Bonjour / bonsoir tout le monde !
Me revoilà beaucoup plus tôt que prévu, la magie des reviews :D
J'ai eu également une bonne surprise avec mon nombre de visiteurs ( largement supérieur à celui des reviews... ). Reste à savoir si vous reviendrez tous. N'hésitez pas à reviewer, même si c'est pour dire que vous n'aimez pas, je ne mords pas ! =)
Alors, un grand, un énorme merci, pour ma Zody d'amour, Sora, Saya, Gôtei ( qui a oublié son pseudo xD ), ma deuxième chère et tendre bêta reader, j'ai nommé Eve, et Pumpkin Spice !
Alors, j'ai effectivement l'honneur d'avoir deux betas reader, rien que ça ! X) On va dire qu'elles me motivent et m'aident dans ce système compliqué qu'est ffnet surtout. Mais s'il y a des fautes, c'est elles qui les ont laissées passer U.U ( XD ).
J'ai dit que je répondrai aux reviews, mais comme il n'y a pratiquement que des « anonymes », voici les réponses :
Zod'a : * petite larme * Je suis émue moi aussi. Pour le poème, c'est en fait une chanson du groupe Kalafina, que je suis justement en train d'écouter là tout de suite. Voici une traduction : « Dans le silence du ciel lumineux se trouve ta maison. Au-delà des ténèbres évanouies de la lune, tu retournes à tes origines. Par cet étroit chemin. » Je ne suis pas la boss, et je suis loin de conquérir le monde, mais six reviews, c'est un début xD Merci pour la tienne.
Sora : Heureuse de pouvoir te faire changer d'avis ! Voici la suite que tu attends. Et merci !
Saya : Merci beaucoup pour tes compliments ! Et aussi la petite leçon de japonais ( jap LV3...j'en rêve ). ça me fait très plaisir. Kyandi devient donc Kandi grâce à toi. Merci pour ta review !
Gôtei : Quel enthousiasme ! Ça fait plaisir à voir. Titine-addicte ? Ça sonne bien...* chevilles qui enflent* J'espère que ce chapitre te plaira autant ! Encore merci pour ta review.
Eve : ...Ta vie avec tes différentes neurones est très intéressante. Hâte de savoir la suite de tes aventures X) Je t'ai déjà répondu, alors je te redis juste merci !
PumpkinSpice : Merci pour ta review ! Pumpkin ? Comme Pumpkin dans Geisha de Golden ? Ce que tu dis me fait très plaisir. Alors, oui, j'ai bien essayé de négocier Gin, mais c'était avec Kubo X) Oda refuse toujours de me céder Sanji...;_;
Bon, le titre n'a pas changé, le rating non plus, Hana et Kandi sont mes miennes, le reste à Kubo.
Bonne lecture !
Je regarde ? Je regarde pas ? Allez, je regarde ! Non, j'attends Kandi d'abord, ou elle va me tuer.
...
Pas grave. Elle me tuera après.
J'ouvris les yeux et regardai tous les futurs premières années devant moi. Agglutinés devant les panneaux, ils ne me laissaient aucune chance d'apercevoir les précieux affichages des classes. J'avais reçu ma lettre dans la semaine, je savais que j'étais reçue, et Kandi aussi. Elle était même la major de sa promotion, elle savait donc d'avance qu'elle serait dans la classe élite. Pas étonnant lorsqu'on savait qui elle était...
Une boule me monta au ventre. Et moi, où serai-je ? Il y avait peu de chances que je fasse partie des meilleurs... mais j'aimais bien Kandi, j'aurais voulu être avec elle.
La masse de gens devant moi semblait me dire " Non, tu ne regarderas pas !". Énervée, je commençai par me frayer un chemin de force, quitte à me faire bousculer/écraser/réduire en pâté pour chat.
Je finis enfin par émerger et me trouvai nez à nez avec le tableau. Je déglutis difficilement et commençai par les dernières classes. Quatre en tout, avec une vingtaine d'élèves chacune. Je n'étais pas dans la toute dernière. Non plus dans la troisième.
Mon cœur fit une embardée. " Jyukai...Haruhi, numéro 256, deuxième classe". Ce n'était pas moi. Pourtant, j'étais curieuse de savoir qui portait le même patronyme que le mien, Jyukai n'étant pas très répandu. Je consultai le reste de la liste pour apprendre que je n'étais pas non plus dans cette classe. Ne restait que la première, l'élite.
