Sailor Moon Altered Destiny

Chapitre 4 – Bite Me!

« Tu n'as pas à t'en faire, Usako.

- Ah oui ? Pourtant, tu ne m'appelles comme ça que quand tu es inquiet, maintenant. »

Percé à jour, Mamoru s'approche d'elle et baisse la tête pour venir se lover contre sa poitrine.

« Oui, je suis inquiet. J'ai peur, même. Tu as vu comment j'ai fini contre Chimaera ?

- Et nous, on a fini comment contre lui ? Il a réduit mon sceptre en miettes et on ne s'est échappées que parce que les filles ont réussi un Sailor Teleport sans moi. Tes pouvoirs ne sont peut-être pas ce que tu voudrais qu'ils soient maintenant, tout de suite, mais ça viendra. Il y a une raison à tout ce qui nous arrive. On a rencontré nos nous futurs et tu as vu comme moi que nous étions aussi puissants l'un que l'autre. Et n'oublie pas le nombre de fois où tu nous as sauvées. On ne serait pas là où on en est sans Tuxedo Kamen ! »

Il la serre dans ses bras.

« Dire que c'est moi qui voulais te réconforter ! Te dire de ne pas avoir peur, qu'avec tes pouvoirs actifs retrouvés, tu n'as rien à craindre.

- Et tu viens de le faire. C'est pas le tout de jouer les gros bras. Je suis une grande fille maintenant et j'apprécie d'autant plus que tu me fasses suffisamment confiance pur me confier tes doutes et tes inquiétudes. »

Il l'embrasse tendrement et lui rappelle encore une fois à quel point il l'aime. Ce qui se passe ensuite, passé la porte de la chambre, est leur petit jardin secret et nul ne saurait l'espionner.

oOo

Bien plus tard, durant la nuit, Usagi fait un autre de ces rêves.

« Galaxia ?

- Je ne peux pas rester longtemps. Sache simplement que tes intuitions sont fondées. Méfie-toi de tous et de toutes si tu ne veux pas voir le futur que tu connais te rattraper dans le présent et te conduire à ta perte. »

Elle voit alors une déchirure survenir dans cet espace et s'élargir pour prendre la forme de ce qui ressemble à un trou noir. Usagi se sent alors reculer, comme si son esprit était séparé de son corps et qu'elle rejoignait brusquement ce dernier. Tout ce qu'elle parvient à distinguer, vu la vitesse à laquelle elle s'éloigne, c'est une vive lumière, pareille à une comète. Elle part de l'espace dans lequel se trouvait Galaxia et file rapidement Dieu sait où.

Elle n'a pas le temps d'en voir plus car elle se réveille brusquement, très rapidement imitée par Mamoru.

oOo

« Bonjour, prince Endymion. »

Helios se tient à genoux devant Mamoru, un bras replié sur le corps.

« Relève-toi, je t'en prie. De nous deux, c'est plutôt toi, le prince.

- Votre humilité vous honore. »

Il se relève et fixe Mamoru d'un visage impassible. Trop surpris de se retrouver ici, Mamoru n'a pas pris note du décor qui l'entoure, à savoir une forêt des rêves dévastée et en ruines.

« Oh mon Dieu, qu'est-ce qu'il… demande-t-il, complètement perdu.

- J'ai senti tes doutes et surtout ressenti ton besoin de puissance pour lutter contre cet ennemi qui ne va pas manquer de vous attaquer. Je t'ai donc fait venir ici avant qu'il ne soit trop tard.

- Quel ennemi ?

- Galaxia m'a fait jurer de ne pas en dire trop, sans quoi le futur pourrait se précipiter et vous détruire.

- Quoi ?

- Vous comprendrez bien vite. Je ne suis pas là pour te parler de cela car le temps m'est compté. Il est l'heure pour toi de récupérer le Golden Crystal.

- Récupérer ?

