Bonsoir pour celles et ceux qui se sont accrochés au bateau, et à ceux arrivés plus récemment.

Je remercie de tout mon cœur tout ceux qui ont répondu à ma précédente note, qui m'ont toutes fait très plaisir et ont accompagné mes réflexions. Ne vous inquiétez, vos noms vont suivre, comme à l'ancienne.

Je crois que je suis autant surprise de ce nouveau chapitre comme vous devez l'être en lisant ces mots. Il est plus court qu'à l'habitude, mais j'y ai mis tout ce que je voulais mettre, et c'est déjà pas mal.

Merci donc, pour le chapitre 24, à : Sakiie-chan, Agrond, Leylani-sama, Cheschyre, P'tit laiko, Sweet Maya, MadLu-chan, Loupiote, Julie, King Pumkin, Lizou Aure, la vengeance ( j'adhère aha ), Lizeldia, Miyuki19 ( twice ), KaishanneGrit, june746, Cheschyre again, lizeldia encore et encore ( merci, vraiment ) et kiara

Et pour le " chapitre 25 " : Hiyoru, tenshishouou, Sakiie-chan ( une nouvelle fois ), Melusine78, June, Agrond, Lisou Aure, Cheschyre ( here we go again ) Yu, lizeldia ( merci pour ta fidélité ! ) Guest, Cassandre, Alisa-kun et enfin Yamake.

Petite dédicace spéciale à mon amie Laukaz The Lab ;)

Je remercie vraiment tous ceux qui ont répondu ( et même ceux que je n'avais jamais vu avant ) parce que je vois bien que vous appréciez réellement cette histoire, et ça m'a fait chaud au cœur. Merci à tout ceux qui sont venus aux nouvelles, ce chapitre est là grâce à vous et j'espère qu'il ne vous décevra pas.

Bonne lecture :)


Chapitre 22

- Bonjour maman, murmurai-je au vent.

Je n'étais pas venue sur sa tombe depuis la fin de mes études, lorsque j'avais appris que j'allais rejoindre la division de mes rêves, par le Capitaine même… Une petite année seulement s'était écoulée et pourtant, il s'était passé tellement de choses. J'avais besoin de revenir, là, maintenant, tout de suite, encore en pleine convalescence, comme pour tourner définitivement la page. Pas pour oublier, non, pour l'accepter.

Je levai les yeux et regardai vaguement les autres tombes, mornes et toutes semblables les unes aux autres. Très peu d'ornements, pas de fleurs, même pas un seul brin d'herbe sur cette terre sèche et infertile. La même fin nous attendait tous.

Puis je tournai brusquement la tête sur la gauche, inspirée par un nouveau souvenir dansant devant mes yeux. Je pouvais presque voir le cadre de la photo de Matsumoto Rangiku, miraculeusement intact. Sûrement protégé par un petit sort. C'était ce soir-là que j'avais rencontré le vrai Gin pour la première fois. Le souvenir me submergea, et je souris en repensant à ma naïveté et ma maladresse d'alors. Ma relation avec Gin s'était améliorée depuis qu'il m'avait laissée voir derrière sa carapace. Bien que, pour une fois, ce moment entre nous ne fut pas calculé. Coup de pouce malgré les étranges circonstances ?

J'avais évolué aussi. Avec les années, le visage de ma mère s'effaçait peu à peu, mais je me rappelais toujours distinctement de sa voix. Et des inflexions qu'elle prenait lorsqu'elle vibrait d'agacement aux reflets d'inquiétude " ce n'est pas sain Hana, ce que tu fais à ton corps...personne n'aime les shinigamis, mais il est vital que tu les rencontres, eux seuls peuvent t'aider..." Je ne comptais plus nos disputes à ce sujet, après que je me sois évanouie pour la première fois. Je n'avais jamais supporté l'ordre ou la discipline. Encore une chose qui avait changé radicalement, moi qui était devenu un soldat gradé.

J'avais passé tellement d'années dans cette routine et cette souffrance, autant physique que morale. Je m'en voulais d'avoir le potentiel. Pourtant j'étais heureuse. Aujourd'hui aussi, je pouvais l'être. Presque.

- Si je t'avais écoutée, si j'étais devenue shinigami plus tôt...peut-être aurais-je pu vous sauver, toi et Akiko ? Peut-être que vous n'auriez pas eu à finir vos jours dans ce sale quartier...

