Hello la compagnie !

Me voici me revoilà pour la suite des aventures d'Hana et de Gin ! J'ai pu constater plusieurs vues pour le chapitre 23, ce qui m'a fait très plaisir ! Je remercie particulièrement Hiyoru pour sa review. N'hésitez pas à me donner votre avis après la lecture du chapitre 24, que vous soyez des anciens ou des nouveaux lecteurs et lectrices :) (s'il vous plaiiiiiit ?)

J'ai également (enfin!) fini de reprendre les chapitres précédents. N'hésitez pas à me dire si vous repérez une erreur ou si ce n'est pas clair (oui, Buri est devenue Awa, pour des raisons de traduction foirée à l'époque, hm).

Sur ce, je vous souhaite bonne lecture pour ce chapitre qui fait plus de six mille mots !


Chapitre 24

Kandi me traîna jusqu'au bureau du Capitaine sans me laisser le temps de me changer. J'eus à peine le temps d'enfiler mes chaussures d'extérieur. Nous croisions quelques shinigamis à l'air étonné, mais qui ne nous questionnèrent pas. Elle ignora complètement mes faibles protestations, qu'elle tût d'un regard noir que je ne lui avais jamais vu. Mon ventre se tordit d'angoisse.

Awa, tu te souviens de cet Aizen ?

Je n'étais pas encore là, petite fleur. Donc, non. J'imagine que c'est celui que j'ai vu dans tes souvenirs, l'autre jour. Cela dit, si c'était déjà un Capitaine il y a… quoi, cinquante ans ? c'est étonnant que nous n'en ayons jamais entendu parler à l'Académie. Mais quoi qu'il arrive, je reste là pour nous protéger.

Moi aussi.

Aie confiance en ton amie. Ce n'est pas pour rien qu'elle t'emmène voir ton Capitaine et pas le sien. Il saura quoi faire.

Merci.

Il y avait encore de la lumière dans le bureau du Capitaine. L'inquiétude de Kandi était contagieuse, et je commençais à transpirer malgré la fraîcheur de la nuit. Je n'avais pas réellement échangé avec Gin depuis plusieurs semaines. Depuis que je lui avait dit que je voulais m'entraîner seule.

Et, qu'en quelque sorte, tu l'as plaqué.

Nous n'avons jamais été ensemble !

En effet, mais tu as fermé la porte à ce type de relation, si je me souviens bien.

De bonnes conditions pour le déranger en pleine nuit, en somme. Et lui annoncer je ne sais quoi qui met Kandi dans cet état. Super.

Kandi interrompit mes pensées en tambourinant la porte du bureau avant que je ne puisse l'arrêter. La porte s'ouvrit avec fracas.

-Non mais ça va pas ! criai-je à Kandi.

-Je peux savoir ce qu'il vous prend pour me déranger à une heure pareille ? demanda Gin en même temps.

Il baissa la tête et vit à qui il avait à faire. Sa bouche se pinça, et ses yeux devinrent deux fentes encore plus fines, si c'était possible. Je me sentis déglutir maladroitement, tandis que Kandi me lâchait enfin le bras.

-J'attends une réponse, reprit froidement mon Capitaine. Ewaichi-san, que faîtes-vous en plein milieu de la troisième division ?

-Nous avons besoin de vous parler.

-Et ça ne pouvait pas attendre demain ? Ou du moins de vous habiller convenablement ? railla-t-il en me jetant un coup d'œil.

Kandi lui répondit sans se démonter :

-Dans un endroit loin des oreilles indiscrètes. Il s'agit de votre ancien Capitaine.

Le sourire moqueur de Gin s'évanouit instantanément. Ses traits se durcirent. Il murmura, bougeant à peine les lèvres :

-Comment savez-vous cela ?

-Vous devriez nous laisser entrer.

Les deux s'affrontèrent du regard un bref instant.

-Gin, s'il te plaît, finis-je par murmurer, effrayée par l'énergie meurtrière qui se dégageait d'eux.

Il sembla soudain se rappeler de ma présence. Il s'écarta de l'entrée, nous libérant le passage. Aussitôt à l'intérieur, il claqua la porte et lança un sort de protection qui emplit la pièce d'une faible luminosité.

-Nous sommes tranquilles, assura-t-il.

Nous nous faisions face, tous les trois. Gin ne nous proposa pas de nous asseoir.

-Kandi, peux-tu enfin m'expliquer ce qui te met dans cet état ? soupirai-je, épuisée.

Elle ne m'accorda pas un regard.

-Aizen a rencontré Hana, il y a environ cinquante ans, à Inuzuri.

J'eus le temps de voir les yeux de Gin s'agrandir, puis il fondit sur moi, sa main sur les pans de mon kimono. Il m'observa de haut en bas, cherchant un je-ne-sais-quoi. Je le sentais étendre son réiatsu, qui, lentement mais sûrement, commençait à m'écraser. C'était comme s'il me disséquait. Ma poitrine était compressée dans un étau invisible et je sentais ma respiration s'amenuiser.

