Refoulé de toutes les discussions concernant ses parents, Malefoy eut du mal, les premiers temps, à ne pas en vouloir à Hermione, puis il se fit une raison et décida de passer le temps en se plongeant dans les révisions. Blaise et Pansy s'y mirent également pour le soutenir et rapidement le blond passa à autre chose.
Mais pas Hermione.
Assise sur son lit dans le dortoir des cinquième année de Gryffondor, elle agitait sa baguette en silence, puis sa main, afin de bien graver dans son esprit le mouvement du sortilège d'Oubli. Elle espérait vraiment ne pas avoir à s'en servir, que Lucius allait revenir de lui-même à la raison, mais elle en doutait. Depuis des semaines, tous les journaux sorciers et Moldus ne traitaient plus que de la vague de meurtres – malheureux accidents pour les Moldus – qui agitait l'Angleterre depuis plusieurs mois maintenant, ayant redoublé ces derniers jours. Et tout le monde savait pertinemment de qui ce regain de violence venait...
— Tu sauras le faire, tu es sûre ?
Hermione leva les yeux et observa Parvati Patil.
— Là n'est pas la question, Par, répondit-elle. La question est « est-ce que j'en serais capable ».
— Malefoy est ton petit-ami quand même, tu ne crois pas qu'effacer la mémoire de son père pourrait vous séparer ?
— Je ne pense pas, parce qu'on avait déjà évoqué la chose, mais à l'époque, je n'avais aucune idée que tout ça prendrait une telle ampleur. Comme je l'ai dit, tout cela n'a rien à voir avec moi, mais mon arrivée surprise au manoir à fait déborder le vase de Lucius et il a pété un plomb, comme on dit.
Parvati grimaça puis opina.
— Elle loge où, Madame Malefoy ? demanda-t-elle alors.
— Au quatrième, dans un appartement désaffecté. Personne ne le sait à part nous.
— Et tu penses que son mari va débarquer quand ?
— Sans doute bientôt, McGonagall m'a envoyé un message il y a deux jours pour me dire que Rogue avait trouvé sa maison mise à sac... et ce malgré tous les sortilèges qui la défendent.
Parvati plissa les yeux et Hermione soupira.
— Rogue avait les sortilèges les plus puissants qui existent pour protéger sa maison des intrus en son absence, dit-elle en hochant la tête. Lucius est déterminé à faire payer Narcissa et je ne laisserai personne m'empêcher de régler les choses à ma manière si c'est la seule qui reste.
— Il y a aussi le fait qu'il pourrait se faire tuer par accident, ou blesser pendant une mission avec Tu-Sais-Qui... hasarda Parvati.
— Aussi, mais je pense que personne n'a envie que les Aurors et le Ministère soient impliqués dans une querelle familiale.
— On n'a pas la même définition du mot « querelle », je crois, sourit Parvati.
Hermione pouffa et secoua la tête avant de reprendre ses mouvements. Elle s'entraînait pour un éventuel conflit qui pointait son nez à l'horizon entre la magie blanche et la magie noire. Tous savaient qu'un jour ou l'autre, Voldemort allait attaquer Poudlard, et les élèves n'auraient alors que leurs maigres connaissances en magie pour se défendre et défendre leur maison. Il fallait donc être paré à tout.
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Après plusieurs jours d'attente, cependant, la confrontation tant redoutée entre les parents Malefoy tomba littéralement à l'eau quand Lucius se présenta aux portes du château, un dimanche matin, parfaitement rasé, apprêté et hautain à souhait. Précédé de Hagrid, il traversa le hall d'entrée dans le plus grand silence et fut invité à rejoindre le bureau de Dumbledore. Tous les élèves présents dans le hall étaient muets. D'ordinaire, aucun parent ne se présentait au château ainsi. En général, quand ils étaient convoqués, ils arrivaient directement dans le bureau de Dumbledore ; de plus, avec les rumeurs qui couraient sur la famille Malefoy, la présence de l'aristocrate avait jeté un froid glacial...
Rapidement, Malefoy et Hermione furent mis au courant et le Serpentard frôla la crise de panique en apprenant la nouvelle, mais l'arrivée de Rogue dans son dortoir le figea comme s'il avait été stupéfixé.
— Drago, vous m'avez entendu ?
— Monsieur, il a entendu, dit Blaise. Nous arrivons.
Rogue grogna puis tourna les talons et quitta le dortoir. Malefoy s'effondra aussitôt sur son lit.
