SHINIGAMIS' ENDING — FALLEN ERA

« — On est vraiment obligés de subir ça ? »

Une voix chouineuse sonnait dans les oreilles du jeune homme depuis un petit moment maintenant.

« — C'est un job pendant les vacances, marmonna-t-il. Personne ne t'a obligé à venir avec moi.

— N-Non mais, tu ne m'as pas tout dit sur ce le job en question ! C'est de la triche !

— Mouais, si tu le dis.

— C'est tout ce que t'as à dire pour ta défense ?! »

Kurosaki Ichigo était un jeune homme dans la fleur de l'âge. Dix-sept printemps passés et le voilà en train de travailler convenablement, histoire de renflouer les caisses.

Il fallait dire que son père aimait lui faire remarquer qu'il ne ramenait pas d'argent à la maison, alors ces activités suffiraient à lui faire clouer temporairement le clapet.

Même si au fond, Ichigo était plutôt d'accord avec son paternel. Participer aux revenus familiaux lui paraissait être la moindre des choses. Cependant, il y avait une profonde différence entre être d'accord avec son père et lui montrer qu'il avait raison.

« — On aurait pu trouver autre chose … il fait froid ici ! »

Keigo Asano, ami de longue date du rouquin, avait accepté de se joindre à lui. Il le racontait de cette façon, mais l'histoire originelle différait assez grandement. Ichigo se souvenait ainsi parfaitement avoir entendu son excentrique camarade lui demandait ce qu'il allait faire pendant les congés.

Lorsque la réponse fut de filer un coup de main à Kasugayama, dans une préfecture située à une trentaine de kilomètres en périphérie de Karakura, le jeune brun s'était montré enthousiaste : sortir de la métropole pour gagner un peu de ruralité et d'altérité procurerait peut-être un sentiment de bien-être différent.

Mais la forêt primitive de Kasugayama, véritable patrimoine historique du Japon, n'offrait guère d'activités très réjouissantes. En l'occurrence : ramasser les déchets des nombreux touristes qui affluaient, pour préparer la prochaine saison.

« — En plus, on se tape le train tous les jours ! C'est horrible !

— Rien ne t'oblige à rester, hein.

— Te montre pas si distant, Ichigo ! Je suis venu te filer un coup de main, après tout !

— J'ai jamais demandé ton aide, marmonna le rouquin. »

Ils n'en parlaient jamais.

Mais Keigo se sentait redevable au rouquin depuis plus d'une année.

Plus que jamais. Depuis le combat mené contre Sôsuke Aizen, la véritable identité d'Ichigo avait éclaté aux yeux de ses compagnons. Cependant, un lourd tribut fut nécessaire pour éradiquer cette menace.

Ichigo Kurosaki ne possédait plus aucun pouvoir.

Il ne ressentait plus les Hollows, ne voyait plus les Shinigamis.

Il menait … une existence normale. Celle qu'il avait toujours désirée, finalement. Alors, même s'il connaissait un manque profond dans son cœur, pouvait-il se plaindre ?

Face à sa détresse silencieuse, aucun de ses amis n'avait osé franchir le pas. Mais tous se rendaient bien compte qu'Ichigo n'était plus le même, depuis cette époque-là.

« — Ah vous êtes enfin revenus, bande de petits ingrats ! »

La principale raison qui expliquait que Keigo Asano trouvait ce travail dérangeant, concernait cette vieille femme. Une sorcière, une mégère ou n'importe quel autre terme suffirait amplement à la décrire.

Hisako Makoto était responsable du centre touristique situé dans ces montagnes. Et le moins que l'on puisse dire, concernait le fait qu'elle soit pointilleuse. Exactement ce qui manquait à Keigo.

« — Makoto-san, déclara Ichigo. La zone a été nettoyée. »

Il lui présentait plusieurs gros sacs concernant toutes sortes de débris jetés ici et là, qu'il ramassait dans ses gants de travail.

« — Hmpf. J'imagine que c'est du bon travail, Kurosaki. Je vous jure, ces touristes ne respectent plus rien de nos jours. À mon époque, les gens étaient corrects et ne jetaient pas toutes ces bouteilles et autres paquets de nourriture ! Cette forêt est sacrée !

