Cet OS a été écrit dans le cadre de l'ASPIC Angst du serveur Potterfictions. Il ne peut faire plus de 10'000 mots et répond à un prompt imposé disponible à la fin du texte ainsi qu'une liste complète des triggers warnings de ce texte. N'hésitez pas à la consulter avant la lecture. Le prompt spoil beaucoup l'histoire par contre.

Veuillez ne pas lire ce texte si la maladie chronique et ses répercussions, les attaques de panique ainsi que l'anxiété décrite sont des sujets très sensibles pour vous.

Ce texte n'est définitivement pas ce que j'écris habituellement, donc si vous cherchez du smut et du fluff, c'est pas ici. Je voulais me mettre au défi et honnêtement cet ASPIC fut particulier à écrire. Rassurez-vous, je ne changerais pas le style de mes textes.

RÉSUMÉ AO3 : Lady Mary Montgomerie Currie, la célèbre poète sorcière, a écrit que tout vient à point à qui sait attendre. Elle popularisa cette phrase sous la plume de Violet Fane, autrice considérée à tort comme une écrivaine moldue. L'horreur. Le blasphème. Où cette expression fait mon bonheur le plus total, trop attendre pourrait s'avérer catastrophique pour d'autres. Laissez-moi pourtant profiter de tout cela à distance, un sourire satisfait aux lèvres.

TAGS AO3 : Hanahaki Disease, Chronic Illness, Mysterious illness, Panic Attacks, Mental Health Issues, Mental Instability, Angst, Fucked Up, Blood and Gore, angstpic, Alternate Universe - Canon Divergence, Gardens & Gardening, Discord: Potterfictions, Disturbing Themes, Canon Divergence - Post-Hogwarts


Partie I

Les vents soufflaient fort sur le Chemin de Traverse. Ginny monta son écharpe au-dessus de son nez. L'hiver touchait à sa fin et la neige terminait de fondre contre les parois des commerces qui bordaient la célèbre rue sorcière. Depuis des années, ses poumons refusaient de fonctionner de façon adéquate. Sa carrière de Quidditch avait écourtée quand même les spécialistes de Ste Mangouste avaient échoué à trouver la source de ses problèmes. Elle inspira avec une lenteur contrôlée, l'air lui brûlait l'intérieur comme un milliard de petits feux. Elle détestait le froid plus que tout. Tousser était son ennemi. Quand elle commençait, elle n'arrêtait plus.

Ginny poussa avec effort la lourde porte du restaurant où elle mangeait avec Ron deux fois par mois. Ses doigts se crispèrent autour de la poignée. Ce qu'elle détestait son corps et ce qu'il devenait ! Dans un effort conscient, elle déplia chacun de ses doigts un à un. Elle le sentirait encore demain. Ses articulations avaient développé une espèce de mémoire de ses crampes. Elle les sentait depuis des jours maintenant.

Ron la salua de leur table habituelle. Elle parcourut les quelques mètres vers son frère. Il se leva et l'aida à retirer sa cape hivernale. Il était toujours présent pour elle, toujours inquiet. À l'époque, il l'avait accompagné à tous ses rendez-vous. Une douleur vive s'immisça dans sa poitrine alors qu'elle retirait son bonnet. Impossible de cacher la grimace qu'elle lui tira et elle vit son frère froncer des sourcils. Encore.

— Tu devrais retourner à Ste Mangouste, Gin'.

L'inquiétude étirait les traits rondelets de son frère. Elle prit place sur sa chaise et déplia le menu devant elle. Cette discussion, ils l'avaient eue tellement de fois, qu'elle ne répondait même plus. Les Médicomages ne trouvaient jamais rien chez elle. Ils se contentaient de lui répéter que ce n'était que de l'anxiété. Tous les scénarios avaient été envisagés selon les spécialistes. L'autre hypothèse était celle d'une trace de magie noire après sa possession par le vieux journal de Voldemort lors de sa deuxième année. Elle avait eu la malchance de tomber sur un artéfact maléfique à la bibliothèque de Poudlard. Pourtant, les sortilèges des Médicomages ne trouvaient aucune séquelle de magie noire près de son cœur ou de ses poumons.

Ginny se rappelait encore trop bien de la tempête médiatique qui avait suivi sa possession. Les journaux en avaient parlé pendant des mois. La crainte du retour du mage noir avait flotté pendant un moment avant de se dissiper. Elle avait simplement été la dernière victime de Voldemort par le biais d'un vieux journal datant de sa scolarité.

Une élève de Poudlard possédée par un journal abandonné de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

12 ans plus tard, Harry Potter, le Survivant, sauve à son tour une élève de Vous-Savez-Qui.

Albus Dumbledore démantèle un artéfact de Voldemort caché dans son école.

L'histoire avait été tournée et retournée à maintes reprises à la recherche de réponses. Heureusement, ce fut bien la dernière fois que l'on entendit parler de Voldemort. Elle, Ginny Weasley, était désormais connue comme son ultime victime. Elle ne remercierait jamais assez Harry de l'avoir libéré de cet enfer. Harry, son Harry, celui qui n'était plus le sien…

La tristesse dut paraître sur son visage car Ron lui serra la main sur la table. Il ne releva pas pour autant, il savait que c'était inutile.