— Il va me tuer ! s'exclama-t-il.
— Bien sûr, devant Dumbledore, sans doute, ironisa Blaise.
Le blond le regarda avec des yeux ronds puis sembla se reprendre et soupira bruyamment.
— Allez, dit alors Zabini. Granger doit t'attendre devant le bureau du Directeur. Bouge-toi, autant que ça soit terminé rapidement.
Malefoy laissa échapper un gémissement puis consentit à quitter le dortoir et, marchant derrière Blaise, ils montèrent jusqu'au bureau de Dumbledore. Devant le phénix doré, McGonagall et Hermione patientaient.
— Vous voilà. Venez, montons, dit la Directrice de Gryffondor. Merci, Monsieur Zabini, vous pouvez retourner à votre dimanche.
Blaise opina et la vieille sorcière poussa le jeune couple dans les marches qui les emportèrent vers le sommet de la tour.
— Détendez-vous, Drago, dit McGonagall. Votre père est méconnaissable.
— C'est ce qui m'inquiète, répondit le blond, mâchoires serrées. Ce n'est pas normal, c'est sûrement le calme avant la tempête...
Hermione glissa sa main dans la sienne et serra les doigts. Il croisa son regard et opina. La Gryffondor comprit. Quoi qu'elle ait à faire, elle allait devoir le faire vite. Mais avant, il fallait savoir pourquoi Lucius était là, et surtout, s'il ne cachait pas quelque chose dans ses manches, comme il en avait l'habitude.
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Dans le bureau de Dumbledore, cependant, le silence était pesant. Assis à son bureau, le vieux Directeur était tendu. Derrière lui, Rogue serrait et desserrait le poing droit ; en face d'eux, debout de l'autre côté du gros bureau de bois, Lucius, grand et altier, se tenait droit, sa canne à la main, enveloppé dans sa vaste cape noire à épingle en forme de serpent.
— Je ne vous le demanderai pas deux fois, Dumbledore, dit-il. Où est ma femme.
— Dans le château, répondit le Directeur. Mais elle a expressément indiqué qu'elle refusait de vous voir.
— Ce n'est pas à elle de décider cela. Allez me la chercher.
— Non.
Lucius tourna la tête vers Rogue et serra les mâchoires. L'homme qui eut été un jour son meilleur ami, venait de passer au rang de pire ennemi avec un seul mot. Lucius allait pour répliquer quand la porte du bureau s'ouvrit. Il pivota et inspira en découvrant Hermione et Drago, suivis par McGonagall.
— Que font-ils ici ?! cracha-t-il aussitôt.
McGonagall posa une main sur l'épaule d'Hermione pour l'empêcher de répondre. Elle leur indiqua un canapé et s'approcha ensuite de Lucius, l'observa un moment, le contourna, et se posta près de Rogue qui hocha la tête et tourna les talons. Dumbledore se leva ensuite.
— Votre présence tombe à point nommé, Lucius, dit-il. Il se trouve que nous avons quelques petites choses à mettre au clair, concernant...
— Il n'y a rien à mettre au clair sur rien du tout ! coupa Malefoy père. Je suis venu récupérer ma femme et si vous ne me l'amenez pas, je détruirais ce château jusqu'à ses fondations pour la retrouver !
Lèvres serrées, Dumbledore se racla la gorge en tentant de garder son sang-froid. Il voulut ajouter quelque chose, mais Rogue reparut au même moment, suivit d'une Narcissa blanche comme un linge et visiblement apeurée. L'attitude de Lucius changea alors du tout au tout. En une fraction de seconde, il dégaina sa baguette et, sans réfléchir, Hermione leva la main. L'homme se figea aussitôt, bras tendu et bouche ouverte. Un silence pesant plomba la pièce et McGonagall et Rogue se redressèrent, surpris par l'attaque et par la non-attaque.
— Intéressant, souffla Dumbledore en contournant son bureau. Comment avez-vous fait ça, Miss Granger ?
— Aucune idée, mais il fallait le faire, répondit le Gryffondor en s'approchant.
Drago, lui, se jeta sur sa mère qui avait trébuché et était tombée sur les fesses.
— Narcissa, dit alors Rogue en l'aidant à se relever. Tout va bien ?
— Je te l'avais dit ! pleurnicha aussitôt la femme. Je te l'avais dit ! Il veut me tuer !