- Ce cristal n'a jamais été le mien. Il m'a été confié à l'époque du Silver Millenium par la reine Serenity pour empêcher Metalia de s'en emparer. Il y a fort à parier qu'elle cherchait également à le protéger de cet ennemi qui vous menace et qui agissait déjà dans l'ombre. Je me suis réfugié dans le monde des rêves à cette époque et j'en suis devenu son gardien par la force des choses. Ce n'était qu'une couverture et il est temps qu'elle prenne fin. Je n'ai d'ailleurs jamais pu en maîtriser la puissance. Il va te conférer des pouvoirs semblables à ceux des guerrières. »

Mamoru devient tout blanc. Helios le regarde et ajoute :

« Ne t'en fais pas. Tu ne deviendras pas Sailor Earth, si c'est ce qui t'inquiète... »

Mamoru pousse un énorme soupir de soulagement.

La corne sur son crâne se met à briller et réapparaît dans sa main sous forme de fleur cristalline dorée, comme le Silver Crystal lorsque Sailor Moon invoque son pouvoir.

« Avant que tu ne le prennes, tu dois me jurer de n'en parler à personne et de ne pas tenter de l'utiliser avant l'heure. Vous êtes observés.

- Avant l'heure ? Et comment saurais-je quand je dois m'en servir ? s'emporte-t-il. Prenez des risques, bon sang ! Comment voulez-vous qu'on se batte sans pouvoirs et sans informations ! »

Helios esquisse un sourire triste et place le cristal dans sa main. L'endroit dans lequel il se trouve semble alors se déchirer comme du papier, révélant un espace d'une noirceur sans fond qui vient engloutir le monde des rêves et son protecteur. Déjà à moitié enseveli dans ce miasme et dans une abnégation totale, il prononce ses derniers mots sans jamais penser à lui :

« Le cristal nous rend invisibles. Il ne peut pas te voir. Je vais utiliser mes dernières forces pour te renvoyer avant qu'il ne cesse d'agir. Il ne sait rien de ce qui s'est passé ici. Je t'en prie, garde le secret… »

Il ferme les yeux. Le Golden Crystal intègre le corps de Mamoru qui revêt ses habits de prince sous l'impact de l'énergie qui irradie son corps. Incapable de bouger, il est repoussé, comme Usagi plus tôt, vers son monde et assiste impuissant à la disparition d'Helios. Pas de comète ce coup-ci, mais le trépas d'un prince qui, contrairement à ce qui a pu être dit sous le coup de la colère, a pris tous les risques imaginables pour protéger le futur de sa planète.

oOo

Dans le hangar, le Néant rouvre les yeux.

« C'est pas vrai ! Elle m'a encore échappé ! Petite traînée ! Et elle l'a prévenu. Et lui, cette hybride contre-nature, il a sûrement donné le cristal à la fille de Sailor Moon. Elle est la seule à n'avoir jamais pu canaliser sa puissance. Pas de soucis de ce côté-là, elle viendra bientôt ici et je lui prendrai à ce moment-là. »

oOo

Mamoru se réveille brusquement.

« J'ai un truc à te dire ! s'écrient-ils tous les deux, très secoués. »

Parlant tous les deux à la fois, il décide de jouer à pierre, papiers, ciseaux le droit de parler en premier.

« Ok, j'y vais. Galaxia me parle en rêve et n'arrête pas de me dire de me méfier d'un nouvel ennemi. Elle me dit toujours de faire attention et de me méfier de tout le monde et… »

Il lui met un doigt sur la bouche.

« N'en dis pas trop. Je crois qu'on nous observe.

- Ça expliquerait la sensation que j'ai ressentie hier soir. »

Elle marque un temps d'arrêt puis réalise ce qu'il vient de lui annoncer.

« Comment ça, on nous observe ? D'où tu tiens, ça ?

- Je ne peux rien te révéler, mais peut-être que… »

Il ne termine pas sa phrase et prend sa main dans la sienne, pensant pouvoir lui faire voir ce qui s'est passé. Rien ne se passe. Affrontant avec courage ce grand moment de solitude, il réfléchit à toute vitesse puis pose son autre main sur la broche d'Usagi, posée sur la table de chevet. Le Golden Crystal réagit avec le Silver Crystal et Usagi voit tout ce qui s'est passé. Idem pour Mamoru qui ne peut cependant s'empêcher de frissonner en revoyant celle qui l'a tué d'un claquement de doigt quand il partait pour les Etats-Unis.

