Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui dans la suite de nos aventures et dans notre quête pour laver l'honneur du soldat Rhyddid. Et... tout est lié. Le hasard fait même parfois très bien les choses. Si le hasard existe bien entendu.
Je vous souhaite une bonne lecture et à bientôt.
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Fin août 1516
Ace essayait de se noyer sous la douche. Il détestait ce corps. Cet esprit. Cette tête. Ce cœur. Tout ce qui faisait qu'il n'arrivait pas à avoir un genre définitif. Tout ce qui décidait que c'était trop. Et il fallait que ça lui arrive alors que son compagnon de la nuit dormait comme un idiot dans la chambre juste à côté. Le D. inspira profondément et sortit de la douche. En silence, il s'habilla, remerciant mentalement Katheline pour sa tenue de journaliste qui s'adaptait aussi bien à chacune de ses formes. Il glissa ses sous-vêtements féminins dans une poche. Il mettrait un caleçon en retournant au navire, il n'avait rien pour ça sur lui. Sur la pointe des pieds, heureux que « discrétion » soit dans description de son zoan, il se glissa dans la chambre, ignorant l'homme nu sur le lit qui ronflait comme un bienheureux.
Il ne fallait pas attendre plus des gars de Jaya.
La fenêtre s'ouvrit en silence et bientôt, le chat noir à deux queues se laissait tomber dans la rue sur ses quatre pattes pour rejoindre à toute vitesse le trimaran. En arrivant, il nota Iro sur le pont qui lui léchouilla le museau en geste de réconfort, avant de le pousser dans l'intérieur du navire. Carmen était déjà levée, préparant son petit-déjeuner et celui de Durgâ. Ace savait que même s'il avait prit une apparence d'homme, il serait obligé de se changer sous peu. Il avait obtenu l'autorisation de faire un reportage sur la base de Navarone. Officiellement, c'était pour expliquer à quoi elle servait au grand public. Officieusement, ils savaient tous pourquoi. Le vice-amiral Jonathan était un « protégée » d'Akainu. Ou plutôt, un homme sous la surveillance de Sakazuki. Jonathan avait été mis au placard suite à la mort de Rhyddid Aarch avec qui il avait travaillé. Et c'était la raison pour laquelle Ace allait le rencontrer. Malheureusement, il avait prit rendez-vous en tant que femme, donc, ce serait une femme qui devrait faire le reste.
C'est à cet instant que Durgâ apparut pour prendre son lait chaud au miel, qui luttait efficacement contre l'irritation de son venin. Un sale effet secondaire de la drogue, disait-elle. Si elle arriverait à s'en débarrasser, bonne question. Dans tous les cas, il était le dernier.
- Bonjour Ace. Alors, ta nuit ? On va partir dans moins d'une heure pour la base de Navarone, salua Carmen.
Le journaliste reprit sa forme humaine.
- J'enfile un truc et j'arrive.
Il n'avait pas l'intention de reparler de sa nuit, merci.
Une heure plus tard, le trio était déjà dehors à manœuvrer pour le mettre en route vers Navarone. A leur vitesse, un voyage de trois voire quatre jours serait fait en un peu moins de deux jours. Pas beaucoup plus.
C'était du pile ou face.
Pile, ils étaient gagnants et obtenaient des informations.
Face, et ce Jonathan alerterait tout le monde avant qu'ils soient prêts pour le piège.
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Ace passa la dernière partie du voyage sur le pont à revoir ses notes. Les questions à poser pour satisfaire l'interview et donc, le reportage. C'est durant son questionnement qu'il saurait s'il pouvait prendre le risque ou non de se renseigner sur l'affaire Rhyddid. Bruno s'était brièvement manifesté, juste pour lui sourire et lui dire que tout allait bien, avant de disparaître. Le jeune journaliste avait le sentiment qu'il allait voir le défunt marine régulièrement jusqu'à la fin de cette affaire.
En soupirant, il se laissa aller dans les filets, fixant le ciel sans le voir.
De son côté, Durgâ avait prit son vieux livre et lisait avec attention une page, les lèvres tellement pincées qu'elles en étaient réduites à une simple ligne sur son visage. Concentration ou frustration, allez savoir avec elle.
- Nous arrivons en vue de la forteresse, avertit Carmen. Mon avis, on va avoir le comité d'accueil dans pas longtemps.
La divinité hocha la tête et ferma son livre. Sans un bruit, elle se rapprocha d'Ace qui n'avait aucune réaction et se pencha sur le filet, s'allongeant dessus pour laisser pendre un bras dans l'eau.
Splash !
- ¡Joder ! jura le D. en se redressant brutalement, tout le dos trempé d'eau salée.
- Bon retour parmi nous, lui dit l'elfe d'un ton un brin moqueur. La base est en vue.
Ace jeta un regard noir à leur amie, puis à la base, avant de disparaître dans l'intérieur du navire. Il se changea dans son ensemble noir en quatrième vitesse, mettant au passage ses sous-vêtements féminins, enfila sa casquette puis ferma les yeux pour se concentrer.
