Bonjour tout le monde ! J'attendais le bon jour pour poster ce chapitre...

Bref, voici le troisième bal, en ce réveillon du Jour de l'An ! J'espère qu'il vous plaira. Je me suis bien amusée à l'écrire, même si j'ai eu des moments de blancs et que je trouve la fin un peu rapide. Ce chapitre détermine un tournant majeur dans l'histoire, et tant mieux quelque part, parce qu'on a dépassé la moitié (selon mes prévisions en tous cas).

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !


VIII
TROISIÈME BAL

La vieille voiture bleue se gara près de la maison la plus bruyante du quartier, où se déroulait la soirée à laquelle les quatre amis se rendaient, sous invitation d'un de leurs camarades. La musique à la mode s'échappait en sourdine à travers les murs mieux isolés du froid de décembre que du bruit infernal qui ne dérangeait heureusement pas les voisins qui faisaient la fête en famille. Qui aurait besoin de calme le soir du nouvel An ? Personne ici en tous cas. Les étoiles scintillaient dans le ciel, du moins, les quelques unes qu'on arrivait à percevoir derrière la lueur jaune des lampadaires en surnombre, et des décorations urbaines lumineuses, installées spécialement par la communauté pour les fêtes de fin d'année.

Quatre adolescents sortirent de la voiture ; ils n'étaient pas costumés, mais sous leurs manteaux ils avaient pris la peine de se faire beaux. Devant marchait Lance, le plus enthousiaste de la bande. Il était toujours prêt à faire la fête, parce qu'il aimait ça simplement. Quand il entra dans la salle, il eut l'impression que le temps ralentit un instant pour lui. Les projecteurs étaient braqués sur son brushing impeccable, la musique se suspendit, la salle entière retenait son souffle. Puis, tout repartit comme si de rien n'était quand on vint les accueillir. Sur ses talons, il y avait Hunk, le plus grand et le plus costaud de la bande. Il avait apporté un beau cake fait-maison, et quelques paquets de chips. Il aimait lui aussi ce genre de soirées, mais il aimait encore plus le buffet à volonté qui allait avec, c'était certain. Juste derrière, suivait Pidge, son petit dos courbé dans une posture mal-à-l'aise. Elle faisait de grands efforts pour paraître sociable, et ses efforts passaient par ce genre de soirées. Il fallait qu'elle se motivât pour venir, mais une fois qu'elle était dans le bain et qu'elle avait peut-être aussi un peu bu, tout allait pour le mieux. Elle portait avec elle une bouteille qu'elle avait probablement achetée avec une fausse pièce d'identité. Enfin derrière Pidge, Keith traînait des pieds. Il n'aimait pas particulièrement les gens de sa classe, et de toutes façons il était persuadé de ne pas croiser son prince charmant, donc il ne voyait pas vraiment l'intérêt de venir. Seulement, quand ses amis lui avaient proposé, il s'était dit que ce serait mieux de passer le nouvel an en leur compagnie, et celle de quelques autres camarades, plutôt que seul.

La maison était une sobre villa moyenne vue de l'extérieur, paisiblement située en banlieue. Par les fenêtres, on apercevait parfois des flashs de couleurs inhabituelles, rose, vert, bleu, projetés par les quelques accessoires lumineux qui avaient été installés pour l'occasion. Guirlandes clignotantes, mini-projecteurs, les organisateurs de la soirée s'étaient bien amusés à décorer le grand séjour au rez de chaussée. Il y avait à l'arrière de la maison une petite terrasse agréable où sortaient régulièrement les quelques fumeurs, mais la température extérieure décourageait la plupart des adolescents à les rejoindre, aussi ne restaient-ils souvent que le temps d'une cigarette, ou d'autres choses pour certains, qu'on ne fumait pas en intérieur.

