Bonjour on se retrouve pour un nouveau chapitre et on fait un pas en avant dans la création de notre petite couple... avec un petit accrochage sur la route. Disons que si Marco n'avait pas capté que la nana qui a flashé sur lui a un "fort caractère", maintenant, il le sait.
Et on va dire que Kali à quelques mots importants à dire, aussi.
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Ann ne savait pas si c'était parce que le commandant Haruta l'appréciait vraiment ou s'il cherchait juste à l'aider à être plus sereine sur le navire, mais il avait accepté de la laisser vagabonder sur le pont. C'est pour ça qu'au milieu de la nuit, la D. se leva du lit, et quitta la cabine dans son jogging d'homme qui lui servait de pyjama sous ses deux formes quand il faisait bon. Dans un silence absolu, elle remonta sur le pont, sans attirer l'attention de quiconque. Le bois ne faisait pas le moindre craquement sous ses pas feutrés. Pas besoin d'être sous sa forme animale, peu importe l'apparence, le comportement de chasseur discret était toujours là.
C'est dans la faible lueur des lanternes qu'elle arriva sous le mât principal. Elle leva la tête en tenant un bord de la capuche de son sweat qu'elle avait juste mit pour masquer sa fourrure et ses oreilles.
C'était haut. Bien plus haut que celui de Javier.
Pourtant, elle n'hésita pas à l'escalader en ignorant royalement les cordages et les échelles de cordes. L'effort que ça lui demandait lui faisait du bien. Même si elle n'était pas officiellement une combattante, elle aimait bouger, se défouler, rester active. Elle n'arrivait pas à rester en place. Alors, elle acceptait n'importe quelle opportunité pour faire un peu d'effort.
En quelques minutes, elle fut sur l'un des espars, observant l'océan noir autour d'elle.
Elle se sentit si seule, si infime, si insignifiante dans cet endroit si froid et obscure.
Elle secoua la tête et se tourna sur l'espar pour se renverser vers l'avant, se retrouvant en équilibre sur les mains à faire l'équilibriste. Elle avança jusqu'au bout en poirier et eu un sourire en se rappelant des figures de gymnastiques que sa cousine avait l'habitude de faire sur le mât de son père à l'époque. Ce genre de structure était ce qu'il manquait au Calypso dans son opinion, mais c'était un navire pour la vitesse, contrairement au Moby Dick qui était un man o' war à l'ancienne et donc, construit pour être aussi solide et stable que possible pour affronter un combat. La nekomata pivota sur ses mains, de nouveau faisant face à la proue, avant de se laisser tomber vers l'arrière, toujours accrochée à l'espar. Une fois, deux fois, elle se balança autour, avant de changer de sens et recommencer. Finalement, elle revint dessus et avança à nouveau en poirier vers le mât pour s'y redresser.
Elle… elle était très tentée de se poser ici, juste cinq minutes et tout oublier.
Mais elle ne voulait pas attirer des ennuis à Carmen.
Avec regret, elle redescendit de son perchoir et retourna se coucher.
Le nid du Calypso lui manquait, mais Iro encore plus.
Elle revint à la cabine et remarqua que celle du premier commandant était encore allumée de par la lueur qui filtré sous la porte. Ann resta un instant immobile pour l'observer, se demandant pourquoi il travaillait encore à cette heure de la nuit, avant de finalement, retourner dans la cabine. Sa porte se referma, et l'instant suivant, c'est celle de Marco qui s'ouvrit. Il regarda avec perplexité dans le couloir, avant de retourner dans la sienne.
- Qui va avoir un café drogué ? se renseigna Ann qui avait perçu un bout de la conversation de ses deux amies en revenant.
Sans avoir besoin d'allumer la moindre lumière, elle rejoignit son lit et avança à quatre pattes dessus pour se rouler en boule sous la couverture. Elle se redressa, prit le coussin et l'envoya de l'autre côté du lit avant de changer à son tour de sens pour dormir la tête vers la porte.
- Marco. Il fait à nouveau nuit blanche, répondit Carmen. Une des solutions pour qu'il dorme est de droguer quelque chose. Mais, le succès de cette solution est nul et surtout, inutile. Son fruit du démon lui permet de bruler les toxines, répondit Carmen.
- En plus des soucis de self-esteem, il a un cas avancé d'insomnie ? se renseigna innocemment la D. avant d'enfouir son nez dans le coussin. Comment l'équipage fait pour rester debout en dépit de ça ? Si y'a bien une chose que j'ai apprise de mon père, de mon parrain et de mon oncle, c'est que le second en commande est aussi important que le capitaine pour garder une certaine cohésion. Si le vice-capitaine n'est pas au top, généralement, y'a un risque de crise.
