Bonjour à tous, on se retrouver aujourd'hui pour la suite des aventures de notre bande d'aventurières favorites. Et il est temps de mettre fin aux vacances. Elles ont du travail qui les attend pour le cas d'Aarch. Alors, il faut lever l'ancre.

Merci à Yu-chan d'être encore là pour les reviews et je vous dis à bientôt pour la suite. N'oubliez pas d'aller voir Shadow of Samhain pour les aventures de Carmen dans Marche Tempête. Je vous dis à très bientôt !

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Dormir dans un arbre, ou plutôt, au-dessus d'une tombe… ce devait être un comble pour un yôkai. Dans ce genre de cas, Sabo se ferait un plaisir de lui rappeler qu'elle était un nekomata et non pas un bakeneko, mais il n'était pas là, et elle n'avait juste pas eut l'envie de rejoindre son lit. Alors, autant rester avec son père un petit peu et avoir un brin de réconfort.

Puis, avec le lever du soleil, elle s'était préparée (piquant sans vergogne des vêtements d'Amelia, elle n'était pas là pour se plaindre et elle avait trop mal aux bras pour se mettre une chemise) et avait préparé son frère pour l'école, ce qui laissa l'occasion à sa mère de se reposer un peu plus (la demoiselle pouvait bien faire ça, après que Rouge l'ait poursuivi dans une partie de l'oliveraie pour lui soigner les bras). Puis, une fois Luffy hors de la hacienda, la journaliste avait sorti les dossiers de son oncle pour se concentrer sur le cas de Carmen… qui l'interpella justement :

- Hey ! Bonjour !

- Bonjour. Ma mère dort encore, donc, le petit déjeuner est sur la table de la cuisine, répondit la D. depuis sa chaise sur la terrasse de la bibliothèque.

Elle continua sa prise de notes à partir des carnets de son oncle. Carmen s'en alla un instant pour récupérer sa part du petit déjeuner, laissant la zoan travailler.

- Journal de bord de Javier, expliqua la zoan quand la logia revint. Notes d'informations, dossiers de chantages… si les Portgas sont le grand méchant loup de South Blue, c'est qu'on a tendance à savoir les vilains squelettes de quiconque pouvant troubler l'indépendance de cette île.

- Utile à avoir dans certains cas. Et tu penses avoir des informations dans ces notes ? se renseigna Carmen en s'asseyant avec son thé et fruits.

- Dès qu'on sait lire et écrire, on apprend la récolte d'information dans la famille. C'est une tradition vieille de cinq cent ans. Quant aux infos, tío m'a dit qu'il avait deux trois trucs sur l'île, et j'ai deux trois infos, en effet. Tu devais pas remonter la Grand Line ?

- Oui. Je dois remonter pour faire déjà une révision de mon navire. Et aussi, possiblement, visiter deux trois coins de la Grand line. Et voir la famille. Tu me fais penser. Un des membres de l'équipage voudrait des olives rouges. Si je veux en ramener, je dois m'adresser à qui et combien ça va me coûter ?

La journaliste cessa sa prise de notes et regarda la femme en face d'elle.

- Tu es proche de la personne à qui tu vas donner ces olives ? demanda doucement la zoan.

- Il est l'un des oncles qui m'a élevé ? Je l'aime bien tant qu'il ne joue pas les chauds lapins ? Pourquoi j'ai l'impression que c'est une question piège ?

En soupirant, Ann reposa son crayon et regarda les champs d'olives qui s'étendaient jusqu'à la mer.

- Je te dis ça comme ça, et je n'ai pas l'intention d'élaborer plus. Tu n'offres pas des olives rouges de Baterilla à des gens que tu aimes. Si après, tu veux vraiment en ramener, aucun souci. On a toujours quelques amphores qui traînent à la hacienda pour les revendre si la récolte de l'année en cours se promet mauvaise. Je t'en file une que je rembourserai à ma mère.

