Maître des âmes

Chapitre 2 :

Faire le point

Alexander chancela dangereusement en réapparaissant. Il venait de quitter Forks pour aller mettre ses affaires en ordre. Il avait attendu que Charlie soit parti au travail pour qu'il ne s'aperçoive pas que le taxi n'était jamais venu le chercher. Il avait sorti une tenue sorcière du médaillon magique qu'il portait, remis en place sa baguette, posé un glamour pour cacher son apparence et il avait pris son portoloin. Il venait d'arriver dans la zone privée des portoloin particulier du MACUSA, à New York et il se sentait encore plus secoué qu'à l'habitude par le transport magique. Il posa genou à terre dans sa pièce vide, portant une main à sa tête douloureuse en respirant profondément. Cela n'avait pas arrangé sa migraine. Il savait que la salle magique avait déjà enregistré sa baguette et son portoloin pour l'identifier. Les personnes qu'il voulait voir devaient déjà être avertie qu'il était là.

Il lui fallut un moment pour se relever, sa tête battant de souffrance. Il fallait vraiment qu'il voit un médicomage pour essayer de voir si on pouvait régler ça. Il chancela mais parvint à se reprendre alors que la porte s'ouvrait devant lui, quelqu'un arrivant. Il réinstalla immédiatement une façade maîtrisée, se tenant droit et il sourit légèrement en reconnaissant la dame qui venait. Elle portait un très beau tailleur pantalon au dessus duquel elle avait mis une robe sorcière finement brodé. Elle avait la quarantaine et elle eut l'air soulagé de le voir :

- Seigneur Potter, nous n'avions plus aucune nouvelle depuis des mois. Comment allez-vous ?

- Je vais bien maître McAster, répondit-il. J'ai eu… un accident de parcourt, expliqua-t-il.

Elle fronça les sourcils l'air perplexe mais elle l'invita à le suivre à son bureau. Orélianne McAster était la personne avec qui il avait le plus de contact au MACUSA. Elle était à la fois avocate, magistrate et fonctionnaire en charge des bénéficiaires du droit d'asile politique de première classe. Autrement dit, elle se chargeaient de tout ce qui concernaient ceux qui avaient cet asile et qui bénéficiaient en même temps du plus haut niveau de protection du gouvernement. C'était son cas. Elle était son contact principal ici et celle à contacter en cas de problème à moins que le dit problème requiert une intervention immédiate des aurors. Ils rejoignirent son bureau et s'installèrent la porte bien refermée.

- Je commençais à sérieusement m'inquiéter, dit-elle. Vous aviez dit que vous me donneriez des nouvelles rapidement sur votre lieu de résidence.

- Comme je l'ai dit, j'ai eu un accident, répondit-il.

Rapidement, il lui raconta les grandes lignes avec la voiture qui l'avait fauché, son coma, son amnésie et comment il venait tous juste de se souvenir de tout. Elle eut l'air choqué, avalant l'information.

- Êtes-vous complètement remis ? Avez-vous besoin que nous allions voir un médicomage ou que j'en fasse venir un ?

- Non je vous remercie. Dans mon malheur je suis tombé sur un très bon médecin même si c'était à la manière des non-maj. J'irai quand même voir un médicomage pour m'assurer que tout va bien. Savez-vous où je peux m'adresser en garantissant un secret absolu ? J'irai sous pseudonyme mais je ne veux prendre aucun risque.

- Vous pouvez aller à la clinique des aurors. Leurs serments de secrets sont extrêmement stricts et c'est un établissement appartenant au gouvernement. Tout le monde est assermenté. Il n'accueille que les auror, les personnages les plus importants du gouvernement à protéger et les bénéficiaires de l'asile de première classe. C'est un endroit très sûr.

- Faut-il que je demande rendez-vous ou… ?

- Je vous ferai un laissez passer pour qu'ils vous reçoivent dés que vous irez. Pour les urgences, ils prennent sans rendez-vous mais vous pouvez aussi prendre rendez vous pour de la médicomagie du quotidien ou toutes sortes de choses. Ils ont d'excellent médicomages dans toutes les spécialités. Vous ne trouverez pas mieux pour un suivi médical et ils ont même un service de visite à domicile au besoin.

- Très bien. J'irai lorsque j'aurai réglé le reste, approuva-t-il. Malgré tout, j'ai eu de la chance puisqu'il n'y a pas eu de problème autre. Et aucun signe de ceux que je ne veux pas voir, dit-il en la faisant sourire. J'ai désormais une adresse à Forks. Je voudrais l'officialiser et vous demander si je pouvais changer de pseudonyme sur mes papiers. Je me suis habitué au nom que l'on m'a donné là bas pendant mon amnésie.

- Ce n'est pas un problème, c'est une procédure très simple dans votre cas. Je peux m'en charger tout de suite et nous en profitons pour établir votre adresse ?

Il approuva et ils se chargèrent des formulaires nécessaires. Rapidement, Alexander eut ses documents d'identité à jour version magique et non-maj. Il y avait tout ce qu'il fallait et il fut heureux d'avoir réglé ça.

- Forks est une ville non-maj, nous utiliserons donc le système de poste classique au besoin, dit-elle. Mais dans ce cas, nos timbres sont des portoloins postaux qui atterriront directement dans votre boîtes aux lettres alors ce sera tout de même très rapide. Si vous le souhaitez, le service national des postes dispose d'un service particulier. C'est un abonnement au mois. Il permet l'accès au réseau des portoloin postaux, c'est très élaboré dans ce pays. Ils vous donneront un sceau magique particulier. Vous inscrivez le destinataire et l'adresse exacte où envoyer, vous apposez le sceau et cela donne un portoloin postal que vous n'aurez plus qu'à activer pour envoyer votre courrier.

- C'est très pratique. Je n'en n'avais jamais entendu parler.

- Ce n'est que très récemment que cela a été rendu accessible au public. C'est assez cher pour le commun des gens pour le moment mais c'est très utile et ça vous servira pour vos études. Nous pouvons faire la démarche ici. Je leur transmettrai et vous devriez recevoir votre sceau et toutes les informations dans les deux jours chez vous. Bien sûr, comme vous vivez avec un non-maj, le courrier sera sécurisé pour qu'il ne puisse être ouvert que par vous.

