Titre : Nous vous surpasserons.
Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété pleine et entière de Kõhei Horikoshi.
Pairing : Aucun.
Genre : OS / Friendship.
Béta : Maeglin Surion.
Résumé : Izuku est parti pour poursuivre Shigaraki et la ligue des vilains. Pour protéger ses amis, pour protéger tout le monde. Aizawa ne peut que constater le désarroi de ses élèves suite à ce départ. Mais il peut compter sur l'un d'eux pour tout changer.
Note des auteures : Spoil jusqu'au chapitre 310 (à peu près).
Bonne Lecture,
Yzan & Lili.
Nous vous surpasserons.
Aizawa fixa son téléphone, hésitant encore et toujours. Ce n'était pourtant pas compliqué, il lui suffisait de sélectionner le numéro et d'appeler. Pourtant il le savait, ce soir encore, il ne le ferait pas. Pas plus que les autres soirs. Un soupir las lui échappa et son regard se perdit sur l'écran de surveillance des dortoirs de la seconde A. Par mesure de précaution, des caméras avaient été installées dans les couloirs et les pièces communes (hormis la salle de bain et les toilettes). Et il savait qu'il passait bien trop de temps à les regarder.
Depuis le départ de Midoriya, il passait une grande partie de ses nuits à fixer ces images, surveillant les allées et venues de ses élèves. Ceux-ci étaient très affectés par l'absence de leur ami. Combien de fois avait-il vu Uraraka pleurer assise dans le couloir devant la porte de la chambre désormais vide du jeune homme ? Combien de fois avait-il vu Iida arpenter la salle commune, le regard hagard, incapable de trouver le sommeil ? Combien de fois avait-il vu Todoroki s'entraîner encore et encore devant le bâtiment jusqu'à s'effondrer, épuisé ?
Oui, il avait vu tout ça. Il avait aussi vu les cernes sous les yeux de ses élèves en classe. Il en avait vu certains baisser les bras et d'autres se renfermer sur eux-mêmes. Il avait vu les sourires disparaître, les excentricités si attachantes s'atténuer, les excités se calmer. Il avait vu l'ambiance si chaleureuse et conviviale de sa classe se transformer en silence monacal, pesant et endeuillé. Et tous ses efforts n'avaient rien changé.
Les élèves de la seconde A avaient appris le secret de l'alter de Midoriya en même temps que son départ. Et Aizawa avait vu le sentiment de trahison dans les yeux des adolescents. Il ne leur avait pas fait confiance, leur cachant un truc aussi énorme que ça. Il les avait abandonnés, les laissant avec une foule de questions qui n'auraient pas de réponses. Et lui, leur professeur, n'avait rien pu faire pour les aider, lui-même partageant leur horrible sentiment d'échec.
Puis, Aizawa avait entraperçu un espoir : le retour de Bakugo après deux semaines à l'hôpital. Deux petites semaines. C'était trop peu pour qu'il soit totalement remis, mais l'adolescent avait fait des pieds et des mains pour revenir, faisant chier tout le personnel soignant jusqu'à ce que, exténués, les médecins ne le laissent revenir à l'académie. Ignorant ce que le jeune homme savait ou non, Aizawa l'avait attendu devant les portes de Yuei, se préparant à devoir annoncer les dernières nouvelles au plus explosif de ses élèves.
Bakugo était sorti de la voiture, son sac à la main, avec son air sévère habituel, puis il s'était planté devant lui et lui avait dit :
- Il s'est barré, je sais. Ce connard n'a même pas daigné me le dire. Je l'ai appris par Kirishima.
Puis, sans un mot de plus, il avait pris la direction du bâtiment, l'enjoignant d'un signe de tête à le suivre.
Alors Aizawa avait suivi, en silence, notant le dos raide et tendu du jeune homme devant lui. Il avait souri en entendant les exclamations de joie de sa classe quand le blond était entré dans la pièce commune. Bakugo avait été accueilli avec un plaisir plus qu'évident par ses camarades. Il s'était laissé enlacer et secouer par ceux-ci jusqu'à un certain point, finissant par râler que "c'est bon là, lâchez moi merde !". Ce qui fit rire les autres, habitués depuis longtemps aux cris de leur ami.
Une fois tout le monde calmé, Bakugo avait lâché la bombe :
- L'alter de Deku, je suis au courant depuis un moment. Alors si vous avez des questions, c'est maintenant. Et après on en cause plus !
- Depuis quand ? avait soufflé Aizawa surpris.
- Il me l'a vaguement dit dès le jour de la rentrée. Je l'ai pas cru. Mais après Kamino, j'ai commencé à comprendre. Il me l'a confirmé le soir où on s'est battu. Et depuis l'entraînement commun avec la seconde B, je l'aidais à s'entraîner, avait répondu Katsuki en haussant les épaules.