Et s'ils s'étaient trompé ? Non, pas ça... Mais ce serait trop beau si c'était vrai.
-Kyaaaah !
J'aurai reconnu ce cri entre mille. Deux bras minces mais puissants m'entourèrent soudain la taille pour me soulever. Kandi commença à tourner sur elle-même, éloignant les autres de façon rapide et efficace. J'aurai dû y penser plus tôt.
- C'est génial Hana, on est ensemble !
Elle me relâcha enfin, et je titubai quelques instants.
- Cool, fut tout ce que je fus capable de dire.
Kandi ouvrit de grands yeux, comme si je venais de proférer une énormité.
- Laisse-moi voir.
-T'as pas vu ?
- Nan, tu m'es rentrée dedans avant.
Une lueur pas nette s'alluma dans le regard de mon amie. Je la réprimandai du regard avant même qu'elle n'ouvre la bouche et elle fit la moue.
- Dans ce cas, qu'est-ce que tu faisais devant les panneaux ?
- Je cherchais.
Kandi m'attrapa par les épaules et se baissa pour se planter à ma hauteur, comme si elle allait s'adresser à une enfant :
- Me dis pas que t'es allée voir à la fin, hein ?
- Si.
La jeune fille poussa un soupir et me poussa vers le panneau, pointant un nom de son doigt.
" Jyukai Hana, numéro 477, classe élite."
- Cool, répétai-je.
Kandi me regarda, un air inquiet dans ses traits.
- Ce n'est qu'un détail, fit-elle.
- Oui, bien sûr, fis-je en pensant tout le contraire.
J'étais la dernière de la liste. Qui sait à combien de points s'était jouée cette place ? Arriverais-je seulement à y rester ? La dernière parmi les meilleurs...
- Je t'interdis de déprimer ! C'est une mauvaise habitude chez toi, sois optimiste ! Regarde, tu es dans la classe élite, toi, parmi plus de cinq cent candidats. Et nous sommes ensemble, fit-elle avec un clin d'œil.
Elle me secoua.
- Allez, je vais t'aider, t'en fais pas pour ça.
Avais-je déjà dit que j'adorais cette fille ?
HhHhHhHhHhHhHhH
Le serveur nous regardait d'un air bizarre. Kandi répéta sa commande :
- Deux coupes de sake. Le meilleur que vous avez ! exigea-t-elle.
Cette fille est folle semblait-il penser. Moi aussi. Il faut dire que se saouler à deux heures de l'après-midi n'est pas très courant. Enfin, pas en public.
- Nous fêtons notre entrée à l'Académie, expliquai-je comme une excuse.
Le visage du serveur s'éclaira. Il était mignon. Il partit chercher le sake.
- Il t'a tapée dans l'œil on dirait, fit Kandi avec une lueur amusée dans les yeux.
- On rentre à quelle heure demain ?
- Huit heures. Mais on va avoir une journée barbante.
- Ah ?
- Visite de l'Académie, discours du vieux, distribution du matériel, tout ça...
- Ah.
Le serveur revint et nous servit, toujours avec un immense sourire. Un coup de pied me détourna de son visage et je grimaçai.
- Aïeuh ! fis-je lorsqu'il fut parti.
Kandi se contenta de ricaner et but une gorgée.
Je goûtai à mon tour au sake, et le trouvai excellent. Je nous resservis une coupe. La bouteille se vida rapidement, et on en commanda une autre.
HhHhHhHhHhHhHhHhH
Un énorme bonhomme à l'air sévère me regardait droit dans les yeux. Pourquoi moi ?
- Jyukai Hana...commença-t-il d'un air menaçant.
- H...Hai?
- En raison de votre retard le premier jour de l'Académie, vous êtes renvoyée ! Jyukai Hana !
- Hein..N...non !
- JYUKAI HANA !
- Ce...ce n'est pas possible.
- HANA ! RÉVEILLE-TOI, ON EST A LA BOURRE !
Je me réveillai en sursaut. J'étais pas renvoyée ?
- K...Kandi ? fis-je éberluée.
Je jetai un coup d'œil rapide. Kandi était en train de s'habiller en vitesse en même temps qu'elle se coiffait.