Il acquiesça une nouvelle fois, la chose assurément très utile et ils le firent en quelques minutes. Ce qu'il y avait de bien avec Orélianne, c'était qu'elle faisait vraiment son maximum pour aider même avec la plus petite et la plus simple des choses. Elle aurait pu le laisser se débrouiller mais non, elle l'aidait même pour régler son courrier. Elle était vraiment géniale à ses yeux et elle avait vraiment travaillé comme une forçat à son arrivée pour l'aider.

- Vous avez une chouette non ? remarqua-t-elle. Elle pourra prendre des vacances, sourit-elle.

- Oui. Elle doit être encore chez le soigneur où je l'avais laissé. J'espère qu'il s'est bien occupé d'elle. Je m'étais arrangé pour que Gringotts le paie chaque mois jusqu'à ce que je trouve une maison et aille la récupérer mais cela fait plusieurs mois.

- Il n'y a aucune raison qu'elle ne soit plus là bas ou qu'il ne s'en soit pas bien occupé. C'est un bon professionnel. Je suis sûr qu'elle va bien. Vous êtes toujours inscrit à Saxis ?

- Oui mais je vais devoir voir avec eux pour aménager le reste de cette année. J'ai pris quatre mois de retard avec ça. J'ai l'intention d'y aller dans la foulé lorsque j'aurais terminé à New-York.

- Vu les circonstances, ils se montreront assurément compréhensifs, fit-elle avec confiance. Et les autorités pourront facilement tolérer un retard de vos examens au besoin. C'est une situation exceptionnelle. Cela ne posera pas de problème. Le principal est que vous guérissiez bien.

- Cela me rassure. Je vais devoir travailler doublement pour ne pas prendre trop de retard.

- Comme vous m'aviez parlé d'aller vous installer dans la région ouest de Seattle, j'avais fait quelques recherches pour vous, dit-elle en faisant apparaître un dossier qu'elle lui tendit. Des recherches sur les communautés et structures magiques du coin. Il y a une petite antenne du MACUSA à Seattle. C'est celle de l'état de Washington. Il n'y a pas une grande présence sorcière dans cet état mais pas mal de créatures magiques et aussi ceux que vous désiriez rencontrer, sourit-elle.

- Les amérindiens magiques ? sourit-il. Il y a une tribu amérindienne à Forks mais…

- Les Quileute oui, acquiesça-t-elle. Ils sont répertoriés avec un héritage magique de métamorphe loup. Un héritage qui ne s'est d'ailleurs pas éveillé depuis un moment. Cela faisait longtemps d'après mes informations. Mais cette tribu est tout de même presque complètement extérieure au monde magique et n'en sait pas grand-chose. J'ai mis les informations sur eux dans le dossier pour que vous sachiez comment gérer avec eux sans problème pour le secret magique. Il y en a une autre qui elle est restée entièrement dans ses traditions magiques et dans le monde magique. Les Abeytu. Ils vivent cachés mais ils ne sont pas très loin de vous par un heureux hasard et ils ont toutes les magies que vous aimez chez eux. Ils acceptent parfois de recevoir des sorciers et de leur apprendre.

- Comment puis-je pendre contact sans les offenser ?

- Patronus, sourit-elle. Vous leur envoyez et ils répondent s'ils le veulent. Je pense qu'ils se servent de sa pour tester la sincérité et le caractère de ceux qui veulent leur parler.

- J'aime bien. Je le ferai alors. Il y a des vampires par chez moi aussi.

- Le clan Olympic, approuva-t-elle. Ils sont recensés aussi même si là encore, ils vivent complètement hors société magique. Ils n'ont jamais causé le moindre problème. Ils changent de territoire à intervalle réguliers pour ne pas éveiller les soupçon des non-maj. Un des très rares clans vampires à ne pas causer le moindre soucis. Vous n'avez rien à craindre d'eux. Ils sont bien intégrés selon nos informations.

- Je sais. C'est l'un d'eux, le chef de clan je crois, qui m'a sauvé la vie, dit-il en la surprenant. Il est médecin. J'ai compris en retrouvant la mémoire.

- Sait-il pour vous ?

- Absolument pas et il a été formidable avec moi. Est-ce qu'il y en a d'autres dans les environs ? Je n'ai rien repéré mais je n'étais pas vraiment dans mon état normal, s'amusa-t-il.

- Pas aussi près mais plus loin dans l'état. Aucun ne pose de problème à priori, c'est une région plutôt paisible du pays pour les créatures magiques. Vous avez bien choisi même s'il ne fait pas très beau.

- Ce n'est pas du tout un soucis pour moi. Est-ce qu'il y a le moindre problème concernant mon statu ? demanda-t-il plus sérieusement.

- Aucun. Nous attendions juste l'établissement de votre lieu de résidence. Cela est désormais réglé. Le reste est comme je vous l'ai expliqué à votre arrivée. Y-a-t-il quoi que ce soit que vous aimeriez que j'explique à nouveau ?

- Non ça ira pour l'instant. Je pense me souvenir de tout maintenant. J'écrirai au besoin.

- Parfait. Maintenant que vous êtes installé, un auror et un agent du MACUSA viendront régulièrement pour s'assurer que tout va bien. Vous serez prévenu d'avance bien entendu. Ce ne sont que des visites de routines pour votre sécurité.

- Je vous remercie. C'est rassurant.

- Si vous voyez quoi que ce soit d'anormal autour de vous, même minime, dîtes leur. Ils vérifieront et surtout, n'hésitez pas à contacter le bureau des aurors au besoin. Ils sont là pour ça. Vous avez toujours votre alarme d'urgence et votre portoloin ?

- Oui. Tout est resté bien enfermé dans mon médaillon de transport. J'ai tout ce qu'il faut au besoin.

- N'hésitez surtout pas, sourit-elle.

