Bonjour ! On se retrouve aujourd'hui pour la suite des aventures et le début du plan pour rétablir l'honneur du défunt officier Aarch. N'oubliez pas la suite chez Samy avec sa fic Marche Tempête.
Sur ce, je vous dis à bientôt !
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« Je dois me faire du souci si tu décides de m'appeler alors que techniquement parlant, tu dois être encore sur la Grand Line ? » demanda avec un sombre amusement Smoker à l'appareil.
- Meeeh… plus ou moins. Mais d'abord, comment vas-tu ? rit Ann en relisant son article, avachie sur le lit de son hôtel avec Marina.
« East Blue a repris sa monotonie maintenant que tu n'es plus là pour me donner plus de boulot. Je commence presque à croire qu'on me puni pour quelque chose pour me refuser d'entrer sur la Grand Line. »
Le mouvement de bouche du denden laissa deviner que le marine était en train de fumer.
- Navrée pour toi, mais je suis sur un gros, gros, gros dossier. Les chances que je redescende rapidement sont minces.
« Le genre de dossier qui t'a fait fermer sa grande gueule à un commandant de Yonkou ? J'ai essayé de te joindre après coup, je me suis fait du souci. On déconne pas avec les Yonkou. »
- Tout s'est bien passé et j'ai sauvé un gosse, affaire classée. Pas de quoi te faire plus de soucis. Comment se porte Tashigi ?
« Toujours aussi maladroite. »
- Dis-moi, par curiosité… saurais-tu si le Shichibukai Jimbe a un quelconque intérêt en East Blue ?
L'air de Smoker lui disait qu'il ne savait rien.
« T'es tombé sur quelque chose ? »
- Non… j'ai une informatrice qui, suite à mon direct, m'a envoyé un message cryptique me demandant ce que je savais du Shichibukai. Sur la Grand Line, je dis pas, mais en East Blue…
Ann eut une grimace alors que ses queues s'agitaient avec agacement durant sa correction de son article.
« Si le Shichibukai a son nez dans les affaires d'East Blue, mes supérieurs ne m'ont pas mis au parfum. »
- Je vois. Eh bien, moi, je vais y mettre mon nez.
« Tu me demandes pas de le faire pour toi ? »
- Non. T'es un des rares marines correct et droit dans ses bottes que je connaisse, hors de question que je te demande de mettre en danger ta carrière. D'ailleurs, en parlant de carrière… Si, suite à mon prochain article, on te pose des questions sur moi, dis tout ce que tu veux, mais protèges-toi. Tu es un ami, je veux pas te voir au chômage. C'est ton rêve, je m'en voudrais.
« …qu'est-ce que tu fabriques ? »
- Je te l'ai dit, je suis sur un gros dossier qui va impliquer beaucoup de beau monde. Cela pourrait éclabousser sur pas mal de niveau. J'ai déjà prévenu ma mère à Baterilla, pour te dire d'à quel point c'est gros. Alors, quoiqu'il se fasse, fait attention à toi. D'accord ?
Smoker resta un moment silencieux, expira profondément, avant d'adresser un regard dur à la journaliste au travers le denden.
« Pas question. Si ton article m'éclabousse, j'assumerai. Et te connaissant, tu as fait tes devoirs, donc, il doit y avoir matière. Je procèderai aux arrestations nécessaires, quitte à monter vers Marine Ford ou Enies Lobby. J'ai en horreur la corruption ou l'idée de voir la Marine pervertir son devoir. »
- Et on s'étonne que je te trouve appréciable. Allez, fait attention à toi.
« Plutôt toi que moi. A bientôt. »
- Ouais, à bientôt.
Et Ann raccrocha. Elle termina les dernières corrections et prit de quoi recopier au propre avant de reprendre le denden pour appeler Carmen. Mais ce fut Kali qui répondit.
« Dis-moi, Ann ? » demanda l'elfe.
- Je réécris mon article et je le poste. Si Morgans le valide, il sera publié dans d'ici deux trois jours.
« On reste attentive. »
- Je peux avoir Carmen en ligne, s'il te plaît ?
« Je vais la chercher. »
La D. patienta un instant avec que la plus vieille de leur groupe ne prenne la parole.
« Yo. Carmen à l'appareil. Comment va, Ace ? »
- J'ai fini. Je vais poster l'article dès que la mise au propre sera bouclée, donc, si Morgans le valide, il sera dans le SEKEI sous peu. Si ce n'est pas le cas, j'ai des numéros de d'autres journaux pour le faire publier ailleurs.
