Maître des âmes

Bonjour à toutes et tous.

Exceptionnellement, je me permets un petit avant propos. Cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas publié et j'ai reçu de nombreux messages à ce propos. Merci à tous ceux qui ce sont inquiétés pour moi. Si je n'ai pas publié c'est parce que j'ai eu des soucis de santé qui m'ont complètement mis KO. J'avais déjà bien du mal à suivre une pub à la télé alors écrire était hors porté. Quoi qu'il en soit, je vais mieux maintenant alors je vais me remettre au travail. Je ne sais pas si je vais pouvoir reprendre le même rythme tout de suite mais il y aura des publications.

Encore merci de suivre mon travail et j'espère qu'il continuera à vous plaire.

Bonne lecture.

Chapitre 9 :

L'égoïsme

Après le premier jour de cours, Alexander laissa Charlie et Bella aller dîner en tête à tête au restaurant. L'homme avait besoin de retrouver sa fille et il rentra pour manger seul à la maison. Il en profita pour appeler Emmet et savoir si Edward allait bien. Visiblement, il était secoué mais il était parti chasser loin en forêt pour se défouler. Son ami put lui confirmer ce qu'il avait senti, que Isabella était la chanteuse d'Edward. La famille prenait la nouvelle avec prudence, sachant quelles difficultés cela poserait à Edward. Ils avaient décidé d'attendre son retour pour en discuter et voir comment gérer la chose. Il approuvait. C'était à eux de décider. Le lendemain, Edward était absent du lycée même s'il fut évident pour Alexander que Bella l'attendait, guettant les Cullen, l'air déçue quand elle ne vit pas Edward avec eux. Son instinct lui disait que tout cela allait devenir compliqué, une tension prenant place en lui.

Quelques jours passèrent et sa relation avec Bella en resta au même point. Il y avait comme une gêne entre eux, un malaise qui s'installait dés qu'ils étaient en présence l'un de l'autre. Alexander faisait de son mieux pour engager la discussion, bien faire les choses, anxieux que cela se répercute sur sa relation avec Charlie mais rien n'y fit, la jeune fille ne semblant pas vouloir trop lui parler pour il ne savait quelle raison. Jusqu'à ce soir là en tout cas. Il était dans sa chambre après avoir terminé de ranger la cuisine après le dîner. Charlie était de garde ce soir et il avait fait le repas pour lui et Bella. Elle avait simplement pris une assiette avec un « merci » mécanique avant de s'isoler dans sa chambre. Il commençait sérieusement à se demander ce qu'il faisait de travers mais la réponse n'était pas à sa portée pour le moment. Il sourit et vint chercher Hedwige à la fenêtre lorsqu'elle rentra, la nuit tombant très tôt en cette saison. Le mauvais temps qui s'ajoutait faisait qu'elle ne sortait que peu en ce moment. Il la prit sur son bras, refermant avant de la caresser doucement, une présence se faisant sentir dans son dos :

- Charlie m'avait dit que tu avais une chouette mais je ne l'avais pas cru, fit une voix hésitante.

Il se retourna pour voir Bella dans l'encadrement de sa porte, l'air embarrassée et hésitante.

- Elle s'appelle Hedwige et elle est comme ma sœur de cœur pour moi, une amie très chère, dit-il tendrement en allant installer son oiseau sur son perchoir. Je peux faire quelque chose pour toi ? demanda-t-il gentiment.

- Je voudrai te poser une question.

- Je t'écoute.

- Tu es ami avec les Cullen n'est-ce pas ?

- En effet, approuva-t-il en sentant son intérêt brûlant pour la chose.

- Comment tu as fait ? Tout le monde au lycée te prend pour une sorte d'extraterrestre pour être devenu leur ami, dit-elle d'un ton léger et amusé.

- Il n'y a pas de mode d'emploi pour devenir ami avec quelqu'un, répondit-il. Il se trouve que je les ai rencontré et qu'on est devenu amis. Il n'y a rien de plus à dire.

- Ils disent que c'est leur père qui t'a sauvé la vie quand tu as eu cet accident en arrivant ici.

- Et c'est vrai. Toute la ville connaît mon histoire de toute façon. Le docteur Cullen est un excellent médecin et je lui dois la vie.

- C'est comme ça que tu as rencontré ses enfants ?

- En quoi cela t'intéresse ? demanda-t-il à son tour.

- Je suis curieuse.

- Et les Cullen sont le centre des mystères et des ragots du lycée, soupira-t-il. Tu sais, c'est justement ce genre de chose qui peut rendre une personne réticente à faire connaissance avec d'autres. Parce qu'on s'intéresse à elle non pas pour elle mais dans une curiosité indiscrète.

- C'est eux qui t'ont dit ça ?

- Non. Je parle d'expérience. Les Cullen sont comme tout le monde et ils apprécient simplement leur tranquillité. Il se trouve que j'ai ça en commun avec eux.

- Est-ce que tu sais où est Edward ? Il n'est pas venu en cours ces derniers jours.

- Pourquoi le saurais-je ? Et pourquoi te le dirais-je si je le savais ? C'est très indiscret comme question vis à vis d'une personne qu'on ne connaît pas.

- Laisse tomber, soupira-t-elle l'air agacée.

Elle se détourna et s'en alla, Alexander soufflant à son tour. Isabella n'était venue le voir que pour tenter d'avoir des informations sur les Cullen et Edward. Il le savait, il l'avait bien senti et son discours ne faisait pas de secret. Quelque part, cela le blessa puisque la première discussion qu'il avait réellement avec elle n'avait pour but que de se servir de lui pour obtenir quel que chose. Cela n'était pas forcément significatif mais ce n'était pas un début qui lui plaisait.

Ce week-end là, lorsqu'il rendit visite à Jacob, Alexander se vit assailli de questions sur Bella par le Quileute. Il savait bien qu'ils étaient amis d'enfances mais là, clairement, Jacob avait le béguin pour Bella. Le constater et le sentir lui fit beaucoup plus mal qu'il ne l'aurait imaginé. Cela lui fit physiquement mal à tel point qu'il en fut perturbé. Il était proche de Jacob, toujours plus proche. Il s'entendait à merveille avec lui et s'il y avait énormément de secrets entre eux par la force des choses, ils se comprenaient toujours. Jacob était toujours là s'il en avait besoin et il savait le détendre mieux que personne. Le voir s'intéresser ainsi à Bella accentuait sa peur de perdre ceux à qui il tenait ici. Cela avait même déclenché en lui une crainte de la solitude qu'il peinait à maîtriser. Il avait tenté de se raisonner en se disant que son passé ne pesait que trop sur lui, qu'il était jaloux et que ce n'était certainement pas une bonne chose. Il s'était tempéré et avait répondu à son ami que s'il voulait des informations sur une personne, c'était à la personne concernée qu'il devait demander et personne d'autre. Jacob avait ri en disant qu'il savait qu'il lui dirait cela.

