Chapitre 33 : Sexy af
J'allais le voir pour une no-sex date. C'était obligatoire à cause de la chlamydia, mais visiblement ce n'aurait pas été une no-sex date si ce n'avait pas été de cette itss.
J'arrivai et il me prit dans ses bras. Tout en lui criait qu'il ne voulait pas une no-sex date, mais c'est obligé. De mon côté, une no-sex date était toujours bienvenue même si j'aurais préféré autre chose. Comme toujours, cela nous permit d'avoir le temps de parler.
Il me dit qu'il fêterait sa fête dans un peu plus d'un mois et m'y invita. Je ne savais pas trop quoi répondre puisque je n'aimais pas rencontrer des gens nouveaux, mais en même temps, s'il m'invitait, je voulais y aller.
On parla également de ma mère puisque j'avais laissé sous-entendre qu'elle voulait le rencontrer et il sembla penser que c'était une bonne idée.
Plus tard dans la semaine, il me confirma qu'il acceptait de rencontrer ma mère et on choisit un moment plus tard dans la semaine.
Je lui demandai également s'il tenait à ce que je vienne à sa fête ou s'il m'avait invité juste pour m'inviter si jamais j'avais envie d'y aller. Il me dit qu'il invitait peu de personnes à sa fête et que c'était alors seulement des personnes qu'il voulait y voir qu'il invitait. Il me dit qu'il aimerait que j'y sois, mais également qu'il comprendrait si je ne pouvais pas.
Avec cette confirmation de sa volonté que je sois présente j'acceptai en mentionnant bien que je serais une larve sociale, mais, évidemment, il me répondit que toutes les personnes qu'il invitait étaient des gens qu'on ne qualifierait pas nécessairement de socialement adroits.
Par la suite il me mentionna qu'il prévoyait inviter tous ses partenaires à dormir chez lui. Je ne savais pas trop à quelle réponse il s'attendait de ma part puisque je ne prévoyais pas vraiment dormir en dehors de chez moi, loin de mes enfants! Il ajouta qu'il prévoyait essayer d'amener ça vers une « orgy time » ce qui était drôle puisqu'à ce moment il n'avait que 2 partenaires; le terme treesome aurait été plus approprié. Dans tous les cas, voilà une autre chose qui allait demander réflexion.
Ce n'était pas que j'étais fermée à l'idée de sexe de groupe, mais je ne connaissais pas ses autres partenaires et je détestais rencontrer des nouvelles personnes. Déjà si ça avait été avec quelqu'un d'inconnu, si ça se passait « bof » au moins je n'aurais pu à potentiellement revoir la personne (et vice-versa pour ses partenaires par rapport à moi). D'un autre côté, clairement je pouvais comprendre pourquoi lui voulait que ce soit toutes les personnes qu'il aime et qu'il connaisse; certainement plaisant. Dans tous les cas, ça allait certainement demander une discussion avant si c'était vraiment quelque chose qu'il voulait parce que ça n'allait pas arrivé juste on the fly.
J'en profitai ensuite pour clore le sujet des itss définitivement en m'assurant de toute clarté. C'était maintenant clair qu'il serait au courant des relations non protégées de ses autres partenaires si ça se produisait et que, le cas échéant, il se protègerait avec eux. Cela m'allait à la perfection. De mon côté évidemment je lui dis que je l'informerais de toute relation non protégée, mais je savais que ça n'arriverait pas juste parce que je n'avais pas le gout, ni le temps, ni l'énergie de voir d'autres personnes.
Comme il m'avait invité à sa fête, je me permis de l'inviter au souper de Noël avec mes amis et il accepta. Plus tard, je lui mentionnai qu'un de mes amis pensait que les gens seraient « potineux » et il me dit de lui faire confiance et qu'il allait gérer la chose. Il était drôle; évidemment que je lui faisais confiance, c'était plus un avis de ce qui allait se produire.
Je lui avais donné accès à cette histoire, mon histoire, son histoire : notre histoire. Il avait fini de la lire et cela nous amena à quelques réflexions sur ce qu'on avait vécu jusque-là. Après avoir terminé, il m'envoya un message.
