Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle publication sur la petite pause à la hacienda Portgas.
Pour rendre à César ce qui est à César, le petit couplet chanter proviens de SAIBUMusic "Yo soy Bruno" ou la réponse à "No se habla de Bruno" version espagnol.
A présent le commentaire !
Lamento Della Ninfa : Je sais que le démarrage un peu lent a tendance a en dérouté plus d'un, alors, je suis heureuse de ton retour ! Quant au rythme de parution, cela se fait une fois par mois. Donc, on se reverra en Mars.
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- Bon, maintenant, je peux savoir comment ta tête de linotte s'est dit que pour fuguer, tu devais prendre Sabo mais pas Luffy en sachant que tu allais blesser ton tout petit-frère ? demanda Rouge en retrouvant son aîné assis sous son olivier, à moitié caché par le manteau de Roger qu'on avait suspendu là.
- Je n'ai pas demandé à ce qu'il se joigne à moi, répondit Ace depuis le fin fond de sa lettre. Quand j'ai pris le large, il était déjà dedans. Il m'attendait en fait. Si je le laissais derrière, il m'aurait vendu, alors…
- Je vois. Et vu que je n'ai pas de nouvelles de lui, tu peux peut-être m'éclairer sur…
- Révolution.
- IL EST TOMBÉ SUR LA TÊTE !?
- M'man, mes oreilles, merci, grogna Ace en se les couvrants.
- Et tu l'as laissé faire ? Je dois te rappeler de pourquoi on…
- M'man, coupa Ace.
Rouge ferma la bouche et regarda son fils avec inquiétude.
- Yo soy Bruno,
Decir mi nombre aqui es inoportuno
En verdad te doy miedo como ninguno
Pero te voy a contar un secreto y disculpa si con eso te abrumo…
- Ya vale, Ace, coupa à son tour Rouge. Je comprends le but, mais contrairement à Sabo, mon oncle était bien plus âgé, et moins influençable.
- C'est un Portgas d'adoption, je veux bien me couper une queue si Dragon arrive à le changer. Aies un peu de foi en l'enfant que tu as élevé.
Rouge soupira et tendit une boite en fer blanc à son fils.
- Les photos que tu m'as demandé. Pourquoi ?
- Le père de Carmen… eh bien, c'était l'apprenti del abuelo.
- Ah bon ? Le monde est petit.
- Crocus a littéralement dit que c'était le destin.
Ace était déjà en train de fouiller dans la boite, cherchant celles où Aarch pouvait être.
- Comment tu as fait leur connaissance, tu ne m'as pas dit.
- T'as lu mon article sur l'Éclat Pourpre ?
- Je me fais un album avec tout tes articles, mon petit chat.
Ace s'arrêta un instant, rouge comme une tomate, jusqu'à ce que sa mère lui embrasse le crâne, le remettant à faire le tri des images. Puis, il referma la boite et se leva.
- Il s'avère que Carmen était déjà sur l'affaire. On s'est croisés et on a collaboré. Quant à la muchacha…
- C'est une des victimes de cette substance ?
- Non. Mais on l'a rencontré durant l'affaire. Elle s'est faîte agressée dans une rue. En plein carnaval. Personne pour s'arrêter et l'aider. Je l'ai trouvé se vidant de son sang avec le salaud qui l'a touché cherchant à fuir. J'ai essayé de l'aider à rester en vie le temps que quelqu'un daigne à venir l'aider. Et c'est Carmen qui s'est pointée. Quand elle a repris connaissance, je me suis dit qu'il fallait quelqu'un pour lui apprendre que la vie valait la peine d'être vécue. D'où pourquoi elle voyage avec nous. Ensuite, je vais m'occuper de laver le nom et l'honneur du père de Carmen. Javier m'a dit qu'il avait des notes qui pourrait m'aider.
Il se releva souplement et rendit la boite à sa mère. Celle-ci la prit et kidnappa son fils dans un câlin.