— Comment vont Luna et Neville ? s'enquit-il.

Bien sûr que Ron ne laisserait pas totalement sa peine passer sous le tapis. Ginny sourit. Elle les aimait. Réellement. Elle avait toujours été convaincue qu'il était possible d'aimer beaucoup plus que ce que la société voulait faire croire. Ce n'était pas parce que son cœur saignait de son affection pour Harry qu'il ne battait pas bien fort pour Luna et Neville.

— Tout le monde va bien. Neville a eu une promotion à la plantation et Luna est de retour d'Albanie.

Ron lui sourit. Il avait été le premier à accepter leur relation atypique.

— Encore l'Albanie ?

— Elle travaille avec leur ministère depuis des années. Et ce n'est qu'à un Portoloin d'ici, elle aime revenir souvent à la maison.

Encore une fois, un sourire triste étira ses lèvres. Luna faisait partie de ceux qui prenait toujours soin d'elle. Son amoureuse limitait ses recherches aux régions environnantes et Ginny détestait que ses personnes préférées se limitent en raison d'elle. Elle leur répétait souvent à quel point elle haïssait que sa condition les affecte et que c'était elle qui était malade. Ils auraient dû pouvoir vivre comme si elle n'était pas là pour les ralentir et apporter sa noirceur dans leur vie.

Ron, Luna et Neville étaient ses réconforts, mais il n'y avait que Harry qui l'aidait réellement quand les douleurs prenaient le dessus. Sa présence était comme un baume sur ses souffrances. Ron avait sa théorie sur le sujet et Ginny l'abhorrait. Elle força un nouveau sourire sur son visage, mais son rouquin de frère vit clair dans son jeu.

— Tu dois l'oublier. Ça n'arrivera jamais. Tu le sais. Ça commence à être un peu malsain, ton obsession envers mon meilleur ami, Gin'.

Il eut le bon sens de rougir d'avoir été aussi direct.

— Tu sais ce que je veux dire. Je t'aime super fort, mais on est d'accord que tes sentiments pour Harry ne sont qu'une dette émotionnelle pour t'avoir sauvé ? Ce n'est qu'un sentiment de redevabilité. Pas de l'amour.

Ginny roula des yeux.

— Tu as encore trouvé un nouveau livre ?

Ron soupira, l'air penaud.

— J'essaie juste de t'aider.

— Mais arrête !

Elle poussa un long soupir. Son cœur rata deux battements et elle dut prendre un moment avant de poursuivre.

— Ron… Je sais pas ce que j'ai, mais j'aimerais juste que pour une fois, on mange sans en parler ?

Il hocha la tête, l'air triste. Ginny savait que Ron supportait toute la pression familiale pour qu'il la convainque de consulter.

— Tu as vu le match des Canons de Chudley ? Cette fin, j'en reviens toujours pas.

Quidditch. Le Quidditch était toujours un sujet neutre entre eux.

PARTIE II

— Ginny ? C'est toi, mon topinambour ?

Elle éclata de rire. Luna l'appelait toujours par un nom de légumes. Neville était toujours un fruit. Et son autre copain, une créature magique quelconque.

Elle habitait avec Neville et Luna depuis sa rupture avec Harry quatre ans plus tôt. Depuis deux ans, Luna avait un copain qui vivait plus au Nord du pays. Neville avaient eu quelques relation de passage, mais jamais rien de permanent. C'était leur réalité, leur normal à eux trois.

Luna apparut dans l'embrasure de la cuisine. Son large sourire rayonnait. Rentrer à la maison était toujours un plaisir quand Luna s'y trouvait. Une odeur étrange flottait dans l'appartement, signe que sa compagne devait avoir été devant les fourneaux. Neville était un bon cuisinier, Luna était… exotique ?

— C'était comment le repas avec ton frère ? demanda la petite blonde.

Elle frotta ses mains contre son tablier déjà taché d'une substance verdâtre.

— Que cuisines-tu ? s'enquit Ginny en ignorant la question.

— Oh, déclara Luna, en baissant les yeux sur son tablier. Un baume pour les nargoles.

— Ah.

La porte arrière de l'appartement claqua.

— Tout le monde est à la maison ! s'exclama Luna.

Elle courut vers la cuisine, Ginny sur les talons, puis sauta au cou de Neville. Il était parti en voyage d'affaires depuis une semaine.

Luna l'embrassa avec toute la vigueur qui l'habitait. Le cœur de Ginny se serra, mais cette fois d'une manière douce et sereine. Puis l'odeur infecte de leur cuisine pénétra ses narines. Ginny s'étouffa avant de pouvoir quitter la pièce. Ses poumons prirent feu, sa gorge démangeait, la toux la secouait. Elle se tourna comme elle le faisait toujours. Tentative vaine de dissimuler ses symptômes à ses proches. La large main de Neville lui frotta le dos alors que Luna l'enlaçait doucement. La toux s'estompa. Elle pantelait toujours, mais le pire était passé.