— Je ne crois pas, répondit Hermione. Mais laissons-le finir sa phrase.
— Non ! s'exclamèrent aussitôt tout le monde.
La brunette sursauta et les regarda avec surprise.
— Juste la phrase... répéta-t-elle.
Elle passa sa main devant le visage de Malefoy père et il se débloqua.
— Impero ! hurla-t-il. Hein ? Mais que... Libérez-moi ! Je vous ordonne de me libérer de ce maléfice !
— Hmm... non, répondit Hermione. D'abord, vous allez vous taire.
Les lèvres de l'homme se soudèrent aussitôt et il se mit à vociférer, rouge brique. Dumbledore laissa échapper un rire et se reprit aussitôt en se détournant sous le regard noir de McGonagall.
— Maintenant, on va faire un truc, dit alors Hermione. Madame Malefoy, ça va aller ? Vous pouvez partir, si vous voulez.
— Je... Miss Granger, croyez-moi que je n'ai jamais voulu que tout cela en arrive là...
— Je vous crois. Mais ce n'est pas pour vous que je fais ça. Voyez-vous, votre fils a réussi à faire quelque chose que je pensais impossible ; il a réussi à me détourner de mes études, à me faire admettre et apprécier la vie d'adolescente. Oh, ça ne pas été facile tous les jours, mais j'ai appris. J'ai appris, et je n'ai pas l'intention qu'un homme mal embouché comme vous, Monsieur Malefoy, avec un balai mal placé, me prive de tout cela, parce que dans votre petite tête d'égoïste, je suis tout juste bonne à récurer les toilettes d'Azkaban !
Un silence consterné flottait dans le bureau. Aucun des adultes n'osait dire quoi que ce soit. Lucius, lui, était fou de rage. Stupéfixé, muet, il exprimait sa colère par ses yeux devenus fous.
Se tournant vers Malefoy, Hermione l'interrogea silencieusement et il opina. Elle esquissa un sourire et pivota de nouveau vers Lucius.
— Je vais vous proposer quelque chose, dit-elle alors. Quelque chose qui devrait aller à tout le monde. Répondez pour votre mari, Madame Malefoy, vous voulez bien ?
— Euh, oui, si vous voulez, mais à quoi ?
— C'est simple. Je vous propose de renier votre fils, ici et maintenant.
McGonagall laissa échapper une exclamation de surprise en portant une main à sa bouche. Rogue grogna et Dumbledore se redressa.
— Merlin tout puissant... souffla Narcissa. Drago, est-ce que tu...
— Oui, mère, nous y avons réfléchi longuement. Lorsque vous en avez suggéré l'option, je pensais que ce serait impossible, mais plus la situation se dégrade, et plus j'ai envie de tout couper, de m'éloigner de père, de ne plus craindre qu'il apparaisse sans crier gare et ne lève sa canne sur moi.
Hermione regarda alors Lucius. Soudain calme, il observait la situation d'un regard abasourdi.
— Si je vous rends votre voix, vous acceptez de discuter calmement ? lui demanda-t-elle.
L'homme tourna les yeux vers elle et cligna deux fois. Hermione agita la main. Lucius prit aussitôt une grande inspiration et observa sa femme et son fils.
— Si j'accepte de te renier, tu n'auras plus rien, dit-il. Plus de nom, plus d'héritage. De quoi vivras-tu ?
— Cela m'est complètement égal, répondit Drago. Votre héritage est souillé jusqu'à la moindre Noise, et notre nom a perdu sa superbe. À présent, quand on entend le nom des Malefoy dans une discussion, c'est pour en déplorer les horreurs !
Lucius rentra le menton, surpris. Il déglutit et regarda Hermione.
— Vous l'aimez ? demanda-t-il, le nez plissé.
— Oui. J'aime votre fils et j'irais jusqu'à vous tuer s'il le faut pour qu'il puisse être libéré de votre emprise malsaine.
— Miss Granger ! s'offusqua aussitôt McGonagall.
Elle n'ajouta cependant rien et Lucius, choqué, regarda le sol un instant. Hermione le libéra alors du sortilège l'immobilisant et rejoignit Drago qui l'enlaça.
— Les enfants, dit alors McGonagall. Laissez-nous, vous voulez ?
Les deux jeunes sorcières opinèrent en silence et Rogue les conduisit hors du bureau en passant par un couloir dérobé.
