Quand ils furent arrivé à la décharge, Liam eut l'agréable chance de voir Jordan les attendre avec trois autres personnes. Il ne vit pas le shérif, mais il se douta bien que celui-ci devait être dans les parages pour parer à l'éventuel possibilité qu'elle ne réussisse à s'enfuir de la décharge vivante. Il ne connaissait pas ces personnes, mais elles avait l'air de bien le connaître.
- Jordan ! Merci d'être venu aussi vite. On doit se mettre tout de suite à la recherche de Théo et de l'ourson.
- On va les trouver Liam, ne t'inquiète pas. J'ai ramené des renforts ! Fit Jordan en montrant les trois autres hommes derrière lui.
Alan demanda, en arrivant en courant près d'eux, qu'ils y étaient tout en essayant de canaliser la fureur qui animait Liam et lui-même face à la situation.
- Seulement deux pères et un grand frère inquiet de savoir un membre de leur famille loin d'eux.
Jordan les regarda sérieusement. Les trois hommes se présentèrent rapidement et Liam ne put s'empêcher de siffler en voyant trois autres personnes de cette espèce. Il apprit en même temps que Deaton que le couple d'hommes avaient, pendant une promenade avec leur deux enfants étaient séparés de ses derniers et quand ils les ont retrouvés seul l'aîné avait réussi à s'échapper et le plus petit avait disparu et après mainte recherche dans les montagnes ils avaient fini par atterrir ici.
- Et ton appel a confirmé que leur petit devait être ici.
- Nous n'aimons déjà pas les humains et pour cause, ils ne nous veulent que du mal ! Fit un des deux pères du petit en question en rugissant de colère.
- Tous les êtres humains ne sont pas comme ces monstres ! Rugit Liam, je sais bien que cela a dû vous demander beaucoup de courage sachant que votre espèce est très renfermée sur elle-même, mais si le petit est bien votre enfant. Mon compagnon et lui sont en danger et on doit se dépêcher d'aller les aider.
- C'est pour ça que j'ai envoyé quelqu'un les pister. Il connaît cet endroit comme sa poche, on aura juste qu'à suivre son odeur !
- Donne, je vais le pister !
Jordan lui donna une blouse de travail. Une blouse de mécanicien. La reniflant, Liam fut sûr de l'avoir déjà sentit une fois et après un regard avec Jordan il sut que le mécanicien de la décharge était le propriétaire de ce vêtement. Secouant la tête, Liam se mit à rugir férocement vite rejoint par le grognement d'ours des trois autres hommes et d'une augmentation de la chaleur du côté de Parrish. Deaton prit sa trousse de soin et un pistolet puis rejoignit en courant avec Jordan les quatre êtres surnaturels qui étaient partis devant.
- On arrive !
Théo fut heureux quand le mécanicien fracassa l'entrer du bâtiment. Il connaissait les moindres détails de la décharge. Du plus petit boulon traînant dans un coin à la grande installation à l'entrer. Et savoir que des hommes avaient emménagé dans le bâtiment du fond dérangeait grandement le mécanicien. Il était en conflit avec ses patrons et n'avait donc pas travaillé pendant un long moment, cela avait dû permettre au groupe de s'installer tranquillement.
- Comment ? Comment tu m'as trouvé et que fais-tu ici ?
- Tu diras merci à Jordan, je lui en devais une. Il m'a donné une veste à toi, tu as du l'oublier au poste une fois et je t'ai pisté jusqu'ici. Les autres devraient arriver d'une minute à l'autre !
Monroe regarda le nouveau venu pour savoir qui s'était et mal en prit à la chasseuse car elle fut projeter violemment sur le sol à un mètre du jeune homme. Le coyote le regarda avec un rire cruel, servi sur un plateau d'argent. Quand elle réussit à demander comment il avait fait pour arriver jusqu'ici alors que des hommes durement entraînés gardaient l'entrée le coyote eut un sourire cruel.
- J'ai utilisé mes charmes naturels, fit maintenant avec un sourire charmeur le coyote-garou avant de se mettre à rire et de s'accroupir près de Monroe. Plus sérieusement, je leur ai fait goûter à mon courroux, cela leur apprendra à toucher aux miens !