Et elle revint à son travail alors que Carmen mordait dans sa pomme.

- De ce que mon oncle a noté, même si une partie de l'île a fini sous les flots, il reste encore une zone accessible à Beleriand. Il n'a pas pu aller y jeter un œil à l'époque parce que c'était encore bien gardé, mais après toutes ces années, ça vaut le détour. Je pense qu'on devrait commencer par-là, reprit Ann.

- On y est allés avec mon oncle, mais on n'a pas pu faire plus que de le survoler. La marine s'y trouvait encore. Mais c'était, il y a sept ans. Depuis, ils ont changé de place. Néanmoins, Beleriand est aussi connu pour ses récifs dangereux. Il faudra être prudent en s'y rendant.

- Je reprends le sloop ou tu penses pouvoir supporter deux boules de poils sur le Calypso ? se renseigna d'un ton absent la journaliste en fermant sa prise de notes.

Elle se leva et commença à ranger les affaires de son défunt oncle. Elle s'arrêta pour gratter un instant les bandages sur ses bras que sa mère lui avait fait, avant de finir de récupérer les documents de Javier.

Carmen réfléchit un instant avant de hausser les épaules :

- Mon navire est fait pour la Grand Line. Il a deux trois secrets qui t'intéresseraient. Donc, va pour deux boules de poils en plus. Et compte-t-on notre ami Chibi ? Tu en penses quoi ?

- Salut chibi ! salua joyeusement Anabela avec un grand sourire pour la fille à plume qui venait de se montrer. Je range tout ça et je t'accompagne à la cuisine, parce que tu dois manger. Tu en as besoin.

L'elfe se mit à rougir comme une tomate en dépit de sa peau sombre et marmonna quelque chose d'incompréhensible en regardant le tapis. Elle était adorable. Bien trop pour que la D. ne lui fasse pas un câlin, raison pour laquelle l'adolescente se retrouva avec la journaliste attachée à elle. Carmen se rajouta dans le câlin, mais l'éclat dans ses yeux disait qu'elle prévoyait des morts très sales pour ceux qui avaient brisé cette pauvre fille qu'elles avaient pris sous leur aile. D'ailleurs, son violeur avait intérêt à avoir trouvé la mort dans l'hôpital avec la faim et la soif, parce qu'Ann n'hésiterait pas à lui faire goûter de sa hache. Finalement, elles se détachèrent.

- Pour en revenir donc à la discussion précédente. Le Calypso peut avoir un équipage de cinq voire plus si quelqu'un accepte de prendre la banquette de la cuisine comme lit. Ou dormir dans les filets à l'extérieur au risque de se faire mouiller, expliqua Carmen.

- Je suis un zoan chat, je dors n'importe où. Le défi sera plus de me faire dormir dans le lit, plutôt qu'ailleurs.

Elle finit de ranger les documents dans l'étagère consacrée à son oncle, avant de prendre la chibi avec délicatesse par le bras et de l'embarquer vers la cuisine. Ann était heureuse qu'on ne lui pose pas de question sur ce qu'il s'était passé cette nuit, elle ne voulait pas en parler. Elle laissa l'elfette s'asseoir à table et se tourna vers Carmen.

- Je te la confie, je vais réveiller ma mère.

Faisant confiance à Carmen, Ann laissa les femmes dans la cuisine et alla rejoindre la chambre de sa mère. Elle entra juste à temps pour la voir jaillir de son lit en panique.

- Tranquilla. Luffy est à l'école, et j'ai fait le petit-déjeuner. Tout va bien… dit avec une voix calme la jeune femme.

- Je… je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas réveillée… souffla Rouge en s'asseyant sur le lit.

- Bah je peux te dire que Luffy a été très heureux de se faire réveiller par moi et oui, j'ai déjà retiré ses draps. Le vieux coup du seau d'eau, toujours aussi efficace.

Rouge essaya et échoua à faire sentir des remords à sa fille avec un regard moralisateur.

