Bonjour à tous ! On se retrouve avec un nouveau chapitre et on avance dans l'enquête pour résoudre la mort d'Aarch. J'espère que ça sera à votre goût.
Neko chan 124 : Heureuse de voir que tu aies laissé une chance à cette histoire./ C'est curieux que tu parles de ce couple justement, pile à ce moment. Vraiment curieux...
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Ann avait quelques blessures, mais ça aurait pu être pire. Elle était surtout épuisée. Cela lui avait demandé plus de concentration et de force mentale qu'elle ne le pensait d'implanter une illusion dans l'esprit de cet homme. Plus facile à faire quand il baissait un minimum sa garde entre les cuisses d'une fille.
C'est certainement pour ça que Carmen se montra moins chiante dans les soins et déconna sur la nécessité de matos SM pour la prochaine sortie de la nekomata.
Ann réfléchi profondément à la question mais refusa. Même si elle avait apprécié de Lucci pendant ces instants qu'il se montre un brin sauvage et dominateur, elle avait peu apprécié de se prendre des coups. Elle ne prenait pas son pied dans la douleur et la violence, merci bien. Mais elle devait avouer que l'idée d'un Smoker exaspéré au point de la menotter au lit lui faisant encore des choses dans le ventre.
C'est ainsi qu'elles mirent les voiles et quittèrent Water Seven.
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Lucci passa de l'eau sur son visage, avant de regarder son reflet dans le miroir de sa salle de bain. Deux yeux d'argents malicieux brillaient par-dessus son épaule. Avec rage, il enfonça son poing dans le reflet. Un rire féminin lui répondit.
Certains disaient qu'ils avaient un homme ou une femme dans la peau, quand ils étaient accroc ou amoureux à une personne.
Lui, il n'était pas amoureux. Il la haïssait même, aujourd'hui.
Et il l'avait clairement incrusté dans son crâne, dans son esprit. Il sentait même sa chaleur quand elle posa une main sur son bras nue.
- J'ai gagné.
Le temps de se retourner, et elle n'était plus là.
Oui, elle avait gagné et il la haïssait d'autant plus pour ça.
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Le Triangle Florian.
Pouvoir le visiter rendait Roja folle de joie, même si elle aurait préféré que ce soit de son vivant.
- Fun fact, dit Ace en brisant le silence sur le pont. Mon aïeule Roja ne l'a pas visité durant ses aventures sur la Grand Line. Parce que son équipage s'est mis d'accord pour droguer son café et s'assurer qu'elle soit malade comme un chien et donc, incapable de n'en faire qu'à sa tête pour les ignorer et pousser dedans.
Le jeune homme croisa les bras sans quitter le large du regard.
- Tu devrais être dans mon camp au lieu de te moquer de moi ! rouspéta la défunte pirate.
Ace lui adressa juste un regard désintéressé avant de retourner à son observation de la zone maritime à si piètre réputation.
- On ne ramasse aucun tonneau à la mer, demanda Durgâ.
- D'accooooord.
Le D. avait fini par apprendre que parfois, suivre les demandes cryptiques de leur amie évitait des migraines inutiles. Sans compter qu'ils étaient ici pour l'île de Beleriand en son centre, pas pour plonger dans des soucis inutiles.
- Bon... prêts à rentrer dans le Triangle de Florian ? Tu vas faire un article sur le lieu ? demanda Carmen. Ou tu attends Shabaody et sa merde ?
- Shabaody. Je préfère éviter de laisser entendre que j'ai mis les pieds dans le coin avant que le dossier soit prêt. Ou que notre divinité locale nous donne son feu vert pour jouer les appâts.
- Dans pas longtemps, assura la « divinité » en question.
- Bien, est-ce qu'un fantôme dans le coin sait où est l'île ?
- Je… je ne sais plus, navré, s'excusa Aarch.
- Elle a été construite après que je sois rentré à Baterilla, répondit Bruno en secouant la tête avant de disparaître.
En dernier recours, Ace se tourna vers son père silencieux depuis Water Seven.
- Ah maintenant, tu es prêt à écouter ton père ? demanda avec colère l'ancien roi des pirates.
- Oublie que je t'ai posé la question et retourne bouder, le vioc, soupira Ace en se massant d'avance les tempes. Bon, va falloir recourir au système D comme « Démerdes-toi sans crever ».