Toutefois, au fond de sa main se trouvait un pétale jaune, unique. Elle referma rapidement les doigts. Ce n'était pas la première fois, mais personne n'avait besoin de savoir. Ses recherches sur ce symptôme étrange n'avaient pas été fructueuses pour l'instant. Elle ne voulait pas les inquiéter.

— Chérie, tu dois retourner à Ste Mangouste, murmura Neville.

Il referma les bras sur elle. La colère monta en elle. Elle s'extirpa de l'étreinte.

— On croirait entendre Ron ! explosa-t-elle.

Les regrets l'envahirent. Il ne voulait que son bien.

— Tu dois l'oublier, mon rutabaga. Tes sentiments te rongent de l'intérieur.

Ça, c'était la théorie de Luna. Ses émotions attaquaient son corps, parasitaient sa vie. Tout le monde avait une opinion sur sa condition, de sa mère à la dame qui l'avait entendu tousser au marché.

— Harry est gay, Ginny. Tu sais qu'il t'aimera toujours, mais pas comme ça.

— Je sais, dit-elle d'un ton un peu trop sec.

Neville partageait la théorie de Ron, parce que, oui, ils parlaient d'elle sans elle maintenant. Les épaules voûtées, Ginny sortit de la pièce et se dirigea vers sa chambre. Elle ne désirait qu'une journée… Une seule journée sans douleur, sans symptômes, sans pitié, sans commentaires sur sa santé ou ses émotions.

Alors qu'elle s'apprêtait à fermer la porte, elle entendit les dernières bribes de la conversation dans la cuisine. Une curiosité mal placée la poussa à tendre l'oreille.

— Elle l'aime encore, commença Neville. Elle se fait tellement de mal avec ça, j'ai peur qu'elle nous abandonne.

— C'est pas facile les tourments du cœur, mon litchi, tu le sais.

— Oui, oui, mais, écoute, Harry… J'ai plus de chance qu'elle.

— C'est peut-être ça, la solution ?

— Tu peux pas sous-entendre ce que je pense…

Ginny en avait assez entendu et ferma la porte. Ses pieds la guidèrent vers son lit. Le visage enfouit dans le coton de l'oreiller, les larmes inondèrent, pour la centième fois ce mois-ci, les plumes de son coussin. Sa respiration se bloqua. Une inspiration, une expiration. Ainsi de suite, elle ne devait pas perdre le contrôle. Le résultat était désastreux quand elle laissait la panique l'envahir.

Inspiration.

Expiration.

Rien n'y faisait. Son cœur battait à tout rompre dans ses oreilles. Sa vision s'embrumait graduellement. Oh, Merlin. Elle se tourna sur le dos et fixa un point au plafond.

Inspiration.

Expiration.

Sans réfléchir, elle appliqua les astuces de son thérapeute. Cinq choses qu'elle voyait.

Un bureau. Elle avala, sa concentration vacillait encore. Une lampe. Un oreiller. La porte. Elle voyait à peine à travers ses paupières qui se fermaient d'elles-mêmes. Un pantalon.

Quatre sons.

Les voix de Luna et Neville. Le cliquetis de l'horloge. Son esprit se paralysait. Elle n'entendait plus rien. La panique monta. Son cœur s'accéléra. Par automatisme, ses doigts vinrent prendre son pouls à sa gorge. Elle n'arriva pas à compter, mais c'était trop rapide. Ça devait être trop rapide. C'était trop rapide.

L'acide lui monta dans la gorge, un goût amer envahit sa bouche. Sa vue blanchit. Ses poumons se refermaient sur eux-mêmes à nouveau. Ginny connaissait bien les crises de panique, mais comme à chaque fois : impossible de se convaincre qu'elle n'en mourrait pas cette fois. La toux et les nausées secouèrent son corps entier. Elle devrait appeler à l'aide, mais ils s'inquiétaient déjà trop pour elle.

Inspiration.

La toux l'empêcha d'expirer. Elle étouffa. De nombreux pétales jaunes recouvrirent l'édredon. La nausée prit le dessus. Les vomissements jaillirent et souillèrent le lit davantage. La douleur sous ses côtes était intolérable. Elle les arracherait si elle le pouvait. Des points noirs dansèrent derrière ses paupières, son esprit devient léger. Elle succomba.

PARTIE III

L'humidité et l'odeur furent les premiers signes qui indiquèrent à Ginny que quelque chose clochait. D'une main tremblante, elle frotta sa joue où se trouvait une substance visqueuse désagréable. Du vomi. Elle avait perdu conscience dans son propre vomi.

Avec peine, elle se releva et fut choquée par le mélange de vomissure et de fleurs qui l'entourait. Par Merlin, que se passait-il avec elle ? Peut-être avaient-ils raison de la pousser à retourner à Ste Mangouste ?