Gin me lâcha d'un coup, et se tourna vers Kandi.

-Encore une fois, et je ne me répéterai plus, comment êtes-vous au courant de cela ?

Kandi ne se démonta pas.

-Vous oubliez qui je suis. Je n'étais pas encore shinigamie lors de sa trahison, mais d'autres membres de ma famille oui. Certains faisaient partie des 46 assassinés.

-Sa trahison ? intervins-je.

Aucun des deux ne me répondit, mais les pièces du puzzle commençaient enfin à s'assembler dans mon esprit. La fameuse trahison dont j'avais entendu parler à Inuzuri. La Guerre d'Hiver dont on parlait à peine des détails en cours d'Histoire à l'Académie. Les noms des deux traîtres qui étaient cachés aux nouveaux, l'omerta qui régnait… Et les deux divisions sans Capitaines. Comment avais-je pu être aussi stupide ? Mon sang commença à bouillir. Kandi m'avait traînée ici sans rien m'expliquer, alors qu'elle était parfaitement au courant, elle.

-Vous pourriez croupir en prison ne serait-ce que d'avoir prononcé son nom, reprit Gin. Le mentionner lui ou ses actes est formellement interdit par la décision des 46 et du Capitaine Commandant depuis-

-Je sais, mais il s'agit d'Hana, coupa-t-elle.

Gin se tourna enfin vers moi. Mais il ne me regardait pas, pas vraiment.

-Je veux tout savoir. N'omets aucun détail.

Je croisai les bras, sentant la colère monter crescendo.

-Je veux d'abord savoir de quoi il s'agit.

-Hana, c'est pas le moment ! s'énerva Kandi, surprenant Gin.

-Vous me prenez pour une idiote ou quoi ?!

Je ne contrôlais plus ma propre voix. Awa essayait de me calmer, mais c'était peine perdue.

-Je suis la première concernée, c'est moi qui l'ai rencontré il y a plusieurs décennies, j'ai le droit de savoir !

Kandi avait l'air perdue. Gin se passa une main sur le visage, les traits tirés. Tout dans son corps révélait la tension qui l'habitait. Une minute passa. C'était à lui de prendre la décision. Enfin, il céda.

-Hana, si qui que ce soit devait être au courant de ce qu'il va se passer ce soir, je serais condamné à mort et toi, étudiée par la douzième et probablement laissée pour morte. Je sais de quoi je parle. Tu as assez fait parler de toi dernièrement.

Il me regarda enfin dans les yeux.

-Tu veux vraiment savoir ?

Je hochai la tête.

-Bien, je te raconte si tu me racontes, répondis-je en tendant la main.

Un faible sourire apparut sur ses lèvres, mais il tendit la sienne et nous échangeâmes une solide poignée de main. Kandi laissa échapper un soupir de soulagement. La tension avait baissé d'un cran.

Gin nous proposa enfin de nous asseoir et nous servit un thé fumant. La nuit promettait d'être longue.

Je fouillais dans mes souvenirs durant une bonne heure. Gin me posait des questions extrêmement précises, me demandant de me répéter à de multiples reprises. Aizen avait-il utilisé son sabre, ou ne serait-ce que posé la main sur sa garde ? Avais-je ingéré de la nourriture ou une boisson en sa présence ? M'avait-il touchée, et où ? Combien de temps était-il resté à Inuzuri ? Avais-je gardé la carte qu'il m'avait donnée ? Etais-je sûre de ne l'avoir jamais revu ? Avait-il rencontré d'autres membres de ma famille ? Mes proches l'avaient-ils mentionné ? Comment était-il avec moi ? Est-ce que mes crises de réiatsu existaient déjà à ce moment-là ? Avaient-elles empiré ? Ou changé d'une quelconque façon ? Qui étaient les shinigamis qui l'accompagnaient ? A cette dernière question, je n'avais aucune réponse…

-Je ne devais pas encore être son Vice-Capitaine, à moins qu'il m'ait envoyé ailleurs à ce moment-là. Mais c'était donc après les Vizards… murmura-t-il plus pour lui-même. Sinon, on se serait rencontrés bien plus tôt.

-Tu veux dire, Shinji-san et les autres ? m'enquis-je en reconnaissant l'étrange appellation.

Gin fronça un peu plus les sourcils, qui étaient déjà bien bas. Il soupira, l'air plus las que jamais.

-Ils t'ont tout dit, c'est ça ?

J'approuvai timidement.

-Enfin, ce qu'ils pouvaient, sans trahir le Gotei. Ils n'ont pas mentionné Aizen. Gin, je ne veux pas qu'ils aient de problème, murmurai-je.

-Ils n'en auront pas. Au moins, je sais que tu peux tenir ta langue.

-Evidemment ! m'offusquai-je immédiatement.

Cela le fit rire un court instant.

-Je ne veux pas t'offenser, Hana-chan, reprit-il plus sérieusement. Mais vois-tu, c'est un soulagement pour moi de voir que j'ai de bonnes raisons de te faire confiance.

