Salut ! Voici le chapitre trois, j'espère qu'il vous plaira.

J'arrive pas à croire que j'aie commencé cette fic en attendant la S6, et que la S7 soit déjà annoncée ! C'est dingue ! Je sais pas vous, mais je trouve le système pas trèèès pratique. Je veux dire, on trouve une dizaine d'épisodes tous les deux mois, perso j'ai pas le temps de digérer tout ça haha... Je préfère quand on a par exemple, un épisode par semaine, qu'on peut savourer et analyser doucement chaque épisode, et qu'on a des saisons un peu plus longues (parce que sérieux, six épisodes dans la S5, c'est un peu n'importe quoi) qui tiennent plus longtemps. Et vous ?

Il n'empêche, j'ai vraiment hâte de voir ce que cette nouvelle saison va nous apporter (vous avez entendu parler de Adam ? No spoil, mais sinon vous en pensez quoi ?) !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !


III

Keith rentra chez lui peu de temps après le départ du capitaine pirate. Il avait bien sûr tenté de retourner s'amuser à l'intérieur, il était l'heure de lever les masques. Pidge lui était immédiatement tombée dessus, le harcelant de questions auxquelles il n'avait pas envie de répondre dans l'immédiat. Alors il avait simplement dit qu'il était fatigué et qu'il allait rentrer. Puis il était rentré. Il avait continué de travailler au garage pendant les vacances, mais n'avait recroisé personne du lycée. Ezor était de toutes façons bien assez à elle toute seule.

Quand il était arrivé le Samedi qui suivait la fête, elle avait demandé : « Alors ? Comment ça s'est passé cette soirée au Lycée ? » ; sans grande surprise. Keith n'avait pas voulu répondre, parce qu'il refusait d'admettre que c'était sûrement la plus belle soirée de sa vie, mais Ezor avait été étonnamment clairvoyante, peut-être avait-ce été un simple coup de chance quand elle continua son interrogatoire : « Quel bad-boy t'as attiré dans ses filets ? Oh, cette tête veut dire que j'ai raison, il y a quelqu'un ! Il faut que tu me racontes tout ! ». Keith avait nié en bloc, refusant de répondre, mais elle avait insisté pendant les deux semaines des vacances de Toussaint, et elle savait bien que le sourire niais qu'il affichait quand il était seul au comptoir n'était pas dû à une quelconque fascination pour les engin qu'ils réparaient ici, ni pour aucun des clients, dont certains étaient pourtant merveilleux. Même quand il s'occupait des clients, Keith avait l'air un peu ailleurs. Il n'y avait vraiment qu'avec Ezor qu'il faisait comme si de rien n'était, et ça la rendait encore plus curieuse. Elle continuait toujours avec ses questions, demandant des renseignement comme dans le jeu « Qui est-ce ? », parce qu'elle était super forte à ce jeu. Bien sûr elle n'attendait pas de réponse de la part de son jeune collègue, mais en fonction de ses réactions elle serait bientôt capable de dresser un portrait-robot du fameux « bad-boy ». Elle savait déjà qu'il était bronzé, grand, cheveux courts et foncés, les yeux bleus, plutôt amical et blagueur. Un jour elle trouverait le moyen de se procurer une liste de tous les élèves du lycée, avec des photos, et elle trouverait de qui il s'agissait.

...

Lance avait trouvé une note en arrivant. Le taxi, le costume, tout avait disparu dans un « Pouf ! » à mi-chemin, et il avait dû finir à pied, en robe de chambre dans la rue. La note disait : « Tu as un peu de retard, j'avais peut-être oublié de te dire que la magie ne ferait plus effet passé minuit... En tous cas tout va bien , tes neveux sont couchés et tu as passé une merveilleuse soirée ! Bonne nuit, TMLBF. ». Lance n'avait aucune idée de ce que signifiaient ces cinq lettres en bas de page, mais ce n'était sans doute pas important. Il était jusque là assez satisfait de sa soirée, cependant il faillit s'étouffer avec sa brosse à dent quand il se rendit compte d'une chose capitale qu'il avait complètement oubliée avant de partir : il ne connaissait pas l'identité du samurai. D'ailleurs, il n'avait pas non plus croisé ses amis, et vu qu'il n'était même pas sensé être présent à ce bal, il songea un peu à regrets qu'il devrait garder cette soirée pour lui. Il n'osait même pas imaginer leur réaction s'ils apprenaient qu'il y avait finalement été mais qu'il ne les avait même pas cherchés !

