Un stylo dans la bouche, ses pupilles marronnes étaient posés d'un air rêveur sur la fenêtre grisâtre et embuée par l'humidité dû à l'averse interminable de la nuit dernière. Ses pensées étaient impertubables malgré l'effervescence qui regnait dans la salle de classe dû à l'absence de professeur.
Lorsqu'une ombre lui obscurcit la vue la sortant définitivement de sa rêverie, la panique compressa sa poitrine et elle serra nerveusement entre ses doigts un bout de la feuille encore vierge qui se trouvait sur sa table.
Était-ce un élève qui désirait l'embêter ? Ils s'amusaient encore de l'acoolisme de son père jusqu'à présent et sa présence sans Gajeel dans cette classe l'insécurisait.
L'horrible sentiment présent dans son cœur avait l'impression d'émaner une odeur : celle d'une proie qui attirait des milliers de prédateurs cachés dans la plus sombre des forêt. Certes comparer sa classe à une forêt et les élèves qui y étaient à des prédateurs étaient assez fort mais c'était comme cela qu'elle voyait les choses. Ils bondissaient sur la moindre faille pour la tuer de leurs armes les plus tranchants et aiguisés : leur langue farouche, leur mépris, le rejet et les moqueries.
À présent, elle devait penser à s'en sortir toute seule aussi, ne devant pas totalement reposer sur Gajeel pour se sortir des situations désagréables.
La bleutée leva les yeux pour confronter le problème et la panique visible sur son visage disparu en voyant qui s'était, faisant redescendre par la même occasion son inquiétude.
— Coucou.
— Oh salut, Juvia. Qu'est-ce qui t'amène ? demanda-t-elle.
— Je me demandais comment tu allais. Hier tu es partie précipitamment et tu n'avais vraiment pas l'air bien. Tu n'as toujours pas parlé avec Gajeel ?
— Si, on s'est finalement parlé hier. Je pense que tout va bien à présent, ne t'inquiètes pas. C'est gentil d'être venu demandé.
— Je suis plus rassurée à présent. Si non, tu sais pourquoi il n'est pas là ?
— Il ne se sent pas bien.
— Il est malade ? s'étonna-t-elle. Il allait bien hier pourtant. Qu'est-ce qu'il a ?
— Une forte fièvre. Il est entré sous la pluie hier et c'est ma faute, il voulait me parler. Je me sens vraiment mal pour ça. Si seulement je ne m'étais pas enfuie en le voyant avec cette fille, souffla-t-elle.
— Alors c'est pour ça que tu es rentrée ? Sache que ce que tu as pu voir hier n'est aucunement ce que tu crois. Je suis sûr qu'il n'est pas intéressé par cette autre fille.
Levy hocha la tête. Comment pourrait-elle encore le penser après tout ce qui s'était passé hier comme ce matin ? Ses mots, son regard, ses touchés. C'était si vif et si pressant dans sa tête, résonnant à chaque seconde dans son cœur.
La jeune fille déposa son stylo à table et se tritura les doigts en rougissant.
— Il a dit qu'il m'aimait, souffla-t-elle.
Les secondes qui suivirent furent silencieuses entre les deux adolescentes et Juvia écarquilla finalement les yeux, apercevant le sourire en coin de la jeune fille.
— Il t'a vraiment dit qu'il t'aimait ?! s'écria-t-elle, abasourdie.
— Chuttt... Ne parle pas si fort, lui intima-t-elle, guettant autour d'elle, mal à l'aise.
Juvia posa négligemment un instant la main sur sa bouche voyant qu'ils attiraient à présent l'attention. Baissant cette fois-ci la voix, elle murmura donc :
— Désolée, s'excusa-t-elle. C'est que... Je m'y attendais pas.
— Moi non plus. Il me l'a dit si... Si soudainement et quand j'y repense j'ai le cœur qui bat tellement fort si tu savais. J'ai cru que c'était un rêve, je le crois encore en fait.
— J'imagine. Ça fait toujours un drôle d'effet de savoir que nos sentiments sont réciproques.
