Sailor Moon Altered Destiny
Chapitre 5 – Lingering Darkness
« C'est n'importe quoi ! s'emporte Ami dont ce n'est pourtant pas dans les habitudes. Là, on dit qu'ils meurent s'ils sont exposés à la lumière du jour, ici ça les affaiblit, là, ça rend leur peau translucide, brillante ou scintillante… D'un côté, ils meurent d'un pieu dans le cœur, là, il faut de l'argent, là, il faut les décapiter ou les brûler… Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse de ça ? »
Elle repousse un peu violemment le livre. Usagi n'a pas le temps de lui dire de se calmer que de nombreuses invitations à baisser d'un ton plus ou moins polies leur parviennent. Ami remet ses lunettes en place et s'enfonce sur sa chaise.
« Désolée, chuchote-t-elle. Je suis un peu énervée par ce qui s'est passé. Au moins, on n'est pas reconnaissables. »
En effet, même si cela reste plus qu'acceptable, elles sont régulièrement arrêtées par des gens qui veulent un autographe, leur parler, ou leur faire part de demandes plus particulières… Si elles ont appris en mois d'une journée à passer relativement inaperçues dans la rue, elles n'en sont pas moins relativement souvent dérangées. Étant pressées, elles ont décidé d'utiliser le stylo donné par Luna pour changer radicalement d'apparence. Usagi a demandé littéralement à devenir une geekette, souhait qui a été exaucé au-delà de ses espérances. Si les harcèlements de fans restent gérables, c'est probablement en partie parce que les gens ont peur d'elles car elles semblent attirer les ennemis et les fréquenter représente potentiellement un danger mortel. Mais là, si personne n'approche Usagi, c'est parce qu'on croirait qu'elle est l'enfant illégitime de Sadako et du professeur Tomoe. Du coup, le déguisement de punk d'Ami passe totalement inaperçu. Jamais elle n'aurait demandé un tel déguisement, mais comme le stylo appartient à Usagi, cette dernière en a profité.
En parlant d'Ami, elle commence à voir double. Elle met ses lunettes sur son front, se frotte les yeux, les remet et plisse les yeux plus que de raison. Elle referme alors bruyamment le livre, s'attirant d'autres regards courroucés.
« Et si on demandait à Rei ? Je crois que son grand-père a pas mal d'ouvrages sur la mythologie japonaise et les youkais. On doit y parler des vampires. Ça nous permettra de recouper les informations avec les mythes occidentaux.
- Bonne idée. »
Elles replacent les livres et sortent pour utiliser leurs communicateurs. En effet, après la révélation de ce qu'a fait Setsuna aux pouvoirs de préscience de Rei, elles n'ont pas confiance en les cristaux qu'elle leur a donné et aucune d'entre elles ne les utilise.
« Rei ?
- Oui, Usako ?
- Je parie que tu fais des recherches toi aussi.
- En plein dans le mile. Y va neiger, dis donc, ironise la miko.
- Je parie que t'as rien trouvé, répond Usagi, du tac au tac.
- Mmph, je m'appelle pas Usagi, moi.
- Tu sais ce qu'elle te dit, Usagi ?
- Bon, ça suffit les gamineries ! coupe Ami. »
Elle se rend compte de son agressivité et s'excuse aussitôt.
« Désolée, je panique plus que je ne le voudrais. Qu'as-tu trouvé, Rei ?
- Eh bien, tout et son contraire : sensibles au feu, à la lumière, à l'argent, au bois, aux loups-garous, aux crucifix, mais certains ouvrages contredisent cela… C'est comme si on cherchait à brouiller les pistes…
- Rien de bien nouveau, alors, commente Ami, acerbe. Nous, c'est pareil. Tu as trouvé quelque chose sur la contamination ?
- Le plus souvent, il est marqué que le vampire doit drainer la victime de son sang et lui faire boire le sien. Certaines versions diffèrent mais si on part du principe qu'il faut un échange de sang, tu ne risques rien.
- Oui, j'espère que tu ne te trompes pas, sinon tu vas le regretter. »
Elle met les deux mains sur sa bouche après avoir dit cela, confuse.
« Je sais pas ce qui me prend… Je vais rentrer me reposer. Excuse-moi, Rei, et merci de t'être donnée tant de mal.
- De rien, c'est normal. »
Ami part sans demander son reste et sans même dire au revoir. Usagi est interloquée.
« Rei, tu penses comme moi ?
