SHINIGAMIS' ENDING — FALLEN ERA
Soul Society — Lieu Inconnu …
« — Aryen Kaseren. Es-tu satisfait de ton expérience ? »
Occupé à regarder de nombreux écrans différents, l'homme à la chevelure brune et au regard rouge comme le rubis, finit par se stopper dans ses activités.
« — … Je ne pensais pas vous revoir avant un moment.
— … Je suppose que cela pourrait se comprendre.
— Et qu'est-ce qui vous amène donc ?
— De la curiosité, peut-être.
— Ou de l'inquiétude ?
— La frontière est fine.
— Il n'y a pas encore besoin de la franchir, répondit le fameux Aryen Kaseren. Vous obtiendrez ce que vous désirez et j'en ferai de même. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
— Sous-estimerais-tu la puissance de ces Shinigamis ? »
La personne qui venait d'arriver était entièrement voilée de blanc, de sorte à ce que son visage ne soit même pas visible.
Son arrivée avait causé un arrêt de travail circonstanciel au sein du laboratoire, où l'attention était dorénavant focalisée sur la discussion entre Aryen Kaseren et son mystérieux invité.
« — C'est une façon curieuse de dire les choses, argua l'homme au regard rouge. J'ai été Shinigami, après tout. Ou bien peut-être aurai-je commis l'erreur de croire en vos propos ?
— … Nullement. Notre accord tient toujours, Aryen Kaseren. Mais il faudra être capable de plus que ce que j'ai vu jusqu'à présent. Je ne connais peut-être pas personnellement ces ennemis, mais s'ils sont sous le commandement de Yamamoto Shigekuni, c'est qu'ils doivent avoir de la valeur.
— Dans ce cas-là, il n'y a pas de crainte à avoir. La prochaine étape devra servir de révélateur suffisamment efficace. »
Tout en prononçant ces paroles, l'hôte des lieux fit volte-face, pour se reconcentrer sur un objectif immédiat.
L'ombre, toujours présente dans son dos, donna alors l'impression d'accepter la position de son interlocuteur.
« — N'oublie toutefois pas, Aryen Kaseren. Nous nous sommes mis d'accords pour signer la fin de cette ère. Pas pour organiser ensemble la prochaine. »
Cette fois, l'interpellé ne prit pas la peine de se retourner, ni même de répondre.
Son interlocuteur disparut tranquillement, après avoir tourné les talons.
Il n'avait de toute façon pas le luxe d'attendre autre chose.
Chapitre 5 : Disappointment
Monde Réel — Ville de Karakura.
Loin des tumultes de la Soul Society, la grande métropole habitée de Karakura continuait de grandir, année après année. Déjà poumon économique du pays en raison de son développement toujours plus important, elle continuait son essor sans discontinuer.
Seul un incident majeur, l'année dernière, paralysa momentanément cette folle avancée. Mais les dégâts causés par Aizen Sôsuke et son projet d'en faire une clef royale, un Ôken, tournèrent finalement courts.
Aujourd'hui, Karakura s'apparentait enfin à un grand espace paisible, dans lequel les humains affluaient pour en composer un air cosmopolite.
Une femme accourait à toute allure, dans le but de rattraper un train qui ne l'attendrait pas.
Inoue Orihime de son nom, attirait le regard, par son apparence flatteuse, en pleine fleur de l'âge. Poussant un léger soupir de soulagement, elle prit place aux côtés d'autres femmes dans un wagon qui n'était pratiquement composée que d'elles.
Pour éviter les problèmes aux heures de pointe, certaines stations de Karakura préféraient séparer hommes et femmes.
Loin de ces considérations, Orihime songea plutôt à ce qu'elle devait faire dans l'immédiat, lorsque son téléphone sonna. Regardant autour d'elle, la belle femme finit par décrocher.
« — Orihime ? C'est bon, tu as réussi à avoir le train ?
— Oui, ne t'inquiète pas, Tatsuki-chan !
— Tu as l'air fatiguée, hein ?! Je t'avais dit que je pouvais te déposer !