Je sentis ma gorge devenir sèche, mes yeux s'embuer. C'était plus fort que moi. Mais ça ne pouvait pas durer.

- Avec des " si " on refait le monde, pas vrai ? Il faut voir ce que l'on a, pas ce qui nous manque, tu m'as appris ça.

Je restai silencieuse quelques secondes, un léger sourire aux lèvres.

- J'espère que tu ne me vois pas, ou j'aurai droit aux plus grandes remontrances de toute ma vie.

Je m'assis, jambes repliées, et fis une courte prière. Des mécanismes qui m'aidaient à faire le tri dans mon esprit.

- Tu sais, j'ai rencontré des gens vraiment supers. Je t'ai déjà parlé de Kandi, ma meilleure amie. Puis il y a Yû, et mes autres collègues de la division. Les shinigamis sont vraiment loin d'être comme je le croyais.

Pause. Je m'éloignais de ce pourquoi j'étais venu ici.

- Il faut que je me pardonne, d'avoir survécu, et pas vous, dis-je tout bas.

Pause.

- Je dois me pardonner, répétai-je plus fermement. Je sais bien que tu l'as fait, que vous l'avez fait tous les trois...vous me manquez terriblement, chacun de vous, si vous saviez. Vous êtes irremplaçables. Je dois devenir forte pour protéger les gens comme vous, et ceux qu'ils aiment et qui tiennent à eux en retour. Ou peut-être pas, qui sait. Ils ont besoin d'être sauvés quand même.

Je fermai les yeux, retenant mes larmes.

- Je pensais...je pensais que devenir plus forte était le but, et non le moyen. Je voulais juste ne plus souffrir, ne plus revivre ce genre de situation. Je n'ai fait que retarder l'explosion, et même l'aggraver. J'étais si bête.

Je restais un moment là, sans parler, méditant ce que je venais de comprendre.

- Merci, maman, de m'avoir rappelé à l'ordre. J'ai toujours eu besoin qu'on me pousse, mais à partir de maintenant, j'assumerai qui je suis. Je protégerai le peuple et j'en serai fière, et ils seront fiers d'être protégés par nous. J'avancerai et je me dépasserai.

Je me levai enfin et, après une dernière inclinaison, quittai le cimetière.

HhHhHhHhH

Je rentrai chez moi et m'affalai dans mon lit, exténuée. La route avait été longue après cette éprouvante nuit, et les émotions qui en avaient découlé. Je grimaçai. J'étais loin d'être reposée, et le lendemain, je devais reprendrei le travail et les entraînements. Gin ne me ferait pas de cadeau, il estimerait même sûrement devoir rattraper le temps perdu. Il me fallait reprendre des forces et avoir une vraie nuit de repos.

Mais oui je peux le faire. Je peux même me lever et faire à manger.

...

Oui là, maintenant.

Je levai le buste, et...retombai.

Naan, trop dur.

Feignasse.

Tiens, salut.

...tssss

- Oh ouiiii, une bulle c'est tellement plus confortable que ce matelas tout mou… je devrais économiser pour m'en offrir un de meilleure qualité, tu ne crois pas Awa ? dis-je à son intention.

Je vis une veine palpiter sur son front et me redressai dans une position plus décente.

- Fini de jouer ? demanda-t-elle, agacée. J'ai des choses importantes à te dire.

Je clignai des yeux, hébétée.

- J'ai eu mon quota de péripéties aujourd'hui. Demain ? espérai-je.

- Non, car ça commence demain.

- De quoi ?

- J'ai un plan.

J'eus aussitôt un mauvais pressentiment.

- Tu es une partie de moi...comment peux-tu prévoir un...plan, dont je ne connais même pas le sujet ?

- Je suis une partie de ton cerveau, mais je fonctionne indépendamment, ma fleur.

Je soupirai, sentant pointer le mal de crâne.

- Et heureusement, parce que sinon on avancerait pas vite. Je me suis toujours demandé comment tu faisais quand je n'étais pas là.

-Hahahaha...la même chose pendant des décennies ? répliquai-je avec une fausse ironie.

À son tour de soupirer.