— Oui, enfin c'est une forêt quoi … marmonna Keigo. Flippante, mais une forêt quand même …

Pardon ?!

— N-Non, excusez-moi ! Je ne le pensais pas !

— Écoute-moi bien petit idiot, même quand ces salauds d'Américains ont bombardé notre pays, cette forêt est restée intacte ! Elle est ici depuis des générations et des générations !

— C'est bien ce que je disais, c'est une forêt flippante ! Pourquoi on ne peut pas aller dans la zone « non visitable » par exemple ? Ça cache quelque chose !

— … Asano. Tu serais en train de m'insulter, moi et ma famille, là ?

— H-Heu, non … je ne voulais pas …

— Bon moi je rentre avant, hein, lâcha Ichigo. À demain, Makoto-san.

— Ichigo ! Attends-moi !

— Où crois-tu aller, toi ?! Reste ici ! »

Laissant Keigo assumer les conséquences de ses actes, Ichigo Kurosaki se dirigea d'un pas tranquille vers la gare la plus proche, sachant que son ami finirait bien par le rattraper sans trop de souci.

En relevant la tête, il distinguait effectivement un ciel bien terne.

Il allait bientôt pleuvoir.

Chapitre 2 : Discovery

Une pluie fine et régulière tombait depuis des heures maintenant, frappant en silence les parois de sa division, Rukia Kuchiki ne disait pas un mot, son beau regard améthyste lorgnant vers ce monde lointain et extérieur.

La brunette laissa échapper un vague soupir, jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre brutalement, arrachant chez elle ce qui ressemblait davantage à un sursaut qu'autre chose.

« — Oh ! N'aie donc pas peur, Rukia-chan ! »

Il ne s'agissait que du vice-capitaine Matsumoto, soupira Rukia.

« — Tu ne devrais pas être en train de travailler ? Demanda-t-elle, en penchant légèrement la tête sur le côté.

— Eh bien figure-toi que mon petit capitaine m'a offert une permission de sortir. Je lui ai promis de ne pas boire, mais tu ne trouves pas ça bizarre, toi ?

— Euh … je suppose que oui …

— Mais sinon ! Les rumeurs allaient de bon train, et elles sont avérées !

— Les rumeurs ?

— Le capitaine Ukitake va bien faire de toi sa vice-capitaine, alors ! C'est génial ! »

Rukia élargit vivement son regard.

Elle aurait voulu savoir comment son acolyte avait deviné, mais étant donné que toutes deux se trouvaient dans le bureau du vice-capitaine, rempli de quelques cartons qui prouvaient un aménagement récent, les choses ne sauraient être dissimulées. Quelque peu gênée, Rukia détourna légèrement son regard.

« — Eh bien … oui, il m'en a fait la proposition, et j'ai commencé à travailler officieusement … déclara-t-elle platement.

— … Tu pourrais te montrer plus joyeuse, non ? Ce n'est pas une bonne nouvelle, ça ?

— Si, si bien sûr … mais ce badge de lieutenant est un petit peu lourd à porter, à vrai dire. »

Il représentait beaucoup pour elle.

Pas comme un simple objet décoratif, ni même un motif de fierté.

Bien sûr qu'elle le porterait avec la ferme intention de bien paraître.

Mais avant toute chose, le badge était celui porté par Kaien Shiba, des années auparavant. Cette simple pensée suffisait à la mettre mal à l'aise.

Oui, son péché originel semblait partiellement avoir été exorcisé, lors du combat mené contre l'Espada Aaroniero Arruerie.

Mais ce sentiment persistant ne la quitterait jamais. Ce jour-là, Kaien Shiba n'aurait pas dû disparaître.

Rangiku ne connaissait pas très bien ce Kaien Shiba. Mais elle connaissait bien le lien affectif que lui portait la brunette, comme la plupart des autres lieutenants.

« — On attend quoi pour fêter ça dignement ? Je suis sûre que ça va te redonner le moral.