Lundi, Edward était de retour en cours et Alexander vit Bella se précipiter sur lui en cours de biologie lorsqu'elle le vit. S'il n'était pas partisan de ce genre de procédé, il lança un sort sur ses oreilles pour entendre leur discussion, tout en lui criant au risque et à l'importance que ces deux là avaient en ce moment. Il avait vraiment un mauvais pré-sentiment. Il eut bien du mal à garder le contrôle de lui même et à ne pas se taper la tête sur son bureau en suivant cela. Il semblait que Edward, masochiste qu'il était, voulait faire la connaissance de sa chanteuse. Pire, il était aussi habile qu'un adolescent dans son échange avec elle, extrêmement maladroit pour quelqu'un qui entendait les pensées et qui était aussi vieux. Il semblait ne pas du tout parvenir à suivre Bella, à la comprendre, comme s'il n'entendait pas ce qu'elle pensait. Et cela mis un doute au jeune sorcier.

Après le cours, il vit la paire rester ensemble, Edward posant des question bien indiscrètes à une Bella ravie de lui répondre. Il peinait très visiblement à la saisir et il passait vraiment pour quelqu'un d'étrange. Ce que Isabella ne manqua pas de remarquer, comme elle remarqua la couleur changeante de ses yeux. Pour un vampire censé être discret, Edward ne l'était pas du tout. Seulement, ce jour là, lorsqu'il sortit sur le parking pour quitter le lycée, tout en lui cria au danger, le tendant atrocement. Écoutant ce que sa clairvoyance lui disait, il jeta un coup d'œil aux Cullen rassemblés près de leurs voitures. Edward y était et fixait Bella comme s'il voulait la manger toute crue, ce qui n'était probablement pas très loin de la vérité. Isabella était à l'autre bout du parking, à sa camionnette et elle aussi regardait Edward avec un intérêt débordant.

Puis brusquement, tout alla très vite. Bella se retourna vers sa camionnette et un van roulant beaucoup trop vite déboula sur le parking. Celui qui le conduisait en perdit le contrôle sur le verglas et le véhicule dérapa, glissant à toute vitesse. Il menaçait de terminer sa course en écrasant Isabella entre lui et la camionnette de la jeune femme. Alexander ne réfléchit alors même pas, réagissant d'instinct. De ses deux mains, il lança deux sorts simultanés en fixant la fille de Charlie. D'abord un sort de confusion autour de lui même et de sa cible pour que personne ne se rende compte de rien et un second pour plaquer Bella au sol à plat ventre. Elle s'était déjà abaissée et cela ne fut pas difficile, discret et suffisant pour qu'elle ne soit pas blessée. Les deux véhicules étaient hauts et la frêle jeune fille passerait facilement en dessous. Bella fut plaquée au sol de manière à être hors de danger mais il se passa une chose imprévue. Edward arriva pour s'interposer entre les deux véhicules, arrêtant l'arme ambulante de sa force vampirique aux yeux de tous et particulièrement à ceux de Bella.

Il y eut un moment de flottement et de choc sur le parking avant que tous ne bougent. On se précipita vers Bella, Edward s'enfuit, les Cullen s'agitèrent pour partir et Alexander entra dans sa voiture, maudissant le vampire de toutes les façons qu'il connaissait. Si ça ce n'était pas une mise en danger du Secret Magique, il ignorait ce que c'était. Le pire était qu'il ne pouvait pas y faire grand-chose parce que pour le moment, ce n'était qu'une affaire de vampires et qu'il y avait des lois précises. Mais ce n'était pas tant cela que l'effet boule de le neige que cela pourrait avoir sur lui même. Il s'en alla, en colère contre Edward, regagnant le domaine de Rael pour réfléchir et se calmer. Ce vampire était vraiment un crétin fini qui n'avait pas conscience des répercussions de ses actes sur les autres. Il rentra chez lui, alla voler un peu pour se calmer puis il alla s'asseoir dans son salon pour penser à ce qu'il pouvait faire, à la tournure que tout cela risquait de prendre. Et son instinct n'avait rien de rassurant à lui murmurer sur le sujet.

Lorsqu'il prit le chemin pour rentrer chez lui ce soir là, il appela Carlisle et avec son approbation, il fit un détour par la résidence Cullen. Lorsqu'il y arriva, il faisait sombre et la maison était illuminée. Emmet vint lui ouvrir et le fit entrer avec un sourire tendu. Il retrouva le clan entier dans le salon, l'ambiance atrocement lourde. Il arrêta son regard sur Edward, contenant sa colère à son égard.

- Tu n'es vraiment qu'un imbécile, posa-t-il froidement.

- C'est exactement ce que j'ai dit, rajouta Rosalie en fusillant son frère du regard.

- Qu'aurais-je dû faire ? s'agaça le télépathe. La laisser mourir ? Cela t'aurait arrangé d'avoir Charlie pour toi tout seul.

- Edward ! claquèrent Carlisle et Esmée furieux d'entendre ça.

Alexander prit la pique sans broncher même si cela faisait mal qu'on puisse penser cela de lui. Mais il savait quelle opinion le télépathe avait de lui.

- Toi, tu ne me connais pas, répondit-il simplement. Tu ne sais pas qui je suis, encore moins ce que je pourrai vouloir ou ce que je pourrais faire. Tu ne sais rien du tout. Tu es un vampire, tu es censé avoir des réflexes plus aiguisés que les miens et une vitesse d'analyse plus grande. Pourtant, tu as été incapable de réagir comme il fallait. Tu as mis en danger le secret de ta famille sans aucune considération parce que tu es aveuglé par tes propres désirs.

- Qu'est-ce que tu pourrais savoir de mes désirs ? rétorqua-t-il.

- Peu de choses c'est certain. Mais je t'ai observé aujourd'hui. Je dois dire que lorsque tu as rencontré Bella, compris qu'elle était ta chanteuse et résisté ainsi à l'appel de son sang, j'ai éprouvé de l'admiration pour toi. Parce que je sais quelle force cela demande. Alors excuse moi d'être atterré par ton comportement du jour. Si tu étais intelligent tu te serais éloigné d'elle. Déjà, il faut être maso pour faire ça mais à la limite, cela ne regarde que toi. Seulement, les conséquences de ton comportement sur les autres concernent bien plus de monde. Tu n'entend pas ses pensées n'est-ce pas ?

- Comment le sais-tu ?

- J'ai entendu vos conversations en cours. J'étais juste derrière au cas où tu ne l'aurais pas remarqué. Ton échange avec elle était loin de celui qu'on a avec une personne dont-on entend les pensées. On aurait dit quelqu'un de socialement complètement paumé, à la curiosité déplacée et incapable de comprendre autrui. Ce que l'on devient lorsque l'on entend les pensées de tout le monde pendant un siècle en se reposant sur ce don. Le jour où on n'entend plus, on ne sait plus comment réagir et se comporter avec les autres. C'est pour ça que tu te méfies de moi. C'était tellement flagrant. Mais contrairement à moi, Bella t'attire de manière irrésistible et la seule manière que tu as trouvé pour repousser cette attirance c'est de t'efforcer de la voir comme une innocente de faire sa connaissance, de t'attacher à elle pour t'aider à ne pas la tuer. Tu ne le fait probablement pas consciemment mais tu le fais.

