Salut les gens !

Merci pour les vues du mois de février, ça fait plaisir ! Avec ce chapitre, cette fanfic va dépasser les 100k mots ! C'est 281 pages de texte. Je réalise pas, c'est complètement ouf. (spoiler alert, il y en 35 écrites d'avance, mouahaha) (et c'est pas fini)

Voici la suite des aventures d'Hana et compagnie. Bonne lecture !


Chapitre 25

-Si je comprends bien Capitaine Ichimaru, vous me demandez de me taire au nom du secret médical concernant un dossier surveillé de près par le Commandant Yamamoto en ce moment même, mais de ne pas lui faire part de mes conclusions, c'est bien cela ? résuma le Capitaine Unohana.

Son visage bienveillant, de même que sa voix douce et maternelle ne correspondaient pas du tout à ses paroles. La situation me donnait déjà des sueurs froides, mais là, j'osais à peine respirer.

-C'est exactement cela, répondit platement Gin.

Le duo de paupières closes s'affronta un instant. Les deux Capitaines étaient quasiment aussi grands l'un que l'autre et je devais me tordre le cou le plus discrètement possible pour observer leurs réactions.

-C'est un énorme service que vous me demandez là, Capitaine, articula la doctoresse.

-J'en suis bien conscient, accorda-t-il.

Aucun des deux ne bougeait. Malgré la présence de mon Capitaine, la panique commença lentement à m'envahir.

Quoi qu'il arrive, je suis avec toi, me rassura Awa.

Et Gin aussi, ajouta-t-elle après une seconde d'intervalle.

Unohana resta muette une bonne minute. J'entendais à peine le son de nos respirations. Je me demandais si elle aussi conversait avec son zanpakuto avant de prendre une décision importante.

-Je suis d'accord, annonça-t-elle enfin.

Je poussai un soupir de soulagement absolument pas discret, ce qui eut le mérite de faire sourire mes supérieurs ainsi que d'alléger nos humeurs respectives.

-Que les choses soient claires. Je n'approuve ni les méthodes contrôlantes du Capitaine Commandant, ni les vôtres, Capitaine Ichimaru.

Gin ouvrit la bouche, mais la Capitaine n'avait pas terminé :

-Je suis cependant soulagée que vous m'ameniez enfin Jyukai-san. Je n'ai pas eu l'occasion de la revoir depuis son premier…incident. Et le Commandant n'a rien voulu entendre de mes recommandations la dernière fois que cela s'est produit. Il serait temps que le Gotei cesse de considérer ses génies comme des bombes ambulantes.

Je ne savais pas si j'étais flattée d'être considérée comme une génie, ou outrée que l'on parle de moi à la troisième personne alors que j'étais présente.

-Jyukai-san ? demanda Unohana comme si elle lisait dans mes pensées.

Je sursautai, effrayée par cette idée. Gin posa une main rassurante sur mon épaule, et je le remerciai d'un faible sourire.

-O..oui Capitaine ?

-Est-ce que d'autres personnes sont au courant de la situation ? Dans les détails, j'entends.

-Mes amis, Ewaichi Pâru de la treizième division, et Yû, huitième siège de la troisième division. Et les - Hirako Shinji-san et ses amis, sur Terre, d'une certaine façon.

Unohana hocha la tête, l'air satisfaite.

-Bien, moins de personnes sont au courant, mieux c'est. Cependant, Jyukai-san, m'autorisez-vous à en informer ma Vice-Capitaine, Kotetsu Isane ? Elle m'assiste pour tous les dossiers importants, et la confiance que je lui porte est totale.

Je lui donnai mon accord.

Elle se dirigea vers son bureau, s'assit, et nous proposa d'en faire autant d'un geste du bras. Elle sortit un dossier de ses tiroirs et commença à noter ce que Gin lui avait rapporté.

-Au nom de mes propres convictions et du secret médical, je m'engage à ne divulguer aucune découverte que nous ferons ensemble sans votre accord. Cependant, je ne vais pas pouvoir faire comme si de rien n'était. Capitaine Ichimaru, vous dîtes que le Commandant exige des résultats plus rapidement que prévu ?

-En effet. Il veut que cela soit réglé d'ici un mois.

Unohana acquiesça d'un air entendu.

-Ce devrait être suffisant. Je demanderai un entretien au Commandant et je tâcherai de calmer la situation.

Gin serra les lèvres. Unohana reprit sur le même ton :

-Je sens votre inquiétude, Capitaine. Vous comprenez bien que je ne peux faire autrement. Aucun de nous trois ne veut être accusé de trahison, n'est-ce pas ? Je me charge de lui faire entendre raison. Jyukai-san est un très bon élément, comme le montrent les rapports, et nous pouvons prendre son incroyable reiatsu comme une opportunité et non comme un danger. Après tout, le Gotei manque de gradés. Bien que je répugne à devoir utiliser ce genre de stratagème.

Je haussai un sourcil dubitatif. Unohana me sourit.