« Merci pour ce que tu fais Ace. Je vais attendre le journal alors. Et on va commencer à bouger avec Kali. »
- Tu es une amie, c'est normal. Néanmoins, il faudrait peut-être avertir les anciens, qu'ils sachent à quoi s'attendre, parce que ça va vite faire des vagues en Enfer.
« Ça marche. Et puis, mieux vaut que je les prévienne avant qu'ils ne développent des cheveux blancs à l'apparition d'albatros et de journaux. »
- Je te laisse gérer.
La conversation ne s'attarda pas plus. Il était temps de poser le piège.
Elle regarda le titre de son article avec un certain amusement.
Le doberman qui se voulait griffon.
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Ann ne s'attendait certainement pas à se réveiller au petit matin avec son denden qui sonne.
- ... Pourquoi il n'existe pas un mode silence à ces choses-là... marmonna Marina en se cachant sous la couette.
Ann ne lui fit pas le plaisir de répondre. Elle émergea sa main de sa couverture pour attraper le denden et décrocha à l'aveuglette avant de rapprocher le combiné.
- Portgas, j'écoute ? marmonna la journaliste.
« Ouvre le journal page deux. »
La nekomata se redressa en reconnaissant la voix de l'albatros.
- Boss, il est quatre heures du mat'.
- On peut l'assaisonner pour l'offrir au premier kai-ô du coin ? marmonna Marina en s'enfonçant un peu plus sous la couette.
« Vous réfléchirez à ma mort quand vous aurez ouvert le journal. »
La yôkai allait lui dire qu'elle n'avait pas le journal quand un coup à la fenêtre l'alerta. Elle soupira, se leva en grommelant et alla voir à la fenêtre. Une mouette postière était là, lui faisant un geste de garde à vous avec une aile, avant de lui offrir la nouvelle édition du journal. Ann manqua de rire en réalisant que la Une parlait encore du possible retour de Rocks D. Xebec et de son implication sur la mort des Tenryuubito.
- Faut changer la première page, boss, vraiment, ça commence à devenir ridicule, commenta Ann en revenant vers le denden à l'abandon sur sa table de chevet.
Elle s'assit sur son matelas, avant d'ouvrir le journal pour se figer en voyant son article au grand centre de la seconde page.
« Ton silence me fait dire que tu as vu l'article. Et je commence à avoir une petite idée d'où tu veux aller. Je suis derrière toi, fais-moi rêver, Ann ! » ricana Morgans.
- Seconde page ?
« Attention à ne pas te faire brûler. »
Ann eu un mauvais rire. De ce qu'elle savait, Roja avait eu le logia mera mera de son vivant, alors, elle avait du feu dans le sang.
- Je n'attends que ça.
« Ah et ta petite idée. Page onze. »
Et sans plus, Morgans raccrocha. Ann ouvrit le journal à la page en question et retint un rire en voyant sa caricature de Kizaru en danseuse étoile.
- Prête pour la fête ? demanda la journaliste à Marina en jetant le journal sur son lit.
Marina sortit la tête de sa couverture en clignant des yeux.
- Fais-toi discrète. Je suis un appât, continua Ann.
Et elle leva les bras au-dessus de sa tête avant d'onduler et gigoter comme un asticot.
- Un petit ver au bout d'une canne à pêche.
- … tu es ridicule.
- C'est volontaire.
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Ann avait établi un emploi du temps minuté. Qu'on sache facilement où la trouver. Lecture du journal en terrasse, avec un café, puis, jusqu'à treize heures dans les archives, avant de faire une pause sandwich. Puis elle retournait aux archives avant de s'arrêter à six heures pour le dîner, puis rejoindre l'hôtel.
Un parfait appât.
Bien entendu, Marina l'accompagnait tout le temps, sauf pour quelques instants, pendant la lecture des archives.
Comme toujours, cet après-midi-là, avec un café frappé, elle s'installa à sa table des archives, prenant notes des pirates ayant laissé assez de marques sur la ville depuis l'époque de Xebec. Mais elle sentait à présent de nouvelles présences dans la salle des archives de la ville. Raison pour laquelle elle ne sursauta pas quand une main immense frappa avec violence sa table de travail.
- Buenas tardes, señor, salua paisiblement Ann.
Elle repoussa sa chaise de la table et redressa légèrement sa casquette pour mieux voir le grand vice-amiral au visage marqué par des cicatrices qui la fixait avec haine et colère.
