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"Edward ?" gémis-je. Ses lèvres s'attaquèrent à mon visage, à mon cou et à mon épaule.
"Hmm ?" marmonna-t-il.
"Hum... tu... dois... appuyer sur le bouton." J'essayai de le repousser mais j'étais coincée contre la paroi arrière de l'ascenseur. "Le bouton, Edward. Nous sommes toujours en bas."
Edward recula et appuya sur plusieurs boutons sans regarder, aucun ne correspondait à mon étage. Je ne pus m'empêcher de glousser mais apparemment, il n'apprécia pas beaucoup et m'embrassa à nouveau.
"Pas mon étage," essayai-je de lui dire, mais il ne m'entendit pas et j'avais fini d'essayer de le combattre.
Lorsque l'ascenseur s'arrêta environ six étages plus bas que ce que nous devions, il recula rapidement et commença à me tirer à travers les portes.
"Edward, ce n'est pas cet étage." Je ris et appuyai sur le bon bouton en le repoussant à l'intérieur. "J'ai essayé de te le dire."
"C'est de ta faute, tu es bien trop distrayante," murmura-t-il en se penchant pour m'embrasser à nouveau. "Je n'arrive pas à penser correctement en ta présence."
Je compris sa détresse et je saisis rapidement sa chemise pour l'attirer plus près de moi. L'embrasser était tout simplement divin et je pourrais le faire pendant des jours, des semaines, des mois... des années mais c'était aussi le meilleur rappel de ce que nous pourrions faire d'autre.
Je me retrouvai contre la paroi de l'ascenseur, ses hanches expertes massant et frottant juste au bon endroit. J'entendis l'ouverture des portes mais aucun de nous ne bougea et en toute honnêteté, je ne pense pas que nous nous serions arrêtés s'il n'y avait pas eu notre... spectateur.
"Excusez-moi."
Edward se retourna rapidement et je gémis en voyant notre vieille sorcière snobinarde de voisine debout près des portes, tapant impatiemment du pied avec un air de dégoût.
"Certains aiment utiliser leur chambre pour ce genre de comportement," ricana-t-elle.
"Certaines…" répondis-je avec suffisance, "n'ont jamais eu la chance d'être en compagnie d'un type comme lui. Essayez de vous comporter correctement quand il vous embrasse, Mme Bertie. C'est pratiquement impossible."
"Nous sommes vraiment désolés," dit Edward avec sincérité en passant devant Mme Bertie qui avait l'air encore plus rouge. "Passez une bonne soirée, madame."
"Tu vois, mon immeuble n'est pas si parfait après tout," m'esclaffai-je. "Imagine que tu aies pour voisine cette vieille idiote coincée - je parie qu'elle t'adorerait, Edward. Elle te rendrait visite nue, te ferait des propositions..."
"Arrête, Bella," me supplia-t-il "S'il te plaît, arrête. Cette femme nue n'est pas quelque chose que j'ai besoin d'imaginer."
"Tu as un faible pour les femmes plus âgées," lui dis-je en le taquinant et en ouvrant la porte de mon appartement. "Tu te souviens de Bree ?"
"Pas Bree et pas les femmes plus âgées," dit-il calmement. "Pas même des femmes... juste une femme... toi."
"Joli." Je hochai la tête en signe d'appréciation. "C'était une sacrée réplique."
Il enleva sa veste et ses chaussures et je restai là à le regarder. "Alors et maintenant ?" demandai-je avec désinvolture.
"Maintenant, Mlle Swan. Je vais commencer à te faire tout ce que je veux." Il m'embrassa sans perdre de temps. Ses mains soulevèrent immédiatement ma robe par-dessus ma tête et la jetèrent derrière moi.
Une main tenait ma tête, ses doigts virevoltaient dans mes cheveux et l'autre se posait sur la houle de mes fesses, laissant ses doigts s'enfoncer sous ma culotte. La façon dont il m'embrassa m'époustoufla. C'était à la fois affamé et sensuel, intense et doux, et je n'avais aucune idée de la façon dont il parvenait à combiner des sens diamétralement opposés.
Nous étions toujours au milieu du salon. "Chambre," dis-je contre sa bouche.
"Canapé,"répondit-il entre deux baisers. "Je veux que tu te penches sur le canapé... puis dans ta chambre."
