Rhyddid Aarch. Elle ne s'y attarda pas plus quand la femme lui donna un carnet de notes avec quelques pages volantes.
- Voilà l'ensemble de ce que j'ai sur l'Éclat Pourpre. De sa composition jusqu'à son origine et les compagnies que j'ai repéré qui font du transport consciemment ou non. Ainsi que les différentes îles qui ont déjà une implantation.
Ace l'ouvrit et commença sa lecture.
- Principalement des compagnies en charge du courrier diplomatique, hein ? Oh, je vais l'aimer cet article. Vraiment, ronronna-t-elle. Tu as un denden que je peux utiliser ou je dois retourner à mon sloop pour contacter mon boss ?
Elle ne regarda pas son hôte, elle était trop obnubilée par les informations sous ses yeux. Et elle avait une petite idée de comment procéder par la suite. Carmen lui fit signe de la suivre dans ce qui était les zones de vie, plus particulièrement la cuisine. Là, la médecin ouvrit les placards, faisant apparaître un log pose de navigation classique, un gros que Javier lui avait montré à l'époque comme utilisé pour le Shin Sekai, et deux Eternal. Intéressant. Le denden se tenait entre, avec un tricorne et des couleurs noirs et rouges comme les cheveux de son propriétaire. Juste à côté, un second, bien plus gros et blanc. De quoi rendre toute conversation intraçable. Et ça coûté un bras.
- Prends. Je vais ranger les courses pendant ce temps dans les flotteurs, lui dit la femme.
- Si tu le permets, et si ça ne te dérange pas, je vais appeler la base de Loguetown. Je te le dis d'avance pour que tu ne sois pas surprise et que tu ne te fasses pas de fausses idées. Je ne vais pas leur parler de toi, c'est pour obtenir un détail qui peut faire la différence dans cette enquête. On est ok ? Si ça ne te va pas, aucun problème, je verrais autrement.
Carmen haussa un sourcil.
- Si tu fais « confiance » à un officier... Loguetown est le seul lieu où il n'y a pas la drogue en question. Donc, c'est pour une raison : il y a une personne qui est droit dans ses putains de bottes, comme tu l'as dit… Mais pas un mot sur les Rhyddid. Je tiens pas à avoir une merde en plus que je n'ai déjà ici sur le dos.
Et avant que la demoiselle ne puisse répondre à la médecin, celle-ci s'en alla. Alors, la jeune journaliste haussa des épaules. Elle se saisit d'une chaise et prit le combiné du denden. Elle composa rapidement le numéro de Morgans et attendit.
- Patron ?
« Ah ! Anabela ! J'espère que tu as des nouvelles intéressantes pour moi ! » s'enthousiasma l'homme-albatros.
- Même si je pense que ce sur quoi je travail mérite la première page, je veux au moins les pages politiques. Et je n'en démordrais pas.
« Tu as des saletés de quel genre ? »
- De la drogue qui se diffuse en East Blue en descendant du territoire de Big Mum via des courriers diplomatiques.
Morgans eut un rire. Vu le bruit de plume, il devait se frotter les mains à l'avance.
« Tu vas te faire des ennemis. »
- J'ai une seule chose à dire pour provoquer littéralement une révolte en South Blue, alors, j'ai pas peur. Et si ça ne suffit pas, je tomberai en entraînant autant de monde avec moi. Et pas sans me battre. Trop de vies sont en jeu. Je suis devenue journaliste dans l'idée que les informations doivent circuler, peu importe le risque.
« Je te fais confiance alors pour me faire un article aussi dur que celui de Nassau. »
- Nassau, c'est la dérive de la jeunesse dorée. Ça, c'est pire. Je serai brute, sans censure, sans filtre.
« J'attends ton papier. Tu me donnes à chaque fois encore plus raison de t'avoir donné cette chance. »
- Alors, je vais me mettre au boulot. Je t'envoie mon papier dès qu'il est fini, certainement dans la journée de demain, donc, tu l'auras d'ici deux trois jours. Et il est probable que je doive retourner en South Blue sous peu. Même si j'ai un possible gros dossier qui me fait de l'œil, il me prendra du temps, c'est une vieille histoire, alors, je me contenterai des faits divers de mon océan natal pendant un moment.
Et entre autres chose, allez voir le salaud qui l'avait recalé en dernière page pour son premier essaie et lui montrer qu'à présent, elle bossait pour le SEKEI. Elle avait hâte de voir la tête du gars.
« D'accord, je vais faire signe à mes gars en South Blue de descendre vers East Blue pour t'y remplacer. J'attends de tes nouvelles. »
Et ils raccrochèrent.
Ann sortit son calepin de note de sa sacoche, et compara ses notes par rapport à ce que Carmen avait de son côté, se concentrant sur les bruits du navire. Quand elle perçu les bruits de pas de l'occupante, elle passa à son second appel. Elle n'avait pas besoin d'attendre, c'était juste pour prouver à la femme qu'elle pouvait lui faire confiance.