- Tu m'as manqué mon chéri. Énormément manqué.
Ace enlaça sa mère en fermant les yeux.
- Je vais pas rester, tu le sais. J'y arrive pas. Je le supporte pas.
- Je sais, mon petit prince. Je ne le sais que trop bien.
Ace se redressa et Rouge lui caressa tendrement une joue.
- Va les chercher, on va passer à table. Je t'ai laissé de la lecture sur ta table de chevet, si tu as envie d'écrire quelque chose sur South Blue.
- T'es la meilleure.
- Non, je suis Roja, l'informatrice numéro un de South Blue. Et toi, tu es mon fils.
Elle l'embrassa, appréciant à quel point son fils avait grandi en l'espace de deux ans. Ace lui rendit le baiser sur le front et s'en alla avertir les autres. A commencer par Carmen, puisqu'il entendait Luffy faire la conversation quelque part dans la maison à leur Grognonne.
En arrivant devant la chambre il vit que la porte était ouverte avec Carmen au denden. Le D. se changea en chat pour faire discrètement demi-tour quand il entendit la conversation et Carmen répondant à une question :
- Non. Je suis sur South Blue.
Le silence lui répondit.
A qui parlait-elle ? De quoi ?
- Je suis tombé, à Laos, sur une journaliste. Ou un. Dépend des fois. Il m'a aidé comme je l'ai aidé à mettre le linge sale devant l'ensemble des gens.
« J'ai vu l'article, oui. »
L'inquiétude redescendit d'un cran. C'était Rayleigh. Même si c'était rare qu'il l'ait au téléphone, Ace connaissait sa voix. Carmen eut un soupir et poursuivi sans percevoir le déplacement du nekomata dans sa piaule.
- Rayleigh. T'as un/une filleul dans South Blue ?
Se rapprochant tout doucement de la femme avachie dans son fauteuil, il se changea dans le dos de celui-ci et posa un doigt sur sa tempe.
-Pan. Dead.
Le manque de réaction de Carmen fut une immense déception. Vraiment. Il aurait au moins espéré la faire sursauter. Que pouic. En attendant, cela fit rire Rayleigh à l'autre bout du denden.
« Eh bien. Pour une surprise. Fallait dire que tu étais chez les Portgas. Bonjour Ace. »
- Yo ! salua le D. en s'asseyant sur le bord de la table.
- Bon, tu me confirmes. Ce qui veut dire que je peux lui parler sans peur de me faire tirer dans le dos de ma teulu a fy ewythr[1] .
Note à soi-même, prendre des cours par correspondance de langue. Certes, grâce à Luffy et Sabo, il se démerdait pour ce qui était du Portugais et de l'Anglais, mais les autres, impossible.
« Tu sais bien que je ne comprends pas lorsque tu te décides à utiliser ton dialecte familial. Mais oui. Tu peux parler sans problème. Je dirais que tu peux faire confiance sur ce petit secret. » informa Rayleigh.
Le zoan était heureux que le vieux soit autant que lui dans le noir.
Le combiné du denden fut poser sur la table, invitation silencieuse pour utiliser l'escargophone s'il le souhait.
« Qu'est-ce qui t'a fait rentrer chez toi, jeune homme ? Ta mère t'a menacé de te transformer en shamisen ? » demanda avec amusement Rayleigh.
- Lui donne pas d'idée. Et non, je me suis dit qu'après l'histoire de l'Éclat Pourpre, une petite pause ne ferait de mal à personne. Sans compter que Crocus a décidé tout simplement de se décharger sur elle de ma santé.
Cela fit rire aux éclats Rayleigh.
« C'est le Destin, il n'y a pas d'autres mots. Et je suis certain que ton père est d'accord avec moi. »
- Il se marre encore dans le patio. Il n'arrête pas depuis qu'on est rentré.
Il regarda ensuite Carmen.