- Eh bien Marco n'est pas seul. Certes, il est le vice-capitaine, mais tu as seize commandants pour gérer l'ensemble du navire. Les insomnies, tu en as d'autres qui en font. Thatch, par exemple, doit aussi être réveillé actuellement. Le risque existe, mais Marco est bon dans son rôle. Même si parfois, il a des moments comme ça.
- Hmm… je vois.
Elle soupira et remonta la couverture sur sa tête.
- Bonne nuit les filles.
- Ouais, ouais, bonne nuit, marmonna Kali au fond de son propre coussin.
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Ann était partie dès que le quai avait été à distance de saut. Quoique veuille lui montrer son père, ce devait être important, alors, elle n'allait pas le faire attendre.
- On va à la forêt de corail, y'a un truc que tu dois voir là-bas de très important¸ répéta le défunt pirate.
Sous sa casquette, la D. roula des yeux. Il n'arrêtait pas de lui dire que c'était important, mais elle n'avait aucune foutue idée de ce que ça pouvait être et il ne voulait pas donner plus de détails. Son père et ses mystères.
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- MARCO !
Le blond revenait tout juste d'une réunion importante avec leur paternel quand il se fit sauter dessus par un Thatch suspicieusement rouge et essoufflé.
- Quoi ? demanda le premier commandant.
- Midi... Restau.
- En quel honneur je suis invité dans un restaurant ?
Thatch prit une dernière inspiration et se redressa, une main sur son point de côté. Bon sang, il avait couru dans toute l'île pour parvenir à mettre en place son plan, il ne fallait pas que ça foire. Et ça voulait dire, passer outre le détecteur de mensonge de son aîné.
- Tu le sauras là-bas.
- Tu mijotes quoi, Thatch ? demanda Shirohige qui les regardait faire avec amusement.
- Faire entrer un peu de bon sens dans la tête de piaf.
Cela lui valut un regard noir du piaf en question.
- Attends-moi là-bas, d'accord ? insista Thatch en lui mettant un papier dans la main.
Et avant que son frère ne puisse poser des questions pour lesquels il ne pouvait pas ruser, il procéda à un retrait stratégique dans le navire.
- Fais voir, fils, demanda Shirohige à l'adresse de son aîné.
Le blond déplia le papier, dévoilant une adresse et la montra à son paternel… qui éclata de rire après l'avoir vu.
- Bon appétit ! Et pas de bêtise !
Cela laissa le commandant encore plus perplexe.
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Ann était descendue du bus, des questions plein la tête. Et le petit sourire de son père disait qu'il avait conscience de ce qu'il avait déclenché dans son cerveau.
Bien entendu, elle avait eu vent des histoires sur les Ponéglyphes, mais de là à en voir un... Sans compter que son père lui avait fait la traduction, là, comme ça. Comment diable savait-il son contenu ? Et pourquoi le lui avoir transmis le message ? Il attendait quoi d'elle ?
Elle se massa les tempes. Au moins, elle avait l'esprit tellement embrouillé qu'elle serait peut-être capable de se comporter de façon correcte devant le commandant. Pourquoi diable avait-il demandé à la rencontrer ?
Elle se figea devant le seul restaurant des environs. Les sirènes mâles et les hommes-poissons qui faisaient le service étaient littéralement en costume trois pièces en s'inclinant un peu trop bas pour ne pas être un brin hypocrite. Un œil au nom du restaurant montra qu'il y avait tout de même quatre fichu étoiles à celui-ci.
La zoan déglutit.
Ce n'était pas un lieu pour faire connaissance, ça. Pourquoi on lui avait dit de se rendre ici ?
Serrant nerveusement de ses mains la lanière de sa sacoche, elle se rapprocha de l'entrée. Il était déjà là, et vu son expression, passablement énervé. L'avait-elle trop fait attendre ?
- Comment ça, il n'a pas fait de réservation ? demandait Marco au maître d'hôtel qui ne savait pas où se mettre. Il m'a dit de l'attendre ici, alors, il doit avoir fait une réservation.
Il ? Ce n'était pas elle qu'il attendait ?
Le gyojin maître d'hôtel remarqua Ann et lui demanda avec une voix presque suppliante :
- Vous êtes mademoiselle Portgas ?
