Il avait passé son dimanche après-midi à se demander comment il allait retourner l'ordinateur. Bien entendu, il n'avait pas trouvé l'adresse de la ministre dans l'annuaire. Maintenant qu'il savait qui il appartenait, les informations sensibles qu'il pouvait contenir, il ne pouvait tout simplement pas le ramener au magasin ou il l'avait acheté. Non, il ne voyait qu'une solution: il devrait se rendre au ministère dès le lendemain matin. Cependant, il n'était pas sûr de l'accueil qu'on lui réserverait. Peut-être que s'il y allait avec son uniforme.. Il était actuellement en repos et ne devait pas être redéployé avant au moins un mois, il n'avait donc aucunes raisons de porter son uniforme, sauf pour entrer dans un immeuble gouvernemental ou son statut lui permettrait sans doute de passer la sécurité. Oui, c'était décidé: demain il se rendrait au palais des Colonies.

Arrivé devant l'impressionnante bâtisse, il eut un doute. Et si on l'accusait de l'avoir volé? Ou d'avoir eu accès à des documents confidentiels? Il y pensa un instant mais décida d'entrer tout de même. Il avait la facture en mains et était pas mal sur que son niveau de « clearance » surpassé celui de la ministre de l'éducation. Il entra dans le hall et fut surpris de le trouver vide. Il pouvait deviner le poste de sécurité mais il n'y avait aucun agent. Se disant qu'il n'allait pas entrer dans la plus grande institution des 12 colonies comme dans un moulin, il attendit. Une minute, cinq minutes puis quinze… Comprenant que le garde ne réapparaîtrait pas de sitôt, il avança vers les ascenseurs. Par chance, il y avait un panneau pour trouver sa direction. Il appuya sur le bouton menant au 5ème et fredonna la petite musique. Les portes s'ouvrirent et il comprit aussitôt pourquoi il n'y avait personne à l'entrée.

Il avança avec calme à travers le chaos. Personne ne semblait le remarquer. Il s'assit sur un banc en face du bureau de la ministre sans que personne ne prenne gare à lui. Tout le monde était préoccupé par la mystérieuse disparition de l'ordinateur de Laura Roslin. Il se félicita de l'avoir ramené et se demanda comment l'objet avait pu entrer en sa possession. Visiblement sa propriétaire ne cherchait pas à s'en débarrasser, bien au contraire. Il voulut attirer l'attention d'un garde de sécurité, d'un policier, du jeune homme qui semblait en charge mais tout le monde le renvoya s'asseoir. Alors il s'assit, et attendit. Il sortit son livre et se mit à lire.

Le « ding » de l'ascenseur attira son attention. Il reconnut aussitôt la femme qui en sortir. Il devait dire, cependant, que les photos qu'il avait vu d'elle ne lui rendait absolument pas justice. Vêtue d'un simple tailleur noir, elle semblait sortir d'un magasine de mode. Sa longue chevelure flamboyante retombait sur ses épaules et brillait sous la lumière artificielle des néons. Ses jambes paraissaient interminables et étaient merveilleusement mises en valeur par ses escarpins et sa jupe courte. Elle portait des lunettes à monture noire qui lui donnaient un air sévère, qui détonnait avec son sourire malicieux. La situation semblait l'amuser. Ses yeux brillaient, remarqua-t-il quand elle s'approcha. Pleurait-elle? Avait-il mal lu son visage?

Leur regard s'accrocha et elle sourit franchement. Elle devait se demander ce qu'un militaire faisait là. Il pouvait voir la petite roue tourner dans sa tête alors qu'elle imaginait pourquoi un officier de l'armée de l'air était impliqué dans le vol de son ordinateur. Il aima instantanément son attitude, si loin de celle des femmes qu'il connaissait. Pas de drame, pas de théâtre, juste de la curiosité. Elle fit un pas de plus vers lui et il remarqua ses yeux verts hypnotisants. Il eut l'impression d'y avoir déjà plongé son regard, comme s'il la connaissait depuis toujours. Il avait trop regardé de photos d'elle la veille. Il se leva, hésita à se mettre au garde à vous mais préféra finalement lui tendre la main. « J'ai votre ordi