- On va passer à table, l'informa-t-il.
- Ça marche, j'appellerais l'ancien ensuite, salua Carmen.
« Salut-le de ma part, au fait. » demanda le Mei-Ô.
- Pas de souci Rayleigh.
Carmen raccrocha avant de soupirer et revenir vers Ace.
- J'préférais confirmer avant de devenir parano. Et ce sera plus simple d'expliquer ensuite si vous vous retrouvez à répondre à ma place au denden. Tu connais quoi du Nouveau Monde sur Grand Line ?
- Comme j'aime le dire, tu t'es contenté de faire de tes devoirs, rassura Ace devant la justification. N'importe qui avec un lourd secret aurait cherché à vérifier auprès de personnes de confiance le fait que l'individus avec qui tu voyages est digne de confiance, assura Ace. Et pour ta réponse… ce que je sais de la Grand Line ?
Le nekomata croisa les jambes et se pencha vers la médecin.
- Crocus est mon médecin traitant depuis que je suis gosse. Rayleigh est mon parrain. Si on suit la logique, on peut dire que les survivants de l'équipage du Roi des Pirates sont de la famille. Cela répond à ta question ou je dois être plus explicite ?
- Et la Araña a volé le corps du Roi des pirates après son exécution. Originaire de South Blue. Ai-je donc le privilège d'avoir la descendance de Gol D. Roger devant moi ?
Carmen secoua la tête entre l'amusement et la surprise la plus totale, avant de tirer un peu la brassière pour la descendre légèrement sur le côté gauche de sa poitrine. Un tatouage apparut. Il le connaissait, il l'avait vu dans des notes de sa mère et avant ça, dans celles de son oncle. Il y avait des entrelacs autour le rendant plus difficile à discerner, comme un arbre dans une forêt, mais la version simplifiée de l'emblème pirate se retrouvait vite si on savait observer et si on le connaissait déjà.
- J'ai été élevée sur le navire de Edward Newgate dit Barbe Blanche. Mon père Aarch avait des amis dans l'équipage et les a appelés lorsqu'il a été mis en demeure. Au cas où quelque chose lui arrive.
- Comme quoi, l'amitié pirate-marine est possible, sourit largement Ace. Toma.
Il lui donna les quelques photos qu'il avait récupéré.
- Ma mère vient de me les donner. On verra demain pour les notes de mon oncle. Mais on a le temps. On est ici surtout pour que mademoiselle Irma reprenne du poil de la bête.
- Mais pourquoi il a gardé ces photos ! s'étrangla Aarch avec panique, rouge comme une tomate, en voyant quelques-unes de ses photos.
- Faut s'adresser à Bruno, moi, j'y suis pour rien, lui dit Ace.
Il revint à Carmen quand elle le remercia pour les images et parla du repas.
- Yup. Et de ce que mon nez me dit, ma mère a sorti le grand jeu. Patatas bravas et empanadas.
Il allait soupçonner qu'elle avait fait exprès pour l'inciter à rester. Peine perdue, il était bien trop le fils de son père pour rester en place.
En quittant la chambre, il réalisa cependant qu'il n'avait ni confirmer ou infirmer à Carmen son lien avec Roger. C'était peu mais ce silence pouvait mettre le doute. Ou confirmer, selon les points de vue.
En chemin vers la cuisine, ils virent Luffy avec Miss Irma (comme aimait surnommer Ace leur elfette). Son frère était un moulin à parole sans fin.
- On passe à table, dit l'aîné.
- Je sais. Tía veut qu'on sorte la table pour manger dans le patio, répondit le plus jeune.
- Attendez à la fontaine, on arrive.
Et les deux frères disparurent dans le couloir du bas pour aller chercher table et chaises. Peu après ils revinrent, Luffy portant aisément la table sur sa tête et Ace avec cinq chaises en osiers. Le tout fut disposé devant la fontaine avant que Rouge n'arrive avec un plateau contenant la vaisselle et les couverts.