- …Oui ? répondit doucement la jeune femme avec un mauvais pressentiment.
Marco se retourna avec surprise, ne s'attendant clairement pas à la trouver là. En tout cas, la réponse de la D. sembla soulager le pauvre maître d'hôtel.
- Le quatrième commandant n'a pas fait de réservation en son nom, mais en le vôtre, commandant Marco, avoua-t-il. Il m'a demandé spécifiquement de vous réserver notre plus belle table pour un tête à tête avec mademoiselle Portgas ci-présente.
Ann dû se soutenir à un mur quand elle sentit ses jambes la lâcher. Elle aurait dû s'en douter. C'était trop beau pour être vraie. Il n'y avait aucun moyen pour qu'un homme pareil réponde au béguin d'adolescente d'une gamine comme elle. On parle du premier commandant d'un Yonkou, on devait avoir un certain standing pour espérer l'intéresser. On avait juste cherché à l'utiliser pour se moquer du Phénix.
- Calmes-toi ou l'étage va nous tomber dessus.
Ann sursauta. Trop obnubilée par sa rage et sa déception, elle n'avait pas remarqué qu'elle avait perdu le contrôle sur son Haki. Son Fluide Royal se répandait dans tout le restaurant, assommant clients et employés tout en commençant à creuser des fissures dans les murs. Marco venait de lui poser une main sur l'épaule pour la ramener à elle.
Son Haki fit demi-tour, certes, mais la colère n'était pas redescendue. D'un geste brusque, elle chassa la main de son épaule.
- Lâche-moi.
Elle tourna les talons avec rage.
- Dis à Carmen que je retourne à la surface par mes propres moyens. J'en ai ma claque de la soi-disant hospitalité de ton équipage.
Et en gardant la tête basse, elle quitta le restaurant. Elle était le foutu dindon de la farce. Si son père avait du respect pour des cons pareils, elle allait revoir son opinion de lui.
- Tacos ?
Ann s'arrêta pour se retourner à moitié vers Marco qui se tenait dans l'entrée du restaurant. Pourquoi il parlait de tacos ?
- Pardon ?
Marco soupira et se frotta la nuque.
- Je peux comprendre que les manigances de mon frère t'aient blessées, et dire qu'il n'avait pas de mauvaises intentions et que tu as certainement mal interprété le geste ne changera rien, yoi. Même si c'est lui qui devrait se faire pardonner, je te propose d'acheter un truc à emporter pour grignoter pendant que je te fais visiter, histoire de… disons, atténuer la colère et la rancune. Et aussi parce que même si dans des cas comme aujourd'hui, je le déteste, il reste mon frère et je tiens à lui. Un minimum, yoi.
Et il eut un sourire blasé.
- Principalement parce que sans lui je serai capable d'oublier de m'alimenter.
Ann cligna des yeux.
- J'ai pas besoin de nounou. Je suis une grande fille.
Et si elle voulait faire du tourisme, elle avait ce qu'il fallait avec Roger et Roja.
- Surtout si c'est pour passer un après-midi avec quelqu'un qui ne veut pas de ma présence, maugréa-t-elle en recommençant à s'éloigner.
- J'ignorai que je donnais cette impression, mais je peux t'assurer qu'elle est fausse, yoi. Après, vu que tu as passé la majorité du temps à m'ignorer, je peux comprendre si c'est ton cas. Tu es étrangement discrète depuis l'incident pour ton don de sang.
Ann se mit à rougir violemment au rappel.
- D'ailleurs, les parents du petit garçon, dont tu as sauvé la vie avec ton sang, se sont fait du souci à ton sujet.
La yôkai s'arrêta en soupirant de gratitude. Si elle avait sauvé la vie d'un gosse au passage, alors, ces derniers jours en valait la peine.
- S'il te plaît ? insista Marco.
La D. se tourna vers lui. Finalement, elle tendit un bras vers le reste de l'île.
- Les guides sont pas censées passer devant ?
- Je commence à mieux comprendre comment Carmen et toi avez réussi à devenir amies, yoi, rit le Phénix en la rejoignant.
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Et il avait bien fait le guide touristique, racontant des anecdotes historiques qui laissait se demander Ann de ce que le blond avait à la place du cerveau pour savoir ce genre de chose. Et il avait dû sentir la question qui lui brûlait les lèvres puisqu'il avait dit sans hésiter être malade. Une maladie qui l'empêchait d'oublier quoique ce soit, allant de chaque instant de sa propre vie aux dernières idioties qu'il avait lu dans certains papiers.