- C'est toi, Ace ?
- Le vice-amiral Doberman en personne qui vient à ma rencontre ? Je me sens presque honoré. Vous voulez ma chaise, je vous la laisse.
Elle se leva, ramassa ses notes, les rangea tranquillement, avant de s'asseoir sur le bord de la table, les jambes croisées avec élégance. Doberman ne s'assit pas pour autant. Sa façon de grogner était amusante pour la journaliste.
- Très bel uniforme. Le rouge vous va très bien, vice-amiral.
Plus de grognement.
- Vous avez fait tout ce chemin pour me grogner dessus ou pour parler ? Parce que vous savez, c'est assez peu productif. J'ai du travail et vous aussi. J'en suis certaine.
- Tu vas t'excuser, gronda l'homme.
- M'excuser ?
- Oui. Tu as sali un grand soldat avec tes petites histoires à la con. Je devrais te faire arrêter pour diffamation ! Tu as dénigré un haut fonctionnaire de la Marine avec tes mensonges !
- Mensonge ? répéta innocemment Ann. Quels mensonges ?
- Ce meurtre a été perpétré par ce traître d'Aarch. L'affaire a été résolue il y a longtemps, petite sotte !
Ann appuya son menton sur son poing.
- Je fais mes devoirs. Quand j'écris quelque chose, c'est que j'ai des preuves, des témoins, de quoi appuyer ce que je raconte. Je n'ai pas tiré au sort votre nom dans une liste.
- J'EN AI RIEN A FOUTRE DE TES PREUVES, CONNASSE !
Il donna un revers de la main à la Ann qui l'encaissa sans rien dire. Elle garda son calme quand il la saisit par le visage de son immense main.
- Tu vas le faire. Tu vas présenter des excuses publiquement pour avoir raconté tout ça. Et tu sais pourquoi ? Parce que ce gars, ouais, je l'ai tué, mais c'est pas le premier, ni le dernier. Et y'a de fortes chances pour que tu rejoignes la liste… quoique…
Comme un gros chien, il la renifla en rapprochant son visage de la jeune femme.
- T'es plutôt mignonne. Je pourrai m'assurer de garder ta petite gueule de chienne fermée en utilisant autre chose.
Ann bougea son bras pour qu'il apparaisse dans la vue de la fenêtre pendant un instant, avant de disparaître. Pas encore. C'était trop tôt.
- J'ai pas peur. Je ne crains pas les assassins et les violeurs, je les aie en horreur. Dire qu'un marine, un homme censé protéger les citoyens du Gouvernement Mondial, me menace de violences sexuelles… siffla Ann.
La main sur le visage avait glissé pour lui saisir la gorge.
- Mes cicatrices, je les dois à une vie de protection de ces citoyens. Je passe ma vie à virer les brebis galeuses du troupeau. Peu importe les méthodes. Aarch en était une, tout comme le con que j'ai butté. Et toi aussi. Il est donc tout à fait juste que je puisse recevoir mon salaire pour ça. Si tu tiens à ta vie, petite pute, t'as intérêt à me sucer. Peut-être que si tu t'en sors pas trop mal, je t'épargnerai.
Ziip.
Que ce soit bon ou pas, Ann n'allait pas rester les bras croisés à attendre qu'on lui fasse du mal quand l'homme venait d'ouvrir sa braguette.
- C'est dans la boîte ?
- Yup, répondit une autre voix.
Des archives sur les rayonnages derrière eux bougèrent, dévoilant un denden vidéo qui était braqué droit sur eux, auparavant parfaitement masqué par les dossiers. Kali contourna le rayonnage en question pour s'y adosser en croisant les bras.
- Souris, t'es en direct pour le SEKEI, coño, sourit férocement la D. en dévoilant ses crocs de yôkai. Pas d'enregistrement, une diffusion en live sur toute la longueur de la Grand Line et des Blues.
Avec un hurlement de rage, le marine se retourna à nouveau vers la journaliste qui se contenta d'un simple geste de la main vers la fenêtre.
Pan !
La vitre explosa et le marine recommença à hurler, cette fois, de douleur, tenant la masse de chair sanglante qui était auparavant la main qu'il avait voulu envoyer dans la tête de la journaliste, si ça n'avait pas été pour Marina et son talent au tir d'élite.
Ann sauta de son siège sur la table en réprimant un frisson d'horreur.
- Eurg, je me sens sale.
Kali avait déjà donné sa propre punition au salaud au sol en lui donnant un bon coup de talon dans les bijoux de familles, le mettant encore plus hors service.