-à la quatrième division, nous considérons les patients comme des individus à part entière, avec chacun leurs spécificités et leurs besoins, et non comme des malades ou des problèmes à régler. Tout du moins, c'est l'esprit que j'essaie de transmettre à mes élèves et collègues.

Ces paroles me rassurèrent bien plus que sa promesse, plus que je ne l'aurai cru possible. Un poids venait de s'envoler de mes épaules. J'allais enfin recevoir de l'aide, et non ce que j'avais pris jusque-là comme une punition.

La Capitaine convoqua un papillon de l'Enfer à l'intention de sa Vice-Capitaine, et nous expliqua, à Gin et à moi, ce par quoi nous allions commencer. J'allais directement avoir droit à plusieurs prises de sang pour éliminer toute maladie, anomalie, ou empoisonnement potentiel. Ensuite, on procéderait à une évaluation de mon énergie et de mon empreinte spirituelle dans les détails, pour vérifier sa "pureté". La Capitaine faisait confiance aux Vizards, mais elle préférait être sûre. Bien sûr, Gin ne lui avait rien dit à propos d'Aizen, mais je savais que cela le rassurerait, et moi aussi. Enfin, si on avait le temps dans la journée, on puiserait dans mon reiatsu, comme dans un combat en situation réelle, pour essayer de déterminer mes limites. Dans le même temps, je devrais entrer en méditation avec mon zanpakuto pour voir ce qu'il se passait de son côté, et comment réagissait mon monde intérieur. Nous ferions cela dans le sous-sol de la troisième division, en dehors des heures de travail, sous la supervision des deux Capitaines et de la Vice-Capitaine afin que personne ne nous interrompe ni ne nous perçoive.

L'idée était que je reconnaisse la sensation juste avant l'explosion de mon reiatsu et l'empêcher. C'était notre premier objectif, selon Unohana. La suite dépendrait de ce que je découvrirai, ou non, lors de mes méditations. Dans le pire des cas, Unohana pourrait demander à Urahara-san un moyen de sceller mon énergie sans que cela ne m'empêche de travailler au sein du Gotei. Mais bien sûr, cela limiterait grandement mes capacités, ainsi que mon contact avec Awa. Pour moi, il en était hors de question. Je ne pouvais pas vivre sans mon zanpakuto. J'avais travaillé dur pour intégrer la division de mes rêves et obtenir mon poste, je n'allais certainement pas redevenir un simple soldat !

Awa était rassurée de la prise en main du Capitaine Unohana, et ne voulait plus mentionner le bankai. Elle s'était finalement rangée du côté de Gin, à qui elle avait pardonné ses moqueries de la veille. Je la sentis rapidement s'apaiser et confiante dans notre avenir. Elle était redevenue aussi bavarde que d'habitude et commentait tout ce qu'il se passait. De plus, Unohana avait affirmé ne pas vouloir étudier mon zanpakuto plus que nécessaire, sauf en cas d'urgence. Le lien entre un shinigami et son arme était trop intime pour être souillé de la sorte. Et puis, on n'était pas à la douzième division, ici !

Dès que la Vice-Capitaine arriva, Unohana congédia Gin, prétextant qu'on avait tous assez de travail comme ça et qu'il nous gênerait plus qu'autre chose. Ses protestations outrées n'y firent rien. Je n'avais jamais vu Gin dans une telle position, et un léger rire m'échappa. Il me lança un regard noir qui ne me calma absolument pas, et je dûs me détourner de lui pour me contenir. L'expression de la Vice-Capitaine était de marbre, mais Unohana-taichô arborait un petit sourire qui ne souffrait aucune réplique. Elle accompagna fermement Gin jusqu'à la sortie et ils échangèrent quelques mots, sans complètement fermer la porte.

-Prenez soin d'elle, Capitaine.

-C'est bien mon intention, Gin-san, répondit la voix douce.

Gin ne répondit pas, mais j'aurai payé cher pour voir son visage à cet instant.

-Je suis heureuse et soulagée de voir que vous tissez de nouveaux liens. Ça vous fait du bien, de toute évidence.

J'essayais de ne pas réagir, mais j'étais fascinée par ce que je ne pouvais m'empêcher d'écouter.

-Pour le reste, ma proposition tient toujours. Je suis à votre disposition, continuait la Capitaine.

-Merci, répondit Gin si bas que je faillis ne pas l'entendre.

Je surpris le regard de la Vice-Capitaine dans ma direction. Prise en faute, je ne pus m'empêcher de rougir. La Capitaine entra avant que je ne puisse me justifier. Mais les deux agirent comme si elles n'avaient rien vu.

Unohana me fit elle-même les prises de sang tout en briefant sa seconde, puis les envoya en analyse le plus rapidement possible. Les résultats devraient arriver le soir même.

-Veuillez me suivre, Jyukai-san, me demanda alors la Vice-Capitaine Kotetsu.