Le grognement qui sortit de sa gueule fit écho au boucan que firent les chasseurs dehors, le jeune homme lança à Théo que certains étaient encore cachés au moment où il défonçait la porte et que cela avait dû les alerter et les corps jonchant le sol avaient dû mettre la puce à l'oreille aux plus débiles du groupe. Un autre grognement fit sourire Théo et le mécanicien qui envoya valser Monroe tout près de la chimère. Liam était dans la place, ils sentirent une odeur de brûlé et trois autres bien plus dures. Jordan aussi était présent ainsi que trois autres personnes. Monroe ne fut pas en reste, elle se releva et pointa son arme sur le jeune ourson qui essayait vainement de se soigner, il était immaculé de sang et les bandages ne servaient plus à rien. Le petit prit peur et commença à se débattre, il se rappela alors d'une phrase que lui disait son père pendant les balades. Penser à lui fit monter des larmes aux petits garçons de quatre ans, mais il devait être courageux. Il souffla en arrêtant de se débattre et laissa son corps se détendre. Un craquement, puis un autre, et encore un jusqu'à ce que son poids d'ourson ne soit trop lourd pour la femme qui le lâcha le laissant tomber lourdement sur le sol. Il reprit forme humaine, heureux de pouvoir le refaire. Ses papas étaient les meilleures, mais la douleur lui fit du mal et il appela sans vraiment le retenir ses papas à l'aide.
- Je veux mes papas ! Pleura le petit. Je veux mes papas !
Théo grogna sur Monroe d'avoir fait pleurer le petit et l'autre homme en profita pour pousser une caisse et la faire tomber sur celle-ci la faisant sursauter, elle réussit de justesse à se décaler, le petit ne bougea pas et la caisse se déversa. Plein de poussières et de sorte de petit bâtons encore beiges pour certains. Un grognement d'ours calma le petit qui marcha à quatre pattes jusqu'à la sortie. C'était un cri différent des autres, un cri destiné à ce que le petit se calme. La chimère sourit devant ça et lança au mécanicien qu'ils allaient devoir faire un passage pour le petit et la première chose à faire c'était de se débarrasser définitivement de la chasseuse.
- À toi l'honneur Théo !
Liam fut impressionné de voir avec quelle aisance les trois ours-garous se battaient face aux chasseurs. Ils s'en débarrassaient comme des petits pains, il en tua un. Au début, cela l'affectait beaucoup de prendre la vie, mais maintenant, il s'y était habitué et ils le méritaient. On ne touchait pas à un enfant ! Jordan brûla plusieurs chasseurs, mais fit attention à ne pas toucher le plus vieux des deux enfants ours qui se battaient à ses côtés. Lui aussi trouvait les trois hommes impressionnants, ils en auraient bien le besoin dans la police. Rien que leur carrure imposait le respect. Des pleurs et des lamentations mirent en alerte leur sens et après un temps d'écoute. Le plus vieux homme du couple d'ours grogna dans la direction du bâtiment et le silence revint rapidement. L'aîné des enfants lui lança que leur plus vieux père avait calmé son petit frère en lui faisant acte de leur présence tout près de lui. Il lui avait assuré qu'ils venaient le récupérer.
- Et il faut qu'on se dépêche de tous les massacrer avant d'avancer plus !
- Et il a raison ! Fit Liam en cognant un autre chasseur avec celui que lui envoya le deuxième père. Bien joué, lui lança-t-il avec un petit sourire sur les lèvres.
- De rien, répondit d'une voix rauque l'homme avant de se remettre à tuer les chasseurs.
Le hurlement de Théo prouva à Liam que celui-ci allait bien, et qu'il était en train de s'amuser. Monroe devait passer un mauvais quart d'heure, il en était sûr et certain. Un petit corps se dessina entre les caisses, elle se dirigeait vers la porte. Il n'avait plus personne devant et c'était sa chance de retrouver ses papas. Ils étaient là, il le sentait. Il voulait ses papas ! Théo le vit d'un œil partir vers la porte et bientôt y arriver, rassurer de le voir allait bien, il voyait ses blessures se rétracter. Il était en malnutrition, mais pourtant sous sa forme humaine il n'avait pas l'air de l'être. Il grogna quand il se prit un bout de planche sur le visage, elle voulait jouer à ça ? Il allait lui montrer ce qu'il sait faire, prenant lui aussi une planche de bois il tourna sur lui-même et lui fit une balayette et laissa brutalement la planche tomber sur elle. Bien fait !
- La prochaine fois, fait attention ma belle. Le prochain coup, ce sera le plancher !