- Satisfaite ? se renseigna la D. sans surprise.
- Pas suffisant.
- Un peu de patience, chère audience, nous attendons des invités de dernières minutes, informa Ann en allant voir le denden.
Puis, elle alla à la fenêtre pour faire un signe à Marina qui était cachée sur un toit en vue de la fenêtre. Avec l'aide des illusions, Ann l'avait caché dans sa couverture et fait croire qu'elle était le plus souvent avec elle, alors qu'elle était là-haut, avec un fusil pour la couvrir.
Pile au bon moment, Carmen arriva avec trois marines. Ann eu un mouvement d'arrêt. Jonathan, c'est presque prévu, sans compter qu'il était le plus proche. Forcément qu'il allait réagir dès qu'il aurait vu l'article. Garp… elle ne pouvait pas être surprise parce que l'homme était tout, sauf prévisible.
Mais Smoker… que diable faisait-il ici ? Et surtout, aussi vite. East Blue, ce n'était pas la porte à côté. Il avait dû naviguer sans log pour arriver aussi vite, ou alors, la Marine avait des secrets de navigations dans lesquels elle mettrait bien ses moustaches de chat.
Les deux bottes à talons de Carmen se claquèrent juste au pied de la tête du monstre qui se tenait à terre.
- Helo, dwp. Content de porter un uniforme d'une blancheur maculée avec autant de sang ? Mais, il va très bien aller avec les rayures de Impel Down, non ?
Le soldat redressa la tête difficilement à cause du coup de Kali et la main absente par le tir précis d'une balle. Et Carmen retira le tricorne.
- La sale mioche de ce connard. T'as organisé tout cela ?
- On va dire qu'un Rhyddid reste… empreint d'une certaine justice équitable. C'est ce qui te gênait, non ? Qu'il soit droit et honnête ? Comme mon père ? C'est pour cela que tu l'as tué et collé son meurtre sur le dos de Aarch les griffes pourpres, non ?
Smoker écarta du bras Carmen et avec une rage tout juste contenu, il passa les menottes au marine déchu au sol.
- Vice-amiral Doberman, je vous arrête pour avoir parjuré votre serment envers la Marine et la Justice. Pour multiples meurtres, agressions, sabotages, diffamations et…
Il resserra très fort les bracelets pour grogner comme une bête enragée :
- …tentative de viol.
- Sur mineur, rajouta Garp qui avait la mâchoire frémissante. Elle a pas encore dix-huit ans, la miss.
Smoker s'immobilisa un instant, n'ayant apparemment jamais capté l'âge de son amie, mais reprit rapidement sa contenance. La chaîne qui gardait le pouvoir de Carmen sous contrôle émit un gémissement de plainte quand la médecin la serra encore plus entre ses doigts.
- Impel Down est trop doux pour une ordure comme toi, cracha Smoker en tirant l'homme hors de la pièce.
Il s'arrêta juste devant Carmen alors que Garp se saisissait de l'homme qui avait essayé de s'en prendre à sa petite-fille d'adoption.
- Au nom de la Marine, je tiens à vous demander pardon pour l'erreur judiciaire désastreuse et les conséquences de celle-ci. Au vu de ce qu'il vient de se passer et ce que la presse nous a permis de découvrir, je peux vous assurer que je mènerai personnellement une enquête sur le cas du défunt vice-amiral Rhyddid pour qu'on puisse enfin savoir le vrai du faux.
Et on ne se demandait plus pourquoi Ann appréciait Smoker devant ça. Surtout qu'ils étaient toujours en direct. Il y avait trop de drama, trop d'attention, trop de témoins pour que la Marine puisse enterrer l'affaire. Ann allait d'ailleurs leur prouver qu'elle n'allait pas attendre après eux pour faire le ménage.
Les larmes déferlèrent alors le long des yeux de Carmen. Après des années de luttes et de mépris, on lui offrait enfin la reconnaissance qu'elle cherchait. La preuve qu'il y avait des gens prêts à la croire parmi les autorités. Alors, elle attrapa la veste de l'homme et ne put s'empêcher de fondre en larme contre la poitrine de l'homme qui la regarda d'un air perturbé, avant de lui frotter le dos d'un geste maladroit. Jonathan masqua son sourire en se détournant alors qu'on entendait tout juste les mots de Carmen derrière ses sanglots :
- Merci… merci…
Doucement, Ann s'approcha du denden.