La Capitaine me confia aux bons soins de sa subordonnée le temps de visiter ses malades. Après un nombre incalculable de couloirs que je n'aurai pas pu distinguer les uns des autres, nous nous retrouvâmes dans une pièce sobre et froide. La Vice-Capitaine me demanda de déposer Awa dans l'entrée. Il n'y avait aucune fenêtre, ce qui donnait au lieu un air lugubre. La Vice-Capitaine m'expliqua qu'elle allait sonder mon reiatsu avec le sien. Pendant plusieurs minutes, elle passa ses mains, auréolées d'une douce lumière bleue, tout le long de mon corps, comme si elle allait me fouiller. Cependant, elle me frôla à peine. Elle termina par le bas du corps et, lorsqu'elle se redressa, sourcils froncés et légèrement essouflée, sa grande taille m'obligea à lever à nouveau la tête. Son air affable à présent volatilisée, je la trouvais assez impressionante.

-Je ne détecte rien de particulier avec mon kido. A part votre grande réserve de reiatsu. Je vais essayer autrement.

Aussitôt ces paroles prononcées, je dus me positionner devant une machine qui ressemblait à un énorme tuyau vide. Il tournait autour de moi et je devais rester immobile pendant que la gradée scannait mon reiatsu dans une pièce adjacente. Je me retrouvais seule. Sans le poids de Awa contre ma hanche, je me sentais nue, et j'eus du mal à me retenir de frissonner ou de sursauter à cause des bruits inquiétants que faisait l'engin. C'était comme les coups d'un marteau assourdissants, doublés d'un grésillement faible mais continu. Le tout était très désagréable. Je fermai les yeux et me contraignis à respirer le plus lentement possible. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer.

Une fois l'examen fini, la Vice-Capitaine me laissa récupérer Awa et alla chercher puis analyser les résultats. J'attendis seule durant ce qu'il me sembla une éternité. D'abord, je n'osais pas toucher quoi que ce soit, et je restais debout sans rien faire. Fatiguée, je finis par m'asseoir directement contre le mur, et je fermais les yeux en essayant de ne pas laisser mon esprit partir dans les pires des scénarios possibles. Mais plus mon attente durait, plus je me disais que c'était parce qu'il y avait forcément un problème.

Tout va bien se passer, tu verras.

Le visage de mon arme et amie apparut dans mon esprit, mais je ne plongeais pas dans mon monde intérieur. J'étais trop sur le qui-vive pour me laisser tenter.

J'aimerais que Gin soit là. Je voulais que ce soit lui, ma "personne de confiance", lorsque mon reiatsu deviendra incontrôlable…

Je suis d'accord. Mais le Capitaine Unohana, c'est encore mieux.

Je soupirai intérieurement.

Et oui, moi aussi, j'aurais aimé qu'il reste, affirma-t-elle à mon grand étonnement. Je fais partie de toi, les sentiments grandissants que tu éprouves pour lui sont également les miens. Mais je reste méfiante.

Pourquoi ?

Parce que je pense, comme toi, que Gin n'est pas prêt à explorer ses sentiments. De plus, votre relation reste très inégale. Il t'aime et te protège, mais il a érigé un mur entre lui et les autres, et il ne te laisse pas le traverser. Pas complètement. à cause de ça, ça ne pourra pas aller plus loin.

Mon humeur s'assombrit encore plus, et je ruminais ces paroles depuis un certain temps lorsque la Capitaine, qui était entrée sans que je m'en aperçoive, me toucha l'épaule, me faisant sursauter une fois de plus. Je me maudis intérieurement et me redressai souplement.

Unohana souriait, comme à son habitude.

-Isane et moi avons analysé vos résultats. Pour le moment, tout me paraît normal en ce qui concerne la nature de votre reiryoku*, ce qui est une très bonne nouvelle. Comme vous le savez déjà, vous avez un très grand potentiel, Jyukai-san.

La Capitaine me fit signe de la suivre dans la petite pièce où était allée Isane afin que nous puissions nous y asseoir.

-Ce qui m'inquiète, c'est plutôt pourquoi votre énergie explose lorsque vous l'utilisez à son maximum, reprit-elle. C'est comme si votre pression spirituelle, votre reiatsu, n'était pas adaptée à votre quantité d'énergie réelle.

Elle alluma les écrans accrochés au mur à côté de nous puis attrapa une baguette sur le bureau et me montra plusieurs clichés de mon propre corps, en noir et blanc.

-L'examen a duré plus longtemps que la normale car Isane a eu du mal à saisir des clichés propres. Elle a dû en faire plusieurs. Comme vous pouvez le voir, certains sont tout simplement illisibles, et on ne voit que du blanc. C'est à cause de votre reiatsu, qui prend trop de place, même lorsque vous êtes au repos. Sur d'autres, c'est comme si vous n'en aviez pas du tout, comme sur celle-ci, par exemple. En fait, il y a une sorte de mouvement d'afflux et de reflux de votre puissance spirituelle qui est très rapide. Isane a pu en saisir quelques clichés.

En effet, sur certaines images, on voyait autour de mon corps comme une sorte de tâche plus ou moins grande et opaque.

-Mais… Comment est-ce possible ? Je ne le fais pas exprès. Je ne m'en suis pas du tout rendu compte !

-Personne ne s'en est rendu compte, pas même moi, me répondit-elle. C'est invisible à l'œil nu comme à ma perception du reiatsu.

