Chapitre 55: Pour ma fille

POV Philémon

Je rejoignis la chambre de ma fille où se trouvait déjà ma femme et l'elfe de maison Gérald. Celui-ci m'offrit son plus long regard répréhensif avant de me détourner de moi. Un certain soulagement m'envahit même si je savais qu'il ne me donnait du sursis que parce qu'il croyait en moi pour prendre la bonne décision.

'Comment va ma fille?' questionnai-je inutilement. Aimerais-tu faire une petite promenade? lui demandai-je. Elle me refusa de plusieurs mouvements de va et vient de droite à gauche de sa tête.

'Je ne veux pas.' précisa-t-elle à l'oral d'une petite voix.

'Bien.' me frottai-je la barbe en pleine réflexion. 'Que dis-tu que je te raconte une de ses histoires fantaisistes que je te comptais enfant?' N'ayant de vraies réponses de sa part, je pris la décision de commencer mon récit. Cela l'avait toujours remonté le moral étant petite alors peut-être qu'ils avaient toujours cet effet sur ma fille.

J'ai débuté mon histoire sur une vieille chaumière de paille et de pierre faite et d'un enfant ingérable, vous savez ceux qui parlent à tue-tête alors que tu hurles de s'arrêter. De vrai moulin à paroles. Je poursuivais mon scénario, agrémentant de détails par-ci par-là. Pansy reniflai de temps en temps pour mon manque d'imagination habituel. Je n'avais jamais été bon dans ce domaine mais avoir rien qu'une petite réaction de sa part et déjà un grand pas. Je ferai tout pour revoir son sourire sur son joli visage. en fus-je déterminé.

POV Perséphone

Après avoir quitté le chevet de ma fille tard la nuit, je suis venue remercier mon mari pour plus tôt dans la journée.

'Merci, Philémon!' le remerciai-je gracieusement d'avoir essayé. Il accepta d'un commun accord. 'Que fais-tu?' le questionnai-je sur la nature de ses documents en main.

'Remplir des documents.' me dit-il de son ton habituel. Il attacha un rouleau à la patte d'un hibou qui s'envola peu après avoir reçu sa succulente friandise.

POV Hermione

''Tu devrais arrêter ça!' me dit Ron.

'Je ne fais rien de mal.' lui répondis-je gardant toujours un œil à travers l'étroite fenêtre de ma chambre.

'C'est.' m'accorda-t-il cette victoire. 'Mais tu devrais manger au moins un peu.' poursuivit-il.

J'acceptai une fourchette et la fourrai dans ma bouche sans grand entrain. Le temps que je mâche la chose, la venue d'un gros oiseau nocturne apparu à travers ma vitre. J'avalai alors d'un trait ma nourriture, pressée d'accueillir le rapace toquant contre le verre.

'Non!' me repoussa-t-il contre le matelas du lit, intransigeant. 'Je vais le faire.' se leva-t-il à ma place. 'Voilà pour toi.' me tendit-il le parchemin fraîchement récupéré par ses soins.

Je le pris rapidement et précautionneusement, impatiente de pouvoir le lire. Le parchemin se défit facilement sous mes doigts experts me laissant apparaître ses premiers mots : Chère Mademoiselle Granger, dans l'état que se trouve actuellement ma fille, il serait préférable pour vous de couper toute communication ultérieure avec ma fille pour le moment. J'espère que vous serez assez compréhensive pour comprendre mon point de vue et que vous aurez la prévoyant de patienter pour plus de nouvelles de ma part. Bien à vous. M. Parkinson.

C'est…ne trouvais-je de mots pour décrire mes sentiments contradictoires.

'Hermione?!' m'appela inquiet Ron. 'Est-ce que ça va?' m'interrogea-t-il.

'Hum, très certainement.' restai-je volontairement vague en forçant un sourire dont je savais pertinemment qui pouvait voir à travers mais dont j'espérai qu'il aurait suffisamment de présence d'esprit pour savoir que je ne souhaitais pas en discuter à cet instant. Il le fit, me connaissant assez bien depuis nos nombreuses années passées ensemble pendant et après Poudlard même si son froncement de sourcil trahissait sa forte désapprobation à cette idée. Je ne le tenais pas pour rigueur, m'attelant plutôt à enfouir le maigre parchemin au fond de ma poche.