Si la transformation était sans douleur, le simple fait de voir un reflet féminin dans le hublot manqua d'envoyer le D. dans une attaque de panique. Il prit le temps de se calmer, mais sa tentative fut interrompue par Durgâ qui arriva avec une petite fiole en main. Elle lui prit les poignets et en déposa une goute dans le creux de chaque.
- Frotte, lui recommanda-t-elle.
Vu l'odeur agréable qui faisait déjà du bien à ses nerfs, le D. était plus qu'heureux d'obéir.
Crise avortée.
- C'est la recette Rescue de la Fleur de Bach, j'ai… j'ai trouvé la recette dans le grimoire, alors, j'en ai fait… au cas où… expliqua l'elfe.
- Merci.
Pour le coup, l'anxiété n'était plus qu'un mauvais souvenir. Si ça continuait, il allait se mettre à planer. Il inspira profondément, imprégnant un peu plus le parfum dans ses poumons, avant de mettre ses notes dans sa sacoche et de sortir sur le pont.
Plusieurs navires de la Marine les avaient rejoints, et l'un d'eux, bien plus grand et gros que le trimaran, voguait à leur côté. Le capitaine à bord parlait à Carmen. L'homme s'éloigna pour revenir avec d'autres soldats qui eurent pour ordre de vérifier les papiers concernant l'interview. Durgâ se chargea d'amarrer leur navire au vaisseau de la Marine, permettant aux soldats de sauter à bord. Le journaliste inspira profondément pour continuer de respirer l'odeur apaisante qui le gardait calme, puis, s'avança.
- Bonjour, je suis Ace du SEKEI. Voici les documents le prouvant.
Il sortit son contrat de travail (où il y avait les deux prénoms, histoire de n'avoir aucun souci, il avait demandé cela à Morgans qui avait accepté sans poser de question), ainsi que sa carte de presse.
- Je n'ai malheureusement aucun document prouvant que j'ai rendez-vous avec le vice-amiral, mais nous pouvons attendre que vous le contactiez pour vérifier que nous sommes bel et bien attendus.
- Et qui sont ces dames ?
- Durgâ est une amie qui voyage avec moi, quant à miss Carmen, elle est la capitaine et médecin de ce trimaran, présenta la nekomata en montrant de la main les deux femmes.
Les documents étaient en ordre, ils n'avaient qu'à attendre que le capitaine obtienne la confirmation du rendez-vous.
Un des soldats revint, se mettant aux gardes à vous devant l'officier sur le pont du Calypso.
- Le vice-amiral les attend, monsieur.
Ace tendit sa main pour récupérer ses documents.
- Bien. Vous serez escortées jusqu'à la base, mesdames, assura le capitaine avec une voix charmeuse.
A une époque, Durgâ se serait cachée derrière une des filles face à un homme qui pensait clairement avec son pénis. Aujourd'hui, elle avait assez de confiance en elle pour rester droite. Même si son cœur battait à la chamade et qu'elle aurait voulu se mettre à l'abri, elle garda une façade froide alors qu'elle lui adressait un regard quelque part entre le dégoût et la haine. Cela eut au moins le mérite de faire déglutir le Marine.
Carmen reprit la barre du navire et suivit l'un de ceux de la marine alors qu'un second se trouvait derrière.
Tout pour les empêcher de fuir. Rien de différent aux procédures connues. Ils traversèrent les portes de la base Marine, un ilot au milieu d'un anneau montagneux. Tout le long, on voyait que la Marine avait pris ses quartiers. Carmen accosta le trimaran au niveau d'un port devant l'une des entrées qui servait d'accueil. Et l'officier en charge de ce bureau se mit au garde à vous devant les trois femmes et la panthère. Ace frotta nerveusement ses poignets l'un contre l'autre pour aider l'absorption du produit.
- Le vice-amiral vous attend dans ses bureaux. Veuillez me suivre. Votre navire mouillera ici le temps de votre séjour. Les membres de la base feront en sorte qu'il soit entretenu, leur dit-il.
- Je vais rester à bord avec Iro, leur dit l'elfe.
Ace hocha la tête et arrangea la casquette sur ses oreilles de chat. Il jeta un œil à Carmen.
Il était temps de se pointer dans la gueule du loup. Sauf que du coin de l'œil, il voyait un autre navire bien familier qui disait que le loup ne serait pas seul. Garp avait l'air du voyage.
Joyeux.
Carmen et Ace suivirent l'officier dans les couloirs. Prenant son rôle bien au sérieux, le journaliste commença à poser quelques questions à leur guide, prenant quelques notes des réponses qu'il réussissait à avoir. Il ne se sentait déjà pas très bien, en dépit des gouttes. Si Garp se rajoutait dessus, ça risquait d'être coton. Il avait déjà assez la trouille avec cette possible rencontre et l'absence de sa hache ne faisait que l'enfoncer dans la nervosité. Il recommença à se frotter les deux poignets entre eux.
Bien vite, bien trop vite, ils arrivèrent au bureau.
L'instant de vérité.
- Le vice-amiral est prêt à vous recevoir, leur annonça leur guide. N'hésitez pas à solliciter les soldats de la base si besoin…
Le reste de la conversation passa au-dessus de la tête du zoan qui se massait les tempes à présent. Il avait fait quoi au karma pour que rien ne soit jamais facile pour lui ?