"Oh mon Dieu," soufflai-je. "Enlève ta chemise."
Nous tâtonnions tous les deux avec les boutons et dès qu'elle fut ouverte, je passai mes mains sur son torse et son dos, aimant la sensation de sa peau lisse et douce sur le bout de mes doigts. Nous étions encore à quelques mètres du canapé, alors je reculai, le tirant par la ceinture de son pantalon jusqu'à ce que l'arrière de mes jambes touche le canapé.
"Ici ?" demandai-je et il hocha la tête.
"Tourne-toi," ordonna-t-il en plaçant ses mains sur mes hanches et en me faisant tourner, puis en me faisant tourner à nouveau rapidement.
"Décide-toi." Je souris.
Il enleva mon soutien-gorge puis ma culotte et me regarda avec appétit. "Je ne voulais pas manquer ça. Maintenant, tourne-toi."
Je fis ce qu'il me demanda et je gémis quand une de ses mains glissa sur le devant de mon ventre puis entre mes jambes. J'en voulais plus et je le voulais maintenant.
"Fais-le, Edward," suppliai-je en me penchant sur le dossier du canapé. "Tout de suite, s'il te plaît. Baise-moi."
"Merde," croassa-t-il.
J'entendis le claquement de sa ceinture sur le sol et il poussa en moi rapidement et c'était si bon, putain. Il tenait fermement mes hanches et ce n'était pas très doux, mais ce n'était vraiment pas suffisant.
"Plus fort, Edward," gémis-je et il s'exécuta instantanément. "Putain !"
Son emprise sur moi s'intensifiait au fur et à mesure que ses poussées devenaient plus fortes et plus rapides, et je le sentais... je le sentais partout. Mon corps tout entier réagissait à lui de la manière la plus exaltante et la plus excitante qui soit.
"Bella, je ne peux plus…" haleta-t-il et je pouvais sentir son corps trembler. Le fait que ce soit aussi intense pour lui rendait la chose encore plus incroyable et mon corps se resserra autour de lui.
Edward se pencha en avant et posa sa joue sur mon épaule. Il respirait fort et son corps était chaud et collant. "Comment fais-tu cela ? Chaque fois que tu me fais ça, Bella, et chaque fois c'est mieux."
Amen, Edward. Un putain d'homme.
"Qu'est-ce que tu voulais dire hier ?" Je m'arrêtai et essayai d'évaluer son expression alors que nous étions allongés dans le lit. "Quand tu as cru que j'avais pris quelque chose ?"
"De quoi tu parles exactement ?" Il avait l'air amusé et mignon avec ses mains près du visage et des mèches de cheveux sur les yeux. Nous étions face à face, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre, et bien que j'avais du mal à résister à l'envie de l'embrasser, j'aimais aussi le voir comme ça - sans fard et moins chef... plus homme normal.
Je me redressai sur mon coude pour mieux le regarder. "Tu as dit que j'étais comme... puis tu t'es arrêté et tu as dit quelque chose de différent."
"Oh ça." Il soupira et ferma les yeux.
"Ta petite amie ?" demandai-je anxieusement, espérant au plus haut point qu'il n'y avait pas de petite amie.
Il sourit et rouvrit les yeux. "Je t'ai ramenée du club et je t'ai demandé de passer la nuit avec moi, hier j'ai admis que tu étais tout ce à quoi je pouvais penser pendant six semaines et me voilà maintenant... et tu penses qu'il y a une petite amie ?"
"C'est juste que... tu ne parles jamais de choses personnelles. Ok, jusqu'à maintenant tu ne m'as jamais parlé du tout mais quand même, tu vois où je veux en venir." Je me recouchai, me rapprochant encore plus de lui.
"Il n'y a pas de petite amie, Bella. Je parlais de mon père." Il avait l'air triste en parlant et je me sentis mal d'avoir abordé le sujet.
"Oh…" Je ne sus pas trop quoi dire d'autre.
Edward se redressa et regarda par l'immense fenêtre de ma chambre. Je m'attendais à ce qu'il se lève et s'en aille, je pouvais sentir la tension qui se dégageait de lui par vagues, mais il ne le fit pas.
"Il était la personne que je préférais sur cette planète," dit-il tristement. "Nous étions une famille typique et heureuse… ou du moins je le croyais."
