Maître des âmes
Chapitre 7 :
Les sphères
Une semaine après avoir rencontré le Conseil Tribal, Alexander se voyait invité chez les Cullen par Carlisle. Il semblait que la famille avait fini par se mettre d'accord pour faire sa connaissance et Carlisle s'était empressé de l'inviter à venir leur rendre visite samedi matin. Charlie était ravi, heureux de voir qu'il faisait la connaissance de plus de gens et qu'il de faisait des amis. Aussi ce jour à, il alla jusqu'à la résidence Cullen pour la première fois, découvrant la grande maison moderne et luxueuse, lumineuse contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer. Il se gara et sortit tranquillement, souriant en voyant Carlisle venir lui ouvrir la porte. Il le rejoignit, lui serrant naturellement la main en le saluant. Le médecin le fit entrer, visiblement heureux qu'il soit là. Ils rejoignirent le salon et Alexander vit tout les regards tomber sur lui.
- Bonjour, salua-t-il avec son doux sourire.
- Bonjour, sourit une femme brune en venant vers lui et en lui serrant la main.
- Alexander, voici Esmée mon épouse, présenta Carlisle.
- Enchanté, répondit-il.
- C'est un plaisir de vous voir ici, dit-elle. Carlisle nous a beaucoup parlé de vous.
- Vous pouvez me tutoyer, pria-t-il.
- Si tu en fais de même alors, sourit-elle en l'amusant.
Il approuva et se tourna vers les autres, Carlisle continuant :
- Voici Emmet, Rosalie, Alice, Edward et Jasper, présenta-t-il. Je vous présente Alexander.
- Ravi, sourit-il doucement.
Il balaya tout les présents des yeux, cherchant l'importun qui tapait contre ses protections d'occlumencie alors qu'il s'asseyait avec eux sous l'invitation d'Esmée. Et il le trouva en voyant le dénommé Edward le fixer intensément.
- Inutile d'insister, signala-t-il. Tu n'entreras pas dans mes pensées, dit-il en les stupéfiant.
- Comment tu… ? bégaya le vampire.
- Comment je le sais ? Je le sens. Les sorciers ne sont pas le commun des gens. Je suis capable de sentir quelqu'un qui voudrait entrer dans ma tête et je suis largement capable de m'en protéger. L'esprit c'est privé.
- Ne lui en veut pas, demanda Carlisle. Edward n'a aucun contrôle sur sa télépathie.
- Je vois. Ce n'est rien. Mais un conseil quand même : tu devrais apprendre à la freiner parce que ça pourrait être dangereux.
- Pourquoi ? demanda-t-il.
- Je connais des sorciers qui n'auraient pas du tout appréciés de te sentir tenter de lire leurs pensées que ce soit volontaire ou pas. Ils auraient répliqués et ils t'auraient tué sur le coup, dit-il sérieusement en les choquant.
- Je suis un vampire, remarqua-t-il comme si cela mettait sa déclaration en défaut.
- Vous n'avez vraiment jamais eu de contact avec des sorciers, remarqua-t-il alors en regardant Carlisle.
- Non, aucun. Je suis le plus vieux, expliqua-t-il. Et je n'ai appris ce que je sais que par d'autres vampires.
- Alors laisse moi te prévenir, dit-il en reportant son attention sur Edward. Ce n'est pas particulièrement courant mais ce n'est pas si rare non plus. Les sorciers peuvent le sentir, ils peuvent protéger leurs esprits et ils peuvent attaquer le tiens, lire tes pensées comme tu le fais. Encore une fois, ce n'est pas très courant et c'est illégal mais ça existe et ceux qui le font ne sont pas toujours gentils. Vampire ou pas, si ton esprit est broyé, tu meurs.
- Tu le ferais toi ? demanda-t-il froidement.
- Non. Je ne me défend que si on m'attaque, répondit-il simplement. Et j'empêche qu'on entre sans mon accord. Mais j'en connais qui ne t'auraient pas épargné. C'est un simple conseil. Les capacités qui ressemblent à la télépathie et à l'empathie, ce n'est pas rare dans le monde magique. Alors forcément, des techniques de protections et de répliques existent depuis des siècles. Quoi qu'il en soit, les pouvoirs qui ciblent l'esprit n'auront pas d'effet sur moi.
- Est-ce aussi pour ça que tu sens comme ça? demanda Alice l'air profondément intriguée.
- Alice, réprimanda Carlisle.
- Ce n'est rien, rassura-t-il. Désolé. Je sais que l'odeur des êtres magiques est beaucoup plus tentante pour vous. J'aurai dû penser à la cacher.
- Non en fait c'est l'inverse, reprit Alice.
- L'inverse ? s'étonna-t-il.
- Oui. Ton odeur n'est pas du tout attirante et n'attise pas notre soif. Je n'ai jamais senti ça avec un humain. C'est comme si tu étais… avarié.
- Alice ! s'offusqua Esmée alors qu'il riait spontanément de la remarque.
- Je dirai que ce n'est pas une mauvaise chose ici, s'amusa-t-il en se reprenant. Mais j'avoue que c'est surprenant. C'est censé être le contraire.
- Tu ne le savais pas ? fit Carlisle.
- Non et ce n'est pas tout les jours que je me fait renifler pour voir si je peux avoir bon goût, rit-il légèrement en faisant ricaner Emmet.
- Tu sais pourquoi ? demanda le médecin.
- Aucune idée. En théorie, si vos sens vous disent que je ne suis suis pas bon à manger, c'est qu'il y a quelque chose de potentiellement toxique ou mauvais chez moi pour vous.
- Est-ce que c'est seulement possible pour les vampires ? demanda Esmée aussi surprise que les autres.
- Bien sûr, approuva-t-il. Les sorciers savent se défendre contre vous si nécessaire. Il existe énormément de moyens dont des potions qui rendent le sang toxique pour vous. Cela pourrait vous tuer alors si votre nez vous dit non, faîte attention. Cela fonctionne avec des animaux aussi.
- Tu en a pris ? demanda Rosalie.