- Oui. Quelque chose ne va pas avec Ami.
- Rendez-vous demain à la première heure pour lui faire manger de l'aïoli ?
- C'est pas le moment de plaisanter.
- Désolée, ça me détend.
- Bon, je vais continuer à chercher de mon côté. Rentre chez toi et sois prudente. Il pourrait t'attaquer à nouveau. »
Usagi la remercie de la rassurer et coupe la communication. Elle repart pour le métro et rentre chez elle.
oOo
Ami est partie comme une voleuse, troublée par ses accès de colère. Une fois loin d'Usagi, elle enlève ses lunettes, les range et constate qu'elle n'est pas gênée si elle ne les porte pas. Bizarrement, il lui semble distinguer encore la voix de son amie par-dessus celle de tous les autres gens présents. Elle ne comprend pas ce qu'elle dit mais elle est persuadée de reconnaître son timbre de voix et également celui de Rei si elle se concentre un peu plus. Elle se frotte à nouveau les yeux et ressent une sensation étrange à la vue de son poignet sur lequel apparaît la marque des dents du vampire. Elle retire rapidement sa main et la met dans sa poche, espérant calmer ce qu'elle ressent.
Malheureusement, rien n'y fait. Et le souvenir du vampire lui crachant du sang au visage ne cesse de lui revenir après ce que lui a révélé Rei.
oOo
Aleister apparaît devant le Néant.
« Alors tu as un plan, petit insolent ? »
D'un mouvement de la main, il l'envoie s'écraser contre un mur.
« Le plan, c'est moi qui en décide. Grâce à toi, elles ont eu vent de mon existence. Je ne sais pas ce qu'ils se sont montrés en communiquant au travers de leurs sceptres et de la broche de Sailor Moon mais maintenant, à cause de toi, elles en savent plus. Ton plan a intérêt à être intéressant sinon je vais distiller l'eau bénite dans ton corps au goutte à goutte. »
Il se relève plusieurs fois, renvoyé à chaque fois au tapis par le Néant qui entend bien le faire souffrir avant de daigner l'écouter.
Il finit par arriver à se relever, mais doit pour cela lutter contre la pression qu'applique son maître sur lui. Il parvient à se mettre péniblement à genoux et explique son plan :
« Sailor Mercury a été infecté par mon sang quand vous m'avez puni et que j'ai craché du sang… Petit à petit… »
Le Néant, assis dans une chaise des plus confortables qui tranche drastiquement avec l'entrepôt désaffecté dans lequel ils se trouvent et dissimulé dans la pénombre épaisse générée par ses pouvoirs, écoute avec plus d'attention qu'il ne le voudrait le plan du vampire.
« Je dois reconnaître que ce n'est pas mauvais. Je vais te laisser une chance. Surveille-la et fais ce qu'il faut. Rappelle-toi que la cible finale est Usagi. Il n'y aura pas d'autres chances. »
D'un mouvement de la main, il le renvoie d'où il vient. Il fait signe à un autre monstre.
« Toi. »
Le monstre s'agenouille, extrêmement respectueux. Et complètement terrorisé.
« Tu vas partir pour le futur. »
Il fait apparaître une clé, semblable à celle utilisée par ChibiUsa pour venir du futur.
« Tu vas retrouver la fille de Sailor Moon dans le futur et l'attirer ici dans le passé. Je dois récupérer le Golden Crystal au plus vite. S'il se joint au cristal de Sailor Moon, ils pourront déjouer le plan que j'ai mis en place.
« Comment saurais-je à quelle âge elle l'a reçu ?
- Par sentimentalisme, il lui sûrement donné au même âge qu'elle avait quand ils se sont rencontrés pour la première fois, donc au moment où elle est rentrée du futur. Tu visiteras néanmoins le futur à diverses époques. J'ai beau avoir façonné ce futur, je n'ai pas le plein contrôle dessus à cause de ces cristaux. Il me suffit d'en détruire un et je serais libre d'agir totalement à ma guise. Et comme j'ai absolument besoin de Sailor Moon pour parvenir à mes fins, il me faut détruire le cristal d'Helios en premier. Et pourquoi pas le second Silver Cristal dans la foulée…
- C'est pour cela que je dois le récupérer dès maintenant, avant qu'elle n'apprenne à l'utiliser.