— Je pense que ça ira, grimaça Rukia. Je préfère faire une cérémonie simple.

— Ton grand-frère risque pourtant de préférer autre chose, non ? »

À cette évocation, le regard de la jeune femme se perdit progressivement dans l'abîme de ses pensées.

Permettre à son grand-frère adoptif d'éprouver une vraie fierté représentait un élément de poids, mais Kuchiki Byakuya n'était certainement pas du genre à aimer les grandes effusions de joie. Un peu de sobriété devrait également lui convenir.

« — Enfin bon ! s'enquit Matsumoto. Et si on discutait de choses amusantes ?

— … En vérité, je suis en train de travailler …

— … Oh ! C'est vrai que tu bossais ! Bon, sur ce, je vais donc te laisser.

— Merci, lieutenant Matsumoto.

— Hé ! Je t'ai déjà dit de m'appeler « Rangiku » ou « Rangiku-san » si tu préfères ! Plus de « lieutenant » avec moi ! »

Cette soudaine proximité avait débuté après la guerre contre Aizen.

Rangiku s'était montrée bien plus amicale envers elle que durant les décennies passées, sans que Rukia ne puisse trop se l'expliquer. Certainement en raison des combats menés ensemble, quand bien même les deux femmes n'occupaient pratiquement jamais les mêmes champs de bataille.

Elle n'agissait pas ainsi uniquement avec elle. Rukia ne saurait en déterminer la raison exacte, mais n'osait surtout pas évoquer le sujet. Finalement, les choses n'étaient peut-être pas si mal ainsi.


La journée passa lentement.

Sans encombre, tout le monde vaquait à ses occupations respectives. Jusqu'à ce que la soirée ne vienne finalement s'immiscer, mettant un terme théorique à la journée difficile de tous ces Shinigamis.

« Théorique », parce que l'imprévu faisait toujours partie de leur quotidien. Et en parlant d'imprévu, l'apparition de multiples papillons de l'Enfer, destinés à transmettre un message massif aux officiers des Treize Divisions, sonnait alors comme le glas d'un nouveau problème à gérer.

« — Des problèmes, déjà … ce n'est pas comme si cela ne nous arrivait pas à chaque fois … »

Alors allongé dans son canapé, en recherchant vaguement le sommeil, le capitaine Kyôraku Shunsui fut bien contraint de renoncer à ces moments simples de béatitude. Encore davantage, lorsque la porte de son bureau fut ouverte, par le biais de sa subordonnée, Nanao Ise.

« — Capitaine ! Il est temps de se bouger ! »

Partagée entre inquiétude vis-à-vis de la situation, et consternation face à la paresse dont son supérieur pouvait encore faire preuve dans de telles circonstances, la jeune femme lança un regard suffisamment éloquent à ce dernier.

« — Allons, Nanao-chan … pourquoi être si stressée ? Je t'ai déjà dit qu'il allait y avoir ''quelque chose'', non ?

— C'est bien le problème, lâcha l'intéressée. Le Département de Recherche et de Développement a annoncé des nouveautés imminentes et importantes.

— Eh bien, ils auraient aussi pu le dire tout à l'heure, soupira Kyôraku, en réajustant son chapeau de paille.

— Capitaine.

— … Tu sais que tu es toute aussi charmante, quand tu t'énerves ? »

Son petit sourire ne dura pas longtemps, s'effaçant au moment où Nanao lui asséna un coup de son porte-document sur le visage.

« — Allons-y, maintenant que vous avez fini de dire n'importe quoi. »


La plupart des lieutenants et officiers inférieurs se massaient devant les Quartiers de la Première Division, offrant un vacarme plutôt assourdissant. Exactement de quoi réveiller malencontreusement le capitaine Kyôraku, qui laissa sa subordonnée rejoindre ses compagnons.

« — C'est tellement laid d'être dérangé quand tout allait pour le mieux ! »

Dans de grands gestes théâtraux, Yumichika Ayasagewa exprimait une forme de désarroi, que ne semblait pas partager son coéquipier de toujours, Madarame Ikkaku.

« — Qu'est-ce que tu racontes ? On vient de finir une mission de reconnaissance avec le capitaine.