— Mais non, ça va … ! Ça va ! J'ai … »
En se rendant compte que parler à voix haute attirait l'attention des autres, Orihime finit par se rembrunir, en abaissant instantanément le son de sa voix.
« — Tout va bien, je t'assure … ! s'enquit-elle. J'ai passé un très bon après-midi, merci !
— De rien. C'est pas tous les jours que l'on se voit maintenant … c'est dommage.
— C'est parce que tu deviens trop performante, gloussa Inoue. Tu pars en compétition combien de temps ?
— Je te l'ai déjà dit, soupira son interlocutrice. Deux semaines complètes, voire plus.
— Je ne savais pas que les Arts Martiaux s'exportaient si bien Europe, déclara Inoue. J'aimerais bien y faire un tour aussi.
— Mouais, si tu veux mon avis, ne rêve pas trop de ces pays.
— Visiter les pays du monde entier fait toujours partie de mes rêves !
— Hm. Je suppose que c'est toujours mieux que de combattre des robots dans l'espace ou quelque chose du genre.
— Je vais bientôt passer sous un tunnel, je te rappelle tout à l'heure !
— Ok. »
Tout comme ses amis, Inoue Orihime avait continué de reprendre une vie normale, après le combat mené par les Treize Divisions pour stopper Aizen.
Aujourd'hui, certaines routes s'étaient éloignées les unes des autres, Orihime elle-même ayant décidé de travailler dans différents magasins pour arrondir les fins de mois.
En revanche, les contacts avec la Soul Society se raréfiaient forcément.
Et quelque chose semblait très différent. Trop différent, certainement, par rapport aux mois tumultueux, ayant suivis la découverte des pouvoirs de Kurosaki Ichigo. Aujourd'hui, celui qui s'occupait des attaques de Hollows était Ishida Uryû.
Orihime avait déjà discuté plusieurs fois avec lui, à propos de l'ancien Shinigami Remplaçant.
« — … Je ne crois pas qu'il soit heureux, non. »
La réponse du Quincy, en elle-même, faisait souffrir la belle femme.
Aujourd'hui, sans l'ombre d'un doute, Ichigo Kurosaki désirait retrouver cette force passée, qui lui servait à défendre ceux à qui il tenait. Une force perdue à travers les affres du temps.
Mais d'un autre côté, sans cette force, le rouquin ne se trouvait dorénavant plus sur les champs de bataille.
Pour Orihime, la situation s'apparentait à un dilemme cruel. La sécurité du jeune homme contre son bonheur.
Plusieurs fois, ces questions s'imposaient à la jeune femme, au détour d'une pensée furtive. Jamais, elle ne trouvait une réponse adaptée et perdait peu à peu espoir.
La seule chose qui lui restait encore à faire, consistait à épauler du mieux possible le jeune homme.
Comme aujourd'hui, par exemple.
Tandis que la soirée commençait tout juste, Orihime descendit finalement du train dans lequel elle se trouvait. Vêtue assez chaudement avec un manteau d'hiver rose et des collants qui la protégeaient du froid, elle croisa finalement le regard de la personne qui l'attendait, mains dans les poches.
« — Kurosaki-kun !
— Salut, Inoue.
— Je suis désolée du retard ! Je crois que j'ai manqué un train !
— Non, je crois que ça va.
— Ishida-kun et Sado-kun ne sont pas là ?
— On est supposés se retrouver au restaurant. »
Un rendez-vous convenu avec les autres compagnons du petit groupe de Karakura, à la demande même de la sœur du défunt Sora Inoue.
Ichigo l'accueillit avec un demi-sourire. Mais son regard traduisait toujours autre chose. Il n'offrait plus le même éclat que le passé. Orihime ferma les yeux, avant de prendre la marche.
« — Allons les rejoindre, alors ! »
Toute la gentillesse du monde ne donnait pas l'impression de guérir les plaies du passé.
Pour une personne spécialisée dans les soins, cette vérité semblait encore plus difficile à accepter.