Elle secoua la tête en signe de négation. Si elle se pointait à l'hôpital sorcier avec ces symptômes-là, il la garderait en observation. Et ça, elle ne le referait pas une seconde fois dans sa vie. La première était encore marquée dans son esprit ; la médication, le flou constant, les tests à n'en plus finir. Quelques sorts de nettoyage plus tard, plus rien ne paraissait de son attaque. Elle était dans cette espèce de transe post-panique quand elle sortit de sa chambre comme si son épisode n'avait pas eu lieu.

L'appartement était plongé dans la semi-pénombre. Les premiers rayons de soleil apparaissaient au loin par la fenêtre du salon. Elle se prépara à aller au travail comme chaque jour, comme si sa vie était parfaitement normale. Ses cheveux remontés dans un chignon haut, elle appliqua du baume sur ses lèvres pour en masquer la sécheresse. Ces cernes s'étiraient sur ses joues, ses yeux encore rougis de la veille. Après un dernier coup d'œil au miroir, elle laissa ses pieds la traîner mécaniquement vers le ministère. Rien de bien palpitant, elle triait les archives pour le Département de la coopération magique internationale. Sa mère lui répétait sans cesse qu'elle avait plus de potentiel que cet emploi. Quand comprendrait-elle que Ginny n'avait pas l'énergie pour davantage, même si elle le voulait ?

L'heure du déjeuner arriva, l'odeur de la cafétéria du Ministère était rassurante. Elle s'assit à son endroit habituel. Parfois, Hermione la rejoignait, mais elle en doutait aujourd'hui. Un plateau garni se matérialisa devant elle dès qu'elle prononça l'incantation. L'appétit n'y était pas, mais elle devait manger. Son estomac lui faisait mal et, si elle laissait la situation dégénérer, elle risquait de vomir à nouveau. Elle porta une bouchée de pain à sa bouche quand des bribes de conversations arrivèrent à ses oreilles. La tentation de bloquer complètement le monde extérieur fut forte car l'instigatrice de la conversation n'était nulle autre que Romilda Vane, la plus grande commère du Ministère. Un nom, ou plutôt deux la firent sursauter.

— Tu as entendu la dernière ? dit son ancienne camarade de classe à une amie.

— Oh ! Qu'as-tu pour moi aujourd'hui ? renchérit l'autre, surexcitée.

— Potter…

L'autre roula des yeux

— Potter est dans les journaux à potins presque tous les week-ends. Encore ce bar licencieux ?

Romilda éclata de rire et sembla se réjouir d'attirer les regards.

— Licencieux ?

— Tu sais ce que je veux dire… Un rassemblement de débauchés.

— Oui, mais tu devineras jamais avec qui il a été pris en flagrant délit dans la ruelle.

Elle mima l'acte sexuel d'un mouvement puéril de ses mains. Certaines personnes ne vieillissaient jamais. Un haut-le-cœur fit monter la bile dans la gorge de Ginny. Le commentaire suivant menaça de faire réaliser son pire cauchemar, avoir une de ses crises dans un endroit public.

— Neville Londubat tenait Potter penché au-dessus d'un muret derrière le Dissendium. Si tu vois ce que je veux dire.

Les volutes blanches volèrent devant ses yeux. Ginny voyait très bien ce qu'elle voulait dire. Elle le voyait trop bien. Elle inspira et tenta de se lever sans attirer l'attention. Ses jambes se dérobèrent sous elle. Ses paumes trop humides glissèrent sur le rebord de la table et elle atterrit au sol. Tous les regards se tournèrent dans sa direction. La panique monta en elle quand deux mains la saisirent par les épaules.

— Vous n'avez rien de mieux à faire ? s'écria une voix qu'elle connaissait bien.

Quelqu'un la remit sur pied. Sa tête vacillait, l'espace tournait autour d'elle. D'un geste automatique, elle porta ses mains à son visage. Des larmes coulaient contre ses joues. L'acidité de la bile emplissait sa bouche. Les larmes lui brûlaient les yeux. L'infect goût dans sa bouche augmenta ses nausées et son ventre se serra atrocement. La barre qui traversait son abdomen lui coupait le souffle. Ginny ne contrôlait plus rien. Le vomi passa la barrière de ses lèvres sans avertissement cette fois-ci et elle eut l'impression de s'étouffer dans ses sécrétions. Elle ne respirait plus. Ses poumons flambaient encore dans sa cage thoracique. Elle eut à peine le temps de dissimuler les pétales dans ses mains. Si Hermione les voyait, elle l'enverrait directement à Ste Mangouste et Ginny n'y retournerait pas.

— Il n'y a rien à voir, circulez ! fit la voix lointaine de son amie.

Elle allait être le sujet de discussion de tout le Ministère pendant des semaines et Romilda se chargerait d'informer tout le monde de ce que Ginny avait dû entendre avant sa crise. Elle aurait tout donné pour pouvoir transplaner au milieu de l'établissement. Des bras forts la guidaient quelque part. Elle ne devait pas songer aux opinions maintenant, la crise s'aggraverait. La voix d'Hermione était autoritaire à ses côtés, mais Ginny ignorait ce qu'elle disait. La petite main d'Hermione qui flattait son dos d'un rythme soutenu était la seule chose qui l'empêchait de s'écrouler malgré l'aide.