Ce qui semblait grandement la perturber. Son expression habituelle avait disparu. A présent, elle paraissait soucieuse.

-Pour être tout à fait honnête avec vous, Jyukai-san, je n'ai tout simplement jamais vu ça. En principe, le reiryoku comme le reiatsu des shinigamis les entoure d'un niveau constant sans qu'ils aient besoin d'y réfléchir, comme nous respirons. Le niveau de cette énergie n'augmente que durant un combat, en lançant des sorts ou lors de la libération des zanpakutos. Et elle ne baisse qu'avec la volonté consciente du shinigami. Et encore, avec beaucoup d'entrainement. Mais ça, vous le savez déjà.

Je sentis mes entrailles se contracter douloureusement.

-Si je comprends bien, mon reiatsu est comme une vague qui s'échappe de mon corps sans que je puisse rien y faire, c'est ça ?

-Pour la première partie, oui. Pour la deuxième, j'ai bien l'intention de vous aider à changer ça. C'est une chance que vous soyez capable de libérer votre shikai sans qu'il y ait eu de terribles conséquences, à cause de la libération de reiatsu que cela implique. Mais d'un autre côté, si vous ne l'aviez pas fait, cette situation aurait pu durer encore longtemps. Maintenant que vous êtes prise en charge, vous êtes en sécurité.

Une appréhension nouvelle s'empara de mes membres.

-Vous voulez dire que je n'avais pas combattu, on se serait rendu compte de ces… fluctuations trop tard, c'est cela ?

Unohana ne répondit pas immédiatement, mais me regarda gravement. Enfin, elle articula :

-Je ne peux pas en être sûre. Mais en effet, je suis soulagée que le Capitaine Ichimaru vous ait enfin amenée. Vous devez immédiatement cesser votre entraînement et ne plus utiliser votre shikaï pour éviter tout débordement potentiel. Je fais prévenir le Capitaine et le Commandant que vous êtes inapte au combat. Vous êtes hospitalisée et sous ma surveillance personnelle dès aujourd'hui.

Je ne pus qu'ouvrir la bouche, sonnée par tant de gravité. Ma situation justifiait-elle réellement que je sois mise à l'arrêt ? Unohana se méprit à propos de ma réaction :

-Je suis désolée Jyukai-san, je ne peux pas vous laisser sans surveillance. D'après notre précédent entretien, cette situation dure depuis de nombreuses années, c'est bien cela ?

-Oui, depuis que mes pouvoirs se sont manifestés pour la première fois, il y a plus de cinquante ans…

-Je vois. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Le développement de votre lien avec votre zanpakuto ainsi que votre entraînement ont développé votre énergie spirituelle, qui devient de plus en plus incontrôlable. Nous allons devoir puiser dans votre reiatsu dès aujourd'hui.

Je restais sous le choc de cette annonce une bonne minute. La situation avait soudain pris une ampleur inattendue. Jusque-là, je m'en étais toujours sortie, et j'avais arrêté de prendre au sérieux ces explosions de reiatsu depuis que j'étais rentrée à la Soul Society. Je croyais que le pire était derrière moi. Je pensais avoir le contrôle. Awa resta curieusement silencieuse pendant que j'encaissais la nouvelle.

La Capitaine patienta quelques instants avant de m'expliquer la suite du programme. J'avais l'esprit embrumé et quelques difficultés à me concentrer sur ses paroles, qui devenaient trop techniques pour moi. Enfin, elle me congédia.

Je passais par mon appartement de fonction puis par mon bureau afin de récupérer les affaires que je voulais emporter à l'hôpital. Puis je retrouvai Gin dans la gigantesque salle d'entraînement située sous la troisième division, déjà accompagné par la doctoresse. De toute évidence, je venais d'interrompre une discussion, car le silence m'acceuillit. Unohana se reprit, et elle m'installa immédiatement, sans que je ne puisse adresser un mot à mon Capitaine, qui nous tourna le dos pour aller s'asseoir plus loin. De toute façon, s'il resta présent tout au long de l'exercice, il ne fit qu'éviter mon regard, et ne m'accorda aucun geste de sollicitude. Il avait remis son masque d'impassibilité : le léger sourire moqueur était de retour. Je ne reconnaissais pas l'homme qui me faisait face, il n'avait rien à voir avec celui qui avait pris mes mains dans les siennes et m'avait fait des promesses la veille. Ou plutôt, je le connaissais trop, et il ne m'avait pas manqué. Il y avait de nouveau une distance entre nous, comme si tous ces mois d'efforts depuis que j'avais rejoint la division avaient été vains. Un goût amer m'emplit la bouche, et la nausée me prit. Je réalisai soudain que je n'avais rien mangé depuis la veille.