La bleutée ne pouvait qu'acquiesçer. Sa nuit avait été si tourmenté, imaginant les pires scénario qui soit lorsqu'elle devrait le revoir le lendemain – comme principalement qu'il démentira ses aveux – mais heureusement rien qui aurait pu briser son cœur ne se produisit. Au contraire, il l'avait rendu plus que vivant.
— C'est son anniversaire aujourd'hui non ? Tu vas maintenir le programme que tu avais prévu ? demanda Juvia, brisant le silence qui s'était momentanément installé lorsque la bleutée se perdit dans ses pensées.
— Vu qu'il ne se sent pas très bien je ne pense pas qu'on ira encore au parc. J'irai chez lui plutôt, avec un gâteau. J'espère qu'il pourra au moins le manger.
— Si ce n'est que de la fièvre il ira bien mieux d'ici ce soir, lui rassura Juvia.
— Sans doute, espéra-t-elle. Et avant que je n'oublie, tu pourrais aller voir ses amis et leur demander de passer ce soir ? Ça sera bien s'ils pouvaient être là. Toi aussi j'aimerais que tu viennes.
— Mais non, je préfère qu'on vous laisse tous les deux.
— Mais vous êtes ses seuls amis, j'aimerais vraiment que vous soyez là. D'autant plus que c'est un jour où on voudrait être entouré de ceux qu'on aime, non ?
— Bon d'accord, mais on ne durera pas longtemps, capitula Juvia. J'irais leur prévenir.
Luxus lui avait donné rendez-vous à l'heure du déjeuner, elle en profitera donc pour lui en parler directement bien qu'elle restait sceptique quant à leur réponse. Tous les deux savaient bien que Gajeel n'aimait pas ça.
Juvia dit aurevoir à la bleutée et partit retrouver ses amis engagée dans une autre causerie que celle de tout à l'heure et la seule personne qui n'y prenait pas totalement part était Lucy, inquiétant davantage les autres. Pendant que ceux-ci s'enquerait sur l'état morose de la blonde, Juvia attira principalement l'attention de Mirajane.
— Tu y as réfléchis ? Euh concernant Luxus, lui demanda-t-elle.
— Je te l'ai déjà dis hier, je n'ai aucune envie de le voir.
— Vient au moins écouter ce qu'il a à te dire, peut-être q...
— Juvia, non. C'est non ! C'est quoi le problème ? C'est lui-même qui m'avait demandé de le foutre la paix. Ou il se sent blesser dans son orgueil parce que je ne lui cours pas après comme ces autres filles malgré ses nombreux rejets ?
— Ne dis pas ça.
— Alors ne me parle plus de lui, dit-elle catégorique.
— Mais... laisse le au m..
— Je ne veux pas le voir alors n'insiste pas.
— D'accord, soupira la bleue.
* *
Adossée contre le mur arrière du bâtiment abritant les classes de terminales, le blond s'y tenait, les bras croisés et fixant Juvia qui restait silencieuse depuis son arrivé.
— Alors ? demanda-t-il, à bout de patience.
Le regard de la jeune fille devint embarassé. Il savait déjà à quel réponse s'attendre, malheureusement.
— Euh... elle a dit non. Qu'elle ne veut pas te voir.
Ses poings se crispèrent. Honnêtement, il avait eut en lui ce stupide espoir d'entendre quelque chose de plus positif.
— D'accord.
Le blond se redressa pour s'en aller mais Juvia l'en empêcha en lui arrêtant le bras.
— Quoi ? grogna-t-il, d'humeur mauvaise.
— Comment ça d'accord ? D'accord et tu t'en vas ?
— Tu veux que je fasse quoi ? Je ne m'attendais pas vraiment à autre chose.
— Mais laisser tomber aussi facilement ? Tu sais bien qu'elle t'aime. C'est normal qu'elle soit réticente vu comment tu lui as repoussé. Si tu lui fais comprendre peut-être que les choses pourront s'arranger.
S'arranger ? rit-il. Il était du genre réaliste pas idéaliste. Il avait anéanti ses espoirs comme on brisait du verre : En mille morceaux. Piétiné sa valeur et enseveli son amour dans un amas d'orgueil.