Un claquement de talon plus tard et l'homme partit. Ce fut les deux soldats de la porte qui leur ouvrirent celle-ci afin d'atteindre le vestibule. Un des soldats les annonça puis ressortit en indiquant que le vice-amiral allait les recevoir dans quelques minutes, les invitant à patienter tranquillement dans le vestibule.
En soupirant, Ace alla s'asseoir sur une des chaises.
Pourquoi Garp était-il de l'autre côté de la porte alors qu'ils devaient parler à Jonathan ?
Le journaliste nota qu'en s'asseyant, il avait écarté les jambes en réflexe. Retenant un grognement, il les rassembla, essayant d'ignorer qu'il n'avait rien entre qui nécessitait de, justement, les écarter. Du moins, pas pour être assit sur une chaise.
Dans son état, il ne pouvait que se reposer sur Carmen. Il n'arrivait pas à rester assez concentré pour chercher des issues de secours, des pièges ou autre. S'il avait repéré Garp, c'était avec son Haki et rien de plus. Là, il était juste out.
Un rire résonna derrière la porte du bureau, lui faisant masser ses oreilles au travers le tissu épais de sa gavroche.
- Faudra que je raconte celle-là. Et tu…
Garp ouvrit la porte et les regarda en clignant des yeux, se demandant clairement ce qu'ils faisaient là.
« Soit pro, Ace, allez, une fois fini, tu pourras aller te noyer sous la douche. » s'encouragea le journaliste.
Calmement, il se mit debout, arrangea les plis de son veston sans manche, puis offrit une main à Garp. Rester pro et calme. Paniquer ne ferait que rendre les choses plus difficiles.
- Vice-amiral Monkey. Je ne peux pas dire que cela est un plaisir, mais il était nécessaire que nous nous revoyions sous peu. Cependant, ma camarade et moi sommes attendues, donc, il serait judicieux de reporter toutes les questions et remarques que notre présence suscite. ¿Vale ?
Les yeux du Héros de la Marine étaient à deux doigts de tomber de ses orbites sous la surprise et l'incompréhension alors qu'il serrait la main d'Ace. Et la voix de ce qui devait être leur rendez-vous fit quasi sursauter le vieux Marine :
- Vice-amiral Monkey, on se retrouve plus tard à la table des officiers. Ces jeunes personnes font partie des invités. Si tu veux discuter avec eux, ce sera plus tard.
- … Hein ? fut la réponse intelligente de Garp
Ace lâcha la main de Garp et Carmen la serra à son tour, en souriant dans son cas.
- Un déplaisir de vous revoir mais à plus tard.
Garp la regarda encore plus surpris alors qu'elle le poussait du passage pour les laisser passer. Les deux passèrent le pas de la porte. Et avant que l'esprit ne reconnecte, la médecin ferma la porte au nez du vieux avec une certaine satisfaction. Et derrière ?
- HEIN ?!
Ace ne s'en occupa pas. Devant eux, le vice-amiral était assis à son bureau. C'était un homme d'un certain âge, les cheveux hésitants entre le roux et le mauve, avec un mauvais rasage plus une moustache. Il y avait deux canapés avec une table basse juste devant pour les invités. La boite à biscuit était vide du dernier visiteur. Garp et son estomac. Rouge avait eu du mal à apprendre à Luffy à être raisonnable avec la nourriture.
- Bonjour mesdemoiselles. Je suis l'officier en charge de la forteresse Navarone. Vice-Amiral Jonathan, salua leur rendez-vous.
Il s'était déplacé pour présenter sa main afin de les saluer. Carmen, qui avait caché sa chevelure si particulière dans son tricorne, tira son chapeau, laissant la masse tomber et attrapa la main.
- Bonjour, Rhyddid Carmen, médecin.
L'oreille du zoan perçu l'accélération du cœur de l'officier alors qu'il clignait des yeux devant la présentation. Mais sans faire de commentaire, il accepta de serrer la main de la médecin, avant de se tourner vers Ace.
- Retire ta casquette, Ace, demanda Bruno en fixant avec intensité le vice-amiral. Fais-le. Contrairement à ma sœur, j'étais brun, il va faire vite la connexion. Vas-y.
Faisant un effort pour ignorer le défunt, le zoan serra la main du vice-amiral.
- Je suis Ace, c'est moi votre rendez-vous. Carmen tenait absolument à se joindre à moi.
- Ace, vire ta casquette ! insista Bruno en regardant son « petit-fils ».
- Asseyons-nous. Je vous aurais bien proposé des petits gâteaux, mais le vice-amiral Monkey est passé avant. D'ailleurs, vous avez l'air de bien le connaître, invita Jonathan.
Et il leur montra les canapés.
Carmen et Ace s'assirent sur l'un d'eux, Jonathan en face.
- Si vous connaissez bien Genkotsu, vous pouvez comprendre que ce n'est pas par plaisir que nous sommes familiers, sourit d'un air pincé Ace.
Il sortit son calepin avec les questions qu'il voulait poser, et un crayon.
- Êtes-vous opposé à l'idée que j'enregistre vos réponses ? Comment ça, je serais certain…e… de ne laisser passer aucun détail.
- GOL PORTGAS D. ACE ! ECOUTE-MOI ! s'énerva Bruno.
