Hello les Campeurs !

Voici une petite idée qui a germé dans un coin de mon cerveau et que j'ai eu envie de partager avec vous.

Il n'y a pas d'avertissement particulier pour le moment mais quelques scènes pourraient être classées M à l'avenir.

Les personnages de STARGATE SG1 ne m'appartiennent pas j'ai ajouté quelques personnages pour les besoins de l'histoire. Je ne tire aucun profit de mes écrits.

Je vous souhaite une bonne lecture…

1

La planète Edora était accueillante et plutôt agréable.

Pas le moindre Goa'ulds en vue. Pas de population indigène sauvage ou de faune locale agressive. Juste un peuple de fermiers pacifiques.

Laira, la cheffe du village, semblait d'accord pour signer un accord d'échange avec la Terre. Le sol d'Edora regorgeait littéralement de Naquadah et ses habitants n'en avaient aucun usage.

Carter était tellement excitée par ses relevés que Jack n'avait pu retenir un rire tendre et moqueur. Elle était tellement… magnifique lorsqu'elle s'enthousiasmait comme ça pour ses trucs scientifiques.

Jack souleva sa casquette et essuya la sueur sur son front. Il faisait plutôt chaud et ça faisait bien deux heures qu'il marchait dans la forêt avec Teal'c et explorait les environs.

– Bon, je crois qu'on ferait mieux de retourner au village ! Il n'y a pas grand-chose à voir dans ce coin, à part des arbres.

Teal'c hocha tranquillement la tête, visiblement du même avis que Jack.

– En effet, O'Neill.

Le temps qu'ils regagnent le village, c'était l'heure du repas. Laira les avait invités chez elle pour les quelques jours de leur séjour sur Edora. Elle rompit le pain et ils partagèrent ensemble un bon repas fait d'une soupe de légumes agrémentée de viande. Jack se régala et sauça son assiette avant d'engloutir son morceau de pain. Laira lui sourit, apparemment ravie qu'il fasse honneur à son plat.

– Nous allons voir la pluie de feu, ce soir. Vous devriez vous joindre à nous, c'est un spectacle magnifique, leur dit-elle tout en débarrassant les assiettes.

– Une pluie de feu ? s'étonna Sam.

Manifestement, l'invitation de Laira avait piqué sa curiosité.

– Oui, c'est un événement qui se produit chaque année. Durant quatre jours, le ciel s'embrase chaque nuit. C'est vraiment impressionnant !

– Etoiles filantes ? murmura Jack à son Second.

– C'est probable, Monsieur.

– Bien ! Allons voir ça ! s'exclama-t-il en se tapant vaillamment sur les cuisses avant de se lever de table.

SJSJSJSJSJSJ

Jack s'était allongé dans l'herbe, les bras croisés derrière la nuque. Il mâchouillait un brin de paille et scrutait le ciel. Sam et Laira, assises à sa droite, bavardaient et Laira tendait régulièrement le bras vers la voûte céleste pour montrer au Major un amas d'étoiles dont elle lui donnait le nom.

Sam lui avait dit qu'Edora était située à l'autre bout du système solaire. C'était la raison pour laquelle Jack ne reconnaissait aucune des constellations qui peuplaient ce coin de l'univers. En tant qu'astronome amateur, il aurait pu se sentir frustré, mais, il n'en était rien. Il se sentait juste bien.

La fraîcheur de la nuit apportait un bien-être réconfortant après la chaleur du jour. Les buissons odorants qui les entouraient bruissaient du chant d'insectes nocturnes.

Jack soupirait doucement lorsque tout à coup un météore traversa le ciel.

L'éclat de voix surpris et émerveillé de Sam le fit sourire. Jack se redressa sur son séant en apercevant une nouvelle étoile filante déchirer la nuit, suivie d'une autre, beaucoup plus grosse.

Jack fixa avec stupeur la boule de feu qui grossissait et semblait sur le point de leur foncer dessus. Elle rebondit finalement sur l'atmosphère de la planète et continua sa trajectoire dans le ciel.

– Wow… lâcha-t-il en cherchant le regard de Sam.

Malgré la pénombre, il devina que son commandant en second était un peu trop pâle et qu'elle semblait inquiète.