— N'insiste pas, dit-il.
Le blond dégagea le bras pour continuer sa route mais celle-ci l'interpella une nouvelle fois.
— Attend ! Tu sais qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de Gajeel ?
— Non, j'ai pas prêté attention à quel jour nous sommes, répondit-il.
D'autant plus que Gajeel appréciait peu ce jour, de ce fait cet événement avait pour habitude de passer inaperçu entre eux.
— Tu sais bien qu'il n'aime pas qu'on le lui souhaite. Je n'y prête même plus attention.
— C'est vrai mais Levy souhaite que vous veniez ce soir. Elle compte faire un gâteau pour lui, enfin tu vois.
Luxus fronça les sourcils. La petite aux cheveux bleus ? Celle-là même ?
— Pourquoi tu lui laisses faire ?
— Il ne va pas s'énerver si ça vient d'elle. En plus elle est tellement enthousiaste si tu la voyais.
— Je sais pas, hésita-t-il, réticent.
— Et moi qui comptait te faire rencontrer Mira après mais c'est plus la peine vu que j'irai seule.
Le jeune homme fronça les sourcils, elle lui faisait carrément du chantage tout en sachant qu'il détestait ce genre de stratagème. Comme s'il allait tomber dans un piège si gros.
Voyant qu'il ne réagissait toujours pas, Juvia fit demi-tour et le cœur du blond rata un battement le poussant à ravaler sa fierté.
— A-Attend. Je vais en parler à Jellal, dit-il, se promettant intérieurement de ne plus tomber dans de tel piège.
— Je savais bien que je pouvais compter sur toi, sourit-elle, ce qui l'agaça.
* * * * *
La tête plongée dans une feuille blanche qu'elle tenait fermement, assise à l'arrêt attendant patiemment le bus, la bleutée était très concentrée sur la liste qu'elle avait dressé plutôt dans la journée et, satisfaite de n'avoir rien oublié pour la confection du gâteau, un sourire prit forme sur ses lèvres.
L'adolescente rangea sa liste dans une des nombreuses poches de son sac à dos mais en refermant celle-ci, ses doigts se crispèrent sur le tissu, paralysée par un brûlant regard dans son dos qui accentua les battements de son cœur. C'était étouffant
Lentement, la bleutée leva les yeux en direction du chemin menant au lycée et croisa le regard ardent de Jet sur elle, la choquant assez.
Ce dernier sursauta s'étant fait prendre et il se racla légèrement la gorge avant de faire un petit salut de la main à la jeune fille qui y répondit d'une façon assez réticente, troublée par cette étrange façon de l'avoir regardé.
Le roux se frotta l'arrière de la tête en fixant momentanément la route avant de revenir à sa première idée : aller l'accoster.
Le lycéen s'avança donc vers sa camarade et s'assit tout près d'elle, sur le banc terne à l'arrêt bus.
— Salut, dit-il, lui souriant agréablement.
— Euh oui, salut Jet, répondit-elle, pas très enchanté.
Son regard de tout à l'heure la mettait assez mal à l'aise, d'autant plus qu'elle restait contrarier du fait qu'il ait parlé à son père d'une chose qui ne le regardait aucunement. Elle était touché par son inquiétude mais il n'aurait pas dû aller plus loin.
— Tu vas bien? Tu as l'air différente des autres jours. Euh je veux dire... plus dégagée.
— Oui, ça va mieux.
— Hum... Je suppose que c'est parce que tout s'est arrangé avec Redfox.
La bleutée hocha doucement la tête pour acquiesçer.
— Et moi, tu m'en veux toujours ?
— Je ne vais pas nier que je suis toujours contrariée contre toi.
Jet fit un rire amer ce qui surpris l'adolescente à ses côtés.
— Qu'est-ce qu'il y'a ?
— Non, juste que tu as facilement pardonné à Gajeel le fait de t'avoir blessé. Je constate que tu n'es pas très juste.