Conservant un visage fermé, le D. ne put empêcher ses doigts de tiquer sur son stylo. Son attention était sur Jonathan. La réaction du Marine disait qu'il se rappelait d'Aarch et se doutait de qui était Carmen, mais il n'avait rien dit. Il se contentait de la garder à l'œil alors qu'elle s'était laissée aller sur l'accoudoir dans une apparente décontraction. Jonathan avait eu un léger mouvement devant la maladresse de genre du journaliste mais il ne fit aucun commentaire dessus.
- C'est vous la professionnelle. Néanmoins, lorsque vous visiterez la base, les photos devront être approuvées, répondit Jonathan. Et je tiens à lire l'article avant.
Il adressa un sourire sympathique à Ace avant de revenir à Carmen.
- Et sinon, par curiosité, miss Rhyddid, j'espère qu'aucun de mes hommes n'a été désobligeant avec vous. S'il y a le moindre souci dans ma base sur votre présence, faites m'en part durant votre séjour.
- … Vous savez qui je suis, comprit Carmen.
- Bien évidemment… s'exaspéra Aarch alors que Bruno se pinçait le nez d'agacement.
- Eh bien. J'ai été collègue avec votre père. Si je ne peux reconnaitre sa fille, j'aurais été un bien mauvais camarade, continua le vice-amiral.
- "Collègue" ? "Camarade" ? Habituellement, c'est "traître" ou "salaud", grogna la médecin.
C'était ce genre de discours qui faisait qu'Ace était heureux de son semblant d'anonymat. Combien de temps il durerait, allez savoir.
Le marine hocha la tête mais il ne souriait plus à cet instant.
- Peut-être pour beaucoup, mais Aarch n'était pas un traitre. Un abruti, parfois, une tête de mule, principalement, et une personne qui avait un code de valeur morale et une justice bien plus juste que beaucoup d'officiers. Et il est dommage que son nom soit entaché ainsi. Ayez mes condoléances pour sa mort.
- Tu peux parler, tu es pire, Jonathan, reprocha Aarch en croisant les bras d'un air presque boudeur.
- Vous m'avez fait assez tourner en bourrique pendant votre formation tout les deux, pour que je puisse dire que vous valez autant l'un que l'autre sur ENORMEMENT de points, rappela à l'ordre Bruno en regardant son ancien apprenti.
Ace alla à la fin de son calepin, nota rapidement un message en castillan et se laissa aller sur l'accoudoir en laissant le mot bien à la vue des fantômes. Il avait déjà assez de mal comme ça et la décoction de Durgâ l'aidait énormément, mais si les morts s'y mettaient, il n'allait pas s'en sortir pour ce qui était de garder son sang-froid. En tout cas, il était clair que recevoir des condoléances de la part d'un marine, ça faisait quelque chose à Carmen.
- Si nous pouvons commencer ? se renseigna Ace avec hésitation, ne désirant pas déranger son amie.
Jonathan regarda une dernière fois Carmen, avant de se tourner avec un sourire plaisant vers Ace.
- Avant qu'on ne commence, souhaitez-vous boire quelque chose ?
- Je ne consomme pas d'alcool, mais je vous remercie.
- Oh, on doit avoir du café de prêt…
- Surtout. Pas, refusa Bruno. Sauf s'ils ont changé la recette, refuse.
- De l'eau m'ira très bien, assura le D. avec un sourire un brin crispé. Carmen, chica, tu vas prendre quelque chose ?
- … un thé.
Jonathan se leva pour aller au denden afin de se faire monter de l'eau chaude pour le thé de Carmen, avant de revenir à la table basse avec deux verres propres et une carafe d'eau pleine.
- Quand vous voulez, sourit gentiment Jonathan.
Ace se pencha dans son sac pour pêcher son dial enregistreur (cadeau de sa mère) et l'alluma.
- Avant de parler de la base en elle-même et des questions qu'on pourrait avoir à son sujet, je souhaiterais en savoir un peu plus sur votre parcours, si vous n'avez aucun problème à en parler. Pas de détails trop personnels, simplement la façon dont vous en êtes venus à devenir un vice-amiral sous la protection de l'amiral Akainu.
- Je n'y vois aucun souci, assura plaisamment Jonathan.
Ignorant les hurlements de frustration de Bruno qui cherchait à s'arracher ses cheveux, malgré le fait que Roger et Aarch essayent de le calmer, Ace prit note de ce que racontait Jonathan. Un garçon quelconque de la Grand Line avec une vision de la Marine comme les défenseurs des opprimés. Cela tira un rire aigre au vice-amiral. Compréhensible. Il avait rejoint la fonction pour protéger les autres et le voilà mis au placard dans une base comme celle-ci qui servait… à quasi rien. Il raconta vaguement ses déceptions de jeunes marines, jusqu'à ce qu'il ait été remarqué par un vice-amiral à l'époque. Il ne fut pas le seul, puisqu'un autre garçon de son âge avait attiré l'attention de cet homme. Le vice-amiral Bruno. The Quiet One, était son surnom dans le métier.