Le séjour en lui même était chaleureux et vivant. C'était une grande pièce, mais ayant été prise d'assaut par la vingtaine d'adolescents qui avaient pu venir, sa grandeur semblait toute relative. Au fond, la baie vitrée qui menait à la terrasse était fermée pour garder la chaleur mais s'ouvrait de temps en temps, au rythme des allers-retours incessants des fumeurs. La télévision diffusait les clips musicaux de la tendance de cet hiver, contre le même mur, à gauche de la baie vitrée. Peu de gens prêtaient attention aux images, se satisfaisant des tubes qu'ils connaissaient à moitié par cœur et qu'ils aimaient chacun plus ou moins. Contre le mur de gauche, devant le meuble de la télévision, avait été poussé le canapé. On devinait qu'il ne s'agissait pas de son emplacement habituel, car la position n'était pas idéale pour regarder un film ; il avait simplement été tourné pour laisser plus de place aux invités. Contre le mur de droite, une table rectangulaire portait certaines des boissons et des friandises disponibles, le reste étant sur le bar de la petite cuisine qui se trouvait directement à droite de l'entrée. Au fond de la cuisine, les escaliers menaient à l'étage, et il y avait la salle de bains à peine plus loin.

On invita les quatre nouveaux arrivants à monter. Ils suivirent docilement la jeune fille qui leur montra le petit bureau dans lequel on posait écharpes, chapeaux, manteaux et sacs. Tout ce qu'on avait à poser, en somme. Il y avait déjà une quantité déboussolante de tout dans ce bureau, et l'amas de tissus dans un si petit espace donnait un peu l'effet d'un cocon douillet. On ne pouvait plus que deviner la pauvre chaise qui avait été complètement ensevelie sous les vêtements d'hiver, certains frileux étant sortis avec un nombre insoupçonnable de couches, qu'ils avaient toutes retirées en constatant la température agréable qui régnait dans le séjour.

Tout le monde redescendit et aussitôt, les quatre amis perdirent la trace de la brave fille qui les avait aiguillés. Tant pis. Hunk se dirigeait déjà joyeusement vers le buffet, accompagné de la moins enthousiaste Pidge. Resté là, Keith se retourna vers Lance pour lui demander ce qu'il voulait faire. Ce dernier avait le nez collé à son téléphone, et ne l'avait même pas calculé. Keith insista, cherchant à faire la conversation comme il pouvait.

« Pour rentrer on s'organise comment sinon ?

― ... Mh. T'inquiète pas pour ça on viendra te chercher. Bye. »

Et sur ce Lance s'en alla, n'ayant même pas pris la peine de lever les yeux de son téléphone. Keith fit la moue en boudant une minute. Il était trop tard quand il se décida enfin à suivre son ami-ennemi pour insister plus : il avait disparu, et Keith était tout seul au milieu d'une foule d'adolescents de son âge. Cette idée avait quelque chose d'affreusement stressant quelque part. La pièce était sombre et bruyante de musique et de bavardages grossiers. L'endroit empestait l'alcool et la sueur, entre autres parfums de malbouffe et de produits cosmétiques. L'air était lourd, et les légers courants en provenance de l'extérieur étaient glaciaux et pollués de l'odeur du tabac et autres plantes qu'on y fumait.

Keith n'avait jamais été un grand fan de ce genre de soirées. Il n'aimait pas la foule, il n'aimait pas se retrouver seul perdu au milieu de cette dernière. Il avait l'impression de se faire compresser et écraser par une centaine d'adolescents en état d'ivresse, certains semblaient en chaleurs et d'autres étaient probablement sous stupéfiants. Les lumières vives et colorées parcouraient la salle, comme à la recherche d'un intrus. Keith se sentait comme l'intrus, il n'avait rien à faire là, il n'était pas à sa place, parce qu'il n'avait pas de place. Un adolescent le bouscula par mégarde, s'excusa grossièrement et repris sa course, et Keith n'y fit même pas attention.

Il fallait qu'il bût quelque chose, sinon il n'arriverait jamais à se détendre. Vers le buffet. Une large gamme d'alcools l'attendait sagement. Elle se réduisait peu à peu, mais pas assez vite pour qu'il n'y ait pas de restes le lendemain encore. Il slaloma entre les corps suants et parfumés des autres adolescents, pour tant bien que mal, atteindre son but. Le premier verre avait le goût du plastique du gobelet qui le contenait. Les suivants avaient tous le même. Qu'il s'agisse d'eau, de sucre, ou d'alcool, tout était à la fois trop et pas assez.