Je me sentis rougir tandis que Awa me taquinait et me réconfortait. L'ambiance était sensiblement plus détendue. Même Kandi avait souri.

-Bon. Je ne crois pas qu'il t'ait fait quoi que ce soit. Ou du moins, même s'il l'avait voulu, il n'en aurait pas eu le temps. Il a simplement remarqué ton potentiel. Heureusement que tu détestais les shinigamis.

Il se leva pour resservir du thé, puis Kandi intervint pour la première fois depuis le début de l'interrogatoire :

-Comment pouvez-vous en être sûr ?

-Capitaine, rappela-t-il.

-Comment pouvez-vous en être sûr, Capitaine ?

Gin déclara presque joyeusement :

-Aizen était un homme qui voyait sur le long terme, il a fomenté sa trahison durant des siècles. Il a vu en toi un prodige, chère recrue, et il avait raison, expliqua-t-il en me faisant un clin d'œil.

Je réunis toute la force mentale qu'il me restait pour ne pas détourner le avait repris son rôle provocateur et insouciant, mais je le connaissais, assez à présent, pour voir au travers.

-Cependant, il n'a pu que te repérer, puisque tu n'es pas allée à l'Académie et qu'il ne t'a jamais recroisée. De plus, grâce à ta visite chez nos confrères en terre humaine, nous savons déjà que tu n'es pas une Vizard, dit-il en regardant Kandi du coin de l'œil, qui semblait suivre même si elle n'avait pas toutes les informations. Seul ton réiatsu pose problème, mais je ne crois pas qu'il en soit à l'origine. Et même si c'était le cas, il est trop tard aujourd'hui pour qu'il en fasse quoi que ce soit.

Son doigt vint se poser pensivement sur sa lèvre inférieure.

-En fait, si j'avais su tout ça dès le départ, on aurait pu s'éviter cet aller-retour, et quelle perte de temps.

J'accusai le coup, abasourdie.

Il aurait pu t'épargner cette réflexion.

Un rire jaune m'échappa.

-Un problème, Hana-chan ?

Mon rire s'accentua, incontrôlable. Kandi se rapprocha de moi et me tapota maladroitement l'épaule.

-ça va aller ma petite fleur ?

-Je… C'est les nerfs, je pense, dis-je entre deux respirations précipitées.

J'avais clairement envie de pleurer, mais hors de question que je le fasse devant le Capitaine. J'attrapai ma tasse brûlante et l'avalai quasiment cul sec, m'anesthésiant les papilles et la gorge. Kandi grimaça en me voyant faire. Gin se rassit en face de nous, sa propre tasse en main et l'air faussement songeur.

-Tu n'as pas changé d'avis, Hana-chan ?

-Non, répondis-je déterminée.

-Ewaichi-san, je suppose que tu es déjà au courant de toute cette histoire ?

-Dans les grandes lignes.

-Tu en sais donc suffisamment. Laisse-nous.

Mon amie ouvrit la bouche pour protester, mais aucun son n'en sortit. Elle ferma les yeux une seconde pour contenir son agacement. Elle n'avait probablement pas l'habitude d'être traitée de la sorte. Mais au sein des shinigamis, le rang prévalait sur le sang.

Elle se pencha pour me donner une brève accolade.

-Je t'attends chez toi, me dit-elle à l'oreille.

Je hochai la tête, et elle sortit sans saluer Gin. Lequel ne s'en formalisa pas, armé de son habituel sourire narquois.

-Enfin seuls ! s'exclama-t-il.

Je le regardai, l'air le plus neutre possible. Je refusais de rentrer dans son jeu.

-Hana-chan, t'es pas marrante, dit-il avec une expression boudeuse.

Je sentis les commissures de mes lèvres se soulever malgré moi. Gin me sourit.

-Un peu de saké ? proposa-t-il.

-Non merci Capitaine. Je préfère rester sobre.

-Très bien. Mais je t'ai déjà dit de m'appeler Gin. Tu l'as fait devant ton amie, fais-le surtout et plutôt lorsque nous sommes seuls, je te prie.

-Comme tu le désires, Gin.

-Bien.

Il prit une grande et lente inspiration contrôlée, et son regard s'égara derrière moi.

-Par où commencer…

-Par où tu veux.

Il prit le temps de se repositionner sur son coussin, comme s'il cherchait ses mots.

-Les deux seules personnes au courant de ce que je vais te raconter sont le Commandant Yamamoto, et mon amie décédée, Rangiku. Cela dit, même elle n'était pas au courant de tout ce que je vais te dire ce soir. Je n'aurais pas pu me permettre de tout lui dévoiler, cela l'aurait mise en danger. Lors de ma réhabilitation, le Commandant et moi-même avons convenu d'une version édulcorée que l'on donnerait à la Chambre des 46, pour m'éviter d'être exécuté tout autant que de dévoiler certains secrets du Gotei. Cette version a ensuite été validée par l'ensemble des Capitaines restants et sera celle racontée dans les livres d'Histoire dès que la Chambre des 46 le permettra. Mais je vais te raconter la vrai.