Ils mirent quelques minutes à arriver vers le restaurant en question, minutes durant lesquelles Inoue cherchait à communiquer sa bonne humeur naturelle à son si précieux ami.
Jusqu'à ce qu'ils ne soient à leur tour repérés par les figures familières d'Ishida Uryû et de Sado Yasutora.
« — Ichigo.
— Salut les gars, lâcha le rouquin. Il caille dehors, vous auriez dû rester dedans.
— Déjà en train de faire des reproches, s'enquit Ishida.
— T'as pas entendu que j'ai salué d'abord ? répondit le rouquin, en grimaçant légèrement.
— Ichigo, j'ai entendu que tu bossais à la forêt de Kasugayama ?
— Ouais, pourquoi ?
— Hm. J'essaie de faire la conversation.
— Ah, désolé ! »
Inoue les observait silencieusement, pendant quelques secondes.
Des secondes qui passaient lentement, mais sans offrir le tableau qu'elle imaginait.
Ichigo Kurosaki se comportait toujours de façon naturelle avec ses amis.
Mais il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas. Quelque chose que lui-même ne disait pas. Quelque chose qu'il n'évoquait en aucune circonstance.
Cela attristait profondément Orihime. Mais là encore, elle mettrait tout en œuvre afin de pouvoir aller de l'avant.
Soul Society — Quartiers de la Première Division.
Yamamoto Genryûsai dirigeait d'une poigne de fer la Soul Society depuis plus d'un millénaire.
Cependant, après son intronisation en tant que Capitaine-Commandant, il devait bien admettre que les dernières années ne ressemblaient vraiment pas à un long fleuve tranquille. Hormis les incidents liés à Aizen Sôsuke, le Seireitei traversait pour la première fois, une longue période d'instabilité.
Jetant un regard sur l'extérieur, où la lune s'immisçait maintenant aux côtés des nuages, le vieil homme finit par se retourner, lorsque le son d'un shunpô parvint jusqu'à ses oreilles.
« — Capitaine-Commandant. Le capitaine Hitsugaya est de retour de mission. Conformément à sa demande, j'ai demandé aux capitaines Unohana et Kurotsuchi de venir. »
Yamamoto se contenta de hocher la tête, après avoir écouté les paroles de son subalterne, Sasakibe Chôjiro.
Par ce simple geste, il le congédia, pour laisser place à une discussion plus sérieuse et privée, entre quatre capitaines.
Hitsugaya Toshirô fut le premier à pénétrer dans la pièce, en arborant une mine grave, signe qui n'augurait vraiment rien de bon pour la suite.
Lorsque Unohana Retsu et Mayuri Kurotsuchi entrèrent également en scène, la petite réunion pouvait effectivement commencer. Son départ fut acté par le coup de bâton du Commandant, symbole de son autorité.
« — Capitaine Hitsugaya. Votre division a été mêlée à un premier affrontement aujourd'hui, alors j'attends votre rapport.
— Bien.
— J'espère que cela vaudra la peine de m'avoir fait venir, siffla Kurotsuchi Mayuri.
— Capitaine Kurotsuchi.
— Bien, bien …
— … Notre division a été attaquée par un groupe d'habitants du Rukongai, dont les aptitudes dépassaient de loin celles des humains ordinaires. Ils n'ont pas utilisé de sorts en revanche, ce qui permet aux Shinigamis de prendre un avantage certain sur eux et nous aurions dû nous en sortir sans dommage … mais l'intervention d'un ennemi, capable d'utiliser le Cero et le Bala, a compliqué les choses. Les ennemis ont réussi à blesser le Cinquième Siège Daiji Ikeda et ce dernier, après un contact avec la brume, a fini par se métamorphoser comme les autres habitants. J'ai décidé de le congeler par précaution.
— … Vous ne l'avez pas éliminé ? »
Le ton de Yamamoto Genryûsai semblait être dur, accusateur.
Toshirô tiqua légèrement.
