Hi you all ! Tout d'abord je suis vraiment désolée de cette attente. Je vous avais déjà prévenu que les updates seraient moins fréquentes à présent, donc il n'y a rien de surprenant mais je tiens tout de même à m'excuser pour ce retard. 1 mois sans donner suite à cette fic… Si l'histoire vous a manqué, sachez que vous aussi vous m'avez manqué. Comme je l'ai déjà dit à certains d'entre vous, vos reviews racontent une histoire et pourraient être considérées comme étant une suite parallèle à ma fic, avec des points de vue aussi similaires que différents. Quoi qu'il en soit, je trouve que c'est vraiment long comme délai d'attente mais je n'ai pas pu faire autrement, d'abord parce que je manque de temps et ensuite parce que l'inspiration m'a filé entre les doigts (allez savoir pourquoi là je pense aux grains de sable du désert sous un soleil implacable… Hum, mes facultés d'imagination sont elles bel et bien présentes ;) )
J'ai dépassé les 30 jours mais cependant j'ai décidé de ne pas vous pondre ces palabres scandaleuses parce que je me dis que ça n'en vaut pas la peine. C'est vrai, à quoi bon ? ^^
Résumé : Accédant à la demande de House, Cuddy est allée chez ce dernier pour avoir les explications qu'il lui devait. Après le mea-culpa du diagnosticien, elle voulut en savoir davantage quant à la peur qu'il ressentait. C'est là qu'il commença à lui parler très brièvement de son père. Suite à cela, elle accepta de rester chez lui pour la nuit, conformément à ce qu'il souhaitait.
Ensuite, c'est le moment où vous m'avez haï pour ne pas vous avoir donné accès à la suite qui (pour beaucoup) se présentait sous forme de NC. Pour ma défense, veuillez prendre note que j'adore les cliffhangers et que donc il est normal qu'il y en ait. Et puis honnêtement, avouez que ça ne vous déplaît pas tant que ça :p Qui osera me dire que les cliffhangers sont une vraie galère dans une histoire ? *vous mets au défit*
À Monica : merci à toi, je suis une fois de plus ravie de voir que l'histoire te captive toujours :)
À Anna : une nouvelle ''tête'' par chez moi ! Ça fait plaisir :) Je suis contente que ma fic et ma façon d'écrire te plaisent autant, j'en suis flattée (et attention parce que, comme House, mon ego est assez conséquent xD *OkayJeSors* ''quand je lisais tes chapitres j'avais l'impression d' être avec eux'' : tu n'es pas la 1e à me le dire, bizarre ^^ Ta review m'a fait très plaisir, merci à toi :) J'espère que la suite te plaira tout autant, à bientôt ;)
Dernière chose avant de vous laisser : le chapitre qui suit ne contient aucun NC. Désolé de vous décevoir (très certainement ! :D … Non non, vous n'êtes pas de petits pervers :p ) mais au moins c'est dit. Voilà, mieux vaut anéantir tout espoir (n'est-ce pas House qui dit ça ? x) ) Allez, je vous laisse un peu plus loin avec une brune que vous aimez beaucoup ! (je ne parle pas de Cuddy et mon exclamation est ironique, vous comprendrez ^^ ) Et désolé de cette longue intro mais il fallait que je vous ''parle'', vous m'avez manqué…
Good Read ;)
Chap' 24
Il disparut quelques instants dans la petite pièce mitoyenne. Elle ne savait quoi faire pendant ce laps de temps, se trouvant ridicule en songeant qu'elle devait ressembler à une petite étudiante totalement perdue dans sa frayeur des plus banales. Quelle naïveté ! Il la rejoignit dans la chambre, la sortant promptement de ses pensées. Il portait un pantalon de pyjama ainsi qu'un T-shirt sombre proclamant ''No pain, No gain'' en gros caractères, faussement abîmés. Elle le regarda s'avancer vers elle, tenant dans ses mains un haut similaire au sien qu'il lui tendit sans un mot. Une fois qu'elle l'eut pris, il se retourna et préféra aller se faire oublier à côté le temps qu'elle se déshabille. Peut-être cela était-il un peu idiot au vu de ce qui s'était déjà passé entre eux, mais il voulait lui laisser un minimum d'intimité. Et puis il avait oublié son tube de vicodin dans la poche de son jean, laissé sur le sol de la salle de bain.
