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Nuit au château.
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« Je croyais que vous n'aimiez pas être touché ? Que ceux qui avaient essayé en avait chèrement payé le prix. Pourtant depuis que je vous connais, vous cherchez sans cesse mon contact. », fit remarquer Harry.
« Je fais une exception pour vous, Monsieur Potter. », répondit Tom avec un sourire railleur. Il laissa glisser ses doigts sur la nuque d'Harry, effleurant légèrement sa peau.
Harry retint un frisson et reprit : « Pourquoi ? Qu'est-ce que vous voyez en moi qui vaille cette confiance ? »
« De la confiance ? – Tom eut un nouveau sourire narquois – Vous avez dit pouvoir voir ma magie. »
« Oui – confirma Harry – Vos yeux deviennent rouges et parfois, comment le définir ? Des volutes noires, comme de la fumée, se dégagent de votre corps. »
Tom observa Harry avec intensité : « Tout le monde n'est pas capable de voir cela. Certains peuvent sentir mon odeur, voir ma peau, sentir sa froideur, mais peu sont capables de véritablement voir ma magie se matérialiser. »
« Je vois… » murmura pensivement Harry. Il amena sa main jusqu'au torse de Tom et ses doigts glissèrent doucement sur son maillot de corps.
« Je vois votre magie aussi, Monsieur Potter. »
« Hein ? – Harry leva des yeux étonnés sur Tom – Mais je n'ai pas de… ce genre de chose. »
Tom sourit : « Vous l'avez. Quand les émotions vous submergent. Je l'ai remarqué la première fois que nous nous sommes croisés à la bibliothèque. »
Harry semblait perplexe : « Mais… je n'ai jamais rien remarqué. Personne ne me l'a signalé non plus… Comment… Pourquoi est-ce que vous... pouvez… voir ma magie ? »
« Pourquoi pouvez-vous voir la mienne ? N'est-ce pas vous qui disiez que nous étions liés par les Enfers ? »
Harry grogna : « Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit… - il garda un instant le silence avant que la curiosité ne l'emporte – de quelle couleur est ma magie ? »
Tom lui lança un long regard et Harry se demanda s'il avait bien compris la question. Une étrange onde de calme l'envahit alors que tous ses muscles se dénouaient lentement. Il sentait ceux de Tom rouler sous ses doigts et il voulait retirer sa main, il le voulait vraiment, mais son corps ne semblait plus lui obéir correctement. Une sensation de sérénité l'enveloppa et ses pensées dérivèrent, comme emportées par une brise légère. Il dut se concentrer pour entendre la réponse de Tom : « Argentée, je crois. »
« Ho. » Harry sembla affreusement désappointé.
Tom esquissa un sourire amusé : « Vous pensiez peut-être qu'elle serait rouge ? Ou or ? »
Il rapprocha un peu plus leurs corps, resserrant encore son emprise sur Harry. Celui-ci se tortilla, un peu honteux, et préféra changer de sujet : « Est-ce que mes yeux changent aussi de couleur, comme les vôtres ? »
Tom plongea ses yeux dans ceux d'Harry : « Je ne suis pas sûr. Laissez-moi essayer… »
« Essayer quoi ? »
« De faire ressortir votre magie… »
Sans attendre de réponse, Tom caressa doucement sa joue. Lorsque ses doigts entrèrent en contact avec la peau d'Harry, ce dernier ressentit comme un courant d'air glacé le frôler. Un grognement menaçant s'échappa de ses lèvres. Il chercha à se libérer une nouvelle fois, mais son mouvement s'interrompit brusquement lorsque la main de Tom glissa lentement le long de sa mâchoire pour rejoindre sa gorge.
C'était comme si un ruisseau de montagne coulait sur sa peau, laissant une traînée de fraîcheur derrière lui. Étonnamment, au lieu de ressentir le froid l'envahir, Harry sentit une vague de chaleur parcourir son corps et son esprit s'échappa à nouveau dans une brume opaque.
Laissant sa conscience s'égarer, Harry se perdit dans les yeux de Tom, comme hypnotisé. Il avait l'impression de chuter dans les profondeurs d'un gouffre sans fond, emporté par une sensation toute aussi déroutante qu'enivrante.
Sa respiration s'accéléra.