— Bah justement, c'était bien ! J'ai même eu le temps de me recoiffer convenablement et que vois-je ?

— Pas le capitaine justement en tout cas, railla Ikkaku. Où est-ce qu'il est passé ?

— Va savoir. Il ne vaut mieux pas le rechercher dans de telles conditions. »

Connu pour son médiocre sens de l'orientation, et pas davantage aidé par Yachiru Kusajishi, Kenpachi Zaraki devait bien vagabonder quelque part. Il finirait bien par retrouver son chemin, à un moment ou à un autre.

La procédure faisait que les lieutenants devaient entrer après leurs supérieurs, mais celle-ci volait légèrement en éclats, à partir du moment où des retardataires seraient à déplorer.

Finalement, les différents officiers mirent bien une bonne dizaine de minutes avant de finir tous installés convenablement, sous l'œil attentif et autoritaire du Capitaine-Commandant. L'intégralité des lieutenants se trouvaient au fond de la pièce, prêts à écouter mais sans avoir le droit d'intervenir. Un privilège réservé aux Shinigamis de rang capitaine.

Celui de la Douzième s'avança d'ailleurs justement, en arborant une mine plutôt ennuyée.

« — Les analyses ont été effectuées dans la journée, lâcha Mayuri Kurotsuchi. C'est donc la deuxième fois que l'on se voit, mais les détails sont cette fois plus croustillants.

— Tu peux pas en venir directement aux faits ? Lâcha Zaraki Kenpachi, d'un air passablement ennuyé. C'est chiant.

— Évidemment que pour un idiot écervelé de ton espèce, cela ne revêt pas beaucoup d'importance.

— Hein ?

— Capitaine Zaraki, siffla Yamamoto. »

Toujours renfrogné, Zaraki finit néanmoins par lâcher l'affaire.

« — Les régions reculées du Rukongai sont précisément celles touchées par la fameuse brume dont je vous parlais plus tôt, reprit Kurotsuchi. Comme je vous l'ai dit ce matin, je n'ai pas encore de détails immédiats sur leurs effets, mais sans l'ombre d'un doute, le niveau de reiatsu a augmenté dans les régions concernées.

— Augmentées ? Jusqu'à quel point ? s'enquit Ukitake, songeur.

— Suffisamment pour qu'un habitant du Rukongai puisse résister à une attaque de Hollow. »

Mayuri l'évoquait avec un sourire narquois, satisfait par l'effet provoqué sur les visages de ses collègues.

« — C'est une plaisanterie ? Lâcha Soi Fon.

— Contrairement au travail des Forces Spéciales, non.

— Toi … !

— Capitaine Kurotsuchi.

— … Oui, reprenons. Les attaques de Hollows ont même diminué dans ces régions, ce qui me paraît même plutôt contradictoire, puisqu'ils devraient être attirés par l'énergie spirituelle. On peut en conclure que certains ont peut-être été éliminés.

— Littéralement éliminés … songea un Komamura perplexe.

— Et les habitants eux-mêmes sont moins nombreux. En comparant un petit peu aux relevés des douze derniers mois, on constate que l'évolution avait commencé après la défaite de Sôsuke Aizen. »

Fallait-il y voir une quelconque corrélation ?

Les paroles de Kurotsuchi Mayuri semblaient en tout cas en avancer l'hypothèse. S'il y avait un ennemi, sans doute avait-il attendu que la menace exercée par Aizen soit de l'histoire ancienne pour agir. D'un côté, cela pouvait être rassurant. De l'autre côté, il existait peut-être depuis suffisamment longtemps pour avoir pris des mesures très prévenantes.

« — Quels sont les secteurs concernés ? J'irai de ce pas, affirma Soi Fon.

— Oh, ne soyez donc pas vexée, ricana Mayuri.

— Aller visiter tous les secteurs à la fois serait certainement imprudent, affirma platement Kuchiki Byakuya.

— Je suis d'accord, renchérit Ukitake. Peut-on viser celle qui semble le plus touchée ?

