Il sentit plus qu'il ne vit les deux hommes ouvrir la porte du van, il s'était senti mal un court instant, mais cela avait suffit aux deux hommes pour arriver à destination sans qu'il ne s'en rend compte. Il se laissa faire, regardant à la dérobé le visage des hommes, ils n'avaient sûrement pas pensé nécessaire de cacher leur visage à la chimère. Ils pensaient qu'ils allaient réussir à se débarrasser de lui facilement ? Si Beacon Hills n'avait pas réussi, deux salopards de trafiquant n'allaient pas faire mieux. Il se concentra vers les caisses quand il les vit en prendre une, l'ourson était donc dans celle juste devant lui. S'il avait su, il aurait pu la briser avec son pied.
- Pourquoi ? Fit simplement Théo. Pourquoi faites-vous ça ? Qu'est-ce que ça vous rapporte de trafiquer des enfants êtres ?
- Qui t'as dit que tu avais le droit de parler ? Répondit un des deux hommes en serrant les liens plus fortement.
Théo s'énerva en insultant copieusement les trafiquants, il était dégoûté par ces deux hommes. Il vit le deuxième homme sortirent les autres caisses et les ouvrir devant les yeux, horrifiés, de la chimère. Il cria, comment ? Des monstres ! Même lui, même lui qui a été comme eux il fut un temps n'aurait jamais fait ça ! C'était pire qu'inhumain, ce n'était que des enfants.
- Vous êtes horrible ! Pourquoi ? Ce ne sont que des enfants ! Cria Théo en se débattant avec hargne. Vous devriez avoir honte ! Comment avez-vous pu tuer des enfants êtres et les traiter comme de la vulgaire viande ?
Car oui, dans les caisses se trouvaient une multitude de corps. Des enfants êtres de plusieurs catégories, il sentit l'odeur de plusieurs louveteaux, de même celle d'une petite harpie. Ils étaient tous entassés comme s'ils n'étaient que de la viande dans un congélateur. Il avait envie de pleurer de colère et de tristesse. Comment l'être humain peut-il accepter et faire autant de crime ? Ce genre de crime ne devrait même pas exister. Les deux hommes rigolèrent, Théo ferma les yeux pour ne plus voir la vision d'horreur qui s'offrait à lui. Il pensa à Liam, son Liam, mais son esprit revint immédiatement et douloureusement sur les corps des enfants êtres et une pensée lui vient pour leur famille. Comment allaient-ils expliquer ça aux parents de ces enfants innocents ? Surtout, comment allait-il quant à lui, expliquer à son homme que des enfants êtres étaient empilés comme ça dans des caisses ? Et depuis plusieurs jours pour certains corps ? Il avait envie de vomir, l'homme qui le retenait le força à avancer vers un vieux bâtiment au fond de la décharge. Il avait eu raison, pensa la chimère amèrement, la décharge était bien leur QG. Il entendit un grognement, et sans vraiment le vouloir il laissa des larmes de soulagement sortir de ses yeux. La petite bête était toujours là, vivante, il était soulagé. Pour combien de temps ? Il ne le savait pas, mais actuellement il était content.
- Vous allez le payer, je vous le promet ! Les menaça Théo en les regardant avec haine. Je vais vous faire regretter votre venu au monde.
Un coup de poing lui fut mis dans le visage, l'homme qui transportait la caisse contenant la petite bête n'avait pas dû apprécier sa menace qui était plus une promesse de douleur interminable qu'autre chose. Il allait leur faire payer cette horreur. Il regretta que l'épée de Kira soit détruite, elle aurait pu servir, là, tout de suite !
- Attaches-le, je vais chercher les caisses. On doit s'occuper de lui et de l'ourson avant que la patronne ne revienne.
Patronne ? C'était une femme leur cheffe ? Il se demanda bien qui cela pouvait bien être. Il n'y avait que très peu de nom qui lui venait à l'esprit. Monroe était un de ces noms, mais après avoir fait capoter il y a un an, un autre de ses plans ils n'ont plus eu de nouvelles d'elle ou alors peut-être la sale garce qui lui avait pratiquement arraché le bras il y a six mois et qui avait réussi à s'échapper ? Se retrouvant de nouveau attaché, mais cette fois-ci à une barre de fer, la chimère vit le petit ourson gémir de douleur. Merde ! Pensa Théo, les plaies saignaient de nouveaux. Attendant que l'homme en face de lui ne se tourne le compagnon de Liam se balança de gauche à droite, doucement. S'il arrivait à se détacher de ses liens à force de les frotter, il pourra se libérer et se soigner entièrement et se débarrasser de l'homme. Pour le neutraliser, ils avaient utilisé de l'aconit tue-loup, mais il avait réussi à se débrouiller pour ne pas mourir et c'était affaibli qu'ils avaient réussi à l'emmener ici. En bougeant un peu plus, il sentit quelque chose dans une de ses poches arrières. Les clés ? Non. Il les avait faites tomber dans la poubelle en se débattant pour ne pas entrer dans le van. Son téléphone ? Mais oui, il avait toujours son téléphone sur lui ! Une chance.
- Eh, le trafiquant ! L'appela Théo. Tu sais où sont les toilettes ici ? J'ai comme qui dirait une envie pressante.
L'homme le regarda et montra le seau en dessous de ses jambes. Il ne voulait quand même pas qu'il pisse là-dedans ? Voyant son regard sérieux, la chimère se mit à le maudire sur plusieurs générations et lui fit comprendre dans des grognements que sans ses mains et ses bras il ne pourra pas faire grand-chose autant le seau soit en dessous de lui ou à l'opposer.
- Alors démerdes-toi, ne crois pas que je suis un débutant. Je la connais la combine, tu vas en profiter pour m'assommer et fuir avec cette erreur de la nature !
L'erreur de la nature en question se mit à gémir de douleur de nouveau et Théo lui fit son air le plus innocent en lui lançant qu'il avait tout simplement vraiment envie et qu'il pouvait être assez emmerdant dans ses conditions et il le prouva en continuant un monologue sur un philosophe quelconque qui lui vient à l'esprit. Merci Liam pour l'avoir bassiné avec pendant de longues journées de pluie et qui avait l'air d'agacer l'homme.
- Tu vas te taire, oui ? Cria-t-il. Je vais te couper la langue si tu continues !
- Roh, mais je t'assure que Platon avait absolument raison dans son développement ! Il a apporté tous les arguments qui prouve sa théorie. De même que tous les autres philosophes qui ont suivi ! Ils ont tous apporter des arguments qui leurs ont servi pour montrer ce qu'il voulait dire. Le banquet de Platon était très instructif !
La chimère eut du mal à cacher son sourire victorieux quand l'homme consenti à le détacher à la condition qu'il ne se taise. Et c'est après avoir fait ses petites affaires, que Théo entendit l'autre homme entrer dans le bâtiment et crotte ! Il n'aurait pas pu patienter un peu plus longtemps dehors le temps qu'il se débarrasse de l'abruti devant lui ? En se tournant vers lui, il avala de travers sa salive en voyant la personne devant ses yeux.
- Toi ? Pourquoi je ne suis pas étonné ?
- Comme on se retrouve sale bête !
- Tu vas me le payer, je vais te faire regretter les horreurs faites sur ses enfants êtres Monroe !