Quand il retourna à la piscine le Mardi suivant, pour retrouver son groupe préféré de nageurs, le même que d'habitude, ils se rendirent tout de suite compte que quelque chose clochait. « Hey, ça va mon pote ? » demandait Blumpfump ; « T'as l'air bizarre. » constatait Swirn, ses instincts de doctoresse la poussant à commencer l'auscultation de son jeune ami au plus vite. Plaxum était la plus calme de tous, quand elle annonça : « Laissez-tomber les gars : c'est l'amour ! ». Aussitôt Swirn stoppa son investigation en y réfléchissant sérieusement, tandis que Blumpfump et Florona commençaient à se faire des films dans leur coin. Tous les quatre s'approchèrent du Lycéen, avides d'informations. Lance soupira avant d'expliquer : « Alors, premièrement je ne suis pas amoureux, enlevez-vous cette idée de l'esprit. Ensuite, il se trouve que j'ai pu aller au bal d'Halloween finalement, mais je suis parti avant qu'on fasse tomber les masques, donc c'est normal si personne ne m'a vu. En fait je n'ai trouvé aucun de mes amis, mais au lieu de ça j'ai rencontré quelqu'un de génial et... » il ne put continuer, Plaxum lui coupant la parole, sur-excitée : « Je vous l'avais dit ! C'est l'amour ! ». Il toussa un peu pour retrouver l'auditoire qu'il était en train de perdre, et éclaircit son récit par : « C'était un gars. », comme si ça changeait tout. Et tout le monde fit des grands « Ah... » comme si ça avait effectivement tout changé.

Lance finit son histoire, il expliqua qu'ils s'étaient bien amusés et à quel point ce type était fantastique, et à quel point il se sentait débile maintenant de ne pas lui avoir demandé son nom. Finalement la curiosité passa, et les nageurs prirent la direction du bassin. Cependant, alors que Lance allait les suivre, Plaxum l'arrêta. Il demanda si elle avait un problème, elle n'en avait pas. Mais il fallait qu'elle lui parle. « À qui veux-tu faire croire ça ? » elle lui demanda un peu rudement. Comme il ne comprenait pas, elle précisa sa pensée, plus calmement : « À qui essaie-tu de faire croire que ce n'est pas de l'amour ? Je veux dire : ça crève les yeux ! Si tu n'es pas amoureux tu dois au moins admettre que tu as un gros faible pour ce type mystérieux. » son air se faisait plus taquin, afin de mettre à l'aise l'auditoire un peu stressé. La parole était alors à la défense : « Plaxum, arrête de t'imaginer des trucs. Je suis hétéro, tu le sais. ». L'argument n'eut pas l'air de la convaincre, alors elle continua son travail de convaincre son ami : « Tu ne t'en rends pas compte, mais on sent vraiment l'affection et la tendresse à plein nez quand tu parles de lui. S'il avait été une fille, avoue que tu l'aurais embrassé avant de partir ! ». Lance ne sut quoi répondre, alors elle sourit d'un air satisfait et ils s'en allèrent nager avec les autres. Il continua d'y réfléchir tout le temps qu'il passa dans l'eau ce jour là, incapable de se concentrer suffisamment sur ses tourments pour leur trouver une solution, ou sur ses longueurs pour qu'elles fussent efficaces.