- Bien. Le brouillard est opaque, nota Carmen en réduisant la vitesse. Je propose que l'un d'entre vous se mette à l'avant avec une lanterne pour prévenir en cas de récif. Je sais juste que l'ile était dans le triangle, proche de la Calm Belt et en direction de Shabondy. Mais c'est tout.
- J'y vais, se désigna Durgâ. Et puisque je suis sensible aux vibrations, je serais plus utile.
Elle se saisit de la lanterne qu'Ace venait de récupérer dans le navire. Le nekomata l'alluma avec ses flammes fantôme et la jeunette rejoignit avec précaution l'avant de leur embarcation. Elle laissa ses jambes humaines pour sa queue qu'elle enroula étroitement autour d'une barre qui dépassait à l'avant et brandit la lanterne, laissant une main pendre dans l'eau pour sentir les vibrations. Comme ça, elle ressemblait presque à une figure de proue. Ace se tenait entre elle et Carmen, prêt à la rattraper si elle glissait ou avait besoin d'aide, tout en étant disponible pour la manœuvre au besoin.
Il n'y eut plus aucun son.
Tout le monde était attentif, même Iro.
Il n'y avait que le vent dans les voiles et les craquements du navire.
À un moment, Durgâ siffla et fit signe de passer par la gauche. Carmen tourna la barre et évita ce qui était un reste de galion. Ce dernier était à moitié émergé, pourris depuis des années. C'est ainsi que le Calypso traversa le brouillard. Et ce n'était pas une sinécure. Cependant, à un moment, il y eut comme le son d'un instrument dans le silence de l'océan. Quelqu'un jouait du violon. Ace pencha la tête vers l'avant en fermant les yeux, ses oreilles bougeant sur son crâne pour essayer de percevoir le son avant de se redresser et remarquer que Carmen lui posait silencieusement la question de savoir si lui aussi avait entendu.
- Je ne saurais pas te dire d'où ça vient.
- Binks no sake wo… ! entonnèrent Roja, Javier et Roger bras dessus bras dessous.
- … et je suis à deux doigts d'aller me chercher du kairoseki.
- Mes bracelets sont à disposition au besoin, commenta Carmen.
- Eeeeh ouais, mais nan. Mes oreilles animales sont plus efficaces que la version humaine. Si les fantômes se la bouclent, ça ira mieux.
Un nouveau craquement résonna non loin. La lanterne fut soulevée et un nouveau navire échoué apparut. Il était d'une autre époque que le premier mais dans un même état. Le triangle de Florian était connu pour cela.
Si Ace n'avait pas passé presque la moitié de sa vie à voir des fantômes, il aurait été dérangé par cette ambiance de maison hanté. En tout cas, il ne reviendrait pas en vacances ici. Il fallut une journée complète de navigation dans les méandres du brouillard. L'ambiance était tout sauf agréable. Raison de plus pour profiter de leur petit nid douillet dès que possible pour se remonter le moral. C'était comme une bulle de bonheur et de paix au milieu des horreurs de la Grand Line.
Cependant, Durgâ pointa à un moment une direction. Et ils trouvèrent ce qui fut une sorte de porte dans l'océan. Elle ne payait pas de mine mais, Carmen laissa la barre à Ace un instant. Ils la virent voler vers cette ouverture et se posa sur l'ancienne roche couverte de pousse. En tapotant dessus, cela résonna comme du métal. Etrange bruit au milieu de cette zone étrange.
Carmen revint vers le trimaran et décida d'user de son fruit pour faire lever la brume sur une plus grande zone, juste l'espace d'un instant. Cela ressemblait à des dents de géant émergeant de l'océan, comme la mâchoire d'un monstre marin gigantesque et fossilisé. Juste là, ouverte pour les accueillir. Et la seule entrée était la porte à moitié cassée sur laquelle se tenait Carmen et qui empêchait encore tout passage. Beleriand était une base de la Marine à moitié protégé par le fond marin. C'était sur un archipel en fait. Et l'archipel avait coulé, selon différent rapport de la Marine et les recherches de Javier. On comprenait parfaitement que l'endroit soit à l'abandon.
- ...Je crois que l'on est arrivé.