- Non. Jamais. Ce genre de chose n'est efficace que quelques heures. Les sorciers ont beaucoup de moyens de contrer des vampires. Sans vouloir vous offenser, chez nous, vous êtes beaucoup moins terrifiants ou dangereux que pour des non-magiques. Pour ce qui est de moi, je ne sais pas pourquoi c'est… Ah si peut-être, dit-il en pensant à quelque chose.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Carlisle.
- Il y a quelques années de ça, j'ai été accidentellement touché par une sorte de poison magique dangereux. J'ai eu l'antidote et il n'y a pas eu de problème mais on m'a expliqué que bien qu'inactif et inoffensif pour moi, la toxine reste dans mon sang. Et c'est un poison assez puisant pour tuer n'importe quoi. C'est peut-être ça.
- Comment as-tu été empoisonné comme ça ? questionna Carlisle alarmé.
- Ne t'en fait pas ce n'est plus d'aucun danger pour moi, rassura-t-il en sentant son inquiétude. C'était un accident, ça arrive parfois. Mais il est bien possible que ça me rende… impropre à la consommation, rit-il en les amusant. Et vous le sentez.
- Est-ce que tu te plaîs à Forks ? questionna Esmée voulant changer de sujet.
- Beaucoup. Je suis du genre à aimer les endroit perdus avec de la nature alors ici c'est parfait.
- Pourquoi tu es ami avec Carlisle ? fit Edward clairement suspicieux.
- Il faut une raison pour être ami avec quelqu'un ? répondit-il. Carlisle m'a sauvé la vie, c'est un bon début pour faire connaissance. Et c'est quelqu'un de bien que j'apprécie beaucoup. Pourquoi cela te semble aussi surprenant ?
- Qui nous dit que tu n'utilises pas ta… magie pour nous tromper ? supposa Rosalie glaciale.
- Et dire que tu avais peur que j'ai des préjugés sur les vampires, ironisa Alexander en regardant Carlisle. Il n'y a aucune tromperie ni aucune intention cachée. Je suis juste ami avec Carlisle et il voulait que l'on se rencontre. Il n'y a rien de plus. Qu'est-ce que je pourrai vouloir faire avec ça ?
- Je n'en sais rien. Nous piéger, répondit la blonde. Nous n'avons peut-être jamais rencontré de sorciers mais nous savons qu'ils n'aiment pas les vampires.
- Ce n'est pas mon cas. Je peux rien donner d'autre que ma parole qu'il n'y a aucun piège.
- C'est bon maintenant, intervint Alice avec un regard dur pour son frère et sa sœur dubitatifs. Excuse les, pria-t-elle. Ils sont incorrigibles tout les deux.
- Ce n'est rien,sourit-il.
- Est-ce que tu vas aller au lycée ? questionna Alice avec enthousiasme. Ce serait génial si tu y venais avec nous. Carlisle a dit que tu faisais des études à distance et que c'était différent pour vous mais…
- C'est le cas. Mais j'irai au lycée à la rentrée prochaine. J'ai le même impératif d'intégration que vous, rit-il en l'amusant.
- Est-ce que ça ira pour suivre les cours ? demanda Carlisle.
- Oui ne t'en fait pas. Les cours du monde magique sont différents mais ça devrait aller.
- Tu vas continuer les cours magiques aussi ? s'inquiéta-t-il.
- Oui, il me reste une année à terminer.
- Tu pourras suivre les deux en même temps ?
- Oui. Tu devrais penser à arrêter de t'inquiéter pour moi Carlisle. Je vais bien et ça ira maintenant. Je suis un grand garçon même si je suis très jeune par rapport à toi.
Le médecin sourit, l'air pourtant pas tout à fait convaincu par son affirmation et Alexander sut qu'il le surveillerait, touché par son attention pour lui. Très vite, Alice, pétillante et pleine d'énergie, s'était mise à le monopoliser, pleine de questions en tout genre sur ce qu'il aimait ou pas, voulant visiblement le connaître. Et malgré le flot de question, elle n'était pas réellement intrusive. Esmée et Emmet s'étaient joints à elle après quelques instants et une discussion plus simple s'était engagée. Alexander ne manqua pas de voir Edward et Rosalie le scruter l'air très méfiants. Quand à Jasper, il ne l'entendit pas vraiment mais il ne semblait pas hostile, juste infiniment curieux.
Ce fut un premier contact en demi teinte. Certains étaient très ouverts et enthousiastes, curieux, heureux de faire sa connaissance et d'autres étaient franchement contre. Cela ne l'empêcha pas de repartir avec les numéros d'Emmet et d'Alice dans son portable et une très bonne impression avec eux. Esmée aussi avait été formidable et il se disait qu'il pourrait se faire des amis d'une partie de la famille.
Avec la début mai qui arrivait, il fut temps pour Alexander de penser à son inscription au lycée pour la rentrée suivante. L'inscription en elle même n'était pas un problème pour lui. Ce qui l'était était de se remettre à niveau dans l'éducation non magique. Heureusement, c'était une chose facile à faire grâce à la magie. Si les relations entre non maj et sorciers étaient beaucoup plus retreintes dans ce pays, il n'était pas rare que des sorciers travaillent dans le monde ordinaire et donc, y fassent des études. Mais pour aller dans les universités, il fallait être au niveau et rattraper les années d'études qui n'avaient pas été faîtes.
Pour cela, on utilisait une magie d'apprentissage assez récente permettant de littéralement télécharger des connaissances dans un esprit. C'était Saxis, son école de magie qui l'avait renseigné à ce sujet. Il s'était aussitôt demandé pourquoi on ne pouvait pas utiliser cela pour apprendre plus vite et il avait rapidement découvert que cette magie avait ses limites. Premièrement, elle ne permettait que d'assimiler des connaissances théoriques pures et dures. Il n'y avait pas de réflexion sur ce qui était étudié, pas d'explications. C'était une sorte de par cœur à son sommet. Cela faisait qu'on pouvait assimiler des choses sans vraiment les comprendre.