Ace avait esquissé un maigre sourire à ça, c'était tout à fait Bruno, ça, sans compter que si Aarch avait le côté fouille des dossiers et linges sales de la marine, Jonathan avait clairement ce côté discret qu'on pouvait attribuer au Quiet One. Cependant, ce sourire n'échappa certainement pas à Jonathan.
- Ai-je dit quelque chose de drôle, mademoiselle ? se renseigna le marine.
- Non non du tout… c'est… disons que je connais assez bien cet individu. Suffisamment pour dire que son surnom n'est pas adapté.
A croire que c'était une habitude de donner des mauvais surnoms aux Portgas. Parce qu'il fallait le dire, appeler « l'Araignée » un homme-caméléon, c'était presque insultant. Et vu la façon dont Bruno lui prenait la tête depuis qu'ils avaient mit les pieds dans ce bureau, « Quiet » était tout, sauf ce qu'il était.
- Vraiment ? commenta le Marine.
- Ace, écoute, si tu retires cette casquette, il va voir la ressemblance et il sera bien plus coopératif pour vous aider à nettoyer le nom d'Aarch, insista Bruno.
Alors, juste pour le faire taire, Ace retira sa casquette, ce qui fit froncer les sourcils à Jonathan. Il eut un geste du doigt, comme s'il y avait quelque chose qu'il n'arrivait pas à placer.
- C'est l'oncle de ma mère. Vu qu'elle n'a pas connu son père, elle le considère tel, donc, c'est plus ou moins mon grand-père.
- Ah oui… y'a de la ressemblance. Comment va-t-il ? Je n'ai plus eu de ses nouvelles depuis qu'il a quitté la Marine suite à sa blessure.
- Il est mort y'a plus de vingt ans en arrière, suite à la blessure, justement.
- Mes condoléances.
- Merci. Donc, vous disiez qu'il vous a formé ?
Et sur cette simple question, le journaliste ramena Jonathan dans l'interview. Mais la façon dont le vice-amiral se laissa aller en arrière dans son fauteuil, les jambes croisés, les observant tout les deux en se caressant la barbe, ça disait qu'il commençait à se douter que cette visite était pour bien plus qu'un interview. Et cela devint évident très vite. Il avait un sourire. Mais aussi un éclat dure dans le regard. Il commença alors à dire que peu après avoir été nommer « taisa », Bruno était parti à cause des conséquences d'une importante blessure qu'il avait subi. Mais à son départ, il leur avait recommandé à lui et Aarch de garder les yeux et les oreilles grandes ouvertes.
- Et cela est devenu plus apparent de pourquoi rapidement, leur expliqua Jonathan. Plus on grimpait dans les échelons, plus on commençait à avoir des soupçons de corruptions. De nombreux rapports… disparaissaient. Des preuves, de l'argent, des armes…
Les deux camarades échangèrent un regard. Le zoan revint à son calepin. Il souriait comme le chat qui a trouvé la porte du canari ouverte.
- Nos supérieurs ont rapidement vu qu'Aarch et moi montions un dossier contre certains des membres les mieux placés de la Marine et du Gouvernement Mondial. Alors, on nous a séparé. Aarch a été envoyé à Beleriand et moi, on m'a mis ici. C'est Sakazuki-taisho qui est venu m'apprendre la mort de mon camarade. Et ce même jour, il m'a présenté un document de la part de Kong.
- Le Commandant en Chef des Forces Armées du Gouvernement Mondial, je ne me trompe pas ? se renseigna Ace avec toujours son mauvais sourire.
- Pas le moins du monde. Et c'est sur ce papier qu'il était dit que désormais, je serai sous l'autorité de l'amiral Sakazuki. La façon dont il m'a dit ce jour-là qu'il ferait de son mieux pour me guider, en tant que son protégé, ressembler bien plus à une menace de mort qu'autre chose.
Carmen s'était dressée et avait commencé à faire des pas derrière le canapé en réfléchissant. Elle jouait avec l'une de ses tresses avant de revenir au marine.
- Donc, pour vous faire taire, on vous colle au placard. Et Sakazuki, bon chienchien, assure une menace en vous prenant comme « apprenti ». Ce salaud est pire qu'une épidémie. Mais pourquoi mon père ? Qu'avez-vous trouvé dans ces preuves ? Qu'est-ce qu'il a trouvé pour que cela entraine sa mort ?
- On a été séparé. Et il reste un membre des polices militaires alors que je suis devenu officier de base de la marine. Et puisque Aarch était aussi corruptible qu'une pierre danse toute seule la macarena, on l'a fait taire. Taire de façon à ce que l'on ne cherche pas ce qu'il a trouvé en l'accusant de trahison car, toutes ses preuves seraient considérées comme créées par l'ennemi.
- Et Sakazuki vous tient à l'œil car vous étiez son ami. Et des preuves ont été créées contre mon père pour le faire passer pour un espion, un traitre, le garant de la « justice absolue » est plus aveugle qu'une taupe bigleuse.
- Il vous reste quoique ce soit ? demanda Ace. Parce que, navré pour vous, mais là, j'ai plus du tout envie de faire une interview. C'est comme si on me présentait du caviar en me disant de me contenter de radis.