- Donc, tu vas t'habiller tranquillement et prendre ton déjeuner, d'accord ? J'ai déjà fait un tour au jardin, donc, t'as plus qu'à mettre les orteils en éventail. Je vais à l'armurerie si tu me cherches, d'accord ?

- …D'accord ?

Sans répondre à la perplexité de sa mère, Ann tourna les talons. Elle sauta directement du palier sans s'embarrasser de l'escalier et retourna à la cuisine pour voir si leur protégée avait fini de manger.

- Alors, docteur, notre petit oiseau a fini de manger ? se renseigna la D. avec un grand sourire.

- Oui, répondit Carmen. Et ta mère ?

- Parfait. Laissez tout là, ma mère vient de se lever. Chibi, j'ai quelque chose à te montrer.

La D. tourna des talons et fit signe de la suivre. Elle rentra dans le salon et replia le tapis pour le mettre à l'entrée de la pièce. Elle fit signe aux deux autres d'entrée totalement dans la pièce, les éloignant de l'entrée et alla se glisser directement dans la cheminé. Elle chercha un instant dans le conduit avant qu'une pierre ne s'enfonce sous ses doigts. Une portion du sol bougea juste devant la porte du salon, dévoilant un escalier menant dans les profondeurs de la maison.

Agilement, la zoan passa devant et s'enfonça dans l'obscurité, une poignée de flamme dorée dans sa main pour éclairer le passage.

- Doucement, les marches sont glissantes, avertit Ann en tendant sa main libre à la Chibi pour l'assurer.

Sans hésitation, la petite zoan accepta la prise et avec prudence, elles descendirent en bas. Là, Ann les abandonna dans l'obscurité le temps d'allumer des vieux braseros qui dévoilèrent une armurerie qui avait traversé les siècles.

- On n'a pas conservé d'infos sur ce qui était contenu ici, avant. Ce que je sais à présent, c'est que si on cherche une arme, c'est ici qu'il faut fouiner. Et toi, Chibi, tu vas te choisir la tienne.

Avec affection, Ann lui tapota gentiment le crâne.

- Il est temps que tu apprennes aux autres que tu n'es pas un jouet. Tu es une personne avec ses droits, ses envies, ses peurs, ses sentiments. Tes choix et tes désirs sont valables et doivent être respecté. Et si pour ça, tu dois être armé pour te défendre, ainsi soit-il.

D'un grand geste du bras, Ann montra les râteliers d'armes autour d'elles.

- Sers-toi.

Clairement, la demoiselle ne savait ni quoi faire ou dire. Elle resta là, les yeux grands ouverts, figée comme la glace. Carmen, quant à elle, avait noté des dagues.

- Peut-être, pour commencer, utiliser les dagues ? Facile à déplacer, bonne pour le corps à corps, et surtout, puisque tu as du venin à revendre, tu peux les enduire plus facilement que les épées. Enfin, c'est mon avis. L'arme dépend du style de combat.

- Les dagues, certes, pour commencer, intervint Roger en apparaissant. Après, l'avantage, c'est que ça peut devenir une arme secondaire et discrète, simple à cacher. Mais je pense que ceci irait mieux pour une divinité. Et autre chose qu'elle pourrait avoir en elle.

Et il pointa une longue lance en bois d'ébène avec d'étranges inscription sur la lame et le manche.

- Alors, le vieux est d'accord pour l'idée de commencer avec une dague ou un poignard, répéta Ann en allant voir la lance.

Délicatement, elle la décrocha et revint vers l'autre zoan avant de lui tendre l'arme à deux mains.

- Mais il pense que ceci t'irait mieux.

Avec une certaine hésitation, la jeunette s'en saisit, un peu difficilement à cause du poids et l'examina attentivement, scrutant de près chaque détail des gravures.

- C'est peut-être un peu tôt pour que tu apprennes à la manier, mais ça viendra. Elle te plaît ? En plus, vu que Carmen utilise une faux, votre style n'est pas trop loin, donc, elle pourra t'aider.