À peines les images s'estompent-elles qu'Usagi fond en larmes dans les bras de Mamoru. Lui aussi se met à pleurer mais il le fait silencieusement pour ne pas ajouter à la peine de sa fiancée. Néanmoins, les impacts humides sur le dos de la chemise de nuit de la jeune femme ne la trompent pas.

oOo

Le lendemain, Minako envoie un message à Usagi via son communicateur. En effet, cette dernière les a invitées à se retrouver chez Mako vers 18h30 pour discuter des derniers évènements.

« Usagi ?

- Oui.

- Je serai peut-être un peu en retard. Je dois passer dans plusieurs maisons de disque en fin d'après-midi pour ne pas prendre de retard sur mon planning.

- Très bien, on t'attendra un peu, alors.

- Commencez sans moi si je ne suis pas là. Rei me briffera le soir. »

Elles se souhaitent une bonne fin de journée puis mettent fin à la communication. Minako se sent très mal. Elle est restée dans sa chambre toute la journée, prétextant prendre un jour pour elle pour se retrouver et décider de la marche à suivre pour continuer son démarchage.

La vérité, c'est qu'elle a décidé d'accepter la proposition de Lolita Records. N'osant pas affronter la désapprobation de Rei, elle prévoit de partir furtivement pour aller au rendez-vous dans deux heures et de mettre son amie devant le fait accompli par la suite.

Quelques minutes plus tard, Yuichiro frappe.

« Minako, téléphone pour toi ! »

Elle ouvre la porte de sa chambre.

« Qui est-ce ?

- Une maison de disques. Truc records ou un nom comme ça. Je me suis fait passer pour ton agent, comme tu m'as appris.

- Et tu n'as pas dit « Temple Hikawa, bonjour. » cette fois ?

- Ben, c'est avant tout un temple ici, donc… »

Elle sourit et prend le téléphone.

« M. Saito ?

- Pardon ? Je ne suis pas en communication avec Mlle Aino ?

- Si, excusez-moi. À qui ai-je l'honneur ?

- Mme Minekura, de Black Hole Records. Je n'irai pas par quatre chemins. Nous avons écouté votre démo et nous souhaiterions vous faire enregistrer un single. Ce n'est pas notre manière de procéder habituellement, surtout pas de but en blanc comme je viens de le faire, mais nous voulons vraiment collaborer avec vous.

- Et ça n'a rien à voir avec le fait que je sois Sailor Venus ?

- Je mentirai en disant que non. Personnellement, je pense que votre voix n'est pas la révélation du siècle. N'est pas Barbra Streisand qui veut. Mais ce n'est pas ce qu'on demande à toutes les chanteuses, heureusement, sinon, on passerait à côté de beaucoup de grands talents comme le vôtre. Vous correspondez parfaitement à ce qui se fait en ce moment et à ce que le public attend. Et le fait que vous fassiez la une des médias est un avantage, je l'avoue. La promotion n'en sera que facilitée.

- Et vous pensez que je vais vendre mon image comme ça, pour quelques gros sous ?

- Et d'une, comme toute personne dans le feu des médias, on se lassera de parler des guerrières de la lune dans quelques semaines et on reparlera de la petite culotte de Monica Lewinski. Et de l'autre, on parle effectivement de beaucoup de gros sous. Nous voulons un album, une tournée nationale, des live à la télévision. Votre cachet se compte en dizaines de millions de yens. Je me ferai taper sur les doigts pour avoir dit ça mais nous avons un projet bien défini pour vous.

- Un projet qui comprend des photos « osées » pour me faire aimer d'une certaine frange de la population ?

- Grand dieu, non ! On ne veut pas couler une carrière naissante avec des clichés de la sorte. C'est peut-être la norme chez certains mais chez Black Hole records, on vend des princesses, pas des traînées. »

Sonnée, charmée mais un peu suspicieuse devant cette pomme qu'elle prie pour ne pas être empoisonnée, Minako emploie la sempiternelle ritournelle, qui a en plus l'avantage d'être vraie :

- Je vous avoue que j'ai une autre proposition très alléchante chez une autre maison de disques. J'ai rendez-vous ce soir pour discuter également d'un single et d'un album.