Ensuite, le procédé était lourdement déconseillé pour apprendre la magie parce qu'elle nécessitait de la pratique, du ressentis, une véritable compréhension, une imprégnation. On pouvait toujours emmagasiner des formules et des gestes, des théories et des explications mais en testant, il avait été vite claire qu'un apprentissage ordinaire était bien plus efficace en matière de magie. Plus long, mais plus efficace parce que le pouvoir du sorcier apprenait en même temps que lui, assimilait le fonctionnement même en étudiant la théorie, chose qui ne se faisait pas avec ce processus. Il s'avérait qu'apprendre la magie de cette façon engendrait plus de problèmes qu'autre chose.
La donnée financière jouait aussi, l'objet ensorcelé nécessaire coûtant terriblement cher. Et il y avait le fait qu'un esprit ne pouvait tolérer cette magie que dans une mesure restreinte avec une quantité de savoir restreint. Pour que cela en vaille la peine et soit utile, il fallait bien réfléchir et bien choisir. Ce fut pour cela que ce jour là, il se rendait dans l'unique boutique d'Amérique du Nord où l'on pouvait avoir cela. Le magasin spécialisé se trouvait à Vancouver et ne faisait que ça. Cette magie, les sphères d'apprentissages, avait été créé par un maître en magie de l'esprit, de la mémoire et en sortilèges qui y avait consacré sa vie et qui possédait cette invention. Il était le spécialiste de la chose.
Pourtant, la boutique était vide lorsqu'il y entra. Ce n'était pas si surprenant. Ce n'était pas des choses que l'on achetait tout les jours ou que tout le monde pouvait s'offrir, sans parler que beaucoup commandaient à distance. Sous glamour et vêtu à la mode sorcière, il sourit au sorcier d'âge mur à l'air fringuant qui l'accueillit. Les murs étaient tapissés d'étagères où étaient déposées des boules de cristal pleines de diverses lumières colorées.
- Bonjour cher monsieur, salua le commerçant. Puis-je vous aider ?
- Bonjour, certainement, répondit-il. Je viens sur une recommandation de mon école de magie. Je vais intégrer un lycée non-maj des États-Unis dans quelques mois tout en terminant ma dernière année réglementaire et j'ai besoin d'être à niveau. On m'a dit que vous pourriez m'aider.
- Je suis là pour ça justement, fit-il joyeusement. Vous a-t-on expliqué le principe des sphères d'apprentissages ?
- Oui. On m'a parlé de leurs limites et des usages préconisés.
- Le plus important à savoir est qu'il vaut mieux l'utiliser pour des apprentissages de compréhension assez accessibles ou pour lesquels vous avez déjà de très bonnes connaissances. Vous ne pourrez apprendre qu'une masse de données factuelles avec cela. C'est pour cette raison que pour les apprentissages magiques, ce n'est qu'un outils d'aide lorsque l'on a déjà une très bonne compréhension du sujet. Sans cela, les sphères s'avèrent être plus un désavantage qu'autre chose en vous saturant de connaissances que vous n'arriverez pas à comprendre et à utiliser. Votre magie ne comprendra pas comment s'en servir et traduire en fait. Pour apprendre les programmes d'études non-maj des niveaux secondaires, c'est idéal. Cela fonctionne très bien pour cela même si ça ne vous donnera pas un niveau extraordinaire. Mais ce sera suffisant pour ce que vous désirez. Pour tout ce qui est pratique magique, il faut être plus prudent.
- On m'a dit que vous étiez un bon conseiller pour cela.
- Je fais de mon mieux en tout cas, sourit-il. En dix ans que je fais cela, je ne me suis jamais trompé. La première chose à faire et de mesurer ce que peut accepter votre esprit, expliqua-t-il. Chaque personne est différente pour cela. Vous êtes jeunes. Les jeunes ont plus de marge. Si vous voulez bien.
Il l'invita à le rejoindre autour d'une table de cristal blanc opaque ronde.
- Cette table est enchantée pour mesurer ce que nous pouvons faire. Il suffit d'y apposer vos mains et elle vous analysera. Pour cela, je signe devant vous un protocole magique qui vous assure que seules les données nécessaires à l'usage des sphères seront analysées et ensuite totalement effacées avec la garantie de ne jamais s'en servir pour autre chose.
- Commençons par cela alors.
Ensemble, ils lurent le document, Alexander y inscrivant son nom avant que le commerçant ne le signe pour lui assurer ses garanties. Cela réglé, ils purent se concentrer sur les sphères.
- La table va commencer par mesurer ce qui est possible, expliqua l'homme. Cela dépend de paramètres propres à chacun : votre esprit, votre magie, vos capacités cognitives, de concentration, d'assimilation, de vos capacités mémorielles… La table va analyser tout ça et donner un score de points. Ensuite, chaque sphère, suivant ce qu'elle enseigne, la masse d'information et leur complexité, a un nombre de points. Une fois votre quota de point épuisé, vous ne pourrez plus utiliser d'autres sphère ou, s'il devait y en avoir un jour, d'autre magie de ce genre, d'apprentissage accéléré.
- Je vois.
- Cela et votre quota de point possible change avec l'âge. Il a tendance à diminuer. Alors si vous ne l'avez pas fait depuis cinq ans, je conseille de refaire une analyse pour vérifier le quota de point. Il a été étudié pour garder une marge de sécurité confortable mais abuser des sphères et le dépasser peut entraîner de sérieux dommages sur l'esprit et la mémoire. Je ne vend plus une fois le quota dépassé mais il y en a qui ont déjà contourné les choses pour acheter des sphères et ont eu des problèmes. Je ne reconnais aucune responsabilité dans ce cas.
- C'est normal. Y-a-t-il des contre-indications ?
- Certaines personnes atteintes de troubles psychiques ou cognitifs sont incompatibles. Plusieurs autres choses également. La table le vérifiera aussi et si elle détecte un problème, elle nous dira de quoi il s'agit.
- Est-ce que vous faîtes les sphères sur commande ?
- Oui et non. Je peux faire des sphères sur commande sur des sujets précis. Je dois en revanche vous prévenir que cela coûte cher. Pour donner un résulta appréciable, j'ai recours à des maîtres très expérimentés capables de me donner les informations nécessaires avec une assurance de qualité. J'ai aussi parfois besoin de livres rares et onéreux et cela demande du temps. Alors ce n'est pas donné mais je garantie le meilleur résultat possible. Et j'ai en magasin des sphères disons plus standards sur toutes sortes de choses. J'ai un catalogue avec des descriptifs détaillés si vous désirez regarder cela tranquillement chez vous pour commander ensuite.
