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Bain Nocturne

Ino soupira en sentant son corps entrer en contact avec l'eau chaude. Elle avait attendu cela toute la journée, elle n'en savourait que plus l'instant. Elle avait enchaîné tellement de missions et d'entraînements dernièrement qu'elle ne savait même plus ce que signifiait être reposée et détendue. Elle devait également faire ses preuves auprès de son clan. Elle savait qu'elle en prendrait officiellement la tête d'ici une année. Pour cela, elle devait montrer qu'elle en était digne. Il n'en restait qu'elle avait besoin de s'occuper l'esprit le plus possible.

Elle ne pouvait pas se résoudre à laisser son esprit divaguer.

Chaque pensée qui n'était pas liée à son travail était aussi tranchante qu'un kunai. Chaque songe était un poison qui rampait sous sa peau. Son être tout entier n'était que douleur. La guerre ne lui avait rien épargné.

Elle caressa la surface de l'eau du bout des doigts, puis s'enfonça plus profondément dans l'eau. Un soupir d'aise franchit la barrière de ses lèvres. Elle appréciait malgré tout l'instant. Elle était seule, il était tard, presque tout le monde dormait d'un profond sommeil.

Les yeux rivés sur le ciel nocturne, elle se permit de réellement souffler. Elle sentait chaque muscle se relâcher.

— Tu es vraiment sublime ainsi.

Elle sursauta. Elle étira son chakra pour trouver l'intru et soupira en reconnaissant le chakra de Sai. Bon sang ! Il lui avait fait peur. Elle se maudit ensuite d'avoir autant relâché son attention. Elle qui surveillait presque non-stop le village en sa qualité de ninja sensoriel. Elle ne parvenait à relâcher son attention que dans son sommeil en temps normal. Elle avait tellement peur qu'une autre attaque lui enlève quelqu'un à qui elle tenait. Son père, Asuma… C'était déjà trop. Il y avait déjà tant de douleur dans le regard des personnes qu'elle côtoyait…

— Que fais-tu, ici ?

— Je voulais te voir, te parler…

Elle écarquilla les yeux, surprise. Sai était imprévisible autant dans ses gestes que dans ses mots. Elle ne savait jamais réellement qu'en penser. Il l'avait intrigué depuis leur première rencontre.

Sai sauta de la branche sur laquelle il était jusqu'alors accroupi et se réceptionna souplement. Un sourire étira ses lèvres en observant la jeune femme. Il s'approcha lentement et s'installa sur un rocher face à elle.

— Qu'est-ce que ?

— J'immortalise la beauté du moment.

Il traça les premiers traits sur un rouleau vierge. Il observait la blonde d'un œil aguerri et reproduisait la scène parfaitement sur le papier. Ce n'était pas la première fois qu'il la dessinait, mais ça avait toujours été de mémoire ou à son insu. Là, elle lui offrait un spectacle merveilleux.

— Mais enfin, Sai, commença-t-elle d'une voix incertaine, ses joues prenant une teinte rouge.

— Ne bouge pas.

Elle ne sut pas si c'était le ton de sa voix ou ce qu'elle lut dans son regard, mais elle décida de ne pas bouger. Elle l'observa à la dérobée, subjuguée. Elle avait hâte de voir le résultat.

— Ino ?

Elle releva la tête. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était assoupie. Sai se tenait devant elle, debout sur l'eau et lui tendait la main.

— Tu devrais sortir, tu risques d'attraper froid.

Elle se contenta d'acquiescer, s'empêchant de répliquer qu'elle avait survécu à bien pire. Sa sollicitude la touchait. Elle attrapa sa main et utilisa son chakra pour se maintenir sur la surface de l'eau. Un sourire étira ses lèvres quand, il l'enveloppa dans une épaisse serviette et l'entraîna vers la vestiaire.

Il l'attendait quand elle en ressortit.

— Je te raccompagne, murmura-t-il.

Ils marchèrent en silence appréciant d'être ensemble. Les terres de son clan apparurent trop vite à son goût. Il était déjà temps qu'ils se séparent. Elle soupira.

Sai lui fit face et attrapa une de ses longues mèches blondes entre ses doigts et la guida derrière son oreille.

— On se revoit bientôt, souffla-t-il.

Elle le regarda disparaître dans la nuit, appréciant la chaleur de son souffle. Elle sentit son coeur se réchauffer à la promesse de le revoir bientôt. Elle n'avait pas pensé à lui demander de lui montrer son dessein.

La prochaine fois.