Hello !
Me revoici pour le deuxième chapitre ! Je publierai en principe un chapitre par semaine. Un grand merci pour tous vos gentils messages, cela m'encourage à continuer !
Je vous laisse sur ces quelques mots et vous souhaite une bonne lecture !
2
Jour 1
Le lendemain matin, lorsque Sam s'éveilla, Jack avait déjà quitté la tente.
Elle glissa la tête entre les pans de toile et aperçut le Colonel, assis près du feu, en train de servir du café dans une tasse. Sans même tourner la tête dans sa direction, il lui lança :
– Bonjour Carter ! Bien dormi ?
Sam se redressa, s'étira et le rejoignit.
– Très bien et vous, Monsieur ?
Il grommela quelque chose à propos de fourmis et un sourire étira les lèvres de la jeune femme. En réponse, O'Neill sentit un sourire se former au coin de ses propres lèvres. Il tendit la tasse à son Second et déclara :
– Je vais demander au village si quelqu'un peut me prêter une pelle et je vais essayer de déterrer la Porte aujourd'hui.
–Excellente idée ! Je vous aiderai !
– C'est bon, Carter. Je pense qu'il vaudrait mieux vous atteler à la pile à Naquadah. On ne tardera pas à manquer d'énergie.
Sam hocha la tête.
– On se retrouve pour le déjeuner ? demanda encore Jack.
– Bien sûr !
Sans attendre, Jack vida le fond de sa tasse dans l'herbe, défroissa rapidement ses EDR et s'éloigna en direction du village.
Quelques heures plus tard, Sam se redressa et frotta douloureusement ses lombaires d'une main fatiguée. Elle avait passé la matinée à fouiller les décombres à la recherche de matériaux qu'elle pourrait utiliser pour sa batterie.
Laira lui avait procuré du minerai en quantité suffisante. Il manquait encore quelques conducteurs mais, avec un peu de chance, elle arriverait à bricoler quelque chose.
Sam attrapa le panier que lui avait donné Laira plus tôt dans la matinée, lorsqu'elles avaient discuté et que le Major lui avait dit que Jack creusait pour retrouver la Porte des Etoiles. Il y avait une gourde d'eau, du pain et du fromage et ce qui ressemblait à un morceau de viande fumée.
Voyant que Jack ne faisait pas mine de revenir au village, Sam décida d'aller le rejoindre.
En arrivant sur le site des fouilles, la jeune femme se retrouva une nouvelle fois confrontée à la triste désolation du lieu d'impact. Le cratère béant était vraiment impressionnant et durant quelques secondes, Sam se demanda si la Porte avait pu résister à la violence du choc.
Jack O'Neill était en train de pelleter de la terre et pour une fois, il ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Son tee-shirt trempé séchait au soleil sur une grosse pierre. Sam contempla avec une appréciation coupable son torse nu et bronzé, luisant de sueur. Ses muscles fins et puissants roulaient doucement dans son dos à chacun de ses mouvements. Son pantalon de treillis tombait légèrement sur ses hanches d'une manière incroyablement sexy. Sam eut soudain la bouche sèche et une incroyable chaleur envahit son ventre.
Bon sang ! Et l'homme osait répéter qu'il était vieux !
Carter déglutit lourdement et Jack se retourna vivement, repérant enfin sa présence. Ses épaules se détendirent lorsqu'il reconnut son Second, chargée de ce qui ressemblait à un panier de pique-nique.
Posant sa pelle, il attrapa son tee-shirt et l'utilisa pour s'essuyer le visage et les mains avant de l'enfiler rapidement. Sam approcha en faisant attention à l'endroit où elle posait les pieds dans le chaos pierreux.
Les deux militaires s'assirent côte à côte sur un rocher.
– Comment ça se présente ? demanda Jack en saisissant la gourde que lui tendait sa compagne.
– Il me manque encore quelques pièces mais, j'ai pu me procurer l'essentiel.
– Bien ! De mon côté, je crois que j'ai localisé le MALP, annonça-t-il. Ma radio bipe au-dessus de cette zone là-bas, ajouta-t-il en désignant un amas de rocailles.