La bleutée serra fortement le manche de sa béquille, pertubée par ces mots et elle mit du temps à lui fournir une réponse.
— Essaye de te mettre à ma place. Si un jour tu as un problème avec ton ami et que moi j'aille en parler à ton parent dans ton dos ça te ferait plaisir ? Tu ne te mettras pas ne serait-ce qu'un instant en colère ?
Jet baissa la tête.
— Si maintenant tu vois les choses plus clairement, pourquoi tu as fais ça ?
— Parce que je suis jaloux ! Voilà pourquoi, répondit-il, ancrant son regard dans celui de la jeune fille. Oui je suis jaloux, jaloux de l'amour que tu lui portes.
La bleutée fixa le roux abasourdie, croyant avoir mal entendu. Elle mit une main sur la bouche en secouant la tête. Ce n'est quand même pas...
Le roux fixa la route l'air grave. Elle allait s'éloigner de lui si elle apprenait pour ses sentiments.
— Je remarque juste que tu ne fais pas attention à moi. Tu ne parles que de lui, tu ne penses qu'à lui. Tu t'en fou de moi.
Il se sentait jaloux parce qu'il avait l'impression de ne pas avoir sa place en tant que ami ?
— Je... Je ne m'en fou pas de toi. C'est normal que tu ressentes un déséquilibre, Gajeel c'est le garçon que j'aime.
Le roux eut un pincement au cœur. L'entendre était si douleureux.
— Mais vouloir que tu me considères un peu plus c'est trop te demander ?
— Quel genre d'effort supplémentaire tu veux que je fasse ? Ces derniers temps à chaque fois qu'on se parle ça part dans tous les sens et justement parce que tu essaies toujours de parler en mal de Gajeel. Je vais être clair, garde tes préjugés pour toi dorénavant. Gajeel n'est pas l'horrible personne que tu veux me faire croire.
— Je suppose qu'il t'a dit des mots doux pour te faire croire le contraire.
— Jet ! s'offusqua-t-elle.
— Pa-Pardon, s'excusa-t-il, baissant la tête. Tu sais les amis font des choses ensemble, ils se voient fréquemment mais toi on dirait que tu m'évites.
— Ce n'est pas que je t'évite, je ne veux pas qu'on te traite mal à cause de moi encore une fois ou que tu ai des problèmes avec d'autres élèves. C'était assez accablant ce qui s'était produit la dernière fois.
Le roux savait bien qu'il était vu comme un looser. Il suffirait juste qu'on les voient tous les deux pour qu'on se moque davantage de lui sans compter des atrocités qu'on pourrait lui faire. Toutefois, il trouvait la jeune fille injuste. Très. Ce n'était que des excuses.
— Ça n'explique pas pourquoi tu n'acceptes jamais mes invitations à sortir, tu ne prends jamais la peine de me demander comment je vais ou même de venir me saluer. Je suis toujours le premier à venir vers toi et... Et je trouve toujours ça injuste que tu sois en colère contre moi. Tu ne tiens pas compte du fait que j'étais juste inquiet pour toi. Pourtant tu as pardonné si facilement à Redfox alors qu'il t'a blessé. Si ça avait été moi est-ce que tu aurais tenu compte que c'était une erreur ?
Levy ouvrit la bouche mais le roux ne laissa pas le temps de placer un seul mot.
— Bien sûr que non. Tu sais ce que tu aurais fais ?Tu m'aurais demandé de disparaitre. J'ai l'impression que tu me méprises. Pourtant quelque soit ce que Gajeel peut faire, comme tu l'aimes tout va bien, tu laisses tomber parce que t'as besoin qu'il t'aime. On dirait que tu mendies son amour. Tu sais quoi ? Tu fais pitié. Je perds sûrement mon temps avec quelqu'un qui n'a qu'une chose en tête : Être avec Gajeel Redfox. Je me demande comment tu pourrais te faire des amis ainsi.
Le roux écarquilla les yeux, surpris, posant la main sur sa joue brûlante dû à la gifle qu'il venait de recevoir de la part de l'adolescente, celle-ci bouillante de colère.
