« Comment savais-tu? » demanda-t-elle en portant la nourriture à ses lèvres. Après être restés enlacés de longues minutes, leurs estomacs s'étaient mis à gargouiller à l'unisson, leur rappelant qu'ils n'avaient toujours pas mangé. Ils s'étaient rhabillés, la sensation des vêtements sur leurs corps repus déplaisante mais quelque peu nécessaire.

« Savais quoi? » Il était sûr de savoir de quoi elle parlait mais voulait l'entendre le dire. De plus, il était préoccupé par le fait qu'elle n'avait pas remis son soutien fois qu'elle se penchait au-dessus de son assiette il pouvait voir la chair moelleuse de ses seins presser contre le tissu. Le désir aurait dû diminuer, voir disparaître, maintenant qu'ils avaient cédé à leurs pulsions mais il découvrait que c'était tout le contraire. Il avait encore envie d'elle, encore plus qu'auparavant, si c'était possible. Il devait changer de sujet, et vite ! « Tu viens de Leonis, non? »

Elle le regarda, surprise. D'où sortait cette question? Elle vit le regard de l'homme s'attarder sur son décolleté, ses yeux noirs de désir et comprit. « Comment le sais-tu? » Sa famille avait emménagé sur Caprica avant qu'elle ne rentre à l'école primaire. Et, même si elle avait passé ses étés là-bas, elle se sentait avant tout Capricaine. Personne ne l'avait percé à jour auparavant.

« Tantôt tu… tu as crié en Leonese. » Dit-il en rougissant légèrement. Elle se sentit soudain exposée, mise à nue. Elle ne parlait pas de ses origines, de sa famille, jamais. Elle ne pratiquait plus du tout le Leonese depuis sa plus tendre enfance, sauf au travail si elle le devait.

« Mes parents venaient de Leonis, ils ont déménagé quand j'avais 3 ans. À la maison nous parlions Capricain. La seule personne avec qui je parlais encore ma langue maternelle était ma grand-mère. Et, j'ai été au conseil municipal de Caprica avant de devenir ministre… » Elle lui fit un clin d'œil, son sourire de politicienne en place. « J'imagine qu'il y a des fois où le naturel revient au galop et où je ne peux vraiment pas me contrôler. » Elle se demanda alors si elle s'était déjà exprimée en Leonese au lit avec d'autres amants. Elle demanderait à Richard lundi.

« J'ai été stationné pendant des années à Leonis, alors si tu veux parler dans ta langue avec moi… »

« Non! » Dit-elle un peu trop fort, un peu trop vite. Elle ne voulait surtout pas retrouver sa langue maternelle et les émotions qui allaient avec. Mais elle ne voulait pas le lui dire. Ils finirent de manger et rangèrent la cuisine pendant qu'il lui racontait ses moments difficiles avec son fils Lee, le décès de son autre garçon sur une base militaire, pendant l'exercice de ses fonctions. Elle fut surprise par la neutralité de sa voix et son habileté à procéder à plusieurs tâches tout en racontant cela. Elle avait perdu sa famille plus de 15 ans auparavant et n'était toujours pas capable d'y penser sans sentir ses yeux s'embuer. Elle aimait apprendre à le connaître. Savoir qu'il avait vécu quelque chose de similaire la réconfortait.

« Je vais y aller. » Dit-il, gêné, une fois qu'ils eurent tout rangé. Il n'était que 21h30. Une fois de plus, il y avait un malaise.

« Tu veux rester dormir? » Se surprit-elle à demander. Elle n'avait pas envie qu'il parte, elle avait encore moins envie de dormir, seule dans son grand lit. Il prit son visage à deux mains et l'embrassa avec une infinie tendresse.

« Tu es sure? »

Elle pense à ses draps froissés avec leurs odeurs entremêlées. « Oui. » Elle était absolument certaine.

Elle lui trouva une brosse neuve et le laissa se préparer pour la nuit. Quand elle revint dans la salle de bains, il la trouva en sous-vêtements, allongée sur le ventre « Marina » entre les mains. Elle tourna la tête vers lui et réajusta ses lunettes sur son nez. « Tu veux quel côté? » Elle voulait qu'il se sente le bienvenu.