- …Je prends… souffla la jeunette.

- Parfait. Leçon suivante, maîtriser ton zoan. Quand tu auras les bases, on passera à l'Armement. Ça te donnera d'ailleurs assez de force dans les bras pour manier ce petit bijou.

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Ann ne pouvait pas se départir de l'immense sourire sur ses lèvres alors que Rouge se masquait le visage dans une main pour ne pas rire.

- Carmen… la Chibi a eu une poussée de croissance… viens voir ! appela la nekomata.

Ses queues s'agitaient avec excitation sans retirer ses yeux de l'immense serpent qui la surplombait si facilement. Et en voyant ça, elle comprenait pourquoi c'était un dieu. Même si la forme et la couleur de la part serpentine rappelait le serpent à sonnette, il y avait des incrustations d'or entre les écailles. Dans le dos, deux immenses ailes s'étendaient sur une belle longueur. Les plumes étaient vertes au dehors, rouge au-dedans, et se finissait par des plumes blanches sur le bas. Et la tête était recouverte d'une sorte de crête/couronne de plumes dorées. Et chaque plume était incrustée de pierreries. Elle était grande, elle était royale, sauvage… divine. Bien loin de la junkie qu'on avait sauvé du trottoir.

- Quetzalcóatl… tu m'as ramené un dieu à la maison… soupira Rouge en retenant son envie de rire.

- Je me suis dit qu'il n'y avait pas assez de zoan mythique dans la famille... sourit Ann. Alors, j'en ai ramené une autre à la maison.

En attendant, Carmen flottait à présent devant la tête de la zoan qui s'observait avec curiosité.

- Chibi… je pense que je vais t'apprendre à voler, indiqua Carmen. Définitivement, tu vas aimer le ciel comme jamais.

- Vous êtes de sacrées veinardes de pouvoir voler, nota Ann avec une certaine jalousie. Bon, maintenant, étape suivante. On vise l'hybride.

Et pour donner l'exemple, Ann se transforma à son tour. Ses longues boucles noires devinrent une crinière sauvage avec des marquages dorées, alors que son visage s'allongeait pour prendre une apparence plus féline mais encore un petit peu humain. Ses mains se musclèrent un peu plus alors que ses doigts s'allongeaient en se dotant de griffes bien dangereuses. La fourrure prit plus de place. Ses pieds s'adaptèrent et devinrent digitigrade. Des bracelets de flammes éthérées apparurent sur ses poignets et ses chevilles. Elle écarta ensuite les bras, alors que ses deux queues battaient ses chevilles.

- Tu vois ? Tu vois le principe ? Tu penses pouvoir y arriver ?

La tête du serpent se pencha pour mieux observer le nekomata.

- T'as d'autres dossiers à sortir sur moi, maman ? Tu sais que je t'entends, pas vrai, rappela Ann qui entendait très bien sa mère et Carmen papotaient sur le côté.

- Ta cousine t'a dit de ne pas manger des olives alors que tu viens de recracher une olive rouge… que fais-tu en suivant ? rappela Rouge.

- Je vois une noire, je suis folle de joie, n'importe qui ici l'aurait été à ma place. Même la zorra !

Le début de dispute n'alla pas plus loin parce que le serpent frissonna. Il avait fermé les yeux, et rétrécissait à présent. Des écailles disparurent. Puis de plus en plus. Bientôt, leur chibi se tenait devant eux… sur une queue de serpent. Elle avait toujours ses immenses ailes dans son dos, mais elle avait à nouveau un torse humain.

- Ma chérie… tu es ma-gni-faïïïïï-que ! s'extasia Ann en sautant sur place d'excitation.

Rouge d'embarras, la femme-serpent se serra dans ses bras alors que ses ailes la cachèrent à moitié. Et cela lui valut un câlin de la femme-chat qui la trouvait absolument adorable.