— Rentrez dans vos dortoirs, dit-il. Nous vous tiendrons au courant.
— Merci. Viens, Drago, allons prendre un peu l'air. On n'a rien de mieux à faire de toute façon.
Le blond ne répondit rien et se laissa remorquer. Rogue, lui remonta dans le bureau du Directeur et trouva les deux Malefoy installés devant le bureau de Dumbledore. Le thé avait été servi et les deux professeurs étaient silencieux. McGonagall fit signe à Rogue de venir s'asseoir près d'elle.
— Comme j'étais en train de l'expliquer, si nous renions notre fils, il n'aura plus rien, ni nom, ni héritage, ni biens où que ce soit, dit Lucius sur un ton grincheux. Que vais-je gagner à faire cela ? Je vais perdre mon unique enfant.
— Au profit de son bonheur, Lucius, répondit Narcissa. Ne crois-tu pas que ce soit le plus important ? Si je suis partie de la maison, c'est parce que je ne suis plus heureuse avec toi. Tu es devenu si irascible depuis son retour !
— Ce n'est pas mon procès, là, grogna Lucius en baissant le nez.
— Non, tu as raison, nous verrons cela plus tard. Pour ma part, je suis pour accéder à sa demande.
— Ce n'est pas sa demande.
— Oh, bon sang, Lucius, vas-tu cesser ?! s'exclama soudain Narcissa en faisant sursauter tout le monde. Tu commences à m'agacer avec tes idées rétrogrades ! Nous avons fait de notre mieux pour éduquer notre fils, mais nous ne pouvons rien contre ses sentiments !
— Il fera comme toi, comme moi et comme tous ceux avant nous, il finira par aimer l'épouse que nous lui auront choisie.
Narcissa pencha la tête puis la secoua. Un sourire dépité étira sa bouche et elle soupira.
— Quoi ? grogna Lucius. Tu voudrais que je laisse mon unique enfant partir avec la première créature qui lui fait les yeux doux ? Ce n'est même pas une sorcière !
— Là, je vous arrête, intervint Dumbledore. Miss Granger est la plus puissante sorcière de sa génération. Ses parents sont Moldus, certes, mais c'est une véritable sorcière, et si vous craignez un jour pour une éventuelle descendance, vous n'avez pas à vous en faire.
Lucius serra les mâchoires et croisa les bras.
— Il semblerait que je n'ai pas mon mot à dire, marmonna-t-il.
— Je suis sa mère, c'est à moi de décider. Et je suis d'accord.
Un silence s'installa puis Dumbledore inspira.
— Qu'il en soit ainsi, alors, dit-il. Puis-je vous suggérer cependant, Narcissa, d'offrir votre nom à votre fils ?
— Mon... nom ? Oh ! Vous parlez de mon nom de jeune fille ?
— Oui, celui-là-même. Drago ne sera pas sans nom et ne prendra pas le nom de Miss Granger s'ils en viennent à se marier un jour. Il sera un descendant de l'illustre famille des Black, ce qu'il est déjà par votre sang, et de ce fait, héritera de toutes les possessions de Sirius Black que le Ministère a conservé à sa mort.
Lucius déglutit.
— De... combien parle-t-on ? demanda-t-il.
— Peu, pour ne rien vous cacher, répondit McGonagall. Mais il possédait une maison, une grande maison, à Londres. Elle a besoin de travaux, mais au moins, votre fils ne sera pas à la rue lorsqu'il ne sera pas à l'école.
— Je... Je ne sais pas. Drago est encore un enfant, son destin était tracé, j'avais tout prévu et...
— Tu n'avais pas prévu qu'il tombe amoureux, acheva Narcissa. Personne ne l'avait prévu, pas même lui, et pourtant, malgré leurs différences d'éducation, ils sont parvenus à trouver un terrain d'entente, ce que nous avons été incapables de faire en vingt ans de mariage, Lucius.
Elle marqua une pause et ajouta :
— Nous allons passer un marché, si tu le veux bien, toi et moi, avec les professeurs pour témoin.
— Un serment inviolable ?
— Non. Mais si tu brises ce marché, je te promets que tu souffriras.
Lucius pinça la bouche. Sa femme, d'ordinaire si douce et réservée, ne se mettait en colère que pour de très bonnes raisons, et il n'avait subi ces colères qu'une douzaine de fois en deux décennies de mariage ; il n'avait aucune envie de réitérer la chose.
— Un marché ? grogna-t-il.