Unohana m'allongea précautionneusement, comme si j'étais une enfant. Je l'entendais me parler, mais les mots avaient du mal à trouver leur sens dans mon esprit. J'étais encore dans le brouillard, je n'arrivais pas à penser. J'entendais ma propre voix comme si elle venait de l'extérieur de moi-même. Je voyais mes membres bouger et exécuter ce qu'on leur demandait sans que j'ai besoin d'y réfléchir. Mon corps agissait tout seul, comme un automate. Je fermais les yeux pour ne plus voir cet horrible spectacle. Je frissonnai quand la Capitaine planta les aiguilles qui me videraient de mon énergie spirituelle, et encore quand elle posa le matériel qui surveillerait mes constantes. Je me retenais de pleurer et fis de mon mieux pour entrer en méditation.

Mais je n'y parvins pas. Les heures passèrent, le silence était quasiment constant, sauf quand Unohana s'adressait à moi pour m'informer de tel ou tel changement. Mon énergie quittait lentement mon corps, comme si j'avais enchaîné les sorts de kido. J'avais froid, et soif, mais j'étais loin de l'évanouissement. Je ne bougeais pas, concentrée sur ma respiration, mes sensations, tentant de pénétrer mon monde intérieur.

Je crus qu'encore une fois, Awa m'en interdisait l'accès, qu'elle refusait de coopérer. Mais aussitôt que cette pensée m'effleura l'esprit, celle-ci me répondit qu'elle n'était en rien responsable de mes difficultés. C'était moi qui bloquais.

HhHhHhHhHhHhHhHhHhHhHhHhH

Une semaine passa. Ma frustration et ma peur grandissaient de jour en jour. J'avais l'impression de perdre la raison. Lors des journées que je passais à l'hôpital, j'étais isolée. Officiellement, j'avais une grippe carabinée. Kandi et Yû auraient pu venir me voir en portant des masques et combinaisons appropriés, mais j'avais interdiction de leur expliquer ce qu'il m'arrivait, et je préférais donc éviter de les croiser. Je ne me faisais pas confiance pour tenir ma langue. Gin ne vint pas non plus. En fait, il ne se présenta plus après m'avoir raccompagnée à l'hôpital. Il était resté silencieux tout au long du trajet, et moi j'étais trop épuisée pour discuter. Seule Awa accompagnait mes journées, bien que je n'aie pas le droit d'utiliser mon zanpakuto. Ma lame était restée dans le bureau de la Capitaine, bien que nous restâmes reliées dans mon esprit.

La seule bonne nouvelle, c'est que je m'étais rapidement habituée à la sensation de mon reiatsu qui quittait mon corps, qui était devenue tolérable. Sous la surveillance de la Capitaine, j'avais pu prendre le temps d'identifier et de reconnaître les sensations qui précédaient l'explosion soudaine de mon énergie. J'avais pu lui signaler dès le premier soir que j'avais atteint ma limite, au beau milieu de la nuit. Je m'étais quand même évanouie durant quelques minutes. Mais les soirs suivants, elle put augmenter le débit du pompage de mon reiatsu, et je sentais ma limite reculer. Unohana ne cessait de remarquer et de féliciter mes efforts, me répétant que nous étions sur la bonne voie, même si mes méditations ne me menaient à rien. Selon elle, mon blocage était psychologique, et on pourrait s'occuper de cela plus tard. Le plus important était que je sois en sécurité.

Un soir, je ne pus m'empêcher de soupirer en entrant dans la salle obstinément vide.

-Un problème, Jyukai-san ?

La Vice-Capitaine Kotetsu me regardait d'un air concerné. Ce soir, elle remplaçait sa supérieure, qui était bloquée dans une réunion de Capitaines tardive.

-Non, je vais bien, ne vous en faîtes pas, assurai-je.

Mais ma réponse n'eut pas l'air de la satisfaire.

-Puis-je vous proposer un thé ? Je n'ai pas arrêté aujourd'hui, et j'aurai bien besoin d'une petite pause, si cela vous convient.

Son argument ne me semblait pas très convaincant, mais j'acceptais de bonne grâce. Je ne connaissais que très peu Kotetsu. Ces derniers jours, je l'avais plus vue que depuis mon entrée à l'Académie. Comme sa supérieure, sa présence était calme et rassurante, même si elle dégageait plus de sympathie. Peut-être parce qu'elle était plus jeune. Et moins effrayante.

La Vice-Capitaine sortit un thermos et des tasses d'un des sacs qui contenait le matériel de ce soir. Quelle que soit ma réponse, elle avait prévu de boire son thé. Cette pensée m'arracha mon premier sourire depuis une semaine. Se méprenant sur son origine, Kotetsu sourit à son tour et nous nous installâmes à même le sol sans plus de cérémonie.

Le thé était goûteux et parfaitement infusé. Il me fit plus de bien que ce que j'imaginais. J'acceptai la seconde tasse avec un plaisir non dissimulé. Nous échangeâmes des banalités avant de nous mettre au travail. Parler d'autre chose que de ce qu'il m'arrivait avec un autre être humain me permit de me détendre considérablement.

Je m'allongeais et présentais automatiquement mon bras pour la piqûre attendue, lorsque Kotetsu me fit un signe de la main pour m'interrompre.

-J'aimerais procéder autrement pour ce soir. Nous allons utiliser les anciens savoirs de la médecine. Pouvez-vous prendre votre position de méditation habituelle s'il vous plaît ?