Sam parut ravie de cette nouvelle.
– S'il n'est pas trop abîmé, je pourrai sûrement utiliser certains composants pour la pile !
– Ouais, c'est ce que j'ai pensé…
Sam balaya des yeux les tas de gravats et souffla :
– Toujours aucune trace de la Porte…
Jack ne prit pas la peine de répondre. Ce n'était pas une question. Il mordit à belles dents dans son fromage.
– Bacon ? lui proposa Sam en plaisantant pour chasser la tristesse du moment.
oOoOoOo
La nuit tombait lorsque Jack revint au village, la pelle sur l'épaule, le pas lourd.
Les deux militaires partagèrent le repas du soir chez Laira puis regagnèrent leur tente avant qu'il fasse trop sombre.
La jambe de Jack tirait légèrement à droite.
Une fois sous la tente, Sam fouilla dans son paquetage, en sortit une boîte de comprimés et la tendit à Jack sans un mot.
– Merci, mais, ça va, refusa-t-il.
– Vous boîtez, Monsieur. Si vous ne pouvez pas marcher demain à cause de la douleur, cela n'aidera pas.
– Nous sommes coincés ici pour un bon moment, Carter. Il vaut mieux garder les médocs pour les urgences.
– Mais…
Jack l'interrompit en posant gentiment sa main sur la sienne, refermant son poing autour des cachets.
– Je vous assure que ça va, Sam. J'ai survécu à pire.
Ouais… Il l'avait sûrement fait.
Carter capitula et rangea soigneusement le remède. Puis, avec un soupir, elle s'allongea sur la couchette, savourant le soulagement immédiat dans les muscles de son dos. Ils avaient étalé leur unique sac de couchage au sol pour en faire un matelas et dormaient ensemble, sous la couverture.
Jack retira sa veste et vint rejoindre son Second au chaud. Les yeux fixés sur le toit de la tente, il attendit que Sam s'endorme avant de sombrer à son tour dans le sommeil.
Jour 7
L'orage faisait rage. Les rafales de vent bousculaient les fins murs de toile tandis que Sam mettait la dernière touche aux réglages de sa toute nouvelle batterie au Naquadah. Elle se demanda s'il ne serait pas plus prudent d'attendre la fin de la tempête et de la tester à l'extérieur mais, elle était trop impatiente. Leurs piles traditionnelles avaient rendu l'âme hier soir.
Retenant son souffle, Sam bascula l'interrupteur et une douce clarté envahit la tente. La scientifique laissa échapper un petit cri de joie qui fut interrompu par la voix familière et chaude du Colonel qui se glissait sous la tente.
– Ah ! De la lumière ! Beau travail, Carter !
Sam lui adressa un sourire rayonnant.
Jack retira à la hâte sa veste détrempée. Son tee-shirt était également humide, tout comme son pantalon. Il ôta ses bottes et ses chaussettes et les rangea soigneusement près de l'entrée, sur une toile pour éviter de tout salir avec la boue. Sam lui tourna discrètement le dos, tout en vérifiant les données de la pile sur sa tablette, histoire de lui donner l'intimité nécessaire pour se changer.
O'Neill sourit avec tendresse et s'empressa de fouiller dans son sac à la recherche de vêtements secs. Lorsqu'il fut habillé, il s'assit tranquillement et alluma le réchaud pour faire chauffer leur repas. Ils ne voulaient pas s'imposer chez Laira tous les soirs, d'autant qu'elle hébergeait déjà d'autres rescapés. Et puis, Jack avait remarqué que son Second semblait préférer les moments calmes où ils n'étaient que tous les deux.
À vrai dire, cette situation l'arrangeait bien. Carter pouvait bavarder sans fin lorsqu'elle expliquait ses théories scientifiques mais, elle savait aussi rester de longs moments silencieuse, perdue dans ses pensées ou dans la simple appréciation de l'instant.
Sam comprit sans un mot qu'il était à nouveau visible et se retourna pour l'aider à préparer le dîner.
– Bœuf ou poulet ? demanda Jack en désignant deux sacs de ration.