Sa main vint tirer un bout de la couverture. House se glissa sous celle-ci, lui enjoignant par un regard d'en faire de même. La jeune femme s'exécuta. Indifféremment l'un par rapport à l'autre, ils se replongèrent dans un passé qui datait du 13 Juillet, il y avait environ trois mois et demi. Elle se souvenait du jour avec exactitude parce qu'elle avait ce matin-là reçu un appel d'Angelo Brazzi lui annonçant que son agresseur avait été arrêté. Lui s'en souvenait parce qu'il n'avait jamais oublié son visage érubescent alors qu'ils tentaient ce soir-là de faire l'amour. Ils se retrouvèrent à nouveau allongés l'un contre l'autre. Depuis ce jour de Juillet, ça ne s'était pas reproduit. Et contrairement à ce jour de Juillet, ils n'introduiraient aucun geste pouvant donner accès à une situation sexuelle. Il ne lui avait pas demandé de rester pour cette raison et il n'en avait pas envie. Elle non plus d'ailleurs.
Elle s'était tournée sur le côté gauche ; lui était sur le dos. Elle pouvait voir ses yeux briller dans la nuit, tel le regard perçant d'un chat qui s'illumine quand il fait noir. Il tourna la tête pour la voir, repérant dans la pénombre les traits de son visage. Le murmure de sa voix lui provoqua un élan de surprise.
Je ne te déteste pas.
Sa main se tendit vers elle, remettant une boucle brune en place. Elle s'approcha de lui, guettant la moindre de ses expressions. Il sentait le souffle de la jolie brune lui caresser toujours un peu plus le visage, puis le cou. Lentement, elle posa ses lèvres contre les siennes. Il ne la repoussa pas. Et dans un sens il fut soulagé que cela n'aille pas plus loin.
J'ai besoin de toi.
Sous le coup d'une forte émotion, ni elle ni lui ne savait qui avait prononcé ces quelques mots. Ils échangèrent tous deux un doux sourire et il la laissa se caler contre son côté. Le temps qu'il s'endorme, il profita au mieux de sa présence à ses côtés.
Il ne lui fallut pas bien longtemps pour se souvenir de tout. À peine eut-elle les yeux ouverts qu'elle se rappela les évènements de la veille. Au début, elle n'osa pas bouger. Elle sentait la présence de l'homme à côté d'elle, bien qu'il y avait entre eux un espace vide. Dans un mouvement lévogyre, Cuddy tourna la tête et l'observa. Il avait son bras doit relevé au-dessus de sa tête, le coude formant un angle droit ; l'autre était plus ou moins étendu le long de son corps. Son visage était tourné vers elle, et de ce fait la jeune femme ne put faire autrement que de s'attarder sur celui-ci. Elle avait toujours aimé le regarder dormir. Bien sûr elle ne pouvait se plonger dans cet envoûtant regard qu'il avait naturellement mais elle pouvait en profiter pour examiner d'autres aspects. Et hormis ses yeux, ses lèvres étaient ce dont elle prenait plaisir à observer. Elle se risqua à tendre la main, le bout de ses doigts parcourant vaguement l'intérieur de sa joue gauche, sentant sa barbe de trois jours lui piquer l'épiderme telles des épines avant qu'elle ne les posât sur la douceur de ses lèvres. Cela ne fut qu'une simple caresse. Elle aurait aimé aller plus loin, mais quelque chose au fond d'elle la retint. Elle savait cela être inévitable, aussi puérile et innocent que ça puisse paraître. Sans réellement avoir une explication à cela, Lisa eut un regain de regrets. Sa main se replia contre sa poitrine, résolument décidée à se protéger, eux.
