Les deux semaines de vacances chez les parents d'Hermione furent un véritable soulagement pour Malefoy qui découvrit pour la première fois ce que sa compagne avait vécu toute sa vie et continuerait à vivre au-delà de ses études de sorcellerie. Puis il fut venue l'heure de quitter le monde Moldu pour retourner chez les sorciers, à savoir dans ce sui servait de maison à la famille Weasley...

— Vous partez à quelle heure ?

— Madame Weasley ne devrait plus tarder, maintenant, répondit Madame Granger en regardant la pendule.

Hermione et Malefoy, assis dans le canapé, à regarder la télé, échangèrent un regard. C'était le trente-et-un juillet aujourd'hui, et dans moins de dix minutes, Molly Weasley allait débarquer par la cheminée pour récupérer les deux adolescents et les ramener chez elle pour le mois d'août avant de les renvoyer à Poudlard le premier septembre prochain.

— Vous avez toutes vos affaires, les enfants ? demanda soudain Madame Granger.

— Oui, maman, et puis si on a oublié quelque chose, tu as le sifflet du Scout'Hibou.

— C'est vrai.

La mère d'Hermione sourit et se détourna pour regagner la cuisine où elle préparait le thé. La cheminée s'embrasa soudain, alors éteinte, et tout le monde bondit dans le salon. Les flammes vertes déposèrent une Molly Weasley rayonnante qui se planta sur le tapis en regardant autour d'elle.

— Magnifique ! s'exclama-t-elle. J'adore cette petite maison !

Elle remarqua alors le père d'Hermione, en planque derrière son journal, les lunettes de travers. Elle lui décocha un sourire puis Hermione et Malefoy quittèrent le canapé et la rejoignirent. Madame Granger apparut ensuite.

— Je prendrais soin d'elle, comme toujours, assura alors Molly.

— Je n'en doute pas. Bonnes vacances, les enfants.

— Merci, Madame, répondit Malefoy en inclinant la tête. Merci pour tout, vraiment.

— Ne me remercie pas, un enfant ne devrait jamais se retrouver au milieu des querelles de ses parents, répondit Madame Granger, les sourcils froncés. Allez, filez, vous allez être en retard pour l'anniversaire.

Molly opina puis elle pivota et jeta quelque chose dans le foyer de nouveau éteint. Les flammes vertes jaillirent aussitôt et Malefoy tendit la main à Hermione. Ils se glissèrent dans les flammes et la Gryffondor cria le nom de la maison des Weasley. Lorsque les flammes vertes les avalèrent, Molly se tourna vers les Granger.

— Si besoin, pourrais-je vous demander de plaider pour Drago ? demanda-t-elle.

— C'est un jeune homme adorable, répondit la mère d'Hermione en croisant le regard de son mari qui l'avait rejointe, un peu effrayé. Je craignais pour ma fille, mais j'ai compris qu'elle avait réussi à le rallier à sa cause.

— Ce qui est une bonne chose, répondit Molly. Cependant, le conflit entre ses parents est toujours latent et nous craignons que son père ne prenne la mauvaise décision...

— S'il le faut, nous l'hébergerons, dit alors Monsieur Granger. Il sera en sécurité, loin de votre monde.

— Je n'en attendais pas moins des parents de la meilleure élève de Poudlard, sourit Molly. Je vous souhaite une bonne fin de journée, et de bonnes vacances, si vous en avez.

— Vous de même.

Molly entra ensuite dans la cheminée et jeta de la Poudre de Cheminette à ses pieds. Les Granger soupirèrent bruyamment quand le silence revint puis la mère d'Hermione proposa une solide dose de thé bien sucré et ils disparurent dans la cuisine.

.

— Hermione, je sais que d'ordinaire, je n'aurais jamais fait cela, mais ma maison commence à être trop étroite pour vous tous, donc j'ai pensé que Drago pourrait dormir avec toi dans la chambre de Ginny...

Hermione haussa un sourcil.

— Et Ginny ?

— Dans la chambre de Percy. Elle a voulu changer de chambre l'hiver dernier, sa chambre d'adolescente ne lui plaît plus...

— Oh, je vois... Vous êtes sûre de vous ? Je veux dire...