Son téléphone vibra discrètement dans sa poche. Keith faillit le manquer, perdu dans le volume de la pièce qui semblait si exiguë mais était pourtant raisonnablement vaste pour un séjour. Il posa son verre, qu'il ne reverrait plus jamais, pour répondre au texto qu'il venait de recevoir. Avec ravissement, il constata que son Prince ; le Capitaine Paillettes, demandait des nouvelles.

« Salut beau gosse, tu passes un joyeux réveillon ;) ? »

Bien que ça ne voulait rien dire concrètement, puisqu'ils ne savaient pas à quoi ressemblait l'autre, le compliment lui arracha un sourire débile. Il hésita à le contredire mais se retint, après tout ça lui avait fait plaisir. Il s''éloigna un peu et s'installa dans un coin de la pièce, le plus loin possible du reste de la foule. Ca représentait à peu près deux mètres d'écart entre les derniers danseurs et le mur où il était adossé. Assez pour qu'il se sente à l'aise dans son espace personnel, trop peu pour qu'il se sente confortablement seul.

« Bof, pas vraiment. Je ne sais pas si j'aurais pas préféré le passer seul finalement.

― Aw, sérieux ? Il se passe quoi :'( ?

― Je suis à une soirée avec des amis, mais ils m'ont abandonné et je connais personne d'autre :(

― Ouch, c'est pas cool de leur part. Tu veux continuer à discuter ? »

Keith sourit tendrement à son téléphone, comme si la douceur de son regard pouvait passer à travers l'écran et s'infiltrer dans la conversation, jusqu'à ce qu'elle atteigne son Prince chéri. Il tapa rapidement sa réponse, la réécrivit une ou deux fois, avant de l'envoyer enfin.

« Si tu veux. Qu'est-ce que tu fais toi pour le réveillon ? Tu es avec ta famille ?

― Nah, Moi aussi je suis à une soirée avec ma classe. C'est plutôt cool mais je commençais à me faire chier.

― Ah ok.

― Je veux dire, j'aurais largement préféré passer le réveillon avec toi, ça aurait été mille fois plus cool ;3 »

Encore une fois, Keith fit une petite pause pour apprécier le message. Il hésita un moment avant d'envoyer le suivant :

« On pourrait se retrouver quelque part, avec nos masques.

― Euh, je vois pas trop comment ? ?

― Genre, on quitte nos soirées, on rentre chez soi pour récupérer un masque, ou à une épicerie je sais pas, et on se donne un point de rendez vous. C'est pas très tard après tout, on peut passer la soirée ensemble comme ça.

― Oh. »

Le cœur de Keith manqua un battement, quand il reçut enfin cette réponse et, quelle réponse ! Comment devait-il le prendre ? Est-ce que sa proposition avait embarrassé son Prince ou un truc comme ça ? C'était bien la dernière chose qu'il souhaitait ! Il était peut-être allé trop loin en faisant cette demande. Et si son Prince prenait peur ? Est-ce qu'il n'avait pas eu l'air trop désespéré ? Keith ne savait pas du tout quoi écrire ensuite, ses méninges déjà un peu ralenties par l'alcool n'arrivaient pas à trouver les mots justes. Heureusement, il n'eut pas à le faire, car il reçut bientôt un autre message qui vint compléter le vague « Oh. » de plus tôt :

« J'adorerais vraiment, ce serait sûrement génial, mais je sais pas trop. Je conduis des potes et je peux pas les laisser tomber là.

― Ouais je vois...

― Attends bouge pas je vais leur demander ! »

Le cœur de Keith se mit à battre plus fort dans sa poitrine, alors que l'espoir envahissait son esprit légèrement brumeux. Si il quittait la soirée, il fallait qu'il dise à Lance qu'il n'aurait pas à le ramener tout à l'heure, histoire qu'il ne l'attende pas pour rien. Mais Keith n'avait pas le numéro de Lance. Il toisa un instant la foule de fêtards qui se dressait face à lui telle un mur immense. Il prit une grande gorgée d'air, lourd et moite, imbibé de l'odeur de l'alcool et des snacks, pour se donner du courage. L'espoir et le désir de voir son Prince triompha de son dégoût pour les gens et sa peur de la foule, tandis qu'il reçut un nouveau texto :

« C'est bon ! Je règle juste un dernier détail mais normalement ça devrait être ok ! »

Il s'engouffra dans la moiteur tropicale de la foule, en quête de Lance.