Ils discutèrent encore un moment, réglant tout les détails et petites questions logistiques. La réactivité et l'organisation, le sérieux du MACUSA l'avaient énormément rassuré à son arrivée. C'était totalement autre chose comparé au Ministère britannique. Tout cela fait, Orélianne lui donna ce qu'il fallait pour accéder à l'hôpital et être reçu, lui donnant un autre portoloin qui y menait. Vu la taille du pays, on usait énormément des portoloin ici mais cela ne lui réussissait vraiment pas. Transplaner était tout aussi pénible pour lui et il n'était pas plus doué avec les cheminées. Aussi, il espérait ne pas avoir à se déplacer trop souvent.

Ses affaires au MACUSA réglées, il prit le chemin de la clinique, vérifier son état de santé et sa magie primordial. Il était un peu inquiet que l'accident ait pu avoir des répercussions et il voulait voir si on ne pouvait pas accélérer sa guérison. D'après Orélianne, l'établissement était excellent et faisait aussi de la recherche mais leur patientèle était assez restreinte et sélective. Aussi, il n'y avait que le personnel marchant alentours qui était là lorsqu'il apparut sur l'air d'accueil. Il était toujours sous glamour, ses chevalières cachées bien évidemment comme tout ce qui aurait pu le rapprocher de Harry Potter. Il n'eut pourtant pas l'occasion de voir grand chose de l'endroit, chancelant à nouveau quand sa tête explosa un peu plus de douleur à son apparition. User des transports magiques n'était peut-être pas une bonne idée et c'était aussi pour cela qu'il était urgent de voir un médicomage. Il posa genou à terre pour ne pas s'effondrer complètement, portant une main à sa tête en respirant.

- Monsieur ? fit une voix inquiète en s'approchant de lui. Monsieur ?

- Veuillez m'excuser, bredouilla-t-il. Laissez moi un instant.

Il discerna vaguement ce qui ressemblait à des infirmiers qui s'étaient avancés vers lui en voyant cela.

- Asseyez-vous, pria-t-on gentiment en l'aidant à se redresser.

Il remarqua qu'on avait fait apparaître un siège juste derrière lui et il consentit à s'asseoir, cela aidant beaucoup à apaiser son malaise. Il sourit aux soignants inquiets autour de lui, ce qui ressemblait à un médicomage arrivant à grands pas. On lui laissa la place et l'homme s'accroupit devant lui, sa baguette en main et le scrutant déjà.

- Monsieur ? Comment vous sentez-vous ? demanda-t-il l'air inquiet.

- J'ai juste besoin d'un instant, répondit-il. J'ai quelques soucis avec les portoloins. Cela va passer.

- Bien. Vous venez pour une consultation ? Une visite ?

- Une consultation mais ce n'est pas un rendez-vous déterminé. J'ai ceci, dit-il en sortant sa baguette pour faire apparaître l'autorisation du MACUSA de recevoir des soins ici et la demande pour qu'il soit reçu au plus vite.

Le médicomage prit le document et le lut rapidement, acquiesçant.

- Très bien. Il n'y a aucun problème. Je suis le médicomage Mann, chef du service de médicomagie générale et traumatique. C'est moi qui assure les consultations impromptues aujourd'hui. Est-ce que cela vous convient ?

- Parfaitement.

- Je vais m'occuper de vous. Prenez votre temps puis nous rejoindrons une salle de consultation pour voir ça. Une infirmière viendra avec nous pour faire votre dossier.

Il approuva et respira jusqu'à pouvoir se relever. Le médicomage, un grand homme brun à l'air doux, resta près de lui pour prévenir une chute, faisant signe aux autres de les laisser. Il le conduisit jusqu'à une salle de consultation où une infirmière les rejoignit, la porte se refermant. On lui demanda si c'était la première fois qu'il venait et quand il approuva, la première chose pour le médicomage fut de lui donner les confirmations de serments magiques de la clinique, le soulageant. Cela fait, il donna les documents du MACUSA lui offrant le droit à cette clinique. Le fait qu'il avait l'asile politique était mentionné mais avec les serments, personne ne pourrait le répéter. Il présenta aussi ses papiers avec son pseudonyme pour que l'infirmière puisse établir son dossier.

- Veuillez m'excuser monsieur White, fit le médicomage. C'est la première fois que je vois quelqu'un d'aussi jeune sous un tel statu de protection et pourtant je travaille ici depuis longtemps. Vous êtes en Amérique depuis longtemps ?

- Quelques mois, répondit-il évasivement. Mais je n'ai pas eu l'occasion de voir un médicomage depuis et je n'ai pas vraiment eu de suivi avant. Il faut que ça change, dit-il en le faisant approuver. Mon principal problème est ailleurs.

- Cette arrivée en portoloin n'avait rien de normale, nota-t-il gravement. Est-ce à cause de cela ?

- Et bien je n'ai jamais été à l'aise avec les transports magiques, loin de là, sourit-il. Rares sont les fois où j'arrive sur mes deux pieds mais là c'est pire. J'ai eu un accident il y a quelques mois et cela n'y est sûrement pas pour rien. Je viens avant tout pour faire un examen et un suivis suite à cet accident.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-il en commençant à prendre des notes avec une plume enchantée.

Alexander lui raconta alors son accident, son amnésie, les blessures qu'il avait eu et ses soins dans le monde moldu. L'homme l'écouta avec grande attention, très concentré, comprenant rapidement qu'il ne venait pas pour une petite chose.

- Vous avez bien fait de venir dés que la mémoire vous est revenue, sourit-il. Les traumatismes crâniens importants peuvent faire énormément de dégât et votre malaise vient assurément de là. Est-ce que vous avez refait de la magie depuis ?

- Quelques sorts mineurs ces derniers jours mais rien de puissant.

- Est-ce que cela s'est bien passé ? Y-a-t-il eu un quelconque problème lorsque vous avez lancé vos sorts comparé à votre habitude ?

- J'avais peur de ça mais il n'y a eu aucun problème pour l'instant. Je n'ai rien noté de différent.

- C'est bon signe. Il peut y avoir de profondes altérations de la magie avec ce genre de traumatisme. Si vous le permettez, je vais vous examiner.