J'étais étonnée mais je m'exécutais sans discuter.

-Êtes-vous d'accord pour que je vous prenne les mains ?

- Oui, répondis-je en tendant les bras.

-Vous pouvez fermer les yeux. Je vais d'abord vous demander de suivre le rythme de ma respiration, sans penser à quoi que ce soit, autant que possible. Puis, lorsque je vous lâcherai les mains, vous pourrez commencer à entrer dans votre monde intérieur. Ensuite, je commencerai à étendre mon énergie spirituelle, et, encore une fois, je vous demanderai de suivre le rythme que j'imposerai.

- Comme lors de l'examen d'entrée de l'Académie ?

- Exactement, me sourit-elle avec encouragement. Mais nous allons procéder avec lenteur.

L'exercice démarra. La Vice-Capitaine me tenait fermement les mains, et cette pression me rassurait. Son contact était bien plus agréable que celui du métal des aiguilles et autre matériel médical. Kotetsu prenait de grandes respirations, qui devenaient de plus en plus lentes. Entraînées comme nous étions, notre souffle pouvait durer longtemps. Sans lumière et sans autre bruit, je commençais à me sentir apaisée comme je ne l'avais pas été depuis ce qu'il me semblait être des années. Des pensées me traversaient l'esprit, mais je me reprenais rapidement et je me concentrais sur le bruit de nos respirations. Il n'y avait pas un seul autre bruit autour de nous.

Lorsque la Vice-Capitaine me lâcha doucement les mains, au bout d'un temps que je n'aurai su déterminer, j'avais déjà quitté le sous-sol.

-Te voilà enfin, mon âme.

Mon monde intérieur était égal à lui-même. Le ciel était d'un bleu clair uni, sans aucun nuage pour le perturber. Seules les bulles transparentes se mouvaient paresseusement, au rythme d'un vent que je ne pouvais sentir. Je levais la tête pour apercevoir Awa, qui me dominait. A mon grand étonnement, les chaînes de con côté rouge, bien qu'encore endormi, avaient diminué en taille. Leur aspect avait également changé, comme rongé par le temps et la rouille. Awa faisait comme si de rien n'était. Elle avait bien vu que j'avais remarqué ce changement. Elle attendait probablement que je lui réponde. Son œil valide et sans pupille me fixait, sans cligner de la paupière.

-C'est bon de te revoir, dis-je enfin.

-C'est toi qui ne revenait plus, répondit-elle laconiquement.

J'avais un désagréable sentiment de déjà-vu.

-Je suis désolée, je ne comprends pas pourquoi.

Ce qui était vrai. Awa continuait de me regarder. Son air sérieux lui donnait un air d'enfant qui avait grandi trop vite. Je pouvais voir les bulles se déplacer derrière son côté transparent, ce qui ne m'aidait pas à me concentrer.

-Tu n'as jamais été une grande fan du changement, mon jeune shinigami, affirma-t-elle en prenant le temps de détacher les syllabes.

Je haussai un sourcil dubitatif.

-Tu penses que j'ai eu peur ?

-Non, j'en suis sûre. Mais je ne t'en blâme pas, il y a de quoi. Et puis, je pouvais attendre. Encore un tout petit peu.

Je me passais la langue sur les lèvres tout en réfléchissant. Où voulait-elle en venir ? Soudain, Awa sauta et atterrit à quelques centimètres de mon visage.

-Bien, il est temps d'arrêter toute cette mascarade. En garde, shinigamie !

J'esquivais par pur réflexe. J'avais failli être coupée en deux. Je sautai pour m'éloigner et regardai, incrédule, mon zanpakuto qui venait d'abattre sa lame sur moi. Non, ma lame. Elle tenait ma lame entre ses mains !

-Mais, qu'est-ce que tu fais ? m'écriai-je.

-Tu ne m'as pas écoutée ? En garde ! répéta-t-elle.

Mortellement sérieuse, elle chargea. Étant désarmée, je ne pouvais qu'esquiver en reculant et en usant du shunpo. Awa était d'une vitesse affolante. J'avais à peine le temps de réfléchir. De toute façon, je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.

La lame mordit la peau de ma cuisse et je laissai échapper un cri de douleur tandis que du sang s'écoulait déjà de ma blessure. Au même moment, le ciel s'assombrit.

-Je peux savoir ce qu'il te prend ? Je ne peux même pas me défendre !

La panique commençait à me gagner. Le tonnerre gronda plusieurs fois en écho aux battements furieux de mon cœur. Awa me toisa, prenant une position d'attaque, le bras perpendiculaire au-dessus de sa tête, lame en avant.

-Si tu ne veux pas te défendre, c'est ton problème.

Je jurai. Je sentais mon reiatsu bouillir d'impatience, comme doté d'une volonté propre. Un sourire féroce apparut sur les lèvres de Awa, y compris son côté rouge, et de l'énergie entoura son corps également. Elle attaqua.