Il hésita un moment avant de s'allonger près d'elle dans le milieu du lit. Il ouvrit son bras droit et elle vint se nicher contre son épaule. « Ça me semble naturel comme ça. » Elle approuva et le côté gauche lui fut attribué. Après un baiser déposé sur son torse, elle se retourna et reprit sa lecture. Elle voulait absolument finir son chapitre avant de s'endormir.

Il la regarda lire. Il pouvait officiellement dire qu'il n'avait vu de lectrice aussi sexy qu'elle. Ses longs cheveux brillaient sous la lumière dorée de la lampe de chevet. Sa peau pâle paraissait irréellement douce. Il caressa l'espace entre ses omoplates et elle soupira. Il remplaça ses mains par ses lèvres et un « Mmh » de contentement se fit entendre. Il décrocha l'attache de son soutien gorge et commença à parcourir son dos de sa bouche et de ses mains. Elle ferma le livre et après avoir retiré complètement ses sous-vêtements, reposa sa tête sur l'oreiller et se laissa complètement faire. D'ordinaire elle aimait être partie prenante mais il semblait si bien maîtriser son corps qu'elle décida de le laisser faire.

Il descendit tout le long de sa colonne, embrassant et caressant chaque morceau de peau qu'il rencontrait. En longeant ses côtes, il effleura le bord de ses seins et comprit que son exploration, initialement innocente, n'allait pas le rester bien longtemps. Juste de l'entendre gémir, le corps de l'homme reprenait vie. Il avança jusqu'à l'orée de ses fesses. Il retira le drap qui les recouvrait et apprécia la vue de son derrière étonnement musclé et recouvert de dentelle noire. Il glissa sa main vers l'avant de sa culotte et la titilla à travers le tissu déjà très humide. Il n'hésita pas une seconde de plus et fit glisser l'étoffe le long de ses jambes. Il en profita pour retirer ses propres sous-vêtements et se positionna derrière elle. « Tu es prête? » Il avait constaté que son corps l'était mais voulait être certain que son esprit le soit aussi.

« Mmhhh » Il découvrit qu'elle s'exprimait beaucoup ainsi, faisant fi des mots. Pourtant, alors qu'elle levait les hanches vers lui, il n'aurait pas pu la trouver plus éloquente.

Elle le sentit envahir son corps centimètre par centimètre. La sensation de plénitude était divine et elle ne put s'empêcher de gémir. Elle était d'ordinaire très peu bruyante au lit, se contentant de manifester son approbation par le son de sa respiration mais avec lui, elle sentait qu'elle pouvait complètement se laisser aller. Elle n'avait ni l'envie ni le besoin de se retenir. À cinquante ans, elle découvrit que laisser libre court à son plaisir vocal pouvait être extrêmement libérateur. Et très excitant, aussi bien pour Bill que pour elle.

Il l'attrapa par les hanches et la guida en arrière jusqu'à ce qu'elle se dresse sur ses genoux mais repose l'avant de son corps sur ses avant bras. Il avança en elle complètement, autant qu'il le pouvait. Il sentit Laura se raidir avant de pousser un gémissement de plaisir. Il savait que cette position pouvait être intense mais était ravi qu'elle lui fasse confiance après aussi peu de temps. Il laissa leurs soupirs guider son rythme et rapidement il comprit que son intuition avait été la bonne. Elle avait glissé une main entre ses jambes pour caresser ou il ne pouvait atteindre. Elle gémissait de plus en plus fort. Il avait déjà quasiment atteint le point de non retour mais s'efforça de penser à tout sauf au plaisir qu'il ressentait et à la femme qui ondulait du bassin devant lui. Cependant, sa voix était de plus en plus forte. Elle criait avec chaque coup de rein et leurs mouvements se faisaient de plus en plus frénétiques. Il ne pouvait plus y échapper. Il parvint à se refreiner assez pour qu'elle atteigne l'extase, ralentissant pour qu'elle puisse savourer au maximum ce moment avant de la rejoindre dans un abîme de plaisir.

Elle se laissa tomber à plat ventre dans un éclat de rire et se retourna aussitôt à la recherche de Bill, de ses bras et de sa bouche. « Mon Dieu, Bill, je ne vais jamais te laisser partir! » il l'embrassa, ivre de joie.