Les rayons du soleil était grisâtre sur cette zone et ne l'éclairait pas énormément. La nature avait offert à cet endroit une protection et un camouflage naturel. Dans un sens, c'était plutôt beau. Ace retira ses chaussures pour les laisser dans la cabine en compagnie de sa sacoche avant de se rapprocher. Doucement, délicatement, usant de sa forme hybride pour avoir plus de moyen de s'accrocher s'il glissait, il s'approcha de la porte.
- Les filles, envoyez-moi une corde, que je ne me noie pas comme un con, appela le journaliste.
Dès qu'il reçut la corde en question, il la noua fermement autour de sa taille puis commença son exploration. Il poussa doucement sur la paroi de la porte, escaladant le métal abîmé pour trouver un système d'ouverture ou une faiblesse.
Un grincement l'alerta, et il s'accrocha de toutes ses griffes au métal.
SPLASSH !
Avec un vacarme qui lui fit mal au crâne et sonner ses oreilles, la porte venait de s'effondrer, le nekomata toujours accroché. Il n'eut pas le temps de tousser qu'il se retrouva la tête sous l'eau, sans comprendre le pourquoi du comment. Son corps se figea alors qu'il coulait à pique. Bien vite, il sentit la corde autour de sa taille se tendre pour l'attirer vers la surface. Remonter sur le trimaran ne fut pas une partie de plaisir et il resta là, toussotant sur le pont, Carmen tapotant doucement son dos, pendant un moment.
- Ça va, Ace ? Toujours parmi nous ? déconna Carmen
- Chat mouillé, nota Durgâ.
- Gnegnegne, grommela le yokai. Tu vois ce que ça donne ton idée de me faire prendre du poids, Carmen ?
- Mais oui. Es-tu en train de sous-entendre que tu es gros ? Et que c'est de ma faute ? Mon avis, c'est le temps, le poids lourd de l'histoire.
Mouais, il avait quelques doutes. Il allait discrètement faire un régime.
Pendant que le yôkai s'ébrouait et rassurait Iro qui s'était faite du souci pour lui, Carmen reprit la barre et engagea dans la baie le trimaran. C'est là qu'on pouvait comprendre pourquoi on pouvait penser que l'île avait quasiment coulé : elle avait comme été frappée de l'intérieur par une explosion et l'océan avait tenté de couvrir la base. Si on excluait les gravats et les miettes de navire sous la surface, on n'avait qu'un reste de tour de garde avec l'emblème de la mouette pour dire que ça avait été à une époque une base Marine. C'est Durgâ qui trouva une zone d'amarrage sur ce qui avait dû être une des îles de l'archipel à une époque. Et comme partout ailleurs dans ce brouillard, aujourd'hui, ce n'était plus que ruines.
Ace profita de ses muscles de félins pour sauter directement sur l'ancien port et se charger de nouer les amarres du trimaran à un arbre qui avait fini par pousser à cet endroit. Les bittes d'amarrages étaient sur le point de s'effondrer, donc, les utiliser étaient une mauvaise idée. Il pouvait être tête brûlée à la limite de la stupidité, mais il réfléchissait. L'ancre jetée dans l'eau et le navire en sécurité, ils furent tous sur la terre ferme, face à la végétation qui avait pris le pas sur le lieu. On pouvait noter même une grande quantité de mousse autours, sur les pierres, à cause de l'humidité.
- On va déjà voir si on trouve une entrée non engloutie, proposa Carmen. Ou on se sépare pour explorer le coin ?
- T'as des bébés dendens ? J'ai totalement zappé d'en acheter à Water Seven, grinça le zoan.
Carmen réfléchit un instant avant de filer à l'intérieur du navire et revenir avec une boite en bois contenant quatre bébés dendens.
- J'ai pris cela chez le CP9 avec qui j'ai passé la nuit. Je me suis dit que ce serait utile à avoir.
Ace détacha son regard pour fixer Carmen d'un air interdit.
Et après, elle lui faisait des reproches sur ce que lui-même avait fait de ses nuits à Water Seven alors qu'elle s'était permise de voler son partenaire de la nuit ? En soupirant, il en prit un qui changea d'apparence pour prendre une teinte noire avec deux adorables petites oreilles de chat et des marquages dorées sur sa coquille.