Ils se croisèrent à l'étage, Lance sortant de la pièce où étaient stockées les affaires de tout le monde, sa propre veste sur l'épaule. Quand il aperçut le mulet de son presqu'ami, le visage de Lance s'illumina.

« Keith ! Justement je te cherchais ! Je vais rentrer, ça te dérange pas de dormir là ou de trouver quelqu'un d'autre pour te ramener plus tard finalement ?

― ...Hein ? »

Keith était confus, n'ayant pas tout capté de ce que lui racontait Lance. Il essaya de recoller les morceaux de phrases et les concepts dont il se souvenait, et demanda :

« Tu... Pars ? Genre, tu rentres chez toi ?

― Euh. Oui. Finalement, je m'ennuie un peu et euh... Y a, ma famille. Qui arrive. Donc, comme c'est pas si ouf que ça je m'en vais. Je rentre, ouais.

― Attends, attends euh... Tu peux me ramener chez moi du coup ? Je... Je sais pas où sont passés Hunk et Pidge et je connais personne d'autre. Et j'aime juste pas donc, je serais aussi bien chez moi. Donc voilà. »

Lance le regarda une seconde avec suspicion. Il était parfaitement sobre, étant celui qui conduisait. En revanche, Keith n'avait plus l'air très frais, et en effet, Lance aurait pu s'attendre à ce qu'il se sente mal à l'aise à ce genre de soirées. Il accepta. Il ne savait pas trop pourquoi il lui avait menti à propos de la raison de son départ, quand il en avait parlé à Hunk et Pidge par textos, ils avaient été enthousiastes et l'avaient encouragé. Lance n'aimait juste pas l'idée de partager sa vie sentimentale avec Keith. Il pensa cependant à lui proposer de venir passer le reste de la soirée chez lui. Ils auraient regardé un film, mangé une pizza, entre potes. Mais il avait des plans pour ce soir, et ils n'incluaient pas Keith. Il s'en voulut un peu de l'abandonner, tout seul dans son appart pour le réveillon du nouvel an, mais vu qu'il avait passé la moitié du trajet sur son téléphone et qu'il s'était limite endormi sur place l'autre moitié, Lance déduisit que Keith était fatigué. Et qu'il ne voulait parler à personne. Fichu introverti antisocial. En tous cas, c'était clair que Keith n'aurait pas été super enthousiaste à l'idée de passer le nouvel an avec Lance. Ce constat lui pinça traîtreusement le cœur. C'est pas comme si Keith était son pote de toutes façons. C'était le pote d'une pote. Le pote d'une pote d'un pote, s'il considérait Pidge comme étant plus l'amie de Hunk que la sienne.

Quand il rentra chez lui, Lance enfila un masque au hasard, celui du costume de Lotor ferait l'affaire pour ce soir, c'était un simple loup vénitien noir. Il était très épuré, et passe-partout. Il ne prit pas la peine de se changer, la tenue qu'il avait enfilée pour la soirée faisant à la fois habillée et naturelle. Il tournoya quelques fois devant le grand miroir de l'entrée, simplement pour apprécier sa silhouette. Son pull bleu Prusse par dessus sa chemise lui allait vraiment bien, et son pantalon brun avait un charme un peu vintage dont le cubain ne se lassait jamais. Tant confortable qu'élégant, c'était ainsi que Lance aimait se vêtir. Avant d'enfin sortir, Lance sortit son téléphone pour avertir son rendez-vous ; il se rendit compte qu'il avait reçu plusieurs messages de sa part qui n'attendaient que d'être lus.

