Petit mot de l'auteure : ça avance doucement
Texte 7 : Tyrion & Drogon
Contexte : UA saison 6
Quand Drogo atterrit devant Daenerys, celle-ci fut aussi stupéfaite que lui-même ne l'était.
- Drogo ne laisse personne l'approcher... murmura-t-elle. Personne, à part les Targaryen. C'est incompréhensible...
Tyrion avait envie d'abonder dans son sens. Que le fait qu'il ait réussi à toucher Drogo sans être réduit en cendres tenait d'un miracle total, le fait qu'il soit monté dessus également. Il avait envie de dire à Daenerys qu'il était tout aussi perdu qu'elle, qu'il ne comprenait pas comment il pouvait être encore en vie.
Il voudrait, mais il ne pouvait pas.
Parce qu'à chaque seconde passée sur le dos du dragon, lui était revenu en mémoire les murmures qu'il avait surprit durant son enfance. Comme cette fois où il avait entendu son père dire à Kevan que ce nain n'était pas son fils. Cette phrase, Tyrion y étais habitué. Tout comme il était habitué à ce que son oncle prenne sa défense. Mais pas cette fois ; là, Kevan avait simplement murmuré Ce n'est pas sa faute. À l'époque, Tyrion avait expliqué cette phrase comme une nouvelle référence au matricide dont il s'était rendu coupable. Mais il y avait ensuite eu son arrivée à la cour, avec les ragots concernant le départ précipité de sa mère à l'époque. Ce repli était dû à sa grossesse ; mais selon certaines langues, Joanna Lannister ne voulait pas vraiment rentrer dans l'Ouest, elle espérait simplement fuir quelque chose... ou plutôt quelqu'un. Les mots agression, faveurs du roi ou viol avaient été murmurés. Tyrion s'était toujours efforcé de ne pas les relever, de feindre de ne pas les entendre, encore moins de les comprendre. Il était le fils de son père, voilà tout. Et si celui-ci le haïssait, c'était uniquement parce qu'il avait tué sa mère. Pas parce qu'il était le rappel constant d'un soi-disant événement traumatisant.
Il était un Lannister, de la tête aux griffes.
Sauf que Drogon l'avait accepté sur son dos.
Et ça, ça ne pouvait dire qu'une seule chose... il avait reconnu quelque chose en lui, quelque chose qui l'avait poussé à s'incliner devant lui.
Mais ça, il ne le dit pas à Daenerys. Il est hors de question de suggérer qu'ils partagent le même sang ; à quoi bon ? Pour devenir une menace à ses yeux ? Et pourquoi ? Quelques calomnies qui étaient probablement fausses ? Qu'il espérait être fausses ? Non, il n'y avait aucune raison d'évoquer un passé dont, au fond il ignorait tout. Alors il haussa les épaules :
- Je pense qu'il a sentit que je voulais vraiment vous aider.
Il espérait avoir convaincu Daenerys. Et surtout, que celle-ci n'ait pas entendu à quel point ses propres mots sonnaient faux.