— Nous ne changerons pas notre fonctionnement, affirma Yamamoto Genryûsai. Chaque division sera affectée à son secteur de surveillance et avec des rotations pour ne pas laisser le Seireitei à découvert. Le but est peut-être de retrouver des traces de la vérité, mais surtout de ne pas laisser ce quelconque Mal se répandre.

— D'après Nemu, le secteur le plus touché est en tout cas celui qui est sous la juridiction de la Dixième Division. »

Toshirô mentirait en affirmant ne pas avoir été surpris.

Mais cet élan de surprise ne dura qu'un vif instant, avant que le petit génie des Treize Divisions ne parvienne à remettre de l'ordre dans ses pensées.

Son devoir de capitaine ne nécessitait pas de concession, après tout.

« — Très bien, lança Hitsugaya. Je vais me rendre sur place. Y'a-t-il des consignes particulières ?

— Débrouillez-vous, lâcha Mayuri, d'un air détaché.

— … Pardon ?

— Eh bien, vous ne réfléchissez donc pas, capitaine Hitsugaya ? Je n'ai pas beaucoup d'informations sur cette brume, alors autant que vous vous montriez utile. Récoltez donc le maximum d'informations vous-même ! »

Ces paroles semblaient dénuées de toute empathie, mais Toshirô connaissait bien la façon d'être de son homologue.

« — Tout seul, ce serait peut-être risqué, avança Ukitake Jushirô. Peut-être que l'on peut envoyer une autre division pour épauler la Dixième ?

— Merci, mais ça ira. Je dois accomplir cette tâche et assumer mes responsabilités.

— Oh ? Eh bien voilà que le capitaine Hitsugaya décide d'agir comme un capitaine ! »

Dans le fond de la pièce, Rangiku Matsumoto ne goûtait que peu aux attaques injustifiées du capitaine Kurotsuchi, mais se gardait bien de prononcer toute parole qui paraîtrait déplacée.

De toute façon, les lieutenants n'avaient pas voix au chapitre.

Yamamoto ramena de toute façon un peu d'ordre, en posant sa cane sur le sol.

« — Bien, souffla-t-il. Nous allons donc dresser une zone de sécurité. Après le secteur de la Dixième Division, il s'agit du capitaine Kuchiki qui est le plus exposé. Vous allez donc partir également, en établissant un périmètre de quarantaine s'il le faut, à l'aide du kidô.

— Très bien, acquiesça simplement le noble capitaine de la Sixième Division.

— Capitaine Hitsugaya, la Dixième Division sera la plus exposée, déclara le vieil homme. Vous serez donc effectivement celui qui devra, à défaut de régler le problème dès le premier jour, ramener le plus d'informations. Que tous les capitaines préparent leurs hommes, la mission débutera dès demain. Vous avez déjà pu prendre connaissance des données topographiques avec les lettres reçues. La réunion est levée.

— Définitivement cette fois, hein ? sourit vivement Kyôraku. »

La petite plaisanterie ne passa néanmoins pas auprès de son mentor. Le capitaine de la Huitième Division s'écrasa doucement derrière son chapeau de paille, en retournant immédiatement dans une zone de sûreté plus tranquille.

Rapidement, les différents capitaines furent alors sommés de retourner dans leurs quartiers, pour se préparer à un avenir qui s'écrivait maintenant en pointillés.

« — J'avais oublié comme c'est barbant, bâilla Shinji Hirako, en quittant la pièce. Au fait, Hitsugaya, t'as fait quelque chose à Kurotsuchi ?

— Pas vraiment, marmonna l'intéressé.

— Il a l'air d'avoir une dent contre toi.

— Il est comme ça avec tout le monde, gloussa doucement Kyôraku. »


Après quelques minutes, Hitsugaya Toshirô se retrouvait à marcher en direction de ses quartiers, en compagnie de sa subordonnée.

Un silence relativement pesant s'installa, ce qui déplut fortement à Rangiku. Ne réfléchissant guère longtemps aux paroles qu'elle s'apprêtait à prononcer, la jeune femme finit par demander :

« — Capitaine, on va ramener toute la division ?