Sam retint un rire et fit une moue adorable :
– N'importe. Ils ont tous le même goût.
– Ouais… mais, au moins, c'est chaud ! Cette pluie est glacée !
Sam remua la préparation en silence tandis que Jack la contemplait du coin de l'œil. C'était quelque chose qu'il faisait plus souvent qu'avant ces derniers temps. La promiscuité de la tente rendait leur quotidien étrangement intime et Jack était encore étonné de voir avec quelle facilité ils s'étaient habitués à la présence constante l'un de l'autre.
Il hésita à engager la conversation, ouvrant et refermant plusieurs fois la bouche jusqu'à que Sam, apparemment amusée, lui lance :
– Crachez-le, Monsieur !
Consterné qu'elle ait lu si aisément en lui, Jack soupira et finit par dire :
– Laira m'a demandé de l'aide pour reconstruire les maisons au village. Beaucoup de gens n'ont plus de toit et la mauvaise saison devrait bientôt arriver. Apparemment, l'hiver est assez rude par ici.
Sam se crispa l'espace d'un instant et Jack nota mentalement qu'elle le faisait chaque fois qu'il prononçait le nom de leur hôtesse.
Il hésitait à lui demander s'il s'était passé quelque chose qu'il devrait savoir lorsque Sam répondit :
– Alors, on laisse tomber l'idée de retrouver la Porte, Monsieur ?
– Non !
La réponse avait jailli vivement de ses lèvres mais, une fois prononcée, Jack hésita. Laira avait parlé de pluies et de chutes de neige abondantes. Le site des fouilles serait probablement inaccessible durant toute la période hivernale.
– Je ne sais pas, Carter… soupira-t-il avec lassitude. Je me casse le dos depuis près d'une semaine et tout ce que j'ai trouvé c'est de la terre et des cailloux. Je ne suis même pas certain de creuser au bon endroit. Le sol est tellement chamboulé que la Porte se trouve peut-être à des mètres de la zone où je fouille. Et avec le froid qui arrive, je crains que cela ne complique les recherches.
Carter sentit l'épuisement et la lassitude dans ses paroles. Elle était le témoin silencieux de ses douleurs lorsqu'il rentrait chaque soir, perclus de courbatures.
– Si nous ne parvenons pas à extraire la Porte des décombres, combien de temps faudra-t-il pour que les secours viennent par le ciel ? demanda-t-il doucement, soudain fasciné par ses mains.
Sam soupira.
– Six à douze mois… au mieux, Monsieur. Les Tollans sont vraiment loin d'ici et les Tok'Ra… eh bien, il faut encore qu'ils aient un croiseur disponible. Je dirai que nous sommes coincés ici un certain temps.
Jack hocha la tête.
Ouais, c'était ce qu'il avait calculé aussi…
– Un des gars du village m'a proposé de nous laisser la maison qu'occupaient son fils et sa famille si je l'aidais à réparer la sienne. Ses enfants font partis des gens que nous avons fait évacuer. Du coup, sans Porte des Etoiles, ils ne reviendront pas de si tôt. Et je pense que nous aurons besoin d'un abri sûr pour passer l'hiver.
– Entendu, Monsieur, souffla-t-elle, essayant de contrôler le tremblement de sa voix.
Jacka hésita puis finit par demander :
– Euh, Carter… Et si vous laissiez tomber le « Monsieur » ? Il n'y a personne d'autre que nous ici…
– Oui, Monsi… Jack. Désolée… ça risque de m'échapper de temps en temps, répondit-elle en rosissant doucement.
Son prénom sur ses lèvres avait quelque chose de doux et d'agréable qui remua Jack bien plus qu'il ne l'aurait cru.
Il prit le bol qu'elle lui tendait et sursauta presque lorsqu'elle ajouta :
– Dans ce cas, vous devriez m'appeler Sam.
Il hocha la tête.
Ouais. Il pourrait le faire.
SJSJSJSJSJSJ
Jour 15
Jack essuya son visage avec un coin de sa chemise et contempla avec satisfaction le toit tout neuf de leur nouvelle maison.
« Il était temps », songea-t-il en regardant les lourds nuages s'amonceler à l'horizon.