Même si certains affirmaient que le Commandant avait pu s'adoucir au gré des derniers événements, la situation actuelle ne semblait pas être propice à de telles assomptions.
« — Quel idiot, souffla Mayuri Kurotsuchi. Si j'ai bien compris cette petite histoire, ces habitants n'agissaient pas de leur propre chef ?
— J'allais demander une expédition exceptionnelle, aux côtés des capitaines Unohana et Kurotsuchi, afin de pouvoir secourir cet homme. Ce sera peut-être l'occasion pour toi de récolter des informations sur cette brume.
— Oh ? Ah, oui ! Il s'agit bien-là du travail dont vo us deviez vous occuper, n'est-ce pas ? Et maintenant, je devrais partir secourir un homme que vous n'avez pas su protéger convenablement ? »
Toshirô ne répondit pas immédiatement.
« — Capitaine Hitsugaya, reprit fermement Genryûsai Yamamoto. Y'a-t-il autre chose que vous avez appris au cours de cette enquête ?
— … Eh bien, cette brume n'est pas composée d'eau, Hyôrinmaru ne peut pas l'affecter. De plus, un contact même bref a pu contaminer un Shinigami du rang de Cinquième Siège. J'ai moi-même été en contact, mais je n'ai pas reçu de troubles comportementaux au cours de la demi-journée passée, qui a été nécessaire pour notre retour. Les infectés ne semblent pas être conscients de leurs actions et attaquent sans réfléchir. Enfin, j'ai établi un relatif périmètre de sécurité à l'aide de Hyôrinmaru, autour du village, mais la brume peut se mouvoir.
— Comme certains visiblement.
— Capitaine Kurotsuchi, je pense que l'on vous a suffisamment entendu.
— Huh. Vous prenez la défense du capitaine de la Dixième Division, capitaine Unohana ?
— Je crois que ce n'est pas nécessaire d'en dire davantage, nous ne sommes pas là pour cela. »
Unohana Retsu et Kurotsuchi Mayuri nourrissaient depuis longtemps une étrange relation faite de rejets et de rivalités plutôt malsaines. Aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle.
« — Silence. »
Yamamoto venait d'exiger un silence qu'il obtint à la seconde suivante.
« — Je constate que la mission est donc un échec global.
— … Mes excuses, j'en assumerai l'entière responsabilité.
— Oh et encore heureux, renchérit Mayuri. Capitaine-Commandant, avant que vous n'en donniez l'ordre, je refuse catégoriquement de prendre part à une expédition aussi stupide que secourir un seul homme en prenant des heures de recherche.
— Je ne vous ai pas demandé votre avis, capitaine Kurotsuchi. Toutefois … sur ce point-là, je n'enverrai pas de mission de secours.
— Mais … il va mourir, si l'on ne lui vient pas en aide … !
— Ne soyez pas ridicule, vociféra Mayuri. Cet homme est déjà mort depuis le moment où vous l'avez abandonné au milieu des terres ennemies, sans possibilité de s'échapper. Un ennemi est capable d'utiliser le Cero, c'est bien ça ? Eh bien, c'est terminé. Votre glace, aussi résistante soit-elle, a déjà fini par céder et votre ancien subordonné fait soit partie du passé, soit des ennemis. »
Une veine de colère prit lentement Hitsugaya, qui fustigea alors le capitaine de la Douzième Division.
« — Tu es prêt à laisser un homme mourir sans lever le petit doigt, souffla Toshirô. Ça te regarde, mais je ne suis pas de ce genre.
— Tant pis. Si vous préférez agir stupidement et rejoindre les camps ennemis au lieu de renforcer notre ligne de défense, je vous en prie. Mais vous avez déjà pris assez de décisions idiotes aujourd'hui. J'ai d'autres choses à faire qu'aller secourir vos troupes, capitaine de la Dixième Division. »
Unohana lança un regard compatissant à son jeune acolyte, signe qu'elle ne pourrait rien faire non plus, sans l'aval de leur supérieur.
Un accord qui ne semblait pas être dans les tuyaux. Yamamoto Genryûsai ferma lentement les yeux.