"Tu n'as pas besoin de me raconter, Edward. Je ne voulais pas être indiscrète." Je m'assis et embrassai son épaule.
"Cela pourrait aider à expliquer pourquoi je suis comme ça." Il tourna la tête pour me regarder et m'embrassa sur le front. "C'est un chirurgien... c'était... un chirurgien. Un putain de grand chirurgien, l'un des plus respectés dans son domaine. Ma mère et lui se sont rencontrés quand il était à la fac de médecine et elle était serveuse dans un resto qu'il fréquentait. Comme un idiot, il l'a mise enceinte - de moi."
"Quel âge avait ta mère ?" demandai-je.
"Dix-huit ans." Il ramena ses genoux sur sa poitrine et enroula ses bras autour de ses jambes. "Ses parents voulaient qu'elle se fasse avorter et l'ont renié quand il a refusé. Ils ont cessé de couvrir ses frais de scolarité et de subsistance. Papa a dû prendre un deuxième emploi quand il n'était pas à la fac pour aider à payer les factures et maman travaillait à la maison pour cacheter des enveloppes et d'autres choses du même genre. Je ne me souviens plus très bien mais ils ont galéré pendant longtemps."
"Et personne ne les a aidés ? Même après ta naissance ?" dis-je incrédule et il secoua la tête. "Je peux comprendre qu'ils aient été déçus au début... mais comment ont-ils pu ne rien vouloir savoir de leur petit-fils ?"
"La famille de papa était riche et celle de maman ne l'était pas - elle a grandi dans une famille d'accueil et c'était tout ce qu'elle avait. Je suppose qu'ils voulaient qu'il côtoie des filles de leur milieu."
"Des filles comme moi ?" devinai-je, et il sourit en s'excusant. "C'est pour ça que tu me détestes."
"Je ne t'ai jamais détesté." Il secoua la tête et m'embrassa doucement. "Je n'ai jamais pu te détester, Bella. J'étais juste amer. La famille de papa pensait que l'argent était synonyme de mieux, et ne comprenait pas pourquoi il voulait une fille comme maman. Ils pensaient que s'ils lui coupaient les vivres, il nous laisserait derrière lui… ils avaient tort."
"Il aimait sa famille plus que l'argent. Il n'avait besoin de rien d'autre que des deux personnes qu'il aimait." Je souris mais il ne partageait pas mon sentiment.
"Mais il y avait autre chose dont il avait encore plus besoin." Il serra les poings et je commençai à lui frotter le dos doucement pour essayer de l'apaiser. "Pendant quelques années, tout allait bien. Nous vivions dans une belle maison, nous partions en vacances et j'avais toujours de beaux vêtements et de nouveaux jouets. Puis, quand j'ai eu douze ans, nous avons tout perdu. Comme ça." Il claqua des doigts et ça me fit sursauter.
"Comment ?" Je caressai sa nuque et il ferma les yeux en marmonnant que c'était très bon.
"Quelqu'un est mort sur sa table. Un jeune, du même âge que moi. Il y a eu une grande enquête et il s'est avéré que papa était accro aux médicaments. Codéine, morphine, oxycodone, tout ce qui lui tombait sous la main."
"Depuis combien de temps ?"
"Des années - depuis la fac de médecine," dit-il. "Apparemment, il avait besoin de quelque chose qui le tienne éveillé pour étudier après avoir pris ce travail pour subvenir à nos besoins. Pendant douze ans, il a été un toxicomane fonctionnel, personne ne s'en doutait."
Il fixait la fenêtre en parlant, comme s'il revivait l'événement. "Il l'avait bien caché, il utilisait des restes de médicaments qu'il avait trouvés et falsifiait les dossiers. Personne n'avait de raison de le soupçonner - pourquoi le feraient-ils ? C'était le docteur Carlisle Cullen. La famille du patient nous a poursuivis en justice et, à cause de sa toxicomanie, l'assurance contre la faute professionnelle était caduque. Nous avons perdu notre maison, notre voiture... tout. On lui a retiré sa licence médicale et tout est devenu incontrôlable."
"Je suis désolée, Edward." Je m'appuyai contre lui, embrassant son bras.