Elle allait sortir d'ici.

Luna… Appartement… Sortie… Réunion… Ron…

Les bribes de discussion filtraient au travers du chaos qu'était devenu son esprit.

PARTIE IV

Dès que ses pieds touchèrent la moquette du salon, une partie de sa panique s'estompa. Le parfum familier la rassurait. Les lieux publics avaient toujours été sa pire crainte. Ginny n'était donc pas surprise que sa pire crise se soit déclenchée dans un endroit où elle avait été dans l'incapacité de trouver un refuge où se cacher, où respirer. L'air passait toujours difficilement dans ses poumons. Toute sa concentration était mobilisée afin de contrôler les réactions de son corps et éviter une énième panique en quelques jours. Ron avait peut-être raison, elle perdait de plus en plus souvent le contrôle dernièrement.

Les histoires de Harry n'aidaient pas la situation. Elle avait toujours été affectée par celles-ci, mais, depuis un an, son corps réagissait autant que son esprit, et c'était plutôt inquiétant. Si on ajoutait ces foutus pétales de fleurs, c'était à en perdre littéralement la tête.

Une étreinte chaude l'entoura.

— Je suis venue aussi vite que j'ai pu, murmura Luna. Tu veux qu'on fasse un de tes trucs ou simplement que je te tienne ?

— Tiens-moi, répondit-elle entre deux sanglots.

Pourquoi ses larmes coulaient-elles encore ?

— Allez, assied-toi sur le canapé. Je suis là. Je suis toujours là. Tu le sais. Je serai toujours là.

Les paroles rassurantes de Luna la confortaient dans sa misère. Combien de fois avait-elle imaginé le scénario où Luna et Neville se lassaient de s'occuper d'elle, ils n'en pouvaient plus de ses rechutes fréquentes, de la noirceur qui la suivait partout.

Alors qu'elle allait s'assoupir dans les bras de Luna, un fort gémissement provint de l'étage. Elles relevèrent la tête au moment où une seconde plainte traversait l'appartement par l'escalier central. Les douces pommettes rouges de Luna blanchirent en un instant.

— Il n'a pas vraiment fait ça… commença Luna.

Alors que la blonde allait se lever, Ginny la repoussa avec force contre le canapé et courut dans la direction des sons. Les gémissements rebondissaient contre les parois de son cerveau, contre les murs de leur nid d'amour. Son cœur battait la chamade et l'adrénaline coulait dans ses veines. Là où la panique résidait plus tôt, la colère dévorait chacune de ses cellules.

Dans leur propre domicile…

Les bruits semblèrent redoubler quand elle atteignit le palier supérieur. Ses pas rapides n'avaient pas alerté ce qu'elle savait être les deux traîtres de sa vie. Elle ne ralentit pas pour autant. D'un coup de baguette, la porte ouvrit dans un nuage de fumée. Un vase dans le coin de la pièce éclata, les morceaux de verre transpercèrent la peau nue du dos de Neville qui poussa une plainte douloureuse. Son regard affolé se posa sur elle. La porte claqua derrière elle.

— Gin'. Tu devais comprendre…

Elle comprenait. Elle comprenait que ses douleurs ne s'arrêteraient jamais, qu'elle n'était pas faite pour un monde aussi cruel, aussi impitoyable. Son corps la freinait, son esprit la torturait et les gens la décevaient toujours davantage.

L'image de Harry, son amour, les lèvres bien étirées autour de l'érection de Neville, celui qui était censé veiller sur elle, était gravé dans sa vision malgré qu'ils soient à présent séparés sur le lit. La bile emplit sa bouche, les haut-le-cœur recommencèrent. Neville pestait toujours contre le verre dans son dos. Les nausées s'amplifièrent jusqu'à qu'une rivière de pétales jaunes jaillisse hors de sa bouche et atterrisse au sol.

— Ginny ! fit la voix lointaine de Harry. Tu as besoin de voir un Médicomage.

Cette voix fut comme un doux chant réconfortant à ses oreilles. Durant un instant, la quiétude se fit dans sa tête. Harry avait toujours eu cet effet sur elle, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne.

Pourtant, il l'avait trahi. Encore. Harry l'avait trahie en sachant pertinemment qu'il la blesserait. Il ouvrit la bouche pour parler à nouveau. Elle ne voulait pas l'écouter. Elle ne voulait pas de cette fausse impression de bonheur, de cet espoir que tout irait bien. Ginny agita sa baguette sans même réfléchir. Le sortilège de Langue-de-Plomb frappa Harry avec une telle vigueur qu'il tomba à la renverse sur le matelas. Neville plongea à ses côtés. Elle vit noir à leur proximité renouvelée. D'un informulé, Neville atterrit contre la commode à proximité. Harry étouffait tant le sortilège était puissant. Elle se sentait forte, elle se sentait bien. Elle avait enfin le contrôle.

