Bonjour,
Cela faisait fort fort longtemps que je n'avais pas écrit de fanfic.
J'ai longtemps hésité à m'y remettre, mais cette histoire a commencé à se former dans ma tête il y a des mois, et elle n'a jamais voulu me lâcher ! Elle n'a fait que se développer, s'étoffer, jusqu'à me presser de la coucher sur le papier.
Du coup, je m'y mets.
Bonne lecture !
Disclaimer: Le Seigneur des Anneaux appartient à J.R.R. Tolkien. Et Final Fantasy 7 à Square Enix.
Traduction :
(Noir Parler du Mordor) Ghurarmu shirkush' agh azgushu. Zant ya apakurizak. Gûl-n' anakhizak : Un sacrifice de sang et d'os. Un chemin à emprunter. Comme une ombre, tu reviendras.
Chapitre 1 :
Le Boucher du 29 février
Si seulement elle pouvait faire demi-tour et rentrer chez elle.
D'ordinaire, Alice Lefebvre ne sortait jamais le week-end.
Seulement, sa mère était malade et son père au travail. Il lui fallait donc se rendre elle-même à la pharmacie pour acheter à sa mère un médicament prescrit par le médecin.
En pensant à la boîte de Doliprane dans son sac, Alice grimaça. Elle avait horreur des produits pharmaceutiques et préférait les traitements par les plantes, comme son père.
C'était l'un des grands sujets de désaccord de ses parents, mais cela n'avait jamais provoqué la rupture de leur couple. Après quarante-cinq ans de mariage, ils étaient toujours soudés et vivaient dans leur maison isolée en pleine campagne, à l'extérieur de Nantes.
Alice vivait en ville, dans un petit appartement du centre-ville. Ce n'était guère calme et paisible comme chez ses parents, mais au moins elle avait un chez elle qu'elle arrivait à payer par ses propres moyens.
Quoique son métier de chargée d'accueil au musée d'art n'était guère facile. Son patron était un type ignoble, arrogant et qui adorait traiter ses employés comme des esclaves.
Mais c'était bien payé, et Alice aimait trop le musée pour renoncer si facilement à son poste.
Heureusement, aujourd'hui, les vacances de Noël débutaient. C'était son premier jour de congé. Alice avait fait la grasse matinée ce matin, quand son père avait appelé pour lui demander ce service.
La jeune femme de trente-cinq ans n'avait pu refuser.
Aussi, malgré le froid mordant et la pluie qui tombait depuis ce matin, elle marchait à travers la rue pour rejoindre sa voiture.
Soudain, elle s'arrêta en sentant un picotement désagréable à la nuque. Elle se retourna, mais ne vit personne.
Pourtant, elle se sentait observée.
Peut-être un chat errant… ou un vagabond ?
Les mauvaises rencontres n'étaient pas rares en ville, Alice le savait trop bien. Surtout que depuis plus d'un mois, de mystérieux crimes sévissaient dans des villes, partout dans le monde.
Il n'y avait rien de commun entre les victimes : des hommes et des femmes de différents milieux, certains étant au chômage, d'autres riches. Des adultes, des enfants de différents pays… Mais tous retrouvés morts avec la gorge tranchée, que ce soit chez eux ou dans un endroit isolé. À chaque fois, on avait découvert sur le lieu du crime un graffiti montrant un œil peint avec le sang de la victime. Et plus inquiétant encore, les médias avaient signalé, au bout de huit homicides, un point commun entre ces gens : tous étaient nés le 29 février.
On en avait donc déduit que le mystérieux psychopathe choisissait ses victimes selon cette date particulière. Après Jack l'Étrangleur, on avait droit au Boucher du 29 février, selon les journaux.
Alice n'aurait pas dû sortir seule, elle le savait. Car elle était née à cette date. Comme d'autres personnes, elle avait vite été contactée par les forces de l'ordre pour bénéficier d'un minimum de protection. Mais c'était il y a deux mois, et depuis, on n'avait signalé aucun autre meurtre. Peut-être le fou s'était-il calmé ? Du coup, en cette période de Noël, la surveillance s'était relâchée.
La jeune femme accéléra le pas vers sa voiture. Il fallait qu'elle se dépêche de rejoindre sa famille.
Enfin, elle aperçut sa vieille Twingo d'un bleu délavé. Sitôt à l'intérieur du véhicule, elle soupira d'aise. Il faisait froid, mais être à l'abri de la pluie était agréable.
Elle posa son sac sur le siège passager à côté d'elle, puis sortit ses clefs pour enlever l'antivol. Elle tendit la main vers la manette pour régler ses rétroviseurs, quand celui au plafond de l'habitacle retint son attention. Dedans, elle vit le reflet d'une jeune femme aux cheveux brun pâle aplatis à cause de la pluie et aux yeux sombres. Son visage était amaigri par la fatigue, sa peau pâle soulignait les cernes sous ses yeux.