– C'est passé près, non ? interrogea-t-il.

Elle acquiesça.

– Un peu trop… souffla-t-elle. Je dois refaire des calculs…

Le ton de sa voix reflétait plus qu'une simple appréhension. Elle était anxieuse.

Laira ne semblait pas émue par ce qui venait de se produire et elle tenta de les rassurer.

– Et vous dites que ça se produit chaque année, exactement à la même période ? insista Sam.

– Oui. Mais, je vous assure que c'est sans danger. C'est juste très impressionnant.

Mais Sam ne semblait pas convaincue.

Et Jack avait tendance à avoir confiance en son jugement.

Ils rentrèrent au village dans un silence pesant. Ils y retrouvèrent Daniel et Teal'c.

– Vous avez vu ça ? s'exclama l'archéologue en les rejoignant.

– Oui, répondit laconiquement Jack.

Il attendit que Laira soit rentrée dans sa maison pour ajouter, à l'attention de Carter :

– Vous pensez vraiment que c'est sans danger ?

– Je n'en suis pas certaine. La dernière météorite a presque percuté le sol. Il s'en est fallu de rien.

À l'échelle d'un objet céleste de cette taille, autant dire qu'il les avait frôlé d'un cheveu. Jack en était pleinement conscient.

– Les villageois m'ont parlé de grottes derrière le village. Ils racontent que leurs ancêtres y ont trouvé refuge lors d'une pluie de feu particulièrement intense, il y a plusieurs dizaines d'années, expliqua Daniel. Je pense qu'il faudrait que j'y jette un coup d'œil. Cela pourrait nous indiquer s'il y a eu un événement antérieur, comme un impact.

– Entendu, vous irez demain matin avec Teal'c. Carter, vous vérifierez vos petits calculs. On doit savoir si ces choses risquent de nous percuter. J'irai à la Porte et contacterai Hammond pour préparer une évacuation si cela devait être nécessaire.

Chacun hocha la tête.

– D'accord, les gars. Allons dormir ! Nous avons une longue journée qui nous attend ! compléta-t-il.

Ils avaient refusé l'offre des villageois d'être hébergés chez l'habitant, préférant rester ensemble. Ils avaient donc dressé leur camp un peu à l'extérieur du village et monté les tentes autour d'un feu. Jack prit le premier tour de garde, scrutant le ciel avec inquiétude.

Daniel sortit de la tente qu'il partageait avec Teal'c et vint prendre le relai vers deux heures du matin.

Jack s'étira, bâilla et se dirigea sans faire de bruit sous la seconde tente. Il s'allongea en silence dans son duvet et se tourna sur le flanc droit pour contempler Sam. Ses boucles blondes émergeaient du sac de couchage. Elle respirait profondément. Fermant les yeux, Jack se laissa bercer par le murmure régulier de son souffle et s'endormit.

SJSJSJSJSJSJSJ

Le lendemain, lorsque Jack revint de la Porte des Etoiles après sa conférence avec Hammond, Sam était installée au milieu de la place du village avec son ordinateur, ses détecteurs déployés autour d'elle. À voir sa mine sombre, les nouvelles n'étaient pas bonnes.

– Carter ? demanda-t-il.

Elle leva le nez de son écran à son appel.

– J'ai les premiers résultats, mon Colonel.

– Alors ? Qu'est-ce que ça donne ?

– C'est pire que ce que je craignais.

Elle lui fit signe de faire le tour pour venir voir son écran.

Il y découvrit une simulation de ce qui semblait être un coin de ce système. La planète au centre était probablement Edora.

– Vous voyez, expliqua Sam. L'orbite d'Edora croise ce champ de météorites, là. Cela se produit chaque année à la même période mais, suivant la trajectoire de la planète, Edora passe plus ou moins près du champ d'astéroïdes.

– Ce qui produit des pluies d'étoiles filantes… compléta Jack.

– Oui. Mais, une fois tous les cent ou cent cinquante ans, Edora traverse cette zone-là, là où le champ de météorites est particulièrement dense.

– Assez dense pour que certaines touchent le sol ?

– J'en ai peur, Mon Colonel. Je pense que nous devrions évacuer ces gens par mesure de sécurité.