"Nous avons déménagé dans un complexe d'appartements et maman a dû cumuler trois emplois pour payer les frais de justice et le loyer. Papa était déprimé, il passait ses journées à boire, et puis nous avons eu un nouveau voisin, une ordure de dealer en liberté conditionnelle. C'est ainsi que les choses se sont passées. Papa est passé d'un toxicomane qui fonctionnait à un toxicomane qui ne fonctionnait plus. Maman travaillait quatorze heures de nuit, alors je me levais le matin avant qu'elle ne rentre et je traînais son cul d'ivrogne jusqu'au lit pour qu'elle ne voie pas à quel point il allait mal. Puis, quand je rentrais de l'école et qu'elle était de retour au travail, je le trouvais en train de se droguer. Il y avait des aiguilles usagées et de la merde partout sur le sol. Je les nettoyais et je traînais à nouveau son cul au lit."
"Tu as fait ça pour que ta mère ne le sache pas ?" Je sentis les larmes me monter aux yeux. A douze ans, je faisais des expériences avec mes cheveux et je faisais du shopping sans me soucier du monde, et Edward vivait comme ça ?
"Elle le savait. Je l'ai découvert plus tard mais à l'époque, je voulais juste la rendre heureuse - elle était toujours si triste." Il avait l'air étonnamment calme en me racontant cela. J'étais presque en larmes en l'écoutant. "Elle devait cacher l'argent sinon il le prenait, il volait ses bijoux et les vendait pour acheter de la drogue - même sa propre alliance. J'ai appris à reconnaître les mauvaises doses, c'est ce que je voulais dire quand j'ai pensé que tu..."
"J'ai compris," murmurai. "Est-ce que ça a fini par aller mieux ?"
"Non," dit-il en riant d'un air sombre.
"Combien de temps cela a-t-il duré ?"
"Presque quatre ans. J'avais quinze ans et habitais dans un appartement sans télévision, ni radio, ni rien du tout parce que mon père vendait tout ce qu'il pouvait. La seule chose que j'avais, c'était des livres - je vivais à la bibliothèque. Je ne supportais pas d'être à la maison avec lui, je lui en voulais tellement. Un matin, je l'ai trouvé en piteux état et j'ai dû appeler les secours."
"Est-ce qu'il..."
"Presque." Il secoue la tête. "Quand il est enfin revenu à lui, maman lui a dit qu'il ne reviendrait pas à la maison tant qu'il ne serait pas clean. Je pense qu'il a réalisé ce qu'il était sur le point de perdre et a été admis dans un centre de désintoxication financé par l'Etat. Nous lui avons rendu visite et pendant quelques semaines, j'ai revu mon père. Il a été abstinent pendant environ neuf semaines et maman s'apprêtait à le ramener à la maison lorsque nous avons reçu l'appel. Il s'était éclipsé au milieu de la nuit avec un autre patient et ils avaient acheté de la drogue. Peu importe ce qu'ils pensaient acheter, c'était autre chose et ils l'ont trouvé mort dans une ruelle avec l'aiguille encore dans son bras."
"Je suis tellement, tellement désolée, Edward." Je pleurais mais je ne voulais pas qu'il le sache, alors j'essuyai mes yeux rapidement. "Je n'aurais pas dû en parler... Je suis désolée."
"Hey," murmura-t-il et embrassa mon front, laissant ses lèvres s'y attarder un moment. "Ça fait du bien de le dire, je n'en ai parlé à personne." Il passa son bras autour de mon épaule et nous allongea tous les deux sur le lit.
"Jamais ?
"Jamais." Il enfouit son visage dans mes cheveux. "Nous nous sommes remis sur pied par la suite mais maman ne s'en est jamais remise. Malgré tout ce qu'il s'est passé, elle l'aimait et il lui manquait. J'étais à l'université quand elle est morte. C'est pour ça que j'ai été si méchant à propos de ton éducation et je suis vraiment désolé de la façon dont j'ai agi. J'ai vu ma mère se tuer à la tâche pour garder notre famille unie et pourtant nous n'avions rien."
"Tu n'as pas à t'excuser…" J'embrassai sa mâchoire.
"J'ai travaillé dur à l'école pour m'assurer que je changeais de voie. Je suis resté loin des filles et je n'ai même pas pris le temps d'avoir des amis."
"Ça ne peut pas être vrai." Je me redressai et je secouai la tête.
"Quoi ?"
"Tu veux me faire croire que tu es devenu aussi bon avec seulement quelques aventures d'un soir ?" me moquai-je.