« — Vous avez déjà établi un périmètre relatif de sécurité, comme vous dites. Les autres divisions également et c'est ce qui comptait. Il y a dehors un ennemi qui souhaite s'en prendre au Seireitei. Nos forces seront concentrées sur la protection de cet endroit et sur rien d'autre. Me suis-je bien fait comprendre ? »
Il voulait refuser.
« — Capitaine-Commandant … ! »
Il devait contester.
La vie de son soldat était entre ses mots.
Il se souvenait encore de son appel à l'aide, totalement désespéré.
« — Je dois le secourir … ! C'est mon travail de capitaine … !
— Votre devoir est de protéger le Seireitei. Vous serez donc plus utile ici. Fin de la discussion, capitaine Hitsugaya. Maintenant, la réunion est terminée. Vous serez de nouveau contactés sous peu. »
Seireitei — Bureau général des lieutenants.
Elle entrait pour la première fois dans cette pièce et honnêtement, son cœur battait un petit peu vite derrière sa poitrine.
Non pas que les autres l'accueilleraient mal, mais Rukia Kuchiki, nouvelle vice-capitaine de la Treizième Division, ne savait pas exactement comment aborder ce nouvel aspect relationnel avec les autres Shinigamis partageant son grade.
Elle ne savait pas exactement quel type d'ambiance elle trouverait, au vu des circonstances plutôt troublées de la Soul Society.
« — Au fait, Abarai-kun, comment s'est passée ta mission ?
— Bah, personnellement … on n'a rien eu à signaler. Mais on a repéché la Dixième Division, et ça avait l'air d'être autre chose … »
Personne ne l'avait encore remarquée. Ni Renji, visiblement lassé et occupé à discuter aux côtés de Kira Izuru.
« — Puis rester une journée entière avec le capitaine Kuchiki, t'imagines ? C'est pas facile ! »
Rukia fronça distinctement les sourcils devant ces paroles pour le moins déplaisantes. Même si elle devinait aisément que son grand-frère puisse réellement rendre la vie dure à certains.
« — Et toi, Omaeda ?
— Quoi ?
— Comment ça, quoi ? T'écoutes ou quoi ? On parle de sujets importants, là !
— Ha. Dès que j'aurai fini mon paquet de chips, peut-être bien ! Mais là, moi-même j'suis occupé, tu vois ?!
— Et la mission avec le capitaine Soi Fon ?
— Pourquoi je bouffe autant maintenant à ton avis ?! »
Finalement, la pièce était plutôt bruyante et animée. Rien qui différait réellement de ce que Rukia imaginait, en posant les pieds ici.
« — Oh, Kuchiki-san. Ça fait plaisir que tu sois enfin officialisée. »
Nanao Ise et Isane Kotetsu furent les premières personnes à remarquer sa présence. Quelque peu prise de court, la brunette cligna plusieurs fois des yeux, avant de chercher une réponse.
« — Ah … oui, oui ! C'est juste que le contexte était un peu particulier.
— Oh, tu n'as pas à être nerveuse, les choses sont assez simples ici. Je dirai même parfois un peu bêtes.
— Quoi ?! s'esclaffa soudainement Iba Tetsuzaemon. T'as du cran de m'avoir insulté, Ise ! Mais je vois que t'es bien une femme, à le faire dans mon dos !
— Je ne t'ai pas insulté, soupira Nanao en fermant les yeux. Même si effectivement, ton comportement pourrait être rediscuté.
— Hein ?! Tu me cherches ?!
— Si tu arrêtais de te soûler ici, ce serait déjà plus simple. »
En entendant ces paroles, Kira Izuru reposa discrètement la coupe de saké qu'il avait à la main, en la posant à proximité de Renji Abarai.
« — Wow, calmez-vous un petit peu. »
Hisagi Shûhei, simple spectateur silencieux jusqu'à présent, chercha assez rapidement à faire la police pour calmer les tensions inutiles qui naissaient.