Pourtant, plus Harry étouffait, plus l'étau autour de sa gorge se resserrait. Le contrôle lui échappait déjà, les larmes coulaient sur son visage. Elle ne voulait plus pleurer. Les hoquets de sa cage thoracique marquaient ses vaines tentatives de faire passer l'air dans ses poumons. Luna martelait la porte derrière elle. Elle lui hurlait d'ouvrir la porte. Le ton précis et pointu sonnait anormal avec la voix si fluette de Luna.

La panique montait toujours en elle. La pression autour de son cœur l'étouffait. Elle voyait bien que Harry étouffait autant, elle ne pouvait rien y faire. Aucune de ses techniques ne fonctionnait pour calmer son esprit. Elle avait beau compter, chercher des ancrages, forcer son corps à respirer. Rien n'y faisait. Elle sombrait toujours plus intensément dans sa misère. Neville retourna vers Harry et le prit dans ses bras. Leurs corps nus enlacés déclenchèrent de nouvelles nausées. Sa magie se répercutait partout dans la pièce. La tapisserie s'arracha des murs, le parquet gondola et certains objets se brisèrent contre les meubles. Le couple enlacé évitait tant bien que mal d'être percuté.

D'un dernier soupir, Ginny tenta de libérer Harry d'un informulé, mais elle perdit le contrôle de sa magie comme jamais auparavant. Elle s'écroula au sol, faible. La scène se déroula sous ses yeux comme les images de ce bon vieux journal ensorcelé, totalement déconnectée de la réalité comme si elle observait de l'extérieur. Elle vit tout exploser devant elle. Tout.

Le lit. Le matelas. Les carreaux des fenêtres. Neville. Harry.

Harry. Son Harry.

Ses entrailles bouillonnèrent. Ses yeux roulèrent. Le goût du sang recouvrit ses papilles. Nouvelle tentative vaine de déglutir, l'hémoglobine coulait sur le bord de ses lèvres. Tentative d'inspirer, le sang envahit son nez. Elle se mit à cracher la substance rouge autour d'elle par son nez, par sa bouche. Ginny se sentit partir, son âme se déchira en un million de petits morceaux. Puis vinrent quelques secondes paisibles où elle ne sentit plus rien. Elle comprit sereinement qu'elle partait pour un endroit plus douce.

PARTIE V — POV LUNA

Le silence tomba derrière la porte qu'elle tentait vainement d'ouvrir. D'une prière à tous les dieux dont elle avait entendu parler dans ses voyages, elle tourna la poignée de la porte. La sueur roulait contre son dos. Luna savait que ce qu'elle allait trouver serait désastreux, elle le sentait en elle. La magie de Ginny et celle de Harry étaient trop puissantes pour eux. Elle avait vu, plus jeune avec sa mère, ce qu'une magie incontrôlée pouvait avoir comme conséquences.

Rien n'aurait pu la préparer au spectacle qui apparut devant ses yeux. Ses genoux touchèrent le sol sans qu'elle en ait conscience. Ses mains encerclèrent la tête de Ginny et la déposèrent sur ses genoux.

Le sang coulait sur les murs entre les lambeaux de la tapisserie rouge. Des pétales jaunes recouvraient le sol autour d'elles. Elle chercha Harry et Neville du regard et c'est à peine si elle put les distinguer l'un de l'autre dans le carnage qu'était l'ancienne chambre qu'elle partageait avec Neville. Le haut du corps de Ginny était couvert de sang, sa peau était déjà froide sous ses doigts, mais d'une oreille contre sa poitrine Luna chercha tout de même un battement, une respiration qui la rassurerait. Elle n'entendit qu'une étrange vibration. Pas un battement. Comme si une force interne essayait de sortir du thorax de sa belle.

Luna ne connaissait pas cette magie. Elle envoya rapidement un patronus à son fiancé. Tom avait une expertise en magie rare et collectionnait les artéfacts magiques, il saurait sans doute.

La vibration augmenta dans la cage thoracique de Ginny. Son cœur mort semblait vouloir sortir de sa poitrine. Dans une multitude de craquements sonores, le sang surgit en jets devant elle. Elle en fut recouverte. Le liquide visqueux coula dans ses yeux, teinta les mèches blondes qui tombaient sur son visage. D'une main, elle libéra ses paupières de l'hémoglobine et tomba nez à nez avec un plant de jonquilles sublime. Le rouge du sang se mariait avec le jaune des pétales dans un tableau étrange.

Qu'est-ce que c'était, cette magie ? Le plant sortait de l'endroit où le cœur de Ginny sétait trouvé.

Son fiancé apparut dans la chambre. Elle devait avoir l'air complètement folle ainsi. Pourtant il était calme, comme à son habitude, mais elle eut tout de même peur de sa réaction.

— Je te promets, j'ai rien fait. J'ai rien fait… J'ai rien pu faire, mon sombral.

Les larmes coulaient contre ses joues. Elle voulait qu'il la prenne dans ses bras. Qu'il lui explique ce qui se passait ici. Qu'il la rassure.