- La vérité est sans prix, c'est pour ça qu'on se reverra, messieurs dames. C'était Ace pour le SEKEI.
Et elle le déconnecta.
Elle soupira profondément et ce tourna vers Jonathan.
- Votre venu était du pile ou face, mais je vous en remercie. Même si Garp…
- On se passerait tous de lui, je sais, sourit avec lassitude le chef de Navarone. Quant à ma présence… disons que vous ressemblez à mon instructeur bien plus que vous ne le pensez.
- Et je suis certaine qu'il est fier de ce que vous êtes devenus.
Ann se tourna vers Carmen pour la ramener au Calypso, mais elle remarqua un discret geste de Kali qui lui disait de laisser le duo ensemble.
- Café, vice-amiral ? proposa Ann.
- Cela aurait été avec plaisir, mais je préfère m'assurer que Garp ne démembre pas notre prisonnier avant qu'on ne puisse le mener devant la justice. D'ailleurs, une plainte de votre part serait un bel ajout dans le dossier contre lui.
- Alors, pas que j'ai quelque chose contre vous, mais je préfère que ma plainte soit prise par le lieutenant Tashigi qui doit faire le pied de grue sur le navire de Smoker.
Jonathan eut un geste pour inviter Ann à passer devant, avant de la suivre. Kali récupéra le denden, regarda le duo toujours enlacé, et avec une esquisse de sourire, quitta la salle des archives. Elle allait chercher Marina, elle devait être gelé avec le vent des hauteurs.
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- Mineur… ça t'amuse ?
Ann releva à peine sa casquette de son visage pour voir Smoker la rejoindre sur le toit où elle avait décidé de passer la nuit.
- J'ai donné mon passeport la première fois que je suis venue à la base. Je pensais que tu avais vu que j'avais dix-sept ans.
Et elle remit son couvre-chef sur son visage et arrangea sa tête sur ses bras croisés.
- … je sais pas si je dois t'en vouloir ou me détester.
- On est toujours amis ?
- …mouais.
- Yay !
Elle leva les bras en célébration avant de reprendre sa position.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
Smoker se laissa tomber assis sur le toit à côté d'elle et s'alluma ses cigares en soupirant.
- L'instinct. Après ton appel, j'ai contacté Aokiji et je lui ai gentiment demander une excuse pour que je puisse monter vers Marine Ford. J'ai juste changé mon cap en voyant que tu menais une enquête à Water Seven. C'est donc le dossier Rhyddid qui t'a fait me mettre en garde.
- Plus je me plonge dedans, plus je tombe sur de gros noms. Tu aurais dû rester à Loguetown, mais…
- Mais ?
Ann eu un rire.
- Je suis contente de te revoir. Et je suis certaine que Carmen l'est plus encore.
- Tu insinues quoi par-là ?
- Rien du tout, Kemuri-chan !
Il émit un grognement et la poussa gentiment du pied quand elle se mit à rire. Vu qu'elle était allongée, elle roula légèrement avec la poussée, avant de revenir à sa place et de s'installer à nouveau confortablement sur les tuiles.
Finalement, le rire s'évanoui, laissant le duo dans un silence confortable qu'Ann fini par briser.
- Tu savais que c'est ici que l'Oro Jackson a vu le jour ? Et que cette même personne qui a conçu le navire qui a mis au point l'Umi Ressha ?
- Cela me dit vaguement quelque chose, ouais.
- Même ce qu'il avait fait pour la ville n'était pas suffisant pour le pardonner d'avoir conçu le navire du roi des pirates. Enfin, officiellement. Officieusement, l'artisan gyojin savait quelque chose qui intéressait le Gouvernement. De ce que je sais, il a emporté son secret dans sa tombe.
- Tu me dis ça pour quoi ?
- Mon oncle Javier n'était pas seul dans le vol du corps de mon père. Outre quelques membres de confiance de son équipage, il y avait d'autres personnes. Quatre pour être précis. Des anciens de l'équipage de mon père dont le Mei-ô en personne.
- T'as gardé contact ?
- Mhmh. Le médecin de bord de mon père a été mon médecin attitré jusqu'à ce que je rencontre Carmen. Il était particulièrement attentif à mon sujet parce qu'il craignait que je développe le même mal qui aurait dû tuer Roger.
Smoker la regarda avec un certain intérêt. Pourquoi est-ce qu'elle lui parlait de tout ça ? Ils évitaient de papoter de son ascendance particulière, généralement.