Il approuva et alla s'installer sur la table d'auscultation, tendu malgré tout avec les deux inconnus dans la pièce. Le médicomage prit le temps de lui expliquer tout ce qu'il allait faire. Il allait commencé par des diagnostiques généraux pour ensuite aller voir tout ce qu'il fallait vérifier ou qui attirerait son attention. Il approuva et se laissa faire, l'infirmière prenant des notes en même temps. Alexander les surveilla un moment avant de se détendre et de regarder un peu la pièce. Elle était assez grande et clair, des voiles devant les fenêtre empêchant de voir depuis l'extérieur. C'était dans l'esprit sorcier mais simple avec un peu de décoration. La magie aidant à nettoyer et désinfecter, c'était beaucoup moins aseptisé que chez les moldus, plus confortable aussi avec peu de matériel en vu. On faisait tout apparaître au fur et à mesure ici et tout retournait au nettoyage puis en réserve une fois l'utilisation terminée. La magie soulageait tout le monde de pas mal de logistique et d'organisation. Il fallut un long moment pour terminer l'examen et le médicomage était resté concentré tout du long, patient et tranquille, souriant en lui disant ce qu'il faisait. Mais ce fut finalement finit et il put rejoindre le fauteuil face au bureau du médicomage Mann. L'infirmière lui offrit gentiment un verre d'eau puis elle s'en alla, son assistance n'étant plus requise pour l'instant.

- Et bien, je n'ai jamais vu de tel dossier pour un jeune homme de votre âge, remarqua-t-il finalement. Veuillez m'excuser mais ce n'est pas tout les jours même quand on soigne des auror de carrière.

- Qu'est-ce qu'il y a de si extraordinaire ? demanda-t-il avec curiosité.

- J'ai refait le test trois fois pour être certain de ne pas m'être trompé mais… du venin de basilic ?

- Oh, comprit-il. Oui. J'ai vécu quelques péripéties et celle là n'est pas ma préférée, sourit-il.

- J'imagine que ce sont les larmes de phénix que j'ai également trouvé qui vous ont sauvé. Je ne vois que cela.

- En effet. J'ai eu énormément de chance ce jour là d'avoir un phénix près à me soigner tout près.

- Ce n'est rien de le dire. Ce venin tue en quelques instants. Et je ne vois rien d'autre que des larmes de phénix fraîches pour le stopper. Je dois avouer qu'il y a aussi beaucoup de cicatrices, remarqua-t-il très précautionneusement, dont certaines sont significatives, fit-il lourdement.

- Oui, approuva-t-il tristement. C'est une page tournée aujourd'hui mais ça laisse des traces, dit-il simplement. J'ai eu une vie compliquée.

- On ne se retrouve pas sous ce genre de protection sans vie compliquée, posa-t-il simplement. Cela ne me regarde pas si vous ne désirez pas en parler. Ce qui m'intéresse, c'est votre santé, dit-il plus légèrement. Il y a beaucoup de choses pour un jeune homme de votre âge. Pour commencer, vos cicatrices. Il y en a plus que sur la grande majorité des aurors de carrières, fit-il sombrement, mais aucune ne pose de problème. Elles sont bien cicatrisés sans dommage. Elles ne sont pas douloureuses ?

- Non. Juste quand il fait froid parfois mais c'est normal je crois.

- Oui. Il existe des baumes pour soulager ça si vous en ressentez le besoin. C'est très efficace. Les sorts de réchauffe aide quand il fait froid mais ils ne durent pas longtemps. Ces baumes ont une action qui dure vingt quatre à quarante-huit heures pour protéger des tiraillements dû au froid. Je vais vous noter quoi demander à l'apothicaire au cas où.

- Merci, sourit-il.

- Ce n'est rien. Il y a le retard de croissance ensuite. On ne peut plus rien faire pour le corriger à ce stade alors je crains que vous ne soyez jamais très grand.

- Je m'en fiche royalement. Est-ce que ça a d'autres répercussions ? demanda-t-il plus gravement.

- D'après mes analyses, cela n'a pas eu d'autres conséquences et c'est assez exceptionnelle. Votre magie est puissante, j'imagine qu'elle vous a soutenue pour éviter les retards de développement ou autre chose de cet ordre. Il n'y a pas plus de conséquence. Visiblement, les médecins non-maj ont bien veillé à votre alimentation pendant et après le coma. Il n'y a pas de carences et cela aussi est une bonne chose. Votre squelette a l'air plutôt fragile avec pas mal d'anciennes traces de fractures ou de fêlures. Aucune magie ne peut palier à ça. Le seul moyen serait de retirer les os et de les faire repousser mais ce n'est pas une chose qu'on utilise sans absolue nécessité. Cela éprouve beaucoup l'organisme et sa magie de faire une telle chose. Mais j'ai l'impression que vous l'avez déjà eu avec votre bras droit ? Les os sont plus jeunes.

- Oui, soupira-t-il. Je me suis cassé le bras à cause d'un cognard au quidditch, raconta-t-il. Et l'un des encadrants s'est pris pour un médicomage et a voulu soigner mon bras. Il a fait disparaître les os au lieu de les soigner.

- Je déteste les gens qui prennent la médicomagie à la légère, remarqua l'homme. C'est une procédure dont-il ne faut pas abuser et qui risque d'entraîner des dommages sur les tissus autour de l'os. Heureusement pour vous, le médicomage qui s'est chargé de soigner votre bras l'a bien fait. Il n'y a pas de séquelle. Mais pour ce qui est de vos os, mieux vaut faire attention aux chocs. Vous auriez facilement des fractures surtout là où il y en a déjà eu. La tête, la colonne vertébrale et les côtes peuvent être particulièrement problématiques. Il faut donc faire attention à ce que cela n'arrive plus si possible. En prévention, vous pouvez aussi veiller à manger suffisamment de produits laitiers. Une carence en calcium fragiliserait encore plus votre squelette. Donc il faut vérifier régulièrement qu'il n'y en a pas histoire de ne pas créer de terrain favorable aux fractures plus que ça ne l'est déjà. Mais si vous éviter les chocs importants et sans carence, il ne devrait pas y avoir de problème. Vous jouez encore au quidditch ?

- Ce n'est pas prévu au programme pour l'instant. Si je rejoue, ce sera certainement juste une partie ici ou là pour le plaisir.

- Tant mieux parce que ce n'est pas le sport idéal pour éviter les blessures, fit-il légèrement en l'amusant.

- Je ne prendrai pas de risque, assura-t-il.