Daniel et Teal'c les rejoignirent à ce moment-là. Daniel était essoufflé. Manifestement, ils étaient revenus des grottes en courant.

– Daniel ? Est-ce que tout va bien ? s'inquiéta Jack.

– Les grottes… Il y a… des impacts…

Voyant que l'archéologue peinait à retrouver son souffle, le Colonel lui tendit sa gourde.

– Merci. Il y a des strates anciennes dans la roche. Plusieurs sont en naquadah et sont réparties tous les cent cinquante ans précisément.

– Et ? demanda Jack.

– On trouve la même chose sur Terre… lorsque des météores ont frappé la planète et provoqué des changements géologiques importants.

– Comme celui qui conduit à l'extinction des dinosaures ? hasarda Jack tout en étant presque certain de connaître déjà la réponse.

Daniel se contenta de hocher la tête.

– Ok, Hammond a donné son feu vert pour qu'on évacue la population si c'est nécessaire. Je crois qu'on a les informations pour dire que c'est le cas. Je vais trouver Laira. Il faut qu'elle réunisse les villageois.

Alors que Jack tentait de faire comprendre à Laira que leur village courait un grave danger, un météore traversa soudain le ciel avec un grondement de tonnerre. Le ciel sembla s'embraser tandis que la boule de feu passait au-dessus de leur tête et allait s'écraser à quelques kilomètres dans la montagne avec un bruit assourdissant.

Laira poussa un cri de peur et s'accrocha au bras de Jack.

– Mais, il n'y a jamais de pluie de feu dans la journée !

Elle semblait perturbée et très inquiète. Elle allait peut-être enfin prendre ses craintes au sérieux.

– Et d'après Carter, ce n'est que le début. Nous n'avons pas de temps à perdre. Il faut vous mettre en sécurité. Nous accueillerons votre peuple sur Terre le temps que ça passe et ensuite, nous vous ramènerons lorsque le danger sera écarté.

Laira finit par se ranger à son avis et courut de maison en maison prévenir ses amis du danger.

Malheureusement, certains habitants faisaient de la résistance et refusaient de quitter leur village.

Agacé, Jack s'efforça calmement de leur faire comprendre que l'évacuation n'était que provisoire mais, malgré les boules de feu qui traversaient le ciel avec de plus en plus de force, il dut se résigner à abandonner l'idée de les convaincre tous.

Il rejoignit son équipe sur la place principale. Carter avait remballé ses appareils et avait chargé le gros sac sur son dos.

– On y va ! Daniel, Teal'c, vous partez devant pour guider ces gens à travers la Porte. Carter…

Il fut interrompu par les cris alarmés de Laira.

– Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda-t-il alors qu'elle arrivait en courant à leurs côtés.

– C'est Garan ! Je ne le trouve plus !

Se tournant vers Daniel, Jack demanda :

– Le gamin n'était pas avec vous ?

– Si, c'est lui qui nous a conduit aux grottes mais, il n'a pas voulu revenir au village avec nous. Il est resté là-haut avec sa copine, déclara l'archéologue.

Jack étouffa un juron.

– Allez-y ! ordonna-t-il aux trois membres de son équipe. On va chercher les gosses et on vous rejoint !

Il avait déjà attrapé Laira par le bras et s'apprêtait à la suivre jusqu'aux grottes lorsque Sam s'interposa :

– Je vous accompagne, Monsieur !

– Négatif, Carter ! Vous allez avec les gars et vous passez cette porte avant que le ciel ne nous tombe littéralement sur la tête.

– Avec tout mon respect, Mon Colonel, c'est moi qui ai la trousse médicale et je suis formée aux premiers soins. Si les jeunes ne sont pas encore revenus, c'est peut-être parce qu'ils sont blessés.

Jack détestait ça mais Sam avait sûrement raison.

– D'accord ! Teal'c, Daniel ! Restez en contact radio !

Les deux hommes hochèrent la tête et partirent en courant vers l'anneau de pierre.

Laira guida Sam et Jack à travers la forêt mais, même en courant à s'en faire exploser les poumons, il leur fallut une bonne demi-heure pour monter jusqu'aux grottes alors que des boules de feu traversaient le ciel au-dessus de leurs têtes.