Tom semblait éminemment satisfait de l'effet qu'il produisait. Penché sur Harry, les lèvres frôlant son oreille, il murmura d'une voix feutrée : « Harry, je n'ai encore rien fait et tu es déjà bouillant. »
Harry ne répliqua pas, mais sa main glissa lentement le long du torse de Tom jusqu'à atteindre son ventre. Puis, ses doigts s'aventurèrent sous son maillot de corps. Les yeux de Tom se pailletèrent de rouge et un sourire carnassier étira ses lèvres : « Ne tente pas le Diable si tu ne peux pas assumer par la suite. »
Mais Harry n'entendait plus vraiment et ne sembla pas affecté par la mise en garde. Tous ses sens semblaient s'être amplifiés, comme si un voile avait été levé, révélant un monde de sensations jusque-là inexploré.
Chaque détail de l'instant se déployait devant lui avec une clarté cristalline.
Le temps lui-même semblait s'être ralentit.
Il discernait chaque nuance de la respiration maîtrisée de Tom, percevait le son régulier d'une goutte d'eau tombant dans l'évier de la salle de bain, captait le murmure du lac derrière le vitrail et sentait les battements erratiques de son propre cœur résonner dans ses oreilles.
Sous ses doigts, la fraîcheur de la peau de Tom semblait se cristalliser. Il pouvait détailler chaque veine sombre ramifiée pulsant sous l'influence de la magie noire qui circulait dans le corps de son compagnon. Le souffle chaud de Tom caressait sa chair comme un feu dévorant cherchant à le consumer et une nouvelle odeur, singulière, émanait de lui. Une fragrance, bien loin de celle habituelle de la mort, qui prenait une note sauvage, animale, excitante au possible.
Tom déboutonna la chemise d'Harry avec une lenteur délibérée, suscitant chez ce dernier des frissons d'anticipation à chaque mouvement. Il prenait un plaisir évident à faire durer l'instant, à la manière d'une lente et douce torture.
Ses doigts, après avoir libéré chaque bouton, glissèrent sur la peau dévoilée. Puis, sa langue suivit délicatement les clavicules d'Harry, arrachant un gémissement involontaire à ce dernier, qui crispa sa main sur le torse de Tom, le griffant légèrement au passage.
Les pupilles de Tom se dilatèrent soudainement et un grondement animal résonna dans sa gorge. Une voix rauque s'échappa de la bouche d'Harry : « Tom... » Sa main dévala le long du torse de Tom, jusqu'aux boutons de son pantalon, mais celui-ci l'arrêta d'une poigne ferme : « Nous n'irons pas jusque-là ce soir, Harry. Je fais de mon mieux pour garder le contrôle, alors n'en rajoute pas, tu veux ? »
Harry haletait alors que les doigts de Tom parcouraient son ventre nu : « Pourquoi ? »
« Parce que j'ai besoin que tu sois avec moi à cent pourcent. Que je puisse entièrement te posséder. Je ne prends aucun plaisir avec une marionnette. », articula-t-il d'une voix basse. Il marqua une pause, observant attentivement le regard d'Harry, puis ajouta d'un ton plus dur : « Je ne veux pas d'une coquille vide, agissant mécaniquement. Si je dois t'avoir, je veux que tu sois conscient de chaque instant. » Ses doigts firent mine de glisser lentement le long du torse d'Harry, mais il suspendit son geste : « Si je te prends, je prends tout de toi : ton corps et ton esprit. Je veux que tu ais totalement conscience de tout ce que je te ferais. Et ce soir, une partie de toi n'est pas avec moi. »
Harry papillonna un instant et sembla légèrement émerger de sa torpeur. Il entendit sa voix résonner d'une colère profonde, comme si elle ne venait pas de lui : « Tu ne peux pas t'arrêter là ! » Il tenta de retirer lui-même ses vêtements, mais Tom saisit fermement ses poignets d'une main assurée et les ramena au-dessus de sa tête, comme s'ils étaient enserrés par des menottes. Harry tenta de résister, mais Tom le maintenait fermement sous lui.
Provocateur, Harry plongea son regard dans celui de l'homme qui le dominait et releva légèrement sa jambe, la faisant lentement glisser contre son entrejambe. Tom lui lança un regard courroucé avant de placer une de ses mains sur son front : « Dors. Maintenant. »
Une vague de fatigue envahit Harry, ses paupières s'alourdirent et un apaisement profond s'empara de lui. Tous ses muscles se détendirent un à un. Il articula avec difficulté : « Je n'oublierai pas ça, Tom. »
Tom esquissa un sourire : « Je l'espère bien. » Puis, il tourna délicatement Harry sur le côté et pressa son torse contre le dos de celui-ci, avant de l'enlacer de ses bras.
Avant de succomber totalement au sommeil, bercé par une chaleur protectrice, Harry eut la sensation d'être enveloppé dans un cocon apaisant, le coupant du reste du monde.
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