Il n'en parla pas à Hunk, qu'il vit pourtant quelques fois pendant les vacances. Il prétendit avoir passé sa soirée à garder ses neveux, que sa sœur venait bientôt récupérer. Quand il retourna à la piscine les séances qui suivirent, Plaxum lui lançait un regard étrange, alors que les autres semblaient avoir déjà tout oublié. Elle voulait qu'il vienne de lui même se confier, mais il était pourtant persuadé de n'avoir rien à confier.

Le dernier Vendredi avant la rentrée, il se décida à affronter son amie. Il avait l'impression qu'ils s'évitaient depuis cette histoire, et ça ne lui plaisait pas du tout. Ils parlèrent un peu, sur un ton amical et avenant, et en sortant Lance l'invita à dîner, pour discuter. Il n'avait rien préparé, mais il trouverait, se disait-il. En arrivant sur le parking, elle proposa : « On devrait plutôt aller chez moi, vu que tu as le permis ce sera plus facile pour toi de rentrer que l'inverse. Et comme ça à l'occasion tu me ramènes et j'économise le prix d'un ticket de bus ! ». Ils rirent ensemble et Lance l'invita à entrer dans sa petite camionnette. C'était la vieille voiture de ses parents, depuis que tous les enfants qu'ils étaient avaient grandi et étaient devenus autonomes, ils avaient décidé d'en changer, et celle-ci était revenue à Lance qui alors avec son permis fraîchement acquis, pourrait aller où il voudrait. La peinture bleue était un peu écaillée par endroits, l'intérieur poussiéreux n'était plus tout neuf, et le moteur était plutôt capricieux, mais il avait tant de bons souvenirs de voyages avec cette voiture qu'il ne pouvait que l'adorer. Et Plaxum était bien contente que son ami ait le permis et une voiture, alors elle se contentait de la vieille boite de métal bleue qui lui servait de véhicule.

La discussion commença par : « J'ai réfléchi à ce que tu m'as dit, à propos de la dernière fois. », et Lance les yeux baissés, vraiment incertain de ce qu'il pourrait dire après. Plaxum de son côté, était tellement heureuse qu'il se confiât à elle, qu'elle eut du mal à retenir son excitation. Elle fit de son mieux, mais elle était vraiment très heureuse. « Ce type, je le connais même pas, tu crois vraiment que je peux être amoureux, juste en une soirée comme ça ? », disait Lance qui avait toujours du mal à y croire.
« Plus j'y réfléchis et plus j'ai l'impression d'avoir... Je sais pas, manqué ma chance. Je ne pense pas que je l'aurais embrassé, s'il avait été une fille. En fait, les choses se seraient sûrement passées différemment dès le début ? Et on se serait sûrement quittés d'une autre façon. C'est sûr. Je ne regrette pas du tout d'avoir agi comme je l'ai fait durant la soirée, on s'est vraiment amusés. On ne se connaissait pas au départ, mais on faisait tous les deux des efforts pour se rapprocher l'un de l'autre et pour devenir complices. C'était vraiment une super soirée, je n'ai pas eu l'impression qu'on se courait après ou qu'on se mettait mal-à-l'aise, c'était tout naturel et on était comme faits pour s'entendre. ― Mais peut-être que vous vous connaissiez, en fait. Attention au radar, là. », remarqua Plaxum quand elle put enfin placer quelques mots dans la tirade de son ami. Il la regarda rapidement avec cet air idiot qui signifiait qu'il ne comprenait pas quelque chose, donc elle s'expliqua : « Pratiquement tout le lycée était à cette soirée, et toi, tu es un type plutôt populaire, tu dois connaître au moins les deux-tiers de l'établissement. Sans parler des terminales que tu connais au moins à quatre-vingt-cinq pourcent. Donc, ça laisse peu de chances pour qu'il soit un inconnu. », son discours sonnait comme un raisonnement scientifique, et Lance en aurait sûrement ri s'il n'avait pas été tant concentré sur la route qui prenait une allure bizarre, sachant que son amie aux cheveux bleutés n'était pas une grande amie des sciences.