- Neko… je crois que tu la fais rougir. Elle va finir par ne plus vouloir de câlins à la fin, dit faussement Carmen. Mais félicitation pour ta transformation. Elle est très réussie.

Ann recula en reprenant sa forme classique avant de tirer la langue à Carmen.

Quelques instants plus tard, la demoiselle était à nouveau sous sa forme humaine, ne conservant que des écailles discrètes et sa crête qui prenait le début de son front et une partie du haut de sa tête.

- Tu as une très belle forme, demoiselle, bravo, applaudit Rouge.

- Merci… souffla le chibi toujours aussi embarrassée.

Elle ramena une mèche de cheveux derrière son oreille.

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Les cheveux fraîchement coupés, les sacs prêts, Ann avait eu quelques mots avec son frère. La négociation avait été rude. Très rude. Mais il avait accepté de rester encore trois ans. Jusqu'à ses quinze ans (sauf cas de force majeur). Pendant ce mois, la chibi avait repris du poids et gagnée en force. Pas encore pour manier sa lance, mais ça viendrait. Mais le plus important, elle avait commencé, avec l'aide des trois femmes, à apprendre à lire la langue commune. Mais plus d'une fois on l'avait vu lire avec attention le vieux livre auquel elle s'accrochait plus qu'à sa vie. Le livre pour lequel elle avait abandonné sa fierté et avait fini mule, puis prostituée.

Quant à Carmen, elle était à présent bronzée et reposée. Et il y avait une lueur dans ses yeux. Elle avait une piste, un espoir. Elle repartait peut-être sans les olives rouges, mais elle avait de belles bouteilles de vin, en plus de la bouteille de tequila.

Pour le coup, certes, le sloop restait derrière, mais Ann avait pris sous son bras le denden. Durant le mois de vacances, elle avait réussi à trouver un petit sujet grâce aux informations qui passaient entre les mains de sa mère, histoire de satisfaire Morgans. Un fait divers, mais c'était dans les pages intérieurs du journal, pas en bas de la toute dernière (Ann avait adoré frotter ce fait à ce gars qui lui avait quasi brisé son rêve). Rouge et Luffy attendaient sur le sable le départ avec le sac d'Ann qui était encore absente.

- Vous êtes prêtes ? se renseigna la mère de famille. Vous avez tout ? Il ne vous manque rien ?

- Je pense que l'on a fait les réserves pour un moment. Et j'ai deux trois adresses sur les mers en cas de besoin. Merci pour les bouteilles en tout cas. Ça fait plaisir d'avoir pu boire avec quelqu'un. Ça faisait un moment, remercia Carmen.

La logia fit un semblant de garde à vous avec le sourire en direction de la femme qui eut un rire alors que Luffy continuait de bouder.

Ann sauta du haut de la falaise et atterrit souplement sur le sable.

- Désolée pour le retard. Luffy, je te retiens, siffla-t-elle avec un clair agacement.

- Pour ? se renseigna le petit-frère alors que Iro les rejoignait par l'escalier avec King qui vint se frotter à son camarade caoutchouteux.

- Comment Francisco a su que j'étais rentrée ? Je t'ai pas demandé de garder ta langue ? Explique-moi pourquoi il vient de me prendre en embuscade dans l'oliveraie pour me demander en mariage ?

L'expression du frangin disait qu'il devait y être pour quelque chose mais qu'il ne l'avouerait pas. Cela tira un soupir empli de lassitude à la mère de famille.

- Allez-y, je vais gérer.

Elle enlaça sa fille et celle-ci enfonça le chapeau de paille sur le crâne de son petit-frère avant de rejoindre le trimaran avec Iro après avoir ramassé son sac.

- Je suis prête et plus que pressée de partir.

- Parfait alors. Choisi un lit dans le dortoir, encouragea Carmen. Les rideaux sont là si tu veux avoir de l'intimité et Grognonne te montrera les placards après le départ. Iro peut prendre un des lits si elle veut.