Finalement, ils avaient trouvé un fast-food servant des tacos saveur aquatique (avec fruits de mer et algues) pour se poser sur le coin de la place du quartier de Gyobari Hills pour manger. C'est là que Marco lui demanda ce qu'il s'était passé.
- Qui quoi où quand comment ? se renseigna Ann en le regardant avec perplexité.
- Ton commentaire de tout à l'heure laisse entendre que les conneries de Thatch n'était qu'un incident de plus qui remettait en doute l'hospitalité de mon équipage. Je pense qu'il est un peu normal, en tant que vice-capitaine, de vouloir en savoir plus pour remettre les pendules à l'heure si d'autres ont fait des conneries, yoi.
- Ah…
Ann prit son soda, le regarda un instant, avant de dire tout bas :
- C'est gentil, mais même si tu as eu de l'autorité sur eux à une époque, je doute que ce soit toujours le cas aujourd'hui.
Et elle attrapa la paille entre ses lèvres pour en boire une gorgée.
- Tu sous-entends que je n'ai aucun pouvoir sur l'équipage ? demanda Marco un brin vexé.
- Oh non, du tout.
Charisme et autorité étaient littéralement deux des trucs sur la liste des choses qui mettaient la tête d'Ann à l'envers au sujet du Phénix. Il en dégageait tellement qu'elle avait juste envie de dire « oui monsieur » à chaque fois qu'il ouvrait la bouche.
- Comment dire ça…
- Tu peux me raconter les faits, puisqu'il y a apparemment bel et bien un incident, yoi.
Ann eut un soupire et reposa son soda sur le banc entre elle et Marco qui se tourna partiellement vers elle pour mieux la voir, son tacos temporairement oublié dans son emballage, sur ses cuisses.
- Je pense que pour commencer, il est important de savoir que si j'ai mal pris l'incident, c'est parce que je suis une zoan mythique. Et sans ça, je ne l'aurais pas vu et on aurait pas cette conversation.
- Je commençais à soupçonner ce détail à ton sujet, yoi. Et donc, en quoi c'est important ?
Il était lui-même un zoan mythique, c'était certainement pour ça qu'il y avait quelque chose qui l'avait titillé depuis qu'il avait vu les yeux d'argent fendus de la demoiselle durant l'incident le jour de leur rencontre.
- C'est important dans le fait que je vois les morts. Carmen est au courant et elle commence à avoir l'habitude de me voir sursauter pour rien ou parler dans le vide.
- … quel genre de zoan peut donner ce don… le fruit du fantôme, yoi ?
- Certainement, mais c'est pas le mien. Je suis une yôkai, donc, oui, je suis un esprit techniquement parlant. Le fait est que je suis constamment hantée par au moins un membre de ma famille, sauf quand j'ai vraiment besoin d'intimité ou que je m'énerve contre eux.
C'était désagréable et dérangeant de se dire qu'un mort apparenté à la demoiselle devait être en train de le juger là, dans l'instant T. Marco sentait presque des intentions meurtrières à son égard, quand il était avec elle, et il commençait à se dire que c'était ces fantômes, justement.
- Dans le tas, il y a l'oncle de ma mère, qui l'a élevé comme sa fille suffisamment longtemps pour qu'elle le voit en père et donc moi, en grand-père. Et, pour certaines raisons que je ne souhaite pas partager, il a choisi de bosser dans la Marine jusqu'à être trop estropié en combat, menant à une retraite anticipée.
Marco la laissa parler, enregistrant ce qu'elle racontait.
- En tant que membre des autorités, il n'a jamais eu l'occasion de visiter l'île Gyojin. Il était là, sur le pont. Il avait l'air tellement émerveillé par le spectacle qu'il ressemblait à un gosse avec ses grands yeux brillants, sourit doucement la brunette en faisant tourner sa paille au milieu des glaçon de son soda. Tout aurait pu se passer sans incident si ce que je prenais pour un gros équipage n'était en réalité composé presque à moitié de fantômes. Je l'ai compris quand ils ont remarqué abuelo. Il n'apparait pas en uniforme sous sa forme spirituelle, mais vos morts se rappellent de son affiliation. Alors, un marine isolé sur un navire pirate…
- Oui, je vois, nota Marco.