Ils s'installèrent à la table au milieu du séjour pour continuer à discuter.

...

Bien sûr durant les vacances, une autre réalisation avait frappé Lance : les bonnes fées n'étaient pas sensées exister. Il avait fait des recherches sur internet à ce sujet, mais n'avait rien trouvé. Il avait aussi fait des recherches sur l'étrange inscription et les lettres « TMLBF », mais encore une fois en vain. Il y avait bien quelques articles sur des « BF = Best Friends » ou « Ma marraine est géniale, c'est comme une bonne fée ! », mais vraiment rien de comparable à sa situation. Il trouva judicieux de n'en parler à personne, sinon à la principale intéressée quand elle réapparaîtrait. Si un jour seulement elle réapparaissait, ce qui était absolument incertain.

Ceci restait donc un total mystère pour lui. Il n'osa pas en parler à sa famille avant d'avoir confronté ladite fée en personne. Il l'avait bien vue, de ses propres yeux, et il avait vue la magie qui l'avait transformé en pirate et qui l'avait mené à la fête où il avait rencontré un type fantastique. Et en réfléchissant bien, il se souvenait même avoir eu une petite altercation avec Lotor. Il n'avait donc sûrement pas rêvé cette soirée, impossible. Mais Lotor n'était pas son ami, et il n'était pas sensé l'avoir reconnu. Lance se voyait mal aller à sa rencontre pour lui demander : « Euh, excuse-moi mais, est-ce que par hasard tu n'aurais pas croisé un type déguisé en pirate qui ait sauvé une sorte de samurai démoniaque trop cool de tes griffes lors de la fête ? ». Définitivement pas une option.

...

La rentrée arriva sûrement trop vite pour la plupart des élèves. Keith avait trouvé ces deux semaines interminables. S'il avait tellement hâte de retourner au lycée, c'était non seulement pour tenter de retrouver son capitaine pirate, mais également pour échapper un peu aux questions incessantes de sa collègue et responsable au garage où il travaillait. Keith était certain que quand il le verrait, il reconnaîtrait le sourire avenant et si charmant du capitaine, qu'il reconnaîtrait sa voix et ses manières. Bien sûr pendant la fête il en faisait visiblement un peu plus pour rentrer dans le personnage, mais ce n'était pas important. Il croisa Pidge au tournant d'un couloir. Elle avait l'air un peu énervée, elle demandait : « Qu'est-ce qui te fait courir comme ça ? ― Je ne cours pas. », répondait-il confus. Alors elle reprenait : « Tu marches beaucoup plus vite que d'habitude en tous cas, tu es pressé ? On dirait que tu cherches un truc. ». Keith ralentit à la remarque, et regarda son amie, qui le suivait jusque là en trottinant. « Désolé, », dit-il, « je n'avais pas vu que j'allais si vite. ― Allez, tu es tout pardonné ! Mais tu vas devoir me raconter pourquoi tu courrais presque dans les couloirs... Tu as perdu quelque chose ? ». L'air malicieux de la jeune fille lui fit froid dans le dos, mais il ne put cependant pas empêcher ses joues de rougeoyer en repensant à ce qu'il cherchait. Il ne pouvait décemment pas lui répondre : « Un pirate fantastique que j'ai rencontré à la soirée, il est grand et bronzé, il a de magnifiques yeux bleus et un sourire à faire tomber n'importe qui. », alors il ne répondit rien, et cela la rendit encore plus curieuse. Elle insista longtemps, mais jamais Keith ne lâcha le morceau, et elle finit par abandonner la première. Du moins, elle abandonna les questions sur le coup, mais se promit de trouver ce qu'il se passait avec son ami.