- Pour ce qui est du venin et des larmes, ils sont dans votre système mais ils sont tout deux inactifs. Ils se neutralisent. Il n'y a donc plus de danger avec le venin. En revanche, cela risque d'entraîner une résistance au larmes de phénix. Elles risquent de ne plus fonctionner sur vous. D'ordinaire, les larmes sont assimilées et évacuées.

- Mais là elles sont toujours là si je comprend bien ? releva-t-il.

- Oui. Comme le venin. Ce venin est le plus puissant du monde magique. Il ne peut pas être éliminé. Les larmes restent parce que leur magie se focalise dessus pour l'empêcher d'être nocif pour vous. Seulement, si d'autres larmes sont utilisées, elles rejoindront les premières face au venin sans faire ce qu'on leur demande. Il faudra donc veiller à ça. Il est rare d'user des larmes de phénix mais quelques potions médicomagiques très puissantes en contiennent. C'est à prendre en compte si un jour vous en avez besoin. Cela sera indiqué dans les informations les plus importantes de votre dossier médical au cas où.

- Je ne l'oublierai pas.

- J'ai également détecté des traces d'exposition intense aux détraqueurs, fit-il gravement.

- Oui mais c'était il y a des années. Est-ce que ça pose problème ?

- Aucunement. Seulement, ce genre de chose laisse des traces. Dans le même genre, il y a des traces du doloris et de bataille de légilimancie importante. Cela ne pose pas de problème mais ça se lit sur vous. Je veux bien croire que vous avez vécu quelques péripéties comme vous dîtes. Aussi impressionnant que soit tout cela, ça ne pose pas de problème particulier. Vous avez beaucoup de chance.

- Il faut croire, s'amusa-t-il. J'imagine qu'il n'en n'ai pas de même pour ce traumatisme crânien ?

- En effet. Pour commencer, les blessures dû à cet accident ont été bien soignées. On aurait pu aller plus vite avec la magie mais les médecins ont bien fait leur travail. Le seul point sensible c'est ce traumatisme crânien. Il a été très important d'après mes examens. Là encore, vous avez eu de la chance de ne pas mourir sur le coup. Et là encore vous vous en sortez plutôt bien si j'en juge par l'ampleur de la blessure. Il n'y a aucune atteinte sur vos fonctions, sur vos sens, sur votre esprit… C'est presque un miracle. Les maux de têtes, les vertiges et les malaises que vous m'avez décris sont une petite chose.

- J'en ai tout à fait conscience. On m'a dit que ça pourrait rester ?

- En effet. De tels dommages au cerveau laissent des cicatrices et des traces. Vous risquez d'être sujet aux migraines, aux maux de têtes, aux malaises et à la fatigue accrue. Cela pourra s'estomper, rester ou aller et venir par épisode à plus ou moins forte intensité. Il faudra surveiller dans la durée. Les symptôme pourraient se manifester plus franchement si vous êtes fatigué ou malade. S'il y a bien un domaine où les médecins non-maj et les médicomages sont à peu près au même niveau, c'est la neurologie. C'est un domaine très complexe qui a encore énormément de mystères. Mais ça ne veut pas dire que l'on ne peut rien faire. Les soins magiques seront plus efficaces que les médicaments non-maj sur vous. Je vais vous prescrire des potions pour les maux de tête et les migraines qui devraient être beaucoup plus efficaces.

- J'avoue que cela me soulagerait, soupira-t-il.

- Je m'en doute. Vous pourrez mieux vous reposer et récupérer. Ce sera bien plus confortable. En revanche pour les malaises et la fatigue, il n'y a rien d'autre à faire que de prendre une pause et de se reposer un peu. Mais si votre santé s'améliore, que votre sommeil est bon, que vous veiller à votre alimentation et à entretenir votre corps comme il faut, vous devriez être moins sujet à ce genre de chose. C'est aussi vers ça que tend la rééducation que l'on vous a fait faire. L'activité physique, même juste d'entretien, douce, participe à la bonne oxygénation du cerveau et donc à son bon fonctionnement, ça aide.

- Je vais continuer et faire attention. C'est cela qui provoque ça quand je prend un transport magique non ? Est-ce que ça va s'améliorer ? Est-ce que c'est dangereux de les utiliser ?

- C'est la source de vos problèmes de transport mais de manière surprenante, cela ne part pas réellement d'une conséquence négative.

- Comment ça ?

- Les traumatismes crânien peuvent avoir énormément de conséquence de la même manière que pour les non-maj mais j'imagine qu'on vous a déjà expliqué tout ça.

- Oui, du plus simple au plus grave au cas où quelque chose se manifeste pour que je puisse le signaler. Je craignais des troubles magiques avec moi.

- C'est un risque en effet. Il peut y avoir des pertes de pouvoir particuliers, des difficultés à lancer des sorts, des instabilités, voir une incapacité à faire de la magie ou une perte de pouvoirs innées comme la métamorphomagie. Cela s'étend de toutes petites anomalies à une perte totale de la capacité à faire de la magie. La magie est toujours là, la puissance est la même mais c'est l'esprit, le cerveau, qui la contrôle. Donc si cette zone est touchée, cela peut altérer la capacité à faire de la magie. Mais ce n'est pas votre cas. Il n'y a absolument aucune altération de votre contrôle magique, de vos fonctions magiques.

- C'est une excellente nouvelle, sourit-il avec soulagement. Dans ce cas, qu'est-ce qu'il y a ?

- Parfois, très rarement, ce genre de traumatismes peut aussi déclencher de nouveaux pouvoirs. Des pouvoirs latents que l'on avait dans notre patrimoine familial mais qui ne s'étaient pas éveillés, des capacités auxquelles on est prédisposée ou d'autres qui arrivent de manière totalement mystérieuse. Ce sont des cas exceptionnels mais cela a déjà été observé plusieurs fois avec des effets différents à chaque fois.

- Donc il y a des précédents ?

- Oui mais les effets sont propres à chacun. Vous devrez certainement voir une grande partie de ce que ça donnera par vous même. Je peux cependant donner une explication pour les transports. Vous m'avez dit que vous aviez toujours été malhabile avec cela ?

- Une vrai catastrophe serait plus juste, s'amusa-t-il en le faisant rire.