- Grouille, fit-elle, voyant que je n'avais pas bougé de mon futon.
- Qu'est-ce tu fous chez moi ?
Elle me jeta un regard suspicieux.
- Tu te rappelles de rien ? Je te raconterai en chemin. Maintenant, BOUGE !
Son ton brusque me fit sursauter et j'obéis en me massant les tempes. Quel mal de crâne...
Je jetai un coup d'œil à ma vieille pendule.
- PUTAIN ! C'EST HUIT HEURES MOINS VINGT !
Kandi éclata de rire et je grognai en me précipitant dans la salle de bain.
Un peu d'eau sur la figure, un coup de brosse et quelques vêtements plus tard, j'étais prête.
- Grouille, me répéta Kandi.
Je fermai rapidement la porte et nous nous mîmes à courir vers l'Académie.
Avant, j'habitais à Izuzuri. Période peu glorieuse de ma vie que j'aimerais pouvoir oublier. J'avais déménagé pour habiter plus près de l'Académie et louais un ancien local qui devait faire vingt tatamis grand maximum ( 1 ), que j'avais transformé en petit appartement. Le propriétaire était sympathique, je m'occupais de ses enfants et faisais parfois le ménage et la cuisine pour réduire mon loyer.
- Alors, qu'est-ce qui s'est passé hier ?
- Très simple. On s'est saoulées toute l'après-midi. Apparemment, t'as pas l'habitude, t'étais K.O. Je t'ai ramené chez toi et finalement je suis restée. Heureusement que j'ai l'habitude de me lever tôt, sinon on aurait roupillé jusqu'à pas d'heure et adieu l'uniforme de shinigami !
- Merci Kandi, fis-je, me rendant compte de ce que notre bêtise aurait pu faire.
- L'année commence bien, ricana-t-elle. J'aurai bien séché, mais le premier jour de l'année, ça le fait pas.
Je ne répondis pas et me contentais d'accélérer. En arrivant devant les immenses portes de l'Académie, un garde nous stoppa.
- Nous sommes des élèves de l'Académie, on est un peu en retard, laissez-nous entrer, dit Kandi sans plus de forme.
- Dis donc toi...il la détailla de la tête au pieds. Rien ne me dit que vous êtes vraiment des élèves. Vous ne seriez pas les premiers à me berner comme ça.
- Vu votre bêtise congénitale cela ne m'étonne guère. Je suis Ewaichi Pâru. Laisse-nous passer, imbécile.
La voix de Kandi était devenue froide, son visage empli de mépris. Le shinigami de garde pâlit.
- Je...excusez-moi, Ewaichi-sama.
Kandi coupa court et entra dans la cour sans daigner lui jeter un regard. Je la suivis sans mot dire. Pratique, de s'appeler Ewaichi.
- Désolée, je n'aime pas agir comme ça, s'excusa-t-elle une fois que nous fûmes assez loin.
Je haussai les épaules.
- Ça nous est quand même bien utile, là tout de suite, Pâru-san.
Kandi perdit enfin son air impassible, que je ne supportais pas, et elle grimaça.
- Arrête, je déteste ce prénom.
Nous repérâmes enfin une centaine d'élèves de première année, qui attendaient devant l'un des nombreux bâtiments de l'Académie. Un sinigami semblait leur expliquer quelque chose tout devant, et ils étaient captivés. Nous nous glissâmes doucement à l'arrière du groupe, et le shinigami nous jeta un coup d'œil sévère sans nous réprimander pour autant.
Il fit un long monologue où il expliqua en détail le déroulement de la journée : discours du directeur de l'Académie, visite et enfin, distribution du matériel, comme l'avait prédit Kandi. Je m'endormais à moitié lorsqu'il cessa enfin et nous entraîna à l'intérieur d'un grand bâtiment.
- Ce bâtiment contient les trois plus grandes salles de l'Académie, mais vous n'aurez que peu l'occasion d'y entrer, sauf pour passer vos examens comme vous l'avez fait avant de devenir des élèves. Nous expliqua-t-il.
Il nous fit entrer dans une salle qui était effectivement immense et ressemblait à un amphithéâtre grec. Kandi et moi nous dirigeâmes dans les rangs du milieu et nous installâmes près des fenêtres. Je sentais déjà que je risquais de m'endormir et une vue sur l'extérieur m'aiderait peut-être à m'évader en restant éveillée.