Les cours du matin passèrent à une lenteur relative, et Pidge trouva son ami particulièrement absent, adiré complètement dans la lune. Lors du repas, il ne mangeait qu'à moitié, le regard perdu dans le vide et les lèvres presque souriantes. Lance fut le premier à s'en énerver, et sûrement aussi le seul en fait. En voyant Keith aussi rêveur, Pidge avait espéré que ces deux là ne se disputeraient peut-être pas, l'un étant trop perdu dans son propre esprit pour répondre au clown en face de lui. C'était sans doute mésestimer la capacité de Keith à répondre aux provocations toujours au quart de tour. Et généralement, ça e finissait de façon plus ou moins violente. Aucun d'entre eux n'était pourtant d'humeur à se battre, si on leur posait la question. Lance était juste tellement énervé par la tête que tirait Keith, en les ignorant complètement comme s'ils n'étaient pas assez biens pour que monsieur-mullet leur accorde leur attention ! Alors ils se battirent pendant presque toute la pause comme des chiffonniers, et elle parût interminable à ces pauvres Pidge et Hunk qui au bout d'un moment décidèrent de les laisser se disputer tranquillement et d'aller plutôt travailler sur un nouveau projet un peu plus loin. Les adolescents se battaient, verbalement, et c'était à qui craquerait avant l'autre et donnerait le premier coup. Ils se fixaient en grognant, leurs regards se lançant mutuellement des éclairs qui semblaient se propager dans l'air sous forme d'électricité statique qui repoussait tout ce et tous ceux alentour. C'était l'explication qu'avait trouvé un curieux qui passait par là et observait la scène : tout le monde s'éloignait du duo virulent automatiquement, comme repoussé par une force magnétique.

Un pion intervint pour les séparer alors que les coups avaient commencé à pleuvoir finalement. Ils ne se souviennent même pas de qui a frappé en premier, chacun mettant tout son cœur dans les mains qu'il jette sur l'autre, comme en se vidant de toute la frustration des vacances pleines de questionnements qu'ils ont passées loin l'un de l'autre. Ils les avaient passées éloignés, et c'était visiblement pour le mieux puisque Lance ne pouvait pas voir Keith et qu'il le lui rendait bien. Leur dispute n'avait même plus aucun sens, ils se tapaient juste pour se défouler en criant ce qu'il leur passait par la tête. Le pion dû demander l'aide d'un collègue afin de les séparer, et tous deux reçurent chacun une heure de colle qu'ils auraient sûrement hâte de passer ensemble s'ils ne se détestaient pas autant dans l'immédiat.

...

Les y voilà, un vendredi soir alors que chaque camarade de leur classe était déjà en week-end, ils attendaient tous les deux devant une petite salle en s'ignorant royalement. Lance était à-fleur-de-peau, il gardait la tête haute et l'air fier, bien qu'amer de devoir manquer une de ses précieuses séances de piscine pour une bagarre. Keith était grincheux, il avait croisé ses bras fermement contre son torse et ses sourcils restaient obstinément froncés, ne souhaitant pas perdre plus de son temps bien qu'il n'en ait pas le choix.

Le surveillant arriva rapidement et les fit entrer dans la salle. C'était Caron, sûrement le plus âgé de l'équipe, car la plupart des pions étaient plutôt jeunes. C'était un homme roux dont la moustache était soigneusement peignée tous les matins, et régulièrement recourbée par un vieux tic. Lance allait s'installer à l'une des tables du fond pour pouvoir contempler les nuages filer plus facilement quand il fut retenu. « Asseyez vous devant tous les deux. », dit Caron à l'adresse des adolescent, « On va parler un peu de votre comportement. ». Ses mots ne ravirent personne dans la salle, d'autant qu'ils n'avaient pas l'air d'avoir été prononcés pour le plaisir de l'orateur. Les deux s'exécutèrent alors que Caron reprenait la parole sur un ton moralisateur : « J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes ici. Se battre dès la rentrée de Toussaint... Sincèrement, je pensais que vous aviez tous les deux dépassé tout ça. ». l'homme semblait concerné, voire peiné. Chacun de leur côté, les adolescents le connaissaient. Lance connaissait simplement tout le monde, il était amical et sociable, et le fait qu'il ait été un peu difficile durant ses premières années aida à le faire connaître du personnel du Lycée. Keith au contraire, était loin d'être aussi social que son actuel voisin de table. Il avait eu quelques gros problèmes disciplinaires les années passées, mais Caron semblait avoir vu en lui l'enfant qui ne parvenait pas à s'exprimer. Caron s'éclaircit la gorge avant d'annoncer la situation :