- Est-elle magique ? demanda Edward. Comme toi ?

- Normalement je ne répondrai pas à cette question personnelle sur autrui mais je vais faire une exception pour notre bien à tous en espérant que tu cesses tes bêtises. Non. Elle n'est pas magique. C'est une humaine tout ce qu'il y a de plus normale extérieure à mon monde et au tiens. Si tu n'entend pas ses pensées, c'est qu'elle doit avoir une sorte de don latent. C'est beaucoup plus courant que tu ne le penses et elle n'en n'a pas conscience pas plus qu'elle ne peut le contrôler. Elle n'en sait rien. Certains humains ordinaires ont des dons très légers, des particularités. Elle en fait parti. Cela pour une raison simple : le monde magique et non magique n'ont pas toujours été aussi scindés. Même si le lien est extrêmement lointain, la majorité des gens ont des ancêtres magiques peu importe le peuple auquel l'ancêtre appartient. Il y a souvent de nombreuses générations d'écarts et ces personnes ne sont plus magiques à proprement parlé. En réalité, il serait plus difficile de trouver quelqu'un qui n'a aucun ancêtre magique, même avec des milliers d'années d'écart, que l'inverse. La magie est imprévisible et mystérieuse. Parfois, elle refait surface et donne des particularités aux gens. C'est assurément ce qu'il se passe avec Isabella. Son don à elle doit-être une protection de l'esprit. Ces dons sont souvent spirituels et inconscients. Et comme les êtres magiques sont plus attirants pour les vampires, ces humains dotés de dons sont aussi plus attirants, d'où son odeur plus alléchante pour vous et pour toi en particulier.

Il y eut un moment de silence, les vampires comprenant un peu mieux ce qu'il se passait.

- Pour ton information Edward, et si tu t'étais servis d'un peu de tes sens et d'un minimum d'intelligence, tu aurais vu que Bella n'était plus en danger alors que tu n'étais même pas encore avec elle, dit-il en surprenant tout le monde. Et oui : j'aime Charlie. Laisser sa fille mourir ne serait vraiment pas une chose que je pourrais faire pour lui montrer ma gratitude pour tout ce qu'il a fait pour moi. Au delà de cela, ce n'est pas mon genre. Peut-être l'apprendras tu un jour. Tu n'étais pas encore sur elle que j'avais déjà utilisé ma magie pour la plaquer au sol et faire en sorte que les deux voitures passent au dessus d'elle sans la toucher. Tu n'avais pas besoin d'intervenir et tu aurais pu t'arrêter avant de faire cette stupide erreur si tu avais bien observé.

- Alors toi aussi tu mets ton secret en danger, nargua-t-il.

- Non. Mon secret n'a jamais été en danger avant que toi tu ne commences. Vois-tu, la magie permet de faire beaucoup de choses. Et en même temps que je plaquais Bella au sol, je me suis assuré que personne ne noterait rien de bizarre, pas même elle. Tout le monde, elle inclut, aurait pensé qu'elle s'était plaquée au sol dans un réflexe de protection, ni plus, ni moins. Mais il a fallu que tu fasses l'imbécile de la pire des manières. Je n'ai ni tes réflexes, ni ta rapidité et j'ai pourtant agi mieux que toi. Si au moins tu aurais pu avoir le réflexe de faire comme moi et de la plaquer au sol pour que les voitures passent au dessus. À la limite, on aurait pu la convaincre que tu es arrivé à temps parce que tu t'étais mis en route vers elle quand elle a détourné le regard. En courant par exemple pour la rattraper avant qu'elle ne s'en aille. Le choc plus une bonne explication et on aurait pu la convaincre que c'était un coup de chance, j'aurai pu appuyer ton explication auprès d'elle. Cela à condition bien sûr que personne d'autre ne t'ai vu apparaître mystérieusement près d'elle. Mais non. Il a fallut que tu interviennes de la manière la plus stupide qui soit alors que tu avais le temps et la capacité de faire autrement.

Edward eut la décence de détourner le regard.

- Tu ferais mieux de réfléchir très attentivement à ce que tu vas faire maintenant, reprit Alexander. On est au bord du ravin. Elle a compris que son odeur t'avait gêné le premier jour même si elle ne sait pas pourquoi. Elle a noté le changement de couleur de tes yeux, ton comportement étrange et maintenant ta vitesse et ta force. Et aucune de tes explications n'était convaincante, bien au contraire. Alors, soit tu t'arranges pour que ses doutes restent des doutes et des bizarreries, ou tu la transformes en vampire parce qu'au final, c'est le seul choix que tu as. N'oublies pas que cela ne te concerne pas que toi et elle. Cela concerne ta famille, celle de Bella, le monde des vampires et le monde magique. Tu connais les règles et les conséquences alors prend ta décision avec sagesse parce qu'elle pourrait avoir plus de conséquences que tu ne le penses.

- Risque-t-on des problèmes le monde magique ? demanda Carlisle. Avec les sorciers ?

- C'est une affaire de vampires, répondit-il. Cela le restera tant que cela ne concernera que le secret des vampires et que cette situation ne perdure pas trop. C'est de vos propres lois que vous devriez avoir peur. J'ai dit ce que j'avais à dire. J'imagine que vous avez à discuter maintenant.

Carlisle approuva et lui donna un doux sourire, le remerciant et le saluant. Esmée, Emmet, Alice et Jasper en firent de même, Rosalie lui donnant un signe de tête poli. Il s'en alla alors, espérant que Edward ferait le bon choix. Il ne leur avait pas dit mais il y avait bien plus en jeu que le secret des vampires et une entorse au Secret Magique. C'était peut-être égoïste de sa part de penser à ça mais il savait aussi que c'était bien plus que ça, qu'il y avait bien plus en jeu. Et il put croire un moment qu'il avait fait entendre raison au télépathe.

Le lendemain, il était de nouveau absent et il apprit par Emmet qu'il était parti loin chez des amis pour un temps, pour prendre de la distance et essayer de faire en sorte que les choses se tassent. Le quotidien reprit alors son cour normal même si Bella s'était remise à guetter Edward, plus soupçonneuse que jamais. Les jours passèrent et Alexander ne fut pas surpris de voir l'auror Icard venir le voir, très inquiet après la détection d'un début de danger pour le secret magique à Forks. Il lui expliqua ce qu'il se passait, cela relevant de ses devoirs, assurant qu'il surveillait et que s'il y avait vraiment danger, il agirait comme il le devait ici. L'auror le pria de les appeler au besoin, de ne pas s'exposer plus que nécessaire et il le rassura.

Après cela, sa propre relation avec Bella n'évolua pas vraiment. Ils se croisaient à la maison mais il semblait qu'elle n'était pas disposée à lui parler vraiment, sauf s'il s'agissait des Cullen. Elle ne lui avait pas posé de question directe à leur sujet mais elle essayait régulièrement d'en savoir plus, trouvant toujours porte close. Vampire ou pas, ce n'était pas lui qui allait donner des informations ainsi sur quelqu'un d'autre sans son accord. Il en avait bien trop souffert lui même. Cela semblait prodigieusement agacer la jeune fille mais il n'allait pas rompre ses principes pour elle. Au fond, elle était une adolescente normale, se comportant et raisonnant comme une adolescente normale malgré son caractère un peu solitaire, relativement discret et très curieux.