- Tu peux dormir, je te couvrirai, fit-elle, ayant deviné mes pensées. J'ai l'habitude d'écouter des trucs barbants pendant des heures en restant immobile.
Ma réponse fut couverte par des bruits de chaises raclant le sol et des murmures admiratifs. Kandi et moi nous levâmes précipitamment en jetant un coup d'œil vers la porte. Un grand homme aux longs cheveux sombres attachés en catogan venait de rentrer. Immédiatement, mon attention se concentra sur lui et j'oubliai le reste. Il était...captivant et dégageait un incroyable charisme. Il leva la tête pour nous embrasser du regard, ses yeux magnétiques attirant irrémédiablement les nôtres.
- Bonjour, élèves de première année de l'Académie des Shinigamis. Je suis enchanté de vous voir ici. Bienvenue. Je suis Arakan Tsutomu, directeur de l'Académie depuis trente ans. Heureux de faire votre connaissance.
Il fit une brève révérence, et nous nous empressâmes de nous incliner.
Son physique m'étonnait. Il avait l'apparence d'un jeune homme d'à peine vingt ans, mais sa voix grave et basse, sa façon de parler lentement, laissait transparaître son véritable âge. Il devait avoir plusieurs centaines d'années... Il était aussi très beau de visage, avec des traits fins et réguliers.
Soudain son regard se dirigea vers notre direction et je tressaillis en détournant les yeux. Un mince sourire apparut sur ses lèvres et disparut aussitôt pour redevenir impassible. A côté de moi, Kandi fronçait les sourcils et serrait les poings.
Le directeur fit un long discours de vingt bonnes minutes durant lesquelles je pus contempler à loisir le parc à travers la fenêtre. Pourtant, j'écoutais attentivement, mais je ne buvais pas ses paroles comme certains le faisaient au premier rang. Il parla longuement de notre future fonction de shinigami, grâce à l'Académie, de l'honneur et le travail que nous devrions mettre à la tâche, puis de l'histoire même de l'Académie en version courte. Je me permis un bâillement quand il sortit avant que tout le monde ne s'incline à nouveau. Je me levai en m'étirant, j'avais hâte de bouger. Tout autour de moi, les élèves semblaient excités et parlaient entre eux de leurs impressions sur le directeur et ses paroles.
Kandi me prit par la main et nous nous dirigeâmes vers la sortie pour prendre de l'air frais, en attendant les autres. Certains nous jetaient de drôles de coups d'œil mais nous n'en avions cure. Je connaissais Kandi depuis moins d'un mois, mais avait l'impression de la connaître depuis toujours. Nos silences étaient plus courants et laissaient passer plus d'émotions et de paroles que nos discussions. Notre écart social était grand, notre force aussi, sans oublier notre physique, pourtant nous étions inséparables depuis notre rencontre et au bout d'une semaine, elle venait déjà dormir chez moi et pouvait se considérer chez elle. Je l'aimais plus que ma propre vie.
- Tu ne t'ennuies pas trop ? me demanda-t-elle.
- Non, Arakan Tsutomu-san est fascinant. Mais je sens que cette visite le sera moins.
- Hm, murmura-t-elle simplement.
- Tu n'as pas l'air d'aimer.
- Je connais déjà l'Académie.
- Je sais, je te parle du directeur.
Le visage de mon amie se ferma. Le shinigami professeur, du nom d'Itachi Moran, nous fit signe de le suivre et commença la visite de l'Académie en se dirigeant vers le réfectoire.
- Le directeur...murmura Kandi.
Je l'encourageai à poursuivre du regard pendant que nous avancions.
- Il ne voulait pas de moi à l'Académie. Mon père est allé le voir, tu comprends. Mais il n'est pas aussi gentil qu'il en a l'air. Méfie-toi de lui, c'est un tordu. Il ne m'a acceptée que sous certaines conditions et j'ai dû batailler longtemps auprès de lui et de mon père.
- Je vois, fis-je après une seconde de réflexion.
Kandi se tourna vers moi avec un sourire triste.
- Je ne crois pas, non. Tu ne les connais pas. Dieu, merci ajouta-t-elle en soupirant.
Je regardai Kandi d'un air étonné. Elle n'avait pas dit cela méchamment et je n'étais pas vexée. Je m'inquiétasi plus pour elle.