- Abuelo est pas bavard, et ne se manifeste pas souvent, mais quand il le fait, c'est pour une bonne raison et je sais que j'ai qu'à l'appeler pour avoir son soutien. Alors, le voir ainsi malmené m'a mise en rage. J'avais envie de m'interposer, de le défendre, mais je suis vivante et eux morts. Et si y'a bien un truc que je ne supporte pas, qui vient après qu'on s'en prenne aux miens, c'est de me sentir impuissante pour protéger les miens.
- Je suis extrêmement désolé pour le comportement de mes défunt frères, yoi.
Ann haussa des épaules.
- T'y aies pour rien et tu ne peux pas lutter contre ça. Te faire des cheveux blancs sur le sujet ne changera pas grand-chose.
- Non, mais j'ai plutôt honte d'eux pour l'instant. Après tout, on a eu Aarch et à ma connaissance ça ne s'est jamais mal passé.
La D. eut un rire à la mention du Marine, tirant un sourcil levé de la part de Marco.
- La victime est Bruno The Quiet One.
Marco s'arrêta la bouche ouverte, sur le point de de mordre dans son tacos.
- C'est le mentor d'Aarch… et… et c'est lui qu'ils ont agressé ?
Il était encore très jeune à l'époque, mais il se souvenait de sa réputation et de l'avoir vu une ou deux fois, certainement.
- Ton grand-père est…
- Portgas D. Bruno, ancien vice-amiral, détendeur du suna suna no mi avant que Crocodile ne mette la main dessus.
- Je vois…
Marco mordit un peu violemment dans son tacos. Il allait toucher deux mots au paternel et même si c'étaient des fantômes les coupables, il savait que Shirohige allait vite leur remettre les pendules à l'heure.
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Marco arriva au Mermaid Café avec une tête des mauvais jours. Des très mauvais jours. Sans s'occuper de faire une scène, il marcha droit vers le commandant Thatch à une table qui lui adressa un grand sourire innocent.
- Alors ? Comment s'est passé le rendez-vous galant ?
Le blond s'arrêta dans sa marche, perplexe.
- Rendez-vous galant ? Quel rendez-vous galant ?
Le sourire du cuisinier s'effaça légèrement alors qu'une expression un brin inquiète apparut sur son visage.
- T'es pas allé au restaurant ?
- Oui, j'y suis allé et on m'a dit que tu n'avais fait aucune réservation. Tu me fais suffisamment tourner en rond pour rien à bord, tu peux pas me laisser une seule journée de paix, au moins, quand on est à terre, yoi ?
Ann arriva à cet instant dans le café en mâchonnant un chewing-gum.
- Bah ! T'es pas allé au rendez-vous ?! l'interpella Thatch.
Il eut droit à un regard froid de la part de la brune.
- Oui. Personne. Et j'apprends que vous êtes derrière tout ça, commandant. D'ailleurs, j'ai cru comprendre qu'on attendait de vous que vous répariez les dégâts et que vous régliez la facture de la réservation non-honorée. Je ne sais pas à quoi vous jouez, mais j'apprécie très peu. La prochaine fois, je vous arrache les yeux.
Et elle tourna sèchement les talons pour rejoindre Carmen et Kali qui jouaient aux cartes un peu plus loin.
- Qu'est-ce que tu lui as fait pour la mettre aussi en colère, Thatch ? Tu veux vraiment donner une mauvaise image de l'hospitalité d'Oyaji ? gronda Marco en croisant les bras comme un parent gronde un de ses enfants.
Ignorant le drama en cours, Ann s'assit sur la chaise qui lui était réservée et posa sa sacoche à ses pieds.
- Désolée de vous avoir fait attendre. Les vieux sont parfois très agaçants, s'excusa la yôkai. Sinon, qui gagne ?
La médecin posa ses dernières cartes, tirant un juron de Kali.
- Ann-chan ! Tu as manqué l'heure du déjeuner, sourit largement Carmen. Tu veux que l'on te commande quelque chose ou tu rejoins la partie avec une boisson ? Et je gagne.
- Elle triche, commenta Kali. C'est de la triche d'avoir une chance pareille.
- Je vais juste vous regarder jouer avec une boisson chaude, j'ai pris un tacos sur le chemin. Si j'ai loupé le repas, c'est la faute de cet abrutit de cuistot. Comment peut-on avoir des idiots pareils à des postes à autant de responsabilité…
Elle eut un rictus animal à l'adresse de Thatch qui se faisait toujours remonter les bretelles par Marco pour le plus grand amusement de la galerie.
Carmen reprit les cartes et commença à les mélanger en ignorant le drama de l'autre côté de la salle.