« Finalement j'ai trouvé un moyen de rentrer chez moi, J'habite vers les quais. - On peut se rejoindre au parc Altéa par exemple ? - Enfin, vu que tu es motorisé je pense que ce sera plus facile si c'est toi qui me rejoins non ? - Je t'attends là bas du coup ? - Si tu préfères un autre endroit y a pas de soucis dis-moi juste. Je pense que je vais aller chercher un masque à la boutique du coin, préviens moi quand tu seras arrivé. »

Les messages continuaient ainsi un petit moment. La plupart des accusés de réception étaient raisonnablement espacés les uns des autres, Lance avait juste été tellement concentré dans sa conduite, puis en se préparant pour sortir, qu'il n'avait plus pensé à les lire. Il envoya rapidement un SMS pour se faire pardonner, affirmant que le parc d'Altéa était très bien pour se rencontrer, et qu'il pourrait se garer devant sans soucis. Ils avaient hâte de se retrouver.

Keith avait eu peur que son prince n'annulât au dernier moment, parce qu'il ne répondait plus depuis presque une heure et que minuit approchait. Heureusement quand il reçut enfin une réponse, il comprit aussitôt. Bien sûr, son prince était un conducteur, il ne pouvait rien texter quand il était au volant ! Il s'était arrêté à l'épicerie d'à côté et avait trouvé des masques "Nouvel An", noir et dorés, pour pas très cher. L'enfilant à la va-vite, il s'éclipsa rapidement, le pas sautillant, vers le parc en quête de son Capitaine Paillettes.

Lorsque les amoureux se rencontrèrent à l'endroit prévu, ils se reconnurent aussitôt. Après tout, des adolescents masqués qui traînaient dans le parc municipal aux alentours de minuit, il n'y en avait que deux. Deux qui se cherchaient, et se trouvèrent avec une joie non dissimulée. Ils se prirent dans les bras l'un de l'autre tout excités, puis, plus hésitants, leurs lèvres vinrent se retrouver avec bonheur. Lance passa tendrement sa main dans les cheveux noirs de son vis-à-vis, avant de s'écarter légèrement pour le dévisager.

« Je n'avais jamais remarqué que tu avais... commença-t-il incertain.

― Que j'avais quoi ? »

Lance passa plusieurs fois sa main en secouant les cheveux à l'arrière de la tête du Samurai, le faisant rigoler légèrement. Il réfléchit plusieurs secondes à ce qu'il allait dire : Était-ce possible ? Vrai, ou seulement probable ? Il préféra changer de sujet avant même que le premier ne soit abordé :

« Des cheveux aussi doux !

― Pff, pouffait-il innocemment. Arrête de dire n'importe quoi je les ai pas coiffés depuis ce matin ils doivent être pleins de nœuds !

― Ouais ça à la limite, ok. Mais sérieux mon gars c'est quoi ton shampoing ? »

L'ambiance redevint rapidement légère et joyeuse, Lance préférant oublier ses tracas pour profiter de l'instant. Il parlèrent, ils s'amusèrent, ils s'embrassèrent, et à minuit pile la première fusée éclata dans le ciel noir parsemé d'étoiles. Elle fut suivie de dizaines d'autres, produisant de grandes fleurs de feu aux couleurs de l'arc-en-ciel. Les unes après les autres, parfois en paires, parfois en groupe, elles illuminaient le ciel d'hiver et faisaient disparaître les étoiles qui sembler se reculer respectueusement, devant le spectacle des feux d'artifices de la nouvelle année. Les amoureux traversèrent l'allée pour pouvoir s'installer confortablement sur le banc qui faisait face aux lumières multicolores qu'on envoyait avec l'enthousiasme des personnes qui font la fête et sont prêtes à continuer jusqu'au matin. Sans parler, appuyés l'un contre l'autre pour se tenir chaud mais pas que, les mains tenues dans une de leurs poches, il contemplaient ravis le travail des artificiers.

Et puis, quand il fut trop tard pour rester dehors, longtemps après l'explosion finale de la dernière des fusées, ils se dirent au revoir et chacun rentra chez soi, se séparant à regrets. Le vent glacial les accompagna sur leurs chemins respectifs, et ils dormirent jusqu'à tard dans l'après-midi.


Et voilà pour ce soir, j'espère que vous avez aimé :D !

Je vous souhaite une excellente année 2020 (ou quoi que soit l'année à laquelle vous lisez ça),
partagez vos impressions en review (qu'elles soient bonnes ou mauvaises), et à bientôt pour le chapitre suivant !