- Bon, je pars devant. Carmen, tu pars avec Iro et tu ne discutes pas.
- Ace a raison, renchérit Durgâ. On est des zoans. Ace a la nyctalopie de son côté, et moi, j'ai une langue qui me permet de sentir l'air et un corps sensible à d'infimes vibrations. Les sens animaux de la panthère te seront plus utile qu'à nous.
Et elle prit un des dendens qui se changea pour avoir des motifs d'écailles couleur sable sur le corps et des motifs de plumes rouges et vert sur la coquille avec en plus, une petite coiffe aborigène en or sur la tête. Cela amusa la devineresse qui rangea le petit escargot dans la poche de son cardigan sans manche en fine laine.
Ace fit un petit tour sur le navire pour récupérer sa sacoche qu'il enfila, puis enroula la corde autour de sa taille au cas où.
Chacun s'en alla de son côté, trouvant rapidement des ouvertures encore accessibles dans la base. Pour Ace, ce fut littéralement une bouche d'aération. Franchement, il était chaque jour un peu plus reconnaissant d'avoir mordu dans cette olive toutes ces années en arrière. Sur ses quatre pattes, avec son mètre quatre-vingts désormais du museau à la queue, il avait moins de soucis à se déplacer. Avec précaution, ses yeux parvenant à voir comme en plein jour dans l'obscurité des lieux, il avança. Parfois, il accélérait quand le sol grinçait de façon dangereuse sous ses pattes. L'air devenait humide plus il s'enfonçait et bientôt, il perçu un bruit d'eau. Il fallut qu'il poursuive encore un moment dans les boyaux du conduit avant de trouver enfin le premier obstacle. Les murs étaient brisés par endroit et le sol troué. Et il ne pouvait pas poursuivre dans le conduit parce que le reste du chemin était effondré. Il allait devoir descendre dans la pièce. Il regarda autour de lui et nota une poulie avec crochet pendant du plafond. Heureux d'avoir conservé la corde, il reprit sa forme humaine pour la sortir de sous son sweat. Il fit un nœud coulant au bout puis la laissa pendre jusqu'à avoir assez de mou. Allongé sur le ventre dans le conduit instable, il fit tournoyer le cordage à bout de bras avant de le lancer vers le crochet. Il lui fallut plusieurs essais, mais il y parvint.
Cela allait être la misère pour remonter, mais il verrait à ce moment-là.
Délicatement, il se retira du conduit.
Juste à temps, parce que celui-ci s'effondra dans un vacarme assourdissant. Le nekomata eu un soupir blasé et se laissa glisser avec précaution le long de la corde pour rejoindre le sol. Il tendit une jambe qui s'enfonça dans l'eau et rencontra rapidement le sol. D'accord, il en avait jusqu'aux genoux, pas la mort. Usant de la force de ses bras et de ses abdos, il se hissa à nouveau vers le sommet, pour s'agripper au crochet et défaire le nœud de la corde qui, n'ayant plus rien pour la retenir, tomba dans un léger bruit dans l'eau. Ace suivi, atterrissant souplement, avant de se relever. Il plongea la main juste le temps de reprendre la corde et regarda autour de lui, essayant d'ignorer le drain d'énergie qu'il subissait avec l'eau. Pas assez profond pour annuler ses dons, certes, mais ça n'était pas confortable pour autant.
Il regarda autour de lui avant de voir Aarch apparaître et lui pointer en silence une des ouvertures du mur où s'infiltrait l'eau. Lutant pour avancer, surtout avec les trous dans le sol qui pouvait s'avérer dangereux pour la continuité de son existence, le D. suivi le fantôme. Si celui-ci commençait à avoir des souvenirs, Ace se ferait un plaisir de les exploiter au maximum. Passer par la fissure ne fut pas une partie de plaisir. Entre le courant et l'étroitesse du passage, c'est un miracle s'il parvint à s'y faufiler sans se faire mal.
Cette fois, il était dans un atelier à moitié immergé. Si les machines ne laissaient rien deviner de leur utilité, divers objets sur des tables encore debout ou au sol disaient qu'on produisait des armes ici. De gros joujoux… un peu comme l'arme qu'il avait ramené à Smoker en début d'année. Par réflexe, il sortit son appareil photo de sa sacoche avec une petite lampe de torche qu'il alluma avant de la coincer entre ses dents. Il prit pas mal de photos des environs mais ne trouva aucun papier ou document pour l'intéressait plus. Aarch apparut à nouveau et lui montra une porte.