- Je ne suis pas Grognonne, dit brusquement la concernée. Mon nom est Durgā.

Elle s'inclina bas devant Rouge.

- Merci de m'avoir aidé et accueilli.

- C'est avec plaisir, Durgā. N'hésite pas à revenir, sourit la mère. Et tu seras toujours la bienvenue, et toi aussi, Carmen.

- Oi, Durgā ! interpella Ann.

La nouvellement nommée tourna la tête vers la nekomata qui leva haut les mains pour un high five. L'elfette eut un petit sourire et y répondit. Ann tendit alors sa main à Carmen pour un « top-la ». Après tout, que leur amie se trouve un prénom était déjà un grand pas dans leur but d'aider l'ex-junkie à s'en remettre.

- Bydded clywed dy enw ar y cefnfor, 1 Durgā, sourit Carmen en frappant dans la main d'Ann pour le faire ensuite à la plus jeune.

- Bon, on va y aller, avant que tu ne te mettes en tête que me marier à Francisco soit une bonne méthode pour me garder à la maison, dit Ann à sa mère.

- Je ne suis pas aussi cruelle que ça, s'offusqua Rouge. Mais te transformer en shamisen est toujours une option envisageable. Je m'arrangerai avec ton parrain et tes frères pour le partage de la garde.

- Gnegnegne…

- Allez, bon voyage les filles !

- À bientôt ! salua Luffy en agitant son chapeau.

Ann soupira, posa son sac sur le pont du trimaran et alla embrasser son frère sur le front qui eut du mal à la laisser partir. Puis, un dernier câlin et bisou pour sa mère avant un départ définitif.

- Je conseille à chacune de bien se tenir. Je vais ouvrir toutes les voiles. Enfin, plutôt, mettez-vous sur les filets. Vous allez profiter d'une petite expérience de vitesse.

Ann fourra son sac à l'intérieur avec Iro, avant de s'accrocher aux filets comme l'avait recommandé la logia. Dans un des filets qui relier les flotteurs avec la partit principale du navire, elle s'installa paisiblement. Toutes les voiles furent ouvertes et une brusque bourrasque de vent fit quasi décoller le navire sur les mers de South Blue. Et autant la capitaine du navire que la journaliste se mirent à crier de bonne humeur et de joie avec la vitesse à laquelle elles allaient.

Pour la fille de Roger, c'était ça le goût de la liberté.

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Ann rangea son sac dans le placard au-dessus de l'une des couchettes proches d'un des hublots. Iro se roulait déjà sur la couverture, appréciant sa nouvelle maison. Comme la D. l'avait dit, elle était du genre à dormir un peu partout, alors, les chances qu'elle utilise la couchette était faible. Ses affaires proprement rangées, la nekomata referma le placard. Ses pieds nus la menèrent de nouveau sur le pont pour retrouver les filles.

- Carmen… j'ai un plan à te proposer pour notre affaire, sourit innocemment la D. avec un dossier cacher dans son dos.

- On est tout ouïe avec Durgā, assura la médecin.

- Je vais rappeler deux détails que je n'ai eu aucun remord à utiliser pour récupérer ceci.

Elle brandit avec son mauvais sourire son dossier.

- Comme je l'ai dit, les Portgas, c'est le sommet du réseau d'information de South Blue. A côté, j'ai déjà dit qu'avant de bosser pour Morgans, j'ai tenté ma chance avec un journal local, qui m'a refourgué en dernière page, en bouche-trou. Le gars derrière tout ça a… gentiment accepté de me remettre ces archives concernant quelque chose d'intéressant…

Et elle tendit le dossier à Carmen sous le regard de Durgā qui avait commencé à prendre l'habitude de rester en forme hybride avec ses ailes rétractées dans son dos.