- En faîte, si on l'avait laissé dix minutes tranquilles sur l'échafaud, il serait mort tout seul. Dans un sens, la Marine a fait preuve de pitié en abrégeant ses souffrances. On ne lui donnait pas un an, il en a survécu trois et demi. Assez longtemps pour me prendre dans ses bras.
- Où veux-tu en venir en me parlant de lui ? fini par demander le Marine.
Ann soupira et se redressa en position assise, les mains plantées dans les tuiles de chaque côté d'elle.
- J'ai entendu beaucoup de choses en grandissant à Baterilla. C'est dans nos gênes, chez les Portgas, de rester informer. Mais plus j'apprenais, plus j'ai eu ce soupçon qui m'a mis sur les flots à la recherche d'une réponse. Je suis intimement persuadé que si on a exécuté mon père publiquement, c'est parce qu'il avait découvert quelque chose. Il savait quelque chose. Et ce quelque chose, il dérangeait. Je veux savoir ce que c'était. Découvrir ce qui fait si peur pour qu'on ait tout fait pour diaboliser mon père avant et après sa mort.
- Diaboliser, diaboliser…
- Je ne dis pas que c'était un saint. Je dis juste qu'il était un humain comme un autre. Il a fait ses erreurs comme tout le monde.
- Et comme tu es journaliste, une fois que tu auras mis la main sur ce supposé vilain secret, on le verra un peu partout, n'est-ce pas ?
- Tu commences à bien connaître.
Smoker leva les yeux au ciel pour toute réponse.
Vu la façon dont Garp avait passé à tabac le vice-amiral Doberman pour avoir essayé de toucher Ann, il n'allait pas se risquer à lui proposer de se prendre un hôtel. Surtout quand il avait été dit en direct qu'elle n'avait pas encore dix-huit ans. Il avait fait une belle entorse dans son code de conduite, il voulait limiter les dégâts.
- J'ai rencontré quelqu'un.
Le marine mit un moment avant que la phrase soit correctement déchiffrée par son cerveau.
- Si tu en fais mention, c'est que c'est plus qu'un coup d'un soir, n'est-ce pas ?
- …ouais. Il… disons qu'il y a des trucs que j'ai pas partagé avec toi, parce que, voilà, c'est assez personnel et douloureux… et il l'a découvert par… accident, je dirais. Et… il a juste… roulé avec ? Un truc comme ça ?
Ce fut un gros coup pour le marine. Lui qui pensait qu'il savait tous les gros secrets de la yôkai à côté de lui, voilà que cette journée lui montrait qu'en fait, il ne savait rien d'elle. Que pouic. Mais de savoir qu'un con, là, dehors, avait découvert un truc tellement gros qu'elle ne lui avait pas dit, alors qu'ils se prétendaient amis… c'était dur à attendre.
- Tu penses tellement fort que je suis certaine que ça doit troubler le sommeil de Sengoku.
- C'est lourd à quel point ? demanda Smoker.
- Tu te souviens que tu m'as demandé si j'avais été une enfant battue en voyant mes cicatrices, n'est-ce pas ?
- Tu m'as ri au nez, ce soir-là.
- C'est mon travail. Disons, pour faire simple, que j'ai régulièrement des crises d'identités assez violente pour que j'essaye réellement de m'arracher la peau pour apaiser ça. Pas quelque chose qu'on a envie de partager, même avec des potes, surtout quand on les voit peu.
- Y'a pas des thérapies, ce genre de choses, pour t'aider ?
- Les seules thérapies que je connaisse sont dans des camps spéciaux qui cherchent à te laver le cerveau par la ruse et la violence, et encore, c'est un immense euphémisme. Gracias Dios, ma mère n'a jamais eu l'idée de m'y envoyer en pensant que ça serait la solution pour moi. M'enfin, dans un sens mon zoan m'aide déjà beaucoup avec ce souci d'identité. Pas au point de m'épargner les crises, mais plus pour l'écourter, comme on remet à zéro le minuteur aléatoire d'une bombe.
Smoker leva un sourcil. Il allait devoir jeter un œil plus attentif à ce qu'on avait du zoan dans les encyclopédies sur les akuma no mi.
- Et il a réussi à t'aider, ce gars ?
- Mhmh.
- Et donc, c'est pour ça que tu crois que c'est le grand amour ?
- J'avais déjà un crush avant ça. Ce truc, ça m'a juste fait dire « Ann, t'as trouvé le mec pour toi, le lâche pas ».
- Donc, il voyage avec toi, je suppose.