Il voulait mieux s'entendre avec elle, pour Charlie, mais il ignorait quoi faire de plus. Il était poli, souriant, ouvert, ne faisait aucun reproche ni remarque et la seule chose qu'il lui refusait était des informations sur les Cullen. Pourtant, Bella semblait ne pas vouloir lui parler et il ignorait pourquoi. Avec cela, il y avait aussi Jacob qui restait focalisé sur elle et qui lui faisait mal au cœur à chaque fois qu'il en parlait devant lui. Là encore, il ne disait rien mais il ne comprenait pas pourquoi cela le touchait autant. Après y avoir réfléchi, il se dit qu'il devait vraiment craindre de perdre ses nouveaux amis et sa nouvelle famille. Il avait peur de perdre Charlie, de perdre Jacob et de perdre les Cullen si cette histoire dérapait. Il en faisait même des cauchemars la nuit. Il avait beau être puissant, être un seigneur, un guerrier, un grand sorcier… Face à la possibilité de perdre ce qui lui était le plus cher, il était comme n'importe qui : terrifié.

Cela n'était pas arrangé par le fait qu'il passait moins de temps avec Charlie. Le shérif prenait souvent du temps pour Bella, pour renouer avec elle, ce qui était tout à fait normal mais il n'était pas le bienvenu. Isabella avait demandé à être juste avec lui pour l'instant même si Charlie avait voulu l'inclure dans les restaurants qu'il faisait parfois avec elle. La jeune fille avait déjà du mal avec son père alors avec en plus un inconnu sorti de nul part… C'était compréhensible alors il laissait faire mais cela accentuait son angoisse. Si ce n'était cela, le reste continuait comme à l'habitude et le monde magique restait à distance. Il avait été heureux d'apprendre par Sam que sa relation avec Émily s'apaisait progressivement pour prendre le bon chemin et cela calmait le loup. Il progressait à grands pas dans ses études qu'elles soient réglementaires ou personnelles, maîtrisait chaque jour un peu plus sa métamorphose d'âme. Si ce n'était cette histoire et Bella, tout continuait à aller dans son sens.

Et finalement, Edward revint et retourna au lycée. Bella ne manqua pas de le remarquer à l'instant même. Alexander se décida à surveiller pour voir quelle décision le télépathe avait prise. Le premier regard qu'il le vit échanger avec Isabella sur le parking alors qu'ils s'apprêtaient à partir en sortie de biologie ne le rassura pas. La suite confirma son doute. Edward revint auprès de Bella, outrageusement curieux et maladroit dans son comportement. Rien n'avait changé et il semblait qu'il n'était pas décidé à réellement s'éloigner d'elle malgré ce qu'il disait. Il disait à Bella qu'ils ne devaient pas être amis mais il ne faisait rien pour s'en éloigner ou pour endormir ses soupçons, sa curiosité. Il faisait même tout le contraire. Et cela continua sur le même chemin, sur le chemin d'une pente très glissante, une pente sur laquelle Edward la poussait en donnant de plus en plus d'indices.

Bella ne fit que descendre un peu plus cette pente à cause de Jacob même s'il provoqua cela de manière involontaire. Sam lui avait dit que Jacob avait raconté ce qu'il savait des légendes Quileute à Bella alors qu'elle allait à la Push avec ses amis. Ce n'était pas interdit dans cette version faîte pour les non magiques mais le fait d'y ajouter la part en rapport avec les Cullen n'était vraiment pas ce qu'il fallait pour régler le problème du secret avec Bella. Jacob avait parlé de l'ascendance loup de sa tribu et des sangs froids, ne prenant lui même cela que pour une légende invraisemblable à cet instant.

Sam était venu le voir. Il avait été sur la plage à ce moment et ses sens lui avaient permis d'entendre. Il avait vite compris que Bella avait des soupçons et il était venu lui en parler. Il avait demandé si les Cullen avaient fait quelque chose, brisé le traité et il avait répondu qu'il devait leur demander à eux s'il voulait des réponses. Il était toujours prudent entre les Quileute et les Cullen. Il était ami avec les deux et il ne voulait surtout pas se retrouver en difficulté entre eux à cause de leur inimité. Aussi, il avait toujours dit aux Quileute qu'il ne leur parlerait pas des Cullen et il en ferait de même avec les Cullen pour eux. Ce n'était pas encore nécessaire, le sujet des Quileute n'ayant même jamais été effleuré avec les vampires et il faisait en sorte de ne pas l'approcher pour ne pas tenter le diable. Il avait clairement fait savoir qu'il resterait neutre entre eux et qu'il ne dirait rien aux uns comme aux autres. Le Conseil Tribal avait accepté et Sam aussi. Il n'insista donc pas et se contenta de sa promesse de garder un œil sur la situation et sur Bella.

Cela avait pourtant fait comprendre à Alexander que Jacob était plus proche de la jeune fille qu'il ne l'imaginait. Beaucoup de Quileute, Jacob en particulier, craignaient toujours d'être rejetés pour leur origine et malheureusement, ça arrivait trop souvent. Il savait que son ami ne parlait pas facilement des légendes de son peuple. Aucun d'entre eux ne le faisait. Pourtant, il avait raconté facilement à Bella. Il lui faisait confiance et une fois de plus, il se sentit jaloux et blessé, le gardant pourtant pour lui en se raisonnant. Il ne devait pas laisser ses craintes le dominer. Un jour, Jacob aurait une petite amie et sa famille, un jour, il devrait s'éloigner de Charlie et un jour, les Cullen partiraient ailleurs. Autant commencer à accepter tout de suite qu'il n'avait tout cela que pour un temps, que les gens et leurs sentiments ne lui appartenaient pas. Il ne pouvait que profiter de ce qu'il avait pour l'instant, le chérir, le protéger et faire en sorte que cela dure autant que possible. De toute façon, il y avait des chances pour qu'il doive lui même partir un jour. Alors il était résolu à faire de cette période une période heureuse et à ne pas la gâcher par des sentiments de jalousie ou de peur mal placés.

En marge de tout cela, des morts étranges avaient eu lieu dans la région et se rapprochaient de Forks. Charlie avait parlé d'un animal sauvage et lui avait fait promettre d'être prudent lorsqu'il allait se promener en forêt comme il le faisait souvent. Quelques jours plus tard, au lendemain d'une sortie à Port Angeles de laquelle Bella était rentrée bien plus tard que prévu, mettant Charlie sur les dents, Bella et Edward arrivaient au lycée ensemble, s'affichant ouvertement en couple. Ce fut ensuite assez rapidement qu'Emmet lui apprit que son frère avait révélé leur secret à Bella, sans leur demander leur avis. Alexander savait qu'il n'aurait rien pu faire de plus. Cela était entre les mains d'Edward. Le problème était que le télépathe avait déclenché beaucoup plus de choses qu'il ne l'imaginait, impliqué beaucoup plus de monde qu'il ne l'imaginait.