- Tu es moins bête que cet imbécile de Crowley. Va et tâche de ne pas me décevoir si tu ne veux que j'envoie un chasseur de primes te faire un nouveau sourire. »
La clé se met à briller et un passage temporel s'ouvre au-dessus de la tête du monstre. Il est aspiré à l'intérieur.
« Enfin, tout ça n'a de sens que si je n'ai pas déjà trop changé le futur et qu'elle n'a pas déjà cessé d'exister, et le cristal avec elle… »
Oh, et bien sûr, il est conscient qu'envoyer un monstre rescapé du Dead Moon Circus pour cette mission est en tout point hilarant.
oOo
Quand Minako pénètre dans la salle, elle entre dans un autre monde. Ou plutôt, elle retourne au lycée. Plusieurs personnes de son âge sont assises sur les tables en train de plaisanter avec une femme en tailleur qui semble tout aussi détendue bien qu'elle se démarque fortement des autres par sa tenue beaucoup plus habillée. Quand elle la voit, elle lui fait un grand sourire et l'invite à les rejoindre. La jeune femme s'exécute et reste droite comme un piquet, en retrait du groupe.
« Asseyez-vous, voyons ! Venez devant l'ordinateur, on va vous présenter le projet. »
Elle obéit et vient s'installer devant le moniteur.
« Je me suis même pas présentée. Je suis Mlle Minekura, la personne que vous avez eue au téléphone. »
Elle tend sa main. Cette fois-ci, Minako tend la sienne et non une pièce d'identité.
« Nous étions justement en train de peaufiner le projet au cas où vous changeriez d'avis. Comme vous le voyez, c'est la fin de journée pour tout le monde et nous sommes un peu démobilisés.
- Mais on va faire un effort pour vous présenter le projet sans bailler ! lance une des personnes. Masato, arrête avec cette sarbacane ! T'as quel âge ? »
Ce dernier ne répond pas et vient serrer la main de Minako.
« Masato Yamashita. Pour vous servir. »
Minako reconnaît là ce que l'on appelle le « faux beau gosse », qui pense que le monde lui appartient. À éloigner de suite pour éviter quelque « erreur de parcours ».
Masato se fait ensuite pousser du coude par son collègue.
« Andy Shimizu. C'est moi qui suis chargé de vous présenter les grandes lignes du projet, notamment les paroles de la chanson que j'ai composée et la musique qui est l'œuvre de… »
Il montre son collègue du doigt.
« ... ça.
- Tu sais ce qu'il te dit le « ça », Andy ? »
S'ensuit une bataille d'écoliers pré-pubères qui confirme la première impression de Minako d'être revenue au lycée. Et la Minako de cette époque, peu différente de la Minako actuelle mais contre qui la jeune femme lutte pourtant de toutes ses forces, resurgit brusquement. Elle éclate alors de rire, tapant du poing sur la table et montrant du doigt les deux hommes qui se battent comme des chiffonniers. Des larmes au coin des yeux, elle ne parvient pas à se retenir. Ce genre de scène était auparavant son lot quotidien, pour peu que l'on remplace les deux hommes par Rei et Usagi, mais elle n'a plus vraiment sa place dans la nouvelle dynamique de leur vie respective. Alors, retrouver ce goût d'autrefois, ici, a ouvert la porte à ce fou rire incontrôlé et incontrôlable. Ceci dit, quand Mlle Minekura lui demande si tout va bien, elle s'arrête brusquement de rire, regarde autour d'elle, essuie les larmes de joie et se racle la gorge.
« La chanson donc. Je suis tout ouïe. »
oOo
« Mon Dieu, qu'est-ce que je viens de faire ? »
Elle regarde devant elle et n'en revient pas. Elle est maintenant convaincue que cette morsure a eu plus d'impact sur elle qu'elle ne veut se le faire croire. D'abord sa vue, puis son ouïe et à présent, cette envie irrépressible de viande fraîche. Où plutôt de sang, qu'elle a ingéré en grande quantité en engloutissant à elle seule une large pièce de viande crue. S'il a comblé pour quelques heures son appétit dévorant, il faudra bientôt le satisfaire de nouveau. Et regarder les veines des passants qui pulsent dans la rue par la fenêtre de sa chambre d'étudiant n'arrange rien. C'est comme si elle pouvait déjà sentir le goût de leur sang dans sa bouche.