- Non. Il a ses propres obligations. Mais on a commencé une correspondance. Et avant que tu ne t'y mettes, il sait qu'il a Akagami no Shanks et le Mei-ô sur ses talons le jour où il me fait du mal. Je doute qu'il se sente menacé par toi.
L'ego de Smoker venait de se faire achever par cette simple phrase, même s'il était vrai qu'il n'était rien par rapport à ces personnes. Jusqu'à ce qu'Ann s'appui à son épaule avec son sourire de chat.
- Par contre, si tu fais le con avec Carmen, c'est lui qui viendra pour ta peau si je ne t'ai pas achevé avant. Bonne nuit Kemuri-chan.
Et Ann se leva en laissant le marine perdu avec les informations. Elle, elle allait peut-être rejoindre le nid. Ouais… Le nid était une bonne option.
- Anabela… si un jour, tu veux me parler de ton souci… tu sais où me trouver.
- Merci.
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Ann était épuisée, mais avec le Calypso en vue, elle savait que c'était pour bientôt le sommeil. Kali avait récupéré les affaires de Marina et Ann les siennes, permettant de rendre la chambre d'hôtel. Elles remarquèrent que Strike était devant la porte, en mode chien de garde. Il était tellement concentré sur la tâche qu'il n'attaqua pas la yôkai pour avoir des câlins.
- On est là, annonça de façon plus ou moins inutile Ann.
Kali posa les affaires de Marina et rejoignit la demoiselle à moitié cachée dans le nid. Bientôt, l'immense serpent s'était enroulé contre le bord intérieur du bassin qui servait de lit commun.
- Je propose sieste jusqu'à demain, proposa Carmen. Et paquet de chips pour repas avec boissons.
Ann rangea ses affaires avant de se mettre dans son pyjama pilou à oreille de chat pour se laisser tomber à son tour dans le nid. Finalement, elle se transforma, rajoutant un autre niveau de douceur avec sa fourrure et de chaleur avec ses maigres flammes fantomatique.
- Je passe sur les chips, même mon café frappé m'aide pas à rester éveiller. C'était… une journée intense.
Dehors, la pluie se mit à tomber. Là, c'était le paradis. La chaleur, le nid, le confort, la sensation de sécurité offerte par ce cadre. Elle se sentait s'endormir. Si quelqu'un dit quelque chose, elle ne l'entendit pas. Elle était déjà hors-jeu de toute façon.
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Le son du denden de Carmen la réveilla, la faisant cracher de colère. Carmen se leva pour aller répondre.
- Quoi ?! aboya la médecin en décrochant.
Le serpent à plumes leva sa tête des coussins d'un air agacé alors qu'Iro agita ses oreilles de colère en s'enfonçant un peu plus dans les coussins et les couvertures. Il était tard, qu'on les laisse dormir.
« Carmen ! Tu es privé de sortie jusqu'à la fin du siècle ! »
Ah, Thatch.
Ce ne devait pas être important si c'était lui.
Les filles se préparèrent à se recoucher alors que Carmen commençait à engueuler le pirate :
- Bordel, Thatch. Tu m'appelles pour…
« On a vu le direct, jeune fille. Depuis quand tu pleures contre les marines. Et c'est quoi son nom ? Depuis quand tu le connais ? Et pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? »
Oh, oui, c'était donc pour ça… Marina s'enfonça dans les coussins pour masquer son rire alors que les deux zoans échangeaient un regard amusé.
La logia n'avait rien remarqué ? Oh, ça allait être drôle.
Elles regardèrent à nouveau Carmen dans le coin cuisine où était le denden alors qu'elle faisait face à l'appel avec une colère montante :
- Thatch, il est 23h. J'ai eu une longue journée épuisante. Que tu m'emmerdes pour avoir été émotive, tu as de la chance que je sois pas à deux pas de toi pour te frapper.
Ooooh, ça allait être bon.
Ann reprit sa forme humaine et prit de quoi faire du pop-corn avec un petit sourire pour Carmen pendant que le micro-onde faisait sa magie. Elle nota aussi que le tricorne de la médecin était toujours sur la table. Et avec, un bout de papier qu'elle lut sans honte et avec un sourire encore plus grand.
- La fille de la Tea party de Big Mum, il y a quatre ans, siffla alors Carmen alors que Thatch allait repartir dans une tirade.
Étrangement, cette simple phrase le fit taire. Elle regarda le denden capable de tuer la pauvre créature qui se mit à trembler. Et l'œil de Thatch tiqua à l'autre bout. Ann ramena le pop-corn aux filles qui s'en gavèrent avec joie.