Ce soir là, en pleine nuit, il entra en silence dans la chambre de Bella, s'assurant qu'elle dormait d'un sort. Il ne pouvait pas changer ce qu'elle savait tant que cela ne concernait que les vampires. Il y avait des lois, des accords avec les rois vampiriques. Dans un premier temps, c'était à eux d'intervenir. Il ne pourrait agir que si cette situation durait trop longtemps ou que le Secret Magique était mis en péril sur d'autres choses. Heureusement, Carlisle avait réussi à obtenir la promesse d'Edward de ne pas révéler que lui même savait pour les vampires ou plus encore. C'était déjà ça.

Sortant sa baguette, il jeta un sort sur la jeune fille et un fin bracelet semblant fait d'une ficelle rouge apparut autour de son poignet, brillant un moment avant de disparaître. Il ne pouvait pas changer ce que Edward avait fait mais il était dans son droit, comme il était de son devoir de s'assurer que cela n'irait pas plus loin le temps que les lois vampiriques s'appliquent. Il lui était donc permis de faire ceci : un enchantement qui empêcherait Bella de parler des vampires à n'importe quel autres être non magique. C'était une précaution qu'il pouvait et devait poser et il n'allait pas s'en priver. Maintenant, il fallait limiter la casse et prier pour que cela ne soit pas remarqué.

Une chose était certaine, Jacob ne fut pas heureux de voir Bella avec Edward. Les Quileute ne furent d'ailleurs pas très heureux non plus, craignant pour la demoiselle. Dans les jours qui suivirent, le nouveau couple resta étroitement collé, passant tout leur temps ensemble et Alexander observa cela. Ce qu'il se passait avait créé une lourde angoisse en lui, son instinct ne s'apaisant pas du tout bien au contraire et il savait qu'il pouvait avoir confiance en cela. Une chose était donc certaine pour lui : les ennuis arrivaient.

Le premier problème furent des vampires nomades présents dans la région. Carlisle l'avait prévenu après avoir confirmé la chose en examinant un cadavre d'un habitant de Forks, un ami de Charlie. Un Charlie qui semblait certain qu'il ne s'agissait pas d'un animal. Il avait conseillé à Billy de dire aux jeunes de la Réserve de ne pas aller en forêt et il lui avait demandé d'en faire de même, sachant qu'il y allait souvent. Il l'avait rassuré, lui jurant d'être prudent.

Très vite, Edward avait tenu à présenter Bella à sa famille et l'avait emmené à la résidence Cullen. Alexander était quelque peu sidéré de la vitesse à laquelle Edward et Bella faisaient les choses. Depuis leur rencontre et en retirant les jours d'éloignement d'Edward, ils ne s'étaient côtoyés réellement que quelques jours et déjà, ils étaient ensemble, se présentaient leurs familles et Edward lui avait révélé leur secret. Isabella avait elle même accepté une chose totalement incroyable avec l'existence des vampires. À quel point pouvaient-ils êtres attiré l'un par l'autre pour aller si vite et se faire confiance ainsi ? Si leurs sentiments et leur attirance était véritable, Alexander était prêt à parier que deux âme sœurs s'étaient rencontrées. Il ne voyait que cela. Les âmes sœurs existaient partout magie ou pas, mais les êtres nons magiques n'avaient jamais conscience du lien. Quand aux sorciers, ils pouvaient l'ignorer tout autant ou le sentir s'ils étaient attentifs. Il n'y avait que certaines créatures magiques qui le savaient d'office avec certitude, comme les Quileute. Il les enviait un peu pour ça, pour pouvoir être certain d'avoir trouvé la bonne personne.

Si tout cela se confirmait, il était prêt à parier que Isabella et Edward l'étaient et c'était une merveilleuse nouvelle pour eux. Seulement, le couple, et surtout le vampire, était horriblement imprudent et mettait en danger beaucoup de monde, bafouait les sentiments de beaucoup de monde. Edward le faisait avec sa famille. Dans cette histoire, Alexander se retrouva à se rapprocher d'une Rosalie absolument furieuse qui se tenait de son côté contre son frère. Le jeune sorcier n'avait plus reparlé au télépathe, observant attentivement pour gérer ça. Le MACUSA l'avait recontacté, approuvant ses précautions.

Toute cette histoire avait épuisé Alexander angoissant pour bien des choses. Il y avait les répercussions de grande ampleur mais aussi toutes les autres. Lorsque les Volturi sauraient tout risquait de basculer. Dans le meilleur des cas, Isabella serait transformée simplement. On pourrait ajouter à cela la mort d'Edward ou de plusieurs Cullen en sanction pour avoir enfreins la loi. Une autre possibilité était la mort de Bella et de plusieurs voir tout les Cullen. N'importe laquelle de ces solutions auraient des effets sur Charlie, sur la présence des Cullen à Forks près des Quileute. Quoi qu'il se passe, si cela continuait ainsi, il allait y avoir du dégât et il ne savait pas encore comment l'éviter. Cela l'avait privé de beaucoup de sommeil et ajouté beaucoup d'anxiété à ses tensions déjà existantes. Il savait se maîtriser et ne rien laisser paraître mais il le ressentait quand même.

Ce jour là, il était prévu que Bella aille jouer au base-ball avec les Cullen pour mieux faire connaissance. Alexander était avec Sam, Bella ignorant toujours qu'il savait pour les vampires. Ils n'étaient donc jamais ensemble avec les Cullen et il était avec le loup ce jour là, discutant des vampires nomades qui traînaient dans la région. Sam était en rage devant leurs victimes mais à lui seul, il pouvait à peine protéger la Réserve alors se mettre en chasse n'était pas une option.

- Toi tu ne peux rien faire contre eux ? demanda-t-il alors qu'ils marchaient en forêt.

- Je ne peux pas. Je pourrai me défendre ou défendre ceux qui seraient attaqués sous mes yeux, je le ferai, mais je ne peux faire plus, dit-il d'une voix fatiguée.

Et il l'était en effet. Il manquait de sommeil et ses séquelles de traumatismes crâniens restaient malgré le temps passé. Il avait la migraine depuis plusieurs jours et ses potions ne faisaient plus vraiment effet.

- Est-ce que ça va ? demanda le Quileute. Tu es très pâle.

- Toute cette histoire m'épuise. Les nomades, Isabella. Je sais les conséquences que tout cela risque fort d'avoir et j'aurai aimé pouvoir les éviter. Mais je ne peux pas. J'espère que ça va vite se terminer. Le mieux serait que les nomades partent d'eux même et que Edward quitte fermement Bella. S'il le fait et s'il s'éloigne suffisamment, je pourrai intervenir, souffla-t-il en grimaçant et en se massant une tempe.

- Comment ? demanda Sam.

- Je pourrai faire en sorte qu'elle oublie tout.

- Pourquoi ne pas le faire ?