C'est décidé : elle ne sort plus de sa chambre. Ça ne durera qu'un temps mais elle ne sait pas quoi faire d'autre, à part peut-être ne pas lâcher son sceptre une seule seconde en espérant retarder la transformation. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'en faisant cela, elle amorce une toute autre métamorphose.
oOo
« Si cela vous convient, demain, vous rencontrerez le styliste, le graphiste et le photographe qui vont superviser la séance photos de votre single et la création de la pochette.
Minako marque un temps d'arrêt.
« Je sais pas quel producteur vous a traumatisée à ce point mais ce sont des photos très sobres que nous ferons. Rien de dénudé si c'est ce à quoi vous pensez. Après cela, vous ferez des essais studio sur la chanson avec Masato et Andy afin d'ajuster ce qui doit l'être pour commencer à enregistrer le surlendemain.
- Est-ce que ce n'est pas… un peu rapide ?
- Eh bien, nous ne sommes pas des vautours mais nous sommes tout de même dans le monde de la chanson et il faut savoir surfer sur la vague. Et ici, la vague est comme vous le savez fort bien…
- La découverte de mon identité. Qu'il faut utiliser avant que le soufflet ne retombe. »
Elle baisse la tête.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? Vous étiez bien consciente de cela, pourtant.
- Oui mais disons que j'aurais aimé percer avant cet incident. Pour mon talent et non mon image.
- Ne soyez pas…
- Je vous arrête tout de suite. Je sais ce qu'il en est et je l'accepte. Je ne viens pas là pour me faire réconforter. Votre proposition semble honnête et je sais à quelle sauce je vais être mangée en entrant dans le star system. C'est juste un regret que j'aurais durant toute ma carrière, aussi courte soit-elle. »
À la grande surprise de la jeune femme, l'imprésario prend sa main dans les siennes et salue sa maturité. Elle lui assure une nouvelle fois qu'on ne lui fera rien faire pouvant nuire à son image mais qu'il faut néanmoins agir vite. Elle ouvre alors son attaché-case et lui tend un feuillet.
« C'est votre contrat. Je pense que vous voudrez le lire avant de le signer. Malgré tout ce que l'on s'est dit, cela fait partie du jeu. De ce qu'on a pu voir à la télévision, vous avez, je crois, une amie qui saura l'analyser. »
La future idole acquiesce et annonce qu'elle va aller la voir s'ils ont terminé, ce que confirme l'agent artistique. Minako les salue donc et quitte le bâtiment.
oOo
Sitôt sortie, elle essaie d'appeler Rei pour lui annoncer la bonne nouvelle mais elle ne répond pas. Elle se dirige alors chez Ami. Une fois devant chez elle, elle sonne.
« Allez-vous-en ! s'écrit Ami dans l'interphone. »
Voilà qui ne ressemble pas à Ami. Minako sonne à nouveau.
« Barrez-vous, bon Dieu ! beugle l'étudiante. »
Minako est on ne peut plus surprise. Elle en déduit qu'Ami a peut-être eu une mauvaise expérience quant à son identité.
« Ami-chan, c'est moi, Minako !
- Oh euh… Excuse-moi. Je ne suis pas très en forme ce soir. Tu peux repasser ?
- Je m'en veux d'insister, je sais qu'on a beaucoup à faire chacune de notre côté mais j'aurais besoin que tu lises mon contrat. Je vais signer avec une maison de disques ! »
Ami se prend la tête entre les mains, en proie à de violentes nausées. Quand elle relève la tête, elle arbore un sourire satisfait. Après tout, c'est elle qui veut monter, non ?
« Monte, mais je te préviens, je ne suis pas en forme. »
Elle déverrouille la porte d'entrée et Minako la rejoint. Quand Ami ouvre la porte, la jeune femme lui colle le contrat devant le visage.
« Je vais enregistrer un single ! Je suis trop contente !
- Oui, c'est génial pour toi, répond Ami d'un ton monocorde qui n'essaie même pas de montrer un quelconque enthousiasme. »
Quelque peu blessée dans son orgueil, elle lui tend le contrat et lui demande si elle peut le lire.
« Je vais regarder ça. Assieds-toi. »
Le contrat à la main, elle part dans la cuisine se servir un verre sans même en proposer à son amie. Elle revient s'asseoir et commence à boire tranquillement un verre de sang de porc qu'elle s'est procurée une heure auparavant, en même temps que la viande. Minako regarde son verre avec de grands yeux brillants dignes d'Usagi.
« Oh, tu voulais quelques chose à boire ? Excuse-moi, c'était le dernier verre de jus de tomate. Je n'ai rien d'autre à te proposer, à part peut-être un verre de lait.