- Je comprends. Je crois comprendre aussi que vous allez également discuter de photos en sous-vêtements, voire sans vêtements. Si vous pensez que c'est la méthode la plus appropriée pour accéder à la célébrité rapidement, libre à vous. Si vous changez d'avis, vous pouvez venir chez nous à la même heure que votre rendez-vous pour découvrir le projet « C'est la vie » que nous avons pour vous. Et pas besoin d'attendre une période de temps appropriée ou de prendre des pincettes. L'offre est sur la table et elle le reste. Je vais passer pour un requin mais nous vous vous voulons absolument et nous vous aurons ! »

N'y tenant plus, elle laisse échapper un :

« Où est l'entourloupe ?

- Il n'y en a pas. Le seul gouffre, c'est le star system. Il peut vous avaler toute crue et vous recracher dans quelques mois, c'est ça le risque. J'aurais beau montrer patte blanche, ça ne pèsera pas dans la balance. Vous avez des doutes et c'est normal. C'est pour ça que je vous invite à venir rencontrer notre équipe.

- Je dois réfléchir.

- Je comprends. Prenez votre temps. Et si vous changez d'avis, nous fermons à 19h00, ce soir. »

Pour sûr, elle semble un peu trop sûre d'elle. C'est en pensant cela que Minako raccroche après avoir remercié Mme Minekura.

Une heure plus tard, Yuichiro revient avec le téléphone. Elle prend le combiné :

« Je vous remercie pour votre détermination, mais j'ai besoin de réfléchir.

- Je n'aime pas trop qu'on s'amourache avec la concurrence. »

Cette fois, c'est bien M. Saito. Il aurait eu vent de l'entretien téléphonique de Minako avec Black Hole records et n'aurait pas du tout apprécié sa démarche. Elle a beau rétorquer que ce n'est pas elle qui les a contactés, qu'elle n'a pas donné son accord, qu'elle a refusé de les rencontrer maintenant car elle avait rendez-vous avec lui et se demander comment il a pu savoir si vite ce qui s'est passé, rien n'y fait.

« En ce qui me concerne, il n'y a plus qu'une proposition de contrat et ce n'est pas la mienne. Bon vent, Mlle Aino. Profitez bien de votre quart d'heure de gloire. »

Après quoi, il raccroche. Minako est bouché bée.

« Il a des taupes partout, ce type, ou quoi ? se demande-t-elle. C'est incroyable ! Bon, il ne me reste plus qu'à aller voir ce que me propose exactement cette autre maison de disques. »

Elle décide d'y aller à peine une demi-heure avant la fermeture, d'un air nonchalant, en disant qu'elle a réussi à venir après son autre rendez-vous. Il ne reste plus qu'à trouver où se situe Black Hole Records car, même si M. Saito l'a lâchement abandonnée sur un malentendu, il n'en avait pas moins raison sur certains points : elle ne se souvient pas de la moitié des maisons de disque qu'elle a démarchées.

oOo

Une heure plus tôt

Locaux de Lolita Records

Il entre calmement. Il se dirige vers l'accueil.

« Puis-je vous aider, Monsieur ? »

Il ne répond pas tout de suite. Il enlève ses lunettes et les nettoie avec son t-shirt. Très concentré, il ne relève la tête qu'un long moment plus tard et croise le regard de la réceptionniste.

« Je viens voir M. Saito.

- Et vous êtes ?

- Claudia Schiffer.

- Très bien. Vous pouvez y aller. C'est au septième étage, deuxième porte sur la gauche.