— Va t'en Jet ! Va t'en !
Le regard sombre et presque glacial de la jeune fille lui fit ravaler de travers sa salive, le faisant pâlir. N'ayant le courage de placer un mot, il s'en alla en silence.
La respiration de la bleutée était très désordonnée, serrant d'une poignée frêle sa poitrine qui battait anormalement vite.
Les yeux écarquillés et les pupilles tremblantes, celle-ci fixait la place vide qu'occupait encore il y'a quelques secondes son camarade : Elle... elle avait perdu son sang froid.
Jusqu'à présent, malgré toutes les atrocités, les injustices, le mépris et les nombreuses humiliations dont elle avait été victime, elle avait toujours gardé le contrôle d'elle-même. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi ? – La bleutée fixa la main avec laquelle elle l'avait giflé – Était-ce parce qu'elle en avait assez de toujours encaisser les parjures des autres ? Parce qu'il était une cible facile ? Ou parce que c'était vrai ?
Quelqu'a été la raison de son acte, ça lui avait étrangement fait du bien. Cela avait été comme... Exterioser toutes les douleurs enfouient dans son âme bien que parallèlement, elle se sentait horrible d'éprouver ce sentiment de bien être et de satisfaction après avoir commis un tel acte, surtout envers une personne qui n'attendait qu'une chose d'elle : un peu d'attention.
Pas loin de là, l'héritière des Heartphilia quitta son groupe d'amis pour se rendre vers l'arrêt bus, n'ayant rien loupé de la scène.
Juvia suivit son amie et alla rejoindre la bleutée qui serrait douleuresement ses bras contre elle, déjà devancée par la blonde.
— Tu vas bien ? demanda Lucy, s'accroupissant aux pieds de Levy.
L'héritière voulut poser une main réconfortante sur son épaule mais l'adolescente lui repoussa.
— Tu n'as pas honte ? coupa la bleutée, faisant baisser la tête de la jeune blonde.
Bien sûr qu'elle avait honte. Elle se trouvait ridicule à paraître si inquiète avec toutes les atrocités qu'elle lui avait infligé.
— Laisse moi tranquille. Te voir me rend malade, ça me rappelle des choses horribles que j'ai vécu par ta faute.
Juvia prit la main de son amie bouleversée par ces paroles et s'éloigna de quelques pas avec elle
— C'est mieux que tu t'en ailles, tu la mets vraiment mal à l'aise. Gajeel aussi t'as demandé de ne pas s'approcher d'elle. Je ne veux pas qu'il s'en prenne encore à toi.
— J'essaye juste de lui montrer que je ne lui veux plus aucun mal.
— Tu vois bien qu'elle ne te supporte pas. Elle finira par s'en rendre compte que tu ne lui souhaite aucun mal mais le mieux c'est de lui laisser le temps de le remarquer. Tu comprends ?
La blonde fut contrainte d'accepter et s'en alla donc.
À présent toutes les deux seules, Juvia prit place à ses côtés, laissant de silence planer momentanément entre elles pour ne pas la brusquer.
— Ce garçon t'as dit quelque chose de blessant ?
La jeune fille serra fortement les plis de la jupe de son uniforme dans ses mains.
" On dirait que tu mendies son amour. Tu fais pitié. "
" Je perd sûrement mon temps avec quelqu'un qui n'a qu'une chose en tête : Etre avec Gajeel Redfox. Je me demande comment tu pourrais te faire des amis ainsi. "
La bleutée ferma les yeux.
— C'est... C'est rien.
— D'accord, accepta Juvia à contre cœur. Tu vas voir Gajeel n'est-ce pas ?
— Oui mais je dois avant tout préparer son gâteau.
— Je pourrais t'aider à le faire ?
— Ça ne te dérange pas ?
— Ça me ferait plaisir au contraire. Tu habites où ?
— Euh c'est à *
Oh vraiment ? C'était tout près de l'ancien quartier de Gajeel bien que c'était assez loin de son habitat actuel par contre.
Voyant la mince déconfite de Levy, Juvia posa affectueusement une main sur la sienne.