- Ace, aide-moi à apporter la nourriture, pendant que ton frère met le couvert, demanda Rouge.
- Luffy qui manipule des verres ? T'es certaine ? déconna l'aîné.
- J'ai enfin participé au concours de physique inter-collège, plus de raison de faire des expériences avec la vaisselle, justifia le plus jeune avec nonchalance.
- Bah tu sauras que si tu veux être au-dessus de Roger, tu dois pas faire de nœuds avec tes doigts. Tu perdras pas inutilement du temps à te les démêler.
- Alors, je pourrais faire la blague… commença le chapeau de paille.
- Mais je t'ai demandé quelque chose, muchacho, rappela Rouge.
Et elle embarqua son fils par le col pour qu'il arrête de déconcentrer le plus jeune. Luffy ignora la conversation pour la majorité entre les filles mais garda les femmes à l'œil. La plus vieille avait l'air de pas être dans son assiette. Il arrêta de mettre la table quand la plus jeune se décida à enlacer Carmen dont le sourire sonnait faux. Il sut quoi faire quand, en revenant de la cuisine avec l'immense tortilla de Rouge, Ace posa un peu brutalement la nourriture sur la table pour prendre lui aussi Carmen dans ses bras.
- CÂÂÂÂÂLIIIIN ! rugit le jeunot.
Et il fonça sur le groupe pour les enrouler dans ses bras élastiques dans un semblant câlin de groupe, les écrasant un peu au passage.
-Merci, murmura doucement Carmen avec un vrai sourire. Désolée… On va dire que vous m'avez ramené un instant sur le Moby Dick. On est plus de mille six cent personnes à bord.
- C'est normal. A nous deux, Lu' et moi on a assez d'énergie et de connerie pour égaliser ça, justifia Ace sans lâcher Carmen. Mille pour moi et six cent pour lui.
- Hey ! Pourquoi juste six cent ! protesta Luffy en les lâchant.
- Parce qu'on a quatre ans d'écart donc, le même écart se répercute partout.
- Salaud !
- J'ai dit quoi sur la vulgarité, Luffy ? gronda Rouge en arrivant avec le poisson fris. Merci d'avoir mis le couvert, Carmen.
Le plus jeune se tourna vers la table, perplexe, avant de voir en effet que celle-ci s'était mise par magie.
- Trop cooooool ! s'exclama le petit chapeau de paille.
Rouge secoua la tête.
- Ace…
- ¡Patatas bravas !
- Luffy…
- ¡Empanadas !
Et les deux garçons se mirent au garde à vous.
- Chef, oui, chef !
Et mimant la marche au pas des marines, ils retournèrent à la cuisine. En soupirant, la mère de famille les regarda faire avant de se tourner vers la chibi.
- Tu veux bien aller les surveiller et récupérer la carafe d'eau fraîche, s'il te plaît ? Je t'emprunte Carmen juste un instant.
La zoan hocha doucement la tête et alla rejoindre les deux autres. Seule avec la logia, Rouge lui prit gentiment le bras avec un sourire complice.
- Quant à nous, en tant qu'adulte, on va se prendre une petite bouteille de vin pour accompagner le dîner. ¿ Vale ?
- Mae'n iawn gyda mi[2] . Ça fait longtemps que j'ai pas pu boire un bon vin de South Blue. Haruta, qui est de cette mer, nous en a fait gouter deux trois cuvées intéressantes.
- Je n'en doute pas un instant. Nous n'avons pas la plus grande des caves, mais on a des bouteilles intéressantes. Certaines datent de la vieille Roja elle-même qu'elle aurait volé à des Tenryuubito durant ses années de pirateries.
Elle alla rejoindre l'escalier menant aux chambres et ouvrit une trappe discrète montrant un escalier de pierre qui descendait dans les entrailles de la demeure.