— Je te fais confiance, je sais que tu ne feras rien pour m'obliger à intervenir et renvoyer Drago à Poudlard plus tôt que prévu, donc oui, je suis sûre de moi. Mais si tu veux, tu peux t'installer avec Ginny et il dormira dans la petite chambre tout seul...

Hermione se mordit les lèvres.

— Non, dit-elle. C'est très bien comme ça, je ne vais pas encore déranger Ginny et m'invitant dans son espace personnel.

— Vous n'êtes plus amies ?

— À vrai dire, je ne sais pas trop, depuis que je sors avec Drago, j'ai perdu beaucoup d'amis, et lui aussi, donc on compense avec les autres.

— Je vois... Voudrais-tu que je lui parle ?

— Non, du tout, laissez-la tranquille, quand elle comprendra que je n'ai trahi personne, elle reviendra, sourit Hermione.

Molly opina et demanda à la Gryffondor de mettre la table dans le patio pour neuf personnes. La jeune femme s'y attela avec plaisir et eut la surprise d'être rejointe par Malefoy avec une pile d'assiettes.

— Autant que je me rende utile et que je ne passe pour l'aristo de service qui ne sait rien faire, répondit-il à sa question silencieuse. Qu'est-ce qu'elle te disait ?

— Que nous allons partager la même chambre, répondit Hermione. Ginny et moi, on est un peu en froid depuis que je sors avec toi et je n'ai pas envie de l'ennuyer avec mes déboires, donc je vais rester dans son ancienne chambre.

— Ancienne ?

— Oui, elle a pris la chambre de Percy, qui ne vit plus ici depuis un moment, maintenant, et comme la chambre de Bill et Charlie est devenue un débarras, il ne reste plus que ma chambre pour te loger.

Malefoy haussa un sourcil et un sourire en coin étira sa bouche.

— Ah ne me regarde pas ainsi, on dirait que tu as quelque chose derrière la tête.

— Loin de moi l'idée que tu as toi en tête, ma chérie, répondit le blond. Mais j'avais hâte de pouvoir enfin te serrer dans mes bras toute une nuit sans que personne ne vienne nous déranger...

Hermione sourit et secoua la tête. Elle se pencha par-dessus la table et ils échangèrent un bref baiser avant de s'atteler à dresser le couvert pour l'anniversaire de Harry.

Comme d'habitude, la soirée fut idéale et Malefoy découvrit les joies de la famille avec une fin de soirée ordinaire dans la majeure partie des familles Moldues : la partie endiablée de jeu de société...

— Mais non ! Pas encore !

— Et si !

Harry déplaça son pion de plusieurs cases et leva ensuite les bras en poussant un cri de victoire. Tous les autres se regardèrent, à la fois dépités et heureux. Molly apparut alors, des lunettes sur le nez et un magasine à la main.

— Allez les enfants, il est plus de minuit, il est l'heure d'arrêter de jouer.

Au grand étonnement de Malefoy, personne ne protesta et le jeu fut rangé en un clin d'œil. Tout le monde termina ensuite de ranger le patio et la cuisine, puis se dispersa dans les étages.

— Drago, une minute, s'il te plaît.

Malefoy observa Molly et Arthur dans le salon aux meubles totalement dépareillés recouverts de plaids tricotés, et Hermione posa une main sur son bras puis suivit Ron et Harry et dans les escaliers.

— Si vous voulez me parler d'Hermione, je... commença le Serpentard.

— Oh non, nous lui faisons totalement confiance, répondit Arthur en posant son journal. Nous voulions te parler de tes parents, en vérité, reprit-il après un coup d'œil à sa femme. Écoute, nous comprenons parfaitement ce que tu peux ressentir, et nous n'allons pas t'ennuyer avec cela. Saches que tu peux rester ici tout le mois d'août, cela ne nous pose aucun problème.

— C'est gentil à vous, mais j'ai l'impression de ne pas être à ma place, je...

— Allons, ne dit pas de sottises, tu n'es simplement pas habitué à avoir une famille normale, c'est tout ! répliqua Molly. À présent, au lit.

Malefoy esquissa un sourire puis inclina le menton et rejoignit Hermione qui l'attendait à l'étage. Ils disparurent dans l'ancienne chambre de Ginny et se couchèrent en silence, mais Malefoy eut beaucoup de mal à trouver le sommeil, et non pas parce que la femme qu'il aimait dormait près de lui, mais parce qu'il songeait à son père. Il n'avait pas de nouvelles de lui depuis l'entrevue avec le Directeur de Poudlard, avant les BUSEs, et il avait vraiment peur de la décision qu'il pouvait prendre.