J'écarquillai les yeux mais ne répondis rien, ne voulant pas le couper dans sa lancée.

-Moi aussi j'ai rencontré Aizen avant de devenir un shinigami. Ou plutôt, je l'ai vu. Et pour des raisons que je ne peux pas te dévoiler, j'ai rapidement décidé de le tuer. Je vivais alors à Inuzuri, avec Rangiku, et je la protégeais du mieux que je pouvais. J'étais déjà fort, mais ce n'était pas assez... Cependant, Shinsô, mon zanpakuto, me parlait depuis un moment. Comme beaucoup d'entre nous, j'aspirais à une vie meilleure, pour moi et mon amie.

Il fit une légère pause, me laissant intégrer ces informations.

-Aizen était alors le Vice-Capitaine d'Hirako Shinji, le Capitaine de la cinquième division. Tu n'étais pas au courant de cette partie-là, n'est ce pas ? Je m'en doutais. Shinji n'apprécie pas particulièrement d'avoir été trahi par son subordonné, surtout qu'il s'en méfiait énormément et ne l'a quand même pas vu venir.

Enfin, je m'éloigne du sujet. Je suis entré à l'Académie. Comme tu as dû en entendre parler, j'ai fait le cursus en une année, comblant seulement quelques lacunes théoriques. J'étais déjà prêt pour le combat. Aizen m'a repéré. D'ailleurs, Rangiku aussi avait le potentiel pour devenir une shinigamie, et elle l'a fait, mais en suivant le parcours réglementaire. Une fois entré dans la cinquième division, Aizen m'a ordonné de tuer le troisième siège pour prendre sa place.

Je ne pus m'empêcher de frissonner. Si Gin le remarqua, il n'en dit rien.

-Il m'a très rapidement dévoilé ses plans, me confiant certaines missions. J'étais au courant pour ses essais de hollowification. Même si ça… me terrifiait.

Ces mots lui coûtaient. Par pudeur, j'avais détourné les yeux et jouais lentement à faire tourner ma tasse entre mes mains.

-Je l'ai assisté dans toutes ses tâches, ainsi que lors de notre alliance avec les Gillians et les Arrancars à Las Noches. Il n'aurait d'ailleurs probablement pas aussi bien réussi sans mon aide.

Il s'arrêta brusquement de parler. L'envie de l'étreindre, de le rassurer, me brûlait la peau. Je ne fis pas un geste. J'avais besoin de savoir la suite.

-Un jour, j'ai failli à une mission, reprit-il lentement. Et au lieu de s'en prendre à moi, comme ça lui était déjà arrivé, il a menacé de s'en prendre à Rangiku. Sérieusement. J'ai coupé court à notre relation sans plus d'explications. Je me suis éloigné d'elle le plus vite possible en lui brisant le cœur. Mais je n'avais plus le choix.

Sa voix était douloureusement amère.

-Et surtout, je suis enfin allé voir le Capitaine Commandant, comme j'y pensais depuis plusieurs années, et je lui ai fait part de mon projet. Je suis devenu un double espion, jusqu'à trahir Aizen lors de la Guerre d'Hiver. L'arrivée du shinigami remplaçant, Kurosaki Ichigo, et des autres qu'Aizen avait trahi, m'a bien aidé.

-Tu l'as tué ?

-Presque. J'ai failli en mourir. Quelqu'un d'autre l'a tué.

Il s'arrêta, ayant fini son discours. Il semblait attendre quelque chose de ma part.

-Il y a une chose que je ne comprends pas, déclarai-je.

-Je t'écoute.

-Que voulait Aizen ? Pourquoi avait-il besoin de toi ?

-Au delà de mon aide, Aizen aimait avoir un public et tyranniser ses subordonnés, comme cette pauvre Hinamori. Pour Tôsen, c'est le nom de l'ancien Capitaine de la huitième, c'était un peu différent. Tôsen était aveugle, et Aizen ne pouvait pas utiliser son pouvoir sur lui… Et, cerise sur le gâteau, Aizen aimait être vénéré comme Tôsen le faisait. Et puis, il avait besoin d'espions haut placés. En ce qui concerne ta première question, son plan était d'investir la dimension royale, et de détrôner le Roi des esprits. Être le plus puissant des hommes, shinigamis, et hollows.

-Mais… mais comment aurait-il pu réussir ? Personne ne peut faire tout ça !

Gin soupira.

-Il y a des moyens, mais je ne peux vraiment pas t'en parler. C'est interdit.

-Encore plus que ce que tu viens de me raconter ?

Il hocha la tête.

-De plus, cela concerne la vie privée de nombreuses personnes que je respecte, et je ne souhaite pas les trahir, même pour tes beaux yeux, Hana-chan.

Je sentis instantanément le sang me monter au visage, encore.

Il sait parler aux femmes celui-là !

C'est ironique ?

Même pas.