- Et bien récemment, il a été démontré que les sorciers qui sont ainsi maladroit avec les transports ne le sont pas forcément par simple manque d'habilité. Ce n'est pas le cas de tous mais cela arrive souvent quand même. Cette étude a été faîte par des sorciers qui font des recherches sur les transports magiques pour tenter de réduire le taux d'accident et de rendre la chose plus confortable pour ceux qui ont du mal avec ça. Par hasard, ils ont découvert qu'il y avait plus que ça pour certains. Il s'avère que certains sorciers, à partir d'un certain niveau de puissance, sont naturellement plus sensibles à la magie sans même s'en rendre compte. C'est un peu comme un instinct décris comme permettant de ressentir la présence de magie, des frissons ou la chaire de poule en présence de magie, ce genre de chose. L'avez-vous ?

- Oui. J'ai toujours cru que c'était normal.

- C'est ce que pense la plupart de ceux qui ont cela et donc, ils n'en parlent pas. Mais ces petites choses démontrent une plus grande sensibilité naturelle à la magie quel qu'elle soit. Et cela peut provoquer certaines réaction avec des magies puissantes. Cela s'est tellement banalisé qu'on ne s'en rend plus compte mais les transports magiques sont une magie puissante, surtout sur de grandes distances. Quand on les prend, on est entouré et sous l'influence de puissants courants de magie qui nous conduisent où nous le voulons. Une bonne part de la magie induite dans les transports ne vient pas de nous mais de la nature environnante. On empreinte ces flux comme des routes sans nous en apercevoir. Est-ce clair ?

- Oui.

- Bien. Ces flux sont très puissants et quand une personne sensible comme vous les emprunte, elle se retrouve extrêmement perturbée. La sensibilité fait que cela provoque comme une surcharge de vos perceptions magiques naturelles, un dérèglement qui vous perturbe complètement à l'arrivée. Raison pour laquelle vous n'arrivez pas à rester debout ou à bien contrôler. C'est comme si on vous avez fait tourner très vite sur vous même un moment en vous demandant ensuite immédiatement de marcher en ligne droite.

- Impossible, comprit-il.

- Impossible. C'est pour ça que vous avez du mal avec les arrivées. C'est parfaitement naturel pour vous et je suis au regret de vous dire que ça ne changera pas. Mais ça n'a aucune incidence sur vous, ça ne présente pas de risque ou quoi que ce soit d'autre qu'une arrivée chaotique. C'est pour ça que cela avait toujours été pris pour une simple maladresse.

- C'est intéressant. Et avec le traumatisme ?

- D'après mes examens, cette sensibilité que vous aviez déjà a été décuplée. Elle est largement comme un véritable sens maintenant à tel point que je peux la percevoir dans les diagnostiques comme n'importe quel autre sens.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

- Pour ce qu'on en sait, ce genre de sensibilité magique permet de sentir la présence de la magie. Instinctivement, en touchant un objet, vous saurez s'il est magique ou non, peut-être même quel type de magie il contient. Vous pourrez sentir la magie autour de vous à plus ou moins longue distance. La distance, comme la précision et le degré de finesse de lecture, il faudra le déterminer vous même. Cela peut donner toutes sortes de perceptions de ce style à divers niveaux. Mais leur compréhension devrait être instinctive pour vous en grande partie comme un sens ordinaire. Bien sûr, comme on apprend à identifier des sons, des goûts, des images… il faudra vous familiariser avec ça mais c'est un apprentissage assez intuitif. Quoi qu'il en soit, un tel niveau de sensibilité engendre forcément une instabilité encore plus grande dans les transports magiques. C'est de là que viennent vos malaises. Les maux de têtes sont certainement la conséquence de la blessure au cerveau, cela pourra s'estomper ou pas mais le malaise restera très important à l'arrivée de transport.

- Je vois. Est-ce que c'est dangereux pour moi ?

- Cela peut l'être. J'en suis désolé mais il faudrait peut-être mieux renoncer au transplanage, remarqua-t-il. Sans le savoir, vous serez désorienté au cour même du transport. Ce qui rend l'exactitude de votre point d'arrivée très incertain et les risques de blessure, de se désartibuler, sont énormes. C'est très dangereux dans votre cas.

- Et pour les portoloins, les cheminées ou le transplanage d'escorte ?

- Pour ces cas là ça ira. Le tout est que vous ne soyez pas celui qui dirige directement la manœuvre. Avec le transplanage d'escorte c'est une autre personne et pour les cheminées et les portoloins, ce sont les objets ou le réseau qui pilotent. Donc vous serez certain d'arriver au bon endroit avec les même risques d'accidents qu'à l'ordinaire pour ces transports. En revanche, l'arrivée restera toujours aussi problématique. Les symptômes pourront varier suivant l'évolution de la guérison et du vieillissement du traumatisme mais il y aura toujours un malaise important. Cela ne représente pas de risque pour votre santé à condition d'être relativement en forme. Si vous êtes malade ou blessé, cela pourrait aggraver les choses par le malaise engendré. Ce ne sera pas tant le transport que ses effets sur vous à l'arrivée qui pourraient poser problème. Donc à moins que ce ne soit vraiment impératif ou que vous êtes en route pour un hôpital ou pour voir un médicomage, je vous recommanderai de vous abstenir si vous n'êtes pas en bonne condition. Cela peut bien se passer comme très mal.

- Je comprend. Heureusement que je n'ai usé que des portoloin jusque là alors.

- En effet.

- Peut-on faire quelque chose pour ces arrivées difficiles ?

- Je crains qu'il n'y ait pas grand-chose à faire. C'est votre magie et vos perceptions magiques qui sont secoués et votre corps, les blessures qu'il porte, avec. Et le malaise passe en quelques minutes une fois que tout se calme. Mais vous pouvez prendre une potion pour le mal de tête que ça engendre. Ce symptôme là a de fortes chances de s'installer et de rester bien plus longtemps.

- Est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres choses ?