— Tu ne dors pas ?

Malefoy inspira et la lampe de chevet d'Hermione s'éclaira. Elle se tourna sur l'autre flanc et observa son compagnon, en appui sur un coude.

— À quoi tu penses ?

— À mon père... Son silence m'inquiète.

— Moi aussi, mais il n'est pas stupide, il prendra la bonne décision, j'en suis certaine.

— Sinon ?

Hermione haussa un sourcil et se cala contre le blond en passant un bras autour de son torse. Il passa son bras gauche dans son dos et lui caressa les reins.

— Sinon, tu disparaîtras, répondit-elle. N'oublie pas, quand un sorcier ne veut pas être retrouvé, il est introuvable.

Malefoy esquissa un sourire puis déposa un baiser sur les cheveux de la jeune femme avant qu'elle ne claque des doigts pour éteindre sa lampe. Il ferma alors les yeux et s'endormit rapidement. Il dormit cependant si bien que quand il se réveilla, alors que des oiseaux chantaient dehors, il avait eu l'impression d'avoir dormi douze heures d'affilée.

— Bonjour...

Malefoy s'étira et se tourna sur le flanc. Hermione lui fit face et l'embrassa doucement.

— Il est quelle heure ? demanda alors le Serpentard.

— Huit heures. On ne va pas trop tarder, Molly n'aime pas quand on traîne au lit le matin, et encore moins pendant les vacances.

— C'est aussi l'avis de mon père, répondit Malefoy en soupirant.

Il se frotta le visage et regarda ensuite le plafond à la peinture craquelée. Des effigies de Gryffondor traînaient un peu partout dans la chambre et il plissa le nez. Hermione s'assit alors et quitta le lit en passant ses mains sous ses cheveux.

— Je vais prendre ma douche, dit-elle. Il y a une salle de bain à l'étage, si tu veux, mais elle est probablement déjà occupée...

— Je verrais tout à l'heure, je ne suis pas pressé.

Hermione sourit et quitta la chambre avec des affaires sur le bras. Malefoy se tourna alors sur l'autre flanc et soupira profondément. Jamais de sa vie il n'avait imaginé un jour sortir avec une Gryffondor, en tomber amoureux et pire encore, aller passer ses vacances d'été chez les Moldus puis chez des sorciers considérés comme impurs par ses parents alors qu'ils descendaient de Sang Pur eux aussi...

— Quand je fais quelque chose, je ne le fais pas à moitié, moi...

Il s'assit au bord du lit, observa ses vêtements de la veille sur une chaise, haussa les épaules et s'habilla. Il aurait tout le temps de prendre une douche après le petit-déjeuner. Il quitta ensuite la chambre, non sans en profiter pour jeter un coup d'œil à la maison, ou du moins à l'amas de pièces et d'escaliers qui tenait lieu de maison à la famille Weasley.

— Bonjour...

Le blond pivota et tomba nez à nez avec Arthur. Il rentra le menton et l'homme roux sourit.

— Allez viens, dit-il en lui prenant solidement l'épaule. Demande à Hermione de te faire visiter la maison, tout à l'heure, je vois qu'elle t'intrigue !

— Plutôt oui... Déjà, comme tient-elle debout ?

— Et la magie, alors ?

Malefoy sourit et secoua la tête devant l'évidence. Il se laissa ensuite entraîner jusqu'à la cuisine et retrouva Ron et Harry, ainsi que Fred et Georges. Les deux premiers se poussèrent sur la banquette pour lui faire une place et il s'assit un peu maladroitement au milieu de ceux qui l'avaient toujours considéré comme un ennemi.

— Tu sais que ce n'est pas parce que tu sors avec notre amie que tu es passé dans le camp des gentils, hein, lâcha alors Ron à voix basse.

— Sympa... J'ai fait quoi pour mériter ça de bon matin ?

— Rien, tu es juste chez moi, maintenant.

— Ron, je t'en prie, soupira alors Molly. Drago n'est pas là en tant que Serpentard ni vous en tant que Gryffondors. Ce sont les vacances d'été, vous êtes juste des adolescents, alors comportez-vous comme tels et mangez !