- Le réfectoire, annonça Itachi. Il est assez grand pour contenir la moitié des élèves de l'Académie. A l'étage au-dessus se trouvent les cuisines et encore au-dessus une salle de réunion des professeurs où vous n'irez pas si vous êtes de bons élèves.
Kandi et moi eûmes un sourire en coin.
Ou si on est assez malins pour ne pas se faire coincer...
La visite prit une bonne partie de la journée, l'Académie étant immense. Il n'y avait pas moins de dix bâtiments, et quelques-uns dans lesquels nous n'aurions cours qu'en sixième et dernière année. Sans compter la " cour " qui était en fait un parc et entourait tous les bâtiments, donnant l'impression qu'ils étaient des intrus dans la nature. Il y avait des tas et des tas de recoins pour se mettre tranquille, à l'écart. On avait eu droit à un pique-nique pour le déjeuner, et même si l'on se sentait comme des gamins dans leur nouvelle et intimidante école, tout le monde s'était empressé de partir de son côté, avec leur groupe d'amis qui se formaient déjà selon les classes.
Il était donc quinze heures, et tout le monde attendait devant le bâtiment sept où avaient été rassemblées nos affaires à distribuer. La distribution se fit par classe et par ordre alphabétique, et nous avions la permission de partir dès que nous avions reçu nos affaires et signé quelques papiers. Soudain, le professeur fit une annonce :
- Chers élèves, écoutez-moi attentivement. Avant que vous ne receviez vos affaires, sachez que ce soir à huit heures sera donné un repas pour fêter les deux mille trois cents ans de l'Académie. Vous êtes tous invités mais n'avez pas obligation de venir. Évidemment, pour cette occasion spéciale seront présentes certaines personnalités importantes. Mais je vous laisse la surprise ! Sur ce, je vous laisse à vos affaires et bonne après-midi.
Il partit et aussitôt ce fut un vacarme assourdissant qui s'éleva de notre groupe. Kandi et moi nous éloignâmes quelque peu.
- Des personnalités importantes ? répétai-je pensivement.
- Des capitaines, des nobles, peut-être même certains du bureau des 46, répondit-elle évasivement.
J'écarquillai les yeux.
- Mais ils se feront passer pour des gens de la noblesse en interrogeant les élèves et les professeurs pour surveiller l'évolution de l'Académie.
- Ah... Tu veux y aller ?
- Je n'ai pas le choix, en fait.
- Oh, pardon.
- Mais tu pourras me tenir compagnie ! dit-elle en me donnant un coup dans les côtes.
- Mais, et ton père ?
- Aucune importance, je ne sais même pas s'il viendra. Et c'est une occasion exceptionnelle à ne pas rater ce repas !
- Je ne vois pas pourquoi...ça risque d'être tendu et ennuyeux à mourir.
- Bien sûr que non ! Au contraire, il y aura tout le gratin mais dans une ambiance de fête, l'occasion de se faire remarquer par les capitaines, je t'en présenterai, tu verras.
- Tu connais même des capitaines ?
- Oh, très peu. Mais je serai obligée d'aller les saluer. Tu viendras avec moi, tu verras, répéta-t-elle, déjà excitée à l'idée.
- Hein ? Mais...non ! Je peux pas !
- Et pourquoi pas ?
- Mais...parce que ! Je ne les connais pas, moi !
- C'est bien pour ça que je veux te les présenter.
Je gémis et elle éclata de rire.
- De toute façon, tu n'as pas le choix. C'est une occasion en or et il est hors de question que tu n'en profites pas.
J'allai répliquer lorsqu'on appela le nom de Kandi.
- Ewaichi Pâru !
De toute évidence, ce n'était pas la première fois qu'on l'appelait. Kandi se dirigea dans le bâtiment avec un sourire d'excuse pour la femme qui l'avait appelée. Elle ressortit cinq minutes plus tard avec ses affaires et ce fut bientôt mon tour.
A l'intérieur, une shinigami me mesura et prit mon tour de taille avant d'aller me chercher trois uniformes identiques. Une autre me donna un sac avec des livres et un bokken. Elles me firent signer un papier où j'attestais avoir reçu mon matériel et promettais de le rendre dans l'état où je l'avais reçu.