- Je vais me répéter une seule et unique fois. J'ai vingt-deux ans bientôt, majeure, passablement énervée parce qu'un oncle qui se prend pour une mère poule, décide que c'est une très bonne idée de m'appeler à 23h car il l'a vu en direct fondre en larmes contre quelqu'un.
« T'avais tes amies… »
Aaah, Carmen, elle était adorable dans ce genre de situation. Et peut-être un brin naïve.
- Mais tu m'emmerdes là ! La prochaine fois que j'ai une crise émotionnelle, d'accord, j'irais pleurer contre Kaido ! Ou Mihawk !
« Carmen… »
- Thatch. T'es un super membre de la famille, mais là, non. On a enfin une piste. Et pour la première putain de fois depuis des années, la marine ouvre ses putains de trous pour ouvrir les yeux. Et ils ne peuvent pas arrêter la machine. Alors oui, j'étais heureuse et en larme. Mais tu aurais peut-être préféré que je cède à la colère au lieu des larmes pour tuer ce salaud en direct ?
Il y eut un instant de silence avant que Thatch ne reprenne la parole pendant qu'Ann quittait à nouveau le nid (et le pop-corn) pour rejoindre Carmen à la cuisine.
« Pardon Carmen. On est juste inquiet pour toi. Et on veut pas que tu te fasses avoir ou que tu souffres. Alors, qu'un marine te console, j'admets, j'ai vu rouge. Et je suis pas le seul. Mais faut comprendre. La marine a tenté bien des fois de t'avoir pour te faire disparaitre. T'es notre poussin et on t'aime ».
- Mais moi aussi. Je n'aurais jamais demandé une autre famille que vous. Et j'avoue… savoir que vous vous inquiétez me rend heureuse et me donne parfois envie de revenir vous voir sur le Moby Dick.
« Et t'es attendue toujours de bon cœur. Et tes amies aussi. »
Ann tendit la main pour prendre le combiné du denden. Sans s'y opposer, Carmen le donna à la journaliste.
- Commandant ? Ace en ligne.
« Ah ! La petite suicidaire ! C'est bien dangereux ce que tu nous as fait ! Plus d'un était prêt à s'arracher les cheveux devant la diffusion. »
- Je m'en doute. Mais je n'interviens pas pour ça. C'est au sujet du marine.
Elle adressa un sourire complice au denden qui sembla comprendre où elle voulait en venir. Kali faisait un sourire étrange en tenant le chien comme une peluche avec un air entendu. À côté, Marina dessinait avec ses doigts des cœurs en prenant un air digne d'une actrice amoureuse. Carmen continua à prendre encore plus de couleurs devant cela et se prit une cigarette pour se calmer.
- Je connais personnellement ce gars. C'est un homme droit dans ses bottes, accroché à un bel idéal de justice. Le genre de gars dont on a besoin dans ce monde. Alors, je pense pas prendre de gros risques en disant que notre Carmen est entre de bonnes mains.
« Si tu te trompes, tu t'en mordras les doigts. Et je m'en assurerais personnellement. »
- Et j'assumerai.
Elle regarda avec amusement Carmen qui commençait à prendre de belles couleurs. Elle reprit de force le denden des mains de la yôkai.
- Et pour ma part, je risque de vous frapper tous les deux.
« Bah. Je pense que tu auras d'autres trucs dans ton assiette. Marco est en route. Et il est un peu … Tu sais comment. »
Carmen raccrocha et grogna en frottant son visage, abandonnant la cigarette dans le paquet. Elle revint vers Ace sombrement.
-… Je vais certainement te frapper. Parce qu'il va définitivement appeler en plus, Marco. Félicitations, tu vas avoir le phénix en chef sur le Calypso, veinarde. Et je sens que je peux à présent me brosser si j'avais envie de causer avec Smoker puisqu'il sera mort. Bonne nuit.
Elle attrapa un verre et se servit de l'eau.
- Carmen, Smoker est mon premier ami extérieur à ma famille. Tu crois que j'ai moi aussi envie de le voir crever ? T'en fait pas, je ferai diversion pour détourner Marco de ce plan.
- …attendez… Thatch et Marco… ce sont pas des commandants de Shirohige ? demanda Marina en faisant tilt.
Les trois autres filles la regardèrent d'un air qui se passait de réponse et qui déclencha une crise d'apoplexie à la fugueuse.
Elle s'y ferait.