Un peu plus et je croirais que tu es toi aussi sous son charme.

Gna gna gna.

Très mature, vraiment.

Sa distraction fonctionne en tout cas.

Je ne répondis pas, toute à mes pensées, et le sourire de Gin disparut aussi vite qu'il avait fait surface. Il me regardait fixement, yeux entièrement ouverts. Je pouvais y lire plusieurs émotions s'y enchaînant : tristesse, nostalgie, colère, regrets, et même inquiétude .

-Tu as peur de moi, Hana ? demanda-t-il si bas que je crus avoir rêvé.

-Non, pas du tout. Merci d'avoir répondu à ma question.

-Laquelle ?

-Celle de l'autre jour. C'était vraiment très immature et déplacé de ma part de penser que tu avais aimé jouer ce double rôle. Je suis sincèrement désolée.

Gin paraissait aussi choqué que si je l'avais giflé. Je continuais sur ma lancée :

-Je comprends mieux pourquoi les autres gradés se méfient de toi. Avec le flou artistique entretenu autour de la Guerre, personne ne cherche à réellement te connaître et à te faire confiance. J'imagine que c'est plus facile pour eux, comme ça. Alors que qui sait jusqu'où Aizen serait allé si tu n'avais pas été là pour l'arrêter ? C'est vache de leur part.

Gin ne répondit toujours pas. Son regard était intense. Je ne pus m'empêcher de tourner mon visage, car j'étais atrocement gênée. Accrochée sur le mur, une photo de Gin et de son amie, qui avaient l'air plus jeunes, nous regardaient d'une expression bienveillante. C'était très étrange, je ne l'avais jamais remarquée lors de mes précédentes visites.

-Elle est habituellement cachée par un sort, m'informa Gin, qui avait suivi mon regard. Mais j'avais envie de te la montrer.

-Oh, fut tout ce que j'arrivais à dire.

Sa confiance me touchait énormément. C'était comme si notre éloignement n'avait jamais existé. Je bus une énième tasse de thé pour me donner contenance. Gin se leva pour s'approcher de moi. J'eus instinctivement un mouvement de recul, et il ricana.

-Je croyais que tu n'avais pas peur de moi ?

-Désolée, marmonnai-je.

-Du calme, je ne vais pas te manger.

Il prit mes mains entre les siennes. Elles étaient brûlantes, et toujours si étonnamment douces.

-Je peux te poser une question, Gin ?

-Tu peux même m'en poser une seconde, Hana-chan.

Je levai les yeux au ciel. Il ne pouvait pas rester sérieux plus d'une minute celui-là.

-Ta relation avec… Matsumoto-san, commençai-je.

-Tu peux l'appeler Rangiku.

-Je vais essayer. Ta relation avec elle…

J'essayais de formuler ma question sans être offensante. .

-Tu veux savoir si nous étions amis ou amants, ou les deux, c'est ça ?

Il lâcha mes mains, se retournant vers la photo.

-Difficile à dire, même après toutes ces années. Un peu comme avec toi je dirais.

Je manquais de m'étouffer.

-Même si elle était bien plus perverse que toi. (Il ricana une fois de plus devant ma réaction). Vous avez le même… sale caractère, même si tu caches bien ton jeu. Vous vous en fichez que je sois Capitaine ou non, vous me traitez comme si le rang n'existait pas. C'est plutôt agréable, je dois l'avouer.

Il soupira.

-Elle était vraiment… ma seule raison de continuer ma mission. Mais même ça, Aizen a réussi à me l'enlever. Et je n'ai pas pu la sauver, réparer ce qu'Aizen lui avait fait, ou au moins lui dire…

Ses épaules s'affaissèrent tandis que son corps se penchait, comme dans une tentative de se recroqueviller sur lui-même. Le visage sombre, il luttait contre cet instinct de protection, qu'il considérait probablement comme de la faiblesse. Je ne l'avais jamais vu aussi vulnérable. Je lui repris la main.

-Aizen n'est plus là, déclarai-je.

-Je sais.

Mais il s'éloigna pour se remettre derrière son bureau, attrapant un document sur la haute pile qui l'attendait. Il m'était à nouveau inaccessible.

-A moins que tu aies d'autres questions, Hana-chan, tu devrais rentrer chez toi. Il se fait tard.

-Gin, je-

-Pas maintenant, Hana. C'est déjà beaucoup pour une seule nuit, tu ne trouves pas ?

Je sentis mon coeur se serrer. Il regardait obstinément son papier.

-J'ai besoin d'être seul, ajouta-t-il.

Je hochai la tête en gardant ma déception pour moi.

-Je comprends Gin. A demain, essaie de dormir.

-Toi aussi.

Et je sortis à mon tour.

HhHhHhHhHhHhHhHhHhHhHhHh

Je n'avais pas dormi de la nuit malgré la présence rassurante de mon amie. Je ne cessais de tourner et retourner dans ma tête toutes les révélations de Gin. Ces dernières n'avaient fait qu'ajouter de nouvelles questions, auxquelles je n'aurai probablement jamais de réponse. Ou alors, je prenais le risque de finir au Nid d'asticots, la prison de la deuxième division, ce qui n'était pas dans mes plans.