Descendant de l'échelle, il la rangea dans la grange attenante et prit encore le temps de remplir un seau d'eau au puits avant de rentrer.
Il n'avait pas arrêté depuis une semaine.
En plus de l'aide apportée au village et des réparations sur ce qui allait devenir leur maison, il avait passé quelques heures chaque jour sur le site des fouilles, sans le dire à Sam, pour éviter de lui donner de faux espoirs. Mais, pour l'instant, il n'avait rien trouvé.
À l'intérieur de la demeure en pierres et en briques, Sam avait terminé de nettoyer le sol et les vitres. Elle avait allumé un feu dans la cheminée et mis une marmite d'eau à chauffer. Un paquet de bûches coupées étaient soigneusement rangées près de l'âtre dans un grand panier.
Le mobilier était sommaire mais fonctionnel : une table, quatre chaises, un buffet rempli de vaisselle, un meuble pour stocker la nourriture et un fauteuil en osier.
La maison comportait deux chambres, l'une avec un grand lit et un berceau et l'autre avec deux lits pour enfants. Jack avait immédiatement proposé de dormir dans la chambre des enfants pour laisser la chambre parentale à Sam mais, celle-ci avait refusé. Les lits pour enfants étaient trop courts et trop étroits pour qu'un adulte puisse y dormir confortablement.
Après avoir envisagé de dormir à tour de rôle dans la chambre, Sam avait finalement offert qu'ils partagent le lit. Après tout, ce n'était pas très différent du partage de sac de couchage auquel ils se livraient depuis qu'ils étaient bloqués ici.
Jack avait fini par accepter. Non sans se demander si c'était réellement une bonne idée.
– J'ai terminé ! Nous avons un toit tout neuf ! lança Jack en rentrant pour signaler sa présence.
Sam émergea de la chambre avec une brassée de draps qu'elle déposa dans un grand bac à linge, dans la cuisine.
Elle portait une jupe longue de couleur bleue et une chemise blanche, dissimulée sous un tablier. Elle était différente du soldat qu'il connaissait mais toujours aussi belle.
– La chambre est propre, l'informa-t-elle. Il y a des vêtements dans l'armoire. J'ai demandé à Léandro la permission de nous en servir. Il a dit de prendre tout ce qu'il nous faut.
– Parfait.
Après un silence, Jack ajouta :
– La pluie arrive, nous allons pouvoir vérifier l'étanchéité de mes réparations, dit-il avec un sourire ironique.
– Je suis sûre que ce sera parfait, Jack. J'ignorai que vous étiez aussi doué de vos mains !
Jack lui jeta un regard amusé : imaginait-elle seulement à quel point il prendrait plaisir à lui montrer ce qu'il savait faire de ses mains ?
Mais Sam ne sembla pas avoir réalisé le double sens de ses paroles car, elle s'assit innocemment à la table et commença à éplucher les légumes pour le repas du soir.
Jack s'installa à côté d'elle et demanda :
– Je peux vous aider ?
Elle lui offrit un sourire lumineux et poussa des pommes de terre vers lui.
– Avec plaisir, merci.
Elle avait perdu le « Monsieur » et le « Colonel » avec plus de facilité qu'il ne l'aurait cru mais, Jack buttait encore parfois et l'appelait Carter. Mais dans l'ensemble, ils s'adaptaient à leur nouvelle vie, loin de la Terre.
Sam se leva et alla vérifier l'eau dans la marmite. Elle en versa une partie dans un récipient plus petit pour faire cuire les légumes puis proposa :
– J'ai en fait chauffer en plus, si vous voulez vous laver.
Agréablement surpris à l'idée d'avoir de l'eau chaude pour une fois, il lui sourit :
– Oui, ça serait sympa ! Merci, Sam !
Elle tira un baquet de sous une étagère et s'apprêtait à transvaser l'eau chaude, lorsque Jack s'interposa, refermant sa grande main sur son poignet si fin.
– Laissez… Je m'en charge. Vous en avez assez fait.
Elle céda facilement et le laissa aller remplir le grand bac qui servait de baignoire, dans une petite alcôve, délimitée par un paravent.
