Il avait finalement écouté les recommandations du barbier. Il avait l'air de savoir de quoi il parlait et, surtout il avait compris qu'il cherchait à séduire un femme. Tout de même, il ne se sentait pas assez habillé. Il ne possédait qu'un seul t-shirt noir et le mettait d'ordinaire sous un pull. Il avait un col en V un peu trop prononcé et, surtout, il épousait un peu trop les formes de son corps. Mais, quand il s'était regardé dans un miroir, il avait dû se rendre à l'évidence: ce t-shirt rendait vraiment justice à toutes les heures passées dans la salle de sport!
Ils avaient convenu de se retrouver à 17h devant le bureau de Laura. Comme il n'était pas sur du temps que ça lui prendrait pour se rendre sur place et, surtout, se stationner, il était parti en avance. 20 min avant l'heure, c'était toujours mieux qu'une seule minute en retard, se dit-il. Il pensait rester dans son auto, laisser un fond de musique classique jouer et finir son livre. Mais quelqu'un cogna contre sa vitre. Il le reconnut immédiatement, c'était le ministre de l'intérieur. Il n'eut pas besoin de justifier sa présence, l'autre homme semblait connaître le pourquoi de sa présence. Laura lui avait-elle dit quelque chose? Quelque part, il en doutait, elle semblait si réservée… Contre son gré, il sortit de sa voiture et suivit X dans le ministère. Ils avaient fini leur réunion plus tôt, lui dit-il, Laura serait ravie de pouvoir quitter, renchérit-il. Une fois dans l'ascenseur, son acolyte appuya sur le bouton menant au 5ème étage mais ne le rejoignit pas.
Bil grommela entre ses dents, trouvant que sa présence si hâtive à un rendez-vous galant était à la fois présomptueuse et impolie mais que faire, maintenant qu'il était dans le ministère. Il avança lentement dans le corridor, espérant perdre un peu de temps mais la distance était bien trop courte. Il l'entendit avant de la voir et se surpris à reconnaître sa voix si facilement. « Il est magnifique! » Dit-elle. Il avança un peu plus et put enfin la voir. Son bras appuyé sur le dossier de la chaise de son assistant, elle déplaça son épaisse chevelure sur l'épaule opposée au jeune homme, son cou offert. Le jeune n'en avait cure, tout absorbé par l'ordinateur qu'il était. « il est vraiment beau, Billy. » Il pouvait désormais entendre le sourire dans sa voix. « Ça donne envie de le caresser! »
Il racla sa gorge. Il n'était pas sur de vouloir diner avec une femme qui fantasmait sur l'amant de son assistant. Il se sentit soudainement très mal à l'aise. « Colonel! » L'accueillit-elle avec un sourire. Elle avança vers lui et il entrevit l'écran. Elle parlait d'un chien. Il sourit, se sentant plus léger. En un instant, elle était devant lui, juste devant lui. Il n'avait pas anticipé cela. Comment se disait-on bonjour de nos jours? Il n'eut pas le temps de trop réfléchir ni de faire de faux pas. La belle rousse s'approcha et déposa un baiser sur sa joue. Il ne put contenir son sourire. Quand elle recula, il remarqua qu'elle était en tailleur. Elle semblait le constater elle aussi. « Me donnez vous 5min, que j'aille me changer? » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et commença à avancer vers son bureau.
« Madame. » Interrompit Billy. Ils avaient tous deux oublié sa présence. La ministre s'arrêta et se tourna? »
La femme sourit, son visage s'illumina. « Cela me ferait très plaisir, Billy. »
« 14h? Ça vous va, ce n'est pas trop tôt? » Bill observait l'échange avec intérêt. À ses yeux, rien ne transpiré plus d'une personne que la façon dont elle traitait ses subalternes. À dire vrai, il était aussi curieux sur le fond que sur la forme. En tant que militaire de carrière, il était habitué à se lever aux aurores et était quelque peu choqué d'apprendre que cette femme préférait passer son dimanche à dormir. Sa surprise devait apparaître sur son visage car deux paires d'yeux étaient désormais braqués vers lui. « 14h, c'est parfait. » Répondit-elle à son assistant, avant d'ajouter à l'attention de Bill, visiblement gênée. « Le weekend est mon seul moment de détente, vous comprenez. »
Billy rassembla ses affaires pendant que Laura se dirigeait vers son bureau. « Mr Adama, vous êtes le bienvenue, évidemment. » Ajouta le jeune homme, les joues rouges, avant de battre en retraite sous le regard éberlué de sa patronne. na vers le jeune homme. « Si vous n'avez plus besoin de moi, je vais partir. »
« Oh, bien-sûr. Bon weekend. Je suis sûre que votre grand-mère va être ravie. Vous me raconterez lundi. » Elle lui sourit tendrement, le regard empreint d'amour et de bienveillance.
« Laura. » Commença le jeune homme, d'un ton incertain. « J'ai prévu de l'emmener à l'oratoire dimanche puis d'aller brancher avec elle. Voulez-vous nous rejoindre sur le bord du canal et rencontrer Viper? »
Elle lui sourit. « Avec plaisir. »
« Vous aussi, Mr Adama, vous êtes le bienvenu. » Ajouta-t-il avant de partir.