- Je n'y vais pas souvent, vu que je n'ai personne avec qui boire, alors, s'il y a quelques cuvées qui te plaisent, fais-toi plaisir.
Rouge alla récupérer dans l'entrée une lanterne qu'elle alluma avant de revenir à l'entrée de la cave. Elle reprit avec douceur la main de la femme aux cheveux rouges et noirs.
- Je le répète, tu es ici chez toi. Si ça ne va pas, si tu as besoin de quelque chose, que ce soit d'aide, de soutien, de repos, de calme… ou même d'un câlin ou d'une épaule pour pleurer, tu n'as pas à hésiter. Et je serai toujours disponible si tu en as besoin. D'accord ?
Carmen eut un hochement de tête.
- Merci, Rouge-san. Même si ma maison est la mer, je saurais qu'ici, je peux m'arrêter. Et si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas non plus.
- Gracias, cariño. Allez, allons trouver une petite boisson pour satisfaire le palais délicat de femmes de notre stature !
Et avec un petit rire, la mère embarqua la jeune médecin dans son sillage à la recherche d'une bouteille pour accompagner le repas. Dans les jours suivant, elle ferait du bissap, mais elle n'avait simplement pas prévu que son fils reviendrait aussi vite.
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Ace s'était désigné pour faire la vaisselle avec sa mère, histoire d'avoir la possibilité de discuter de deux trois choses en privée avec elle. Il voulait s'en débarrasser maintenant, histoire de profiter de cette « pause », même s'il continuerait à fouiller pour un nouveau sujet sur lequel écrire.
- Carmen n'a pas tort, lui dit Rouge en rangeant dans des petites boites les restes de repas pour les mettre au frais. On ne fait que rarement attention à ce qui est droit devant son nez. Sans compter qu'en te montrant ainsi aux yeux de tous, les gens apprendront à te connaître au fur et à mesure de tes émissions. Si, après ça, on fini par te relier à Roger, les gens devront s'arrêter et se poser des questions. Pas sur toi, mais sur eux. Peut-on décider de détester comme ça quelqu'un qu'on ne connaissait pas, et qu'on a apprécié au fur et à mesure de ses apparitions en public, pour juste un souci de parenté ?
Elle ferma une dernière boite qu'elle mit au frigo, puis s'essuya les mains pour rejoindre son fils. Elle lui retira le crayon des cheveux et arrangea les longues boucles pour lui masquer en parti le visage, dont l'œil avec sa cicatrice.
- Puisque tu m'as demandé de te couper les cheveux, tu peux faire l'acquisition d'une perruque qui peut non seulement masquer tes oreilles de chat, mais aussi une partie de ton visage. Et si tu pousses, tu peux même rajouter une paire de lunette. Je dois avoir de vieilles lunettes de lecture de ma mère qui traîne.
- Tu crois que ça en vaut la peine ?
- Je suis certainement mal placé pour dire que je pense sincèrement que mon enfant mérite de se faire connaître.
Ace retint un rougissement alors que Rouge passait derrière lui pour lui refaire son chignon.
- Sinon, sur un autre sujet, sache que Luffy ne te laissera pas repartir sans lui.
Le zoan eut un grognement.
- Il n'a vraiment pas apprécier que toi et Sabo partiez sans lui et oui, tu m'as déjà dit que tu n'avais pas pour projet de prendre ton autre frère au départ et qu'il s'est imposé.
- Sabo avait quatorze ans, je me voyais mal de lui dire pour le coup de descendre et qu'on en rediscuterait l'année suivante. Mais Luffy n'a pas encore treize ans, il a encore deux ans de scolarité obligatoire. Certes, il pourrait faire comme moi et prendre les cours par correspondance, mais il a besoin de quelqu'un derrière pour le pousser à étudier.