Les questions avaient fusé, et le jeune homme avait répondu en toute honnêteté, satisfaisant la curiosité de ses camarades, éclairant les zones d'ombres. Puis le silence était retombé. Aizawa avait regardé ses élèves, surtout Bakugo, notant son air fermé, ses poings serrés, son regard dur. Le jeune homme avait repris la parole, sa rage perçant dans son ton et dans son attitude :
- Deku est un imbécile ! Parce qu'il croit qu'on peut pas lui être utile ? Il croit qu'on a besoin qu'il nous protège ? Il nous prend pour qui ce sale nerd ?! On va s'entraîner, on va devenir plus fort, tous ensemble. On va lui montrer à ce connard qu'on n'a pas besoin qu'il nous protège ! On va lui montrer bordel ! Et quand je l'aurai en face de moi, je lui foutrai mon pied au cul pour avoir voulu nous laisser sur le bas côté !
Et Aizawa l'avait vu... Il avait vu l'étincelle se rallumer dans les regards de ses élèves. Il avait vu la détermination briller à nouveau dans les prunelles de chacun des adolescents présents. Il avait vu les visages s'illuminer à nouveau. Lui-même avait senti se rallumer en lui une flamme qu'il pensait pourtant éteinte à jamais. Et quand sa classe s'était levée comme un seul homme, le poing en l'air, et avait hurlé d'une même voix "Plus Ultra !" il avait senti les larmes lui monter aux yeux. Sa classe était sauvée.
Les jours qui suivirent le lui confirmèrent : les choses avaient changées. Ses élèves s'entraînaient comme des fous, se levant tôt le matin, se couchant tard le soir. Mais surtout, ils s'entraidaient à nouveau. Ils étaient redevenus solidaires, unis. Les sourires étaient revenus, les excentricités et les excités aussi. Et durant les cours héroïques, ils avaient tous retrouvé leur hargne habituelle.
Hitoshi avait rejoint la classe à la rentrée en première. Et Aizawa avait souri en voyant l'accueil chaleureux qui lui avait été réservé. Sans surprise, il avait vu ses élèves intégrer le nouveau venu à leur groupe sans aucune difficulté. Il avait même plaint Hitoshi quand Bakugo lui avait promis qu'il lui en ferait chier des bulles carrées mais qu'il serait vite à leur niveau. Le jeune homme ne savait pas ce qui l'attendait. Mais les résultats étaient là. Hitoshi avait rattrapé son retard à une vitesse hallucinante.
Après le retour de Bakugo, Aizawa avait vu la différence, même la nuit. Quand Uraraka pleurait dans le couloir, elle ne restait jamais seule. Bakugo s'asseyait à côté d'elle, et laissait la jeune fille inonder son épaule. Quand Iida arpentait la pièce commune, incapable de dormir, Bakugo arrivait avec un jeu de go et les deux jeunes hommes jouaient jusqu'à ce que le délégué ne finisse par s'endormir. Quand Todoroki s'entraînait seul la nuit venue, Bakugo le rejoignait et s'entraînait avec lui.
Bakugo, l'irascible et braillard bad boy, insupportable de fierté et d'égocentrisme, prenait soin de ses camarades à sa façon. Oh, il criait toujours, insultait toujours, avait toujours sa foutue fierté et son putain d'égo, évidemment. Il était sans pitié lors des entraînements, mais il avait relevé un à un ses amis, et les poussait dans la bonne direction à grands coups de pied dans le cul. Aizawa ne pouvait être que fier de lui, et de ses élèves dans son ensemble.
Jetant un œil sur les écrans, il sourit en voyant sa classe, qu'il avait gardée malgré le passage en première, refusant tout net de les lâcher à un moment pareil. Le directeur avait accepté sa demande sans hésitation, le laissant être leur professeur principal une année de plus. Oui, c'était sa classe, ses élèves ! Et ils avaient besoin de lui, et lui avait besoin d'eux. Ils étaient l'avenir. Ce fut cette pensée qui le décida. Se levant d'un bond, il quitta ses appartements et prit la direction du bâtiment abritant les adolescents.
Il pénétra dans la salle commune où ils étaient tous réunis, en train de faire la vaisselle, de discuter, de faire leurs devoirs, de lire ou de jouer à des jeux vidéo.
- Aizawa-sensei ? s'étonna Momo. Il y a un souci ?
Tous les regards convergèrent vers lui mais il les rassura d'un geste.
- Tout va bien. Asseyez-vous, il faut qu'on parle, leur dit-il.