Elle se replaça convenablement sur le dos, ne pouvant se résoudre à se lever maintenant. Elle était bien là et profitait du fait qu'il dormait pour rester à ses côtés. Elle ne savait l'heure qu'il était ; sûrement huit heures/huit heures et demi à en juger par la clarté de la pièce. Le cours de ses pensées l'absorba et elle se mit à songer à diverses choses sans remarquer qu'elle était observée. Le diagnosticien - qui venait tout juste d'ouvrir les yeux - la regarda sans bouger le moins du monde. Le sentiment qu'il éprouvait à l'instant même n'avait pas de nom. Il la trouvait belle et attachante, tout simplement. House bougea un peu sans que cela n'interpellât la jeune femme. Sa main se faufila sous la couverture, trouvant sa place sur le sommet de son ventre légèrement arrondi. Elle lui avait caressé la joue et s'était stoppée sur ses lèvres alors lui pouvait bien se permettre ce geste. Dès lors, dans ce qui ressemblait à un sursaut de surprise, Cuddy reporta son regard sur lui. Elle lui lança un regard interrogateur avant de se rendre compte que c'était totalement ridicule. Il se rapprocha d'elle et, le front contre sa tempe gauche, lui murmura à l'oreille d'une voix rauque :
Toi aussi tu m'as manqué.
House l'entendit sourire avant qu'elle ne posât sa main sur la sienne, toujours présente sur son abdomen modérément gonflé. Plongé dans le gris bleuté de ses yeux, le praticien voyait ce qu'elle attendait de lui. Il ne se fit pas prier pour l'embrasser. Ses lèvres se scellèrent tendrement à celles de la jeune femme. Elles étaient douces et avaient un petit goût sucré, exactement comme dans ses souvenirs. Exactement comme les fois où il l'avait surprise avec un baiser passionné. Lisa plaqua sa main sur sa joue, la faisant glisser contre cette pilosité ardue qui lui procurait bien des sensations. Ce mouvement laissait percevoir un frottement sourd qui vint chatouiller ses oreilles dans un frétillement de plaisir. La langue de son partenaire dansait dans sa bouche, se baladant d'une joue à une autre en passant par sa langue à elle autour de laquelle elle s'enroula langoureusement. Après cet échange de plusieurs minutes, les deux médecins se détachèrent l'un de l'autre et elle ne tarda pas à le questionner sur ce qui l'inquiétait.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Il la regarda, comprenant avec douleur là où elle voulait en venir. Il lui adressa un maigre sourire, lui-même n'en était pas convaincu.
Je ne peux rien te promettre, tu le sais.
Oui mais… Je me demandais quels étaient tes projets, si tu en avais.
Le regard de l'homme ne la quitta pas, et son sourire se fit plus franc cette fois-ci. En appui sur son coude droit, le logicien lui caressa doucement la joue de ses doigts.
J'ai envie de rester avec toi. C'est ce que je veux.
Ses larges pupilles la figèrent. Ses iris aux couleurs de l'Arctique l'absorbèrent. L'honnêteté était la seule chose qui exsudait de son regard doux et profond. Cuddy voulait s'abandonner dans le tourbillon de cette douce illusion. En était-ce une ? Elle voulait se perdre dans les méandres de cette distorsion qu'elle souhaitait réelle. L'était-elle vraiment ? Elle ne demandait qu'à le croire. L'absence de chaleur contre elle la tira de ses pensées et c'est à ce moment-là qu'elle prit conscience qu'il n'était plus dans le lit. La jolie brune s'extirpa de celui-ci, espérant qu'il ne fût pas parti à cause d'un trop-plein de sentiments qu'il avait du mal à gérer. Elle réajusta sur ses épaules le tissu de couleur orange mordoré qui lui arrivait à mi-cuisse. Ses pas la menèrent à la cuisine, là où elle le trouva la tête enfouie dans son frigo. Il se redressa à l'entente de son approche, remarquant son air à la fois surpris et interrogateur.