Oh, comme elle avait hâte de rejoindre sa famille pour se reposer ! Un bon chocolat chaud devant la cheminée, avec un bon feu dans l'âtre… Ce serait parfait !
À l'idée de ce qui l'attendait, Alice retrouva le sourire. Elle appuya sur le bouton permettant de régler les rétroviseurs extérieurs, quand son regard se reporta sur celui à l'intérieur. Cette fois, elle aperçut le reflet d'une personne dans son dos. Elle fut tout de suite frappée par ses yeux d'un rouge flamboyant, comme si cet inconnu portait un feu ardent en son corps. Il portait une capuche noire, mais l'éclat de ses yeux éclairait un visage pâle et maigre comme celui d'un cadavre.
Affolée, Alice voulut bouger, quand le bruit d'une lame fendant l'air lui parvint tardivement aux oreilles. Son bras retomba sur la banquette, tandis qu'elle sentait quelque chose de douloureux à la gorge, comme une brûlure.
D'abord, la sensation fut brève et diffuse, puis elle devint plus forte et envahit tout son corps. Elle sentit quelque chose de lourd et poisseux se déverser dans sa gorge et sa bouche, la faisant tousser et cracher du sang.
Impuissante, elle se laissa retomber sur son siège, tandis que son mystérieux agresseur parlait dans une langue inconnue.
« Ghurarmu shirkush' agh azgushu. Zant ya apakurizak. Gûl-n' anakhizak. »
Alice ne savait pas ce que signifiaient ces mots. Et elle s'en moquait. Elle n'arrivait même plus à respirer. Son corps fut pris de spasmes, tandis qu'elle s'étranglait avec son sang.
Il n'y avait que la peur et la douleur, tandis que le froid s'insinuait dans tout son corps.
Lorsqu'elle ne ressentit plus rien, elle accueillit l'obscurité avec soulagement.
XxXxXxXxXxXxXxXxXxXxX
La forêt, sombre, était peuplée de créatures inquiétantes. Entre les arbres, la nuit craquait, grognait et frémissait.
À la lueur de son bâton, un vieillard au chapeau pointu suivait un sentier entre les arbres.
Bien qu'immenses et imposants, leur écorce sombre et leurs branches couvertes de toiles d'araignée leur donnait un air inquiétant.
Gandalf n'aimait pas voyager à travers Mirkwood. Surtout depuis qu'il avait été fait prisonnier à Dol Guldur. Il ne pouvait oublier le temps qu'il y avait passé, enfermé dans une cage, la torture qu'un orque lui avait infligée pour lui arracher des informations sur les anneaux des elfes.
Et surtout, il ne pouvait l'oublier, Lui. Sauron, le Seigneur Ténébreux.
Sans Galadriel, il serait sûrement mort depuis longtemps. Le magicien posa brièvement les yeux sur Narya, l'anneau de feu à son doigt, cadeau du seigneur elfe Cirdan pour l'aider dans sa mission.
Mais cela suffisait-il ? Même avec un anneau de pouvoir, il n'avait pu tenir tête à Sauron, lors de leur rencontre à Dol Guldur. Et par sa faute, Thraïn, le père de Thorïn, était mort.
Perdu dans ses sombres pensées, Gandalf sursauta lorsque son bâton émit le bruit du bois heurtant la pierre.
Il venait d'atteindre le pont marquant l'entrée de Dol Guldur. Comme il le craignait, cet endroit respirait encore le mal.
Galadriel avait beau avoir banni Sauron vers l'Est, l'empreinte des Ténèbres était toujours présente en ces lieux.
Pourquoi suis-je venu ici ? se demanda le magicien.
Peut-être pour voir Thranduil ? Cela faisait des années qu'il ne l'avait pas vu, depuis la bataille d'Erebor…
Sauf que le chemin pour le palais du roi était à l'opposé de la forteresse.
Secouant la tête, Gandalf voulut rebrousser chemin, quand il s'arrêta. Quelque chose ne tournait pas rond, il le sentait.
C'était une sensation diffuse jusqu'à présent, mais maintenant qu'il avait atteint la frontière de Dol Guldur, cette impression se confirmait. Il y avait quelque chose de puissant, empreint d'une étrange magie, qui se trouvait près d'ici.
Soudain, un bruit suspect dans les buissons environnants lui parvint. Voyant les feuillages bouger, il dégaina son épée d'une main, l'autre tendant son bâton en avant… quand il vit un traîneau tiré par des lapins foncer sur lui.
Gandalf évita de justesse le véhicule, tandis que son conducteur ordonnait aux animaux de s'arrêter.
« Oh, c'est vous ! » dit Gandalf, rassuré.
Le maître du traîneau n'était autre que Radagast, un vieil homme barbu et un magicien, comme lui. Mais si Gandalf portait une robe grise propre et un chapeau bleu pointu tout simple, son homologue portait une espèce de chapka sale, et un manteau brun usé, couvert de feuilles et de déjections animales.