- Je crois que je vais vous le prendre, sourit-il.
- Première chose à faire : votre quota de points.
Approuvant, Alexander suivit les instructions pour poser ses mains sur la table. Celle-ci s'illumina et le jeune homme se sentit scruté. Un instant plus tard, une douce lumière verte validant son aptitude à utiliser les sphères apparaissait. Puis ce fut un score en chiffres runiques qui s'afficha entre ses mains.
- Trois cent quarante trois, lut le commerçant. Un très bon score. Il les rare de dépasser les deux cent cinquante. Je parie que vous pratiquez l'occlumencie ou des magies de l'esprit. Les scores sont toujours plus hauts avec les esprits qui travaillent ce genre de choses. Quoi qu'il en soit, cela vous fait un très beau pécule. Voulez-vous la sphère pour les études secondaires non-maj des États-Unis ? C'est l'une des plus demandées avec son équivalent Canadien.
- Oui s'il vous plaît. Et je prendrai le catalogue pour regarder ça.
- Très bien. Il indique les points de chaque sphère proposée. Je garderai une copie de l'attestation signée tout à l'heure avec votre score. Ainsi, lorsque vous passerez commande, je pourrai surveiller votre quota et comme je l'ai dit, je ne vend plus si cela dépasse. Ce n'est pas un risque à prendre.
- Je comprend ne vous en faîte pas. Je tiens trop à mon esprit pour faire l'imbécile avec ce genre de chose. Une demande de commande par lettre suffit-elle pour la faire ? Avec l'assurance de paiement de Gringotts bien entendu.
- Oui. Écrivez moi avec ce que vous souhaitez et poser toutes les questions que vous désirez. Je répond et j'envoie les commandes par portoloin postal dans les deux jours maximum. C'est plus cher mais plus sûr avec ce genre de marchandise et le seul moyen que j'utilise si ce n'est pas retiré directement en boutique. Par mesure de sécurité pour vous comme moi, vu le prix et la valeur des commandes.
- Cela me convient parfaitement. Y-a-t-il un délai pour utiliser les sphères ?
- Non mais comme je l'ai dit, si cela fait longtemps depuis l'analyse du quota, je conseille de refaire l'analyse par mesure de prudence. Elle est gratuite ici. Bien sûr, chaque sphère est livrée avec son mode d'emploi précis et toutes les indications nécessaires.
Alexander approuva, le laissant emballer pour lui un exemplaire de la première sphère qu'il était déjà certain de vouloir. Il en utiliserait peut-être d'autres mais il allait y réfléchir soigneusement. Après encore un moment de discussion sur les sphères avec le maître des lieux, Alexander repartit, rentrant au domaine de Rael. Il n'usa pas de la sphère sur le champs, préférant attendre d'avoir quelques jours de libres. L'assimilation d'une sphère prenait toute une nuit et elle augurait une belle migraine et un grosse fatigue derrière. Il allait donc réorganiser un peu le planning qu'il s'imposait pour permettre ça sans perdre de temps dans ses études. Malgré tout, en travaillant avec intelligence et assiduité, il arrivait à tenir un bon rythme et il pensait qu'il serait prêt pour les examens de fin d'année en juin. Il n'aurait peut-être pas les résultats les plus extraordinaires de ses sept années mais cela devrait être acceptable. Il travaillait dur pour y arriver à temps. Il ne voulait pas prendre de retard sur sa dernière année. Les résultats n'étaient pas son soucis premier. Tout ce qu'il voulait était valider son diplôme.
Très vite en regardant le catalogue des sphères, il en vit plusieurs intéressantes. La vérité était que la plus part étaient intéressantes mais il fallait choisir judicieusement. Il lut donc avec attention le soir dans son lit avant de dormir, annotant certaines pages. Une sphère qui attira son attention fut celle des techniques d'escrimes. L'épée, l'arme emblématique du monde magique. Il devait avouer qu'il y avait souvent pensé depuis qu'il avait tenu l'épée de Gryffondor. Il avait envie d'apprendre. Il pourrait apprendre les techniques avec la sphère, puis s'entraîner, les apprentissages physiques beaucoup moins problématiques que la magie avec les sphères. Il pourrait commander un mannequin de combat ensorcelé pour commencer les duels. Il avait vu que cela existait dans les enseignes d'équipements d'entraînements qu'il avait utilisé pour aménager sa salle. Cela ne lui donnerait probablement pas un niveau extraordinaire mais ce serait un bon début jusqu'à trouver un professeur en chaire et en os qui pourrait lui apprendre davantage. Il scruta le catalogue, réfléchissant. Il se laissait deux mois pour choisir. D'ici deux mois, il aurait terminé ses examens de fin d'année et il pourrait perdre quelques jours de repos et d'assimilation des sphères.
Les deux mois qui suivirent furent plus que chargés pour Alexander qui s'acharnait à étudier et à s'entraîner autant qu'il le pouvait. Sa maison du domaine de Rael était désormais totalement aménagée et il s'était attaqué à l'extérieur lorsqu'il en avait le loisir. Chaque semaine, il passait du temps avec les Abeytu, avec Jacob et ses amis Quileute, avec les Cullen et avec Charlie bien entendu. Le jour de repos du shérif, il prenait lui aussi une pause pour être avec lui, adorant cela. Avec le retour d'une météo plus agréable, Charlie avait commencé à l'emmener à la pêche. Ignorant tout de ce loisir et même s'il n'était pas très emballé, Alexander avait laissé l'homme lui montrer.