C'est pas pour te décevoir mais j'ai pas de confiture à la fraise, ou à toute autre chose d'ailleurs. Fit-il à son attention en se reculant du réfrigérateur.
Un large sourire vint étirer les lèvres de la jeune femme, lui conférant cette douceur qui ébranla une nouvelle fois les entrailles de l'homme. Il sentit la partie inférieure de son abdomen se resserrer promptement avant de se relâcher et de retrouver sa tonicité normale. Pas de naïveté, il savait de quoi il s'agissait. Après une déglutition dont il avait peur qu'elle lui reste en travers de la gorge, House referma la porte de l'appareil et s'en alla sur sa gauche, ouvrit un placard au-dessus de sa tête et en sortit un petit pot en plastique.
Du beurre de cacahuètes ?
Elle le regarda, dubitative. Ce n'était pas ce qu'elle préférait et par cette expression muette elle le lui fit bien comprendre. Il haussa les épaules, l'air de rien, et lui passa devant pour rejoindre le salon, là où il y avait laissé deux tasses d'un breuvage encore fumant. Elle le rejoignit sur le canapé, attrapant le chocolat chaud qu'il lui avait préparé. Elle fut à ce propos étonnée de ce geste, sans savoir quelle en était la raison. Qu'importe, au fond elle appréciait l'attention. Et puisqu'elle ne pourrait profiter de cette pâte au sucre de fraise, elle se rabattrait sur le beurre, pur et simple.
Je dois passer chez moi. On se retrouve plus tard ? Demanda Cuddy après être revenue de s'habiller.
On peut déjeuner ensemble.
Euh, non. Déclara-t-elle en relevant cette lueur d'étonnement dans ses yeux. J'aimerais être seule, me poser un peu… Tu vois ?
Il acquiesça d'un air incertain dont il espérait qu'il lui passerait sous le nez. L'avait-elle remarqué ? Parce qu'à présent la jeune femme esquissa une légère grimace en coin comme pour ne pas paraître vexante. Il n'en fit rien, sans doute à cause de ce sentiment mêlé de peur et d'orgueil qu'il dénigrait tant. Au fond, et bien que cela lui semblait pourtant totalement impossible parce qu'incompatible avec son mode de penser, il était compatissant. Il vivait la même chose et il avait lui aussi besoin de s'isoler quelquefois pour faire le vide. Il ne pouvait cependant pas s'empêcher d'éprouver une once de déception, ce qui dans un sens le surprenait tout autant.
On peut se voir plus tard. Finit-elle par dire, brisant ainsi le silence étouffant qui avait tout juste eu le temps de s'installer.
Ça tombe bien, j'ai aucune consulte aujourd'hui. Annonça-t-il tout fier de lui.
Elle se mit à rire, doucement.
House, tu as tous les jours des consultations à faire.
Ah, si seulement ma diabolique de patronne voulait bien m'en décharger.
Les paupières de l'homme se resserrèrent subrepticement, délivrant ainsi un regard entendu. Son petit sourire en coin ne manqua pas de la faire chanceler, secrètement.
Fais ce que tu as à faire, on se retrouve ce soir.
Elle n'en dit pas davantage et récupéra son sac une fois qu'elle eût enfilé cet imper de couleur beige qui cintrait gracieusement sa taille encore fine. Il la regarda une dernière fois, suivi ensuite de ce baiser qu'elle lui laissa sur la commissure droite des lèvres avant de s'éclipser, disparaissant dans la rue brumeuse de ce matin d'Octobre. Il resta là, figé au beau milieu du salon en assimilant lentement les choses, se demandant comment il avait pu poser la main sur elle en l'espace d'une soirée alors qu'il avait été absent de sa vie durant trois longs mois. Il était ému par son propre geste ; un geste irréfléchi et qui maintenant le faisait douter parce que les conséquences en étaient effrayantes.