— Un marché. Je rentre à la maison et on oublie ces dernières semaines, à condition que tu acceptes de renier notre fils et de le laisser mener sa vie seul.
— Et je fais quoi de mon héritage ?
— Pour ce qu'il vaut, souffla Rogue.
Il se tut quand McGonagall le fusilla du regard, et Lucius soupira.
— Je dois y réfléchir, dit-il. J'avais de grands projets pour Drago...
— Oh, oui, tu voulais en faire un Mangemort, lâcha Rogue, mauvais. Mais saches, mon ami, que ton fils ne prendra pas le risque de perdre le lien si durement gagné qu'il a avec Miss Granger pour servir le mal absolu. Il préférerait mourir.
Narcissa laissa échapper un hoquet en posant une main sur sa bouche. Lucius grogna quelque chose d'inaudible puis il se leva et s'approcha de la cheminée. Sans un mot, il s'engouffra dans les flammes vertes et le silence s'imposa dans le bureau circulaire.
— Nom d'un petit bonhomme ! soupira alors bruyamment Dumbledore. Voilà une bonne chose de faite ! À présent, cela ne tient plus qu'à lui de prendre la bonne décision.
Narcissa opina lentement puis se mordit les lèvres.
— Au besoin, je consentirai à avoir un second enfant, annonça-t-elle alors. Mais uniquement pour l'héritage. Il ne sera pas question d'en faire un Mangemort.
— De toute façon, il ne sera pas en âge avant bien longtemps, et d'ici-là, tout aura été réglé, répondit Dumbledore, sûr de lui. J'en ai la certitude.
Les trois autres se regardèrent sans comprendre puis chacun retourna vaquer à ses occupations. À la proposition de Rogue, Narcissa accepta de retourner vivre dans la maison de l'Impasse du Tisseur, et annonça qu'elle allait dès à présent faire les démarches pour récupérer les biens de Sirius, étant la dernière des Black encore en vie, étant donné que Bellatrix, sa sœur cadette, et Andromeda, sa sœur aînée, ne désiraient plus avoir aucun lien avec cette famille de traîtres.
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La discussion entre les parents Malefoy et les professeurs arriva rapidement aux oreilles d'Hermione et Drago, retranchés dans la bibliothèque. Inquiet, le blond n'avait pas réussi à se concentrer sur ses révisions et Hermione avait fini par laisser tomber et ils étaient restés là en silence, sans rien faire d'autre qu'attendre. Lorsque Rogue s'était pointé dans la grande salle silencieuse et leur avait fait signe de le rejoindre, ils n'avaient pas demandé leur reste.
Le sombre professeur venait de partir après leur avoir raconté la rencontre avec Narcissa et Lucius, le départ de celui-ci sans un mot, et la décision de Narcissa.
— Je te l'avais dit, tout va s'arranger.
— Tu crois ? Les Blacks n'ont presque rien, Hermione...
— Et alors ? C'est toujours mieux que rien du tout ! Tu as un peu d'argent à toi, je crois, non ?
— Oui, mais pas suffisamment pour vivre décemment...
Hermione plissa les yeux.
— On n'a pas la même définition de décemment, dit-elle en soufflant par le nez. Est-ce que tu as écouté Rogue au moins ?
— Oui, mais...
— Non, tu ne l'as pas écouté, répondit la Gryffondor, les sourcils froncés. Ta mère a accepté que tu ne sois plus son fils, elle va faire les démarches nécessaires pour que tu sois reconnu comme les dernier descendant de la famille Black et que tu puisses récupérer tous les biens de Sirius. Il est mort à Azkaban, mais le Ministère a conservé tous les titres de propriété, que ce soit cette maison Square Grimmaurd, ou les coffres de la famille. Drago, on n'en a déjà discuté, tu ne seras pas moins toi si tu es un Black ou un Malefoy, au contraire, les Black ont bien moins de cadavres derrière eux !
Malefoy serra les mâchoires.
— Je vais y réfléchir, dit-il. Laissons passer les BUSEs et on en reparlera tranquillement pendant les vacances, d'accord ?
— Ça me va, opina Hermione. À présent, et si on profitait de notre dimanche ?
Elle tendit la main et le Serpentard sourit. Il s'en saisit et ils disparurent au coin d'un couloir, bien décidés à demeurer seuls pour le reste de la journée, ayant passé bien trop peu de temps ensemble ces dernières semaines.