Ils pénétrèrent dans la caverne en hurlant le nom du fils de Laira.

Le jeune homme et sa compagne étaient tranquillement assis au fond de la grotte. Ils se levèrent vivement à l'appel paniqué de leurs noms.

– Mère ? s'étonna Garan en la voyant apparaître.

– Garan ! s'exclama-t-elle entre soulagement et colère. Qu'est-ce que vous faites là ? Il faut partir !

– Daniel a dit que nos ancêtres avaient trouvé refuge dans ces grottes durant la dernière pluie de feu. Nous ne craignons rien ici ! affirma le garçon. Nous avons pris des provisions, de l'eau et du bois pour le feu.

Jack maudit intérieurement Daniel et sa langue trop bien pendue. Il fit signe à Laira qu'il retournait vers l'entrée de la cavité.

Sam l'y attendait en scrutant le ciel.

– Qu'est-ce que ça donne ?

Elle tourna son visage vers lui et le ciel embrasé derrière elle dessina des flammes dans ses cheveux blonds.

– La radio ne fonctionne pas, il y a trop d'interférences.

– Est-ce qu'on a encore le temps de retourner à la Porte ?

Il posa la question même s'il pressentait que la réponse n'allait pas lui plaire.

– Non, Monsieur. C'est trop dangereux. Ça pleut de tous les côtés à présent. Je crois qu'on ferait mieux d'attendre ici que ça se calme.

– Entendu. D'après Daniel, la grotte devrait résister aux chutes…

– Espérons-le…souffla Sam.

Le bruit des impacts était effrayant et faisait trembler la terre. La clarté rougeoyante des incendies se réverbérait jusqu'au fond de la grotte, donnant au jour des allures de fin du monde.

La nuit vint enfin, toujours ponctuée par le fracas des météorites déchirant le ciel.

Garan et sa petite amie étaient blottis contre Laira. Tous trois semblaient avoir trouvé le sommeil malgré la situation. Jack, de son côté, ne parvenait pas à fermer l'œil. Il tisonna machinalement le feu, envoyant voler quelques étincelles puis, il rajouta une bûche. Assise près de lui, Sam restait silencieuse, le regard perdu sur les flammes.

Sentant probablement son regard sur elle, le Major tourna finalement la tête et rencontra ses yeux chocolat, interrogatifs. Sans qu'il ait besoin de parler, elle comprit le sens caché de son regard et souffla, suffisamment bas pour n'être entendu que de Jack :

– J'espère que Daniel et Teal'c ont pu passer la Porte avant que ça ne devienne trop dangereux…

Jack soupira :

– Ouais, je l'espère aussi. Une idée du temps que ça va durer ?

Elle haussa les épaules :

– Deux peut-être trois jours…

Il accepta l'idée, rassuré que ce ne soit pas plus longtemps. Ils pourraient faire durer les provisions sur une si courte période.

– Je vais essayer de dormir, dit-elle finalement en retenant difficilement un bâillement.

Elle scruta les environs, cherchant un endroit lisse sur la roche pour pouvoir s'étendre. Jack ôta sa veste et la lui tendit.

– Monsieur ?

– Je ne vais pas pouvoir fermer l'œil de toute façon, alors autant que l'un de nous au moins se repose.

– Merci, Monsieur.

Elle posa la veste en boule sous sa tête et s'allongea près du feu, face à Jack. Quelques minutes plus tard, elle dormait. Avec un enchantement coupable, Jack savoura ces heures immobiles où il pouvait contempler sans contrainte l'or de ses cheveux, le velours pâle de sa peau, la courbe délicate de sa joue.

Le jour suivant, la pluie de feu fut encore plus violente. L'air sentait la fumée et la cendre. La terre ne cessa pas de trembler jusqu'à ce qu'enfin la nuit redevienne sombre et silencieuse. Les incendies faisaient rage, ravageant la forêt et empêchant toute retraite vers le village.

Le petit groupe de rescapés passa donc sa seconde nuit dans la grotte. Jack accepta de dormir un peu pendant que Sam montait la garde.