- Merci, Mademoiselle. »

Il part pour le septième étage, se contentant de regarder dans les yeux les personnes qui lui demandent ce qu'il fait là en leur disant d'aller prendre un café, ce qu'elles font sans rechigner. Avant de prendre l'ascenseur, il reçoit un appel sur son portable. Il répond et écoute silencieusement avant de répondre :

« Je serais rentré pour 19h00… Oui chérie, je passerai prendre ta mère en voiture à son magasin… Oui, j'ai acheté le vin… Je dois te laisser, mon chef s'impatiente, il veut commencer la réunion… Moi aussi, je t'aime. »

Il raccroche. Il prend l'ascenseur et se rend dans le bureau de M. Saito. Là, il entre sans frapper, passe devant la secrétaire qui ne bronche pas et entre dans la deuxième pièce dans laquelle se trouve l'homme.

« Bonjour, vous allez me regarder dans les yeux et faire ce que je vous dis.

- Sûrement pas. »

Il lève les yeux du dossier sur lequel il travaille et lui lance un regard plein de défis.

« Oh, et oubliez ce métier, avec cette tête, même la chirurgie ne pourrait pas vous aider.

- Vous allez appeler Minako Aino et lui dire que l'offre est tombée à l'eau car vous avez eu vent de son implication dans une autre maison de disques et que vous n'appréciez pas ce genre d'attitude. Vous rendrez très clair le fait qu'il n'y a aucune chance quelle puisse travailler avec votre entreprise. »

Le regard méprisant qu'il affichait devient vitreux.

« Très bien. »

Il prend le téléphone.

« Non, vous attendrez une heure. Et ce soir, vous avouerez à votre femme que vous la trompez avec Momoko, l'idole, et que vous la quittez. Le divorce sera bien sûr à son avantage.

- Oui, ce sera fait. »

L'inconnu remet ses lunettes et repart, mécontent de devoir faire ce qu'il a fait mais pas coupable pour un sou de le forcer à dénoncer ces petites aventures. S'il y a une chose qu'il ne supporte pas, c'est l'infidélité. Il a failli la vivre une fois sans rien pouvoir faire et depuis, il la combat de toutes ses forces.

oOo

Vers 18h30, les filles et Mamoru se retrouvent chez Mako pour discuter de la situation. Mako semble fatiguée mais elle ment en prétendant que tout va bien. Tomoki ment par omission en gardant le silence.

Toutes racontent leurs déboires avec les médias et les fans. Ami mentionne ce qui se passe avec ces camarades de classe et ses doutes quant à ce changement soudain. Ses amies lui répondent qu'elles, elles seront toujours là pour elles, et que ses vraies amies prévaudront quand elle aura vraiment besoin d'elles.

Rei s'étonne de ne pas voir Minako mais Usagi explique qu'elle l'a prévenue et lui en donne les raisons.

« Bizarre, elle m'avait dit qu'elle restait au temple aujourd'hui pour réfléchir à sa carrière… »

Après tout, c'est Minako. Elle ne se laisse jamais abattre et a sûrement retrouvé la pêche dans la journée. Elle se garde cependant de parler des mésaventures de la veille car c'est à la personne concernée de choisir d'en parler.

Usagi prend ensuite la parole, leur parle de ses rêves et leur demande de prendre leurs sceptres en main et de se donner les mains. Elle en fait de même avec sa broche. Ses amies découvrent alors ses rencontres avec Galaxia et ses nombreux, quoique cryptiques, avertissements. Comme elle, ses amies ont la réaction suivante : il fallait s'y attendre.

Puis, dès que Mamoru vient rejoindre le cercle, sa rencontre avec le gardien des rêves se propage aux autres personnes présentes.

Usagi a déjà pleuré tout son soûl. Rei n'est pas du genre à pleurer devant les autres. Il en va de même pour Mako. L'esprit cartésien d'Ami fait qu'elle a besoin d'analyser et de comprendre parfaitement la situation avant de laisser parler son cœur, comme un mécanisme de défense.

Pourtant, elles éclatent toutes les trois en sanglots, épuisées mentalement par ces derniers jours, très vite rejointes par Usagi. Ce sont certes des larmes de tristesse, mais aussi des larmes qui font du bien car elles permettent d'évacuer tous ces sentiments trop longtemps refoulés.