- Parce que les sorciers ont des règles qui assurent la paix avec les peuples magiques, le tiens inclus. C'est une affaire de vampires pour l'instant, les lois vampires s'appliquent, c'est aux vampires de le gérer. Je n'ai pas le droit d'intervenir sauf si mon propre secret est mis en danger ou que cela dure trop longtemps. Et puis, ça ne sert à rien d'effacer la mémoire de Bella si Edward n'abandonne pas. J'aurai une marge de manœuvre s'il s'éloigne assez. S'il la laisse et s'en va, je pourrai considérer que les vampires délaissent l'affaire et m'en charger pour remettre le secret en place.

- Bella ne peut elle pas simplement le garder pour elle ? Je n'aime pas cette idée de trafiquer les souvenirs.

- Moi non plus mais il y a beaucoup plus en jeu. De toute façon, d'autres sorciers viendront le faire si ce n'est pas moi, c'est la loi. Mais la première raison n'est pas là. Les vampires ont des lois et si les rois vampires viennent à apprendre ça, c'est la mort ou la transformation pour Bella, dit-il en le choquant. Il n'y a pas d'exception. Mais s'il s'en va et que je lui fait oublier, ils n'auront aucune raison de le savoir et d'intervenir. C'est aussi pour sa propre sécurité. Mais il faut que cela arrive avant que les autorités des vampires ne soient au courant.

- Je vois. Je préfère l'effacement de mémoire dans ce cas.

Il y eut un moment de silence entre eux avant que Alexander ne demande :

- Est-ce que tu sais si Jacob va bien ? Je ne l'ai pas vu ou entendu depuis plusieurs jours. Il m'en veut toujours de ne rien faire pour séparer Edward de Bella ?

- Il rumine encore mais il va bien ne t'en fait pas. Il ne t'en veut pas. Il s'en veut de te l'avoir reproché pendant un moment. Il sait que tu n'y peux rien.

- Il me manque, confia-t-il doucement embrouillé par sa fatigue et son mal de tête.

- Tu tiens beaucoup à lui, remarqua Sam compatissant.

- Oui. Tu sais, je n'avais ni famille, ni amis avant d'arriver ici. Ou alors ils ne sont plus de ce monde. Charlie est devenu ma famille et Jacob est le premier véritable ami que je me suis fait. Cela compte énormément pour moi.

- Envoi un message à Jacob. Il viendra te voir.

- Hum, approuva-t-il.

- Tu devrais rentrer essayer de dormir un peu. Tu fais peine à voir.

- Ouais, soupira-t-il.

- Je te raccompagne, grimpe, ordonna-t-il en lui présentant son dos. Allez, ça se voit que tu es épuisé et ce n'est pas comme si tu étais lourd pour moi.

Admettant qu'il n'en pouvait plus, Alexander se laissa porter par le loup qui partit au petit trop pour rejoindre le parking où il avait laissé sa voiture. Là, il exigea qu'il lui passe ses clefs, argumentant qu'il ne valait mieux pas conduire s'il ne pouvait pas se concentrer, surtout avec le mauvais temps. Une fois encore, Alexander le laissa faire, touché d'avoir un ami pour l'aider un peu alors qu'il avait tendance à se sentir seul dans tout ça dernièrement. Il passait bien moins de temps avec les Cullen, préoccupés par cette affaire, il n'avait pas vu Jacob depuis un moment et il n'avait pas eu beaucoup de temps avec Charlie. La veille, il était allé chez les Abeytu et eux aussi avaient vu qu'il était épuisé. Ils n'avaient rien demandé mais ils avaient fait de leur mieux pour le détendre et cela l'avait touché. Sam le ramena chez lui avec sa voiture, la fermant en sortant avec lui une fois garé, lui rendant ses clefs. Charlie était sorti en voyant qu'il rentrait et que c'était Sam qui conduisait. Il était de repos aujourd'hui.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-il en venant vers lui. Alex tu es pâle comme un mort.

- Migraine, fit Sam. Je l'ai ramené pour qu'il se repose.

- Merci Sam, sourit le shérif. Vient te mettre au chaud, pria-t-il ensuite en enroulant un bras autour de ses épaules.

Et c'était le meilleur des médicaments pour lui. Il remercia le loup à son tour et celui-ci s'en alla, assurant qu'il pourrait rentrer sans problème. Charlie ramena son protégé à l'intérieur et celui-ci l'aida à se débarrasser de ses affaires avant de l'amener au salon, le forçant à s'asseoir, s'assurant qu'il avait pris ses antidouleurs avant d'aller lui chercher quelque chose à boire. Puis il s'installa avec lui dans le canapé, le poussant à se reposer et là, la tête posée sur l'épaule de Charlie, il parvint enfin à trouver un peu de repos, se disant qu'il allait pouvoir avoir du temps avec lui si Bella passait la journée avec les Cullen. C'était tout ce dont-il avait envie pour l'instant.

Il ne se réveilla que bien plus tard à cause d'un boucan du diable dans la maison. Il eut bien du mal à émerger, sa migraine et sa fatigue encore bien présentes. Le temps qu'il sorte du sommeil, reprenne un peu ses esprits et se redresse dans le canapé, le silence était revenu. Pourtant, il était sûr d'avoir entendu Bella, d'avoir sentit la présence d'Edward, habitué après qu'il se soit déjà invité dans la maison, et il avait senti l'angoisse de Charlie. Un Charlie qui n'était pas là lorsqu'il regarda autour de lui mais il réapparut rapidement, venant de l'entrée l'air choqué.

- Charlie ? Charlie qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.

Il se leva pour le rejoindre rapidement, trébuchant dans son engourdissement. Cela fit réagir l'homme qui se porta en avant pour le rattraper.

- Charlie qu'est-ce qu'il y a ?

L'homme vint s'asseoir avec lui, lui expliquant l'air blessé que Bella venait de partir précipitamment après avoir rompu avec Edward. Elle était partie en lui disant des choses horribles et cela alluma la colère d'Alexander. Il prit l'homme dans ses bras, le serrant avec force et après un instant d'hésitation, il lui rendit l'étreinte avec autant de vigueur.

- Ce n'est pas vrai Charlie, fit-il alors. Tu es un père formidable, tellement. C'est très bien de manger au resto le soir et de regarder le baseball à la télé. C'est si précieux. Précieux au-delà de l'imaginable. J'aurai tellement voulu avoir ça avec mon père, dit-il la voix tremblante. Tu es un bon père et ce n'est pas vrai que tu gâcherais la vie de Bella en la faisant rester à Forks avec toi. Ce n'est pas un trou où on pourrit c'est faux. Ce n'est vrai que si on décide de le voir comme ça. Moi, j'ai trouvé le bonheur ici, un paradis que je ne voudrai quitter pour rien au monde et c'est grâce à toi. Je ne sais pas ce qu'il se passe ou ce qui a pris à Bella mais elle a tord et tu n'as rien à te reprocher. Tu es un père incroyable et un homme formidable. Elle ne sait pas la chance qu'elle a si elle pense ce qu'elle t'a dit.