Une fois qu'ils furent tous assis, il posa son téléphone sur la table, montrant ainsi le nom du contact qu'il avait tant de fois hésité à appeler : All Might. Les regards se durcirent et tous se tournèrent à nouveau vers lui. Aizawa eut un sourire. Ses élèves étaient prêts au combat.
- Cela fait un moment, expliqua-t-il, que je veux le contacter, sans en trouver le courage. Pour le prévenir que Midoriya n'est pas seul dans ce combat, quoiqu'il en dise ou en pense.
Il leva les yeux, vit les visages déterminés face à lui. Puis il reporta son attention sur Bakugo, croisant le regard flamboyant du jeune homme.
- Mais je ne crois pas que ce soit à moi de le lui dire...
Les autres comprirent ce qu'il sous-entendait, et tous se tournèrent vers le blond, attendant sa réponse.
- J'ai le droit de dire ce que je pense sans prendre de gants ? demanda Bakugo.
- Fais-toi plaisir, sourit Aizawa.
Puis il posa son doigt sur l'écran tactile, déclenchant l'appel et mettant le haut parleur dans la foulée. Il vit les mains de ses élèves s'accrocher les unes aux autres, tous posant un regard confiant sur celui qui allait être leur porte parole auprès du héros retraité. Et par ricochet auprès de leur camarade absent.
- Allo, Aizawa ?
La voix d'All Might résonna dans la pièce, et Aizawa répondit placidement :
- Bonsoir. Vous êtes seul ?
- Non, répondit All Might. Endevor, Best Jeanist et Hawks sont avec moi. Il y a un souci à Yuei ?
- Aucun, le rassura Eraser Head.
- Foutez le haut parleur, exigea Bakugo d'une voix dure.
- Jeune Bakugo ? s'étonna la voix à l'autre bout du fil.
- Ouais, grogna l'adolescent. C'est moi qui cause ! Alors foutez ce putain de haut parleur ! Ce que j'ai à dire, les autres doivent l'entendre aussi !
Un silence se fit, puis un léger grésillement avant qu'All Might ne dise :
- C'est bon. Mais...
- La ferme ! tonna le blond. Ce soir, vous vous la fermez et vous écoutez avec toutes vos putains d'oreilles !
Puis sans attendre, il reprit, d'un ton dur, tranchant, implacable :
- Deku et vous, vous êtes deux crétins ! Deux putains d'imbéciles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur foutu nez !
Son ton se radoucit très légèrement quand il poursuivit :
- Vous avez fait de grandes choses All Might. Et moi le premier je vous admirerai toujours pour tout ce que vous avez accompli. Mais vous avez commis une erreur... Et ce connard de Deku est en train de faire exactement la même chose.
- Bakugo, tenta All Might d'une voix douce.
- J'ai pas fini, le coupa le jeune homme, son ton se durcissant à nouveau. Vous avez commis l'erreur de tout faire tout seul, tout le temps ! Alors oui, vous avez réussi, et grâce à vous la société est devenue plus sûre pour tout le monde. Mais voilà, vous avez agi seul... encore et toujours seul ! Même quand vous avez eu des associés, vous les avez laissés dans l'ombre. Vous étiez le symbole de la paix ! Vous seul ! Mais une société, c'est comme une maison. Si vous construisez votre maison sur un seul pilier, aussi solide soit-il, le jour où ce pilier tombe, la maison s'écroule. Et c'est exactement ce qui est en train de se passer.
- Je comprends ce que... commença All Might avant d'être interrompu par l'adolescent.
- Je ne suis pas en train de dire que c'est votre faute. Mais si vous n'aviez pas été seul, All for One, Shigaraki et sa clique d'enfoirés auraient eu bien plus de mal à tout détruire. Parce que si la maison est construite sur plusieurs piliers, si l'un d'eux s'effondre, elle va être fragilisée certes, mais elle ne va pas s'écrouler. Parce qu'il y a les autres piliers pour la soutenir. Et ça laisse le temps de remplacer le pilier détruit.
Puis sans laisser le temps à son interlocuteur d'intervenir, il poursuivit.
- Si vous n'aviez pas été seul, vous auriez eu le temps de former Deku ! Si vous n'aviez pas été seul, vous auriez eu le temps de nous former. Et nous aurions pris la relève. Ce débile de Deku est en train de faire la même erreur que vous ! Il pense pouvoir régler ça tout seul ! Dites-lui bien qu'il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! L'entraide, le travail d'équipe... C'est ce que vous nous apprenez depuis un an. Et vous savez quoi ? On est foutrement bon à ça !
Bakugo reprit son souffle, laissant un court silence s'installer avant de reprendre.