— Calme toi, d'accord ?
L'adolescente hocha vigoureusement la tête. Aujourd'hui c'était l'anniversaire de Gajeel, rien ne devrait lui enlever sa joie.
À nouveau blessée et rejetée, Lucy partit immédiatement dans sa voiture en ignorant presque ses amis qui l'interpellèrent. Son chauffeur referma la portière dès qu'elle entra dans le véhicule mais un coup fut toquer à la vitre de sa fenêtre.
— Lucy ! Lucy ouvre !
Celle-ci s'empressa d'essuyer ses larmes avant d'abaisser la vitre.
— Natsu ?
— Pourquoi est-ce que tu t'en vas sans dire aurevoir à personne ?
— Je ne me sens pas bien. Il faut que j'y aille. Dit aurevoir aux autres à ma place s'il te plaît.
— Attend, dis-moi au moins ce que tu as. Tu es étrange depuis ce matin et maintenant... Tu pleures.
— Non, je... Je suis juste très fatiguée et j'ai besoin de me reposer, j'ai passé une très mauvaise nuit c'est tout.
— Tu veux que je reste avec toi ?
— Ce n'est pas la peine. Pas besoin de t'inquiéter pour pas grand chose. Rentre chez toi d'accord ?
— Te voir ainsi m'inquiète. Comment tu veux que je rentre tranquille ?
— Mais je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi ! Laisse moi seule ! Pourquoi tu ne veux pas comprendre une chose aussi simple ?
Natsu fut prit de court par ces paroles blessantes.
— On dirait que tu fais tout pour que je m'éloigne de toi. Tu ne m'aimes plus ? T'as qu'à le dire si tu aimes quelqu'un d'autre.
— Désolée. Essaye de comprendre que j'ai besoin d'être seule avec moi-même. C'est compliqué en ce moment pour moi. C'est pourquoi je t'ai demandé une pause. Je n'aime personne d'autre, rassure toi. Je... Je vais rentrer.
La blonde remonta la fenêtre en demandant au chauffeur de démarrer.
Natsu regarda le véhicule noir s'en aller jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision et, une main ferme se posa sur son épaule alors qu'il était resté paralysé sur place.
— Fait pas cette tête, lui dit Grey.
— Je la comprends pas, elle dit qu'elle m'aime mais elle veut rester loin de moi. Peut-être qu'elle ne m'aime plus, qu'elle me ment.
— Écoute, je ne crois pas qu'elle te ment. Fais lui confiance. Lucy se sent très mal pour certains actes qu'elle a commis.
— Quand on se sent mal, on reste avec ceux qu'on aime, non ? Elle repousse tout le monde, elle est distante avec nous depuis des jours déjà. Je pensais que c'était juste les évaluations qui la stressait.
— Tu sais, chacun à ses propres façon à gérer ses émotions. Peut-être qu'elle ne veut pas nous imposer la douleur qu'elle ressent, surtout à toi. Lucy t'aime, t'as pas à douter de ça.
— Mouais, accepta-t-il, pas très sûr.
Grey et Natsu partit rejoindre les autres filles, Juvia les ayant déjà prévenus qu'elle ne pourrait pas rentrer avec eux aujourd'hui étant donnée qu'elle racompagnait Levy.
— J'ai pas vraiment envie de rentrer non plus, murmura Natsu.
Le rejet de Lucy lui faisait toujours autant mal.
— Comment va Lisanna ? demanda-t-il. La dernière fois qu'on s'était vu elle était en pleure.
Et avec les évaluations de la semaine, il avait été occupé à essayer de ne pas faire un mauvais travail cette fois-ci encore.
— Pas très bien, répondit Mirajane.
— Je peux venir la voir ?
— Si tu veux, elle ne souhaite pas vraiment se confier à moi, peut-être que te parler lui ferai se sentir mieux.
Tout celà à cause de ce voyou de Bickslow qui avait su profiter de la naïveté de sa petite sœur. Si seulement elle l'avait écouté son avertissement, elle n'aurait jamais connu toute cette tristesse à présent