- Elle mène vers les étages, précisa le défunt vice-amiral.
En pataugeant sans la moindre grâce dans l'eau, Ace rejoignit la porte en question. Elle eut dû mal à s'ouvrir à cause de l'eau, mais elle finit par céder. Un long couloir l'accueilli avec une ouverture sur la gauche. C'est à cette ouverture que l'attendait à présent l'esprit et qu'il pointait du bras.
- Alors, contrairement à toi, je suis soumis aux lois de la physique, donc, l'eau ne me permet pas d'aller à fond. Ça sert à rien de disparaître ou apparaître comme ça, j'irais pas plus vite, pointa avec un grognement le D. trempe jusqu'aux os.
Aussi vite qu'il le pouvait, il rejoignit le défunt père de Carmen et vit un petit escalier en colimaçon. C'est avec joie que le zoan s'y aventura, son appareil dans une main, la lampe dans l'autre. Il tomba sur une grande porte en bois qui avait, certes, souffert de l'humidité, mais qui tenait encore. Et dessus, il y avait marqué en grand « Archive ».
La porte n'était pas verrouillée.
Étrangement, ça fit sourire le jeune journaliste qui pénétra dans l'immense salle. Le sol, en pierre cette fois, était effondré dans un coin et l'eau avait réussi à monter. Ace ignora cela pour examiner les dossiers sous ses yeux. Des rapports du personnel, des dossiers de transferts, des dépenses, des commandes. Au moins, ça lui confirmait qu'on fabriquait réellement des armes ici. Son regard tomba alors sur des marques de griffes sur le bois d'une des bibliothèques qui contenait des archives. Il pencha la tête et examina les marques du bout des doigts. Comme si une grosse bête avait voulu déplacer le meuble de contre le mur. Le jeune homme regarda Aarch qui lui sourit. Le yôkai rangea ce qui encombrait ses mains et attrapa le meuble pour le tirer. Un bruit sourd de mécanisme s'enclencha et sur le mur d'en face, une ouverture se dessina.
Une pièce secrète… de plus en plus intéressant.
Sans hésitation, Ace pénétra à l'intérieur pour en découvrir ses mystères. D'autre dossiers se présentaient sous ses yeux. De nature plus douteuse. Il souffla dessus pour chasser la poussière qui les masquait et nota de quoi il était question. Transferts de sommes suspectes de la Marine sur des comptes inconnus disparitions d'armes de la base avec les dossiers associés. Il y en avait un à moitié commencer sur des cas d'enlèvements et disparitions d'enfants.
Ace sortit le bébé denden et le posa sur son épaule pour appeler Durgâ et savoir où elle en était. Celle-ci avait trouvé le bureau de l'officier en charge de la base et son journal de bord. Elle était actuellement en train de faire marche arrière. Il la tint au courant de ses trouvailles, puis contacta Carmen.
- Carmen, devine ce que j'ai trouvé ! sourit le D. en rangeant chacun d'entre eux dans sa sacoche avec un soin particulier.
« ... Encore plus de flotte », s'amusa à dire la médecin. « Vas-y, dis-moi ? »
- T'es trop forte. Plus sérieusement, je suis tombé sur une pièce secrète. Avec des dossiers très très très intéressant. Ça va du blanchiment d'argent, corruption, à du trafic d'armes et de l'enlèvement d'enfants.
Il ressortit et s'appuya contre la porte pour la refermer avec son poids, avant de revenir vers les archives et en prendre quelques-unes qui pourraient être utiles.
« Tu es en train de dire que mon père plongeait là-dedans ou enquêtait sur la question ? »
- Enquête, de ce que j'ai vu en feuilletant.
Il rangea d'autres dossiers dans sa sacoche qui commençait à ne plus avoir de place et quitta le bureau d'archive pour rejoindre à nouveau le couloir inondé en bas des marches.