Une fois les grandes eaux passées, la réalité les rattrape et elles doivent se séparer pour retourner à leurs obligations. Sur le pas de la porte, elles se font la bise puis se séparent. Ami et Usagi partent toutes deux en direction du métro pour un cours tardif. À quelques dizaines de mètres du salon de thé, une ombre fonce sur elles. Usagi pousse un cri qui alerte Rei et Mako. L'assaillant fond sur Usagi. Il s'agit bien évidemment d'un certain Aleister Crowley qui n'en a qu'après la carotide d'Usagi. Grand mal lui en prend car Ami comprend son jeu et s'interpose. Tout ce qu'elle peut faire dans ce court laps de temps, c'est mettre son bras tenant déjà son sceptre en main devant le cou d'Usagi. Emporté par son élan, le vampire mord la veine derrière le poignet de la jeune femme et commence à boire son sang avant de se rendre compte de son erreur. Une violente douleur l'assaillit alors. Il a failli à sa mission et le Néant le punit. La douleur s'intensifie. Il se met à tousser et crache un peu de sang qui atteint le visage d'Ami ainsi que son sceptre.

Il sent que ses douleurs viennent de l'eau bénite logée dans son corps qui commence à se répandre. Il voit également que le sang entré en contact avec Ami a pénétré dans la plaie sur son bras et dans son sceptre.

Il s'écrie alors :

« J'ai un plan. Ne me tuez pas ! »

Il disparaît alors brusquement. Tout le monde se regroupe autour d'Ami.

« Ça va, il ne t'a pas fait mal ? Tu te sens bien ? Tu n'as pas les canines qui te démangent ? Ou les dents qui rayent le plancher, au sens propre ? demande Usagi.

- Pour l'instant, tout va bien. Je ne connais pas la théorie sur les vampires. Je doute que souffler une haleine d'ail sur celui-là ne suffise. Ceci dit, dur de savoir si ce qu'il m'a fait est dangereux ou pas.

- Je crois que le plus inquiétant, c'est qu'on a la preuve qu'on n'a un nouvel ennemi sur les bras. Je ne sais pas à qui parlait ce vampire, mais il est clair qu'il obéissait à quelqu'un de très puissant.

- J'allais le dire. Il est clair qu'il visait Usagi et qu'il a payé les conséquences de son erreur quand il m'a mordu.

- Peut-être que ton sang était trop riche en molécules de geek et qu'il a fait une réaction allergique, suggère Mako.

- …, répond Ami. »

Le reste du groupe lui jette une série de regards qui veulent dire : ce n'est pas le moment !

« Bon, pour le moment, tout va bien. Si cela devait empirer, je vous tiendrais au courant. Je vais faire des recherches dès maintenant, au cas où demain, je me réveillerais pendue par les pieds dans ma chambre et allergique au soleil. »

Ses amies tentent de cacher leur inquiétude en riant de sa plaisanterie mais le cœur n'y est pas. La bataille reprend et c'est loin de les enchanter.

oOo

Ami reprend sa route avec Usagi mais oublie son cours. Elle suit son ami jusqu'à son université qui dispose d'une bonne section sur les mythes et légendes et où elles vont toutes les deux entamer une longue soirée de recherches.

Une fois ses amis parties, Mako referme la porte du salon de thé. Toutes absorbées qu'elles étaient par leurs vies mouvementées, personne n'a remarqué qu'elle avait fermé son commerce très tôt. Tout en pensant à cela, elle se tient plus que de raison à la poignée, sentant sa tête commencer à tourner. Aujourd'hui encore, elle ne s'est pas ménagée et elle le paye à présent. Il ne faut surtout pas que Motoki s'en rende compte où il va vendre la mèche.

oOo

Vers 18h30, Minako arrive près des locaux de Black Hole Records. Elle vérifie sa tenue et sa coiffure dans les vitres d'un immeuble voisin puis adopte une démarche pleine d'assurance et se dirige vers l'immeuble où son destin va se jouer. Elle entre d'un pas assuré et prie intérieurement pour ne pas trébucher sur une marche ou sur le bord d'un tapis. Elle a beau chercher, ce bâtiment ne lui dit rien. Cela la remet une énième fois face aux allégations de M. Saito. Elle a pourtant arpenté cette rue un bon nombre de fois.