- Sache que c'est moi qui t'ai envoyé ce rêve, je fouillais ton cerveau. Je l'ai projeté plus ou moins par inadvertance.

-...Quoi ?

- Oui, pour voir avant, justement.

-...

- Fallait bien que je comprenne ce qui clochait.

-Ah. Eh bien, problème réglé ! Pass-

- Non.

- Non ?

-Non. Je parlais du problème avec ton réiatsu, pour le reste je voulais que tu te débrouilles toute seule.

- Ah bon.

Elle plissa les yeux. Je croisai les bras. Non, je n'avais pas envie de faire le moindre effort pour comprendre où elle voulait en venir, j'étais épuisée. Elle céda.

- Peux-tu me dire, Ô perspicace et grandiloquente Hana, pourquoi tu n'as prévenu personne quand tu t'es inscrite à l'Académie, que cela faisait des décennies que tu te faisais bouffer par ton réiatsu ?!

J'en restais bouche bée.

- Je euh..à l'examen d'entrée, ils s'en sont rendus compte, je t'assure.

- Mais pas d'à quel point ! éructa-t-elle.

- Je ne suis pas du tout la seule ! m'énervai-je à mon tour, car c'était vrai. Qu'est-ce que ça fait ?

- Quand comprendras-tu que ton réiatsu est exceptionnel, Hana ? Massif et puissant, capable de faire s'étouffer même un officier alors que tu n'étais même pas encore shinigamie !

Je déglutis.

- Il m'était – m'est parfois encore – incontrôlable.

- Et pour cause ! Tu as cherché à l'étouffer pendant des années, et maintenant il te le fait payer !

J'en tombai sur le cul. Je pensais être épuisée, j'étais cette fois totalement vidée.

- C'est..pour ça...dis-je d'une voix blanche.

- Tu l'as trop frustré, tu as attendu trop longtemps, expliqua-t-elle non sans reproches.

- C'est censé être un fait rarissime, tentai-je.

- Tu es rarissime.

- D'autres ont un réiatsu bien plus élevé que moi.

- Oui, mais ils ont pu évoluer normalement, sous contrôle.

Je fermai les yeux, fatiguée.

- Et il continuera à évoluer, à condition que tu te prennes en main tout de suite. C'est très dangereux ce que tu as fait, Hana.

- Encore ? paniquai-je.

- ça va aller, je suis là.

J'eus un faible sourire.

- Et c'est quoi alors, ton plan ?

- T'entraîner.

Tiens, ça m'aurait étonné.

-Mais sans Gin.

-Pourquoi ?

-Il est temps que tu apprennes à maîtriser et ton réiatsu et ton shikaï. Ce sont tes armes, personne d'autre ne doit voir ça. Question de sécurité et de confidentialité, sourit-elle sadiquement.

- Et ton côté rouge ?

La veine reparut.

- Bientôt.

J'ouvris des yeux ronds, et me retenais d'applaudir.

- Bien trop tôt à mon goût, mais pas le choix.

- ça n'a pas de rapport avec le réiatsu, alors ?

- Non.

- C'est un de tes pouvoirs alors ?

- Des tiens, Hana. Mais ça suffit pour ce soir, il est temps que tu te reposes. Et y a des nouilles instantanées dans le placard.

HhHhHhHhHhHhH

De retour dans notre souterrain maudit pour la cinquième fois de la semaine, je décidai de prendre les devants.

-J'ai pris une décision, lançai-je.

Gin arqua un sourcil, son petit sourire joueur me narguant.

- Arrêter de me courir après ? Ou me sauter carrément dessus ?

- Non, j'ai des choses plus importantes à me préoccuper, répliquai-je avec assurance, le menton haut.

Là, il sembla un petit peu surpris. Ah ben quand même. ça lui apprendra à me narguer.

-Tu ne viendras plus m'entraîner. Je le ferai seule.

-Voilà une idée intéressante, tu voudras bien faire tes rapports au Sötaicho alors ?

-Ni toi ni le Sôtaicho êtes censés savoir comment marche mon zampakuto ou la manière dont je me bats. J'en ai marre que l'on décide de tout pour moi pour des questions de sécurité qui ne visent qu'à me contrôler.

J'attendis les effets de mon petit discours. Il ne dit mot, ses yeux rivés dans les miens mais ailleurs à la fois, semblant réfléchir à toute vitesse.