Comme toujours, ses mots bien choisis entrèrent en moi comme le plus beau cadeau. D'un côté la reconnaissance de cette histoire que nous avions construite ensemble, un peu contre toute attention. D'un autre côté, la confirmation qu'on était maintenant beaucoup plus à la même place dans nos volontés par rapport à la suite des choses.
Dans la nuit, je lui écris parce que je ne pouvais pas dormir. Je clarifiai certains points dont nous avions parlé à la suite de sa lecture. Je lui dis que, quand j'avais parlé d'une relation bdsm claire, j'avais probablement fait référence au fait que je voulais de la stabilité dans notre relation et que j'avais probablement voulu faire référence à me faire « collarer » ce qui était, pour moi, un acte que je réservais avec une personne avec qui j'aurais une relation stable ayant le potentiel de perdurer quelque temps. Je n'étais pas du genre à croire à « une relation qui dure toute la vie » ou quelque chose d'aussi intense dans le temps, mais j'aimais croire l'idée d'une relation qui ira jusqu'aussi loin qu'elle peut. Certainement que je me disais que j'aurais Mage dans ma vie pour toujours que ce soit parce qu'on date ou parce qu'on serait amis; je ne voyais vraiment pas comment il pourrait sortir de ma vie. En même temps, j'étais consciente que bien des choses pouvaient arriver dans la vie et qu'il pourrait arriver que nos chemins se séparent, mais j'étais bien décidée à faire tout en mon possible pour que cela n'arrive jamais.
Je mentionnai également que, comme on ne pouvait pas avoir de relations sexuelles, on pourrait en profiter pour faire un jeu. Je mentionnai aussi au passage qu'il s'adonnait que deux de mes kinks étaient certainement le sexe habillé et le voyeurisme, ce qui incluait regarder les gens se masturber.
Il me répondit qu'il n'avait rien contre l'idée de collarer quelqu'un. Il me dit également que c'était cruel une no-sex date avec un jeu à saveur sexuelle, mais il laissa entrevoir la possibilité de se masturber tant qu'on ne se touchait pas l'un l'autre pour des raisons évidentes.
Le moment du souper avec ma mère était enfin arrivé. J'avais dit à Mage que je passerais le prendre parce que, à cette heure, un tour d'auto serait le bienvenu avec mes enfants et, en fait, c'était nécessaire. Ma fille commençait à ne faire que crier, mais en auto elle put se reposer un peu. Si je ne prévoyais pas être stressé et que je savais que je n'avais aucune raison de l'être, mon corps en décida autrement. Je n'avais pas l'impression d'être stressée, mais mon corps agissait autrement. Peut-être que j'étais seulement impatiente? Je ne le saurais jamais!
J'arrivai dans sa rue, en le dépassant, et j'aperçus aussitôt toute sa beauté. Évidemment qu'il avait pris la peine d'être encore plus belle qu'à l'habitude. J'étais d'avis qu'il était toujours parfait, mais il y avait des jours où il l'était encore plus, comme à ce moment-là. La combinaison de ses cheveux détachés avec ses boucles d'oreilles et son sourire qui semblait dire « je sais que je suis parfaite » était juste à point. Le plus drôle était que j'avais tendance à trouver ça plus beau quand il avait les cheveux attachés en général, mais, cette fois, ses cheveux détachés étaient l'ajout parfait à son look. Et soudainement, je ne pouvais plus penser, aveuglé par sa beauté et je trouvais cela un peu stressant.
Pendant le trajet, je lui pris la main et je réalisai à ce moment que j'étais plus stressé que je croyais. Par son simple toucher, tout le stress tomba et je me retrouvai dans cet état de perfection dans lequel j'étais toujours en sa présence.
Le souper se déroula aussi bien que prévu. Évidemment ce fut un peu spécial de débuter une conversation, comme toute conversation avec des inconnus. Évidemment, ce fut un peu bruyant et chaotique avec les enfants qui mangeaient avec nous, mais ce fut plaisant, quoiqu'épuisant. Le temps vint d'aller coucher mes enfants, alors je montai avec eux, laissant ma mère seule avec Mage. Ils discutèrent de leur travail et des études et ça sembla une conversation bien acceptable.
