Bonjour,
Mais qui voici ? Mais qui voilà ? Mais ouiiiii ! C'est bien lui ! Seamus ! Enfin de retour dans cette histoire ! Il commençait à nous manquer, non ? Alors, allons voir où il va nous amener, aujourd'hui !
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Dans les épisodes précédents : "Suite à sa libération du CRS, Seamus est reparti vivre chez ses parents et a trouvé un emploi à la Ménagerie Magique du Chemin de Traverse en attendant son procès contre Lady Zabini. Il rencontre le Pasteur Paisley, homme de foi bien décidé à remettre cette âme perdue sur le droit chemin".
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Bonne lecture et à bientôt !
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Chapitre 115 – Seamus
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début novembre 2005
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- Salut, Seamus.
L'irlandais eut un temps d'arrêt en sortant de la Ménagerie Magique après son service et baissa aussitôt la tête, en enfonçant ses mains dans les poches de son blouson.
- Salut, Bryan, souffla-t-il en retour en reprenant sa marche.
- Tu refuses toujours de me parler ? demanda l'Auror en le suivant aussitôt.
- Mes parents m'attendent.
- Tu n'as plus l'âge de vivre chez tes parents, Seamus…
Le blond haussa les épaules et continua à avancer, se dirigeant vers le Portoport du Chemin de Traverse. Un frisson d'appréhension le parcouru quand une main s'écrasa sur son épaule.
- Je suis désolé d'avoir disparu au printemps dernier. J'étais en mission. Je ne pouvais communiquer avec personne.
Seamus haussa une fois de plus les épaules, indifférent.
- J'ai suivi ton procès, cet été… Je suis désolé.
Seamus lui tourna le dos sans un mot et reprit sa marche, réajustant sa cape. Les accusations de détournement de fond n'avaient pas tenu pour la simple et bonne raison que personne n'avait pu retrouver trace des sommes dont Lady Zabini et les Gobelins de Gringotts avaient signalé la disparition.
Il avait même été facile, finalement, de démontrer que le jeune homme n'avait aucunement utilisé les fonds soi-disant détournés ni n'en avait tiré profit. Cet argent s'était totalement évaporé.
Pour autant, il avait tout de même été condamné pour abus de confiance au prétexte de sa relation privilégiée avec le fils de la femme d'affaire. Il avait été accusé d'avoir eu une influence néfaste sur le métis. Lui.
Comme si qui que ce fut pouvait dicter sa conduite à Blaise. Cela en était presque risible… Ils auraient d'ailleurs peut-être pu en rire si Seamus avait pu éviter toute condamnation. Ils auraient peut-être pu. Dans d'autres circonstances.
Or, il n'avait échappé à Azkaban que parce qu'aucune intention frauduleuse n'avait pu être mise en évidence. Les dénégations de Blaise n'avaient été d'aucune utilité. Au contraire.
Plus le métis s'acharnait à le défendre, plus sa mère objectait l'emprise de l'Irlandais sur son fils. Elle avait même tenté de convaincre le Magenmagot qu'il avait été soumis à l'Imperium. Sinon, pour quelle raison se serait-il subitement mis à fricoter avec un homme ?
Lady Zabini s'était fait un devoir de revendiquer son préjudice moral qui, lui, avait été lourdement sanctionné. Le blond avait - difficilement - pu conserver son travail mais, au vu de ses revenus, il était bon pour passer les dix prochaines années à s'acquitter de l'amende de 280 500 Gallions à laquelle il avait été condamné.
Depuis, Blaise continuait à le supplier d'accepter son argent mais Seamus s'escrimait à refuser. Il ne voulait plus rien avoir avec lui. Le Pasteur Paisley lui avait bien dit qu'il fallait clore ce chapitre de sa vie et il s'y tenait.
Si cela ne suffisait pas, outre l'amende, l'irlandais avait désormais interdiction d'exercer la moindre fonction régalienne. Il ne pouvait envisager entrer un jour au Ministère ou travailler à Gringotts. Jamais il ne pourrait rejoindre les corps des Aurors ou de la Brigade de Police Magique. Pas qu'il n'en ait d'ailleurs jamais eu la moindre envie.
Il savait désormais qu'il allait passer sa vie dans un emploi médiocre - celui-ci n'était pas pire qu'un autre - et devait s'y résigner. Il n'avait pas même l'espoir de trouver un travail plus enrichissant dans le monde Moldu.
Il était tout aussi sous-diplômé dans un univers que dans l'autre. Le seul intérêt qu'il voyait à se reconvertir dans le monde non-magique était d'enfin avoir la paix en n'étant plus continuellement confronté à son passé. Pourtant, il n'arrivait pas encore à se résoudre à franchir le pas.
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- Seamus ! Seamus ! Ne t'en vas pas comme ça.
- Nous n'avons rien à nous dire, Bryan.
L'Auror lui saisit le poignet et l'obligea à se retourner.
- Je ne te reconnais plus. Où est passé l'irlandais fougueux avec qui j'aimais tant flirter ?
Bryan glissa sa main libre sous le menton de Seamus et le força à le regarder. Il était bouleversé par l'air paniqué qui transpirait des yeux de l'irlandais. Sans réellement réfléchir, il les fit transplaner dans le Kent, au bord d'une route côtière déserte. Seamus se dégagea de sa poigne en tentant de retenir la nausée qui l'étreignait.
- Mais tu es malade ? Ne me touche plus jamais.
- Seamus.
- Tu me dégoutes, cracha-t-il encore en s'éloignant à grands pas.
- Seamus, reprit encore Bryan en tendant à nouveau le bras.