Quelques instants plus tard, j'étais libre. Kandi m'attendait et nous sortîmes de l'Académie avec nos affaires sous le bras.
- Et maintenant ? On fait quoi ? Demandai-je.
- On va poser ces trucs chacune chez soi. Je reviens dès que je peux, si j'arrive à échapper aux questions.
- Tu n'aurais pas dû découcher et rester chez moi cette nuit.
- Oh, t'inquiète, je parlais de la journée, ma famille va me harceler, se plaignit-elle.
- Et après ?
- Après ? On se prépare pour ce soir, bien sûr !
Ses yeux pétillaient. Je soupirai. Mais c'était un soupir résigné. A côté de moi, Kandi éclata de rire.
Il était sept heures du soir. Kandi n'allait pas tarder à arriver. Je ne savais pas comment j'étais censé m'habiller pour la soirée. Elle saurait sûrement me conseiller...à moins qu'elle ne s'amuse à me déguiser.
Je décidai de prendre une douche en attendant, cela me détendrait. Une fois dans la salle de bains, je ne pus m'empêcher de m'observer dans le miroir. J'évitais ce reflet depuis que je m'étais installée ici, je n'avais pas le loisir de m'observer à Inuzuri. Mais je voulais faire bonne impression ce soir. Comme disait Kandi, c'était une occasion en or.
J'enlevai mon kimono tout simple et sans ornements pour observer mon corps finement musclé. J'étais élancée, ce qui accentuait ma cambrure et mettait ma petite poitrine en avant. Mes longs cheveux noirs étaient libres dans mon dos. Je comptais les attacher en chignon pour me donner un air moins sauvage et surtout, plus sérieux. J'avais l'apparence d'une jeune fille de vingt ans, mais cela faisait des décennies que j'étais arrivée à Rukongai sans changer ou vieillir.
Je finis par mon visage. Ce visage que je n'avais jamais aimé. Fin et ovale, me donnant des airs européens qui m'avaient souvent mises à l'écart, par jalousie ou peur. Pourtant, je ne le trouvais même pas beau. J'aurai préféré être comme les autres. Mon nez était quelque peu courbé, et l'arrête cassée depuis plusieurs années déjà, après un mauvais coup, les pommettes hautes, une petite bouche aux lèvres bien pleines. Mes yeux étaient ce qui dérangeait le plus, tellement clairs qu'il était difficile de déterminer une couleur, entre le bleu et le gris. On m'avait dit qu'ils devenaient très sombres dès qu'il pleuvait.
Je me détournai soudain, furieuse. Furieuse contre ce corps, furieuse contre moi de ne pas l'accepter. Je ne l'avais jamais aimé. Mes amis me disaient pourtant belle...ils étaient tous morts.
La colère retomba soudain, telle une lourde pierre, et fut remplacée par la douleur et la culpabilité. Je me sentais stupide.
J'entrais rapidement dans la douche, et fit couler de l'eau brûlante pour me réchauffer et me laver, puis me rinçai à l'eau froide. J'étais en train d'enfiler un peignoir lorsque j'entendis crier :
- Hanaaaaaaa ! T' es là ?
- Entre, c'est ouvert ! J'suis dans la salle de bain.
- Ohooo, t'as pas peur, fit-elle en entrant.
- Qui viendrait ici à part toi ?
- Justement.
Je levai les yeux au ciel, un sourire aux lèvres.
- On a dormi dans le même lit et on a rien fait, arguai-je.
- On était saoules !
- Je me rappelle pourtant parfaitement que je n'avais pas envie de toi.
- Ah bon ? fit-elle, l'air déçue. Dommage pour toi.
- T'es lavée ?
- Oui, la douche était un bon prétexte pour fuir ma petite sœur.
- Mais t'es pas prête.
- Nan, j'veux ton avis d'abord. Viens, j'ai tout mis sur ton lit.
Elle m'emmena et attrapa un sac d'où elle sortit cinq boîtes laquées. Elle en mit deux de côté et m'en présenta trois.
- Lequel tu préfères ? Me demanda-t-elle, tout sourire.
- Ils...Ils sont magnifiques.
Le premier kimono était d'un vert bouteille très foncé, avec des motifs d'oiseaux tout en contours dorés et le obi ( 3 ) tranchait avec un jaune pâle. Le second était parsemé de violets plus ou moins foncés, dessinant une forêt où se mêlaient plantes et animaux sauvages en jouant avec les contrastes, le obi était noir, simple et efficace. Le troisième était bleu ciel avec une cascade d'eau reproduite dans les moindres détails, son obi était bleu foncé.