- C'est possible. Tout ne peut pas être détecté aux diagnostiques, surtout si vous éveillez de nouvelles capacités magiques. Il faut surveiller et être prudent. Cela peut prendre des mois voir des années avant de se manifester. Ce genre de blessure est à surveiller régulièrement toute la vie ne serait-ce que par prudence. Mais dans l'immédiat, si ce n'est cet effet un peu pervers du déclenchement de votre sensibilité magique, je ne détecte rien de néfaste pour votre corps ou votre magie. Vous vous en sortez avec ces maux de têtes et ces malaises. Nous ferons tout pour apaiser ça mais c'est presque un miracle.

- J'en ai bien conscience. Merci. Cela me rassure beaucoup. J'avais terriblement peur des dégâts sur ma magie.

- Je comprend mais je peux vous jurer qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour l'instant. Vous devez prendre vos précautions pour les transports et surveiller mais rien d'alarmant. Il faudra néanmoins prévoir des examens en suivit. Je pense que tout les deux mois serait un minimum jusqu'au premier anniversaire, ensuite deux fois par an certainement. Nous pouvons prévoir des visites chez vous pour vous éviter le transport.

- Je préfère venir ici pour le moment. Je ferai très attention.

- Et ne surtout pas hésiter à nous contacter ou à venir s'il y a quoi que ce soit. On ne plaisante pas avec ce genre de chose. Pour le contact, nous avons des cheminées qui sont sous surveillance constamment pour prendre les appels, le courrier bien entendu, les miroirs magiques si vous avez la chance d'en avoir un et les patronus.

- J'en prend note.

- Je pense aussi que ce serait une bonne idée de consulter notre médicomage spécialisé en neurologie. Il n'est pas là en ce moment, il est à un congrès. Nous n'en n'avons qu'un, c'est une spécialité rare, mais il est très bien et très doué. Il fait des recherches également. Je pense qu'il serait bien qu'il puisse vous examiner. Il pourra certainement vous donner beaucoup plus d'explications et de détails que moi, mieux vous suivre.

- Est-il soumis aux mêmes serments que vous ?

- Bien entendu, il est un employé de cette clinique lui aussi avec les mêmes règles.

- Dans ce cas, j'imagine que c'est une bonne idée.

- Nous pourrons fixer un rendez vous pour cela.

Longuement, ils discutèrent de son était de santé, des choses à faire, à surveiller, à quelle fréquence, les possibilités… Finalement, Alexander repartit avec ce qu'il lui fallait en potion pour un bon moment, le moyen d'en commander à la clinique au besoin, un autre rendez-vous de contrôle prévu dans deux mois et un rendez-vous avec le médicomage spécialisé moins de trois semaines plus tard. Cette fois, il s'en alla à pied, l'allée sorcière de New-York à deux pas de là. Il alla faire des courses, se procurant montagne de choses dont-il avait besoin, en profitant d'être là. Heureusement que tout était déjà en ordre avec Gringott et qu'il avait son chéquier dans son médaillon. Ainsi, inutile d'aller à la banque. Il passa le reste de la journée en shopping, en profitant pour se procurer les catalogues de commandes à distance qu'il n'avait pas encore. Puis il se décida à prendre une chambre d'hôtel pour la nuit, dînant dans un bon restaurant.

Il se remit en route très tôt le lendemain, pressé de rentrer à Forks. La petite ville perdue lui manquait, comme Charlie et Carlisle. Il commença par aller dans le New-York non-maj pour faire un peu plus de shopping, usant pour cela de ses cartes de crédit fournie par Gringotts pour cette occasion. Il en avait deux : une très ordinaire, celle de monsieur tout le monde, et une autre beaucoup plus prestigieuse, sa visa infinite à la hauteur de son compte en banque. Celle là faisait tourner les têtes de tout les vendeurs mais il ne l'avait encore jamais sorti. Il le fit ce jour là. Il s'en servit dans des magasins de luxe, la vue de la carte rendant les vendeurs outrageusement flatteurs et serviables. Il fallait bien ça pour être servi dans ce genre de boutique quand on n'était pas un habitué et qu'on avait une allure sobre comme lui, très jeune. Les vendeurs pensaient alors qu'on n'avait pas l'argent nécessaire et qu'on venait juste profiter du paysage.

Il la sortit également dans le showroom d'un vendeur de quatre quatre. Il était décidé à se commander sa voiture et dans cette ville, il pouvait trouver des antennes de tout les constructeurs qu'il voulait. Il avait déjà fait du repérage avec Charlie sur catalogue mais il visait désormais plus haut en sachant qu'il avait parfaitement les moyens. Heureusement, il avait déjà regardé cette gamme aussi avec le shérif, juste pour rêver. Ce n'était plus un rêve maintenant. Il choisit donc le tout terrain qu'il voulait avec toutes les options, décidé à se faire plaisir. Il le prit dans une couleur gris anthracite. C'était une voiture imposante et puissante mais utile à Forks. Avec, il pourrait aller partout, en forêt même hors piste et cela en toute saison. La majorité des gens à Fords avaient des voitures au minimum équipées pour le tout terrain. Il y en avait des plus simples mais la plus part des familles en avait une adaptée à la région et ses aléas. Il choisit un design relativement sobre pour ce genre de véhicule, sobre mais élégant. Lorsqu'il demanda s'il pouvait l'avoir à l'autre bout du pays, ce ne fut pas du tout un problème, le vendeur assurant qu'il pourrait la faire livrer assez rapidement en provenance d'un autre état. Alexander en fut ravi, sachant qu'il lui faudrait attendre encore au moins deux mois de récupération avant de pouvoir prendre le volant sans risque. Ni Charlie ni Carlisle ne le laisseraient faire avant alors la voiture avait le temps d'arriver. Le vendeur fut d'autant plus motivé à faire des efforts pour qu'il l'ait en temps voulu qu'il la régla sur le champs avec pourboire.