« — Oh, tiens ! C'est toi Kuchiki, tu es vraiment devenue lieutenante ? reprit le vice-capitaine tatoué. Hé, Abarai ! Pourquoi tu ne viens pas ?
— Rukia ! Je t'avais pas vue !
— Très amusant.
— Hé ! Pourquoi tu l'prends comme ça, hein ?! »
Renji laissa de côté son camarade Kira pour venir accueillir son amie d'enfance, qui essayait vainement de se mettre un petit peu à l'écart.
« — Ta mission s'est bien déroulée ? demanda d'ailleurs Isane.
— Oui, rien de particulier …
— Bah, t'es comme moi, quoi ! s'enquit Renji. Pas un chien à signaler.
— L'expression c'est ''pas un chat'' à signaler … soupira Kira.
— On s'en fout !
— Commence pas, Abarai ! avertit soudainement Iba. Tu crois que je te vois pas venir ?!
— Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
— Je crois que notre cher Iba-san a un petit peu trop bu. »
Dernière venue, Rangiku Matsumoto pencha légèrement la tête sur le côté. Elle fut alors directement en face-à-face avec Nanao Ise.
« — Laisse tomber, marmonna cette dernière. C'est un homme qui ne pense typiquement qu'à ses poings et rien d'autre.
— Oh allons Nanao, tu devrais savoir mieux que quiconque que les hommes ne pensent pas qu'à leurs poings !
— Q-Qu'est-ce que tu racontes ?!
— Tu as très bien compris, gloussa Rangiku en adressant un clin d'œil suggestif. Allez, je suis crevée moi.
— Il s'est passé quelque chose de grave ? demanda timidement Rukia.
— Ohh mais c'est toi, Rukia-chan ! Tu es devenue officiellement lieutenante, bravo ! Faut fêter ça ! »
Tout le monde ne partageait pas forcément son optimisme.
Il fallait également dire que Rangiku Matsumoto se spécialisait dans la dissimulation de ses véritables sentiments personnels. En tant qu'amie très proche, Nanao Ise le savait pertinemment et l'observait en silence, cherchant la meilleure opportunité pour dire quelque chose.
Il faudrait trouver un angle suffisamment convenable pour aborder le sujet …
« — Hé, Rangiku-san, ton capitaine va bien ? J'ai entendu que le Capitaine-Commandant l'avait reçu après l'échec de votre mission. »
Un lourd silence s'installa.
Matsumoto Rangiku se retourna vivement vers Abarai Renji, auteur involontaire des paroles plutôt maladroites prononcées. Ce dernier sembla alors se rendre compte de son erreur, d'autant plus lorsque Hisagi lui lança un regard noir, rempli de reproches.
Finalement, Rangiku finit par aller au fond de la salle, pour prendre une coupe de saké.
« — Ouais, on a perdu un soldat, murmura-t-elle. Et il ne sera pas secouru. Ordre du Capitaine-Commandant. »
Rukia voulut alors donner un coup de coude dans les côtes de son ami d'enfance, mais finit par s'abstenir.
Inévitablement, les problèmes allaient en grandissant à la Soul Society. Les prochains jours, les prochaines semaines, risquaient de devenir fortement agitées.
Preview du Prochain Chapitre
Ichigo Kurosaki : Ah bah, c'est pas trop tôt ! Me voilà ! Wow, quelle prestance, les mains dans les poches !
Yamamoto Genryûsai : Ha ! Quelle disgrâce, Hitsugaya Toshirô ! Tu es vraiment un petit capitaine !
Hitsugaya Toshirô : …
Yamamoto Genryûsai : Par contre, on voit clairement que je suis bien le Capitaine-Commandant, l'homme qui sait prendre les choses en mains, hahahaha ! Quel homme je suis ! Sûrement encore plus lors du chapitre suivant : Ominous Night.
Abarai Renji : Il fait déjà nuit.
Yamamoto Genryûsai : Silence, idiot ! Maintenant, on coupe !
Ichigo Kurosaki : Il fait déjà de la dictature, même dans les previews ?!