Un sentiment de colère s'empara de moi. Au lieu de parer, je me baissais pour la frapper sur le côté. Elle para souplement et, lorsqu'elle attaqua à nouveau, je sentis mes doigts serrer la garde de mon zanpakuto. Les lames se heurtèrent furieusement, provoquant une gerbe d'étincelles qui faillit m'aveugler. Nos deux lames, identiques, brillaient d'une perfection immaculée. Nous reculâmes au même moment pour nous affronter du regard. Maintenant que j'avais retrouvé mon arme, je me sentais plus maître de la situation.

-Je ne veux pas te blesser, dis-je calmement.

-Ne t'inquiète pas pour moi, assura-t-elle avec un léger sourire moqueur. Tu ferais mieux de te dépêcher, plutôt.

-Me dépêcher de quoi ? Parle-moi, enfin ! m'agaçai-je.

Awa soupira et, pour la première fois, détourna le regard.

-J'ai fait ce que j'ai pu Hana. Tout ce que j'ai pu, vraiment. J'ai attendu le plus longtemps possible. Mais là, ce n'est pas une situation qui se règlera par la parole.

-Tu parles de ton côté rouge ?

Awa reprit une position offensive et fonça sur moi pour un estoc que je parai aisément.

-Tu commences à comprendre.

Trop aisément. D'un geste de la main, Awa projeta une dizaine de bulles dans ma direction.

-Enkôsen ! m'écriai-je au dernier moment.

Le sort se brisa sous l'impact des bulles qui m'envoyèrent valser sur plusieurs mètres. Enfin, c'était difficile à dire. Mon monde intérieur semblait ne pas avoir de limites. Il n'y avait même pas d'horizon. Et le sale temps limitait la visibilité. Le tonnerre gronda à nouveau, malgré l'absence de nuages. Les bulles s'agitaient furieusement. Je n'avais jamais vu mon monde intérieur ainsi.

-Il serait temps de passer à l'offensive si tu veux survivre, shinigamie.

Je me retournai pour parer à l'instinct. Et, lasse de poser des questions, je passai à l'attaque, faisant rugir mon reiatsu. Aussitôt, les chaînes de Awa commencèrent à briller. Mais avant que je puisse y regarder de plus près, Awa profita de mon étonnement pour m'envoyer valser.

Pendant ce qu'il me sembla durer des heures, des jours même, nous échangeâmes et frappâmes coup pour coup, utilisant chacune les différentes techniques de notre zanpakuto. Je ne ressentais ni faim, ni soif. C'était comme si le temps s'était suspendu, et qu'il n'y avait pas de limites à l'utilisation de notre arme. Seul mon reiatsu s'agrandissait et, en miroir, celui de Awa. Nos corps et nos lames vibraient d'énergie verte. Mais la fatigue n'atteignait ni mon corps, ni mon esprit. J'avais cessé d'essayer de comprendre comment tout ceci était possible. Mon monde intérieur n'obéissait pas aux lois de la physique, et c'était très bien comme ça. Elle voulait se battre ? Très bien, nous allions nous battre. ça me permettrait au moins de me défouler. J'en avais assez que ma vie m'échappe, d'être baladée de droite à gauche pendant qu'on essayait de comprendre ce qu'il m'arrivait, tout en me traitant comme si j'étais la bâtarde d'Aizen et que j'allais leur exploser à la face d'une minute à l'autre. Je n'étais pas devenue shinigamie pour qu'on me contrôle ainsi. C'était MON corps, MON reiatsu, MON zanpakuto. Et je n'allais pas les laisser faire.

Vint enfin le moment où Awa flancha, et je touchai son bras inerte. Elle cria et, aussitôt, les maillons de la chaîne qui entouraient son bras disparurent. Je remarquai soudainement la fatigue et la sueur sur son visage. Elle se tenait le bras dans une posture de souffrance, les traits tirés. Comme si je sortais d'un rêve, je venais à peine de le remarquer. Comment ne l'avais-je pas remarqué ?

-Awa !

Je me précipitai vers elle, mais elle me repoussa violemment avec sa lame.

-Non ! N'arrête pas maintenant ! Tu dois gagner Hana !

Je m'arrêtai net, yeux et bouches grands ouverts. Gagner ? Gagner contre elle ?

-Je ne comprends pas ce que tu veux, lâchai-je.

-C'est simple pourtant. Si tu veux vivre, tu dois gagner.

Une grimace de douleur crispa son visage. La voir souffrir était terrible. C'était comme si on m'arrachait le cœur. Je n'avais plus envie de me battre, mais de la prendre dans mes bras, de la rassurer, de la cajoler.

Je vis enfin ce qui la faisait souffrir autant. Les maillons de la chaîne continuaient à s'évaporer, lentement mais sûrement, pendant que le côté gauche de mon zanpakuto s'éveillait, comme s'il prenait enfin vie. Je sentis mon reiatsu gronder et mes muscles se tendre en réaction. Mon corps attendait, non, réclamait le combat.

-Awa…

-Bats-moi, répondit-elle en grognant.