Bien sûr, j'étais heureuse de savoir que Gin avait prévu de trahir Aizen, et plus encore qu'il se soit confié à moi, même s'il avait mis du temps à se décider. Je n'étais guère étonnée par sa témérité, vouloir tout gérer seul lui ressemblait bien. Son tempérament secret ne datait pas d'hier. Je comprenais également pourquoi il avait besoin d'autant de temps pour faire confiance. Mais moi qui espérais que ces révélations nous permettraient enfin de passer à autre chose et de démarrer une relation normale, j'en doutais à présent plus que jamais.

Alors que l'aube pointait à peine, j'entendis Kandi se réveiller. Elle se redressa sur les coudes et m'observa regarder le plafond. Je n'avais pas bougé depuis que nous nous étions souhaité bonne nuit.

-Tu as dormi ?

-Hmph, me contentai-je de répondre.

Elle soupira.

-Tu n'as pas l'air de beaucoup dormir ? reprit-elle.

-Le sommeil et moi ne faisons pas bon ménage ces derniers temps.

Kandi se leva, uniquement vêtue d'un tee-shirt de pyjama et d'un sous-vêtement, et nous prépara, une fois n'est pas coutume, du café.

-Merci, marmonnai-je en me levant péniblement.

Je fis un rapide aller-retour à la salle de bains pour me changer et me donner un air vivant. Mon reflet n'était pas mieux de sa forme.

-Tu veux en parler ? demanda-t-elle sans me regarder.

-De quoi ?

-Bah, de Gin. Quoi d'autre ?

-De toi, peut-être, narguai-je.

Kandi s'assit enfin, et commença d'une voix gênée :

-Je suis vraiment désolée Hana, j'aurais aimé pouvoir t'en parler plus tôt, mais c'est un secret défense. Il faudra attendre encore plusieurs décennies, voire siècles, pour que les 46 autorisent l'accès aux archives. En attendant, nous n'avons eu que peu d'informations officielles, probablement fausses. Je ne suis même pas censée être au courant.

-Pourquoi l'es-tu, alors ? m'agaçai-je.

-Comme je le disais hier soir, des membres de ma famille étaient très haut placés, notamment dans la Chambre. Ils ont été assassinés par Aizen.

-Quoi ! Et ils ne l'ont pas arrêté ?

-Je veux dire, il les avait tous tués. C'était un véritable coup d'État. Et le Gotei a mis du temps à s'en rendre compte.

-Je comprends mieux pourquoi le Commandant préfère garder tout ça secret… Je suis désolée pour ta famille, murmurai-je complètement stupéfaite.

-Ne le sois pas, je ne les connaissais que de loin, et c'étaient de véritables abrutis, répondit-elle avec une nonchalance incroyable.

J'éclatai de rire et Kandi me rejoignit rapidement.

-Tu m'en veux ? me demanda-t-elle une fois que nous fûmes calmées.

Je haussai un sourcil, ayant un sentiment de déjà-vu désagréable. J'avais du mal à croire que mon avis importait autant pour les deux personnes auxquelles je tenais le plus au monde. ça ne m'était pas arrivé depuis Akane et Akiko. Leur souvenir me pinça le cœur et l'âme.

-Hana ?

Le ton de Kandi était soucieux.

-Non, bien sûr, je ne t'en veux pas. Désolée de t'avoir inquiétée.

-Ce n'est rien.

-J'étais juste étonnée, Gin m'a posé une question semblable hier.

-Ah bon ? s'étonna-t-elle.

Je hochai la tête sans répondre. Je ne pouvais pas lui dévoiler tout ce que Gin m'avait raconté, même si je l'avais voulu. Hors de question de trahir sa confiance alors qu'il s'était enfin ouvert à moi. Je me demandais s'il avait déjà pu parler de tout ça avec quelqu'un. Avait-il des amis au Seireitei ?

Tu veux dire, à part toi ?

-Il a l'air de vraiment tenir à toi, tu sais.

Kandi m'avait sortie de mes pensées.

-Je sais, répondis-je d'un ton las.

-ça n'a pas l'air de te rendre heureuse.

-Si, je le suis, c'est juste que…

Kandi attendait patiemment que je trouve les mots.

-J'ai l'impression que pour lui, la Guerre n'est pas finie.

Le formuler me permettait de le réaliser enfin.

-Qu'est-ce qui te fait croire ça, Hana ?

-Son comportement. Je n'ai pas l'impression que Gin ait fait le deuil de cette fille dont tu m'as déjà parlé il y a longtemps, Matsumoto… Ni de son Vice-Capitaine, d'ailleurs.

-Ils sont morts il y a des années, répliqua-t-elle comme si c'était une réponse suffisante.

-Je le sais bien. Mais je me demande s'il est capable de passer à autre chose.