Lorsque ma fille fut couchée et que mon garçon écoutait sa petite émission, je redescendis et je m'assis avec ma mère et Mage. Toujours aussi impressionné de sa beauté, je n'avais pas grand-chose à dire dans la conversation qu'ils avaient entamé. J'avais, en toute honnêteté, simplement hâte que la mère quitte pour que je puisse prendre Mage dans les bras et l'embrasser et éventuellement pour qu'on fasse tout ce dont nous avions discuté.
Ma mère finit par dire qu'elle allait quitter et s'en alla. Une fois la porte refermée, je demandai à Mage comment ça avait été et il me dit que ça avait bien été. Il me prit dans ses bras avec toute la force qu'il savait que j'aimais, puis je pu enfin mettre mes lèvres sur les siennes. Si un jour il avait dit que nos corps semblaient plus ou moins fitter lors des relations sexuelles (ou du moins que notre morphologie pouvait amener certaines restrictions), en cet instant je ne pouvais que trouver qu'il fittait à la perfection dans mes bras et moi dans les siens. D'ailleurs, j'avais vu le changement de ce fait qu'il avait énoncé au fur et à mesure qu'on avait commencé à plus parler, il devait probablement lui aussi maintenant penser qu'on fittait super bien l'un avec l'autre. C'était comme si mes bras avaient été créés dans l'unique but qu'il y trouve sa place.
Nous restâmes enlacés dans le salon en attendant que ce soit l'heure du biberon pour mon garçon. Quand je montai, ce fut la crise. La dernière fois que c'était arrivé, ça avait été interminable alors je décidai de lui remettre son émission en me disant que s'il s'endormait en l'écoutant ça serait déjà moins pire que de pleurer pendant une heure.
Par la suite, j'expliquai la chose à Mage, le laissant choisir s'il voulait monter ou non en considérant que mon garçon ne dormait pas. Il dit qu'on pouvait monter, ce qu'on fit.
Arrivé dans mon lit, il me serra contre lui avec cette force qui me faisait ressentir toute la sécurité qu'il savait faire ressortir. Les choses évoluèrent vers une « make-out session » ce qui était plus que correct pour moi, mais je voyais que c'était de la pure torture pour lui et c'était parfait! J'adorais le voir résister – par obligation – à tout ce qu'il voulait vraiment et en même temps le voir faire les choses qu'il aimait faire et qui étaient permises. Éventuellement, mon garçon m'appela, coupant la chose et j'allai le voir rapidement. Nous reprîmes ou nous avions arrêté.
Je lui avais parlé du jeu que j'avais en tête; cette idée de « matching game », de faire une chose et avoir l'autre personne nous imiter. Il finit par dire qu'on n'avait pas vraiment fait le jeu et je lui demandai s'il voulait et il acquiesça. Pendant quelques minutes, on se prêta au jeu de refaire ce que l'autre avait fait, ce qui nous amena à momentanément changer les rôles. Il n'y avait eu aucune question; depuis le début il avait toujours été top et moi bottom. C'était en partie parce que je ne voulais pas avoir à choisir et à contrôler. Qui plus est, ça faisait partie des choses que j'aimais qu'il fasse ce qu'il voulait. Cependant, je savais très bien que, si j'avais eu toute la confiance du monde, je serais plutôt switch. Cela me permit de tâter le terrain et de constater en effet que je me trouvais franchement incompétente pour topper, même quelques instants, mais ce fut tout de même plaisant. Le jeu mourut de lui-même et, quelques minutes après, nous nous retrouvâmes enlacés.
Je lui avais demandé à quel point il trouvait cela cruel ce que nous faisions et il m'avait répondu que c'était très cruel. Je mourrais d'envie de le voir se toucher et je savais que lui était plus que plus horny. Quelque part, je devais commencer à vraiment avoir plus confiance en lui, mais surtout en moi, puisque je lui demandai c'était quoi les chances qu'il se touche devant moi. Il me demanda alors si c'était ce que je voulais et j'acquiesçai.