Charlie n'avait fait que le serrer plus fort en réponse et il perçut son émotion. Ils étaient restés ainsi un moment avant que l'homme ne parvienne à se reprendre et il avait pris son téléphone pour tenter d'appeler sa fille ou son ex-femme pour en savoir plus. De son côté, Alexander avait rejoint sa chambre, appelant Carlisle pour savoir ce qu'il s'était passé exactement puisque tout cela n'avait rien de normal ou de logique. Ce fut alors qu'il apprit que les nomades leur étaient tombé dessus pendant leur partie de baseball et que l'un d'entre eux, un traqueur redoutable, avait pris Bella en chasse en découvrant sa présence. Le cinéma fait à Charlie n'avait été que pour donner une raison à Isabella de partir et de faire savoir au traqueur qu'elle partait, pour mettre son père en sécurité.

S'il sentit sa colère enfler un peu plus pour le mal fait à l'homme à cause des erreurs des deux tourtereaux, il se contint pour demander à son ami médecin ce qu'ils comptaient faire. Il lui expliqua alors qu'ils allaient tenter d'attirer le traqueur dans un piège pour le tuer, seul moyen de mettre fin à la traque selon lui. Et si Carlisle, avec sa compassion, le disait il voulait bien le croire. S'il aurait voulu proposer son aide, il savait qu'il ne pouvait pas. Selon la loi magique, le traqueur ne faisait rien de mal et les lois disaient qu'il ne pouvait attaquer un vampire pour cela sur le territoire américain. Il était vital pour lui d'être aussi irréprochable que possible et les Volturi avaient tendance à remarquer quand un sorcier faisait une entorse aux accords passés avec eux. Si en plus il s'agissait d'un sorcier de sa stature, cela pouvait faire du dégât. S'il avait été là au moment où James avait repéré Bella, il aurait pu se servir de sa magie pour qu'il ne se rende pas compte qu'elle était humaine. Maintenant, il était trop tard. Pour y faire quelque chose, il aurait fallu le tuer ou modifier sa mémoire et il n'avait le droit de faire ni l'un, ni l'autre dans ces conditions. Cela et Carlisle ne voulait pas qu'il s'en mêle, le faisant savoir avant même qu'il ne dise quoi que ce soit. Il considérait que c'était l'affaire de sa famille.

Lui pouvait cependant rester auprès de Charlie tout en suivant à distance ce qu'il se passait, espérant que Bella survivrait. Il ne voulait certainement pas que Charlie ait à enterrer sa fille. Tout un clan de vampire face à un seul ne devait pas poser de problème mais les Cullen n'étaient clairement pas des combattants tout vampires qu'ils soient. Il fut au côté de Charlie à le soutenir alors qu'il tentait d'avoir des nouvelles sans succès. Tout le week-end, ce fut l'angoisse absolue pour le père et Alexander fit de son mieux pour l'aider, faisant tout pour lui, tentant de le rassurer. Et puis finalement, il avait appris que Bella était à l'hôpital. Charlie y avait couru sur le champs, Alexander le priant d'être prudent. Le shérif en route, il avait appelé Carlisle pour savoir ce qu'il s'était passé, soulagé d'apprendre la mort du traqueur même si Bella avait été blessée. Mais elle s'en sortirait et cette histoire prendrait rapidement fin.

Quelques jours plus tard, Bella rentrait avec une jambe dans le plâtre et des excuses bien légères à son père. Elle avait dit qu'elle était de nouveau avec Edward, qu'ils s'étaient réconciliés mais Charlie n'était pas prêt à laisser passer, furieux contre le vampire et en colère contre sa fille pour ce qu'elle lui avait fait vivre. Alexander était pourtant soulagé que tout ce soit plus ou moins arrangé sans drame. Seulement, cela ne réglait pas du tout la situation avec Bella et prouvait à quel point c'était dangereux pour tous. Les Cullen rentrés, les choses apaisées, il avait demandé à Carlisle s'il pouvait parler à Edward. C'était pour cela qu'il était une fois de plus dans le salon du clan, avec tout ses membres, fusillant le télépathe du regard.

- J'espère que tu commences à entrevoir à quel point tes bêtises font du dégâts, lui dit-il froidement.

- Ce ne sont pas tes affaires, répondit-il tout aussi froidement.

- Ce sont mes affaires aussi ! claqua-t-il. Beaucoup plus que tu ne l'imagine espèce d'égoïste inconscient! Bella ne le sait peut-être pas mais moi je sais où tout cela va mener pour elle peu importe les choix que vous ferez maintenant. Tu devrais t'en soucier un peu plus si tu l'aimes comme tu dis et tu devrais te soucier de la sécurité de ta famille. Imagine que celle qui s'est enfuie aille tout dire aux Volturi, remarqua-t-il en les surprenant.

- Tu sais pour les Volturi ? releva Carlisle.

- Je sais tout ce qu'il y a savoir sur vous et votre peuple, vos lois, assez pour cohabiter avec vous sans faire de bêtise. Tout les sorciers éduqués savent, expliqua-t-il. Même si elle ne va pas parler aux Volturi, ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils sachent. Combien de membres de ta famille crois-tu qu'ils vont tuer en sanction ? demanda-t-il au télépathe. De toute évidence, tu ne les as jamais rencontré toi même. Ils seront impitoyables. Si vous restez en vie et si Bella reste en vie, tu pourras estimer avoir énormément de chance. Est-ce que j'exagère Carlisle ?

- Non, tu as raison, concéda gravement son ami. Il a raison Edward.

- Dans le meilleur des cas, vu comme c'est parti, elle sera transformée.

- Je ne laisserai pas ça arriver, gronda Edward.

- Tu n'auras pas le choix. Tu crois tout maîtriser mais tu ne maîtrises rien, claqua Alexander. Tu vas devoir prendre une décision et vite parce que ce genre de situation se reproduira. Elle sera tuée ou transformée si tu continues ainsi. C'est la réalité, inutile de se voiler la face ou de penser que tu pourras aller bien longtemps contre les règles comme tu le veux. Ceux qui jouent contre toi sont beaucoup plus forts, plus déterminés et plus implacables, sans pitié aucune surtout pas pour une humaine ou ce qu'il considéreront comme des sous vampires vu votre choix de vie. Excusez moi, dit-il aux autres, mais c'est la réalité.

- Ce n'est rien, tu as raison là encore, fit Carlisle.

- Il y a cependant une autre possibilité, dit-il en attirant l'attention générale.

- Laquelle ? demanda Esmée.

- Si tu ne veux ni sa mort, ni sa transformation et que tu l'aimes, que tu veux qu'elle vive comme humaine, tu n'as qu'un choix : quitte là, ordonna-t-il. Si tu la quittes et que tu t'éloignes assez longtemps, les sorciers pourront considérer que les vampires abandonnent l'affaire et pour préserver le secret, ils viendront effacer la mémoire de Bella. Elle se souviendra de toi et de votre expérience mais elle oubliera tout à propos des vampires.

- Et tu ne peux pas le faire directement ? demanda Rosalie en offusquant son frère.