"Bella, la déchéance de mon père a été la grossesse de ma mère. Sans cela, il n'aurait pas eu besoin d'un second emploi ou de drogues... Je n'allais pas me mettre dans cette situation pour une fille. Je n'ai couché avec personne jusqu'à ce que je sois sur le point d'obtenir mon diplôme universitaire et la plupart du temps c'était en m'inquiétant d'avoir un accident de préservatif." Il prit un air sérieux.
"Comment est-ce possible ?" J'agitai ma main de haut en bas de son corps. "Tu t'es vu ?"
Il rit. "Je ne pensais qu'à ma carrière, Bella. Il n'y a pas grand-chose qui a changé."
"Mais tu étais si confiant le premier soir et euh... bien." J'appréciais l'obscurité car je sentais mes joues rougir.
"La confiance, je suppose que c'est le résultat d'une réussite dans d'autres domaines et la bonne chose, je dois l'attribuer à tous les pornos que j'ai regardé. J'ai fait attention."
"Tu as dit que les filles ne t'intéressaient pas ?" commençai-je à dire et il rit encore plus.
"Mais je suis un mec, Bella." Il leva les bras au-dessus de sa tête. "J'ai regardé beaucoup de porno."
"Mais tu n'as jamais eu de petite amie ?"
"Pas vraiment. Je n'ai pas besoin de ce genre de complications dans ma vie, j'ai encore des choses à faire." Ses paroles me prirent un peu au dépourvu.
Complication... c'est ce que je suis ?
"Telle que ?" insistai-je, en essayant de ne pas trop y penser. "J'aurais pensé que tu avais déjà tout accompli."
"Pas encore. Je sacrifierais n'importe quoi pour avoir l'occasion de m'asseoir au bureau de Phil. Ne te méprends pas, j'aime ce que je fais maintenant, mais être responsable d'une entreprise entière, c'est ce que je veux et je ne m'arrêterai pas avant de l'avoir obtenu." La détermination dans sa voix me troubla.
"C'est ça ?" Je pointai du doigt entre lui et moi. "Suis-je ton ticket pour le siège de Phil ?"
"Pas du tout…" Il prit ma main et l'embrassa. "Je crois que même si j'ai essayé de ne pas être comme lui, j'ai un peu de mon père en moi."
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"La drogue a causé la perte de mon père et toi, Isabella Swan, tu pourrais bien être la mienne. Si Phil le découvre..."
"Il ne le découvrira pas," l'assurai-je. "Je te promets qu'il ne le découvrira pas."
"Quoi qu'il en soit, je ne pourrais pas partir maintenant si j'essayais."
Je me réveillai sans couverture, privée de place et avec quelque chose d'inconfortable dans le dos. Je me retournai, espérant voir la gloire matinale d'Edward me dire bonjour, mais malheureusement ce n'était que son coude.
"Tu te moques de moi ?" Je me redressai et lui donnai un coup de coude. "Edward ?"
Il ouvrit un œil et sourit d'un air endormi. "Bonjour."
"Ce n'est pas le matin," soufflai-je en essayant de tirer les couvertures sur moi. "Il n'est même pas encore sept heures, alors pour un dimanche, c'est le milieu de la nuit et regarde toute cette place de ton côté. Tu pourrais être deux de plus dans cet espace et pourtant je suis au bord, sans couverture et avec ton putain de coude planté dans mon dos."
"Désolé," rit-il et se rapprocha du milieu du lit. "Je n'ai pas l'habitude de partager."
"Sans déconner…" Je baillai et je me recouchai. "Voleur de lit, voleur de draps."
"Hum, maintenant je suis réveillé... et tu es réveillée." Il appuya son corps contre moi et embrassa ma nuque. "Qu'est-ce qu'on va faire ?"
"Je ne suis pas réveillée," grommelai-je. "Je ne suis pas vraiment réveillée."
"Je parie que je pourrais te réveiller…" murmura-t-il.
"Je ne te le conseille pas," le prévins-je. "Je suis fatiguée et très grincheuse."
"On ne peut pas laisser ça comme ça."
Je sentis un autre coup dans mon dos et cette fois, je savais que ce n'était pas son putain de coude. "Allez, Edward." Je voulais dormir, mais il avait d'autres idées. D'autres idées très tentantes.