-Cela dit, je te serai reconnaissante de me couvrir, si tu tiens un tant soit peu à moi. Non, tais-toi ! Ça suffit de ton jeu du chat et de la souris. Quand je dis que j'en ai marre d'être contrôlée, ça vaut aussi pour toi. Arrêtez de décider à ma place. Vous ne pouvez pas disposer de moi comme bon vous semble. J'obéis à vos ordres mais je ne vous appartiens pas. Plus.

Gin s'approcha de moi, lentement, sa tête sur le côté et sa mâchoire remuant sans qu'aucun mot ne s'en échappe encore.

-Et que s'est-il passé pour que tu en arrives là ? demanda-t-il enfin.

Le goût de l'amertume emplit ma bouche. Ma langue devint acide.

- Fini de jouer mon petit Gin. Fini de jouer avec moi. Je ne suis ni une jolie poupée que tu peux modeler à ta guise, ni ton punching-ball, et encore moins un soldat soumis. Je t'aime moi non plus, tu as laissé passer ta chance. Si tu ne veux pas grandir ou assumer la responsabilité de tes actes, moi si. Et je mérite mieux.

Je pris mes clics et mes clacs avant même qu'il ait enregistré ce que j'ai dit. Une fois sortie, mon assurance de façade s'évanouit. Mon cœur allait exploser dans ma poitrine. Je n'avais pas eu l'intention de dire tout ça, mais maintenant, je me rendais compte qu'il avait été grand temps. J'étais effondrée d'avoir échoué avec Gin, j'y avais cru. Mais après des années à lui courir après, il était temps que ce petit jeu rabaissant pour moi cesse, et que je profite mieux de ma vie de shinigami.

En tout cas, c'est ce dont j'essayais de me convaincre en essayant d'effacer de ma mémoire notre dernier baiser. Gin avait encore fait comme si de rien n'était de toute la semaine. Ce n'était pas tenable pour ma santé mentale, et j'avais d'autres chats à fouetter.

Maintenant, j'avais besoin d'évacuer la pression. Je me dirigeai vers une vieille et petite salle d'entraînement. Je posai mon zampakuto. Awa râla. Pas cette fois, lui expliquai-je. J'ai besoin d'améliorer mes énergies. Je la sentis presque hocher la tête et je souris faiblement.

Je me plaçai au centre de la salle, débarrassé de mon uniforme de shinigami, gardant juste le bas et un de ces débardeurs que j'avais emporté en partant de la Terre, très confortables. Je fermai les yeux et tendis les bras, tachant de me remémorer les mouvements. Kandi m'avait parfois traînée dans des clubs de hippies, qui donnaient des leçons de yoga, enseignaient des postures censées nous permettre d'accueillir et de transmettre les énergies positives, et comment se purifier en éliminant les négatives. Cela me faisait rire à l'époque. Puis la mémoire du corps entra en action, et c'est tout naturellement que je me laissai aller jusqu'à ce que je me sente vidée.

HhHhHhHhHhHhH

Ainsi se composèrent mes journées pendant plusieurs semaines : levée tôt, petit déjeuner, échauffements et exercices simples mais efficaces, boulot, et entraînement répartis entre méditation, manipuler mon réiatsu, et enfin m'entraîner jusqu'à la maîtrise parfaite de mon shikai. Si pour le réiatsu il restait encore beaucoup de travail, je pouvais à présent appeler mon shikai sans effort. Je ne dormais que cinq heures par nuit, mais ma fatigue étant de la bonne fatigue, je m'écroulais dès le pas de la porte franchi, et mes courbatures et préoccupations personnelles s'envolaient au profit d'un dynamisme qui impressionna tous mes collègues.

Gin faisait comme si de rien n'était, égal à lui-même. Mais je sus qu'il avait respecté ma demande, le Sotaicho ne m'ayant pas convoquée. Cependant, plus le temps passait, et moins je le voyais au bureau, comme s'il m'évitait. Je haussais les épaules, me retenant de le regarder quand il passait près de moi, l'air détaché.

Puis, Kandi rentra de sa mission dans le monde réel.

HhHhHhHhHhHhHhH

- MON AMOUR MA VIE JE T'AIME TU M'AS TELLEMENT MANQUÉE DEPUIS TOUTES CES ANNÉES COMMENT AI-JE PU SURVIVRE SANS TOI ENFER ET DAMNATION !