Elle s'écarta avec un frisson, troublée par son contact, espérant qu'il ne verrait pas la légère rougeur qui avait envahi ses joues.
Jack se glissa à l'abri des regards et ôta ses vêtements avant de s'emparer du gant et du savon que Sam avait disposé à son attention sur un tabouret. Elle avait également mis une serviette propre et une pile de vêtements soigneusement pliés.
Avec un soupir bienheureux, le Colonel se débarrassa de la sueur et de la poussière et enfila les habits laissés par le maître des lieux. Il serra le pantalon un peu lache en y glissant sa ceinture et émergea de derrière le paravent de tissu. La chemise était parfaitement à sa taille.
– Je peux vider l'eau ? demanda-t-il.
– Oui, je me suis déjà lavée.
Jack tira le baquet jusqu'à la porte avant de le vider dans la terre.
La pluie commençait à crépiter sur le toit.
Le Colonel referma rapidement la porte pour éviter de laisser échapper la chaleur et vint s'asseoir dans le fauteuil avec un soupir. Il avait travaillé toute la journée sur le toit et avait mal aux genoux avec cette humidité ambiante.
Il se réchauffa donc tranquillement au coin du feu tandis que Sam vaquait dans leur nouvelle maison.
Une heure plus tard, alors que l'orage faisait rage, Sam éclaira le réacteur à Naquadah et servit le repas. Jack y fit honneur puis, fit la vaisselle. Sam appréciait ce partage simple et complice des tâches ménagères.
Tandis qu'elle se changeait dans la salle de bain, Jack fouilla dans l'armoire et dénicha une chemise en coton doux et un pantalon souple, idéal pour dormir. Il les enfila rapidement et se glissa dans le lit, du côté qu'il avait coutume d'occuper quand ils dormaient ensemble sous la tente.
Sam toqua à la porte de la chambre quelques instants plus tard.
– C'est bon Sam.
Elle se glissa dans la pièce avec un sourire gêné et se dirigea vers son côté du lit. Jack déglutit péniblement en la voyant, simplement vêtue d'une chemise d'homme trop grande pour elle, qui lui arrivait au-dessus du genou.
Dieu qu'elle était sexy !
Il détourna les yeux pour éviter de la mettre mal à l'aise et murmura :
– Pas de chemise de nuit ?
Sam se faufila rapidement sous les couvertures en soupirant.
– Si… Mais, je n'ai pas osé la mettre. Je la trouve un peu trop… transparente.
Jack faillit s'étouffer et, peu sûr de sa voix, se contenta de lâcher :
– Ah…
Sam souffla rapidement la bougie et la chambre fut plongée dans la nuit.
Le vent soufflait fort derrière les fenêtres et la pluie frappait toujours sur le toit.
Jack n'osait pas bouger un cil. Il percevait la présence de Sam d'une manière exacerbée à côté de lui.
Partager un lit n'était décidément pas comme partager une tente…
Il s'efforça de chasser les pensées vagabondes de son Second à moitié nue à ses côtés, ferma les yeux et attendit. Un instant, il crut qu'elle s'était endormie puis, il perçut un léger tremblement suivi d'un discret claquement de dents.
– Sam ? Est-ce que ça va ? souffla-t-il.
Elle resta silencieuse si longtemps qu'il crut s'être trompé mais elle murmura finalement :
– J'ai tellement froid… Le lit est glacé.
Il soupira.
– Ouais. Il va sans doute falloir un jour ou deux pour que la maison se réchauffe.
Il hésita puis ajouta :
– Allez, venez là.
Il sentit le lit onduler à ses côtés et la présence du corps de Sam contre lui l'assaillit. Comme elle se lovait contre son flanc, il lui ouvrit son bras pour qu'elle s'installe plus confortablement. Avec un naturel désarmant, la jeune femme se blottit contre lui et posa sa tête sur sa poitrine avant de glisser son bras en travers de son abdomen.