« Que faites-vous ici, Gandalf ? » demanda Radagast.
« Et vous ? Je croyais que vous n'aimiez guère vous aventurer près de Dol Guldur. »
Radagast poussa un soupir.
« C'est vrai, mais je me dois de veiller sur les animaux et les plantes de cette forêt. Et elle en fait partie. »
« Elle ? » demanda le magicien, légèrement confus.
Radagast parut hésiter. Il jeta des regards à droite et à gauche, puis fit signe au magicien de le suivre.
Il lui fit contourner la forteresse par l'est, puis franchir un épais mur de buissons épineux qui menait à une place surplombant la forêt de Mirkwood.
Gandalf reconnut l'endroit où Saroumane, Elrond et Galadriel avaient affronté Sauron.
La pierre était calcinée par endroits, seule trace de l'affrontement qui avait eu lieu entre la Dame de la Lothlorien et le Seigneur Ténébreux.
Radagast s'approcha d'un monticule de pierres et qu'il écarta, révélant une plante.
« Une fleur ?! » s'écria Gandalf.
C'en était une, en effet. Mais elle avait une taille anormale, presque aussi grosse qu'un chat adulte. Sa forme d'étoile évoquait celle de l'elanor, la fleur étoile-soleil, qui poussait sur la plaine de Cerin Amroth. Sauf qu'au lieu d'arborer une belle couleur jaune, cette fleur-ci avait une inquiétante teinte noire, parsemée de points blancs cadavériques et de rayures rouge sang.
« Quelle est cette chose, Radagast ?! » s'écria Gandalf avec dégoût. « Cette plante respire le mal ! »
« Non, non, non ! Regardez bien… »
Le magicien lui fit signe de se pencher pour regarder le cœur de la fleur. Gandalf le fit avec réticence, et fut surpris de voir que le cœur de la fleur étincelait d'un éclat doré. C'était comme si elle renfermait un petit soleil en son cœur.
Hypnotisé par ce spectacle, Gandalf ne put s'empêcher de tendre la main. Lorsque ses doigts effleurèrent le pollen, il sentit une douce chaleur se propager dans ses doigts.
À son contact, la fleur se contracta. Ses pétales se refermèrent, faisant disparaître le pollen doré.
Elle se contracta, comme prise de spasmes, puis sa tige se tendit violemment en avant. Les pétales s'ouvrirent et crachèrent une grosse masse de pollen qui tomba au sol dans un bruit mou.
Affolé, Radagast s'approcha de la plante et caressa la tige comme un chat qu'il essayait de réconforter. La plante noircit, puis se racornit et tomba au sol, morte.
« Oh non… Pauvre petite ! »
Gandalf ne lança qu'un bref regard à la plante. Son attention était focalisée sur le drôle de nuage doré qu'elle avait craché.
Il vit le pollen se solidifier, prenant la forme d'une espèce de… gangue ? On aurait dit un œuf liquide renfermant quelque chose en son centre.
Il plissa les yeux. Quoi que cela puisse être, cette chose renfermait un mélange de magie lumineuse et ténébreuse, il le sentait. Il pouvait discerner une onde familière, semblable à celle de Galadriel. Mais aussi une autre plus sombre, comme… Sauron ?
Soudain, l'évidence le frappa. Cette plante avait été touchée par les forces magiques qui s'étaient battues ici, il y a des années. Galadriel et Sauron avaient déchaîné leur magie, et cela avait laissé des traces.
Mais que pouvait être cette chose issue d'un tel mélange de magies ?
Il lui sembla que quelque chose s'agitait à l'intérieur de l'œuf. Soudain, la coque se fendit, puis un minuscule poing humain en sortit.
D'abord surpris, Gandalf reprit vite ses esprits et déchira délicatement, du bout de son bâton, le reste de l'enveloppe, révélant un minuscule être humain.
« Un bébé ?! » s'écria Radagast.
C'en était bien un. Surmontant sa surprise, Gandalf utilisa un pan de sa cape pour emmailloter l'enfant dedans.
Niché au creux de ses bras, il l'examina minutieusement. Sa peau était claire et lisse, son visage affichait l'innocence d'un bébé humain tout à fait normal. C'était une petite fille, du moins en apparence. Car il sentait toujours les deux puissances opposées en son corps.
Une part de lui sentait que c'était mauvais signe. Que faire ? La tuer ? Non, cela semblait trop cruel.
Cette enfant n'était pas née de façon naturelle, et les ténèbres avaient participé à sa création. Mais il y avait aussi une lumière nichée en elle, il l'avait vue dans la fleur et le sentait toujours, enfouie dans ce petit cœur si jeune et fragile…
L'air grave, Gandalf se tourna vers son collègue.
« Racontez-moi tout, Radagast. »
Et voilà ! Un avis ? Des questions ? Désirez-vous la suite ?