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La Doyenne vagabondait dans les couloirs du Princeton-Plainsboro, la démarche souple et énergique comme à son habitude. Qu'elle en profite, bientôt ses déplacements seront semblables à ceux d'un bulldozer sur un chantier. Quelle ironie de songer aux propos de son chef des diagnostics ! Elle appuya sur le bouton de son téléphone portable, envoyant à sa sœur l'e-mail qu'elle venait de rédiger. Pourquoi un e-mail ? Sans doute parce qu'au bureau Julia avait plus de chance de lire ses mails que de consulter ses sms. Et elle espérait bien que sa petite sœur allait lire ce message dans le courant de la journée. Toute à ses pensées, Cuddy fut contrainte d'interrompre celles-ci lorsqu'un homme l'accosta.
Docteur Cuddy. La salua-t-il.
Monsieur.
Par respect, Lisa rangea son téléphone et lui montra qu'elle avait du temps à lui accorder, son regard se posant sur lui dans une attente patiente.
Avez-vous un créneau qui vous conviendrait pour que l'on puisse se voir ?
J'ai une disponibilité demain soir à dix-sept heures, mais peut-être aimeriez-vous un meilleur moment ?
Il sourit, appréciant comme toujours le côté prévoyant et anticipant de cette femme.
Non, demain soir c'est très bien. Énonça-t-il avant de s'arrêter pour qu'elle en fasse autant. Tous les membres du Conseil seront présents. Vous n'êtes pas sans savoir que je dois les consulter avant de prendre une décision dans votre intérêt.
Bien sûr. Acquiesça la jolie brune, exprimant davantage son assentiment par un signe de tête.
Les deux bureaucrates se séparèrent ensuite, reprenant leur chemin dans des directions différentes. Professionnellement parlant, Sanford Wells n'était pas homme à se faire des idées ; il lui faisait confiance dans le travail qu'elle accomplissait et savait qu'elle était tout à fait compétente. Il en venait même à penser qu'il l'aimait bien. Cela restait bien sûr autour du terme 'professionnel' mais il ne pouvait l'ignorer. Il fallait qu'il consulte les membres du Conseil ; c'était ce qu'il devait faire. Si ça ne tenait qu'à lui il lui aurait déjà donné sa réponse, sauf si la situation de la directrice était délicate…
Cette pièce était occupée depuis au moins trente minutes déjà. Quand il avait refermé la porte derrière lui il ne s'était pas imaginé une seule fois que cela allait prendre autant de temps. C'était long, très long… Trop. Brenda, qui surveillait la scène avec toute l'application d'un Maître d'Art, n'en revenait d'ailleurs pas. Le ''grand caustique'' - comme elle se plaisait de nombreuses fois à le surnommer - ne passait jamais plus de dix minutes avec un patient. Était-il en plein débat sur des paris foireux comme bien souvent, ou alors était-il en plein ébat avec cette jolie jeune femme qu'il avait fait entrer dans cette salle de consultations ? L'infirmière en chef se posait la question et bien sûr celle-ci en aurait ébaudi plus d'un mais vu de qui il s'agissait elle savait que ce genre de questionnement était qualifié de normal. Après tout ni l'une ni l'autre de ses hypothèses n'était trop farfelue quand elle se rapportait à House. Elle eut un sourire de mépris. Le temps qu'elle sorte de ses pensées toutes portées en direction de cet abject individu qu'elle avait du mal à supporter, Brenda vit celui-ci déposer un dossier devant elle - 'balancer' serait plus exact. Elle tressaillit à peine de son tabouret, son regard se posant sur lui dans une expression meurtrière.
Au lieu de vous égarer dans vos pensées totalement débiles vous feriez bien de faire votre foutu boulot. Fit-il à son intention. C'est bien pour ça que vous êtes payée, non ?
Et vous alors ? Vous êtes payé à glandouiller ! S'insurgea-t-elle.
J'ai une patte folle et je ne sais pas toujours très bien me servir de ma canne. Elle le regarda, une lueur de dégoût teintant le fond de ses yeux sombres. Oups, j'ai failli en dire trop. Je ne voudrais pas choquer la deuxième ''Miss ingénue'' de l'hosto ! Se moqua-t-il, sarcastique.