- On a mis sur le dos de ton père des morts et disparitions de civils. Inutile de te dire que ton vieux nie haut et fort son implication dans ces affaires…

- J'étais présente lorsque cela à empirer, raconta la logia. Et même si je n'étais pas bien grande, j'ai encore le souvenir du grondement du Griffon. Ces affaires m'ont pourtant paru étrange. L'une d'elle, particulièrement, puisqu'il était là, à la maison, au moment des faits. Un crochet pour venir me voir. C'était mon anniversaire et il n'a jamais loupé cela.

- Mon plan, c'est tirer le loup du bois. On va faire un tour à Beleriand, voir ce qu'on peut tirer, ensuite, je vais passer à l'action et commencer à nettoyer la réputation de ton père en retrouvant qui est derrière la mort de ces personnes. Cela ne fera pas la première page, je m'en doute, mais ça attirera assez l'attention pour qu'on se dise « tiens, quelqu'un réouvre un dossier qu'on veut voir fermer ». On va donc chercher à me faire taire…

Les deux queues de la zoan s'agitèrent avec plus d'excitation qu'auparavant.

- Sauf qu'ils ne s'attendront pas à tomber sur deux zoans et un logia. Il sera donc nécessaire de réduire nos rapports au minimum une fois à terre, qu'on ne se doute pas d'un coup en douce. Si on arrive à capturer vivant un agent du Gouvernement, on pourra avoir un peu plus d'infos ou des pistes sur où chercher en suivant. Garp doit me contacter d'un jour à l'autre pour le dossier, et je sais qu'il me laissera pas tomber.

Il ne devait pas le faire, elle n'avait pas peur de briser son anonymat pour aider celle qui était devenue une amie.

- C'est un bon plan. Je sais que Beleriand avait une salle des archives double. Mon père et son second étaient paranoïaques et avaient fait une procédure pour doubler les informations. Plusieurs rapports avaient été, par le passé, modifiés entre les bases et le QG de Marineford. Et non, le gars est innocent. Il fait partie des "victimes".

Puis, la logia eut une épiphanie.

- Il avait appelé, peu avant mon père alors que celui-ci était à la maison. Genre, deux mois avant pour dire qu'il avait un truc mauvais qui se passait. Il a été retrouvé tué ensuite. Mon père n'a pas repris de second et il a été accusé pas même quelques semaines plus tard. On a imputé la mort sur son dos ensuite à cause de la façon dont il a été tué. Griffures. Et le griffon a des pattes de lion.

Elle continua à feuilleté le dossier qu'Ann lui avait donné.

- Définitivement, Beleriand est obligatoire. Mais ce ne seront que les archives de l'île. Il faut trouver la réserve de mon père. Il restait un des marines qui enquêtait sur les pommes pourries. Il avait du dossier sur des officiers pour leurs malversations. Et tu me comprends lorsque je dis que ça ne plait pas que quelqu'un puisse descendre des pontes pour leur crime.

- Si je peux me permettre ? demanda Durgā avec une certaine hésitation.

Elle déglutit en se retrouvant le centre de l'attention, mais preuve qu'elle avait déjà fait du chemin, elle ne se démonta pas.

- Il faut attendre un appel à l'aide avant de faire sortir le loup du bois. Cela sera plus… prudent. Et dessinera mieux l'appât.

- Un appel ? répéta Ann avec perplexité.

- Celui qui mettra sur le devant de la scène l'appât… je ne peux en dire plus. C'est interdit.

- …d'accord ?

Perplexe, Ann regarda Carmen. On leur lâchait ça, comme ça et rien de plus… d'accord ?

- On verra le moment venu, assura la médecin. Comme on m'a répété souvent, une bonne chasse est celle où le chasseur attend avec patience sa proie sans devenir la proie. Sur ces bonnes paroles... Une envie d'aller à un endroit particulier sur Grand line ?