- Je le sais Ace. Je sais aussi que quand il met du sien, il peut faire des choses incroyables. Après tout, il a gagné le concours de physique de cette année. Mais il est comme toi, dans un sens. C'est un enfant de la mer. Dès que tu as su marcher, je devais te courir après pour que tu n'ailles pas seul à la plage. Je sais que tu as toujours entendu l'appel du large, et c'est la même pour Luffy. Ce que je veux, c'est que tu lui parles. Que tu lui fasses comprendre au moins d'attendre un peu. Mais il ne m'écoutera pas. Il a vu faire ses aînés, alors, si ce ne sont pas eux qui le font, alors, il profitera de ton départ pour prendre le large lui aussi.
Le zoan eut un lourd soupir alors que sa mère prenait un chiffon pour sécher la vaisselle propre pour la rangée.
- Je… j'essaierai, mais je ne promets rien.
- Eh bien, si ton frère désobéit, tu sauras que tu devras le garder à l'œil.
- Et je fais comment lorsque je vais monter la Grand Line ? D'ailleurs, la zorra a pris les cartes de tío ou elles sont toujours dans ton bureau ?
- Dans mon bureau. Tu comptes monter bientôt sur la Grand Line ?
- Faut que je vérifie avec Carmen si son affaire à une piste paumée dans un autre océan, sinon, on monte.
- Je ne te demanderais pas de faire attention, tu n'en feras qu'à ta tête, et user du denden semble vraiment quelque chose qui t'arrache un bras, mais garde-moi au courant, d'accord ?
- Oui, maman.
- C'est tout ce que je te demande. Et ça me fait mal de savoir que je ne peux pas en avoir de ton frère, puisqu'il fait comme mon oncle Bruno et s'implique sous couverture dans un gros projet.
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Elle étouffait. Elle brûlait.
Une main sur la bouche pour ne pas vomir, les yeux fermés pour bloquer la réalité, Ann trébucha du lit. Ce corps d'homme était trop lourd pour ses épaules. Trop difficile à supporter pour son esprit. C'était… faux. Pourtant, elle savait. Elle savait que si elle avait cette apparence, c'est que quelques jours avant, être une femme était insupportable autant que ce l'était maintenant d'être un mâle. Ce corps d'homme la détruisait. Elle avait besoin de se transformer, mais elle craignait que cela ne lui fasse perdre le peu de contrôle sur son estomac.
Son estomac se tordit un peu plus alors qu'elle se levait en tremblant. Elle sentit contre sa jambe le corps chaud d'Iro qui la guida jusqu'à la porte. Ses doigts s'accrochèrent avec l'énergie du désespoir à la poignée de la porte et elle l'ouvrit, manquant de passer par-dessus la rambarde du palier et de finir en bas sous l'élan. Mais quelqu'un la retint. Elle… elle avait dû mal à replacer le parfum. Mais elle sentit des écailles sous la peau nue de son bras quand la personne en question la soutint sur ses épaules.
C'était la Chibi.
Elle manquait de force, mais elle l'aida autant que possible à mettre un pied devant l'autre. Il y avait quelqu'un d'autre dans le couloir, mais elle n'arrivait pas à savoir qui ou pourquoi. Elle était à l'agonie et avait grand besoin de calmer cette torture. Quelqu'un d'autre se glissa sous son bras. Qui ? Aucune idée, elle gardait les yeux fermés et la bouche close. Ne pas vomir dans le couloir était son objectif. Elle entendait le petit pas de Iro guider jusqu'à la salle de bain, puis le bruit des griffes de la panthère ouvrir la porte. Elle fut posée sur le carrelage froid et avant qu'elle ne puisse ramper jusqu'à la déesse de porcelaine, elle fut glissée sous de l'eau tiède. Elle entendit quelque chose au travers l'eau mais impossible de savoir quoi. Mais qui que fut la personne qui lui mit la bassine sous le nez, elle méritait d'être sanctifiée et elle s'excuserait platement pour la vue. Son estomac se vida immédiatement dedans, se mélangeant avec l'eau de la douche.