Résultat : il n'avait pas aimé la pêche. Ce n'était pas son truc du tout et il l'avait dit au shérif sans mentir. Celui-ci avait été déçu mais Alexander avait continué. Il n'avait pas aimé la pêche mais passer un moment avec Charlie, au bord de l'eau, au calme, en pleine nature à juste discuter et se détendre, ça il avait adoré. L'homme avait souri lorsqu'il lui avait dit qu'il l'accompagnerait avec plaisir mais qu'il se contenterait de prendre le soleil et de préparer leur pique nique au lieu de prendre la canne à pêche. Charlie avait concédé que c'était une façon d'en profiter aussi. Avec la pêche, ils étaient aussi allés randonner un peu et le jeune homme aimait plus que tout ce temps avec Charlie. Il se demandait s'il aurait fait ce genre de chose avec ses parents, avec Sirius s'il en avait eu l'occasion. À défaut, il le faisait avec celui qui avait tout d'un père pour lui aujourd'hui. Avec Charlie, il se détendait vraiment sans penser à rien et il avait véritablement l'impression d'être un adolescent normal pour la première fois de sa vie.
Il passait également beaucoup de temps avec Jacob dont-il se faisait de plus en plus proche, s'essayant à un peu de mécanique avec lui même s'il n'était pas très doué pour ça et que ce n'était clairement pas son activité préférée. Après une période de tension étrange lorsqu'il allait à la Réserve après la transformation de Sam, tout était revenu à la normale, le Conseil semblant avoir accepté ses explications. Billy restait le même avec lui, le soulageant alors qu'il avait craint de perdre son amitié. Il se rapprochait aussi doucement d'autres membres de la tribu et voyait souvent Sam l'observer de loin, comme hésitant à venir lui parler.
Du côté des Cullen, il était retourné les voir sur une invitation d'Alice. Il semblait que Edward et Rosalie étaient franchement réticents encore une fois. Carlisle lui avait confié que Rosalie avait surtout peur pour la sécurité de sa famille, une chose qu'il pouvait aisément comprendre et accepter. Quand à Edward, il se méfiait de lui parce qu'il était un sorcier, qu'il n'entendait pas ses pensées et qu'il était parvenu à cacher une partie de celles de son propre père. Il avait bien remarqué que certaines pensées de Carlisle ne lui étaient plus accessibles, celles protégées par le serment passé avec la clinique sorcière. Cela concernait les informations personnelles d'Alexander et tout ce qui avait attrait à la clinique de près ou de loin. De toute évidence, le télépathe n'était pas habitué à voir des pensées lui être refusées et il n'appréciait pas. Mais Alexander n'en n'avait que faire.
De manière inattendue, ce fut avec Emmet qu'il se lia d'amitié en premier. Il avait découvert les jeux vidéos avec lui lors d'une visite. Il ne connaissait pas du tout, peu au fait des jeux non magiques. Lorsque Emmet l'avait proposé, il avait essayé, curieux et il s'était vite pris au jeu, bataillant contre le grand vampire avec enthousiasme. Il avait perdu, à chaque fois. Il fallait dire qu'il débutait à peine et qu'il n'avait pas les réflexes d'un vampire mais il s'était promis de battre Emmet un jour ou l'autre et le vampire avait juré de ne pas le laisser faire. De là, Emmet avait proposé d'aller s'amuser en forêt avec sa Jeep, jurant qu'il allait adorer être conduit par un vampire. Cela n'avait pas manqué de sensation et il s'était beaucoup amusé.
Tout cela avait fait qu'il s'entendait très bien avec Emmet. Le grand vampire était simple et sans prise de tête, spontané et franc, joueur et il adorait ça, la chose lui faisant beaucoup de bien. Il sympathisait également de plus en plus avec Alice et Esmée. Si Jasper ne lui avait toujours pas beaucoup parlé, il s'était détendu, souriant un peu plus en le regardant interagir avec sa famille. Carlisle disait que ça lui faisait du bien de pouvoir être avec une personne qui n'était pas un vampire, un membre de la famille, et qu'il n'avait pas envie de tuer. Alexander comprenait, admirant son combat et celui de toute la famille pour tenir leurs convictions contre des instincts assurément dévorants.
Il avait été heureux de voir que rien ne se produisait côté magique. Voldemort tenait visiblement leur pacte et l'autre côté n'était même pas encore sûr qu'il soit parti de lui même d'après le renseignement des aurors américains. Ils s'orientaient cependant de plus en plus vers cela, interrogeant les gouvernements étrangers. Les États-Unis étaient en haut de leur liste de par son lien avec la famille Potter, la facilité pour un anglais de s'y installer avec la langue commune et la culture proche, la distance qu'il pouvait mettre avec le Royaume Unis et la politique neutre vis à vis du conflit britannique. Le MACUSA lui avait fait savoir qu'ils demandaient régulièrement et qu'ils se faisaient insistant même si on leur répondait toujours qu'il n'était pas là et qu'il n'était pas entré en contact avec eux. Alexander savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils le trouvent. Certaines magies pouvaient permettre de le localiser au moins grossièrement même si c'était interdit et il n'était pas exclu qu'ils envoient quelqu'un dans le pays si vraiment ils pensaient qu'il était là. Il espérait juste qu'on le retrouverait le plus tard possible.
À la fin juin, Alexander expliqua à Charlie qu'il devait aller quelques jours à Seattle pour passer ses examens de fin d'année. Le shérif s'était montré inquiet pour lui comme toujours, insistant pour charger lui même son sac dans sa voiture. Il l'avait encouragé pour ses épreuves et lui avait demandé de lui donner des nouvelles chaque jour. Alexander avait promis de ne pas y manquer et il avait ressenti une chaleur incroyable quand Charlie l'avait pris dans ses bras pour lui dire au revoir. Il était partis, avait laissé sa voiture au domaine de Rael bien en sécurité et avait pris la cheminée pour aller à Saxis, son école. Il y avait été accueilli par le professeur Belizair, son référent et, compte tenu de ses difficultés avec les transports, certaines dispositions avaient été prises.
Les autres élèves transplanaient ou utilisaient les cheminées ou des portoloins pour venir le matin et repartir le soir, certains s'en allant même à la pause de midi. Lui ne pouvait décemment pas, le médicomage avait été clair là dessus. Un allée retour de temps en temps quelque part était très désagréable mais pas dangereux pour lui. Seulement les enchaîner trop rapprochés pouvaient provoquer des instabilités potentiellement dramatiques de sa magie. Ne voulant pas prendre de risque et s'éviter des migraines dont-il n'avait pas besoin pour passer ses examens, Alexander avait fait part du problème à l'école qui avait trouvé une solution. Elle était assez petite puisque les élèves étudiaient à distance et n'étaient pas très nombreux. Il n'y avait que quelques salles pour des cours ou conférences en présentiels occasionnels et même les professeurs n'étaient pas toujours là, pouvant travailler de chez eux aussi. Mais l'école se trouvait dans une zone sorcière et on lui avait trouvé un hôtel tout proche où rester. Ce n'était qu'à deux pas de l'école et donc de son lieu d'examen et c'était parfait pour lui.
