Contrat

Ce fut probablement la fois la plus intense sur le plan émotionnel. Si je pensais que les premières fois que je l'avais rencontré avaient été intenses – en lien avec le stress probablement – je n'avais rien vu encore.

Au courant de la fin de semaine, il était venu à la maison. Les choses s'étaient déroulées comme à l'habitude, mais avec une différence surprenante. Après qu'il soit venu, pour une raison inconnue, j'étais encore horny. Je me doutais bien que je n'allais pas venir, mais c'était quand même assez dérangeant pour que je dise quelque chose.

Je lui demandai alors qu'est-ce que je pourrais dire qui pourrait être surprenant. Après quelques essais de sa part et quelques indices de ma part, il finit par dire quelque chose du genre que ça serait surprenant que je dise que j'étais encore horny et que je pensais que je pouvais venir. Ce à quoi je lui demandai à quel point il serait surpris si je lui disais en plus quoi faire. Et voilà qu'en l'espace de quelques mots, il était prêt à faire ce que j'allais lui demander.

Ce fut la perfection. C'est sans surprise que je ne vins pas, mais ce sentiment de hornyness était complètement parti, ce qui était le but de la chose. En fait, à un moment je m'étais dit « hey bien! Si j'avais été seule, je serais surement venue maintenant », mais ce n'était pas arrivé et ça ne me dérangeait aucunement.

Le lendemain matin il avait rencontré une de mes meilleures amies, pour ne pas dire ma sœur. Je pense qu'elle était bien contente de le rencontrer après avoir entendu parler de lui pendant si longtemps.

Juste avant de quitter la maison, il y eut un moment de perfection extrême. J'attendais que mon grand finisse de jouer avec un jouet, ma petite jouait elle aussi avec ce jouet un peu plus loin de moi et Mage s'est installé derrière moi et me collait pendant que mes enfants jouaient. À moment donné mon grand a décidé de me sauter dessus pour me faire un câlin, avec Mage toujours derrière moi qui me flattait le dos. Avoir à la fois mes deux enfants et Mage dans un tel contexte, dans une telle proximité était certainement parmi mes choses favorites.

Nous décidâmes de nous revoir au milieu de la semaine suivante et, deux jours avant, il m'écrivit en me demandant si j'étais disposé à lire le contrat en lien avec le port du bracelet. C'était donc enfin un contrat d'ownership et visiblement ça semblait dans les plans que ça se passe la prochaine fois qu'on allait se voir. Je répondis évidemment que je pouvais le lire et il me l'envoya.

Comme toujours, c'était parfait. Cette fois, pas une perfection qui ne demande aucun changement, mais la base, l'idée, le tout était parfait. Je fis quelques suggestions et je lui renvoyai.

Je commençai alors à penser au bracelet. Celui que j'avais fait avait un petit accro et je me disais que ça me dérangerait de le savoir. Je me mis donc à réfléchir pour trouver un autre bracelet. Clairement, il fallait que ce soit MON bracelet. J'avais un unique modèle de bracelet que j'avais porté toute ma vie; c'était le seul que j'aimais. Je réalisai que j'en avais déjà un de fait, mais je me rappelai que je ne l'avais pas porté parce que je m'étais dit que je le porterais quand je serais vraiment heureuse dans ma vie et, en ce moment, je l'étais.

Bien que ce bracelet était MON bracelet, il manquait certainement un lien avec Mage. Si mon autre bracelet avait son nom écrit dessus, celui-là devait aussi avoir quelque chose me liant à lui. Je regardai alors pour voir ce que je pourrais y attacher. Je me dis que ça serait une bonne idée de trouver une petite breloque avec un « M ». C'était à la fois assez subtil, mais un bon signe d'attachement avec lui. Je cherchai donc à quel endroit je pouvais trouver ce « M » et j'y allai. Rendu sur place, je vis que ce que j'avais vu en ligne ne semblait pas trop être ce que je voulais, mais je trouvai absolument mieux! Il y avait un « M » qui était parfaitement la bonne taille et la bonne couleur et texture. En plus, je trouvai des breloques de chat avec les pierres de naissances. Je sélectionnai alors cette avec sa couleur de pierre de naissance. Cela tombait à point puisqu'elle était bleue, tout comme mon bracelet.

Quel lien parfait avec cette pierre qu'était le zircon bleu. Non seulement un symbole de chance (ce que je me considérais avoir pour l'avoir rencontré), c'était aussi une pierre précieuse d'une grande rareté. Cependant, elle était beaucoup moins en demande que d'autres pierres comme le diamant alors elle n'avait pas nécessairement une grande valeur monétaire. Je trouvais que ça décrivait bien Mage : quelqu'un qui possède des caractéristiques d'une rareté incroyable, mais qui ne semblent appréciées que par quelques personnes qui savent voir cette rareté et cette beauté.