Dans un soupir d'exaspération, Brenda se saisit du dossier qu'il avait laissé là quelques secondes plus tôt. Elle l'ouvrit pour en consulter les informations qu'elle devait rentrer dans le serveur informatique et manqua bondir sur ses pieds lorsqu'elle parcourut l'identité de la personne.
Qu'est-ce que c'est que ça encore ? Cette femme avait la trentaine et il est écrit dans ce dossier que Madame… Waller est âgée de 71 ans !
Que voulez-vous, on a fait d'excellents progrès en matière de chirurgie esthétique. Répondit simplement le diagnosticien, la main droite dans le bocal transparent à la recherche de cette douceur rougeoyante.
Qui était-ce ?
Quoi, vous êtes de la police maintenant ? Un agent secret peut-être ?
Son humour grivois la laissa de marbre et elle jugea préférable de prendre sur elle afin d'éviter de porter l'attention sur eux.
Je ne sais vraiment pas comment le Docteur Cuddy fait pour supporter une énergumène comme vous !
L'attraction, ça vous dit quelque chose ? Elle le regarda, les yeux ronds comme des billes. Puis il répondit à la question qu'elle avait posée sans en donner le ton. Vous ne pouvez pas le savoir parce que vous n'êtes pas à sa place. Et même si vous étiez à sa place je ne vous laisserai aucune chance. Proclama House avec salacité, ce qui rendit ses propos quelque peu sous-entendus.
La brune resta là, derrière le comptoir du bureau d'accueil des consultations, médusée. Elle avait pourtant grandement l'habitude de ce genre de propos, même pires encore. Toutefois là ce n'était pas pareil, sans qu'elle sût pourquoi.
Le médecin sortit le bâtonnet de sa bouche, savourant les dernières notes de sucre dont le fruit auquel il était aromatisé le ramena à penser à elle. Il sourit. Ils avaient au moins ça en commun, quoique la fraise faisait tourner la tête de la Doyenne simplement pour raisons hormonales. Il avait hâte de la retrouver le soir même, bien que paradoxalement cela l'inquiétait assez pour qu'il s'adonne à une réflexion captivant toute son attention, telle une prise d'otage de soi-même. Et puis il était perplexe ; son entrevue avec cette jeune femme l'avait jeté dans un trouble inexorable.
Lorsque la nuit tomba sur Princeton, la ville revêtit ces teintes ternes et maussades, colorant l'horizon d'une autre émotion et changeant ainsi l'atmosphère de cette urbanité. Les phares des voitures étaient les yeux de l'agglomération. Ils voyaient tout et étaient vu. Les conducteurs n'étaient que de furtives représentations d'un Univers fait de chair. Des êtres désirant s'accaparer l'origine de ce qui fait briller leurs yeux tant ils sont cupides ; et leur âme possédée par milles vices est aveuglée par le tourbillon incessant d'une vie contraignante. Comme tous les autres, il était l'un de ces maillons constituant cette chaîne interminable. Il arriva dans ce quartier banlieusard plus vite qu'il ne l'avait pensé, sûrement à cause de cet automatisme que l'on a à faire les choses et qui donne l'impression de faire passer ces dernières plus rapidement.
Dorénavant debout face à cette porte verdâtre, House était dans l'attente d'un signe dénotant sa présence. Ce n'est que quelques secondes après que la jeune femme lui ouvrit, un sourire radieux affiché sur son visage angélique. Elle ne portait plus son tailleur de bureaucrate un peu trop stricte et avait opté pour une tenue plus confortable, plus légère.
Tu comptes déjà aller te coucher ? Demanda-t-il taquin, son regard se promenant sur la totalité de sa silhouette.
Son sourire s'agrandit et aucun son ne franchit ses lèvres. Son short vert pâle laissait apparaître ses jambes fines de manière avantageuse sans que toutefois cela ne soit offensant.
Entre.