Il passa la semaine entre examens théoriques et pratiques, dispensé du permis de transplanage dans son cas. Il passa ainsi les sortilèges, les potions, la métamorphose, la botanique, les soins aux créatures et la défense. S'il avait aussi passé ses BUSEs de divination et d'astronomie, il avait décidé de ne pas poursuivre en ASPIC. Il profita du fait de loger dans ce quartier magique doté d'une place marchande pour découvrir les lieux et se promener un peu le soir, se détendant. La semaine passa à toute vitesse et arrivé au vendredi en fin d'après midi, lorsqu'il sortit de sa dernière épreuve, il était plutôt soulagé. Non seulement c'était fini mais en plus il avait passé ses examens dans les temps ordinaires et cela s'était bien passé à ses yeux. Il ne s'attendait pas à une réussite exceptionnelle mais il était quasiment certain d'avoir son année.
Pressé de rentrer après cinq jours au Canada, il regagna le domaine de Rael avec la cheminée, prenant le temps de faire passer son malaise avant de reprendre le chemin de la maison de Charlie avec sa voiture, de son foyer. C'était vraiment comme ça qu'il le voyait désormais. Il vivait dans cette maison depuis huit mois maintenant et il l'adorait. Il arriva en début de soirée et Charlie était là pour l'accueillir, gonflant son cœur de bonheur. Il avait envoyé des messages au shérif plusieurs fois par jour toute la semaine mais le retrouver était un immense plaisir. Il se détendit et se relaxa dans l'étreinte de l'homme, heureux.
Avec les examens passés, Alexander put se détendre un peu. Il aurait devant lui deux mois où travailler sur les cours classiques ne seraient plus absolument nécessaire même s'il avait l'intention de le faire quand même. Il pourrait cependant ralentir un peu et faire d'autres choses. La fin de son année signifiait aussi la fin de l'année des Cullen et des jeunes Quileute scolarisés dans la Réserve. Jacob se fit une joie de venir le chercher pour participer à la soirée de feu de camps que les adolescents de la Réserve organisaient pour fêter la fin de l'année. C'était une soirée tout ce qu'il y avait de plus joyeuse entre ados, à faire des grillades, à écouter de la musique, à discuter et à s'amuser autour du feu de camps. Il avait été ravi d'y aller, un peu taquiné par les autres sur le fait que s'il n'était pas aussi blanc, il pourrait peut-être passer son un Quileute avec ses cheveux foncés assez longs maintenant. Entendre ça l'avait ravi, même si ce n'était qu'une blague, parce que cela lui faisait tout de même ressentir qu'il était accepté ici. Il aimait de plus en plus la tribu et il aimait passer du temps avec eux.
- Ça te plaît ? demanda soudain une voix qu'il n'avait pas entendu depuis un moment.
Il tourna le regard pour voir Sam venir s'asseoir près de lui. Il était installé sur un tronc d'arbre couché et Jacob était plus loin à se bagarrer gentiment avec Quil et Embry.
- J'adore, sourit-il en reprenant une gorgée de son soda.
- Vous faisiez ce genre de choses… chez toi ? demanda-t-il en un sous-entendu clair.
- Oui, nous ne sommes pas si différents fondamentalement. Mais je n'ai jamais réellement assisté à une fête de fin d'année qui m'a plu, dit-il en repensant à chaque fin d'année désastreuse qu'il avait vécu. Et puis le feu de camps, c'est génial. J'aime bien être ici. C'est… paisible et joyeux.
- Tu sais que les autres t'adorent, remarqua-t-il en désignant les jeunes rassemblés ici pour l'occasion. C'est rare que quelqu'un d'extérieur à la tribu nous traite normalement comme toi et s'intéresse réellement à nous avec sincérité.
- C'est ce que j'ai cru comprendre, soupira-t-il. C'est malheureusement ainsi dans énormément d'endroits pour beaucoup de monde. Je déteste ça, grimaça-t-il. C'est tellement stupide.
Sam ne dit rien et c'était sûrement mieux parce que les Quileute n'étaient pas non plus des champions de la tolérance. Alexander se rendait de plus en plus compte qu'il était l'exception et que les autres étaient la norme en la matière et ça le désespérait un peu. Partout les gens ne savaient que rejeter ce qui était différent d'eux, avoir des critiques et des reproches, des à priori, des raisons de rester à l'écart… Ces problèmes de discriminations étaient d'ailleurs la racine des relations houleuses entre Quileute et vampires. Ils comprenaient qu'ils se méfient s'ils avaient déjà été attaqués et qu'ils connaissaient le danger mais le rejet en bloc des vampires juste parce qu'ils étaient vampires le dépassait totalement. Il n'avait encore jamais parlé des Quileute avec les Cullen mais il avait cru comprendre que les Cullen ne les estimaient pas beaucoup plus non plus. Lui refusait totalement d'entrer dans ce jeu là.
- Est-ce que ça se passe bien pour toi ? demanda-t-il au loup. Avec les nouveautés ?
- C'est bizarre, avoua-t-il, et perturbant, dit-il en se frottant nerveusement les mains. Mais je commence à m'y faire et à mieux comprendre.
- Tu as l'air de gérer plutôt bien, sourit-il. Si tu as des questions à me poser, tu peux. Les Anciens peuvent te dire la théorie mais ressentir cela, c'est autre chose.
- Tu serais d'accord ? s'étonna-t-il.
- Bien sûr. Tu as un portable ? demanda-t-il alors que le Quileute approuvait. Donne, je vais mettre mon numéros et si tu veux m'appeler, envoyer un message ou si tu veux qu'on se voit pour en discuter, dit-il en prenant l'appareil pour s'exécuter, tu n'auras qu'à me le dire et on s'arrange.