Je mis donc ces deux breloques sur mon bracelet et il était maintenant parfait. Il ne restait plus qu'à attendre au soir même pour vivre la cérémonie.

J'avais une bonne idée de ce qui allait se passer puisqu'il m'avait envoyé un scénario de la soirée. Évidemment, tout fut encore mieux que ce que j'aurais pu imaginer.

J'arrivai et je le vis. Sans surprise, il avait pris la peine de se mettre comme je dis « sexy af ». Déjà, ça partait mal parce que mon cerveau avait tendance à me déserter face à tant de beauté. En même temps, il était tellement toujours magnifique que je me devais de pouvoir gérer un peu plus ou un peu moins de beauté tout de même!

On s'installa quelques minutes dans son lit comme il l'avait prévu dans son scénario, puis on alla s'installer pour la cérémonie. Je me mis alors à genou devant lui et il me prit dans ses bras. Encore plus qu'à l'habitude, ce sentiment de sécurité, de confort, de bien-être était présent. Il me fit alors comprendre que c'était le moment de lire le texte qu'il avait rédigé pour ce moment et je le fis. Pendant la lecture, je pouvais sentir ses mains sur moi avec toute la chaleur et la confiance qu'elles inspiraient. Lorsque j'eus terminé, il m'aida à mettre mon bracelet et je lui mis celui que j'avais confectionné avec son nom. Ensuite, il me reprit dans ses bras, toujours dans cette même position.

Il y avait quelque chose d'intrinsèquement intense – dans le bon sens du terme – dans cette position. C'était comme si elle décuplait tous ces sentiments que j'aimais tant : sécurité, réconfort, douceur, tendresse et plusieurs autres que je ne pourrais même pas nommer.

Il se mit à me flatter, ajoutant ainsi la perfection. Il enleva ensuite mes vêtements du haut et se mit à toucher mes mamelons. Je lui avais dit que j'aimais ça et il avait visiblement entendu la chose. À l'intérieur de 2 secondes, je passai donc d'un sentiment de plénitude émotionnelle à un sentiment de plaisir sexuel et les deux se mélangeaient à la perfection.

Comme prévu, nous nous dirigeâmes vers le lit où je m'installai sur le ventre pendant qu'il me touchait. Après quelques minutes, il m'indiqua que c'était à mon tour puisque j'avais moi-même demandé qu'il me dise de toper.

Ça allait être quelque chose de très simple : un bref moment pour essayer d'apprendre soit quelque chose qu'il aimait ou quelque chose qu'il n'aimait pas. Et ce fut réussi. Il me dit qu'il préférait être flatté qu'embrasser. Ce n'était pas surprenant en soi – évidemment il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir qu'il aimait se faire flatter-, mais le fait qu'il dise enfin quelque chose qu'il aimait par rapport à quelque chose qu'il aimait un moins, ça, c'était surprenant. Ce ne fut donc rien de sexuel, mais simplement un apprentissage. C'était peut-être aussi parce qu'il n'y avait rien de sexuel que ça n'avait pas été stressant, je ne pus dire.

Nous reprîmes ensuite ou nous avions arrêté. C'était particulièrement « sexually pleasing ». Ce n'était pas sans lien avec le fait qu'il connaissait de mieux en mieux ce que j'aimais. Pourtant, je me doutais bien que je n'aurais pas d'orgasme et, comme toujours, cela ne me dérangeait pas. Tous les moments passés avec lui étaient de la simple perfection qui outre-passait le plaisir d'un orgasme.

Quand nous changeâmes de positions, un soupir s'échappa de ma bouche en guise de signification de l'arrêt de cette chose parfaite. Nous échangeâmes alors quelques brefs mots à ce sujet sur un air joueur.

Il continua ce qu'il avait prévu et continua de me toucher tout en collant sa jambe vraiment trop parfaitement sur moi. Clairement, j'aurais pu rester dans cette position et ce bien-être sexuel toute ma vie.

Il se déplaça ensuite pour être collé sur moi et je lui flattai le dos. Il avait encore sa jambe collée sur moi et je ne pouvais que me demander comment c'était possible d'augmenter la perfection à chaque chose qu'il faisait. Il finit par se mettre entre mes jambes et c'était juste trop.

À chaque fois je me surprenais à anticiper la pénétration. Je trouvais cela surprenant parce que ce n'était pas nécessairement la chose la plus plaisante sur le plan sexuel, mais il y avait clairement quelque chose d'un autre ordre – probablement émotionnel – à cette action qui faisait que je ne pouvais pas attendre. J'essayai vraiment fort de patienter pendant qu'il faisait tout son possible pour me teaser et visible j'échouai au niveau de ma patience. Je lui signifiai alors d'entrer en moi et il me dit de le regarder.