« Je ne sais pas ce qui vous a pris. Je ne sais pas pourquoi vous vous battiez ni si ça en valait la peine, et je ne veux pas le savoir. On voit bien qu'il y a un froid entre vous depuis le début de l'année, mais je vais vous demander d'apprendre à cohabiter. Vos amis respectifs Hunk et Pidge s'entendent vraiment bien et font un travail formidable ensemble, ce serait tellement dommage qu'ils doivent se séparer parce que vous ne vous entendez pas ! Et vous, toi Lance, depuis que tu es ami avec Hunk ta moyenne a nettement augmenté, et tu as toujours cette fâcheuse tendance à te mettre dans des situations délicate ou à attirer des personnes étranges dont Hunk te garde, tu as de la chance d'être tombé sur un tel ami. Quant à toi, Keith... Tu sais aussi bien que moi que tu es mieux quand tu ne te retrouves pas seul. De plus, Pidge est une vieille amie non ? Ce serait réellement dommage que vous vous froissiez parce que tu n'arrives pas à t'entendre avec un de ses amis. »

Il finit sa phrase en recourbant sa moustache, les yeux plantés dans ceux de ses vis-à-vis. S'ils avaient eu les deux points de vues ils se seraient sans doute demandés comment il pouvait planter son regard de cette façon dans leurs quatre yeux à la fois. Ils baissèrent la tête honteusement en reconnaissant ce que disait le plus âgé, murmurant dans la barbe qu'ils n'avaient pas des excuses ou bien des menaces de mort, personne ne saurait jamais hors mis eux-mêmes puisque c'était absolument incompréhensible et qu'en plus ils grognaient leurs mots en même temps. Le résultat ressemblait à un brouhaha silencieux causé par deux garçons qui se faisaient gronder. Coran annonça alors : « Je veux que vous appreniez à cohabiter. Pas tout de suite bien sûr, pour aujourd'hui vous allez vous contenter de rester ici, » son regard s'attarda sur Keith, « et éveillés. » puis sur Lance ; « Ceci sans vous disputer bien sûr. Vous pouvez faire ce que vous voulez dans les limites du règlement intérieur, de la loi, et des règles que je viens d'énoncer. ». Les deux garçons se toisèrent un instant, puis Lance partit s'installer au fond de la salle à la table qu'il avait repérée, tandis que Keith s'en allait vers une place plus proche de la sortie. Le surveillant soupira, avant d'annoncer la dernière règle de ce qui allait devenir leur rendez-vous régulier : « Vous aurez ensuite tout le week-end pour cogiter. Si la semaine prochaine vous vous disputez encore, vous reviendrez en retenue avec moi et on travaillera sur votre capacité à supporter l'autre. Tant que vous ne pourrez pas vous tolérer, vous reviendrez. »


C'est vrai qu'Ezor et Plaxum ont un rôle plutôt important dans cette histoire... Par rapport au canon, surtout. Mais en même temps, je les adore ! J'avais envie que Keith et Lance ait un endroit en dehors de l'école, où ils auraient d'autres amis pas trooop impliqués dans leur vie à l'école, et qui pourraient les aider plus ou moins... Un peu à s'échapper vous voyez ? Comme une sorte de deuxième vie.
Du coup j'ai l'impression qu'elles volent un peu la vedette à Hunk et Pidge, haha...

Bref, dites-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre (et des deux précédents aussi, tant que vous y êtes... Pourquoi faire les choses à moitié (au tiers même) ?) dans les reviews ! Merci beaucoup d'avoir lu, après tout ce sont les lecteurs qui font vivre les écrits. Donc merci beaucoup, et à bientôt pour le chapitre IV !