- Il a dû inventer une connerie. Ça ne change pas de d'habitude. Et il a le poste, mais Marco est responsable pour lui. Voir responsable pour la moitié des autres membres de l'équipage. Sinon, tu as trouvé un bon guide pour l'ile ?
Elle termina de distribuer les cartes et Kali proposa de faire une bataille, à la place du poker. Choix qui fut adopté. Cependant, avant de commencer, elle tira de l'un des sacs de courses à côté d'elle un sac en cuir zébré vert.
- Cadeau, au fait. Pour avoir un sac plus solide et étanche pour tes affaires.
- Merci, ça sera parfait pour mes fringues si on doit bouger du Calypso comme pour toute cette affaire. Et ceci, c'est pour toi, chipie.
Un paquet fut poussé devant Kali qui fronça les sourcils avec perplexité.
- Joyeux anniversaire avec deux jours de retard, sourit la journaliste. Et si tu te demandes comment, je rappelle que je suis journaliste avec quelques amis particuliers. Savoir ce que les autres ignore, c'est mon boulot.
L'elfe ne savait que répondre pour le coup.
Carmen cligna des yeux et tourna sa tête vers Kali, croisant les bras d'un air faussement vexé et accusateur :
- Fallait dire que c'était ton anniv, le trente et un.
Puis, elle se mit à rire et frotta la tête de la plus jeune, évitant néanmoins de faire sortir les plumes de dessous le foulard qu'elle avait sur le crâne pour les cacher et garder les cheveux hors de son visage.
- Un an de plus, ça devrait se fêter.
- Merci… c'est que…
Kali prit le paquet mou entre ses mains, ne sachant quoi en faire.
- Il n'y avait que mon frère qui me fêtait mon anniversaire. Et… et cela fait si longtemps. Tellement longtemps.
Ann se pencha par-dessus la table et embrassa sur la tempe son amie pour lui offrir son soutien.
- Allez, déballe-moi ça, c'est pas fait pour pourrir dans du papier. Et pour ton histoire de guide, oui, j'en ai eu un excellent…
Marco avait tellement de connaissances que ça en était extrêmement amusant et agréable, et pour le coup, la visite ne pouvait qu'être un plaisir. Sans compter que comme elle avait marché avec le premier commandant de Shirohige, personne n'avait eu l'idée de l'embêter.
- Bon, il est un peu vieux jeu, mais faut lui pardonner, il est plus de la première jeunesse. Il tenait absolument à me montrer un truc avant qu'on fasse le tour de l'île et je suis heureuse d'avoir eu la possibilité d'accéder à des endroits exclusifs grâce à ses connaissances ! sourit largement la D. en se laissant aller dans son siège quand une serveuse lui apporta un café latte.
Elle remercia chaleureusement la sirène, avant de prendre sa boisson. Même si elle restait perturbée par ce que son père lui avait montré, et qu'elle avait en travers la gorge ce qu'avait fait le commandant Thatch, la colère l'avait aidée à surmonter sa timidité devant le premier commandant et ils avaient passés une bonne promenade.
- Tant que tu as passé du bon temps…. et Thatch ! Arrête d'écouter nos conversations avec les autres !
Le commandant se tendit encore plus ainsi que plusieurs alors que Marco remettait une couche sur l'écoute de conversation privée de sa propre nièce. Avec le bel argument du « Et que dirait Oyaji s'il savait ». La minute suivante, le quatrième commandant avait les mains liées devant le blond, à genoux en suppliant on ne sait quoi. Carmen reprit son thé et se revint vers les deux autres.
- Et il t'a fait visiter quoi ?
- Un petit peu tout. J'ai rencontré une ravissante sirène durant le trajet. Une femme avec un trop bon cœur pour un monde si cruel. En tout cas, ma visite a commencé fort et il n'y a que lui qui puisse dire qu'il sait comment retourner le cerveau des gens. Parce qu'il a réussi et vu ce que j'ai appris, j'ai encore besoin de réfléchir avant d'entrer dans les détails.
Et surtout, en discuter en compagnie plus réduite et avec moins d'espions.
- Une expérience fa-bu-leu-se, donc ? À réitérer ?
- C'est prévu. Rendez-vous à Shabaody pour deux trois mystères.
Elle but une gorgée de son café en jetant un regard moqueur à Thatch qui faisait mine de ne pas les écouter alors qu'il se faisait engueuler comme un poisson pourri par Marco.