Le blond se dégagea et s'empara de sa baguette, tenant l'Auror en joug.
- Ne m'oblige pas à l'utiliser, Bryan.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu changes à ce point ?
Seul le silence répondit. Seamus abaissa sa baguette et reprit la route, s'éloignant de l'Auror. Il sentit rapidement Bryan se mettre à son niveau et calquer la cadence de son pas.
- … Tu ne vois plus Zabini.
Ce n'était pas une question. Personne n'ignorait ce fait. Après les procès, Blaise avait tenté de reprendre là où ils en étaient restés à Vancouver mais Seamus continuait à se tendre à cette simple idée. Il ne supportait plus l'idée d'être touché par un homme. Qu'il s'agisse de Blaise ou de Bryan n'y changeait rien.
Il l'avait rejeté puis ignoré et le métis s'était résigné. Il avait d'autres chats à fouetter. Il y avait le môme dont il s'occupait, ses nouvelles responsabilités au Conseil d'Administration de Poudlard, sa guerre contre sa mère pour récupérer la gestion d'Ornicar Inc.
Seamus était convaincu qu'il n'avait eu aucun mal à s'en remettre et rencontrer quelq. Non. Non. Il n'avait pas le droit de laisser ses pensées dériver ainsi. Peu lui importait ce que Blaise faisait ou avec qui. Il pouvait bien coucher avec qui il voulait, ça ne l'intéressait plus.
- Il croyait qu'on se voyait… Tu le savais ça ?
Seamus secoua négativement la tête.
- Quand je suis revenu, en septembre, il a tenté de me refaire le portrait.
Bryan fit une courte pause et ricana.
- Avec ses poings ! Il a essayé de me refaire le portrait avec ses poings. Tu y crois, sérieusement ?
Seamus ne put empêcher un léger sourire de naître sur ses lèvres. Il y croyait. Le métis aussi avait le sang chaud. Ses origines italiennes qui reprenaient le dessus, à n'en pas douter…
Coupant à nouveau court à ses pensées de peur de les laisser s'égarer, le blond baissa la tête en croisant fermement ses bras sur son torse.
- Je ne suis pas responsable de ses actes. De toute façon, je doute que tu te sois réellement senti en danger.
- Non, ricana Bryan. Mais je comprends que ton mutisme le rende dingue…
- …
- … Seamus ?
L'irlandais regarda la main de l'Auror tenter une nouvelle approche et il se dégagea une fois de plus. Il était hors de question qu'il le touche. Il ne voulait pas ressentir à nouveau le moindre soupçon de désir pour lui. Ni pour n'importe quel homme.
- Je n'ai pas engagé de poursuite à son égard pour ne pas te mettre davantage en difficulté…
Seamus se dégoûtait. Désormais, il ne devait plus y avoir que Muriel, la jolie Cracmol qui lui avait été présentée par ses parents cinq mois plus tôt. Il ne savait pas comment ils l'avaient dégotée mais, elle était parfaite.
Elle n'ignorait rien de la Magie tout en ne fréquentant pas de sorciers. Elle avait grandi en Irlande, découvrant le monde Moldu en même temps que ses parents, Sorciers sur plusieurs générations.
Elle avait suivi un cursus scolaire brillant jusqu'à valider deux années sur les quatre requises du cursus de Religions et diversité mondiale à l'université de Cork. Au cours de ces études, elle avait eu l'occasion de réfléchir à la théologie et à l'étude critique des cultures du monde entier dans la tradition laïque de pensée indépendante du Campus mais n'y avait pas trouvé sa voie.
Elle travaillait depuis quelques mois à la gestion du patrimoine du comté de Kerry et Seamus transplanait régulièrement à proximité de son bureau à Kenmare. Elle ne savait rien de lui hormis qu'il était un vrai sorcier.
Elle s'était toujours tenue éloignée des rumeurs du Monde de la Magie et ne savait rien de ses incartades passées. Elle ne se doutait pas qu'il avait un problème. Qu'il était dépravé. Indigne.
Depuis qu'ils se connaissaient, ils sortaient, ils flirtaient. Muriel était belle, censée et surtout, totalement sous son charme. Elle était forcément la solution, pour le remettre dans le droit chemin. Pourtant…
Pourtant, quand il laissait son esprit s'égarer, ce n'était jamais à elle qu'il pensait. La nuit, ce n'était pas elle qui hantait ses songes. Elle ne rendait jamais son corps incontrôlable et, encore moins son coeur.
Fréquenter Muriel l'aidait à surmonter sa déviance mais, à sa grande frustration, elle n'était également qu'un pis-aller. Ce n'était jamais sa seule proximité qui le faisait durcir. Il avait toujours besoin de fermer les yeux.
Il refusait de laisser des images l'envahir mais, il savait au fond de lui que ça ne pouvait pas marcher juste avec elle. Rien qu'aujourd'hui, il se rendait bien compte de cette tension qu'il ressentait au simple contact de Bryan.
Il débordait de cette énergie qui n'avait rien à voir avec ce qu'il éprouvait avec elle. Et il ne lui était pas plus possible d'ignorer les frissons qui l'étreignaient à la seule pensée de Blaise.
Ce n'était pas pour rien qu'il se refusait de penser à lui. Il n'avait pas le droit de laisser ces réflexions l'envahir. Sa seule échappatoire restait la prière. Il demandait à Dieu de le réparer et quand ce n'était pas suffisant, il allait voir le Pasteur Paisley qui l'aidait à expier ses pensées impies.
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Voilà, voilà… Alors, verdict ? On retrouve qui pour la publi de Noël ? A votre envie ? Il me tard, pas vous ?