- Je sais pas vraiment dans quelle zone de la base je suis, mais y'a pas le moindre fantôme outre ton vieux. Comme si personne ne venait ici ou presque. Pas de cadavre non plus. J'ai juste vu une zone de fabrication d'armes, mais tout avait l'air automatisé, alors…
« J'ai croisé un seul corps, pour ma part. Mais c'était la zone des officiers. Et plusieurs n'étaient pas présents. Pour les armes, je n'en sais pas plus. J'étais petite et c'est pas le genre de conte que l'on raconte à sa gamine pour la faire dormir. Mais, les dossiers d'enquêtes seraient intéressants à avoir. Besoin d'aide ? »
- Je ne dis pas non. Je ne peux pas récupérer la sortie par le même chemin que j'ai pris en rentrant, sauf si t'as une corde d'une petite dizaine de mètres de long. La moitié des salles ont le sol effondré et j'ai de l'eau jusqu'aux genoux.
Prenant une voix mignonne, il demanda :
- Tu veux bien m'aider à trouver une sortie, s'il te plaît ?
« J'arrive avec une corde. Mais tu me devras un bon repas. Des Fajitas. »
- Si c'est tout ce qu'il faut pour te faire plaisir.
Alors, Ace revint sur ses pas après avoir mit le denden à l'abri. Le passage par la fissure du mur lui coûta finalement son haut et un beau trou sur la cuisse de son bermuda, mais lui, il pouvait encore être sauvé. Il retourna donc sur ses pas et fini par arriver au mur d'où la gaine d'aération s'était effondrée. Il poussa un sifflement. Ce n'était pas pour rien qu'on disait du silbo que c'était une des langues la plus bruyante du monde.
Pas de réponse, pourtant, il la sentait, à la limite de son Haki.
Puis, quelques instants après, ce fut Iro qu'il perçu, avançant par le même chemin qu'il avait prit en venant. Quelques minutes plus tard, la tête duveteuse sortit du trou de la ventilation, une corde entre ses crocs.
- Merci ma beauté ! Fais attention sur le retour, d'accord ?
Iro laissa tomber la corde par le trou et fit demi-tour. Ace lui laissa le temps de sortir avant de se saisir de la corde. Elle était bien accrochée de l'autre côté, apparemment. Appuyant ses pieds contre le mur, il remonta vers l'ouverture, avant de se glisser allonger dedans pour reprendre sa forme animale.
- Carmen, je prends la corde avec moi. Si tu la vois se tendre subitement, c'est que je suis en train de tomber, on est d'accord ?! appela Ace par le conduit en espérant que la brune l'entende.
Note à soi-même, apprendre aux filles le silbo. Tellement plus pratique.
- Je l'ai actuellement attaché à un arbre en plus ! Et je reste à rattraper au moindre souci ! répondit la voix lointaine de la logia.
Ace saisit la corde entre ses crocs, sans serrer, la faisant glisser entre ses mâchoires au fur et à mesure qu'il avançait. Quand il sentait le sol sur le point de s'effondrer, il resserrait les dents et avançait plus rapidement, avant de la lâcher une fois dans une zone plus sécurisée, et de la reprendre un peu plus haut pour qu'il y ait moins de mou et donc, moins de chance de chuter trop bas. C'est donc avec un certain soulagement qu'il quitta la prison de métal de la ventilation pour retrouver la lumière grisâtre du jour. Il s'ébroua et léchouilla la joue de la bicolore en remerciement, ce qui fit rire le médecin. Durgâ les rejoignait à cet instant, descendant du ciel avec sa forme hybride, ses deux immenses ailes la portant aisément dans le ciel.
- On se rentre au chaud ? proposa Carmen. Je suis pour une soirée chocolat chaud. Je crois qu'il va pleuvoir.
- Je dis certainement pas non, je suis trempé jusqu'à l'os, grelota Ace.
- Allez, viens le chat mouillé, douche chaude et change pour toi, invita Durgâ.
- Toi, t'as décidé d'être agaçante aujourd'hui.
- Mmmh, peut-être.
Le ciel éclata dans un grondement d'orage, leur faisant accélérer le pas pour rejoindre le trimaran. Là, une fois la porte fermée, Ace sortit tout ce qu'il avait ramené de son expédition et Durgâ brandit un journal de bord. Le tout se retrouva sur la table, devant Carmen.