Et c'était vrai. Marco lui avait dit qu'il connaissait un petit coin sympa sur Shabaody pour un dîner, si elle était partante. Ann avait accepté le vrai rendez-vous à bras ouverts.
- Bon, tu l'ouvres ou pas ce cadeau ?
Kali hésita, puis déballa avec précaution le paquet, avant de s'immobiliser. Elle tira des entrailles de papier une longue étoffe de tissu d'un mauve vibrant avec des bordures d'or. Un tissu précieux, certes, mais solide. La longueur et la forme permirent d'identifier que c'était un sari.
- Cadeau de ma part et de mon père, parce que j'ai plus un rond pour l'instant, et il s'avère que le vieux avait une cache dans les environs, donc, il a avancé la monnaie.
Preuve que les locaux étaient habitués aux pirates, le vendeur du sari n'avait pas eu de surprise de la voir débarquer avec des bijoux pour règlement.
Kali retira son cardigan en se levant pour draper le sari autour d'elle. Il était assez solide pour lui permettre d'étrangler quelqu'un avec si elle se sentait à nouveau des envies de faire des étranglements.
- Un cadeau magnifique, je pense. Et utile. Je propose qu'on aille finir cette journée avec les petits comptoirs des sucreries et pâtisseries de l'ile. Il y a des spécialités à goûter, proposa Carmen.
- Il faudra que je trouve un cadeau de remerciement pour ton géniteur en retournant à Baterilla, souffla Kali en caressant le tissu enroulé autour d'elle.
Vu le rire, Roger était content que ça lui plaise, surtout qu'il avait aidé à trouver le cadeau.
Ace termina son café et se leva.
- Vamos, chicas. L'après-midi nous appartient.
Et toujours en ignorant les commandants, et surtout, Marco, Ann suivi les filles dehors. Elle avait passé un superbe moment avec le Phénix, mais elle n'avait pas l'intention de le crier sur tous les toits. C'était différent et plus profond que ses précédentes interactions avec les hommes en général, alors, elle allait le garder pour elle comme un précieux secret, un précieux souvenir, encore un moment. Un long moment.
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Après une après-midi entre filles à rire de tout et n'importe quoi (même si le rire était apparemment une compétence difficile à utiliser pour Kali, donc, rare) tout en profitant des douceurs sucrées de l'île Gyojin, il fallait se rendre à l'évidence que l'heure tournée.
- Je vous propose qu'on termine l'après-midi dans un coin tranquille de l'ile. Pour s'entrainer après avoir mangé ces merveilles. Des objections ? proposa Carmen alors qu'elles avaient deux énormes sachets de bonbons avec elles.
- Je suis toujours partante. Et toi, Kali ? sourit largement la nekomata.
- Je ne dis pas non.
- On y va ?
L'idée d'un entraînement était toujours le bienvenu pour la D. qui se sentait presque aussi excitée qu'une puce maintenant qu'on lui en parlait. Elle n'allait pas tenir en place bien longtemps. Carmen opta pour la forêt de Corail comme lieu d'entraînement. Si elles tombaient sur le même chauffeur de bus qu'Ann avait pris en venant, il allait se poser des questions sur ses actes. Cependant, avant de pouvoir rejoindre l'arrêt pour attendre leur transport, elle sentit sa fourrure se dresser sur son échine alors qu'une aura néfaste la prenait à la gorge. Le grondement menaçant de son père n'était qu'un indice de plus. La personne qui venait vers elles étaient tout, sauf quelqu'un de bien. Kali avait resserré sa prise sur sa lance par réflexe.
Les trois étaient prêtes au combat et la menace venait d'un homme à l'hygiène douteuse de l'équipage de Shirohige. Le même qui s'était reçu dans la figure le micro d'Ann durant le direct. Son sourire faux et son ricanement les faisaient se sentir prises au piège, sales, malades, alors qu'il sortait de l'ombre.
- Zehahaha ! Ne serait-ce pas le petit poussin avec des perruches ?
Il les regarda toutes les trois attentivement. Il évaluait de la marchandise.
- Détourne le regard de ma fille et ses amies ou je t'arrache les yeux Marshall ! cracha Roger en se mettant entre le pirate et les trois demoiselles, comme s'il était toujours vivant.
Kali se mit à hyperventiler. Elle connaissait ce regard. C'était le regard d'un violeur qui comptait briser une proie entre ses mains avant de l'exploiter pour remplir son portefeuille en laissant d'autre salauds vider leurs burnes sur sa prise. Elle n'allait pas rester calme longtemps s'il continuait.