La voiture réglée, il fit encore quelques courses, s'équipant, rachetant des vêtements, puis il reprit un portoloin pour son école au Canada. Là bas, il put rencontrer son professeur référent, Lothaire Belizaire et la directrice, Phaébée Reano. Tout deux l'avaient reçu, l'air un peu pincé en raison de son absence totale de travail et de communication dans les quatre mois du début de l'année scolaire. Seulement, ils changèrent bien vite d'attitude en apprenant ce qui lui était arrivé, le certificat du médicomage confirmant. Un peu affolés, ils avaient pris le temps de prendre de ses nouvelles, de s'assurer qu'ils se remettaient sans problème, qu'il allait bien. Il n'avait même pas eu à demander pour qu'ils aménagent le reste de son années et ses examens pour lui permettre de travailler comme son état le permettrait et de se rattraper. Le jeune homme fut soulagé de voir que cela ne poserait pas de problème et tout deux le rassurèrent, l'enjoignant à joindre l'équipe de professeur ou à venir à l'école s'il avait le moindre problème pour une leçon. Ils assurèrent qu'ils expliqueraient aux professeurs et que tout irait bien, qu'il n'avait pas à s'en faire pour cela.

Ce fut donc infiniment soulagé qu'il repartit. Il ne lui restait alors plus qu'une chose à faire et il prit la cheminée de l'école cette fois pour aller chez le soigneur où il avait laissé Hedwige. Ce fut avec une joie immense qu'il la retrouva en parfaite santé et bien soignée, s'excusant infiniment auprès d'elle de l'avoir laissé si longtemps. Cela faisait cinq mois maintenant. Le soigneur souriant en le voyant avec sa chouette, qui se blottissait contre lui en couinant, lui assura qu'il n'y avait eu aucun problème si ce n'était que sa compagne s'ennuyait visiblement de lui. Il s'excusa pour le temps passé et il lui assura que ce n'était rien. Il avait continué à être payé tout les mois pour prendre soin d'elle et il l'avait visiblement bien fait. Alexander retrouva même la bague doré de sa chouette bien propre et lustrée. Il lui avait mise en quittant l'Angleterre, le bijou spécialement enchanté pour qu'on ne puisse tracer et retrouver sa chouette, l'attraper si on la voyait. Il servait aussi de protection pour elle. Il clôtura le paiement pour le soigneur, lui laissant un très généreux bonus pour avoir pris soin de sa tendre amie.

Il repartit avec elle et il enchanta un dernier portoloin pour Port Angeles, passé par là une fois déjà. Après avoir pris un bon moment pour se remettre du transport magique, prenant une potion pour le mal de tête, il avait rechangé ses vêtements d'un sort pour une tenue ordinaire. Puis il avait libéré Hedwige, lui promettant qu'elle adorerait leur nouvelle maison. Elle s'envola et lui même prit un taxi pour rentrer normalement à Forks et ainsi ne pas éveiller de soupçons. Ce fut avec le sourire qu'il vit son chez lui, son vrai chez lui s'approcher, très heureux de rentrer. Et cette fois, sa nouvelle vie bien à lui commençait vraiment.

Ce fut en fin de journée qu'il arriva devant sa maison et il sourit en voyant Charlie sortir pour l'accueillir. Alexander paya le taxi pour le laisser partir, sortant un sac prévu pour ça du coffre pour faire croire qu'il avait bien récupéré ses affaires. Le shérif lui prit d'office des mains, le portant pour lui avant de l'entraîner au chaud dans la maison. Et ce fut seulement alors qu'il se détendit vraiment, se sentant bien et en sécurité ici. Il se débarrassa de ses affaires alors que Charlie leur servait quelque chose à boire. Ils s'installèrent ensuite au salon :

- Est-ce que ça va ? Pas trop fatigué ? demanda l'homme soucieux.

- Un peu mais ça va. Tout est réglé maintenant, sourit-il.

- Tu as pu faire tout ce que tu voulais ?

- Oui, j'ai récupéré mes affaires et mes papiers. Rien n'avait bougé. J'ai pu prendre contact avec l'agent de liaison qui s'occupe des bénéficiaires de l'asile pour lui donner des nouvelles, m'assurer que tout était en ordre, fixer mon adresse et mettre le nom d'Alexander White. Juste, ils vont venir voir de temps en temps pour s'assurer que tout va bien.

- C'est normal, c'est la procédure, approuva-t-il simplement. Aucun problème, ça prouve qu'ils font bien leur travail.

- J'ai pu régler les choses avec l'école aussi. Ils ont été géniaux. Je vais pouvoir aménager le reste de mon année, avoir plus de temps pour mes examens aussi au besoin et plus de tolérance vu la situation. Il ne devrait pas y avoir de problème.

- C'est parfait, surtout que tu as encore besoin de repos.

- J'ai fait un peu de shopping pendant que j'y étais et j'ai commandé ma voiture, sourit-il en l'amusant. Le temps qu'elle arrive, je devrais pouvoir reprendre le volant sans problème.

- C'est bien. Comme ça tu pourras aller faire ce que tu veux sans avoir besoin d'attendre qui que ce soit. Tu dois être épuisé après tout ça et la route.

- Un peu. Il y a encore une chose.

- Qu'est-ce que c'est ?

- J'ai… une chouette, Hedwige. Elle est dressée bien entendue et j'ai un permis pour ça. Elle est issue d'une fauconnerie. Je l'ai depuis que j'ai onze ans. Je l'avais laissé chez un soigneur spécialisé à Seattle en attendant de trouver une maison. Je suis allé la récupérer. Elle ne causera aucun problème je t'assure. Elle ira voler et chasser dehors. Elle devrait adorer cette région et elle est très calme quand elle rentre. Tu ne la verras même pas, plaida-t-il en réalisant qu'il ne lui avait même pas demandé la permission.

Avoir Hedwige avec lui était tellement évident qu'il en oubliait que ça ne l'était pas pour tout le monde.

- Aucun problème si tout est en règle avec elle, répondit simplement le shérif. C'est plus original qu'un chien, dit-il en le faisant rire.

- Merci Charlie.

- Où est-elle ?

- Je l'ai libérée pour qu'elle aille chasser. C'est l'heure à cette période de la journée. Elle trouvera la maison sans problème, j'ai un petit émetteur qui la guide. Elle devrait être là dans la nuit. Elle à l'habitude, elle sait quoi faire. Elle trouvera certainement ma fenêtre sans aucun problème, sourit-il avec douceur. C'est ma meilleure amie.

- J'ai hâte de la rencontrer alors. Allez viens. On va manger et tu vas aller te reposer. Tu en as visiblement besoin et plus rien ne presse maintenant que tout est en ordre.