-Grmbl.

- Plaît-il mon poussin ?

-TU M'ÉTOUFFES ! m'exclamai-je en repoussant " mon amour ma vie etc ".

Je fis quelque pas en arrière pour plus de sécurité, tout en reprenant ma respiration, telle une rescapée de noyade.

- Et puis ça ne fait que quelques semaines, ajoutai-je d'un air innocent.

Une fois n'est pas coutume, elle était dans mon bureau. Mes collègues étaient abents, en déplacement ou sur le terrain. Kandi, elle était en récupération, et avait tout simplement décidé de venir me déranger pendant le service. Quelle impatiente !

Mon amie me toisa, plissa les yeux et me regarda de haut en bas, jusqu'à ce qu'un sourire naquisse sur ses lèvres.

- Qu'a-t-il bien pu se passer pour que tu supportes si sagement mon absence ?

Je ne pus retenir un sourire. Légèrement de travers, le sourire.

Kandi s'approcha à petits pas, les yeux brillants de malice – ou de folie pure, pour ce que j'en sais. Elle s'approcha de mon oreille et susurra :

- Vous avez échangé vos fluides, avec Giiiin ?

J'éclatai brusquement de rire. Un rire nerveux. Qui dura plusieurs minutes et je faillis, une fois de plus, m'étouffer.

- Pas comme tu l'espères. J'ai un million de choses à te raconter. Passe à la maison ce soir.

- Je risque d'arriver tard, j'ai un rapport à terminer et une réunion.

- Mais t'es pas censée être en récup toi ?

-Le devoir m'appelle, qu'y puis-je, je suis déjà indispensable à ma division… soupira-t-elle avec une expression fort affligée.

-Pas de problème, j'aurai le temps de finir mes exercices.

Kandi resta interdite quelques instants.

- Parce qu'en plus des entraînements avec les recrues, tu t'entraînes chez toi ? En effet, tu en as des choses à me dire...

La journée passa à vitesse grand V, et je ne pris même pas le temps de souffler ou d'avaler quoi que ce soit, même une fois chez moi. Des collègues m'avaient retenue et si je voulais avoir fini l'entrainement et que le repas soit prêt quand Kandi arriverait, j'avais intérêt à me remuer les fesses. Je décidai de sauter la case méditation, pour une fois.

Non, tu choisis le mauvais soir !

Awaaaaaaa, t'abuuuuuuuuses.

Je ronchonnai, ne tenant pas en place.

-J'ai une annonce à te faire.

- Grand bien me fasse, fais ça vite.

Awa ouvrit la bouche en un hoquet furieux. La referma, croisa les bras, et me fixa en fronçant les sourcils.

-ça ne renforce pas ta crédibilité tu sais ?

Elle ne répondit pas.

-Parce que là, tu as vraiment l'air d'une gamine de dix ans.

Silence intersidéral.

- Bon, ben je vais rentrer chez moi, allez hein, bisous.

- ..Hana.

- Oui très chère ?

Awa se pinça l'arrête du nez, l'air profondément agacé. Je retins difficilement un sourire.

- En fait, vu ton degré de puérilité encore trop élevé à mon goût, je me demande si tu es prête.

-Prête à quoi ? demandai-je précipitamment, ma curiosité fortement piquée.

Awa me fit un immense sourire sadique.

- Devine !

Il me fallut moins d'une demi-seconde.

- Côté rouge ? Hein hein c'est ça dis-moi que c'est ça allez je veux savoir réponds dis dis !

- Oui.

J'en restai comme deux ronds de flan. Je ne pensais pas qu'elle aurait capitulé si vite.

- Et donc ? Repris-je.

- Et donc quoi ?

- Eh bien, pourquoi t'es à moitié rouge ?

- Parce que, comme tout avec toi, c'est à la fois simple et compliqué.

-C'est-à-dire ?

Awa prit une grande inspiration.

-Ok. Commençons par le commencement. Tu es une shinigamie.

- Whoa sérieux ?

Awa me réprimanda du regard.

- Ce qui veut dire que tu as beaucoup d'énergie spirituelle, aka ton réiatsu. Tu peux t'en servir pour faire des sorts. Moi, je suis l'expression personnelle et la plus intime qui soit de ton réiatsu, celle qui colle à l'empreinte de ton énergie spirituelle.