Théo la retourna en lui avouant que faire ce geste avait causé sa défaite. Le mécanicien lui tapota l'épaule en lançant qu'il allait aider les autres et qu'il le laissait s'en charger. Hochant la tête sans le regarder, la chimère prit une corde et noua les deux poignées de Monroe qui, se débattant, ne lui facilitant pas la tâche avant qu'une pression du jeune homme sur le bas de son dos ne la calme et lui permette de finir son nœud.
- Tu as des gens à voir ma belle, ils ont quelques mots à te dire.
Levant Monroe qui continuait à lancer des injures à leur encontre, Théo regarda toutes les caisses et leur contenu d'un air triste, il lui manquait quelque chose pour se sentir bien dans sa peau. Un petit truc pour lui dire qu'il a réussi à les venger. À venger ces petits qui voulaient simplement vivre en liberté. Quand il sortit avec elle du bâtiment, la chimère et la chasseuse virent les hommes de mains de la dernière se faire arrêter par Jordan et quelques hommes de la police venus après son appel. Certains avaient fui, mais le shérif les attendait de pieds fermes à l'entrée de la décharge. Ils n'iront pas loin.
- Regardez qui je ramène ? Fit Théo en faisant avancer Monroe à ses côtés.
- VOUS ! Crièrent les deux pères ours d'une voix rauque chacun. La colère se voyait clairement dans leurs regards.
Liam vit les deux hommes se retenir de l'égorger, le frère aîné préféra se retirer tout près des chasseurs attachés, lui aussi, il se retenait de la tuer. Ils attendaient de voir le petit. Quand il y pensait, Deaton (en train de soigner Jordan qui s'était fait couper pendant l'arrestation par un chasseur) se demanda où se trouvait le petit ourson, tout le monde se le demanda. Où était-il ?
- Mes papas ! Cria une voix enfantine en sortant de derrière un tonneau vide en fonçant vers eux les larmes aux yeux. Grand frère !
Voilà ! Voilà ce que cherchait Théo depuis tout à l'heure. C'était lui le signe qu'il avait réussi à venger les enfants. Il en avait sauvé un. Il avait réussi à en sauver un ! Il fut encore plus ému quand il vit le petit sauter dans les bras de ses pères (eux aussi en larmes), ils furent rejoint par le frère qui sauta sur le dos de ses pères, un rire nerveux passant les barrières de ses lèvres.
- Papa ! Pape ! Grand frère ! Pleura le petit. Je vous aime beaucoup !
- Nous aussi, le rassura son grand frère. Nous aussi on t'aime p'tit frère.
Liam se rapprocha de son homme, foudroyant du regard Monroe qui se faisait escorter par Jordan et deux autres membres des forces de l'ordre. Il lui fit un baiser sur la joue, mais il vit bien que quelque chose le tracassait.
- Il se passe quoi amour ? Fit Liam en lui caressant ses bras. Tu as l'air préoccupé.
- Viens, fit simplement Théo en avançant vers l'intérieur du grand local.
Liam le suivit inquiet, que veut-il lui faire voir ? Il eut la réponse quand un cri de terreur sortit de sa bouche, alertant tout le monde. Alan courut les rejoindre, il n'arriva pas à garder son calme en voyant les corps des enfants êtres morts. Des grognements d'ours se firent entendre et l'aîné des enfants s'avança vers une des caisses ouvertes et lâcha un grognement de colère envers ses pères. Il avait senti un autre ours-garou dans le tas. Un autre bébé ours s'était retrouvé là-dedans. Ça aurait pu être son petit frère ! Jordan, Monroe dans une des voitures de police, s'approcha des caisses et dut retenir un haut le cœur à la vue de tout ça. Comment avait-elle pu faire ça ? La folie des hommes pouvaient donc atteindre des sommets ? La chimère et tout ceux qui l'accompagnaient sortir du bâtiment à la demande express de Jordan. Il allait s'en occuper personnellement. Il ira voir lui-même les familles. Toutes les familles. Ce sont eux, la police, qui aurait dû régler tout ça et non le couple et des personnes extérieures. C'était sensé être leur devoir. Protéger les plus faibles, faire qu'ils soient en sécurité et là, il avait l'impression d'avoir échoué en voyant le nombre considérable d'enfants êtres morts (certains étaient mêmes en état de décomposition avancée voir de simple squelette).
- Allons à la clinique.