Péniblement, elle se releva. Je me mis aussitôt en garde. Si je comprenais bien, je devais gagner pour maîtriser son côté rouge, et enfin prendre le contrôle de l'entièreté de mon reiatsu. Elle le savait depuis le début, et avait attendu que je sois prête. Mais comment gagner sans la blesser ? Je n'étais même pas sûre de pouvoir la mettre K.O. J'ignorais qu'il était possible de se battre contre son propre zanpakuto.

Nous attaquâmes au même moment. Elle se jeta sur moi comme une furie, brandissant son arme qu'elle tenait à deux mains, puisqu'elle le pouvait à présent. Nos lames s'entrechoquèrent en un bruit épouvantable. Nos énergies se cognèrent et provoquèrent une explosion incroyable. Lame contre lame, vert contre vert. Mais aucune de nous ne céda. Nous nous affrontions du regard.

Si Awa pouvait être bornée, je l'étais encore plus. J'augmentai la pression. Ses bras commencèrent à trembler. Elle haletait, au bout du rouleau. Je posai ma main gauche sur le plat de ma lame, augmentant encore le pouvoir que j'exerçais sur elle. Elle grimaçait sous l'effort et la douleur. Ses chaînes avaient quasiment toutes disparu, et son côté rouge s'effaçait, dévoilant la seconde partie de son corps. Mais il paraissait faible, comme réveillé d'un long sommeil léthargique. Elle ne pourrait plus tenir.

Elle releva la tête pour me fixer furieusement. Alors, ses yeux s'élargirent sous un air de sincère surprise, avant de s'adoucir.

-Tu pleures, shinigamie…

Je n'avais même pas senti les larmes couler sur mes joues.

-Libère-moi, reprit-elle plus bas.

Il me fallut une seconde pour comprendre. Je hochai la tête. D'un mouvement du bassin et du torse, j'accentuai la pression une dernière fois, la forçant à lâcher son sabre, et tranchant les derniers maillons résistants. L'arme glissa de ses doigts et dans le même instant, je déclamai :

-Eclate, Bakuhatsu-tekina awa.

Aussitôt, les deux armes disparurent. Une vibration intense emplit l'air et l'espace, provoquant un bruit désagréable qui me fit grimacer. C'était comme si les milliers de bulles de mon monde intérieur avaient répondu à mon appel.

En face de moi, Awa était à présent complètement libérée de ses chaînes. Il n'y avait plus aucune trace de rouge sur son corps, ou même de combat. Son corps entièrement translucide était difficilement visible. Elle me sourit puis, une horde de bulles fondirent sur elle. Elle explosa.

HhHhHhH

Mes yeux s'ouvrirent démesurément tandis que je bondissais en sortant de mon monde intérieur. Ma gorge me faisait mal. J'avais probablement crié. J'étais essoufflée comme si j'avais couru pendant des heures. Tous mes muscles étaient douloureux et une violente envie de vomir me retourna l'estomac. Je me penchai en avant avec des hoquets douloureux, mais je ne pus qu' évacuer de la bile. Il y avait plusieurs voix autour de moi. Je ne comprenais rien : mes oreilles sifflaient violemment, comme après une explosion.

Ma main droite se dirigea vers ma hanche, mais je ne trouvai que du vide.

-Awa ! m'écriai-je complètement paniquée.

Je me redressai pour aller la chercher mais un vertige me prit. Je basculais en arrière lorsque deux bras puissants me rattrapèrent par les épaules. Un des bras me tint fermement le dos tandis que la personne se déplaçait pour me faire face. Deux yeux turquoise me regardaient de haut en bas.

-Gin…

J'avais voulu crier, mais je ne pus que murmurer. L'épuisement m'avait rattrapée.

-Tout va bien Hana, assieds-toi.

Mais je n'obéis pas, cherchant vainement autour de moi mon zanpakuto.

-Où elle est ? Où est mon sabre ? Elle… elle a explosé Gin, c'est pas possible, dis-moi que c'est pas possible…

Avant que Gin ne puisse me répondre, la Capitaine Unohana apparut à nos côtés dans un shunpo silencieux. Elle me tendit mon arme sans un mot et je me jetai dessus sans plus réfléchir. Je la serrai contre moi à m'en casser les côtes.

Awa ?AWA !

Du calme jeune shinigamie. Je suis là. Tu as réussi. Maintenant, reposons-nous.

Je baissais la tête, soulagée comme si le poids du monde avait quitté mes épaules. J'en aurai pleuré si j'en avais eu la force. Je me sentis tanguer à nouveau et Gin m'attrapa le bras pour me retenir. Je ne l'avais même pas vu me suivre. Maintenant que j'étais calmée, je remarquai l'épuisement sur son visage. Gin me regardait d'un air inquiet, mais Unohana arborait un sourire satisfait. Je ne voyais pas Kotetsu.

-Hana, ça va ? s'enquit Gin.

Je relevai les yeux vers lui, et, étonnée de ce que je venais de comprendre, je répondis :

-C'est terminé. C'est enfin terminé, constatai-je.

L'expression de Gin changea d'un seul coup. Sa prise sur mes épaules se raffermit jusqu'à devenir désagréable. Et cette fois, je m'évanouis.

TO BE CONTINUED


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