- J'ai toujours dit que je vous surpasserai. J'ai pas changé d'avis. Je ferai mieux que vous ! Je ferai en sorte que le jour où je crèverai, on se souviendra de ce que j'ai fait de bien, et pas de la merde que ma mort aura provoqué derrière ! Parce que la vérité All Might, c'est que si vous clamsez demain, ce dont les gens se souviendront, c'est pas que vous avez été le putain de symbole de la paix, mais que quand vous êtes tombé ça été une merde sans nom ! Voilà ce dont les gens se souviendront ! Je ferai mieux !
Jetant un regard à ses camarades, l'adolescent eut un sourire.
- Ouais, je ferai mieux que vous. Ça m'a pris du temps pour le comprendre, mais pour réussir à vous surpasser, j'ai besoin des autres, de mes potes ! Mes potes qui s'entraînent comme des malades pour devenir plus forts, plus vite. Dites-le bien à cet enfoiré de Deku. Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin et plus longtemps ! S'il espère nous laisser en dehors de ça, il se plante totalement. On est là ! Juste derrière lui ! Et il se débarrassera pas de nous comme ça. Et nous, élèves de première A à Yuei, nous deviendront les plus grands des héros ! Plus grands que vous ! Nous vous surpasserons !
Puis il le leva le poing et tous l'imitèrent, hurlant d'une même voix :
- Plus ultra !
Un léger rire se fit entendre dans le téléphone et la voix de Hawks leur parvint, amusée :
- Décidément Eraser, je les aime bien tes élèves. On transmettra le message, et je compte sur vous !
Aizawa reprit le téléphone et, avant de couper la communication, dit simplement :
- Préviens nous quand ce sera le moment.
- Ok !
Puis Aizawa raccrocha, ne pouvant qu'imaginer la tête des quatre héros ayant entendu la tirade enragée de Katsuki Bakugo. Il se leva et se dirigea vers la sortie, laissant ses élèves commenter avec enthousiasme le discours de leur camarade.
Juste avant de partir, il les observa, un sentiment de fierté l'envahissant en les voyant. Oui, il avait eu peur pour eux. Oui, il savait que la route qu'ils empruntaient était semée d'embûches et dangereuse. Mais il était infiniment fier de ce qu'ils étaient devenus, de ce qu'ils allaient devenir. Parce qu'il n'en doutait pas : ils les surpasseraient tous. Et Midoriya n'avait qu'à bien se tenir parce que dès qu'ils l'auraient retrouvé, ils ne le lâcheraient plus jamais.
Fin.
Commentaire des auteures :
En fait, Lili était tellement frustrée de voir que Deku avait osé partir sans Katsuki que voilà... Et puis elle est sûre et certaine que c'est une immense connerie et qu'il aurait vraiment dû rester avec son précieux Kacchan. Comme Yzan restera toujours avec sa précieuse Lili ! Y'a que Lili qui a remarqué que les vilains semblaient avoir des projets pour Katsuki aussi ? Lors de leur dernière confrontation en date, Shigariki a quand même dit à Katsuki qu'il ne l'intéressait pas POUR L'INSTANT ! Et puis, si les vilains avaient deux sous de jugeote, ils se serviraient de Katsuki comme appât pour piéger Midoriya, voire même le transformeraient en arme pour combattre Deku. Du coup, Katsuki serait bien plus en sécurité avec Deku qu'à Yuei, là où il est facilement localisable. Et si Midoryia n'avait pas de la merde dans les yeux, il aurait vu qu'il y a quand même une sacrée ressemblance entre l'un de ses prédécesseurs et Katsuki... Non ? Enfin, Lili, elle dit ça, elle dit rien hein... N'empêche que la ressemblance est quand même sacrément flagrante... Mais elle ne pense pas, comme elle a pu l'entendre, que Katsuki et le second détenteur sont la même personne. Non, elle pense plutôt que Katsuki est le descendant du second détenteur. Après tout, il y en a un bien une qui s'est reproduit, pourquoi pas les autres ? Bref... Voilà, du coup elle a évacué sa frustration avec ce petit OS. Na !
Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés.
Yzan et Lili jettent un œil curieux à un certain blondinet qui lit par-dessus leurs épaules.
- Un commentaire ? lui demande Lili.
- Non... j'ai la classe alors ça va... répond Katsuki en s'éloignant les mains dans les poches.
- Mais tu as toujours la classe, Kitty-chan, le taquine Lili avec un grand sourire.
Yzan soupire lourdement pendant que Lili rit comme une psychopathe en évitant habilement les coups et autres explosions d'un sale gosse énervé.
- Une petite review pour nous dire ce que vous pensez de cet OS ?