- Je vais me changer dans des vêtements plus chaud, patron, informa le yôkai avant de disparaître pour aller se chercher des trucs à se mettre sur le dos après la douche chaude qu'il allait se prendre.
- J'ai de quoi lire, pour ma part. Mais j'ai trouvé quelque chose, dit-elle quand le journaliste repassa par-là pour accéder à la salle de bain.
Elle posa alors sur la table une photo, attirant l'attention d'Ace. C'était une photo de mariage. La femme avait des cheveux rouge sang, comme les mèches de Carmen. Voilà d'où venait l'étrange chevelure de leur amie quand il savait que le père était un brun.
- Je n'ai pas de photo de ma mère. Enfin, jusqu'à présent. Si on ne trouve pas de bonnes pistes, j'ai au moins ça.
- Juste ça vaut le chemin qu'on a fait.
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Ace était à présent devant les fourneaux pour la soirée fajitas qu'avait exigé Carmen, pendant que les dames à table épluchaient les dossiers. Durgâ prenait des notes à côtés en s'appliquant. C'était un exercice important pour elle qui ne savait écrire que depuis quelques mois à présent.
Et c'était intéressant.
Non seulement Aarch avait découvert des ramifications pour diverses affaires de trafics d'armes qui alimentaient des conflits un peu partout, que ce soit dans ou hors des îles appartenant au Gouvernement Mondial, mais en plus, il avait noté que quand des membres armés proche du Cipher Pol faisait un important virement, des enfants disparaissaient. Disparition qui valait un autre virement, du même montant, généralement, comme un règlement en deux fois. Tout pointé vers de l'enlèvement d'enfants pour des membres aux placés du Gouvernement.
Des noms d'officiers et d'agents, des références bancaires, des noms d'îles…
Plus que n'importe quand, Ace comprenait le travail qu'avait dû accomplir son oncle pour avoir un réseau d'information si légendaire. Parce que le D. n'avait aucune idée de vers qui se tournait vraiment. Outre peut-être Rayleigh et Akagami, mais rien ne disait qu'ils accepteraient de lui répondre.
Son couteau s'arrêta alors qu'il coupait des poivrons.
- Carmen, sauf si on trouve d'autres solutions, faudra qu'on retourne en East Blue. Pour se renseigner sur ces marines, j'ai que Smoker vers qui me tourner. Sans parler son début d'enquête sur Flevance… j'en ai mal au crâne.
- On va donc enfin rencontrer le marine droit dans ses bottes, nota avec un certain amusement Carmen.
Ace se retourna, la regardant avec un sourcil levé.
- Tu sous-entends quelque chose par-là, ou je suis simplement paranoïaque ?
- Nan, parano. Je disais juste qu'on va le rencontrer. Et pour Flevance… je dois passer un coup de fil. Durgâ, tu envoies l'escargophone ?
La susnommée se leva et alla chercher le denden de Carmen pour le déposer sur la table à côté des papiers, ignorant Ace qui continuait la popote et qui se faisait un peu trop plaisir sur le paprika. Le denden n'attendait plus que la médecin. Pendant ce temps, il entendait leur amie médecin contacter apparemment sa « sempai » qui était une vieille harpie si on en croyait la voix. Pourquoi ? Pour lui demander une confirmation au sujet de quelque chose : le cas de Flevance et la soi-disant épidémie. Après avoir transmis les infos pêchées à la femme au bout du fil, la réponse tomba. Ce n'était pas une maladie devenue hors de contrôle qui avait causé tous ces morts. C'était de l'empoisonnement au plomb. Ce qui confirmait que le Gouvernement Mondial et une famille royale avaient mentit au peuple du monde entier au sujet de tout ça, par cupidité et pour maintenir leur réputation.
- Mon père a carrément pris en cible une famille royale et le gouvernement. Je me pose plus la question sur pourquoi on voulait le faire disparaitre rapidement avec ses dossiers.
- Plus le temps passe, plus je me dis que si lui et Javier avaient eu l'occasion de faire équipe, ils auraient réussi à renverser le Gouvernement Mondial, commenta avec amertume Ace.
- Quatre… trois… deux… un… décompta Durgâ en fixant le denden.
Et elle pointa l'escargophone en guise de zéro qui se mit à sonner pile poil à cet instant.