- Merci, sourit le jeune homme en récupérant son téléphone.
Il s'en alla ensuite en voyant Jacob et les autres revenir vers leur ami avec une assiette de grillades.
- Qu'est-ce qu'il te voulait ? demanda Jacob en regardant Sam s'éloigner.
- Dire bonjour pourquoi ? répondit-il.
- C'est pas son genre d'habitude, remarqua-t-il suspicieux.
- C'est bien de changer les habitudes, dit-il effrontément.
- Ouais, s'amusa-t-il. Alors, tu vas faire quoi pendant les vacances ?
- J'ai encore un morceau de mes études à rattraper.
- Tu vas étudier pendant les vacances ? fit Quil avec une grimace. J'ai déjà du mal à le faire pendant les cours.
- Tu viendras quand même à la plage avec nous t'as pas le choix, taquina Jacob avec un petit coup de coude. Hors de question que tu passes les vacances à étudier.
- J'ai bien l'intention d'aller à la plage, sourit-il.
Ils passèrent la soirée à s'amuser et à manger, débattant de ce qu'ils feraient pendant l'été. Un été pendant lequel Emmet et Alice aussi avaient bien l'intention de le prendre avec eux, Jasper se détendant avec lui acceptant de les accompagner. Mais pour commencer ces vacances, Alexander voulait assimiler les sphères qu'il avait commandé. Il en avait acheté trois autres en plus de celle des études non magiques. Il y avait celle de l'escrime qu'il avait repéré tout de suite et deux autres pleines d'apprentissages de sorts. Il y en avait une pour la défense et les protections, une autre pour le combat. Il s'agissait d'un assemblage de sorts basiques, moyens et quelques uns plus puissants et de niveaux plus élevés.
Alexander en avait discuté avec le vendeur et il avait dit qu'avec son bon niveau dans ces domaines, certains sorts présents dans les sphères déjà connus et maîtrisés, il devrait pouvoir en profiter. La défense et le combat était ce qu'il étudiait le plus par la force des choses et il connaissait de mieux en mieux ces magies et leur fonctionnement. Aussi, pour cela, les sphères pouvaient l'aider. Grâce à elles, il pourrait apprendre un large panel de sorts pour toutes les situations en un temps record. Exactement ce dont-il avait besoin. Il faudrait les essayer et les tester à l'entraînement mais cela devrait fonctionner correctement. Ainsi, il pourrait consacrer son temps à des magies plus puissantes et plus complexes qui demandaient plus de travail.
Ayant encore de la marge pour quelques sphères, celles qu'il avait choisi de niveau intermédiaire, il envisageait d'en prendre d'autres plus tard, surtout pour élargir son catalogue de sorts de toute sortes où de savoirs sur certaines choses utiles. Tant qu'il tablait sur des choses où la théorie pure fonctionnait ou sur des domaines qu'il maîtrisait, les sphères étaient un excellent outils pour accélérer la cadence et ancrer des connaissances. Il avait décidé de commencer par les sorts de défenses et de protections. Le vendeur avait dit qu'il pouvait se permettre d'en utiliser deux en une fois aussi, il commencerait pas celles-ci et ferait les deux autres la semaine suivante.
Cette nuit là, il avait donc activé les deux sphères, les glissant sous son lit comme on lui avait expliqué. Leur magie profiterait de son sommeil pour agir. Il dormirait profondément et cela serait terminé au matin. Tout se passa exactement comme on lui avait dit et comme on lui avait dit, il se réveilla vaseux, un peu confus et avec une atroce migraine. Assommé, il se retrouva incapable de se lever comme à l'habitude pour faire le petit déjeuner. Il arriva tout juste à prendre une potion pour la migraine et à fermer un peu plus ses rideaux d'un sort, incapable de supporter la lumière du soleil. Il grimaça et resta sans bouger dans son lit, se sentant fatigué et écrasé. Il savait que la migraine et la fatigue était normale à cause des sphères et il avait su que ce serait pire pour lui, le médicomage l'avait prédit. Aussi, il ne fut pas vraiment surpris, restant sagement tranquille en attendant que ça passe.
Il se sentit mal de ne pas pouvoir préparer le petit déjeuner comme chaque matin. Il mettait un point d'honneur à faire la cuisine et à s'occuper de la maison pour Charlie. La magie l'aidait beaucoup de toute façon. Il n'y avait que lorsqu'il s'occupait de l'extérieur qu'il devait faire les choses sans magie. Il voulait le faire pour remercier Charlie de tout ce qu'il faisait pour lui. Il se chargeait aussi des courses la plus part du temps et si le shérif refusait de le laisser participer aux dépenses de la maison, il ne se privait pas pour payer les courses même si cela gênait Charlie. Avec le temps, l'homme avait cessé de vouloir le dissuader, insistant juste sur le fait que s'il n'avait pas envie, il n'avait pas à le faire et qu'il devait prendre du temps pour lui aussi. Ils avaient trouvé leur rythme de vie ensemble et ils aimaient cette vie qu'ils avaient.
Ils avaient leurs habitudes maintenant et il ne fut pas surpris de voir Charlie toquer à sa porte à l'heure du petit déjeuner. Il devait se demander pourquoi il n'était pas levé. Charlie s'était souvent étonné du fait que contrairement à beaucoup d'ados, il n'avait jamais rien à lui dire pour se lever ou faire ce qu'il avait à faire. Bien souvent, il était debout avant le shérif. Il toqua doucement à sa porte et il l'autorisa à entrer en grimaçant à l'élancement dans sa tête. Péniblement, il tenta de se redresser alors qu'il entrait et l'homme comprit immédiatement qu'il n'était pas bien, venant s'asseoir au bord de son lit en posant une main sur son épaule :
- Alex ? appela-t-il avec anxiété. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Migraine, sourit-il pauvrement.
- Tu veux que j'appelle le médecin ?
- Non ça va. Je vais juste dormir un peu.
- Tu es sûr ?
- Oui ne t'en fait pas.