- Avec des biscuits ?
- Oui, fais comme chez toi. Excuse-moi de mon manque de savoir-vivre, je me sens très nauséeuse et j'aimerais lire ton contrat le plus vite possible pour pouvoir me coucher.
- Bien sûr. »
Minako la laisse à sa lecture et ne lui tient pas rigueur de son attitude. Elle attrape quelques biscuits et ouvre le petit frigo.
« C'est quoi le sachet en plastique ?
- C'est pour mes cours, on doit faire des analyses au microscope. Ne le touche pas s'il te plaît.
- Très bien. »
Elle se sert un verre de lait puis referme le frigo et vient se rassoir.
« Tu ne mets pas tes lunettes ?
- Non, ça va, elle me donne mal à la tête ces temps-ci. »
Ne tenant pas en place, Minako se lève et ouvre grand les rideaux.
« Tu dois rien y voir, il fait trop sombre. »
Ami recule brusquement pour se mettre à l'abri de la lumière pourtant déclinante du jour et pousse un grognement.
« Ferme-moi ces rideaux, bon sang. J'ai mal à la tête !
- D'accord, d'accord, ne t'énerve pas ! »
Puis, elle ajoute tout bas :
« Mais lire dans la pénombre, ça donne encore plus mal à la tête. »
Ami tape du poing sur la table de salon.
« Je fais ça pour toi, alors assieds-toi et tiens-toi tranquille ! »
L'intéressée obéit sans broncher. Ami lit la contrat assez rapidement et lui confirme que tout est en règle, bien que, comme tout contrat, elle se retrouvera pieds et poings liés à l'agence pour un minimum de cinq ans. Elle ajoute qu'il n'y a pas besoin d'avoir fait une thèse pour le lire et le comprendre. Puis elle s'excuse, ne voulant pas froisser Minako. Celle-ci comprend le sous-entendu à peine voilé et commence à vraiment croire qu'il est arrivé quelque chose de grave à Ami pour qu'elle soit dans cet état.
« Ça ne te ressemble pas d'être aussi agressive. Si quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler. En plus, tu es toute pâle. »
Elle tend alors sa main vers Ami mais renverse par mégarde son verre à moitié plein qui vient se briser sur le sol.
« Oh, je suis désolé ! Je vais ramasser les morceaux et éponger. »
Elle se penche pour ramasser les morceaux de verre et se retrouve ainsi très près de son amie. Dans cette position, Ami n'a plus d'yeux que pour sa jugulaire. Luttant de toutes ses forces, elle attrape le poignet de sa camarade plus fort qu'elle ne le voudrait.
« Ça va aller. Tu en as assez fait. Rentre chez toi.
- Laisse-moi au moins ramasser… Aïe ! »
Ce que redoutait la jeune femme a fini par arriver. Minako s'est coupée en ramassant les bouts de verre de son autre main. La vue du sang lui fait perdre pied et elle s'approche dangereusement du doigt blessé.
« Euh, tu vas pas lécher la plaie quand même ? Tu n'aurais pas plutôt un mouchoir ?
- Euh, si bien sûr. Je vais t'en chercher un. »
Elle part dans sa chambre, laissant la future idole seule dans le salon. Alors qu'elle ramasse son contrat, son récepteur sonne.
« Rei ?
- Oui, tu as essayé de m'appeler plus tôt, non ?
- Oui, j'avais un truc très important à te dire. Je suis allé à un rendez-vous… Mais on en parlera plus tard. Je crois qu'Ami est un peu bizarre. Elle n'arrête pas de s'énerver et elle me hurle dessus à la moindre occasion.
- Oh mon dieu, dis-moi que tu lui as seulement parlé via ton communicateur…
- Non, je suis chez elle. C'est en rapport avec ce qui m'est arrivé cet après-midi.
- Sors tout de suite ! Elle a été mordue par un vampire et elle est train de se transformer. Si elle boit ton sang, elle deviendra un vrai vampire ! Surtout… »
Sa montre-bracelet est alors arrachée de son bras qui est fermement empoigné.
« Je ne pensais devoir en arriver là mais puisqu'il le faut. »
Blanche comme un linge et toutes dents dehors, elle attrape un bout de verre et l'approche de la veine du poignet de la future idole.
« À table… »
À suivre…
Promis, le prochain chapitre sera bourré d'action !
Miguel