Ce fut le murmure rassurant de la pluie qui le sortit du sommeil au milieu de la nuit. Se redressant, il écouta avec attention. Le clapotis était franc et régulier.

– Cela devrait venir à bout des flammes, souffla Sam.

Au matin, Jack sortit en premier pour s'assurer que les abords de la grotte étaient sans danger. Les incendies n'avaient pas atteint cette partie de la forêt mais, plus bas, vers le village, un tronçon de bois était noirci.

Lorsque le petit groupe entra dans le village, les gorges se nouèrent et les cœurs se serrèrent devant la vision de désolation. Beaucoup de maisons avaient brûlé ou étaient détruites à la suite des impacts de météorites. Les ruines fumaient encore.

Le nord du hameau semblait un peu moins touché que le reste. En fouillant les décombres, Laira découvrit un de ses amis, sale et en guenilles. Le vieil homme faisait partie de ceux que Jack avait tenté en vain de convaincre de partir. Si la situation n'était pas aussi affligeante, il lui aurait bien dit ce qu'il pensait de son attitude. Mais, les récriminations ne servaient plus à rien désormais.

– Que s'est-il passé ? Où sont les autres ? demanda Laira en aidant son ami à se relever.

– Une boule de feu est tombée sur la maison de Nathan… Il y a avait trois familles à l'intérieur… Ils sont tous morts… Finalement, au bout d'un jour et d'une nuit, quand la pluie de feu est devenue trop forte, nous avons décidé qu'il valait mieux partir. Alors, nous sommes allés jusqu'à l'anneau de Pierre mais, il avait disparu…

« Il avait disparu ».

Les mots mirent plusieurs secondes avant de se frayer un passage jusqu'à l'esprit de Jack. Tournant vivement la tête, il croisa le regard affolé de Sam et sut qu'il avait bien entendu. Sans attendre, il partit en courant, son Second sur ses talons, en direction de la Porte des Etoiles.

Sam et Jack s'immobilisèrent devant le cratère gigantesque qui se tenait très exactement là où se dressait la Porte deux jours plus tôt.

– Elle était là, n'est-ce pas ?

Sam hocha la tête, confirmant ses craintes.

– Je croyais que ces engins étaient quasiment indestructibles ! s'écria-t-il, rageur, en balançant un coup de pied qui fit voler la terre et les cailloux.

Sam s'assit brusquement à même le sol, cachant son visage entre ses genoux repliés.

Prenant conscience du malaise de son Second, Jack s'agenouilla près d'elle et lui frotta doucement le dos en demandant d'une voix plus contenue :

– Eh ! Carter ! Est-ce que ça va ?

Comme elle ne répondait pas, il appela encore :

– Carter ?... Sam ?

Un hoquet souleva son torse et il comprit qu'elle pleurait.

Il n'avait pas vraiment besoin de lui demander pourquoi. Il le savait.

Ils ignoraient si Daniel et Teal'c avaient pu franchir indemnes le portail avant qu'il ne soit détruit… Et ils se trouvaient bloqués de l'autre côté de la galaxie avec une poignée de survivants, sans possibilité de rentrer chez eux.

Jack sentit ses genoux céder et il se laissa tomber lourdement près de son second dans la poussière. Il passa son bras autour des épaules de la jeune femme et la ramena doucement contre lui. Elle se raidit, un instant surprise, puis son corps fondit dans ses bras alors qu'elle sanglotait en silence.

– Ça va aller, Sam… On va s'en sortir.

Au moins, ils étaient ensemble.

La stupeur passée, les deux militaires passèrent par leur campement et firent le point de la situation. Une des tentes avait été déchirée mais, ils réussirent à sauver un sac de couchage et une couverture ainsi que le sac que Daniel avait abandonné derrière lui. L'autre tente avait disparu.

– Je pense qu'on pourra la recoudre, déclara Jack en examinant le tissu abimé.

– Le réchaud dans le sac de Daniel comprend trois recharges de gaz. Ce ne sera pas suffisant mais, ça devrait nous permettre de nous dépanner quelques jours, le temps que je bricole une batterie au naquadah.

– Vous pouvez faire ça ?

Elle lui jeta un regard un peu vexé et répondit d'une voix hésitante :

– Oui. Je pense.