- Je ne suis pas offensé ! rit Jonathan. Et non. J'avais, avec espoir, envoyer mes dossiers au vice-amiral Bruno… mais puisqu'il est mort il y a plus de vingt ans, j'ignore ce qu'il est advenu d'eux. S'ils ont été interceptés, perdus... au moins, je sais pourquoi il ne m'a jamais répondu.
- Ils ont été envoyé quand, ces dossiers, vous vous souvenez ? se renseigna Ace avec intérêt.
- Il y a longtemps. J'ai profité de tout ce qu'il s'est passé avec la mort de Roger pour lui transmettre ces documents.
Le cœur d'Ace se serra dans sa poitrine.
- Vous aviez son adresse ? demanda-t-il sans plus le moindre sourire.
- Baterilla, South Blue.
Le nekomata soupira et éteignit le dial qui ne servait plus à rien de toute façon.
- Vous n'êtes pas au courant de ce qu'il s'est passé, dit le D. en croisant les mains entre ses genoux.
- On m'a laissé dans le noir. Tous les journaux que je reçois passent d'abord par MarineFord.
- Que joda… jura le journaliste en se pinçant le nez.
Il jeta son calepin sur la table basse et frotta ses poignets l'un contre l'autre pour profiter encore de l'odeur apaisante des plantes, avant de prendre une gorgée d'eau. Il remit sa gavroche sur son crâne, masquant son visage.
- Cela fait cinq cent ans que Baterilla ne fait plus partit du Gouvernement Mondial. Mais régulièrement, on a essayé de nous ramener dedans. Cela c'est toujours fini dans le sang. Il est donc normal qu'on ait un mémorial des morts de toutes ces pertes. Seulement… le dernier ajout fait au mémorial n'a rien à voir avec cette tentative. Elle est en rapport avec une simple rumeur. J'ignore qui est à l'origine de celle-ci, mais si j'en trouve la source…
La façon dont sa main se crispa sur son verre d'eau disait que la personne en question n'en ressortirait pas intact.
- Des rumeurs disaient que Gol D. Roger s'était mis au vert dans le South Blue. Qu'il y aurait une femme, voir des enfants. Et comme personne ne voulait d'un nouveau Kaizoku Ou, la Marine a décidé d'agir. Des femmes, des enfants, des bébés… des tas d'innocents sont morts soit accusé par leur voisin, soit parce qu'on pensait vraiment que ça pouvait être eux ou qu'ils avaient des informations et qu'on voulait les faire parler.
- Oh mon dieu… je…
- Dîtes pas désolé ou je vous en colle une, averti Ace. Baterilla a été la moins amochée parce que Javier la Araña en est natif et il a fait évacuer un maximum de civils avant que la Marine ne vienne toquer à nos portes. Mais vous saurez donc que vos preuves, elles sont arrivées quand il n'y avait plus personne de notre famille là-bas et que la Marine se rendait coupable d'un massacre injustifié. Conclusion, vos infos, elles sont forcément passées à l'ennemis.
Avec le bordel que ce devait être à l'époque, si un officier de la Marine avait appris qu'un gros courrier avait été envoyé par un gars sous surveillance à un ancien de l'armée, qui plus est, mentor… forcément ils auraient fait mains basses dessus avant que cela ne touche la hacienda.
- Je hais le Gouvernement Mondial et leurs merdes, marmonna dans sa barbe Carmen.
Ace n'était pas prêt de s'opposer à cela.
- Des questions, Carmen ? demanda avec lassitude Ace.
Il avait juste envie de se rouler en boule dans un coin et de tout oublier. Et de surtout, retrouver son genre pour avoir un début de paix.
- Une seule. Pourquoi ne pas m'avoir cherché ? demanda Carmen.
- Ma petite… Lorsque j'ai appris la mort de ton père, tu avais déjà disparu des radars. Et une chose est connue chez les Rhyddid. S'ils ne veulent pas être trouvés, ils ne le seront pas.
- Et si… on abandonnait cette idée stupide d'interview et de visite de la base. On est venu ici parce qu'on espérait avoir des informations pour laver le nom d'Aarch… et là… intervint le journaliste.
Ace eu un geste des mains pour dire qu'ils venaient de tomber sur quelque chose d'énorme.
- Donc, je vais prendre tout ce que vous avez comme informations pour faire un très gros dossier. Vous serez le premier averti avant sa publication, histoire de permettre la fuite au besoin. Et avec ce dossier en édition spéciale, ça sera difficile de faire taire ce bordel. Alors, si vous êtes prêt, on reprend les rennes.
- Et qu'est-ce qui vous fait dire que vous allez vous en sortir mieux qu'Aarch et moi ? Demanda l'officier.
- Si Carmen est persona non grata, je suis pour l'instant un inconnu. Sans compter que je n'ai pas peur de mettre ma tête sur le billot pour une amie, je suis capable de beaucoup pour parvenir à mes fins. Les talents que vous avez développé au contact del abuelo, ça fait cinq cent ans qu'on les met en pratique et peaufine, dans la famille. Et puis… pour l'instant, personne ne sait rien.