Charlie le scruta encore un instant comme pour s'assurer qu'il n'y avait vraiment rien de plus. Il l'incita ensuite à se recoucher, remontant ses draps sur lui avec attention. Il le laissa ensuite et Alexander fut touché lorsqu'il remonta un instant plus tard avec un plateau petit déjeuner pour lui, le déposant sur sa table de chevet. Il le remercia chaudement, ému comme à chaque fois que Charlie faisait ce genre de chose pour lui. Le shérif lui ordonna de rester au lit tant que ça n'allait pas mieux, puis il partit pour sa journée de travail au cour de laquelle il lui envoya plusieurs messages pour s'assurer que ça allait. Lorsque cela se renouvela la semaine suivante, Charlie fut encore plus inquiet et il s'en voulut un peu de l'inquiéter ainsi.
Rapidement, Alexander se prépara un nouveau rythme pour les vacances, ralentissant sur ses études conventionnelles pour se consacrer davantage à ses propres entraînements. Et entre tout cela, il passait du temps avec les Quileute, avec les Cullen aussi, et avec Charlie. Ce jour là, il était au domaine de Rael, attendant une visite. Sa cheminée s'enflamma et il vit l'auror Icard en sortir.
- Bonjour, salua-t-il.
- Seigneur Potter, rendit-il en s'inclinant légèrement.
Il lui sourit et l'entraîna vers son salon désormais bien près à recevoir de la visite, ses grandes baies vitrées donnant sur la forêt et ses canapés confortables couverts de coussins et de couvertures de laine. Ils s'installèrent et il leur servit quelque chose à boire de quelques sorts.
- Alors dîtes moi, fit sérieusement Alexander, quelles sont les nouvelles ?
- Il y a eu une attaque à Poudlard, commença-t-il. En fin d'année.
- Pas vraiment surprenant. Il se passe toujours quelque chose en fin d'année, ironisa-t-il. Est-ce qu'il y a eu des blessés ? Pire ? demanda-t-il avec angoisse.
- Non heureusement. C'était une petite attaque très ciblée de mangemorts pour tenter de tuer Dumbledore d'après ce que l'on sait. Cela n'a pas abouti mais ça n'a fait que tendre encore un peu plus la situation. Quelques jours après ça, juste avant que les élèves ne rentrent chez eux, il y a eu une attaque sur Pré-au-lard. Nous ne sommes pas sûr du pourquoi. Peut-être pour faire sortir Dumbledore du château. C'est ce qu'il s'est passé en tout cas. Il y a eu un combat entre les deux camps, quelques dégâts et quelques blessés sans réelles conséquences. Il y a cependant une chose.
- J'ai été évoqué ? supposa-t-il.
- Oui. Ce que nous savons vient des journalistes qui le tiennent eux même des témoins alors c'est à prendre avec précaution. Mais il semblerait que le Seigneur des Ténèbres ait nargué ses ennemis au sujet de l'absence de leur « Sauveur ». Cela a fait réagir en face et il y aurait eu des questions sur ce que le Seigneur des Ténèbres aurait pu vous faire.
- Et il a répondu quelque chose comme « Je n'ai pas eu besoin de faire quoi que ce soit. ».
- Oui. Il a visiblement mis un sérieux doute sur le fait qu'il était responsable de votre disparition. Depuis, les recherches de Dumbledore et du Ministère pour vous trouver semblent s'intensifier. Dumbledore aurait recours à ses contacts à la Confédération.
- Est-ce que ça peut l'aider à me trouver ?
- Clairement, oui, mais ça va prendre du temps à condition qu'il parle aux bonnes personnes. Une autre chose est qu'il y aurait des contrats sur le marché noir, offrant de l'argent pour vous retrouver.
- Je vois. Ils ne vont pas lâcher l'affaire si facilement.
- Pourquoi vous absolument ? demanda l'auror. Il y a cette Prophétie dont vous nous avez parlé d'accord mais cela n'est pas une vérité absolue et ça ne veut certainement pas dire que vous êtes le seul ou même que c'est forcément vous ou que cela concerne bien ce Seigneur des Ténèbres.
- Je sais. Je me dis tout ça aussi. Mais eux y croient dur comme fer et surtout, ils sont trop lâches pour se battre eux même. Ils ont peur de Voldemort à un tel point que cela en devient démesuré. Ils veulent un héros parce que ça les arrange, ils veulent un responsable de tout ce qui ne va pas ou du fait que les choses ne s'améliorent pas comme ils le veulent. J'ai déjà été ce responsable plus d'une fois pour eux. Ils refusent d'assumer et de regarder les choses en face. Et ils veulent quelqu'un à sacrifier. Je suis tout désigné par tout ce qu'il s'est passé, par la Prophétie… Cela, et ils veulent aussi mon héritage en espérant que je meurs en héros de la lumière, en martyr qui pourrait servir leurs idées ensuite.
- Ils sont vraiment tordus.
- Oui.
- Nous allons tenter d'obtenir plus d'informations pour surveiller la situation mais nous voulions déjà vous prévenir. Vous devez être plus prudent et si vous voyez quelque chose d'inhabituel, n'hésitez pas à nous en faire part.
- Je ferai attention. La Confédération ?
- Ils sont sous l'influence de Dumbledore malheureusement mais nous gardons nos distances. Comme vous le savez peut-être, le continent américain est plutôt prudent avec ça même si nous participons.
Ils discutèrent un moment de la situation et de ce qu'il se passait au Royaume Unis. Puis ils passèrent sur des choses plus simples, tout deux s'entendant très bien devenant amis au fil de leurs rencontres. Avant de s'en aller, l'homme lui transmis des lettres du Président du MACUSA et de la Capitaine des Aurors. Il s'entendait très bien avec elle même s'il n'avait eu que peu d'occasion de la voir. Madoria Zefler était une femme incroyable et forte en plus d'être très belle. Et elle était aussi une descendante d'Abraham Potter. Ils étaient pour ainsi dire de la même famille et tous le voyaient ainsi ici. Ils étaient comme des cousins très éloignés et ils se considéraient comme tel. Assurément, Madoria était une amie et presque un membre de la famille pour lui. Alors il ne fut pas surpris de recevoir cette lettre, touché qu'elle garde le contact avec lui avec régularité depuis qu'ils se connaissaient. S'était comme retrouvé un peu de famille de sang et c'était agréable.