La conversation s'arrêta là, et je changeai rapidement de sujet. Et puis, Kandi venait à peine de rentrer. Je ne voulais pas discuter uniquement de mes soucis. Nous parlâmes de tout et de rien en plaisantant, profitant de la compagnie de l'autre en nous préparant. Kandi me raconta comment le Capitaine Ukitake l'avait félicitée pour ses progrès et le succès de cette mission. Comme nous nous étions levées tôt, nous fîmes un bout de chemin ensemble. Nous nous enlaçâmes avant de nous séparer. Nous risquions de ne pas nous voir avant plusieurs jours : je devais encore méditer avec Awa et m'entraîner et elle, faire une tonne de rapports suite à sa mission. En plus, nos jours de congés ne tombaient pas en même temps ce mois-ci, malgré nos demandes. Quelle poisse.

Je me dirigeai vers le bureau que je partageais avec les autres shinigamis de mon grade sans motivation aucune. La montagne de paperasse typique que l'on refilait aux plus bas des gradés nous attendait, et j'avais du retard. Il n'y avait aucune mission particulière pour la division ce jour-là. C'était au tour de la sixième de surveiller l'apparition des hollows dans le Nord du Rukongaï pour la semaine. Je n'étais même pas chargée d'un entraînement. La journée promettait d'être longue.

J'étais en train de finir de lire le rapport tout aussi complexe qu'ennuyant d'une rixe entre des membres de la troisième et de la onzième division lorsque je reçus un papillon de l'Enfer. Je tendis la main et celui-ci se posa sur mon index. Gin demandait à me voir avant la fin de ma journée de travail, si possible.

Mon bureau n'était à même pas cinq minutes du sien. Je remis le rapport au lendemain, ayant bien avancé malgré ma fatigue en cette dure journée, et me dirigeai vers le bureau du Capitaine sans attendre. La porte s'ouvrit avant même que je ne signale ma présence.

-Déjà là Hana-chan ! Tu étais donc si pressée de me revoir ?

Son sourire moqueur était de sortie.

-Vous m'avez convoquée, me voilà Capitaine.

-Ne sois pas si formelle, je te l'ai déjà dit. Je ne t'attendais pas si vite, je vais voir le troisième siège et je reviens tout de suite. Installe-toi.

Il sortit sans plus de cérémonie, un dossier dans la main.

Je ne me fis pas prier et m'assis sur le coussin en face du sien. La pile sur le bureau de Gin avait légèrement baissé. La photo des deux amis n'était plus visible. Il n'y avait même pas de trace sur le mur,comme si elle n'avait jamais été là, ou que la peinture venait d'être refaite. Je ne savais même pas que l'on pouvait faire ça avec du kido. Malgré mes six années à l'Académie et mes bons résultats, j'avais encore beaucoup à apprendre.

Tu ne crois pas si bien dire !

ça a presque l'air de te faire plaisir.

Ce serait ennuyant si tu savais déjà tout, à quoi je servirais, moi ?

La remarque me fit rire toute seule dans le bureau. Heureusement que personne ne me voyait.

J'aurais toujours besoin de toi, Awa.

Ne sois pas mélodramatique comme ça, c'est flippant.

Comme annoncé, Gin revint rapidement.

-Je t'ai entendue rire ?

-Je discutais avec mon zampakuto, expliquai-je.

Il hocha la tête d'un air satisfait.

-Votre contact est complètement rétabli ?

-Oui.

-C'est comme avant ?

Je compris qu'il voulait dire avant la disparition temporaire de Awa.

-Non.

Je laissais passer quelques secondes de suspens, me délectant de son air déconfit.

C'est vicieux, ça.

Je me venge un peu.

Je repris alors qu'il ouvrait la bouche.

-C'est même mieux.

Son expression changea subitement. Je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il avait eu l'air inquiet. Il reprit, non sans exagération :

-Tssss, tsss, tu deviens sadique.

-J'ai été à bonne école, dis-je avec un clin d'œil.

- Ne joue pas avec mes nerfs Hana.

Mais il souriait d'un air appréciateur. Je lui répondis franchement, heureuse de retrouver notre complicité d'avant. Je m'étais habituée à ses taquineries et à son air faussement moqueur qui était bien différent du masque de cruauté qu'il arborait en public, et que j'aimais penser destiné à moi seule. J'avais même l'impression que notre relation avait fait un bond en avant. Une barrière avait disparu, comme si nos échanges étaient devenus plus égalitaires. Je n'étais plus la petite souris face au gros chat. Si on m'avait dit en première année d'études qu'Ichimaru Gin pouvait me manquer, j'aurais éclaté de rire.

-On est de plus en plus proches. Je ne savais pas que c'était possible, repris-je.

-Les shinigamis qui ont une forte énergie spirituelle ont souvent un lien tout aussi intense avec leur zampakuto. Les deux grandissent parallèlement. Ce n'est pas une règle absolue, mais c'est fréquent. C'est la marque des hauts gradés.

Je rougis de plaisir.