Elle se décala pour le laisser passer et il s'exécuta. Son trousseau de clés fit un tour autour de son index gauche, puis il le rangea dans la poche de son blouson. À peine eut-il le temps de se retourner vers elle que celle-ci se jeta sur lui, verbalement parlant.
Tu veux quel genre de relation avec moi ?
House la regarda, plutôt abasourdi. Il lui semblait pourtant avoir été clair à ce propos. Pourquoi cherchait-elle encore des réponses ? Pendant un moment, le logicien resta muet, fermant et ouvrant les yeux comme pour trouver quelque chose à lui dire. Mais quoi ? Que pouvait bien être ce 'quelque chose' ? Il voulait tout simplement être auprès d'elle parce qu'il avait besoin d'elle et vice-versa. Comment pouvait-il appeler cela ? Serait-ce… de l'amour ? Il l'aimait, oui, mais il n'était pas sûr que le mot pouvant qualifier les sentiments qu'il éprouvait à son égard soit celui-ci. À quoi bon réfléchir puisque le langage verbal n'est pas le plus révélateur ?
Je veux être avec toi, c'est tout. Souffla-t-il presque timidement.
Et dans quelques mois ?
Ce qu'il ressentit une fois son interrogation achevée lui torpilla l'estomac. Il comprenait qu'elle pouvait avoir une certaine inquiétude à ce sujet. Toutefois ce qu'il ressentit en premier lieu était cette atteinte à son amour propre, et il se retrouva un tant soit peu vexé.
Tu ne me fais pas confiance ?
Je… J'ai des doutes, d'accord ! J'ai besoin d'être sûre que dès que tu prendras peur à cause de la situation tu ne fuiras pas.
Tu l'as dit toi-même : les choses ne seront jamais simples entre nous.
Elle resta ancrée à son regard, figée. Quatre secondes, peut-être six maximum. Et puis elle baissa ensuite la tête, refreinant comme elle le pouvait cette montée de larmes ; mélange de colère et de tristesse. Il y avait aussi de la déception, c'était comme inévitable. Cela faisait quand même bien longtemps qu'elle avait perdu ses rêves, qu'elle s'était désillusionnée. Néanmoins elle conservait toujours en elle certains espoirs parce qu'ils semblaient être précieux pour elle. Ils étaient une forme de motivation, de raison de vivre. Peut-on accepter et enfin parvenir à s'en défaire ? Cuddy ne le pensait pas.
Pardon, j'voulais pas dire ça comme ça. S'excusa-t-il, voyant la peine qu'il venait de lui causer.
La jeune femme ne bougea pas, et il se demanda un bref instant si elle avait entendu et compris ce qu'il venait de lui dire. Pour une fois qu'il s'excusait, il espérait sincèrement qu'elle avait tendu l'oreille. Il s'apprêtait à ajouter autre chose lorsqu'elle le devança, prenant les devants en lui démontrant qu'elle n'avait pas joué la sourde oreille.
C'est pas grave, acquiesça-t-elle avec indulgence, c'est la vérité après tout.
Ils s'égarèrent tous deux, perdus dans leurs pensées qui se complétaient sûrement. Aucun d'eux ne bougea, comparables aux représentants d'une nature morte. Et après une poignée de minutes à être resté dans ce silence, ce fut encore une fois Cuddy qui prit la parole.
Essayons de ne pas compliquer davantage les choses.
D'un commun accord, House lui sourit légèrement et la suivit lorsqu'elle le lui demanda implicitement.
TBC…
Bon alors, vous voyez encore du NC pour la suite ? ^^
J'espère que cette suite vous à plu et que malgré l'attente que je vous ai involontairement fait subir vous ne m'en voulez pas trop. Mais tout de même je comprends, vous avez le droit d'être frustrés ou autre. Il est vrai que je suis absente ces temps-ci, et bien que ça me déplaise les choses sont ainsi faites. Donc pour la suite j'espère que vous comprendrez qu'il vous faudra une fois encore attendre. Désolé d'avance :/
- Kisses to you and see you soon -