À quel point tout était parfait, ce fut comme si une décharge émotionnelle entrait en moi en même temps que lui et à l'intérieur de quelques secondes je sentis les larmes qui voulaient couler. Trop de perfection, trop d'émotions, trop de bien-être : évidemment que j'allais pleurer de bonheur dans ce contexte. Heureusement ce ne fut que quelques larmes qui passèrent inaperçues, mais le sentiment demeura présent un bon moment. À chacun de ses mouvements, je sentais toute l'émotion sous-jacente qui se créait en moi. Pour une rare fois, on était dans une situation que je n'aurais pas pu tolérer très longtemps parce que c'était « trop ». Heureusement, il vint relativement rapidement. Si je m'attendais à ce que le flot d'émotion diminue à ce moment, je me trompais. Comme toujours il resta au-dessus de moi et les larmes voulurent couler de plus belle. Encore une fois, ce fut de l'ordre de quelques-unes, mais l'émotion, elle, était bien réelle et bien intense.

Il sortit, puis nous nous enlaçâmes. Je n'aurais pu rien dire même si j'avais voulu parce que tout avait été trop intense. À quel point c'était possible de vivre autant de perfection dans une même soirée, ça me dépassait. Je me mis alors à penser à l'importance de Mage dans ma vie. Encore une fois, je me demandai ce qui différenciait ce que les gens appelaient « être en amour » de ce que j'avais l'impression de ressentir, soit « aimer » (sans nécessairement être en amour). Pour la première fois, je me demandai réellement si c'était possible que je sois « en amour » avec lui. Comment expliquer toutes ces émotions si je ne l'étais pas? En même temps, je restais encore sur ma position : Mage était très important pour moi, je l'aimais vraiment, mais je n'étais pas en amour avec lui. Pour la première fois, je pensais « je ne suis pas encore en amour avec lui » comme si, soudainement, ça devenait une chose qui pourrait être possible. Je pensai à mes enfants. N'était-ce pas exactement comme quand j'avais accouché : je les aimais de tout mon cœur (avec un amour indescriptible même à ce moment-là). Mais, tout de même, à force de les connaitre mon amour avait grandit et était devenu vers leur 12-18 mois un amour qui ressemble à ce que les gens appellent « être en amour », mais version avec des enfants. C'était un amour différent, pas nécessairement plus fort ou quoique ce soit, mais c'était un amour pour leur personne dans son entièreté contrairement à la naissance ou je les avais aimés instantanément sans les connaitre. Serait-ce alors ce qui arriverait avec Mage, qu'après l'avoir connu pendant 12-18 mois je réaliserais que j'étais en amour avec lui? Je ne pouvais évidemment pas répondre, seul le temps le dirait. En même temps, je ne pouvais pas voir comment mes sentiments pourraient changer comme dans le cas de mes enfants, ce qui me ramenait encore à la question de « qu'est-ce que c'est être en amour », « est-ce possible que je le sois sans le savoir? » et surtout « est-ce possible que je ne veuille simplement pas l'être et que ça soit l'unique raison qui fasse que je ne le suis pas ». Autant de questions sans réponse. Peut-être qu'un jour je relirais ces mots en me disant que je n'avais en effet aucune idée c'était quoi être en amour et que je ne pouvais juste pas imagine la chose ou peut-être que je relirais ces mots en me disant que j'étais déjà en amour sans le savoir : aucune idée!

L'important, dans tous les cas, était d'être simplement bien en la présence de Mage et c'était le cas. Je pensai ensuite à ma fille qui venait d'avoir un an et demi et à l'accouchement. Un an et demi plus tôt, j'étais à l'hôpital avec ma fille dans les bras. Quelques heures avant je pleurais parce que je ne pouvais pas concevoir de laisser mon grand dormir sans moi et parce que j'allais désormais devoir séparer mon temps entre eux. Et maintenant, maintenant, je choisissais volontairement de les laisser pour aller voir Mage. C'était exactement comme quand j'avais accouché; c'était bien moi qui voulais cette nouvelle personne dans ma vie, cette personne si importante, mais ça faisait que je laissais momentanément mes enfants à la maison. Soudainement, je me sentis comme quand j'avais accouché et que je pleurais parce que j'allais devoir partager mon grand. C'était complètement stupide parce que je ne manquais pas un moment avec mes enfants à cause de Mage; je le voyais quand ils dormaient, mais je ne pouvais m'empêcher de faire la comparaison. En ce moment, je réalisai qu'il était désormais aussi important dans ma vie que mes enfants. Je le savais probablement depuis longtemps, mais la réalisation ne fut pas moins intense. De nouveau, je sentis les larmes couler.

Par chance, il se mit à parler à ce moment et cela aida à diminuer le flot d'émotions. Il fit ses commentaires par rapport à ce que nous venions de dire, puis nous discutâmes. Nous restâmes enlacés quelque temps avant que je quitte.

Je repartis chez moi un bracelet au poignet. En ce bracelet, lui qui me suivrait dans toutes mes activités quotidiennes, me rappelant ainsi le bien-être que je connaissais en sa présence.