"Si tu ne voulais pas que je fasse ça," murmura-t-il en me touchant les seins. "Tu aurais dû t'habiller avant d'aller au lit."
"Je l'ai fait," lui rappelai-je. "C'est toi qui les as enlevés, tu te souviens ?"
Il gloussa et je me redressai tirant le drap avec moi. "J'ai besoin d'une douche et d'un café. Je ne peux pas fonctionner sans café... même toi et tes pouvoirs magiques de séduction ne peuvent pas me faire changer d'avis."
"J'ai un pouvoir de séduction magique ?" Il avait l'air heureux de cette révélation.
"Comme si tu ne le savais pas…" marmonnai-je en enfilant mon peignoir. "Je pense que comme je passe toute la journée, tous les jours, à t'apporter du café, c'est à ton tour de m'en apporter."
"Avec plaisir." Il m'embrassa la joue et se leva. "Où sont mes vêtements ?"
"Tu as jeté ton caleçon par là-bas," je lui indiquai à la fenêtre. "Et le reste est là où tu l'as laissé... tu étais bien pressé hier soir."
Je jetai un dernier coup d'œil à son très beau cul avant qu'il ne le recouvre, puis j'allai directement prendre une douche. Je me lavai rapidement, un peu inquiète qu'Edward puisse disparaître lorsqu'il aurait le temps de s'arrêter et de penser aux dernières vingt-quatre heures. J'allais m'habiller quand j'entendis d'autres voix dans l'appartement.
"Merde," sifflai-je en moi-même, avant d'attraper mon peignoir. "Elles n'étaient pas censées rentrer avant ce soir."
En me précipitant vers la cuisine, j'entendis les filles interroger le pauvre homme et j'ouvris la porte pour trouver Edward coincé dans la cuisine, vêtu uniquement de son caleçon. Le pauvre avait l'air effrayé.
"Les filles !" leur dis-je en éloignant Edward. "Laissez-le tranquille."
"Nous essayions juste d'établir qui il était exactement. Il y a un homme étrange et presque nu dans notre appartement, nous avons le droit d'être inquiètes," Amber rit. "C'est à cause de lui que tu ne voulais pas venir à New York ?"
"Non. Mon compte en banque ne pouvait pas supporter de faire du shopping avec vous... ça c'est un développement récent." Je souris à Edward qui rit.
"Bah, je suis juste contente que tu aies tourné la page sur ton connard de patron," dit Amber d'un ton désinvolte.
"Hum, Amber…" commençai-je à dire mais elle continua.
"Elle t'a parlé de ce connard ?" Elle ne laissa pas une seconde à Edward pour répondre. "Tu parles d'un vrai sac à merde."
"Amber !" sifflai-je. "Voici Edward."
"Edward ?" Elle jeta un coup d'œil nerveux à Carmen qui essayait de ne pas rire, puis elle regarda Edward à nouveau. "Tu es..."
"Sac à merde, trou du cul de patron. Enchanté." Il sourit.
"Merde, c'est embarrassant…" Amber fit une grimace puis se ravisa. "Mais encore une fois, tu as été un connard avec elle."
"Amber." Je lui lançai un regard. "Ça suffit."
"Non, elle a raison, je l'ai été et j'essaie d'y remédier maintenant." Edward ne semblait pas perturbé. "Peut-être pourrions-nous aller prendre un café, Bella ?"
"Bien sûr." Je souris. "Je dois m'habiller et nous sortirons."
"Tu devrais t'habiller aussi, Edward," dit Carmen en plaisantant. "Je suppose que ce sont tes vêtements qui sont partout dans l'appartement ?"
"Je vais les chercher." Il eut l'air un peu troublé et les filles rigolèrent.
"Quand tu as dit "chaud," dit Carmen d'un air rêveur, "Je n'avais pas réalisé que tu voulais dire chaud-bouillant."
"Tu lui as parlé, n'est-ce pas ?" demanda Amber fermement. "Qu'il te traite comme une merde ?"
"Oui, on a parlé." acquiesçai-je en commençant à m'éloigner.
"Que s'est-il passé ?"
"Il m'a raccompagnée vendredi soir depuis son hôtel et..."
"Tu es sortie avec lui vendredi ?" demanda Carmen, incrédule. "Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"
"Il ne s'est rien passé vendredi, il s'occupait de moi et... quoi ?" Les filles me regardèrent avec un air exaspéré.