La respiration de Jack se bloqua un court instant avant de reprendre sa course. L'homme laissa le parfum de Sam l'envelopper et savoura la douceur et la souplesse de son corps délicieusement pressé contre les pans durs de son torse, essayant de ne pas prêter trop d'attentions à la manière dont elle s'emboîtait si bien contre lui.
Il pourrait s'y habituer bien trop facilement.
Il posa la main sur son épaule, restant prudemment là où cela lui semblait le moins inapproprié.
Sam soupira en sentant la chaleur de Jack l'envahir et la réchauffer. Ses muscles se détendirent alors qu'elle sombrait dans le sommeil.
oOoOoOoOo
Lorsque Jack s'éveilla avec le petit jour, la pluie avait cessé et une clarté pâle pénétrait dans la chambre. Il réalisa rapidement qu'ils avaient bougé dans leur sommeil et qu'ils étaient à présent étroitement enlacés, face à face. Les jambes nues de Sam étaient mêlées aux siennes et ses pieds fins étaient nichés entre les siens, sans doute à la recherche de sa chaleur. Les mains de la jeune femme étaient refermées sur le tissu de sa chemise et sa tête reposait au milieu de sa poitrine. Un frisson de désir le traversa, réveillant une partie de son anatomie qu'il aurait préféré garder sous contrôle, surtout avec son Second aussi proche de lui.
Délicatement, il tenta de s'extraire du lit mais, Sam resserra son étreinte, l'empêchant de bouger. Lorsqu'elle remua sa jambe et la plia légèrement, sa cuisse caressa son entrejambe. Jack retint péniblement un gémissement et décida que dans leur intérêt à tous les deux, Sam devait se réveiller. Tout de suite.
Il lui secoua donc l'épaule :
– Sam ! Réveillez-vous…
Comme elle ne bougeait pas, il réitéra, assez fermement et grogna :
– Debout, Major !
Sam sursauta et obéit automatiquement à l'ordre contenu dans la voix du Colonel. Réalisant soudain où elle se trouvait, elle s'écarta vivement en bredouillant :
– Désolée, Monsieur !
– Repos, Sam. Tout va bien. Pas de problème.
Il se glissa hors du lit et quitta la chambre sans s'attarder.
Sam prit le temps de s'habiller avant de sortir de la pièce, prenant quelques instants pour calmer son cœur qui caracolait dans sa poitrine.
Elle trouva Jack en train de recharger le feu. Il rajouta une dernière bûche et tisonna les braises pour faire repartir les flammes.
Carter prépara l'eau et la chicorée pour le café tandis que Jack disposait les bols et le pain sur la table. Ils mangèrent dans un silence gêné jusqu'à ce que le Colonel grogne :
– Je tuerai pour un vrai café…
Sam gloussa doucement, son trouble envolé :
– Ouais, moi aussi !
– Alors, quel est le programme aujourd'hui ?
– Les villageois ont un problème avec le moulin à farine. J'ai proposé de jeter un coup d'œil, voir si je peux réparer ça.
– Excellent ! De mon côté, je crois que je vais aller à la pêche si le temps se relève un peu. Avec un peu de chance, nous aurons du poisson frais à manger ce soir !
– Ce serait bien, Jack.
– Parfait. Je vais aller me raser.
Glissant ses doigts dans ses cheveux, il ajouta :
– J'aurais bien besoin d'une coupe…
Il jeta un regard à la dérobé vers Sam. La jeune femme hésita puis répondit :
– Je peux vous les couper, si vous voulez… Même si j'aime bien quand ils sont un peu plus longs…
Le haussement de sourcils de Jack rappela à Sam une excellente imitation de Teal'c et ses yeux écarquillés firent monter le rouge sur ses joues.
Il parut perplexe, comme s'il analysait son commentaire et tentait de se convaincre qu'il avait bien compris ce qu'il croyait avoir compris. Puis, il passa à nouveau ses doigts sur sa nuque, soudain troublé et marmonna :
– Ouais, ça peut attendre encore un peu…
Sam laissa échapper un sourire lumineux et Jack se détourna pour ne pas être tenté de la prendre dans ses bras pour l'embrasser, afin de voir s'il pouvait la faire rougir davantage.
A suivre...
Merci d'avance pour vos retours :)