— Tout va bien, ma belle. Je suis là.

Il s'agenouilla à ses côtés, passa un bras autour d'elle. Il replaça une des mèches rousses de Ginny derrière son oreille et caressa sa joue tachée de sang.

— Elle était vraiment jolie. Tout ce sang versé pour rien, ajouta-t-il.

Son fiancé avait souvent des paroles cryptiques, mais tout le monde disait la même chose d'elle, donc elle n'en faisait jamais grand cas. Ils demeurèrent un moment ainsi à contempler la scène macabre, mais pourtant jolie avec ces pétales de jonquilles partout.

— La vie a toujours un plan derrière les horreurs qu'elle nous offre, fit Tom. Un jour tu comprendras pourquoi cette situation était nécessaire. J'en suis certain.

Elle hocha la tête. Il avait sans doute raison. La mort de sa mère avait été très difficile pour elle, mais elle avait toujours pu compter sur sa présence au travers des années pour la guider malgré tout. Ce serait peut-être le cas avec ses amants aussi.

— Des jonquilles ?

— Je ne connais pas cette magie, dit Luna.

Tom observa la scène avec attention.

— Aurait-elle été en contact avec un artéfact de magie noire par le passé ?

Luna prit un air perplexe.

— J'oublie toujours que tu n'as pas grandi ici. C'était sans doute le truc le plus connu de Ginny. Elle a été possédée par l'esprit d'un homme diabolique durant notre scolarité. Harry l'a sauvé.

Elle lui pointa le corps déformé de Harry qui gisait près des deux autres.

— C'est Harry Potter ? demanda Tom.

— Elle en est tombée follement amoureuse à cette époque. Dix ans d'amour pour terminer ainsi… Tu as déjà vu cela dans tes voyages ?

Les jonquilles couvertes de sang se dressaient fièrement.

— Il ne l'a jamais aimé ?

— Si. Je crois. Au début, peut-être. Tu penses qu'il y a un lien ?

— J'ai vu cela une fois lors d'un de mes voyages au Japon. Les locaux appellent cela la maladie de Hanahaki. On racontait qu'elle affecte ceux dont la magie a été fortement touchée par leurs émotions. En japonais, Hanahaki veut littéralement dire vomir des fleurs. Des émotions nées après une possession magique pourraient expliquer son obsession. Et si l'amour n'était pas réciproque…

— Elle les a surpris en train de…

Luna ne termina pas sa phrase. Les corps nus, en lambeaux, de Neville et Harry expliquaient assez bien.

— Ça expliquerait tout cela. Des œuvres asiatiques montrent souvent ce type de phénomène. Je te les trouverais si tu veux, mon cœur.

Les yeux de Luna glissèrent sur la scène devant elle

— Nous devons faire quelque chose. Personne ne mérite de finir dans les livres d'histoires ainsi, sanglota-t-elle.

Elle les aimait tellement. Il était si pénible de toujours penser aux médias quand Harry et Ginny étaient impliqués.

— Regarde en toi, mon amour. Je suis certain que tu trouveras la belle réponse pour leur offrir le repos qu'ils méritent.

Luna ferma ses yeux. Elle fit le vide et inspira à s'emplir les poumons. L'odeur du sang était dominante. Après tout, elle en était couverte. Elle expira. Exactement comme Ginny le faisait toujours. Elle inspira. L'odeur se transforma en celle de Ginny. Odeur si présente qu'elle embauma son esprit et la porta doucement vers les réponses. Comment Luna n'avait jamais réalisé que Ginny sentait les jonquilles ? Luna flotta vers elles, elle laissa cette nouvelle plénitude l'envahir, la caresser afin de prendre le dessus sur l'horreur qui l'entourait.

Ses paupières s'ouvrirent et elle vit la scène d'un œil nouveau. L'odeur de Ginny dominait la pièce. Luna se pencha et réalisa que l'odeur qu'elle avait toujours associée à son petit radis d'amour était celle de la jonquille.

— Je sais ce que je dois faire. Tu as ton couteau ?

Son fiancé lui glissa dans la main le petit couteau de poche portant un filigrane d'or en forme de G, les armoiries familiales du côté de sa mère. Elle aurait pu le faire avec sa baguette, mais la magie avait fait assez de mal pour aujourd'hui.

Luna ouvrit la lame et s'assura qu'elle barre dans le manche. Ses doigts parcoururent les fins pétales des jonquilles et la texture caoutchouteuse des tiges jusqu'à atteindre l'endroit où les racines pénétraient dans le corps de son amoureuse. Elle fit appel à ses cours d'anatomie durant ses études de magizoologie ainsi qu'à sa passion acquise de Neville pour le jardinage. Luna savait qu'elle pouvait le faire. Elle pouvait sauver ce qui restait de vivant de ses amours dans cette pièce.