— Bien sûr que non idiote, soupira Toshirô. On va en ramener le moins possible, pour éviter les pertes. On ne sait pas sur quoi on va tomber, après tout.

— Oh. Pas bête, oui. »

Les voilà enfin arrivés au bureau. Toshirô s'installa immédiatement sur son siège, en récupérant des dossiers. Matsumoto vint à côté de lui, en affichant un visage peu convaincu.

« — … Quoi ?

— Oh, ne soyez pas sur la défensive ! Je me disais que vous étiez peut-être fatigué, alors je peux sélectionner les membres de l'équipe pour vous !

— Je vais très bien.

— Moui. C'est pas bien de mentir.

— Si tu le dis.

— Je sais très bien qui pourra nous accompagner demain ! Allez, faites-moi confiance !

— Qu'est-ce qui te fais croire que tu viendras demain ?

— Mais ! C'est méchant ! »

Toshirô resta inflexible.

Évidemment qu'elle allait l'accompagner. Leur confiance réciproque n'était pas à prouver, même s'il affirmait ici l'inverse. Il s'agissait de sa vice-capitaine, de sa partenaire, après tout.

Il se plongea ainsi silencieusement dans l'étude du dossier transmis et fit abstraction de tout ce qui pouvait se passer autour de lui.

Toshirô ne comptait pas déléguer ses tâches à quelqu'un d'autre, y compris à la belle femme, qui … dormait ?

Le jeune homme cligna vivement des yeux, avant de jeter un coup d'œil à l'horloge.

20 heures 30 ?

D'un côté, il se disait qu'il avait passé des heures à travailler, mais de l'autre, Matsumoto dormait bien tôt. Cela dit, ce n'était pas plus mal, au vu de l'heure matinale à laquelle ils risquaient de partir le lendemain, il ne considérait pas cela comme un si grand problème.

En revanche …

« — Il serait temps qu'elle comprenne que le bureau n'est pas sa chambre, marmonna Hitsugaya, en se dirigeant vers le placard. »

Là-bas, il récupéra une couverture qu'il enveloppa délicatement sur sa tumultueuse lieutenante, en prenant un soin particulier pour ne pas la réveiller. Elle semblait paisible et il la préférait nettement lorsqu'elle se montrait calme.

Sa propre chambre intégrée à la division ne se situait d'ailleurs pas très loin, et cela lui convenait, étant donné que la fatigue le prenait inexorablement. Il referma la porte du bureau à clefs. Certes, Matsumoto pourrait se retrouver enfermée, mais il parierait qu'elle se réveillerait, comme d'habitude, après lui.

S'affalant sur son lit, en retirant son haori de capitaine, Hitsugaya Toshirô laissait son regard planté sur le plafond. Il ignorait encore pour quelles raisons, mais quelque chose lui déplaisait grandement concernant cette mission et cet avenir. Dans son cœur, germait un pressentiment qu'il préférerait effacer.

« — Peut-être que je devrais appeler Hinamori … »

Mais il ne valait mieux pas la déranger alors que la nuit approchait.

Avec la démocratisation massive du téléphone portable au Seireitei, envoyer des messages devenait plus simple que d'utiliser les papillons de l'Enfer ou le Tenteikura.

Cela dit, Toshirô n'était pas adepte de cet appareil, quand bien même il devait forcément s'en servir, de temps à autres.

Lentement, il ferma ses pupilles turquoise, sombrant progressivement dans les affres du sommeil.

Preview du Prochain Chapitre

Ichigo Kurosaki : Ah bah ! Enfin je suis là !

Rukia Kuchiki : Ça ne fait que deux chapitres …

Ichigo Kurosaki : Ça fait déjà deux chapitres, et j'ai eu à peu près cinq répliques, pendant que Toshirô en a trente-cinq. Y'a rien qui te choque, là ?

Rukia Kuchiki :

Hitsugaya Toshirô : Bref, j'en ai déjà assez entendu. Prochain chapitre : Into the Fog.

Ichigo Kurosaki : Ça s'appelait pas comme ça avant.

Hitsugaya Toshirô : On s'en fout. On coupe.