- Commençons par le commencement. Beleriand. D'après les notes de mon oncle, c'est assez haut sur la Grand Line et comme tu n'arrêtas pas de dire que ton trimaran a besoin de voir des spécialistes, on peut faire escale à Water Seven au passage. Quelqu'un aurait quelque chose contre le programme ? se renseigna Ann. Personne ? Parfait ! Bon ! Carmen-sensei, auriez-vous la gentillesse de me montrer comment se navigue ce petit bijou, s'il vous plaît ?

Et elle fit ses plus beaux yeux suppliant ce qui fit que Durgâ dû plaquer ses mains contre sa bouche pour ne pas rire. Carmen se fit frapper de plein de fouet par l'attaque. C'était une réussite critique de la part du nekomata.

- … Cachu. Faut que je fasse gaffe lorsque tu fais cela. Je pourrais te donner le bon dieu sans confession. Aller, tu m'as eu. À la barre, matelot.

Et sous le rire des fantômes comme Roja, Javier et Roger, Ann se mit immédiatement à la barre. Au moins, elles étaient en hautes mer. Il n'y avait pas de trop gros risque de tomber nez à nez avec une ile. C'était le risque avec les trimarans lorsqu'ils allaient trop vite. Note à soi-même, vu qu'elle ne s'en sortait pas trop mal en dessin, elle pourrait présenter les âmes les plus récurrente aux filles. Durgâ semblait les percevoir d'une façon ou d'une autre, mais sans plus. Et certainement pas Carmen.

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Mi-juin 1516

Le navire arriva bien plus rapidement, avec les bons vents, pour Reverse Mountain. Là, même si Ann et Durgâ avaient commencé à prendre en main le Calypso, Carmen préféra s'en charger puisqu'elle avait plus l'habitude.

- Il faut sortir le Log Pose. Quelqu'un peut aller le chercher dans le placard ? On va pouvoir l'installer sur le navire, demanda Carmen alors qu'ils escaladaient Reverse Mountain.

Ann lâcha les cordages un instant pour aller chercher l'objet et le ramena à la logia qui l'installa à la barre. Pour le coup, l'immense baleine n'était pas dans le chemin, juste Crocus qui les regarda depuis son poste au pied du phare. D'ailleurs, le trimaran ralentit pour s'arrêter à son niveau.

- Bore da Crocus. On est de retour, salua Carmen.

- Buenos días, tío, salua Ann. M'man t'envoie le bonjour.

- Bonjour, les filles, répondit le vieux médecin avec un geste de la main. Vous retournez en East Blue ?

- Nop. On grimpe !

Mais au lieu de sourire à l'idée d'aventure, Ann avait autre chose en tête. On avait fait taire son père, pour quelque chose qu'il avait découvert sur la Grand Line.

- Je le vengerai.

Crocus n'avait pas besoin de demander à la demoiselle de qui elle parlait. Il se contenta d'hocher gravement la tête.

- Fais attention.

- Un message pour padrino 2 ?

- Qu'il arrête le jeu. Et qu'il pense à son foie et arrête l'alcool aussi.

- J'ai une plante à ajouter à une bouteille pour un autre alcoolique avec qui je partage malheureusement une teinte de cheveux, ricana sombrement Carmen. Sinon, un message à passer à taid 3 Ed ?

- Qu'il descende dire bonjour et qu'il arrête de massacrer lui aussi son foie.

- Yeah. Bon courage pour ça. On y arrivera à un moment.

- On y va ? demanda doucement Durgâ.

Cela se voyait qu'elle avait envie de bouger, ou plutôt, de s'éloigner de la présence masculine qu'était Crocus. Si elle supportait « Ace », est-ce que c'était parce qu'elle savait que dessous, y'avait aussi une femme ? Ou alors, est-ce que c'était parce qu'elle lui devait la vie ? Bonne question.

Mais ni une ni deux, elles étaient déjà en train de filer dans le vent de la Grand Line.

Avec un trimaran.

Davy Jones ait pitié d'elles. Ou de vous.


1 : Que ton nom soit entendu sur l'océan

2 : parrain

3 : grand-père