Après un accord sur les formalités permettant d'être certain de ne pas se réinfecter, il s'installa. Il mentionna alors qu'il trouvait cela stressant et me dit que ça serait mieux s'il n'était pas le seul. Je réagis alors en conséquence, mais nous étions simplement mal placés. Il était droitier et moi aussi et, comme on était face à face, je me ramassais avec ma main droite quelque peu indisponible, ce qui n'était pas pratique. Je proposai donc de changer de place et je lui dis ou se mettre pour que je sois mieux placé. Nous trouvâmes une position convenable et je pus le regarder.
Je savais déjà que ça faisait partie des choses que j'aimerais, mais, comme toujours, c'était mieux que j'aurais pensé. Déjà, pour une rare fois, j'étais certainement dans une position qui était vraiment en accord avec ce que je voulais et il y avait LUI. S'il savait que j'étais très sensible à tous ses sons, il ne savait peut-être pas que je l'étais tout autant à le voir et j'allais certainement en profiter! La combinaison parfaite de son odeur, de ses sons, de sa vue et de la sensation de son bras qui bougeait collé à moi traduisant son mouvement sur lui-même était simplement parfait. Il finit par venir et nous restâmes à moitié enlacés en conformité avec toutes les précautions à prendre.
Il finit par aller se laver les mains et se rhabiller.
Comme toujours, nous restâmes enlacés et nous discutâmes. Il me dit qu'il avait apprécié que je lui dise ce que je voulais. Je savais bien qu'il n'attendait que ça, mais comme tout était toujours parfait, je n'avais rarement quelque chose à dire, mais, cette fois, il y avait absolument eu une plus value à avoir dit quelque chose. Il me revint sur le sujet de top/bottom/switch et me demanda si c'était possible que je pense potentiellement être switch. Je répondis oui, mais je précisai plus tard que ce n'étais pas de l'ordre de « je pense », mais bien « je sais ». Mais je trouvais cela bien trop stressant l'idée de topper. De plus, je me sentais plus que plus incompétente. En même temps, je voyais sa patience et sa douceur, alors s'il y avait bien quelqu'un avec qui essayer, ça serait avec lui.
Il revint aussi sur l'histoire et mentionna qu'on était en effet rendu avec une plus grande concordance avec nos désirs et sentiments. Il mentionna qu'il avait constaté que j'avais su dès le départ qu'on pourrait se fréquenter longtemps et qu'on allait super bien ensemble, mais qu'il avait pris plus de temps à le réaliser.
Tout avait été à notre rythme, jusqu'à ce qu'on se retrouve enfin à ce moment de concordance, non seulement entre nos désirs en lien avec ce qu'on veut faire ensemble, mais avec nos désirs par rapport à notre relation elle-même. Je n'aurais pas pu espérer mieux. Probablement que si nos sentiments avaient été identiques dès le départ, on n'aurait arrêté de se fréquenter assez vite parce que ça aurait été trop intense. J'étais reconnaissante de tout avec lui : les sentiments qui m'avaient habité dès le départ, le moment où ne s'était pas vu et à ce moment où j'avais pris une certaine distance, le moment où on se revoyait dans un certain flou et le moment où nous avions commencé à communiquer, puisque tous avaient mené à ce qu'on avait à ce moment.
Il me dit que j'avais souvent, dans les premiers chapitres, relater le paradoxe de vouloir une stabilité, mais pas de relation de couple et d'être avec quelqu'un de poly et vouloir une stabilité, mais qu'en même temps tout m'allait. Il me demanda où je me situais par rapport à ça. Cela me fit prendre conscience que ce paradoxe n'existait simplement plus. J'avais avec lui toute la stabilité dont j'avais besoin maintenant que tout était clair. J'avais également cette liberté de ne pas avoir « d'attentes de couple ». Ensuite, que quelqu'un dise qu'on était un couple ou pas ne m'importait peu, tant que je savais qu'il pouvait vivre sa vie comme il voulait et que moi aussi.