Il leva les mains en signe d'excuse.

Il se serait donné des gifles : bien sûr qu'elle pouvait fabriquer une pile au Naquadah ! Cette femme était un génie…

De retour au village, Jack passa le reste de la journée à aider les survivants à enterrer leurs morts et à réparer la tente tandis que Sam cherchait avec les femmes ce qu'il y avait à récupérer parmi les ruines.

Le soir venu, les survivants trouvèrent refuge dans les quatre maisons encore debout et Laira invita Sam et Jack à partager le pain. Une fois rassasiés, elle leur proposa le gîte mais, Jack refusa poliment :

– Notre campement a été préservé, nous allons nous y installer pour le moment. Vous êtes bien assez serrés comme ça sans ajouter notre présence.

– Comme vous voulez. Mais, sachez que vous êtes les bienvenus sous mon toit, à tout moment.

Alors que Sam et Jack allaient quitter la maison, Laira les retint et ajouta :

– Je suis désolée. À cause de nous, vous ne pouvez plus rentrer chez vous…

– Nous trouverons un moyen, lui répondit Sam avant que Jack n'ait pu ouvrir la bouche. Nous vous ramènerons vos proches.

Laira lui sourit, un faible espoir brillant à nouveau dans ses yeux.

Jack et Sam marchèrent en silence jusqu'à leur campement. Le ciel se chargeait progressivement et une odeur de terre humide annonçait la pluie. Le calme qui régnait était presque perturbant.

Sam entra la première sous leur modeste abri et se glissa tout habillée dans sous le sac de couchage déplié, prête à faire face à toute éventualité. Jack l'imita et s'allongea avec un soupir de soulagement. Son dos lui faisait un mal de chien après leur séjour dans la grotte.

Au bout de quelques minutes, la pluie se mit à tomber, crépitant contre le mur de toile. Jack se redressa et vérifia que leur abri ne laissait pas entrer l'eau. Rassuré, il se réinstalla et, se tournant sur le flanc, il tomba sur les yeux bleus de Sam.

Elle ne dormait pas.

Ils s'observèrent un moment sans dire un mot puis, Jack demanda :

– Pourquoi lui avez-vous donné de l'espoir ? Si la porte a été détruite…

Sam soupira.

– Parce qu'il y a toujours une solution. Si le SGC ne parvient pas à rouvrir la Porte, ils demanderont l'aide de nos alliés. Ils enverront des vaisseaux à notre secours.

– Qui ? Les Tok'ra ? railla Jack.

– Ils le feront. Mon père le fera. Il viendra nous secourir.

Jack ne répondit rien. Oui, Papa viendrait chercher sa petite fille… Il n'en doutait pas une seule seconde mais, encore fallait-il qu'ils aient un vaisseau disponible.

– Ou les Tollans… ajouta Sam.

– Je n'y compterais pas trop…

– Narim nous aidera s'il le peut, contra-t-elle.

Narim… Jacob… Daniel… Hammond… Teal'c… Tous tenaient à elle. Ils mettraient tout en œuvre pour venir la secourir.

Son estomac se serra douloureusement en songeant qu'il y avait de nombreuses personnes pour qui elle comptait et qui feraient tout pour la récupérer.

En l'espace d'une seconde, il se demanda qui serait venu à son aide s'il s'était retrouvé seul ici…

Il s'aperçut qu'il avait fermé les paupières un instant et lorsqu'il les rouvrit, il se retrouva prisonnier de ses grands yeux clairs fixés sur lui, le scrutant avec une intensité troublante. On aurait dit qu'elle cherchait à sonder ses pensées et son âme. Puis, comme si Sam avait vu flotter les doutes dans son regard, elle souffla :

– J'ai froid…

Il faisait humide mais pas réellement froid mais, qu'importe, l'excuse était bonne.

– Venez là…

Elle glissa sous la toile du sac de couchage et vint se serrer contre lui. Il l'entoura de ses bras, lui communiquant un peu de sa chaleur.

Il soupira et réalisa qu'il avait la réponse à ses questions : Sam serait venue le chercher. Elle ne l'aurait pas abandonné.

A suivre…

PS : les commentaires sont fortement appréciés et m'aident à écrire plus vite