J'étais bouche bée devant ces magnifiques kimonos qui devaient valoir une fortune. Je n'aurai jamais pu m'en payer un en un an de travail acharné.
- Alors ? S'impatienta Kandi.
- Le...Le vert. Ça va bien avec tes cheveux.
Le rose bonbon des cheveux de Kandi s'accordait terriblement bien avec le vert du kimono.
- D'acc, j'prends celui-là.
Elle sortit le kimono et tous ses accessoires en les posant soigneusement sur la table et rangea le reste. Puis elle ouvrit les deux boîtes restantes qu'elle avait mises de côté et les ouvrit, me les présentant.
- Et là, tu préfères lequel ?
- Tu...comptes te changer dans la soirée ?
-Mais nan, c'pour toi.
- ...Hein ?
Subtil, je sais.
- Banane ! ajouta-t-elle comme une gamine en me tapant sur la tête. Alors, lequel, on a pas toute la soirée !
- Je...je ne peux pas mettre un de ces kimonos.
- Bien sûr que si, tu peux. C'est pas si compliqué que ça à mettre.
- Mais...ils sont à toi et...ils coûtent sûrement très très cher, beaucoup plus que ce que je ne pourrai jamais m'offrir.
- Je sais, petite fleur, c'est pour ça que je t'en prête un. Et comme tu le dis, ils sont à moi, j'en fais ce que je veux. Choisis ou je choisis pour toi.
De nouveau, elle me tendit les kimonos et me les planta sous le nez. Eux aussi étaient somptueux. Le premier était d'un pourpre parcouru de fils brillants de la même couleur, telles des veines, dessinant un brasier infernal, le obi était d'un rouge sombre comme le sang. Ce lui du second était vert pomme, le kimono était composé de plusieurs marrons et verdissait en remontant sur la poitrine, formant une nature complexe et très détaillée. Les deux étaient très différents, mais magnifiques.
- J'ai beaucoup hésité, commença Kandi. J'en ai choisi des beaux, y en a beaucoup qui t'iraient à merveille, je suis sûre, mais je ne pouvais pas tous les emporter.
- Kandi...
- Dommage que tu ne puisses pas venir chez moi.
- Kandi !
- Oui mon ange ?
- Tu es sûre de vouloir nous faire mettre des trucs pareils pour une simple soirée ?
- Ce n'est pas une "simple soirée", c'est la soirée, tu dois faire bonne impression.
- Unhun...
- Compte sur moi pour te rendre à tomber par terre !
Je rendis les armes.
- Ne regarde pas ! m'ordonna Kandi.
- Ouiiiiiiiiiii, j'ai entendu ! Quand est-ce que je pourrai ouvrir les yeux ?
- Attends, je finis la coiffure.
Kandi continua de me tripoter les cheveux. J'avais l'impression que cela faisait des heures. Pourtant, elle m'assurait que nous arriverions à temps. Elle, elle était déjà prête. Je n'avais pas besoin d'ouvrir les yeux pour me rappeler à quel point elle était belle. Le kimono vert lui allait parfaitement, et elle avait fait une énorme tresse avec tous ses cheveux pour ensuite en faire un chignon. Ses zôri ( 4 ) la grandissaient et elle me dépassait maintenant d'une bonne tête.
- C'est bon, déclara-t-elle soudain.
Je respirai un coup, et ouvris les yeux.
Je restai figée sur place. Étant incapable de choisir, Kandi m'avait mis le kimono pourpre. Elle m'avait attachée les cheveux en un chignon faussement décontracté d'où s'échappaient plusieurs mèches et m'avait mis un fin trait noir sous les yeux, faisant ressortir incroyablement mes yeux.
- Ce...C'est pas moi.
Je me trouvais belle pour la première fois depuis longtemps, mais je ne me sentais pas à ma place dans ces vêtements.
- Tu es sûre que ce n'est pas...trop ?
- Certaine, tu verras.
- Je...Merci.
- De rien.
Elle me tendit une main que j'attrapai sans hésitation.
- On y va ?
- C'est parti.
TO BE CONTINUED.