-Tu me dis des choses que je connais depuis ma première année à l'Académie.

-Oui, et de toute évidence tu ne révises pas assez souvent, me coupa-t-elle sèchement.

Je me tus respectueusement.

- Additionne deux et deux.

Son air plus que sérieux me poussa à réfléchir au lieu de m'énerver. Awa ne voulait pas donner les réponses sur un plateau d'argent.

- Tu n'arrêtes pas de répéter que mon réiatsu est spécial. Donc tu es spéciale.

- C'est un bon début, confirma-t-elle avec un sourire encourageant.

- Et t'arrêtes pas de m'engueuler aussi parce que si mon réiatsu est si spécial, c'est parce que je l'ai retenu tant d'années.

Ampoule.

- Donc ton côté rouge est lié à ça ? Encore à cause de moi ?

- On va arrêter les reproches, ce qui est fait est fait. Mais tu as bien raison.

Je la regardai quelques secondes.

- Alors ça veut dire quoi ? Que tu marches pas correctement ?

Awa éclata de rire.

- Bien sûr que non. Je suis un zampakuto tout à fait fonctionnel, non mais. L'apprentissage risque juste d'être douloureux et va demander quelques précautions. D'où les exercices sur la maîtrise du réiatsu.

- Oh mon Dieu, je sais !

-Dis-moi tout.

- C'est un pouvoir spécial de mon shikai !

Awa se prit la tête entre les mains, l'air soudain très las.

- Tu vas trop loin. Retenir ton réiatsu ne t'as pas donné plus de pouvoirs que ceux prévus à la base, il a juste rendu leur accès difficile.

- Ok. Donc en fait je ne maîtrise pas si bien mon shikai que ça en fait.

- Mais si ! On va juste passer à l'étape suivante maintenant.

- Hein ? J'ai plusieurs pouvoir dans mon shikaï ? Comme le Capitaine Kuchiki ?

- Hana "coute-moi un peu ! J'ai dit l'étape suivante. Je sais, c'est un peu rapide, même pour une shinigamie comme toi, mais là, je tiens plus.

- Mais de quoi tu parles ?

- Du bankai bien sûr !

Un ange passa.

Hum. Je dois avoir mal compris.

- Peux-tu répéter mon zampakuto chérie ?

- Le Bankai. Le pouvoir ultime du zampakuto, la puissance à l'état brut. Je ne vois pas d'autre solution.

Je la regardais sans répondre. J'étais atterée. C'était tout bonnement impossible.

- Alors quand je dis maintenant, c'est l'apprentissage hein. Tu n'es pas le capitaine Hitsugaya et je ne suis pas Hyorinmaru non plus, mais quand même. Il va falloir que tu travailles sur ma matérialisation réelle, pour commencer. ça prendra quelques temps, un ou deux ans. C'est pour ça qu'il va falloir qu'on travaille dessus rapidement et d'ici quelques années tu pourras prétendre au poste de Capitaine.

Je ne répondis rien.

- Et comme ça tu pourras narguer Gin ! Ou alors vous serez ensemble et vous serez un couple super badass et tout le monde fantasmera sur votre vie, surtout sexuelle. Elle est pas belle ta vie ?

Ha. Ha Ha. Ha ha ha ha ha ha ha.

- Je commence sérieusement à douter de ta santé mentale. Enfin, encore plus que d'habitude.

Silence radio.

- Ne me fais pas regretter de t'avoir dit ça maintenant.

Je fermai les yeux et me pinçai fort la petite peau sensible du poignet. Aie. Je ne rêve pas.

- Un bankai...

-Ton bankai.

- Mon bankai. Je n'aurai jamais cru pouvoir y accéder un jour, dis-je d'une toute petite voix apeurée.

Je ne faisais plus du tout la fière.

- Je ne me sens pas prête, déclarai-je d'un coup.

- Moi si, fais-moi confiance.

- Je viens à peine de maîtriser le shikai de façon convenable !

- Tu le maîtrise très bien, et même si c'est un peu rapide, tu y serais arrivée de toute façon.

- Mais comment je vais faire ? Je suis tout à fait incapable de te matérialiser, cet apprentissage prend normalement des années. Des décennies même !