- Je trouve drôle ce genre de prédiction. Je peux pas tout voir, il m'arrive de ne pas voir correctement, mais clairement, ce petit truc facile, c'est amusant, avoua la zoan avec un petit sourire. Je vais danser dehors pour chasser le mauvais temps, de la route nous attend.
Et elle les laissa en plan sans plus d'explication.
- Allo, Carmen à l'appareil ? décrocha avec perplexité la médecin.
« Carmen. T'es à combien de temps du nouveau monde ? »
La voix de l'interlocuteur était pressée et inquiète de l'autre côté de l'escargophone, ce qui eut le don d'inquiéter à son tour Carmen.
- Oncle T ? Il y a une merde ?
« On a besoin de mains. Rapidement. C'est une urgence. »
- … je suis à une demi-journée de Shabaody. Je téléphone à Rayleigh pour que je fasse un passage direct dans le nouveau monde. Qui je dois suivre ?
« Tu prends la première Vive Card. On est presque tous là. Et l'ananas fumée n'est pas celui à l'appareil car il fait du non-stop. »
- Bien. J'arrive
Et Carmen raccrocha, sans explication, elle sortit dehors à l'instant où une Durgâ trempée revenait, la respiration légèrement sifflante comme suite à un effort.
- C'est un scoop, Ace, se concentra-t-elle de dire en pointant le placard où le denden-vidéo était rangé.
Le D. se pinça les lèvres et soupira.
Il commençait à être malade de son apparence masculine, de toute façon.
Ce fut donc Ann qui s'empara du denden, sans prendre la peine d'user de celui de sa mère pour le coup. La ligne sonna un instant, avant que Morgans ne décroche à l'autre bout.
« Ah ! Ma journaliste favorite ! Quelles nouvelles m'apportent tu en offrandes ? » s'enthousiasma l'homme-albatros à l'autre bout.
- J'ai un service à vous demander, patron. Un service qui me mènerait à un scoop. Je n'ai pas de d'infos spécifique, pour l'instant. Outre que les Shirohige sont possiblement impliqués, si ce n'est en difficulté.
« Tu t'attaques donc aux pirates, cette fois ? Je présume que tu as besoin de moi pour rejoindre le Shin Sekai. »
- Un navire d'emprunt au Red Port. Pas besoin de capitaine. Assez grand pour trois personnes. Et… et suivant comment ça se présente à mon arrivée, je passerai en direct.
« Là, tu me parles ! Je t'attends à Shabaody pour faire la traverser de la Red Line, cela sera plus rapide que d'attendre les autorisations. Je devrais t'avoir le navire en un rien de temps. Je t'attendrais au grove soixante-douze.»
- Merci patron.
Et Ann raccrocha.
- C'est la bonne chose à faire ? demanda avec une voix tendue la yôkai à son amie à écailles.
- Tu me remercieras.
En soupirant, Ann avança en titubant légèrement suite à la subite prise de vitesse du trimaran. Quand elle essaya de sortir, la porte lui claqua à la figure sous la force du vent qui courrait à présent sur l'océan. En faisant tout les efforts du monde, elle parvint enfin à sortir et dû s'accrocher aux cordages pour ne pas s'envoler. C'est ainsi qu'elle parvint jusqu'à Carmen qui arborait un air meurtrier en se tenant à la barre.
- CARMEN ! cria-t-elle par-dessus le vent. MORGANS NOUS ATTEND AU GROVE SOIXANTE-DOUZE POUR NOUS FAIRE TRAVERSER LA RED LINE ! ON AURA UN NAVIRE POUR NOUS AU RED PORT, DE L'AUTRE CÔTE !
- BIEN ! ACCROCHEZ VOUS ! JE VAIS ACCÉLÉRER !
Ann ne se le fit pas dire deux fois et retourna aussi vite que possible dans la cabine. Durgâ avait déjà rangé le repas à moitié fait dans le frigo et se tenait dos à un mur, faisant face à l'origine du vent. Quand le navire accéléra, Ann se jeta sur ses pattes de chat pour chercher un coin où elle ne serait ballotée de partout avec Iro.
Ce n'était pas pour rien que Carmen se targuait que le Calypso était certainement le plus rapide connu à ce jour.