La lame pénétra la chair avec un son similaire à celui qu'elle aurait fait en rencontrant une pièce de viande. Pas qu'elle en mangeait, bien sûr. Elle coupa autour des côtes qui devaient s'être fracturées quand la plante avait jailli. Le cœur de Ginny était toujours bien visible. Les petites oreillettes cardiaques recouvraient comme deux pétales les grands ventricules où les racines prenaient ancrage. De la pointe du couteau, elle sectionna les artères et les veines qui entouraient le cœur. D'une main malhabile, elle perfora le poumon gauche et une panoplie de pétales emplirent la cavité sanguinolente. Il y avait sûrement une certaine poésie dans cette situation. Luna ne la voyait pas encore, mais un jour elle serait sans doute capable de la décrire.

D'un sourire satisfait, elle déposa le cœur dans les mains blanches de son fiancé qui ne cilla pas. Il lui sourit, les pommettes hautes et sa coiffure aristocratique tranchait cruellement avec la scène.

— Je sais ce que je dois faire, déclara-t-elle en pointant Harry et Neville.

Elle se mit au travail avant de transplaner à Little Hangleton. Tom lui promit de nettoyer la chambre afin que personne ne découvre la vraie histoire de la mort de Ginny Weasley, Harry Potter et Neville Londubat. Toutes les théories seraient meilleures que la vérité.

PARTIE VI — POV TOM

Le mystère plane toujours sur la disparition de Harry Potter, Neville Londubat et Ginny Weasley.

Les aurors sans piste depuis des semaines. La famille Weasley multiplie les vigiles en leur mémoire.

Tom referma son journal et le plia soigneusement sur la table de fer forgé du jardin. Le soleil plombait à l'arrière de la maison en cette douce matinée. Les rayons réchauffaient agréablement sa peau. La vie était belle.

Le gamin de la prophétie était enfin mort. Le remplaçant également, et il avait à peine eu à lever le petit doigt. Il profitait d'un moment de répit avant de mettre en branle la deuxième partie de son plan. Ce voyage dans le futur avait été parfaitement orchestré.

Son regard tomba sur la petite créature blonde avec qui il vivait depuis l'incident . Il ne pouvait pas appeler cela de l'amour, mais, avec les années, ils étaient devenus assez épris d'elle. S'il avait pu aimer quelqu'un, ce serait elle. Si intelligente, elle voyait la vie d'une manière peu commune. Elle pouvait trouver la beauté dans tout ce qu'elle touchait. Même en lui. Elle arrosait les plantes qui décoraient avec splendeur la propriété de ses ancêtres. Là où, à l'époque de son grand-père, la maison n'était que ruines, Luna et lui avaient su redonner au domicile les lettres de noblesse qui appartenaient à son sang. La demeure Gaunt n'était plus crainte dans le village.

Pour l'instant.

— Elles sont sublimes, dit-il, alors que sa femme se dirigeait vers lui.

Luna lui sourit de toutes ses dents. La terre noire marquait une de ses joues de porcelaines. Tom essuya doucement la trace puis déposa un baiser sur sa peau douce . Un sourire étincelant s'étala sur ses traits.

— Ce fut difficile, mais ça en valait la peine. Tu sais que les jonquilles symbolisent un amour non réciproque en poésie moldue. Je l'ai lu dans un des bouquins de ma mère.

Luna ferma les yeux, la tristesse assombrissant toute sa personne. Tom cacha son dégoût à l'idée que sa femme ait lu de la poésie moldue, mais lui fit un sourire doux à la place.

— Elles incarnent souvent un nouveau commencement, les jonquilles, tu sais ? développa-t-il. Exactement ce que tu leur offres, ici même, dans notre jardin. Un commencement plus paisible et serein que ce que leurs vies auraient jamais été, auraient jamais pu être.

L'aura de bonheur innocent de Luna réapparut et elle se blottit tout contre lui.

— Tu as eu une super idée d'enterrer leurs trois cœurs ensemble, ma chérie. Leurs amours éternels enfouis pour toujours près de toi, ensemble. Dans ce jardin où courront un jour nos enfants. De petits êtres magiques à qui nous offrirons un monde meilleur, un monde plus pur, plus parfait, comme toi, mon cœur. De petits êtres qui tourneront autour des jonquilles de tes amours passés, présents et futurs.


Voici le prompt qui m'a été imposé :

Luna, Neville et Ginny sortent ensemble. Ginny, souffrant de la maladie Hanahaki, se rend compte qu'elle aime Harry. Luna et Neville veulent la récupérer. L'un d'eux couche avec Harry pour l'éloigner, l'autre console Ginny. Par vengeance, Ginny tue l'un d'eux avant que ses poumons se noient dans leur sang. Le/la survivant/e garde un organe de chacun de ses amants dans son jardin.

Voici la liste complète des Triggers Warnings :

Hématophobie

Émétophobie

Gore

Maladies chroniques

Descriptions détaillées de symptômes physiques et mentaux

Meurtre

Attaques de panique

Anxiété

Possession magique mentionnée

Jardinage


Voilà, j'espère que vous avez apprécié cette histoire différente. Je suis toute ouïe à vos retours, mais sachez que je ne compte pas écrire du ANGST avant un moment haha.

Bisouxx

Genny