« Bureau de Smoker-taisa, j'écoute. » grogna une voix bourrue en ligne.
- Buenas, je dérange ? se renseigna Ann.
« Oh, salut. Je m'attendais pas à avoir de tes nouvelles. » reconnu Smoker en perdant de sa mauvaise humeur.
- Je dois retourner vers South Blue sous peu, donc, je vais pas tarder à venir te rendre visite.
Smoker eut un petit souffle et un bref sourire apparut sur le visage du denden. Oui, Ann aussi avait hâte de le revoir. Elle l'aimait bien.
- Malheureusement, je t'appelle surtout pour affaire. Je sais que tu as eu une main dans la lutte contre l'Éclat Pourpre, je me trompe ?
« Je dois t'accuser d'avoir fait un tour dans les archives de ma base pendant que j'avais le dos tourné ? »
- Non. Je t'aurais jamais fait ça. J'ai trop de respect. Par contre, je peux pas en dire autant de certains de tes collègues.
Smoker eut un soupir empli de lassitude.
- J'ai besoin que tu me confirmes deux trois détails. Des dates, surtout. Pour confirmer un soupçon. Et t'avertir qu'à partir de là, t'as deux options. Faire profil bas et laisser faire, ou prendre Tashigi sous le bras pour faire un grand ménage qui fera très bien sur tes états de services.
« Ok, je mords, qu'est-ce que tu veux savoir ?»
Se référant à la fois à ses notes et celles de Carmen pour se faire confirmer l'historique de l'implantation de la drogue, elle commença ses questions. Puis, elle lui demanda s'il avait des chiffres, même sous-estimés, des victimes de la drogue. Tout cela confirmait le soupçon de la D. et son ricanement mauvais était assez un gros indice de ce qu'il allait se passer.
« Je vais prendre Tashigi sous le bras pour faire quelques arrestations. Fais disparaître l'argent, je ne veux pas que quelqu'un cherche à fuir de taule avec quelques billets à plus haut placé que moi. » grogna Smoker.
- Je vais détruire leur réputation. Leur vie. Tout ce qu'ils représentent. Le boss m'a promis les pages politiques. Ça va secouer East Blue. J'ai aucun pouvoir pour toucher Big Mum, c'est elle qui est tout en haut de l'échelle, mais je vais couper net le robinet sur cet océan.
« Encore une fois, je m'étonne que tu ne t'en fasses pas pour ton océan natal qui peut être lui aussi touché. »
- Mon oncle est mort quand j'étais gamine. Qui m'a éduqué pour être une telle menace ? Et pour attirer l'œil de mon père, fallait être quelqu'un de particulier, tu n'es pas d'accord ?
Smoker eu un reniflement amusé.
- Je te dis à bientôt, donc ?
« Je vais attendre les pages politiques avec impatience et j'espère ne pas te louper sur le retour. Ah, et sache que le vieux fou est descendu quand il a eu vent que tu étais dans le coin. »
- Ah. Merci pour l'avertissement. Je vais faire gaffe à ma fourrure.
« Vaut mieux, hellcat. A bientôt. »
- Adios, caballero.
Et Ann raccrocha et soupira.
Elle se tourna vers Carmen qui était revenu dans la cuisine entre temps pour se préparer un chocolat chaud.
- Alors ? A quand le casse du siècle ? demanda la zoan.
- On met la demoiselle à l'abri, je cache mon sloop et on s'y met.
Ann se leva et étira ses bras devant elle, les doigts liées entre eux, les faisant craquer. Elle avait hâte de s'y mettre. Avec ce que lui avait dit Smoker, il avait confirmé que Laos était le cerveau du réseau.
- L'un des lieux que je considère sûr est ici. Laos est un peu trop pourri à l'intérieur et les bonnes racines n'ont pas besoin que les mouettes les arrachent.
Et comme si Carmen l'avait invoqué, Bruno apparut.
- On a une descente de prévue. Quoique vous prévoyez, faîtes vite pour rejoindre le cabaret.
- Un cas de poltergeist serait quelque chose à faire pour nous faire gagner du temps. Allons sauver les bonnes racines que les mouettes prennent donc pour des déchets.
- Je vais transmettre le message, mais on est mort, rappelles-toi, lui dit Bruno. On ne peut pas faire de miracles.
Elle le savait. Carmen regarda autour d'elle, comme si elle avait capté que la journaliste parlait à quelqu'un d'autre.
- Bon, allons y avant que je ne tente de voir l'état de ta santé mentale, soupira Carmen.
- Oh, ma santé mentale va très bien. Enfin, vu mon père, je peux comprendre qu'on ait des doutes. Non, moi, c'est différent.
Et avec un grand sourire, elle lui expliqua :
- I have friends on the other side.
Et sous le rire de Javier, elle quitta le trimaran.