Elle déposa un grand plat de saucisses bien grillées au centre de la table et aussitôt, tout le monde se jeta dessus avec avidité. Malefoy attendit que les Weasley se soient servis pour se servir à son tour, et quand Hermione et Ginny apparurent, ils se serrèrent tous un peu plus autour de la table pour leur faire une place.

.

Durant les jours qui suivirent, Malefoy s'habitua progressivement à sa « nouvelle » vie de famille bien qu'il fasse sans cesse le parallèle avec les vacances d'été qu'il avait l'habitude de passer, entre silences et colères explosives... Chez les Weasley, rien ne pouvait être plus différent que chez les Malefoy ! D'abord, parce qu'il y avait beaucoup d'enfants, des adolescents pour être précis, et aussi et surtout parce qu'ils avaient un terrain de Quidditch à eux seuls !

— J'ai du mal à le croire, tout de même.

— Et pourtant, c'est la vérité.

— Et les Moldus ne vous ont jamais grillés ?

— Non, les haies sont suffisamment hautes pour qu'on puisse voler à environ deux mètres du sol, mais il ne faut pas aller trop haut quand même.

Malefoy opina et regarda alors le Brossdur 6 qu'il avait dans la main. Fred capta son regard perplexe et esquissa un sourire.

— Avec ces antiquités, pas moyen de voler trop vite, ni trop haut, dit-il. On n'est pas en plein match à Poudlard, on s'amuse, c'est tout.

Le Serpentard ne répondit rien et enfourcha le manche du balai un peu fatigué. Il décolla ensuite, tangua un moment puis se stabilisa et posa ses mains sur ses hanches.

— C'est moins pire que je croyais, dit-il.

Fred rigola, enfourcha son balai et décolla juste à la limite des hautes haies. Ses frères et Harry en firent autant, puis Ginny se joignit à eux pour qu'ils puissent faire deux équipes. Hermione, elle se contenta de les écouter depuis le jardin du Terrier, occupée à écrire à ses parents.

Quand le soir commença à tomber, Molly battit le rappel et tout le monde rentra en discutant joyeusement. L'euphorie se changea rapidement en un silence étrange quand les jeunes sorciers trouvèrent Molly et Arthur assis à la table de la cuisine, la mine étrange, une lettre posée devant eux sur la table.

— Papa, maman, qu'est-ce qui se passe ? demanda Ron.

— Nous venons de recevoir un courrier du Ministère, dit alors Arthur. Il concerne Harry. Les autres, vous pouvez aller... ailleurs.

— Ou on peut rester ? demanda Hermione. C'est grave ?

— Non, non, du tout, répondit Molly. Venez, allons au salon.

Tout le monde se rendit dans le petit salon du Terrier et s'assit sur les canapés ou sur le sol, sur les tapis. Harry prit place dans un fauteuil près de Arthur et Molly et attendit que l'un d'eux veuille bien parler.

— Comment on pourrait explique ça ? demanda alors Molly.

— Balancez le morceau, c'est tout, répondit Harry.

— Bon, d'accord. Voilà, la lettre du Ministère qui est arrivée il y a quelques minutes nous laisse assez perplexe, car nous ignorions que cet homme connaissait tes parents.

— Mes parents ?

— Oui. L'agent du Ministère dit dans sa lettre que, je cite, « Conformément aux souhaits testamentaires du criminel détenu à la prison d'Azkaban, ci-après nommé Sirius Black, toutes ses possessions financières et immobilières, quel qu'en soit le montant ou l'état, reviennent à son filleul, Harry Potter. »

— Filleul ? répéta Hermione. Mais... Harry, cet homme était ton parrain ?

— Je n'en sais rien ! Je ne le connais même pas, je t'ai dit... Tout ce que je sais, c'est qu'il était ami avec mes parents quand ils étaient à Poudlard, mais après...

— Il y a un autre document avec la lettre, dit alors Molly. C'est ton certificat de naissance, Harry chéri, et regarde, il y a bien le nom de ce Sirius Black dans la case « Parent de Substitution mâle » ... daté du trente-et-un juillet quatre-vingt.

Harry prit le papier, une photocopie, et la déchiffra. Il lut les noms de ses deux parents, James et Lily Potter, puis le sien, et enfin celui de Sirius. La case réservée à la marraine était vide.