Elle s'approche de l'accueil en tentant de garder un air assuré.

« Bonjour, Mlle Aino ! Je suis ravie de vous rencontrer. »

La jeune femme lui tend la main. Confuse, Minako fouille dans son sac et lui tend sa carte d'identité. L'employée sourit.

« Pas de ça ici. Je voulais vous serrer la main. Je pense que ce n'est pas la peine de vérifier votre identité. Vous êtes déjà connue. Et d'après ce que j'ai pu entendre, ce n'est que le début. Je suppose que vous souhaitez rencontrer Mme Minekura ?

- Je… Oui, tout à fait ! »

Elle prend le téléphone, compose un numéro, puis, après quelques secondes, annonce :

« Mlle Aino, pour Mme Minekura. »

Une poignée de secondes plus tard, la standardiste l'invite à se rendre dans la salle de conférence du treizième étage. Minako la remercie et part vers l'ascenseur.

Dans un mois, elle sera célèbre. Enfin, encore plus célèbre. Célèbre à un point où elle sera sur toutes les lèvres et dans toutes les têtes. On parlera même de star envoûtante. Enfin, chez Black Hole records, tout du moins.

oOo

Ailleurs

Vers 20h30

« Pourquoi tu enlèves toujours tes lunettes devant mes parents depuis quelques temps ?

- Parce que j'ai l'impression qu'il ne voit que le geek en moi avec ces gros lorgnons. Et je ne sais pas, depuis que je le fais, j'ai l'impression qu'ils sont moins hostiles envers moi. »

Elle lui donne un coup de coude en souriant :

« Arrête, ils ne sont pas hostiles. Peut-être un peu protecteurs.

- Oui, et le fait que je n'ai pas pu prendre ma fille dans les bras à la maternité parce que je ne 'savais pas faire' n'a rien à voir là-dedans... »

Elle lui met le saladier dans les mains et l'envoie dans la salle à manger pour clore la conversation. Comme il le fait toujours depuis quelques mois, il enlève les lunettes qu'il avait remis pour venir dans la cuisine quand il retourne à la table. Il évitera également de croiser le regard de sa femme quand elle sera revenue de la cuisine. Elle se demande vraiment s'il fait tous ces efforts pour se faire accepter de ces beaux-parents où si le malaise est plus profond. En effet, il semble avoir quelque peu changé depuis qu'il a commencé à travailler chez Black Hole Designs. Il n'est du genre à la tromper mais il se comporte étrangement. Et ce n'est vraiment le moment de se faire un sang d'encre, se dit-elle en mettant la main derrière le dos. Ce n'est pas bon pour le deuxième enfant qu'elle attend.

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Dans son labo photo, Yuko développe des photos qu'elle revendra ensuite à son ami Kurogane pour une somme rondelette. De magnifiques photos d'une amitié pure et sincère qui, associée à un timide baiser lesbien, viendra servir les intérêts de son maître, maintenant qu'elle a retrouvé la mémoire de son passé au Silver Millenium et des intérêts qu'elle servait déjà à l'époque où son « supérieur » préparait son plan de longue haleine en contaminant des membres du Silver Millenium pour pouvoir ensuite réveiller les souvenirs de leur vie antérieure quand serait venue l'heure. Avec quelques agents bien placés, il a ainsi pu exposer les identités secrètes des Inner Senshi grâce à Yuko.

Cette nouvelle information concernant la potentielle homosexualité de Sailor Mars et Venus lui sera fort utile pour manipuler encore mieux la nouvelle idole qu'il s'est évertué à créer à travers sa maison de disques factice.

D'un mouvement de la main, elle sort les photos du révélateur et les plongent dans le bain d'arrêt. D'un autre, elle met la télé en route pour se tenir au courant des dernières nouvelles.

La machine est lancée et rien ne saurait l'arrêter, pas une même une princesse. Et encore moins une reine impuissante.

À suivre…

Bon, le binoclard, c'est évident qui c'est, maintenant ! Y'en a pas trente-six dans Sailor Moon de toute façon !

Le combat risque de se faire désirer encore un chapitre mais après, ils vont s'enchaîner !

Miguel