"Je crois qu'on a raté quelques étapes, Bella. Il s'occupait de toi ?"
"Oh oui, à propos de jeudi soir, est-ce que vous alliez bien après le verre que le gars nous a offert ?" demandai-je calmement et elles hochèrent la tête. "Je ne pense pas que j'étais ivre... comment un seul verre peut-il faire ça ? Edward a eu l'air de penser que quelqu'un avait corsé mon verre."
"Merde, Bella. Je n'y ai même pas pensé... J'ai juste pensé que ça t'était monté à la tête." Amber porta la main à sa bouche. "Je suis vraiment désolée... on s'est moqué de toi parce que tu es un poids plume."
"C'est bon." Je m'appuyai sur le plan de travail. "C'est juste que je ne comprends pas pourquoi un inconnu a voulu me droguer alors que j'étais avec vous deux."
"Un inconnu ?" Carmen fronce les sourcils. "Je croyais que c'était Royce qui t'avait offert la boisson ?"
"Royce ?" demandai-je.
"Royce King ?" Je me retournai et vis Edward qui se tenait dans l'embrasure de la porte, il avait l'air furieux. "Tu étais avec ce putain de Royce King jeudi soir ?"
"Non," dis-je, mais le souvenir me revint. "Merde, il était là."
"Tu lui parlais au bar... il nous a offert ces boissons…" nous dit Amber. "Il a essayé de te persuader de prendre un vrai verre."
Carmen regarda Edward. "Elle est restée sage parce qu'elle devait travailler le lendemain."
"Je me souviens maintenant." Je hochai la tête. "Je l'avais oublié."
"Est-ce que King t'a envoyé les boissons ?" demanda Edward avec insistance.
"Nous ne l'avons pas vu." Amber secoua la tête. "Mais pourquoi aurait-il fait ça à Bella ? On était avec elle toute la soirée."
"C'est probablement une coïncidence. N'est-ce pas ?" Je regardai Edward et il acquiesça mais l'expression de son visage me dit qu'il ne le pensait pas. "Tu veux toujours ce café ?"
"Bien sûr." Il sourit mais son sourire n'atteignit pas ses yeux.
Il attendit que je m'habille et nous ramena à son hôtel. Apparemment, son idée du café était un petit déjeuner livré dans sa suite. Il était silencieux et pensif et cela me mettait mal à l'aise, comme si j'avais fait quelque chose de mal.
"Je peux partir si tu préfères être seul," commençai-je à dire mais il secoua la tête avec véhémence et s'assit à côté de moi sur le lit. "Tu es en colère contre moi à cause de Royce ?"
Son expression s'adoucit et il m'attira sur ses genoux. "Je suis en colère, mais pas contre toi."
"Royce ?" demandai-je, et il hocha la tête. "Ce n'était peut-être pas lui."
"Fais attention," dit-il brutalement. "S'il dit quelque chose, fait quelque chose, tente quelque chose ou te met mal à l'aise de quelque manière que ce soit, dis-le moi ou va directement voir Phil, Bella."
"Pourquoi le ferait-il ?"
"S'il te plaît ?"
"D'accord, je te le dirai ou j'irai directement voir Phil." Je me tortillai sur ses genoux pour me retrouver à califourchon sur lui. "Je n'aime pas quand tu es tendu."
"Je réfléchissais à quelques trucs."
"Pas de cogitation." Je secouai la tête. "Je te l'interdis."
"Je pense que même toi, tu aurais du mal à faire appliquer ça." Il gloussa et je vis que je le distrayais.
"Et si je redirigeais tes pensées ?" suggérai-je.
"Reste," dit-il simplement.
"Hein ?"
"Ce soir. Reste ici. Cela redirigerait définitivement mes pensées." Il m'embrassa une fois. "Tu pourras rentrer chez toi et te changer avant le travail."
"D'accord," acceptai-je. "Mais allons-nous passer toute la journée dans ta chambre d'hôtel ?"
"Oui," grogna-t-il. "Et dans l'intérêt de réorienter mes pensées, tu dois enlever tes vêtements tout de suite."
C'est ce que je fis...
Edward...
Elle m'a fait tout dire. Comment fait-elle ça ? Putain.