-Enfin une bonne question. Tu vois, ces chaînes, c'est pas pour rien. On va commencer par là. C'est une partie de ton réiatsu que tu as retenu et qui va bientôt exploser, je n'en peux plus de le retenir.

- Ah mais non ça c'est pas possible le capitaine Unohana a dit -

- Hana, ça doit arriver de toute façon. Autant que ça arrive sous contrôle. Tu vas devoir choisir quelqu'un de confiance, parce que je ne serai plus capable de me contrôler.

Un frisson parcourut mon dos.

-Je ne comprends plus rien. Je dois d'abord libérer ton côté rouge ou apprendre le bankai ?

Awa posa sa main sous son menton et prit un instant pour me répondre.

-L'un ne va pas sans l'autre, Hana. En relâchant la pression, tu vas te retrouver avec un immense reiatsu. Si tu n'apprends pas à maîtriser tes pouvoirs, tu te feras bouffer par eux à nouveau.

Le poids du monde sembla s'abattre sur mes épaules. Je n'arrivais pas à croire que je devais m'entrainer et travailler autant juste parce que j'avais refoulé mon reiatsu pendant, quoi, quatre décenies ?

- Allez, ça fait longtemps que tu es là, on en reparlera. Tu as besoin de décompresser, finit Awa.

Awa libéra doucement mon esprit et je me retrouvai assise au sol, mais deux heures plus tard. J'étais épuisée, la fatigue morale rajoutant des poids sur chacun de mes membres déjà mis à rude épreuve. Je n'en croyais pas mes oreilles. Le bankai, rien que ça. Et moi qui me croyais en paix pour un moment avec mes petits exercices journaliers. Décidément, mon entêtement d'autrefois m'avait filé un mauvais karma. Et le capitaine Unohana avait bien précisé qu'une troisième perte de contrôle pourrait être fatale. Parce que quoi qu'en dise Awa, ce serait une fois de plus une violente expulsion de réiatsu, surtout si cela était censé me mener à l'apprentissage du Bankai. C'est ce qui arrive à chaque fois qu'un shinigami tente de le maîtriser, et encore plus la première fois qu'il se révèle à lui. En tout cas, c'est ce qu'ils disaient à l'Académie. Pourrais-je réellement survivre à un tél déferlement de reiatsu ?

Un bruit à la porte interrompit le fil soucieux de mes pensées. C'était Kandi qui toquait. Je courrai lui ouvrir et lui sautai dans les bras, enfournant ma tête dans ses cheveux ce qui la fit rire et nous nous laissâmes glisser au sol comme deux larves.

Soudain elle prit mon visage en coupe dans ses mains, les yeux brillants et un sourire niais collé au visage.

-C'est oui, me déclara-t-elle solennellement.

- Quoi ? Dis-je en riant.

- Oui, je veux t'épouser.

Et nous repartîmes d'un grand éclat de rire. Je réalisais qu'entre l'accident de Yû, mon passage sur Terre et sa mission, cela faisait bien trop longtemps que nous ne nous étions pas retrouvées. Et surtout, à quel point sa simple présence me rassurait.

- J'espère que tu as faim, j'ai amené de la bouffe bien dégueu et j'ai fait un gâteau ! S'exclama-t-elle.

- Oui à la bouffe, non au gâteau, je tiens à la vie.

- Tu ne diras plus ça une fois que t'en auras la moitié dans ton assiette.

Je souris puis me tapai la main contre le front.

- Je suis tellement désolée Kandi je ne suis pas lavée et je n'ai même pas fait à manger...

-Oui, j'ai tout prévu ne t'inquiète pas, va te décrasser et je m'occupe de tout pour un dîner en amoureuses tout parfait, t'inquiète pas je fais comme chez moi.

Et elle me poussa vers la salle de bains.


Alors, que pensez-vous de la tournure des choses ? J'espère ne décevoir personne, mais de toute façon une bonne partie de tout ceci était dans ma petite tête depuis longtemps aha. J'ai essayé de faire en sorte que les mois entre les publications ne se ressentent pas trop, mais j'ai du mal à êtte objective, alors dites-moi tout.

Bisous sur vos fesses !

PS : Et bonne année, avec surtout tout plein d'amour !