- Et ça, mon grand, c'est le vrai pouvoir que j'ai manié en tant que D… souffla Roger à l'oreille de son fils alors que Jonathan regardait les deux jeunes en silence. Même s'il fait croire qu'il réfléchit, il a déjà accepté. Il va marcher dans ce plan. Tu lui as présenté ce qu'il voulait. La possibilité de venger l'honneur d'un ami et le sien. La possibilité de renouer avec ce qui l'a fait devenir un Marine en premier lieu.
- Je vais y réfléchir. Nous pouvons en reparler ce soir, au repas.
Franchement, Ace n'avait pas envie de participer à ce repas. Il en avait assez. Il avait mal au crâne et il devait se faire violence pour ne pas s'arracher la peau avec ses griffes. Mais c'était à Carmen de voir pour le coup.
- Pouvons-nous repousser la discussion au petit déjeuner ? Ainsi, ça évitera que plus de personnes puissent me voir. Je reste persona non grata même sans avoir d'avis de recherche, proposa justement la logia.
Dès que le vice-amiral prononça « je comprends », Ace eut envie d'embrasser Carmen. Sainte Carmen qui lui épargnait de devoir rester ainsi plus longtemps. Il rangea ses affaires et se leva.
-À demain, alors, souffla le D. en tendant une main à leur hôte.
Celui-ci la serra et Ace mit le sac sur son épaule. Carmen s'était recoiffée de façon à cacher le rouge de ses cheveux. Les salutations échangeaient, ils se mirent en route vers le Calypso. Ace enfonça volontairement ses poings tremblant dans ses poches. S'il ne voulait pas que Carmen lui arrache les oreilles, il avait tout intérêt à se retenir de se gratter au point de faire couler le sang. Chercher à s'écorcher seul ne l'aiderait pas, en dépit de toutes ses tentatives et espoir.
Jonathan les escorta en personne jusqu'au trimaran. De temps à autre, il regardait Ace en fronçant les sourcils, comme hésitant à lui demander si tout aller bien, mais finalement, l'opportunité lui fut retirée quand ils tombèrent nez à nez avec Garp qui attendait devant le trimaran. Durgâ était assise contre la porte de la cabine, bras croisés et sourcils froncés, Iro allongée à ses côtés. Plus pour longtemps car en voyant son père d'adoption, elle fonça le rejoindre pour lui réclamer de l'attention que le journaliste fut ravi de lui accorder.
- J'ai deux mots à toucher à ces demoiselles, Jonathan, avant que l'idée ne leur vienne de prendre la fuite, annonça Garp.
- Tu nous prends pour qui ? se renseigna Ace de dessous sa casquette.
- Pour la gamine qui a refusé de rester chez sa nounou.
- C'est pas ma nounou, c'est une inconnue chez qui tu m'as abandonné après m'avoir enlevé, nuance.
- Monkey… commença Jonathan.
- On va gérer, assura froidement Durgâ.
Et elle entra dans le navire.
Carmen tira son paquet de cigarette et s'en alluma une avant de revenir à Garp.
- Et que je rappelle, vous n'êtes pas de ma famille. Vous n'avez aucun pouvoir sur mon éducation ni mes décisions. Je suis majeure. Et il en va de même pour Portgas qui, jusqu'à nouvel ordre, à l'aval de son tuteur légal. Un mot de travers et je fais en sorte que vous développiez une phobie viscérale des médecins.
Et avec la clope au bec, elle entra, suivi d'Ace. Avant que celui-ci de puisse fermer la porte, Garp était déjà sur ses talons, descendant avec lui vers la pièce à vivre.
- Carmen, le vieux con est là. On l'écoute et on le met à la porte, comme ça, on aura une chance d'avoir la paix ? demanda Ace en élevant la voix pour se faire entendre de la médecin.
Avant d'avoir la moindre réponse, il fila vers les cabines, choppa son pyjama et ses sous-vêtements masculins, pour filer sous la douche. Retrouver son apparence d'homme fut un intense soulagement. Il eut une grimace en voyant qu'en se frottant la peau, il y avait mis un coup de griffe assez profond pour faire couler le sang. Carmen allait avoir sa tête sur une pique. En sortant de l'eau, il enroula sa serviette autour de sa taille et ouvrit un des placards pour tomber sur la boite à pharmacie que la logia gardait dedans. Il en tira le désinfectant et les compresses histoire de se nettoyer le coup de griffe, puis protégea la plaie. Là, Carmen aurait moins de raisons de le tuer comme ça.
Il entendait parfaitement le grondement de la voix de Garp et le navire balloter légèrement avec le vent, signe de l'agacement montant de Carmen. Il s'habilla en quatrième vitesse et termina d'enfiler son tee-shirt en rejoignant la cuisine, ses deux queues dépassant des jambes de son bermuda de nuit.
- Bon, tout le monde est là, désolé pour l'attente. Qu'est-ce qu'il y a, Garp ?
La tête du nekomata dépassa enfin du trou du tee-shirt pour voir que le vieux marine était en état de choc en le fixant. Il vit que Carmen lui montrait une tasse de lait chaud et le félin se l'appropria en ronronnant.
- Mici… souffla-t-il d'une petite voix en conservant la tasse contre lui.
Il souffla doucement sur le liquide chaud avant dans prendre une petite gorgée. Encore un peu chaud. Tant pis. Il ramena la tasse contre lui et regarda Garp qui avait du mal avec ce qu'il voyait.