Et elle continua jusqu'à ce qui ressorte ne soit plus que de la bile mélangée à quelques poils de chat épars. Elle se laissa aller vers l'arrière, haletante.
- Brûle… souffla-t-elle.
Elle sentit Iro monter à moitié sur elle, mais elle était trop mal pour en avoir quelque chose à faire. Tout ce qu'elle savait, c'était que doucement, trop lentement, l'eau devenait froide. Elle était en train de brûler ! Qu'on arrête de jouer et qu'on l'aide bon sang !
Quand l'eau devint enfin glacée… ça ne changea pas grand-chose. Elle avait toujours mal. Ses griffes s'enfoncèrent dans la chair de ses bras comme si elle essayait de s'arracher la peau. Elle sentit un peu plus de froid, comme si on rajoutait de la glace sur elle. L'odeur de son sang monta à son nez.
- Changes-toi, mon ange. Changes-toi chérie. Tout va bien mon cœur… souffla la voix de Roger.
Elle sentait presque ses mains sur ses épaules. Elle leva la tête vers la douche en miaulant. Un miaulement étrangler. Son échine ondula, ses membres s'affinèrent et sa poitrine commença à se développer. Son anatomie se modifia trop lentement à son goût, mais ça se faisait.
Elle reprit son souffle.
Elle ne brûlait plus.
Elle était épuisée et malade. Mais elle n'avait plus mal.
Difficilement, elle ouvrit les paupières et trouva deux paires de yeux mauves l'observant avec inquiétude, juste au-dessus de ceux ambrés et fendus d'Iro.
- …Ca…Carmen ? Chibi ? haleta-t-elle.
- Hey, Ace. Tu te sens capable de boire un verre d'eau et de sortir de dessous l'eau de la douche ? demanda Carmen.
- Ouais… mais… pourquoi… pourquoi vous êtes là ?
Elle leva le bras pour éteindre l'eau avant de se lever difficilement. En un instant, elle se retrouva avec la serviette sur la tête.
- Laisse-nous t'aider, lui dit la médecin alors que la chibi le fixait avec inquiétude.
- J'ai dix-sept ans, pas sept, marmonna la journaliste. J'peux gérer… merci pour l'aide.
Pourquoi y'avait autant dans la salle de bain de sa mère ?
- Vous faîtes quoi debout à quoi… deux heures du mat' ? Trois heures ?
Iro miaula.
- Merci, la belle. Une heure et demi ?
- Je lisais pour ma part, se justifia Carmen.
Carmen et Ann regardèrent la chibi avec ses plumes dorées qui faisaient une vraie collerette dans ses cheveux à présent.
- Vibration, se justifia-t-elle.
- Eh bien, voilà, tu as ta réponse, Ace. Bien… je verrais demain matin alors le bilan de santé ?
- Bilan santé ? répéta la D. avec perplexité en dépit du sourire inquiétant de la médecin.
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? demanda Rouge avec un châle sur le dos en arrivant dans l'entrée de la salle de bain.
- Sais pas.
La femme leva un sourcil et entra dans la pièce qui commençait à être étroite avec autant de femmes et prit le bras de sa fille pour regarder les griffures dessus. Et clairement, ça ne lui plaisait pas.
- Dejame. J'vais bien. Ce que je vois, c'est que mon pyjama est trempé, trop grand pour moi, donc, je vais aller faire un tour dans l'armoire de la zorra…
Et l'instant suivant, la nekomata se faufilait sur ses pattes pour fuir la salle de bain.
- Anabela… gronda Rouge.
La fuite.
- Roger, je t'ai aimé et je t'aime toujours, mais vraiment… soupira la femme. Merci pour l'assistance, mesdames. Bon, j'ai un chaton mouillé à attraper avant qu'il ne choppe une saleté en passant la nuit dehors avec ses bras dans cet état.
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1 : Ma famille et mon oncle
2 : c'est bon pour moi