-Mais je ne t'ai pas demandée uniquement pour te complimenter et profiter de ta compagnie, Hana-chan.

Je pris un air faussement déçu avant de retrouver mon sérieux.

-Qu'y a-t-il ? Ta convocation m'a étonnée.

-Au cas où tu l'aurais oublié, le Commandant attend toujours des résultats concernant la maîtrise de ton énergie… explosive.

Joli jeu de mots, apprécia mon zanpakuto.

-Nous nous sommes rencontrés ce matin, à ton sujet.

Je sentis mes muscles se tendre et mon cou se raidir.

-Bien sûr, je lui ai tû notre… entrevue d'hier soir, comme tu peux t'en douter. Mais il me presse. Yamamoto-san n'aime pas qu'on le fasse attendre. Et depuis la Guerre, il est encore plus intransigeant qu'avant.

-Tu veux qu'on reprenne les entraînements ? proposai-je.

-Je croyais que tu ne voulais plus être contrôlée ? me nargua-t-il.

Je bafouillai une réponse aussi maladroite qu'incompréhensible.

-Ce…Non…Je veux dire…

-Si ça n'a pas marché avant, il n'y a pas de raison que ça fonctionne subitement. Qu'as-tu appris de ton côté ?

-Pas plus que ce que je ne savais déjà. Une partie de mon énergie spirituelle est scellée car je la contenais avant de me résoudre à devenir shinigami. ça a duré plusieurs décennies, et ça eu des effets… néfastes sur la gestion de mon réiatsu, ainsi que sur mon corps. C'est ce que Awa m'a expliqué.

-Hum. Cela correspond aux observations de la quatrième. C'est rare, mais plausible. Continue, je te prie.

-Awa me soulageait, mais maintenant, elle affirme qu'elle n'en est plus capable.

Soudain, je me tapais le front du plat de la main. Gin me regarda la tête penchée sur le côté, l'air de se demander si je n'avais pas perdu l'esprit.

-Mais oui, avec toute cette histoire, j'ai oublié de te dire hier soir…

-Quoi donc ? prononça lentement mon Capitaine, les dents serrées et s'attendant au pire.

-Awa m'a dit que pour libérer cette énergie sans que j'en meure, je devais atteindre le Bankaï.

Gin ne répondit pas tout de suite. Il avait ouvert les yeux et clignait plusieurs fois des paupières, comme si je venais de lui déclarer mes fiançailles avec le Capitaine de la douzième division Puis, il éclata de rire.

-Hé ! protestai-je vainement.

Cela n'eut pour effet que d'accentuer ses éclats de rire. A présent, il se tenait les côtes. J'étais à la fois vexée et honteuse, je ne savais plus où me mettre.

On peut savoir ce qui lui prend ? s'énerva Awa.

-Gin ! protestai-je une nouvelle fois.

Il se redressa et tenta de maîtriser son souffle. Enfin, il s'essuya une larme avec son index, puis reprit son expression habituelle.

-Hana-chan, je ne doute pas de tes capacités mais… Personne n'a atteint le shikai puis le bankai en aussi peu de temps. Ni moi, ni même ce bon vieux Capitaine Hitsugaya. Du moins, pas dans des circonstances normales. C'est impossible.

-Mais c'est Awa qui me l'a dit !

-Et bien, ton zanpakuto se trompe.

Aussitôt, je sentis la rage et l'indignation de Awa m'envahir comme si c'était la mienne. Je batallai intérieurement pour maîtriser ces émotions sans que cela ne transparaisse sur mon visage ou dans ma voix.

-Et même si c'était possible, atteindre le bankai en ces temps encore troublés, et avec le Commandant qui te surveille comme du lait sur le feu, ce ne serait vraiment pas une bonne idée. Les porteurs de bankai sont suivis de près. Je ne doute pas que tu l'atteignes un jour, mais il va falloir patienter.

-Comment je vais faire, alors ? Je n'ai ni envie d'aller en prison, ni de mourir.

-Je m'en occupe, m'assura-t-il.

-Mais-

-Tss tsss.

Gin se leva pour s'asseoir plus près de moi. Comme la veille, il prit mes mains dans les siennes. Mon cœur s'emballa.

-Il ne t'arrivera rien Hana. Je t'en fais la promesse. Tu ne me fais pas confiance ?

Son ton comme son geste m'avait troublée. S'il s'en aperçut, il eut la délicatesse de ne pas le relever. Seuls ses yeux brillaient. Je n'osai pas répondre, de peur de trahir encore plus mon émotion. Je hochai la tête sans le quitter des yeux. Alors, je sentis avec regret ses mains libérer les miennes.

-Bien. Demain matin, rejoins-moi ici à la première heure. J'ai modifié l'emploi du temps pour en faire nos jours de congés.

La surprise de cette annonce me sortit du moment.

-J'ai pris rendez-vous à la quatrième pour toi. Nous passerons la journée, et plus si nécessaire, avec le Capitaine Unohana pour te sortir de cette situation.

TO BE CONTINUED