- Prends une photo, ça dure plus longtemps, recommanda le journaliste.
Cela eut au moins le mérite de faire rire l'esprit de son père.
- Tu… tu es un homme ?
Ace cligna des yeux et regarda les filles.
- J'ai quelque chose qui fait douter de ça ?
- Chais pas. Dois-je faire un checkup médical ou le marine use de ses yeux ? Durgâ ? Sinon, tu me montreras plus tard la griffure, Ace, répondit moqueusement Carmen.
Les deux queues du nekomata se dressèrent dans son dos pour montrer qu'il appréhendait de devoir montrer sa blessure. Comment est-ce qu'elle arrivait toujours à savoir qu'il s'était blessé ?
- Je recommande les yeux du marine. Si tu fais le check up complet, cela risque de devenir très gênant dans un futur assez proche, préconisa la femme-serpent. Un autre médecin s'en chargera pour toi, tu n'as pas à t'en faire.
- Mais… et ta mère… ? Elle… vous… vous avez mentit sur ça ? Dans quel but ? s'étrangla le vice-amiral.
- On a pas mentit. Je suis autant un homme qu'une femme. Sauf que là, maintenant, à l'instant T, je suis un homme, grommela Ace au fond de sa tasse de lait.
- On ne peut pas être les deux, Ann.
- Mon prénom masculin est Ace et va répéter cette ânerie à Ivankov, on en reparlera.
Garp fronça un peu plus ses sourcils.
- Tu uses des hormones d'Ivankov ? Mais pourquoi ?
Carmen s'administra un facepalm bien sentit et honnêtement, Ace était tenté d'en faire autant.
- Tu me gonfles. Non, j'use pas de ses hormones, pas besoin, je suis un nekomata.
Il agita ses deux queues comme pour démontrer son point avant de reprendre :
- On t'a jamais raconté que ces vieux chats étaient aptes à se transformer en grand-mère dans certaines circonstances ? Bah c'est la même, sauf que moi, je suis jeune et je suis née femme, donc, je peux me transformer en mec. On peut clore le sujet et savoir enfin ce que tu veux !?
Il allait griffer Garp s'il continuait.
- Et les logias sont des éléments, donc, asexué. Certains, s'ils contrôlent parfaitement leur fruit, peuvent faire de même selon une recherche de Vegapunk d'il y a une dizaine d'années, expliqua Carmen. Bien que je ne l'ai jamais fait. Je vois pas l'intérêt.
- Vous savez ça comment ? interrogea Garp.
- Dix ans... c'est rentré dans le domaine public depuis, dit avec agacement Carmen.
- Tu es venu pour nous faire la morale en nous abreuvant de ton fiel de vieux con cisgenre, ou tu craches le morceau, grogna Ace avec un rictus animal.
Le marine se pinça le nez. Il avait la migraine ? Parfait, il les laisserait en paix. En soupirant, le vieil homme jeta un imposant dossier sur la table de la cuisine et se leva.
- Je vais me coucher, ce qu'il se passe ici aura certainement plus de sens à mon réveil. Vous n'avez pas eu ça de moi.
Et il s'en alla en grognant comme un vieux singe irrité.
Ace le regarda partir alors que Durgâ allait fermer la porte à clef derrière le vieux marine. Une fois de retour, elle observa autant qu'Ace le dossier sur la table. Il était énorme. Et le nom sur le dessus disait clairement pourquoi.
Rhyddid Aarch
Et en travers de la couverture crème de papier, on avait un grand tampon confidentiel. Ce devait être l'enquête faîte sur le père de Carmen. Le D. se leva sans prendre le dossier. Il contourna la table en finissant sa tasse, puis la nettoya méticuleusement dans l'évier.
Le soupir de Carmen lui fit tourner la tête. Elle avait laissé tomber sa main à quelques centimètres de l'imposant dossier maintenue fermer par une ceinture.
- Je veux l'ouvrir, vraiment. Mais je ne suis pas la seule dessus... ça dérange qu'on... attende d'avoir l'occasion de trouver mon oncle M pour l'ouvrir ?
- Pourquoi ça nous dérangerait ? Tu es la première concernée, c'est normal que ce soit à toi de décider, pointa Durgā.
- Je te laisse le ranger, dit simplement Ace en posant le verre dans l'égouttoir.
Il essuya ses mains et alla rejoindre les dortoirs en marmonnant un "bonne nuit" par-dessus son épaule. Il n'atteignit jamais son lit car il se transforma en cours de route pour se rouler en boule sur le tapis, bientôt rejoint par Iro. Les deux grosses masses noires duveteuses étaient assez attirante pour une sieste improvisée, raison pour laquelle Durgâ se prit bien vite coussin et couverture pour les rejoindre. Carmen, en les rejoignant, décida de se prendre deux coussins de plus et un plaid avant de sombrer dans les bras de Morphée à son tour.
Les lits allaient devenir rapidement encombrant si ça continuait.
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Joder/jodilla : la vulgarité déclinable à souhait espagnol. Joder pourrait se traduire par "merde/putain", quand "jodilla" deviendrait "quelle merde/quelle saloperie". Voilà, vous venez d'apprendre à jurer en espagnol. Bravo.