- Ce n'est pas en mon pouvoir et les sorciers ont des lois qui maintiennent la paix entre nous et les vampires, les Volturi. Les Volturi ont la priorité dans ce cas et les sorciers ne peuvent intervenir dans cette affaire à moins que leur secret aussi soit menacé, ce qu'ils feront si Bella apprenait quoi que ce soit sur la magie, prévint-il. Là, il n'y aurait plus de préavis et ils interviendraient avec des conséquences pour vous puisque les Volturi seraient aussi mis au courant que des vampires ont transgressé la loi magique. Et les vampires qui s'y sont risqués sont tous morts. Eux comme les dirigeant sorciers tiennent à leurs accords et à la paix. Il n'y a pas d'exception. Mais, si tu la laisses et que tu t'éloignes assez d'elle, pas forcément physiquement mais au moins sur le plan relationnel, il y aura un flou dans les règles, les sorciers pourront intervenir pour rectifier la chose sans avoir à prévenir les Volturi. Tant qu'il ne s'agit que des vampires, ils n'ont pas forcément à les prévenir, il n'est pas si rare que les sorciers effacent les souvenirs de non-maj ayant croisé de près ou de loin des vampires, des nomades par exemple, et ayant vu ce qu'il ne fallait pas. Dans cette situation, ça pourrait encore entrer dans cette catégorie. Et si elle oublie par les sorciers, elle n'aura plus rien à craindre même si ce n'est pas la même chose pour vous. Si les Volturi l'apprennent un jour, le cas de Bella réglé ou pas, vous aurez peut-être des conséquences à payer selon leur humeur. Je n'en reviens pas que tu mettes ta famille en danger comme ça.

- Qu'est-ce que tu sais de la famille tu n'en n'as pas, répondit le télépathe en colère.

- Edward ! tonna Carlisle furieux cette fois.

- C'est faux, répondit Alexander blessé. J'ai eu une famille et je l'ai perdu. Tu sais, juste avant d'arriver à Forks et d'avoir cet accident, juste un mois et demi avant, le dernier membre de ma famille est mort sous mes yeux, dit-il platement en faisant tomber un silence lourd. Je l'aimais, tellement et c'est une de mes erreurs qui l'a conduis à la mort. Je sais ce qu'est avoir une famille et je sais, tu ne peux pas t'imaginer à quel point je sais que c'est précieux, ce que ça représente. Je sais ce que ça fait de la perdre. De mon côté, j'avais aussi mis cette personne en danger mais moi, c'était sans le savoir. J'aurai donné ma vie mille fois plutôt que faire ce que tu fais. Tu ne sais pas la chance que tu as. Tu connais les règles, si tu voulais être avec Bella très bien mais tu aurais dû t'y prendre autrement et penser au choix qui allait s'imposer. Et pour ta gouverne, j'ai une famille. J'ai Charlie. Il est ma famille aujourd'hui et à cause de toi, il a beaucoup souffert et souffrira encore certainement. Un conseil : fait ce qu'il faut parce que je peux devenir vraiment, vraiment mauvais quand on fait souffrir ceux que j'aime, prévint-il. J'ai assez perdu pour ne pas chérir ce que j'ai désormais. Contrairement aux humains, moi, je sais comment atteindre un vampire alors fait attention.

- C'est une menace ? demanda le télépathe.

- À ton avis ? Quoi qu'il en soit et Charlie mis à part, tout le reste ne dépend pas de moi et tu peux le dénier tant que tu veux, c'est la réalité. Alors soit tu plantes la tête dans le sable et tu attends la catastrophe qui arrivera à coup sûr, soit tu prends une décision. Et ce serait peut-être bien de dire à Bella ce qui est en jeu maintenant que tu as commencé et que tu l'as mise là dedans. C'est sa vie et toi tu joues avec comme si tu pouvais en disposer.

- Tu détestes Bella, remarqua-t-il.

- Qui t'a dit cette bêtise ? C'est faux. Nous ne sommes pas devenus amis c'est vrai et nous n'avons pas un bon contact. On ne peut pas être ami avec tout le monde. Mais je n'ai strictement rien contre elle. Contrairement à toi, elle ne sait pas dans quoi elle s'est mise. Elle est amoureuse et ce n'est pas un crime au contraire. Elle ne sait même pas à quel point les choses pourraient être graves. Tu lui as dit le début, tu devrais lui dire le reste qu'elle puisse aussi faire un choix éclairé. Parce que c'est aussi à elle de choisir dorénavant. Tu l'as fait entrer, assume les conséquences.

Sans un mot de plus, il s'en alla, contenant sa colère et sa douleur avec mal. Edward était un égoïste qui ne savait pas la valeur de ce qu'il avait, qui était prêt à mettre sa famille et celle qu'il disait aimer en danger parce qu'il n'était pas capable de faire les choses correctement. Décidément, son avis sur le télépathe ne s'améliorait pas et n'était pas près de s'améliorer.

Malgré cela, Edward et Bella restèrent ensemble et les choses continuèrent exactement de la même manière qu'avant l'attaque de James. Alexander savait que le clan était sous tension et qu'ils avaient une décision à prendre, une décision qu'ils n'arrivaient pas à prendre et que Edward refusait de prendre. Après cette histoire dont les Quileute avaient bien sûr eu vent, Billy avait envoyé Jacob parler à Bella pour tenter de la convaincre de rompre avec son petit ami. Alexander se doutait que Sam avait dû parler au Conseil de la possibilité d'effacement de mémoire s'ils s'éloignaient l'un de l'autre. Sachant que lui même n'interviendrait pas, ils envoyaient Jacob, ami avec Bella, pour tenter de l'éloigner. Cela n'avait aucune chance de marcher, surtout que Jacob n'avait certainement pas été réellement convaincant en ignorant ce qui était réellement en jeu. Mais ils avaient essayé de la seule manière possible pour eux. Cela n'y changea rien et au bal de fin d'année, on vit Edward et Bella danser ensemble.

Le mois de juin arriva finalement, Isabella remise de ses blessures et comme l'année précédente, Alexander avait passé une semaine à Saxis pour passer ses examens magiques, les derniers. Il avait dit à Charlie qu'il avait besoin d'une semaine de vacances et qu'il avait des affaires à régler en rapport avec son asile. Le shérif avait accepté sans broncher, ses examens au lycée terminés, sachant que ce genre de chose avait des suivis de dossier réguliers dans certains cas. Aussi, il avait cru comme tout le monde qu'il était parti pour Seattle ces jours là. Alexander avait simplement laissé sa voiture au domaine de Rael avant de procéder comme l'année précédente, résidant à l'hôtel près de l'école le temps des épreuves. Des épreuves qu'il passa facilement à son grand soulagement. Avec cela, et son avance sur le programme du lycée déjà assimilé, il allait pouvoir se libérer beaucoup plus de temps pour tout le reste. Il pourrait s'entraîner plus dur, consacrer plus de temps à ses affaires et à son rôle de seigneur magique et il n'aurait plus à s'inquiéter d'être en règle avec la loi pour son diplôme. C'était certainement pour le mieux parce que les bêtises d'Edward attireraient peut-être une attention dangereuse sur lui…