— Ça signifie quoi ? demanda alors Malefoy. Ma mère est la dernière Black encore vivante et saine d'esprit, et elle a déjà réclamé les droits de tous les biens de ce Sirius, pour moi. Qu'est-ce qui va se passer ?

— Je n'en ai aucune idée, répondit Arthur. Et je crois qu'ils ne sont pas au courant, au Ministère... Lundi, j'irais discuter avec eux, et si Narcissa pouvait m'y rejoindre, ce serait idéal.

— Je vais lui envoyer un hibou tout de suite.

Le blond se releva et disparut dans la cuisine. Un silence s'installa alors et Harry soupira.

— Et si je n'en veux pas de cette maison ? dit-il.

— Eh bien, il suffit de la laisser à Narcissa et elle la donnera à Drago.

— Ouais, mais je suppose qu'il y a plein de paperasse à faire, non ? Je ne suis pas du sang de ce Sirius, mais la mère de Malefoy, elle l'est, elle... C'est qui pour lui, Mione ?

— Sa cousine, je crois... Ouais, ça doit être ça, Narcissa, Andromeda et Bellatrix sont les filles d'un frère ou d'une sœur du père de Sirius.

Arthur et Molly échangèrent un regard.

— Nous sommes aussi de la même famille, dit alors Molly. Du moins moi... Les sorciers de sang-pur sont tous plus ou moins de la même famille...

Elle plissa le nez et Harry comprit alors la raison pour laquelle Lucius Malefoy vouait une telle haine aux Weasley ; tout simplement parce qu'ils faisaient partie de sa famille, à son grand malheur, et ternissaient donc la superbe du blason Malefoy.

— Attendons lundi, dit alors Arthur. J'en saurais plus à ce moment-là, et si tu veux m'accompagner, Harry, je serais ravi.

— Je verrais ce que répondra la mère de Malefoy.

— Entendu.

— Maintenant, tout le monde à table ! dit alors Molly en quittant le canapé.

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Un peu plus tard dans la soirée, alors que Malefoy prenait l'air sur un banc devant la maison, Hermione je rejoignit. Posant ses mains sur ses épaules, elle enjamba le banc et s'assit à califourchon près de lui. Il baissa le nez et pivota pour lui faire face.

— Potter songe à prendre cette maison ? demanda-t-il.

— Non, répondit la Gryffondor en secouant la tête. En vérité, je pense qu'il s'en fiche. Tant qu'il n'est pas majeur, il doit vivre chez les Dursley quand il n'est pas au collège et, une fois qu'il sera majeur, j'imagine qu'il ira vivre sur le Chemin de Traverse, ou bien ici.

Malefoy opina lentement.

— Je ne sais pas si je dois accepter, dit-il alors.

— Sirius est ton cousin, quoi qu'on en pense, tu as tous les droits sur cette maison.

— Oui, mais il a été injustement condamné, puisque que Pettigrow est bien vivant et sert Tu-Sais-Qui... Il est mort en prison sans que personne ne l'écoute...

— A-t-il seulement essayé de se faire entendre ? demanda Hermione. Personne ne le sait. Tout ce qu'on sait de son crime, c'est qu'il a été reconnu coupable il y a seize ans, et que depuis deux ans, il est innocent parce que les gens ont clairement identifié Pettigrow auprès de Tu-Sais-Qui.

— Ils auraient dû le libérer à ce moment-là.

— La lettre n'est jamais parvenue au Ministère...

Hermione soupira et regarda le ciel piqueté d'étoiles.

— Quelle injustice, quand on y pense... Harry aurait pu enfin avoir une vraie famille à lui, quelqu'un qui serait dévoué à son bien-être...

— Madame Weasley joue très bien ce rôle...

— Oui, mais ce n'est pas son rôle, elle n'est pas reliée à Harry d'une quelconque manière, que ce soit par le sang ou légalement... Même moi, je n'ai pas de famille sorcière, ajouta la Gryffondor avec un sourire pincé.

Malefoy pencha la tête et lui prit les mains.

— Si, tu m'as moi...

Hermione sourit et le blond alla chercher un baiser. Elle se lova ensuite contre lui et soupira. Molly vint les déranger quelques minutes plus tard en leur indiquant qu'il était l'heure d'aller au lit et le couple lui souhaita bonne nuit en disparaissant dans les étages de la maison.