- Tu as plutôt bien poussé, Carmen. Le vilain petit Canard a donc réussi à sortir de la suie ? continua l'homme écœurant avec son grand sourire faux.
- Dégages, Teach. Tu connais la règle de Marco, gronda Carmen.
- Et tu vas te réfugier derrière les plumes de ton papa poule ? Une couarde comme ton père, non ?
Carmen lâcha son sac, bien préparer à enfoncer en travers du groin son poing qui était couvert de Haki à cet instant. Ann tira sa hache. La tête de métal rouge vira au noir sous son propre Haki. On ne parlait pas ainsi de ses amies...
- C'est ta dernière chance de présenter tes excuses à Carmen, sale chien, avant qu'on ne te fasse ravaler chaque lettre avec la nausée qu'elles provoquent, cracha la yôkai comme le chat en colère qu'elle était.
Le regard du pirate passa de la logia vers la yôkai qui le fixait avec froideur sous sa casquette. L'œil presque fou aurait donné un frisson à n'importe qui normalement constitué. Mais, la menace donna encore plus de raisons à chacune de se préparer à attaquer.
- Parce qu'une petite pute dans ton genre pourrait faire quelque chose ? À part pleurer comme la peste ici présente dans les plumes du premier commandant, dit moqueusement Teach.
Avant que quiconque ne puisse enregistrer ce qu'il venait de se passer, Marshall était au sol, le souffle coupé, plié en deux. Dans un bruit sourd, une queue de serpent noircie de Haki se posa au sol devant Carmen et Ann. Kali s'était appuyé sur sa lance pour balancer de toutes ses forces et avec toutes sa colère sa queue dans le bide imposant du lourdaud. Elle ne s'arrêta pas là pour autant. Sa queue serpenta jusqu'à l'homme à terre et s'enroula étroitement autour de sa gorge.
- Tu échoueras, cracha-t-elle. Et j'y veillerai personnellement.
Elle resserra un instant sa queue musclée autour de la gorge de l'homme qui lutta pour respirer, avant de le balancer au sol comme une vulgaire poupée de chiffon. Cela avait demandé un effort autant physique et mental à Kali qui avait encore du mal à se défendre, sans compter que Marshall avait quand même un certain entraînement et une belle expérience derrière lui… mais elle était satisfaite de l'avoir fait. La Logia approcha alors du corps. Ce dernier commençait à se redresser en tentant de reprendre une respiration correcte.
- Bon vol, Teach, dit stoïquement Carmen.
Avant qu'il ne puisse bouger, elle donna un violent coup de pied, usant de son fruit du démon pour l'envoyer plus loin, dans l'un des escaliers qui descendaient dans les zones immergées de l'ile. Elle se tourna vers les autres.
- Allons-y avant qu'il n'attaque vraiment. Il a quand même marqué un Yonkou par le passé. … Kali. C'était tellement gratifiant de voir ce que tu as fait. Je t'en remercie.
Elle attrapa son sac, pour tourner ensuite la tête vers Ann qui tapotait fièrement sur le crâne de Kali.
- Merci aussi, Ann, il est une des choses que je ne voulais pas que vous croisiez. Et s'il te renomme à nouveau pute, castre-le, le plus douloureusement possible, si je ne le fais pas avant. Mais, je ne dois pas être la seule à avoir envie d'un bon bain pour laver le regard qu'il vient de nous donner, non ?
Les deux zoans étaient déjà au-dessus de la poubelle la plus proche, l'une régurgitant une belle dose de venin et l'autre une belle boule de poils.
- Eurgh… j'en ai craché des boules de poils, mais celle-ci est particulièrement infecte. Brrrr… et t'en fait pas, Carmen. J'ai senti qu'il était une mauvaise nouvelle avant même que mon vieux ne se mette à grogner comme un chien enragé.
- On peut se prendre une douche avant de continuer notre sortie ? demanda doucement Kali en se serrant dans ses bras en geste de protection.
- Et toi, c'était magnifique. Très bien joué ! sourit l'autre zoan à l'adresse de la divinité. Ce nouveau prénom te va comme un gant !
- On rentre au navire, dit Carmen en tirant sur sa cigarette. On pose les affaires, on prend une douche, on se change et on va rejoindre la Forêt de Corail, loin, loin de ce truc humanoïde et ses intentions douteuses. Qui est pour le changement de programme ?
Les deux zoans levèrent la main pour signaler leur accord.
